Sur 2500 kilomètres du Sud au Nord et 1000 kilomètres d’Est en Ouest, le Groenland est coiffé de la plus grande calotte glaciaire de l’Arctique sur près de 1,8 million de km2. Les paysages y sont d’une extraordinaire variété, allant des grasses toundras à moutons aux déserts froids à boeufs musqués ou aux dômes englacés et banquises où l’ours blanc maraude.
Sur ces terres qui couvrent 4 fois la superficie de la France, 56 000 hommes n’ont pu s’implanter qu’en 13 villes et 61 communautés tout en forgeant une extraordinaire histoire faite de civilisations inuites, Vikings, chasseurs de baleines et d’ours, et explorateurs de l’extrême.
De Nuuk, la capitale aux 16 000 habitants à la lointaine Thulé ou Qaanaaq, ou au Parc National du Nord-Est, le plus grand du monde, le Groenland livre des paysages très variés et fascinants où toujours, cependant, peuples autochtones, glaciers immenses et les dizaines de milliers d’icebergs géants font partie des images fortes. Ces contrastes, ces démesures, magnétisent, ils attirent et effraient à la fois : ils forgent l’image du Groenland.
Découvrez les 10 incontournables du Groenland !
Avec ses 4700 habitants et ses 3500 chiens de traîneaux , la troisième ville du pays est située à l’embouchure d’un fjord encombré d’icebergs géants et riche de baleines. C’est pourquoi l’Histoire s’y est concentrée, avec les diverses cultures esquimaux (Saqqaq, Dorset, Thulé) notamment sur le site de Sermermiut.
Les Danois y installèrent le comptoir commercial de Jacobshavn en 1741 et de nos jours, pêche et tourisme portent le développement de la ville. Un centre d’information sur les glaces, un centre d’accueil des visiteurs, le circuit des icebergs, excursions en bateaux et en hélicoptères, musées offrent de multiples activités sur ce site très riche de glaces, de nature et d’histoire, classé en 2004 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
La calotte du Groenland s’écoule en gigantesques fleuves de glaces, et l’un d’eux, le glacier de Sermeq Kujalleq s’étend sur 160 kilomètres avant de se jeter dans le fjord Kangia sur un front de plusieurs kilomètres : c’est le plus rapide du monde, avec une avancée de 25 à 37 mètres par jour, libérant 20 milliards de tonnes de glaces, ou 46 millions de kilomètres cubes, soit l’équivalent, selon les années de la consommation d’eau de la France ou des Etats-Unis.
Dans le fjord, ces cathédrales de glaces s’entassent en un défilé extraordinaire sur plus de 50 kilomètres. Leur survol est impressionnant, de même que la dépose en surplomb du glacier, ou proche d’un lagon glaciaire bleuté. Mais déjà, depuis la ville, la vue est extraordinaire. Différents sentiers vous permettent d’apprécier divers points de vue, pour découvrir les couleurs mordorés de la toundra, ou de fabuleux panoramas sur l’Icefjord, magnifique champs d’icebergs qui se détachent du glacier Kujalleq, dont le front se trouve à une soixantaine de kilomètres de là.
De mars à mai, le soleil revient à son zénith et inonde le Groenland de sa lumière. Qaanaaq, anciennement appelée Thulé, se met alors à vivre au rythme du jour. Aujourd’hui Qaanaaq est l’un des seuls et derniers bastions où la banquise revient de manière fréquente et régulière.
Bien entendu, observer la banquise de cette partie du nord-ouest Groenlandais n’est pas la seule activité à faire une fois sur place. Ainsi, un petit musée à visiter sur demande a été créé dans l’ancienne maison de l’explorateur polaire et anthropologue, Knud Rasmussen, né à Ilulissat. Sur place, il sera ainsi possible d’en apprendre plus sur ses travaux, ses recherches, ses découvertes, mais également sur les outils ainsi que les vêtements inuits, ce dernier ayant longtemps vécu au contact de la population locale. Autre activité généralement très appréciée, les promenades sur les collines autour de la ville. En fonction des horaires choisies, la lumière dorée se reflète sur les sols, offrant aux plus téméraires une vue splendide. En effet, un tel spectacle se mérite et les montées sont parfois rudes, à cause notamment de la neige qui a tendance à ralentir les promeneurs.
Avec des dizaines de glaciers se jetant en mer depuis l’immense calotte du Groenland, la côte Nord-Ouest du Groenland est connue pour ses icebergs géants qui dérivent au large : c’est l’allée des icebergs, au nord de la lointaine Thulé, connue pour ses Esquimaux polaires.
La banquise et les grands fronts de glaciers donnent des paysages exceptionnelles et une faune riche d’ours blancs, morses, narvals et autres baleines.
Au Groenland s’étend depuis 1974, puis 1988, le plus grand des 3900 parcs nationaux du monde : celui-ci couvre 44,85% de la superficie du Groenland et représente l’une des plus vastes zones terrestres non habitées de manière permanente.
La plus grande calotte de l’Arctique se déverse dans le plus grand fleuve de glaces en trois émissaires gigantesques donnant la plus grande concentration d’icebergs tabulaires en Arctique.
Toute la côte est protégée 10 mois sur 12 par la plus puissante barrière de banquise qui déverse chaque année plus de 3000 km3 de glaces de mer dérivantes. Dans ce pays de titans, l’exceptionnel est la règle. La calotte glaciaire y déverse des montagnes de glaces en icebergs géants, dans des fjords taillés dans le roc, sous un soleil d’une véritable riviera polaire, la région la plus chaude de l’Arctique en été donnant des paysages désertiques où le thermomètre dépasse chaque été les 25°C au soleil : il n’y tombe par endroits que 200 mm de pluies et de neige par an.
Ces contrastes, ces démesures, magnétisent, ils attirent et effraient à la fois ; ils forgent l’image du Parc national du Nord- Est du Groenland.
La petite ville de Kangerlussuaq dispose d’un aéroport permettant des liaisons en moins de 4h avec la Danemark, mais aussi avec le reste du pays. C’est donc un excellent point de départ pour des séjours au Groenland. Mais cette petite ville recèle d’autres centres d’interêts, puisqu’il est possible d’y faire des excursions en 4×4 ou encore en motoneiges pour observer la calotte glaciaire. En été, il est même possible de réaliser des randonnées à pied pour en voir le bord.
Vous pourrez également y observer la faune arctique, représenté par le fameux boeuf musqué, mais aussi les rennes, renards polaires et de nombreux oiseaux.
Kangerlussuaq est l’endroit idéal pour observer, lorsque la nuit polaire s’installe, les aurores boréales, qui ballaient le ciel dans une danse hypnotique.
La légende raconte que si vous visitez la ville, une partie de votre cœur y restera pour toujours. Mais après tout, qu’importe la puissance des “on dit”, Uummannaq reste une petite localité transpirant l’histoire du Groenland. Pour les esprits les plus érudits, la ville d’Uummannaq dispose de toutes les ressources nécessaires afin de titiller et satisfaire les plus curieux. Si vous vous sentez pionnier, aventureux et ouvert d’esprit, il s’agit donc du coin parfait afin d’en apprendre plus sur la culture inuit. Sur place, se trouve également, dans une maison de tourbe, la reconstitution de la cabane de Jean Malaurie alors qu’il était en mission pour le CNRS au début des années 50 à Uummannaq-Dundas. Sur cette petite île de 12km2, vous pourrez vous promener sur les sentiers côtiers, voir les glaciers se détacher dans un bruit fracassant du glacier Qarajaq, observer de nombreux cétacés.
Située au Nord-Ouest du Groenland, la ville de Nuuk compte environ 17000 habitants, mais, comme toute capitale bouillonne d’activités. Le magnifique petit quartier culturel de Katuak mérite le coup d’oeil. Sur place, vous y trouverez un centre d’art contemporain, de belles pièces d’architecture et de magnifiques trésors symbolisant la culture locale. L’occasion pour vous d’en apprendre beaucoup plus sur le Groenland, son histoire et ses environs. Le Musée national du Groenland est également une mine d’informations. Ne songez toutefois pas à quitter la capitale, ni même le pays, sans avoir assisté au formidable ballet offert la nuit par les aurores boréales. Un autre incontournable de votre séjour sur place.
SISIMIUT, LA DEUXIÈME VILLE DU GROENLAND
Située à quelques 320 km de la capitale, Sisimiut est la deuxième plus grande ville du pays. Habitée par 5500 habitants, la population actuelle est un joli mélange de culture inuit et du peuple danois, ces derniers s’étant établis pour pour la première fois dans la région dans les années 1720. L’important port de Sisimiut fait de la pêche la principale activité économique de la ville. Dans cette petite ville à la limite du cercle polaire, les activités ne manquent pas. C’est d’abord un excellent point de départ pour explorer les fjords en bateau ou encore faire une expédition en traîneau à chiens. Un petit musée est à visiter, et la ville est bordé de nombreux petits villages de pêcheurs, isolés et authentiques, offrant un très bel aperçu de la vie des autochtones dans ces endroits si reculés de la planète.
La côte est du Groenland est beaucoup moins peuplée que la côte ouest… et pour cause : le climat y est beaucoup plus rude ce qui n’a pas favorisé l’implantation des communautés. Ainsi, Tasilaq est la ville la plus peuplée de la cote est, avec ses 2000 habitants. Située sur l’île d’Ammassalik, elle est protégée dans un fjord par des montagnes aux pics acérés, rendant les paysages alentours d’une beauté extraordinaire. On apprécie flâner dans cette petite ville aux maisons colorées, profiter des nombreuses randonnées aux alentours permettant d’observer la toundra et la grand fjord ponctué d’icebergs aux reflets bleutés.
Se rendre sur ces terres arctiques, c’est bien évidemment aller à la rencontre de la faune qui les habite. Au Groenland, la faune maraude sur la plus grande calotte glaciaire de l’arctique, se déplace de plaque en plaque de banquise, ou peuple ses eaux glaciales à la recherche du Krill. Là encore typique du Grand Nord, la faune du Groenland est alors bien représentative. Lors d’un voyage dans ce pays extraordinaire, il sera alors tout à fait possible d’y croiser des rennes, des ours Polaires, des renards et des lièvres arctiques, phoques, morses, baleines ou encore, la grand représentant de ces lieux, le boeuf musqué. Long de deux mètres, pesant jusqu’à 300 kilos, celui qui appartient à la famille des caprinés peut résister à des températures allant jusqu’à -50 degrés. Au Groenland, le bœuf musqué est très bien représenté puisque les experts estiment qu’ils seraient entre 9 500 et 12 500 sur le territoire.
La chasse elle, est encore autorisée sur place, dans une certaine mesure toutefois. Résultat, des règles très précises ont été mises en place afin d’en limiter les effets. Concernant la chasse aux phoques par exemple, un quota de 100.000 animaux a été mis en place par le gouvernement local, l’idée étant d’encadrer afin d’éviter les dérives.
Il y a plus de 15 000 ans, la dernière grande glaciation de l’ ère quaternaire a fait baisser le niveau des mers, asséchant le détroit de Béring entre l’Extrême Orient russe et l’Alaska et permettant ainsi le passage de la faune et des tribus paléoasiatiques qui vont migrer vers le Sud ( Indiens ) ou vers le Nord ( Esquimaux, ou Inuits, ce qui signifie « humain », « personne »). Parmi eux, les Yupiks peuplent majoritairement l’Arctique canadien, les Inupiak l’Alaska et les Groenlandais se disent Kalaaliit. Les premiers chasseurs nomades du Grand Nord ont franchi le détroit il y a environ 8000 ans avant notre ère. Les hommes de la culture de Saqqaq et d’Indépendance I (ainsi nommés en raison des trouvailles d’Eigil Knuth proches du fjord de l’Indépendance au Groenland) ont colonisé le Grand Nord entre -4500 et -900 ans, vivant principalement de baleines, morses et caribous ; par la suite ils chasseront avec des chiens, des arcs et iront vers l’Ouest du Groenland et le Nord-Està la recherche des bœufs musqués et vivant en clans dans des tentes de peaux. Vers 500 à 1000, les hommes de la civilisation Dorset ont su chasser avec des kayaks en s’ouvrant plus encore sur les ressources de la mer. Ils se protégeaient en hiver avec des igloos familiaux et parfois communs, et en été avec des maisons semi-enterrées. Vers l’an 1000 à 1600 c’est ensuite la culture dite de Thulé qui a amené le traîneau, les outils plus élaborés pour chasser phoques, caribou et surtout les baleines, aussi oiseaux, poissons…Ils ont laissé leurs maisons semi-enterrées sur de nombreux sites. Puis sont arrivés les Européens… Aujourd’hui, les cultures du Groenland donnent un fabuleux tableau de mixité, entre modernité et coutumes ancestrales, que les plus anciens peinent à maintenir. Ce sont ces rencontres avec les autochtones qui rendent le voyage au Groenland si authentique, et d’une profondeur incroyable.