Du 16 au 17 octobre 2019 a eu lieu la réunion annuelle de l’AECO à Oslo.
L’AECO a été fondée en 2003, dans le but d’assurer un tourisme responsable et respectueux de l’environnement en régions arctiques ; Grands Espaces est l’un des premiers membres de cette association professionnelle à laquelle adhèrent aujourd’hui 76 sociétés impliquées dans le fonctionnement de 60 bateaux.
Outre ses objectifs de protection de la nature, l’Association met en place des lignes de conduites selon les sites, et sa voix compte auprès des gouvernements et instances locales grâce à la représentation collective des activités de ses membres.
L’année 2019 est marquée par l’augmentation du nombre de touristes, il y a eu 105 000 visiteurs sur cette terre qui couvre 4 fois la superfiie de la France avec 83 bateaux, 152 000 nuitées à Longyearbyen et 90 000 personnes passant par l’aéroport ; le nombre de croisiéristes a légèrement diminué, avec 39 000 personnes en 2019 d’où la mise en place des directives locales allant parfois jusqu’à l’interdiction d’accès des sites afin de préserver au mieux l’environnement.
Cependant, le tourisme a une importance considérable dans l’économie locale, amenant le Gouvernement à mettre en place 3 pistes avions, la construction de 3 hôtels à Nuuk, et d’un grand centre d’information sur la glace à Ilulissat.
Avec 1,9 millions de visiteurs en 2019, L’Islande a vu sa fréquentation en baisse, notamment suite à la faillite de sa compagnie low-cost, WOW. 183 000 visiteurs (soit 9%) sont arrivés par bateau, une augmentation de +20% par rapport à 2018.
Le Canada peut se vanter d’avoir les plus longues côtes en Arctique : 202 080 km ; 13 bateaux de croisières ont fréquenté ses eaux en 2018. Les Communautés locales, au Nunavut notamment, ont mis en place des taxes d’arrivées, souvent élevées, avec un système de permis complexe.
En Antarctique, Lisa kelley a exposé l’augmentation du tourisme, en Péninsule surtout, avec 80 000 personnes attendues le prochain hiver. : 32% sont Américains, 18% Chinois, 15% Australiens, 4% Français. La fréquentation en forte augmentation (+ 40%) reste cependant égale à celle d’un grand stade de football, et est parfaitement géré par l’IAATO, l’Association Internationale des Organisateurs de Voyages en Antarctique.
Tous les 2 ans, AECO et IAATO organisent une réunion des organisateurs et personnels de terrain polaires, cette année dans le Massachusetts, USA. Il ressort de cette réunion résumée par Jorn Eriksen l’importance du rôle du Chef d’Expédition, et les compétences de plus en plus nombreuses exigées auprès d’un staff de terrain.
Frigg Jorgensen, directrice de l’AECO, a présenté des projets, dont la recherche menée sur les impacts du tourisme ainsi que l’idée une certification polaire des passagers, au vu du nombre de passagers de moins en moins scrupuleux et de plus en plus « réseaux sociaux » qui déambulent dans le Grand Nord, au sein de Compagnies parfois peu sélectives. Un système de couverture téléphonique des régions polaires est en œuvre.
Plusieurs intervenants ont abordé les incidents, accidents, et leur gestion. Dans ces régions éloignées, les bateaux proches sont souvent les meilleurs « Samaritains » et le personnel expérimenté du staff polaire d’une assistance excellente. L’AECO et les instances de secours travaillent côte à côte dans le cadre d’exercices et de réunions.
Les représentants de Longyearbyen au Spitzberg ont souligné les résultats d’une étude menée en 2019 sur les revenus générés par les croisières expéditions : 420 Euros par personne pour les bateaux de croisières expéditions, contre 80 pour les bateaux de croisières conventionnels ; certains ont 4000 personnes à bord, amenant un engorgement de la ville pendant quelques heures, et l’organisation de nombreuses activités.
L’opération « Clean Up Svalbard » suivie par les croisières expéditions a permis de récolter en 2 ans 10 tonnes de déchêts, plastiques surtout ; une étude sur l’origine des déchêts est réalisée.
Quelques incidents ont eu lieu durant la saison : 47 en Arctique. Pour le Spitzberg, Oceanwide a présenté l’échouage de l’un de ses bateaux en raison de cartes marines mal réalisées, et le Ponant a présenté les 6 incidents de sa saison polaire.
Les discussions ont également porté sur le « label » de « Croisières Expédition », au vu notamment des 25 nouveaux bateaux arrivant entre 2019 at 2021 sur le marché polaire.