Depuis quelques temps, les éruptions solaires se produisent avec une plus grande fréquence que ces dernières années. Est-ce normal ? Est-ce un problème ? Faut-il avoir peur et se réfugier dans un bunker ? Est-ce une aubaine ? C’est ce que nous allons tenter de décortiquer. Nous nous approchons peu à peu de la « saison des ouragans spatiaux », surnom que nous pourrions donner au maximum de l’activité solaire, laquelle est cyclique.

C’est donc le moment opportun pour aller profiter du spectacle des aurores boréales aux hautes latitudes ! L’activité solaire fut si intense ces derniers temps que, fait rarissime, des aurores ont même pu être observées dans une grande partie de la France (dans le Nord, en Bourgogne, dans les Alpes, dans le Massif central, même sur la côte atlantique à des latitudes inhabituellement basses).

Il est à noter toutefois que les aurores observées en France ces derniers temps sont infiniment moins spectaculaires que celles que vous pourriez observer en vous rapprochant du cercle polaire arctique : c’est la chance qu’ont eu certains de nos passagères et passagers.

© Nathanaël Vetter, Le 20 février 2023 à bord de l’Explorer 

L’interaction entre le vent solaire illégal de la haute atmosphère génère de l’énergie, qui se traduit sous la forme d’émission de lumière par les particules excitées. Un tel événement est la lointaine conséquence d’une « éruption solaire », explosion qui émet de la lumière et de l’énergie dans l’espace, parfois en direction de notre bonne vieille planète, la Terre. Mais vous n’avez rien à craindre : ces explosions furieuses (une seule suffirait à engloutir notre planète si on imagine que celle-ci se trouverait à proximité immédiate du soleil) correspondent au comportement normal de notre étoile.

Actuellement, un certain nombre d’observatoires et de satellites sont pointés vers le soleil. Et pour une bonne raison. Les agences spatiales et la communauté scientifique tentent de mieux comprendre notre soleil aux spectaculaires éruptions, sphère de gaz rougeoyante capable d’explosions énergétiques colossales à un rythme relativement régulier, mais variant au fil des années.

De la même manière qu’il y a un cycle des tempêtes sur Terre, lesquelles peuvent être modélisées à plus ou moyen terme par l’analyse de l’atmosphère, le soleil subit également un cycle temporel visible à sa surface. Le cycle solaire dure 11 ans. Au cours de cette période, l’activité solaire augmente pendant environ 5,5 ans, puis diminue… puis reprend. Nous sommes actuellement en train de nous rapprocher du maximum de ce cycle d’activité.

Attendez-vous donc à un feu d’artifice. Par exemple, l’agence américaine chargée du suivi de l’atmosphère a récemment rapporté que le 17 février 2023, « le soleil a émis une forte explosion [que les anglo-saxons appellent « Solar Flare »], entraînant des pannes de radio temporaires »… mais aussi de somptueux spectacles dans l’hémisphère nord comme dans l’hémisphère sud, hautes latitudes, là même où Grands Espaces peut vous emmener !

© Nathanaël Vetter, Le 17 février 2023 à bord de l’Explorer 

Ces pannes des systèmes de communication ne sont pas inhabituelles. Environ 175 événements de ce type se produisent au cours de chaque cycle solaire, selon la communauté scientifique. Vous n’avez rien à craindre, les êtres humains ne risquent pas grand-chose face à ce déluge de particules solaires, lesquelles sont déviées par le champ magnétique terrestre. L’Apocalypse n’est donc pas encore pour demain, n’en déplaise à certains internautes. Il est toutefois à noter que si le champ magnétique terrestre venait à s’arrêter, il est probable que toute forme de vie serait instantanément grillée en quelques instants. Cela vous laisse imaginer l’énergie prodigieuse dégagée par notre soleil !

En 1989, illustrant cette puissance « de feu » de notre bonne étoile, une puissante tempête solaire a coupé l’électricité à des millions de personnes au Québec. Comme relaté à l’époque par un astronome de la NASA : « Juste après 2 h 44 le 13 mars 1989, l’intensité électrique des courants a diminué dans le réseau, provoquant une baisse de l’éclairage ; puis, en moins de deux minutes, tout le réseau électrique québécois a perdu de l’électricité. Au cours de la panne de 12 heures qui s’en est suivie, des millions de personnes se sont soudainement retrouvées coincées dans des ascenseurs, ou errant dans le noir des couloirs du métro !

Mais plutôt que de prendre le risque de se retrouver coincés comme des sardines dans le noir d’un ascenseur, peut-être auriez-vous envie de vous retrouver dans les vastes étendues nordiques, à bord d’un bateau, sous la voûte étoilée, guettant le titanesque combat des particules du vent solaire et des gaz de la très haute atmosphère ?

Une aurore, ce n’est pas une image, ni un fond d’écran spectaculaire : c’est un spectacle vivant, qui s’attend, se redoute, s’observe, se vit, et procure des frissons à l’âme intraduisibles par quelconque photographie. Alors…C’est le moment d’embarquer !

Les scientifiques ont à présent une bonne compréhension du cycle solaire. Des siècles d’observations montrent que le soleil a présenté cette activité cyclique périodique depuis au moins quatre siècles. Dans les années 1800, l’astronome allemand Heinrich Schwabe a utilisé un télescope pour observer le soleil presque tous les jours pendant 42 ans. Il fut parmi les premiers à décrire le cycle des taches solaires, des taches plus froides à la surface du soleil, dont la densité augmente à mesure que l’activité solaire augmente.

Aujourd’hui, nous sommes dans le 25ème cycle solaire (ils sont en effet numérotés depuis les débuts de l’observation systématique de notre étoile). Il a commencé en 2019 lorsque l’activité solaire s’est apaisée. Nous étions alors au « minimum solaire ». Tout ceci appartient au passé, comme ont pu s’en rendre compte certains pêcheurs au large du Mont-Saint-Michel, ayant vu le s’enflammer dans de belles teintes roses ou violacées à l’horizon nord, il y a quelques jours.

Aujourd’hui, les scientifiques solaires utilisent des satellites et des engins spatiaux pour surveiller le comportement dynamique du soleil. Par exemple, un imageur ultraviolet embarqué dans un satellite météorologique américain surveille désormais en permanence l’activité solaire, une véritable loupe pointée vers cette usine à aurores boréales. Il y a donc fort à parier que dans les années à venir, nous en apprendrons encore plus sur les origines de ce que certains Inuits identifient comme les danses des esprits des morts !

 

Article rédigé par Vincent Lecomte, Docteur en écologie polaire et chef d’expédition chez Grands Espaces.

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