Compte rendu de la participation de Grands Espaces représenté par Christophe Bassous au Third Joint Arctic SAR Workshop & TTX

L’accroissement important du trafic maritime en Arctique nécessite une préparation particulière et une vigilance accrue face à une augmentation du risque d’incident en mer. L’éloignement des secours, les conditions météorologiques, le froid, les difficultés des communications… rendent les actions de secours beaucoup plus complexes que dans les autres mers du globe. Dans le cadre des programmes SAR (Search An Rescue / Recherche Et Sauvetage), Grands Espaces représenté par Christophe BASSOUS a participé pour cette troisième année à des manœuvres de sécurité maritime à Reykjavik. Les conférences et les exercices de simulation d’incidents en mer Arctique étaient coordonnés cette année par l’AECO (Association des Opérateurs de Croisière d’Expédition, dont Grands Espaces est membre) et la garde côtière islandaise. Ces entrainements ont concerné le domaine de la sécurité en mer Arctique : responsables des centres de secours, garde-côtes islandais, norvégiens, finlandais, canadiens et américains, capitaines de navires de croisières, chefs d’expéditions et différents représentants de l’industrie maritime.

Croisières plolaires AECO

Reykjavik 10-11 avril 2018

La première journée a été consacrée à des généralités sur le développement des activités maritimes en mer Arctique, nouvelles destinations et activités, augmentation des saisons touristiques…

Présentations sur les exercices et forums des différents acteurs du SAR (Joint Arctic TTX, Exercice Arctic Guardian impliquant les gardes-côtes canadiens, US, finlandais, islandais et norvégiens en septembre dernier, SAREX, ainsi que le projet ARCSAR qui ferait intervenir un bateau de croisière en situation réelle ; ce projet est prévu pour 2020 avec un budget de 3,5M d’euros).

Une intervention intéressante des responsables du JRCC de Bodo, avec un volet théorique technique (IAMSAR) et un volet plus pratique sur les évacuations avec un hélicoptère. Celle-ci étant très limitée ; si par exemple il faut environ 1h pour évacuer 15 personnes, il faudrait théoriquement près de 2 jours pour en évacuer 700 (en considérant les re-fueling, changements d’équipages…).

Le problème principal reste les COMMUNICATIONS : le manque de couverture sur l’Arctique et la bande passante sont toujours limités (les Norvégiens devraient lancer un satellite en 2022 qui couvrira le « pôle nord »; et il devrait également y avoir bientôt une nouvelle station radio HF basée au Svalbard). Toujours des problèmes de langues et de différences culturelles (qui entrainent quelques incompréhensions et des perceptions différentes des situations).

Il ressort aussi un manque de connaissances de ce dont disposent chaque pays et chaque bateau.

Il ressort qu’il faut dans un premier temps nommer un OSC : On Scene Coordinator qui déterminera « quoi faire » et « comment faire ».

Il semble qu’il y ait encore besoin d’une coopération pratique indispensable entre les gardes-côtes, les RCC, les industriels et les opérateurs privés et autres organisations. A ce sujet, il existe chez les Finlandais un Arctic SAR Training Module qui se pratique sur 5 jours et pourrait être très utile pour la formation d’un chef d’expédition. Entre 2011 et 2016, il y a eu 5047 « incidents » maritimes qui ont nécessité l’intervention des services SAR (surtout sur les côtes norvégiennes).

Visite du musée des Baleines « Whales of Iceland » ; une immense salle avec une représentation en taille réelle d’une vingtaine de cétacés (très bien fait, en polyuréthane, et on peut toucher…) ; il y a un guide (en anglais mais aussi des audio en français), on peut y recevoir 70 personnes ; café, souvenirs, 24€ par personne, ouvert de 10h à 17h.

Diner au restaurant Messinn Granda ; excellent menu avec du poisson.

Pour la deuxième journée, nous retiendrons une intervention vraiment intéressante du représentant du Maritime Institute du New Foundland au Canada qui est un centre de recherche sur le matériel et équipements Arctique et sur les systèmes de sécurité (évacuation, survie…) sur des bateaux y compris de tourisme. Leur modèle de simulation est assez bluffant.

Puis le Table Top Exercise
La simulation d’un incident sur un bateau de croisière avec 400 personnes.

Cette année, l’exercice s’est déroulé avec plusieurs groupes ; des capitaines de navires d’un côté, les chefs d’expéditions d’un autre, les responsables des RCC d’un autre côté, un groupe représentant les gardes-côtes et un groupe représentant les opérateurs et propriétaires de navires et enfin un groupe de passagers.

L’exercice de simulation s’est déroulé en plusieurs phases avec des temps d’arrêt pour évaluer et discuter des situations et points de vue respectifs.

Nous n’avons pas pu terminer cet exercice par manque de temps, et nous sommes arrêtés au moment où le navire devait être abandonné.

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