Depuis près de 10 ans, Grands Espaces organise des réunions d’information en Bourgogne au mois de mars. Celles-ci sont destinées à informer et à former nos guides polaires, et cette année 2018 a été particulière du fait de la présence des 3 spécialistes mondiaux des ours blancs: Jan Stirling, Jon Aars et Nikita Ovsianikov.
Découvrez le compte rendu de ces conférences exceptionnelles.
C’est à partir de 15h30 que les premiers guides postulants arrivent à Viévy pour une rencontre privilégiée avec les guides conférenciers Grands Espaces. C’est déjà l’occasion d’échanger sur leurs expériences riches et variées.
À 16h, tous se retrouvent dans la salle de conférence spécialement aménagée pour l’occasion. Christian Kempf ouvre la réunion et leur présente Grands Espaces, l’histoire de la Société, rappelant les valeurs de protection de l’environnement qu’elle véhicule, l’esprit des voyages proposés et surtout sa maîtrise des croisières polaires, grâce notamment à une équipe de guides à la fois passionnés et experts.
Élisabeth Rossone intervient à son tour sur le contenu et les étapes de formations de guides conférenciers Grands Espaces et présente à l’audience un film explicatif sur le sujet.
Démarre ensuite un tour de table pendant lequel les guides Grands Espaces en titre se présentent, partagent leurs expériences et la vision de leur métier.
Christophe Bouchoux et Christophe Bassous insistent notamment sur l’importance de la sécurité, de la formation des guides, du respect des consignes et mettent en avant le travail d’équipe. À bord d’un bateau, il n’y a pas de place pour les individualités et chacun doit veiller sur l’autre. Ces discours résultent d’expériences sur le terrain, mais aussi de formations en interne : STCW (formation professionnelle maritime), Search And Rescue, (SAR est une formation concernant les opérations de secours aux personnes en situation de détresse).
Certains anciens guides comme Bruno Guégan, Xavier Allard et Marianne Duruel expliquent en quelques mots leur passion pour ce métier. Plusieurs points ont pu être évoqués durant ces interventions:
– Le fait d’être un interlocuteur privilégié en tant que guide pour former le grand public « au monde polaire » et ainsi à l’environnement
– Le fait de mettre en place des codes de déontologie de la profession, définir des savoir-faire spécifiques pour évoluer en toute sécurité dans ces milieux sauvages
C’est aussi l’occasion pour les guides postulants de se présenter et de raconter leur expérience souvent intéressante, et montrant de fortes individualités. Plusieurs d’entre eux ont notamment hiverné aux Kerguelen, Crozet ou encore l’île Amsterdam. Certains ont eu l’occasion de se rencontrer et se connaissent déjà un peu. D’autres ont fait part de leur intérêt pour la photographie et le documentaire : expéditions dans des petits villages de la côte Est du Groenland, séjour prolongé à Longyearbyen pour comprendre et mettre des images et des mots sur l’esprit et la façon de vivre des habitants de la ville la plus septentrionale du monde, etc. Ces portraits nous montrent rapidement que nous avons des engagements similaires. Ces guides postulants vont être formés en 2019 car le besoin de guide est croissant.
Cette première réunion terminée, la journée se poursuit par une visite et dégustation de vins dans les caves Patriarches de Beaune, les plus grandes de Bourgogne. Un labyrinthe de 5 km de galeries voutées remontant jusqu’au XIIIe siècle, abritant plus de 3 millions de bouteilles.
La soirée se conclut par un dîner dans ce lieu magique et intense, l’occasion pour les participants de partager leurs expériences au travers de discussions animées et passionnantes.
La soirée est consacrée à la visite des Caves Patriarches; les plus grandes de Bourgogne (3 millions de bouteilles) et au repas dans ces lieux voûtés, en compagnie des spécialistes des ours, Jan Stirling et Nikita Ovsnianikov.
Cette matinée sera rythmée par des tables rondes qui évoqueront des thématiques diverses : la société Grands Espaces, l’environnement, la sécurité, les ours, le travail de guides conférenciers…
Environnement et Croisières-expéditions – Christian Kempf, Élisabeth Coelho, Marianne Duruel
Lors de cette introduction, Christian Kempf et Élisabeth Coelho (en charge de la formation des nouveaux guides pour Grands Espaces) rappellent que la société Grands Espaces se positionne comme un ambassadeur de la protection de la nature, c’est l’essence même de la société.
Le tourisme polaire est toujours à l’heure actuelle une forme de tourisme marginal qui accueille chaque année entre 45 000 et 47 000 visiteurs en Antarctique et 120 000 en Arctique (dont 65 000 au Spitzberg et environ 40 000 au Groenland. Au Spitzberg, sur les 600 sites possibles de débarquement, seulement 51 sont très fréquentés et 160 moyennement fréquentés. Ces chiffres démontrent que beaucoup de sites sont encore non fréquentés. L’ensemble du tourisme dans ces régions est régi en partie par des « guidelines » permettant aux visiteurs de profiter des lieux tout en respectant la nature qui l’entoure. (Distance de sécurité pour approcher un glacier, pour observer les animaux…)
Parmi les motivations qui incitent les visiteurs à choisir l’Arctique comme destination de vacance nous retrouvons bien évidemment en première position : l’observation d’ours polaire, ensuite l’attrait des paysages polaires arctiques (glacier, iceberg, banquise) et enfin les autres animaux, et les peuples premiers.
Pour terminer cette introduction, Christian évoque le problème de l’impact de ces croisières dans ces régions bien plus visible sur l’eau et dans l’air que sur terre. Une des problématiques est donc de réfléchir à l’impact du fuel et de la sur-fréquentation en Arctique et en Antarctique.
En Antarctique par exemple l’association des tours opérateurs IAATO a mis en place une règlementation interdisant les débarquements à terre de plus de 100 passagers à la fois. La plupart des sites sont également interdits aux débarquements entre 22h00 et 5h00 du matin. Cependant force est de constater que le tourisme en Antarctique augmente chaque année : 36 000 personnes ont débarqué en Antarctique cette année, 60 000 sont prévus dans deux ans en péninsule Antarctique. De plus le nombre de sites de débarquement est très restreint et souffre d’un taux d’occupation de 95%.
Marianne Duruel intervient également afin de préciser que Grands Espaces effectue toujours ces observations animalières dans le plus strict des respects et de façon éthique. Nos petits groupes de croisiéristes encadrés de guides naturalistes sont systématiquement sensibilisés aux questions environnementales. Si certains peuvent penser que le tourisme dans ses régions n’a pas sa place, Marianne corrige en rappelant que l’un des seuls moyens de préserver les animaux est qu’ils aient plus de valeur vivants que morts. Le braconnage et la chasse ont malheureusement causé énormément de dégâts sur les populations d’animaux, aujourd’hui grâce au tourisme, les animaux ont plus d’intérêt vivants et sont donc beaucoup moins chassés (la chasse est même interdite dans certaines régions polaires, comme au Spitzberg où les ours sont protégés depuis 1973, et les morses depuis 1952).
En Antarctique, la présence du tourisme sur l’environnement est largement supportable. À ce jour, aucun effet négatif n’a été constaté sur la faune et la flore. Il y a même eu des effets bénéfiques : par exemple les pêcheurs de Krill ont cessé leur pêche intensive.
Le tourisme est très règlementé : certains sites sont interdits aux bateaux de grandes capacités, le nombre de débarquements par jour est limité à 2, le nombre de personnes débarquées par site est restreint à 100 personnes à la fois…
Frank Fietz : directeur de la Société Polar Kreuzfahrten (notre homologue croisiériste polaire allemand) nous présente le projet « 1.5 challenge » visant à réduire les impacts des croisières sur la nature.
Il rappelle au préalable que l’Arctique est une zone très spéciale mais fragile. Un habitat pour de nombreuses espèces menacées, y compris le maître des lieux : l’ours polaire. Mais ce monde est très menacé. Les glaciers reculent à une vitesse alarmante et la glace de mer qui forme la banquise polaire devient de moins en moins épaisse en superficie et en épaisseur chaque année. Au cours des dernières années, ces changements sont devenus visibles même pour les non-scientifiques.
De manière générale il rappelle également que de nos jours 90% des consommations nous viennent par bateau. La problématique de pollution ne concerne pas uniquement les croisiéristes, mais de manière plus générale l’ensemble des bateaux qui naviguent à travers le monde.
Il nous présente ainsi le projet « 1.5 challenge » qui a pour ambition de faire en sorte que l’industrie maritime explore la voie de la réduction des émissions et de la dé-carbonisation de l’industrie.
De manière rapide et assez profonde pour atteindre l’objectif ambitieux de changement climatique de limiter les températures mondiales à +1,5°C.
Lors de sa présentation, nous avons découvert des plans de bateaux plus écologiques, réduisant de manière conséquente l’impact négatif des bateaux: bateaux hybrides, à voile, tractés par une aile volante…
Nos intervenants nous expliquent que dans les régions polaires, les opérations de sauvetage sont un réel défi. À l’heure actuelle, force est de constater un manque de ressources et d’infrastructures pour assurer l’ensemble des opérations de secours dans des régions éloignées telles que l’Arctique et l’Antarctique en cas d’incident.
Les incidents à bord les plus courants étant les suivants :
Cependant, Christophe Bassous nous assure que des mesures ont déjà été prises pour parer ce problème. En effet, la Convention de 1979 adoptée lors d’une conférence à Hambourg, vise à élaborer un plan international de SAR (Search And Rescue), de sorte que, quel que soit l’accident, le sauvetage des personnes en détresse en mer soit coordonné par une organisation de recherche et de sauvetage assurée par plusieurs pays.
Ainsi les opérations de sauvetage sont réalisées sans tenir compte de la position géographique de l’évènement et coordonnées par une ou plusieurs organisations SAR sans tenir compte des frontières des Etats. La logique de ces opérations vaut pour l’Arctique et pour l’Antarctique.
En conclusion, Christophe rappelle le rôle des guides lors d’une opération de sauvetage. Tandis que le capitaine décide des opérations à mener, l’équipe de guides a pour mission de prendre en charge les passagers et de les informer des opérations en cours tout en communiquant également avec l’équipe de bord.
Pour clore ses propos, nos intervenants nous présentent une vidéo d’un exercice de SAR en arctique coordonnée entre autres par la Norvège, la Suède et le Danemark.
L’AECO est une association internationale pour les Organisateurs de Croisières Expédition opérant dans l’Arctique. Cette dernière a été fondée en 2003 et est devenue une organisation importante mettant en valeur ces milieux. Les missions principales sont : la gestion d’un tourisme responsable, écologique et sécurisé dans les régions de l’Arctique.
Le Svalbard (Spitzberg), l’île Jan Mayen, le Groenland, l’Arctique canadien et le Parc National russe de l’Arctique sont les zones les plus étudiées et touchées par ces réflexions.
Plusieurs objectifs ont été mis en place au fil des années. Dans un premier temps, il faut veiller à ce que le tourisme en Arctique soit en adéquation avec l’environnement naturel, les cultures locales et les vestiges culturels. Il est également nécessaire de stimuler et encourager la coordination entre les guides travaillant dans le Grand Nord, les armateurs des bateaux et bien évidemment les compagnies touristiques offrant des voyages dans l’Arctique.
L’une des principales tâches est d’être le point de contact entre Ministères et Gouvernements responsables de la gestion et de la réglementation des terres, des eaux marines et des activités humaines dans l’Arctique. Pour finir, il est important de former toutes les personnes travaillant dans le Grand Nord à l’environnement.
Deux événements annuels sont organisés : conférence sur les croisières en Arctique et Conférence des Chefs d’Expéditions de l’Arctique. C’est à cette occasion que nos Chefs d’Expédition se sont retrouvés le 18 octobre 2017 à Oslo. Christian Kempf, Christophe Bouchoux, Christian Genillard et Lydie Lescarmontier représentaient Grands Espaces.
L’IAATO est une association fondée en 1991 pour promouvoir la pratique des voyages respectueux de l’environnement en Antarctique.
Depuis 1969, le nombre de touristes en Antarctique est passé de quelques centaines à plus de 46 000 chaque année.
De nombreuses procédures ont donc été mises en place : règlements et restrictions concernant le nombre de personnes à terre, ratios personnel-passager, les lignes directrices propres aux sites et aux activités, observation de la faune, rapports d’activités avant et après visite, briefings des passagers, des membres d’équipage et du personnel, expérience Antarctique antérieure pour le personnel à bord, plans d’évacuation médicale d’urgence…
Le but est de mettre en place des restrictions les plus élevées possible pour protéger l’Antarctique.
L’IAATO se réunit au moins une fois par an, au cours de laquelle les politiques, les procédures, les défis et les tâches sont approuvés par un vote majoritaire d’au moins deux tiers. Lorsque ces décisions sont prises ou que des changements se produisent, un réseau de messagerie étendu et efficace permet à tous les membres d’être mis à jour rapidement.
Nikita, notre premier invité, est un spécialiste de l’ours et de son comportement. Depuis 1977, il a mené des recherches dans l’Arctique sur le comportement et l’organisation des populations d’ours polaires.
Aujourd’hui il vient nous parler de la méthodologie qu’il a développée au fur et à mesure des années pour prévenir et gérer les conflits entre les ours polaires et les humains, notamment dans le parc national de l’île de Wrangel.
Depuis 1990, il a entrepris des recherches sur les ours.. Il a eu 500 rencontres rapprochées avec des ours polaires. Sur la base de sa technique, les « rangers » russes ne portent pas d’armes à feu – seulement des bombes au poivre. Il nous explique également sa technique pour approcher les ours polaires, que les rangers russes utilisent:
Se tenir droit, porter des bâtons pour se faire paraître plus grands. Ne pas agir comme une proie, faire du bruit, mais pas avec une voix humaine.
Il est convaincu qu’il n’est pas nécessaire de tuer ou blesser les ours pour éviter les attaques, mais qu’il faut seulement connaitre ces techniques, et savoir comment se comporter.
« Tous les guides opérants en Arctique ne sont pas des militaires et n’ont pas l’habitude de tirer sur des cibles réelles »
Ils ont peur d’être attaqués, mais personne ne les attaque; les ours sont venus « étudier » l’objet nouveau et inconnu.
Nikita dirige également des ateliers pour tous ceux qui travaillent dans les pays de l’ours polaire visant à expliquer et évaluer le comportement de l’ours, sa psychologie, comment réagir lorsque que l’on se trouve en présence d’un ours sans utiliser d’armes… seulement du spray au poivre et un bâton…
Après un buffet bourguignon, les conférences de l’après-midi se poursuivent.
Le premier à intervenir est Christian Kempf qui retrace l’historique de la société Grands Espaces : une société Suisse qui a pour première vocation d’organiser des croisières expéditions polaires tout en sensibilisant les voyageurs aux problématiques environnementales.
Grands Espaces est une société il y a maintenant plus de 20 ans.
1985: Christian Kempf organise le premier voyage polaire en Zodiac et camping:
1987: première croisière expédition en Antarctique.
1990: premier affrètement en Arctique.
1991: les premiers bateaux russes
1992: le Pôle Nord.
Depuis la société Suisse à bien évoluée en termes de chiffre d’affaires (+15% par an) et également en termes de destinations puisqu’elle propose désormais un large panel de voyages : croisières expéditions en Arctique, en Antarctique et des croisières explorations et circuits dans d’autres régions de nature : Afrique, Amazonie, Indonésie, Galapagos…
La particularité de la société est de proposer des voyages en petits groupes francophones (des bateaux de 12 à 100 passagers maximum) accompagnés de guides naturalistes spécialistes des destinations: des voyages authentiques.
Christian précise également la typologie des voyageurs Grands Espaces dont l’âge moyen est de 61 ans, intéressés par la nature, les cultures, Français à 70% et Suisse à 25%.
Christophe Bouchoux prend ensuite la parole pour parler du travail de guide conférencier polaire qui se veut pluridisciplinaire. En effet le métier de guide polaire suggère plusieurs compétences que Christophe lui-même chef d’expédition dans les régions polaires rappel à l’assistance :
– Coordination avec les autorités et les autres tours opérateurs
– Direction de l’équipe
– Relation passagers et avec l’organisateur, Grands Espaces
– Supervision sécurité et environnement
– Promotion de la société et de ses valeurs
Mais un bon guide c’est aussi : un très bon orateur pour animer des conférences, un conducteur de zodiac, un sauveteur, un « spotter » d’ours et de baleines, un photographe, un représentant de la société Grands Espaces …
Vous l’aurez compris, le métier de guide requiert des aptitudes et compétences diverses et variées. Pour conclure sa prise de parole, Christophe admet volontiers que le niveau des guides Grands Espaces est plus élevé que dans les autres compagnies concurrentes.
Pour compléter ses propos, Élisabeth Coelho en charge de la formation des nouveaux guides, insiste sur le fait que les guides représentent des interfaces privilégiées avec les clients. Grands Espaces organise chaque année des sessions de formation pour les nouveaux et anciens guides polaires pour leur assurer un niveau de compétence optimum toujours en accord avec l’éthique de la société.
De plus, un diplôme sera bientôt obligatoire : Le STCW. Ce certificat marin sera indispensable aux guides à partir de 2018 dans les régions polaires: exercices de crises, feux, urgences à bord de bateaux en zone polaire…
Pour compléter ces compétences, un questionnaire de l’AECO est à remplir en ligne. (150 questions sur l’Arctique, la règlementation, la sécurité, procédures à bord…). Il est désormais obligatoire pour l’ensemble des guides polaires opérant en Arctique, pour Grands Espaces. Une version similaire existe aussi pour l’Antarctique.
Enfin, Élisabeth évoque le processus de recrutement utilisé par Grands Espaces pour rejoindre l’équipe des guides polaires.
1) Après avoir envoyé CV et lettre de motivation, les postulants passent un premier entretien téléphonique avec Élisabeth, en charge du recrutement des guides. Si le candidat est retenu, un second entretien physique cette fois est organisé avec Élisabeth et Christian Kempf. Si le rendez-vous se déroulé avec succès, les candidats passent à l’étape suivante : la formation.
2) Après un premier test, le candidat retenu passera plusieurs modules de formations obligatoires : relation passagers, gestion de crises, premiers secours, glaciers, assistant hélicoptère au sol, connaissances polaires, expression et conférences… Il est jugé et noté à chaque étape par ses pairs seniors.
3) Avant d’embarquer, il devra passer son permis national « Mer » et notre stage « Zodiac » (conduites en eaux basses, en glaces, appontage avec vagues…) et le brevet de secourisme.
4) Il sera ensuite en stage pendant un voyage polaire et guidé par un « parrain » senior, avant d’être l’un de nos guides.
Les nouveaux bateaux de croisières expédition à l’horizon 2025 – Christian Genillard
De nombreux bateaux d’expéditions sont en construction : 5 pour l’année en cours et 10 pour 2019. Certains sont encore en préparation : 10 pour 2020 et 11 pour 2021!
Ponant, Oceanwide, Hurtigruten et de nombreuses compagnies encore peu connues telles que Hanseatic Nature, Scenic Eclipse, Sun Stones Ships sont au cœur de ces projets.
Ces chantiers vont soulever de gros problèmes :
– L’équipage des navires (au moins 2 officiers supérieurs avec expérience polaire obligatoire)
– Congestion des ports (Longyearbyen, Ushuaia…) et des sites
– Guides
– Limite du nombre de passagers à terre simultanément
Les projets Grands Espaces – Christian Kempf
En fin de journée, Christian Kempf nous parle d’un des projets phares de Grands Espaces : le projet Sirius Exploris. Deux bateaux polaires de 96 places dont Grands Espaces est un des investisseurs. Avec ces bateaux Grands Espaces aura l’exclusivité sur les croisières en Arctique européen pendant 3 ans.
Autres nouvelles pour la société : Grands Espaces a également signé un contrat de plusieurs années avec l’armateur de l’Ocean Nova (75 passagers). L’Ocean Nova sera donc un des bateaux amiraux de Grands Espaces pendant cette période en Arctique.
Christian Kempf annonce le souhait pour Grands Espaces de conforter son développement en Amazonie avec la création de nouvelles croisières au départ de Manaus. Ce projet est pensé en partenariat avec Bernard Ramus l’actuel propriétaire de l’Amazon Dream, dont Grands Espaces possède 10% des parts.
Ces croisières explorations au départ de Manaus partirons avec un tout nouveau bateau: « La Jangada » actuellement en chantier à Santarem.
Enfin, Christian Kempf développe les projets de bateaux de 12 et 30 places, dans la lignée de la Société: de petites unités pour des voyages d’explorations, pionniers et uniques.
Bernard Ramus a passé sa vie à travailler dans la communication et le marketing à la foi en France et au Brésil, qui est devenu son pays de cœur. Un jour en 1997, il a découvert un territoire exceptionnel aux abords de la ville de Santarém, située sur le fleuve Tapajós entre Manaus et Belém.
Tombé amoureux de cette région, il décide de la faire découvrir à d’autres, en démarrant la construction en 2004 d’un bateau : l’Amazon Dream. Il navigue à présent autour de Santarem, sur des croisières de 10 jours et 9 nuits, qui profitent à la fois du fleuve Tapajós, arrivant du Sud et de l’Amazone s’écoulant vers l’Est : deux écosystèmes très différents à découvrir.
Mais le bateau ne navigue pas seulement sur ces « fleuves mers », il entre dans les petits canaux, lacs, lagunes qui parsèment l’Amazonie. C’est une véritable immersion au cœur de la forêt, que l’on pourrait qualifier dans cette région, d’Amazonie « douce ». L’Amazon Dream, est un bateau aux formes typiquement amazoniennes, composé de 3 ponts. Un premier avec 5 cabines, un second avec le restaurant et 5 autres cabines, et enfin le troisième, où l’on retrouve le bar, et surtout un excellent point d’observation.
Il possède un tirant d’eau d’un peu plus de 2 mètres à l’arrière du bateau, mais seulement d’1m20 à l’avant, ce qui lui permet de « beacher » sur des bancs de sables, qui apparaissent un peu partout sur le fleuve pendant la saison sèche.
C’est une région où la faune et la flore sont d’une richesse incroyable et les paysages magnifiques.
Au fil des 15 dernières années, Bernard Ramus et son équipe ont créé de véritables liens de confiance et d’amitié avec les différentes communautés indigènes de la région, les villages, et les « caboclos » (le peuple des eaux) qui vivent sur les berges du fleuve. Ce qui permet de faire découvrir une Amazonie authentique, loin, très loin des sentiers battus. L’Amazon Dream est le seul bateau à naviguer dans ces régions… Cela offre une expérience vraiment unique aux passagers, de pouvoir s’immerger complètement dans ce territoire riche de traditions, de légendes et d’histoires passionnantes.
Au bout d’une dizaine d’années à opérer ce bateau, Bernard Ramus a eu envie de rêver plus fort, d’aller plus loin dans une Amazonie plus sauvage, encore moins explorée. Pour cela, un nouveau bateau était nécessaire. Après y avoir beaucoup réfléchi, il a dessiné les plans de ce nouveau bateau complètement différent, avec l’appui d’un architecte naval Brésilien. Une foi le projet achevé, il présenta le projet à Christian Kempf, et ensemble ils ont décidé de le construire.
Ce bateau, de type catamaran s’appelle, « La Jangada ». L’origine de son nom vient d’un livre de Jules Vernes : « La Jangada ». Ce terme désigne un ensemble de troncs d’arbres que l’on lie ensemble, afin de descendre le fleuve. On faisait ça depuis Iquitos jusqu’à Belém pour transporter notamment du bois, et l’envoyer vers l’Europe. Jules Vernes, dans son livre écrit en 1873, raconte l’histoire d’une famille qui descend le fleuve, sur une « Jangada » de 200 mètres de long et 100 mètres de large, sur laquelle on a construit une église, une maison et l’habitat des marins…
Le bateau est un catamaran en acier 29 mètres de long, 10 mètres de large, avec 3 pont et 1 pont d’observation et possède 12 cabines. Elles sont spacieuses, de 18m2 à 25m2 chacune avec de grandes fenêtres, ou des baies vitrées donnant sur des terrasses privées. Propulsé par deux moteurs, et de faible tirant d’eau, il permet de rentrer encore plus loin dans les petits canaux qui sillonnent l’Amazonie. Dans cette région reculée, les petits bateaux sont rois. Il n’est pas possible de débarquer 100 passagers pour aller visiter un village d’indien, ou des peuples de l’eau que sont les « cabocles », c’est pourquoi Jangada n’aura pas plus de 12 cabines.
Pour ce nouveau bateau, deux itinéraires sont prévus :
En réalité, on parvient à voir beaucoup de choses : toutes sortes de serpents comme l’anaconda ou le boa, mais aussi des paresseux, singes, caïmans, dauphins…
C’est aussi un paradis pour les ornithologues, puisque chaque jour des milliers d’oiseaux redessinent le ciel dans une palette infinie de couleurs
Les douze cabines, décorées d’objets indigènes et d’œuvres contemporaines offriront de 17 à 25 mètres carrés de luxe discret, avec une hauteur sous barreau de 2,20 mètres. L’espace intérieur en bois et tissus colorés participera au charme d’un bateau-boutique de haute qualité. Six suites sur le pont principal, avec de grandes fenêtres ouvertes sur les paysages traversés, les six autres sur le pont supérieur s’ouvrant sur une terrasse privée. Chacune des cabines comportera salle de bain et toilettes, douche d’eau chaude, un lit double 180/200 ou deux lits single 90/200 et climatisation.
Sur le pont supérieur, le restaurant sera un lieu privilégié pour goûter à des mets différents chaque jour dans une atmosphère agréable. Le chef brésilien défendra avec talent les produits locaux, proposant des plats inspirés de la cuisine amazonienne, une incroyable diversité de poissons (pirarucu, tambaqui, tucunaré), des spécialités aux saveurs exquises comme la feijoada ou le « bolinho de piracui »… Les fruits de la forêt cupuacu, bacuri, graviola seront à l’honneur pour de délicieux desserts.
Le bar lounge ouvert sur le grand spectacle de la nature, et un peu plus haut, le pont d’observation. Un espace privilégié pour compter les étoiles la nuit, admirer le coucher de soleil en fin de journée, admirer le réveil de la nature au petit matin, et observer la vie toujours animée défiler sur les berges du fleuve.
Un chef d’expédition guide naturaliste, un guide naturaliste et onze membres d’équipage répondront aux questions et aux attentes des voyageurs, tout au long de la croisière.
Les programmes du M/S La Jangada ont été conçus dans le respect d’une charte écologique et éthique dont les objectifs incluent la préservation des sites visités et le respect des communautés qui nous accueillent. Les autorisations pour entrer dans les réserves et les parcs nationaux sont délivrées par l’Institut brésilien de protection de l’environnement, IBAM et ICM/Bio. Le caractère unique de ces croisières est également dû à des relations privilégiées établies depuis plusieurs années avec les responsables des différents villages. Pour rendre à l’Amazonie un peu de ce qu’elle offre aux voyageurs, Amazonia Tourism Cruise, contribue financièrement au soutien de projets locaux.
L’Amazonie, comme les régions polaires, est en danger, en grande partie à cause d’une déforestation intense. Chaque jour c’est une lutte pour protéger un peu plus la forêt. Aujourd’hui, on coupe les arbres principalement pour créer des espaces de pâturages, ou faire des plantations, mais aussi pour la revente de bois, et bois précieux. Même si cette activité est aujourd’hui très contrôlée, les dimensions de la forêt amazonienne en font une région difficile à protéger de ceux qui abusent de sa richesse. Ses plus grands protecteurs sont les Indiens.
Pour clore cette journée de conférence, nous assistons à une belle projection d’image de nos photographes d’expédition David et Stéphanie Allemand et Meril Darees. L’occasion de nous évader quelques instants dans les paysages magiques de l’Arctique avec la première vidéo de David Allemand. Il nous présente également une sélection de photos tirées de son livre « Owls », ou nature et chouette se mêlent pour notre plus grand plaisir.
Meril Darees quant à lui, nous projette ses photos d’ours polaire à Churchill, où ils vivent très proche des habitations. Une présentation qui amène à réfléchir sur les dangers des interactions entre l’homme et l’ours…
Ce bel événement se termine par une dégustation de vin de la région en compagnie du guide conférencier Bourguignon Philippe Ménager (auteur de plusieurs livres en Bourgogne), avant de partir pour un diner organisé dans le très beau restaurant « Chez Camille ».
Consulter les conférences sur l’ours polaire de Jan Stirling, Jon Aars et Nikita Ovsnianikov