43 espèces d’oiseaux marins nichent en zones antarctique et subantarctique. 19 seulement se reproduisent sur le continent lui-même. Partons à la découverte de ces familles d’espèces.
Sous ce nom très technique se regroupent les oiseaux austraux les plus nombreux : ceux qui se nourrissent au large. Un caractère commun apparaît également dans la forme du bec à narines tubulaires, dont le rôle est probablement multiple :
La variabilité en taille est extrême dans cette famille : l’albatros hurleur, le plus grand oiseau volant du monde, atteint 3.50m d’envergure, ce qui en fait un maître planeur. Le pétrel tempête, avec ses 30 g tout mouillé, a la taille d’un moineau.
Cet autre nom bien scientifique, désigne les oiseaux côtiers, qui pêchent à proximité du littoral. Certains d’entre eux (sternes) sont de grands migrateurs. Les labbes quant à eux sont de redoutables prédateurs.
Certains oiseaux pêchent près des côtes (cormorans), d’autres partent au large (pétrels plongeurs) ou bien volent indéfiniment en haute mer (albatros, pétrels). Ce qu’ils mangent en mer, où, quand et comment, est longtemps resté un mystère pour les scientifiques jusqu’à l’avènement récent des moyens de télédétection satellitaires. Les albatros, pétrels et fulmars écument la surface. Les cormorans, pétrels plongeurs poursuivent leur nourriture en profondeur, les prions enfin, avalent une alimentation filtrée en barbotant à la surface. Tous se nourrissent principalement de krill et de calmars, plus rarement de poissons. Leur régime alimentaire s’adapte selon la saison et la nourriture disponible. Quelques oiseaux sont charognards (labbes,pétrels géants, chionis), ils guettent les animaux malades, blessés ou faibles (les poussins) en arpentant les colonies, ou suivent les navires dans l’attente de détritus.
Pendant longtemps, les explorateurs désignaient les manchots comme des «sous oiseaux», mi–poissons, mi–oiseaux incapables de voler. Les études phylogénétiques modernes nous éclaircissent sur les origines de ces animaux étranges et symboliques de l’Antarctique : leur ancêtre était apparenté aux pétrels et volait parfaitement… il y a de ça 60 millions d’années ! N’ayant pas de prédateur terrestre, ce proto-pétrel décida un jour d’abandonner le vol. Son corps s’est alors adapté au milieu marin, les ailes se sont réduites pour se transformer en ailerons, avec une phase intermédiaire où l’animal devait encore être capable de voler ET de nager. Pendant la majorité de leur évolution, les manchots ont vécu en mers chaudes. Ce n’est que « récemment » (moins de 10 millions d’années, refroidissement planétaire général) qu’ils se sont adaptés au froid en occupant à peu près leur aire de distribution actuelle. Les manchots ne sont donc pas des « sous oiseaux » mais le super résultat d’une évolution complexe et réussie.
– possèdent des systèmes d’isolation thermique-plumes étanches, couche de graisse et de thermorégulation sanguine adaptés à leur environnement climatique. Les 8 espèces se répartissent en cercles concentriques autour de l’Antarctique, en fonction de la température de l’océan.
– ont un corps très hydrodynamique et leurs ailerons puissants leurs permettent de « voler » sous l’eau, à des vitesses allant jusqu’à 50 km/h ; leur marsouinage périodique serait d’ailleurs, comme pour leurs lointains cousins cétacés, une solution très subtile pour casser la couche limite turbulente générée par leur corps en mouvement, et augmenter ainsi leur efficacité natatoire. Les militaires rêvent de telles solutions pour leurs sous – marins..
– sont myopes à l’air libre, ce qui donne des comportements comiques dans les colonies, mais ont une vue excellente sous l’eau, avec notamment une sensibilité spectrale de la rétine déplacée vers le bleu vert ce qui leur donne une efficacité accrue pour la pêche au krill, dont ils se nourrissent abondamment.