La Norvège est toute entière tournée vers le grand large: Vikings, explorateurs puis pêcheurs et prospecteurs ont leurs attaches dans ces fjords qui découpent les 83 000 kilomètres de côtes. Tel un mur dressé face à l’Océan, les Scandes sont déchirées en pics éclatés par le gel, les glaciers coiffent les sommets, les vallées sont taillées dans des parois impressionnantes où se perdent les cascades et où courent les légendes. Ce pays à la limite du cercle arctique recèle alors de richesses tant naturelles que culturelles. Découvrez pourquoi découvrir la Norvège !
De janvier à avril, les fjords du Nord de la Norvège attirent d’immenses bancs de harengs et de morues… Tous venus de la mer de Barents, ils sont alors la nourriture des grandes baleines qui se rassemblent dans la région. En 1933, 10 000 pêcheurs exploitaient ces bancs, ils étaient 8500 en 1970. De nos jours encore Russie et Norvège pêchent 522 000 tonnes de cabillauds et des millions de têtes de morues se pressent sur les séchoirs…
La Norvège est l’un des deux pays au monde à tuer les baleines (432 en 2017, un quota de 1300 en 2018), mais l’observation de ces doux géants rapporte à présent plus à l’économie locale que cette chasse d’un autre âge. C’est pour nous une raison de plus pour promouvoir ces voyages.
Les mégaptères, ou baleines à bosse, atteignent 25 tonnes et peuvent mesurer de 13 à 14 mètres. Elles tirent leur nom des nageoires pectorales de 6 mètres de longueur. Pour se nourrir, elles sondent en dévoilant leur queue, pour le bonheur des photographes… Elles sont régulières dans tous les fjords. Les orques sont des baleines à dents qui se nourrissent de mammifères marins et de poissons; ils mesurent de 5 à 9 mètres, pour les mâles. Très sociaux, ils se déplacent en groupes de 2 à 10 individus ou plus. On les rencontre selon les semaines entre Lofoten et Alta.
Les cachalots peuvent atteindre un poids de 50 tonnes. Leur énorme tête abrite un cerveau de 8 kilogrammes, le plus gros du monde vivant actuel et passé. Ils plongent à 400 mètres de profondeur et jusqu’à 3 kilomètres, pour se nourrir de poissons et de calamars. Une population se laisse observer aux îles Lofoten.
L’orque, qui appartient à la famille des dauphins, est aussi un des cétacés qui peuplent les eaux norvégiennes. Ces mammifères voyagent régulièrement en groupe, rendant l’observation d’autant plus exceptionnelle.
Par sa longue façade maritime découpée de baies et de fjords, la Norvège fut de tous temps le pays des hommes de la mer et du Nord. Les Vikings des îles Lofoten ont conquis l’Islande puis le Groenland et l’ Amérique. Les fjords et les milliers d’îles qui s’égrènent le long des côtes ont tracé la « Route intérieure » maritime, empruntée dès le Moyen Âge et qui permit la découverte du Cap Nord en 1553.
Plus tard, les grands explorateurs tels Amundsen ou Nansen ont mis le cap vers l’ Arctique depuis Tromsø, la capitale du Nord, forgeant ainsi la tradition polaire du pays. Célèbres pêcheurs de morues et chasseurs de baleines y ont également écrit l’histoire, alors que les éleveurs nomades de rennes et les aventuriers ont marqué Finnmark et Laponie.
Puis vint le temps de la Guerre, avec son mur de l’Atlantique Nord, ses cuirassés allemands et les convois du Nord. De nos jours aussi, les peuples de la mer vivent des extraordinaires richesses de la Mer du Nord et de l’Atlantique Nord, faites d’immenses bancs de poissons. qui attirent aussi les cétacés. Gaz et pétrole sont piégés.
Les montagnes norvégiennes flottent sur la mer qui envahit les terres en fjords profonds. Ces massifs de granits sont éclatés par le gel en pics impressionnants et forgés par les glaciers qui ont découpé des vallées profondes, ressemblant aux reliefs alpins. Des parois impressionnantes bordent ainsi les eaux calmes des routes maritimes. Ces massifs culminant à plus de 2000 mètres d’altitude sont enveloppés par les nuages de neige et cette dernière y entretient les glaciers qui arrivent presque à la mer. Neige, lacs, rivières, cascades : l’eau y est omniprésente, permettant aux hameaux et villages de s’installer et d’y cultiver de maigres terres.
Car la végétation s’accroche à ces pentes ou sur ces plateaux. Elle y abrite une faune rare faite d’aigles pêcheurs, grands prédateurs, de rennes et dès le printemps, des colonies d’oiseaux de mer qui s’agglutinent dans les falaises,
donnant à cette Norvège septentrionale cette nature à l’état pur…
Le mot « aurore » provient de la mythologie romaine ; Aurore était la déesse de l’aube. Les aurores polaires se manifestent aux deux pôles magnétiques de la terre – les aurores boréales au Pôle Nord et les aurores australes au Pôle Sud.
Dans les pays nordiques aussi bien qu’en Nouvelle-Zélande et en Chine, la tradition regorge de croyances et de légendes à ce propos ; les aurores sont associées à la mort, elles étaient vues comme le reflet des guerriers célestes, des dragons crachant du feu ou encore, elles représentaient les personnes décédées. Pour les Vikings, elles étaient les reflets des boucliers des valkyries. C’est le soleil, qui est à l’origine des aurores. Sa surface émet en permanence des particules à des vitesses supersoniques, dans toutes les directions. On appelle cette émission le « vent solaire ». Il souffle à des vitesses d’entre 250 et 1000 km par seconde! Les particules émises sont des protons, électrons et ions. Après 2 à 4 jours, le vent solaire entre en contact avec la Terre. Le champ magnétique terrestre est un bouclier naturel très efficace car il protège la Terre des arrivages des particules solaires. Cette magnétosphère est en revanche déformée par le vent solaire qui comprime le champ magnétique terrestre.
Les particules du vent solaire ne pouvant ainsi traverser les lignes de champs magnétiques, elles les suivent alors au Nord et au Sud vers les pôles magnétiques. Dans les régions polaires, les lignes des champs magnétiques sont « ouvertes » (verticales par rapport à la surface de la terre) et permettent ainsi aux particules d’entrer dans la haute atmosphère, l’ionosphère. Et dans l’ionosphère, elles entrent en collision avec les atomes atmosphériques (principalement oxygène, hydrogène, azote), et les excitent ou ionisent. Après quelques millisecondes, elles reviennent à leur état fondamental en émettant de la lumière. Les aurores polaires sont donc les lumières issues de ces collisions.
Les aurores polaires se produisent à des altitudes de 90 km et au-delà jusqu’à 1000 km, la plupart se retrouvant entre 90 et 150 km. La couleur verte, la plus éclatante et la plus fréquente, est émise par les atomes d’oxygène qui sont excités à environ 120 km d’altitude. Les atomes d’oxygène qui sont excités plus haut, au-delà de 250 km, émettent une lumière rouge. Lorsque les atomes d’azote sont excités, les lumières sont violettes, roses ou rouges.
Plus la vitesse du vent solaire augmente et frappe le champ magnétique terrestre avec force et en rafales, plus l’ovale devient large et plus il s’étend, et les aurores vont s’amplifier, se déplacer et éclairer les
latitudes moyennes et basses. On peut ainsi voir de temps en temps les aurores en France, quand l’activité solaire est très forte. L’armée de Napoléon en a vu en Egypte… Le vent solaire souffle tout le temps et les aurores également sont présentes tout le temps, aussi de jour, mais elles ne pourront être observées que lorsqu’il fait sombre.
C’est ce spectacle que vous pourrez observer en Norvège : un ciel lacéré par les couleurs vives de ces aurores, qui font danser le ciel dans un ballet hypnotique, laissant des souvenirs impérissables.
Ainsi, la Norvège a beaucoup à offrir, tant pour les férus d’histoire, mythes et légendes avec les grandes épopées vikings ou celles des grands explorateurs, que pour les amateurs de nature sauvage qui viendront alors se satisfaire des spectacles époustouflants des fjords tombant à pic dans les eaux froides de cette région, des chants des baleines ou des draperies blafardes des aurores boréales.