L’archipel du Svalbard regorge de richesses et de paysages variés qui caractérisent cette région polaire. Les fjords, ces anciennes vallées glaciaires petit à petit envahies par les eaux marines, font partie de ces paysages typiques du Grand Nord. Ils sont donc particulièrement visités lors de nos croisières, tous recelant de beautés particulières.
Au Spitzberg, tous les fjords ont une histoire, un passé, une faune et une flore particulières qu’il convient d’explorer. Partons aujourd’hui à la découverte du Kongsfjord qui domine fièrement la partie occidentale du Spitzberg.
Si le Kongsfjord est ainsi appelé aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, ce dernier était connu comme étant le Deer Sund. En 1610, Jonas Pool, qui a également découvert le Hornsund, lui donne ce nom après qu’un de ces hommes lui ait ramené des bois de renne. Le Kongsfjord sera appelé ainsi jusqu’à ce que Giles et Rep ne le renomme la Koninks Bay. Quelques années plus tard, en 1820, William Scoresby, l’homme qui donna son nom au fjord groenlandais du Scoresby Sund, reprend à son compte le Koninks Bay, mais décide de l’angliciser. L’endroit s’appelle alors le Kings Bay, avant qu’une traduction plus nordique ne soit finalement retenue.
Dès le 17ème siècle, baleiniers, Pomors et autres trappeurs ont foulés les terres du Kongsfjord. Les bonnes conditions de glace sous influence du Gulf Stream, les ports naturels ainsi que la présence de charbon dans la partie sud du fjord sont autant de caractéristiques qui ont contribué à la présence humaine dans cette région polaire pourtant extrême. C’est le baleinier anglais Jonas Pool, qui en 1610, découvrit les premiers morceaux de charbons sur les rives méridionales du Kongsfjord. 300 ans plus tard, l’exploitation commerciale de la roche débutera, donnant naissance à la ville actuelle de Ny-Alesund dans laquelle seront développés les activités minières.
Chargé d’histoire, le Kongsfjord est également connu comme étant le point de départ de nombreuses expéditions polaires, dont celle menée par le norvégien Roald Amundsen et l’italien, Umberto Nobile en 1926. Les deux hommes tentèrent alors de rejoindre le Pôle Nord à l’aide d’un ballon dirigeable.
Le Kongsfjord est considéré par beaucoup comme étant le plus beau fjord du Spitzberg. Véritable force de la nature, long de 26 kilomètres, il est notamment apprécié pour les deux majestueux glaciers qui se dévoilent au fur et à mesure que nous y pénétrons : le Kongsvegen et le Kronebreen. Ceux-ci comptent parmi les plus actifs de la région, donnant naissance à de magnifiques icebergs qui dérivent sur les eaux du fjord et au delà. Ces colosses de glace donnent l’impression de vivre, et longer leur front glaciaire est un véritable spectacle. Tout autour du chenal s’imposent de grandes montagnes englacés, qui donnent au fjord une beauté particulière.
Incontournables, les falaises d’Ossian Sarsfjellet surplombent les eaux du Fjord, et constituent une des richesses naturels de celui-ci. Les nombreux oiseaux qui y nichent l’été donnent à ces vallées une atmosphère différente, dont la toundra presque luxuriante contraste avec les couleurs des glaciers.
Si le Kongsford est caractérisé par ces grandes étendues sauvages, il est également l’un des fjords les plus peuplés du Svalbard. En effet, l’ancienne petite communauté minière de Ny-Alesund est aujourd’hui un centre international de l’Arctique pour la recherche scientifique et la surveillance de l’environnement, coordonné par L’institut Polaire Norvégien. Si plus de 180 scientifiques et autres membres du centre peuplent la petite ville durant l’été arctique, seulement une quarantaine d’entre eux bravent le rude hiver polaire.
Outre la vie humaine, la faune et la flore y sont aussi largement représentés. Si de nombreuses parties du fjord ont connu de fortes glaciations dans un passé proche et sont alors couverts de moraines infertiles, d’autres voient s’établir des colonies d’oiseaux durant le court été arctique : bernaches nonettes, fulmars boréals, mouettes tridactyles… Ce sont toutes ces colonies qui contribuent à la fertilisation de ces terres. En effet, en déversant leurs matières fécales sur les sols et les falaises, les oiseaux nourrissent les sols. Une sorte d’engrais naturel qui permet à la végétation de pousser, même dans cette région reculée assez peu propice au développement d’un équilibre pérenne. Ces sols donnent alors naissance à une végétation polaire qui profite. Les rennes viennent alors paître tranquillement sur les flancs de falaise, et les renards polaires attendent que les oiseaux s’éloignent pour voler les oeufs abandonnés.
Comme partout sur l’archipel du Svalbard, l’ours polaire, maître de ces lieux, peut également y être observé. L’ours polaire peut se déplacer sur les hauts plateaux du fjord, ou bien encore nager dans ses eaux glaciales… Il convient alors de garder ses jumelles en main, afin de pouvoir rechercher le Seigneur de l’Arctique dans la Baie du Roi. D’autres mammifères marins, tels que le phoque, le morse ou encore les cétacés peuplent ses eaux.
Nombreuses sont nos croisières au Spitzberg qui visitent la Baie du Roi, en fonction bien sur des conditions météorologiques et de glace. L’occasion d’en apprendre plus sur les travaux menés sur place, de s’émerveiller face aux somptueux paysages que nous offre le Kongsford, et d’ observer la faune arctique dans un cadre majestueux.