Vaste région d’Amérique du Sud, l’Amazonie est couverte, en grande partie, par la forêt amazonienne. Deux-cents peuples indigènes y vivraient, riches d’une culture basée sur le respect de la nature. Cette jungle immense fascine et abrite de nombreuses légendes. Partons à la découverte des mythes et histoires qui ont traversé les âges et peuplent encore la forêt amazonienne.
Les peuples des forêts habitent un territoire constitué de mondes divers. Monde des vivants, monde des morts et monde des esprits cohabitent avec le monde de la faune … Les êtres peuvent passer d’un monde à l’autre, souvent involontairement s’ils ne sont pas chamanes, ils peuvent prendre l’apparence d’une autre espèce et sont capables d’adopter leurs qualités. La culture amérindienne en général propose aux indiens de vivre en harmonie avec la nature, les êtres, les arbres, ou les esprits qui peuplent tous les écosystèmes. Le chamane est le médiateur entre les humains, les esprits et les différentes espèces. Il passe d’un monde à l’autre et peut pratiquer des rituels grâce à des psychotropes qui l’aide à entrer en transe.
Les Bororos, peuple amérindien du Brésil, pratiquent différents rituels. Si d’autres tribus se décrivent comme des animaux aquatiques, les Bororos disent être des aras.
Ils portent fréquemment des coiffes en plumes de perroquets lors de cérémonies. Les Kayapos, autre peuple indigène du Brésil, entretiennent une relation fusionnelle avec la nature. Célébrations et rites ont pour but de conjurer les forces mystérieuses qui les entourent. Ils célèbrent très souvent l’eau ainsi que la faune et la flore. Dans leur culture, les mauvais esprits rôdent la nuit et peuvent attaquer les indiens pour les punir.
Pour les Yanomami, peuple des forêts d’Amérique du Sud, l’esprit des forêts leur donne tout ce dont ils ont besoin pour vivre. Ils prélèvent donc juste ce dont ils ont besoin pour vivre sans nuire à leur environnement. Les maladies sont des attaques d’esprits malveillants. Les esprits sont représentés sous la forme d’humanoïdes miniatures, parés d’ornements colorés. Ce sont des images des ancêtres animaux, pas des représentations d’animaux réels.
Les images-esprits peuvent également être des végétaux, des personnages mythologiques, le soleil ou la lune ou des choses plus domestiques comme le feu ou le chien. Les Yanomami apprennent à connaître, voir et écouter tous les esprits chamaniques qui, selon eux, sont très nombreux. Ces esprits dansent et chantent et les Yanomami les accompagnent par des danses et des chants. Tous ont des chants différents : la tortue, l’ara, le tapir, la tortue, les oiseaux, … Selon les indigènes, les esprits aiment vivre en silence et il est difficile de les voir. Les shapiri, c’est comme cela que les Yanomami nomment les esprits lumineux de la terre et de la forêt, vivent dans les rivières, le ciel ou la mer. Ils sont capables de guérir les maladies des hommes. Ils sont très difficiles à voir bien que très beaux. Les shapiri veillent sur le monde.
Selon les peuples et les différentes régions de la forêt amazonienne, les légendes diffèrent et les noms peuvent changer mais des mythes subsistent autour d’esprits qui habitent la forêt.
Cette créature est la plus sauvage, la plus mystérieuse et la plus terrifiante des créatures de la forêt tropicale. On raconte qu’un jour, un puissant chamane a trouvé le secret de la vie éternelle. Pour accéder à l’immortalité, il dut abandonner son apparence humaine pour prendre les traits d’une créature monstrueuse, au pelage rouge, dotée de griffes et dégageant une odeur fétide.
Nombre de personnes en Bolivie, au Pérou, au Brésil et en Colombie rapportent avoir aperçu le monstre ou avoir entendu son cri terrible. Les histoires sont tellement répandues que même des biologistes sont partis à sa recherche. Le Mapinguari pourrait être une sorte de paresseux géant que l’on croyait éteint depuis plus de 10 000 ans et qui aurait survécu, caché dans les forêts profondes. Cette légende existe encore aujourd’hui et certains restent persuadés que le monstre hante toujours la forêt tropicale.
Cet être curieux ressemblerait à un jeune garçon aux cheveux roux. Ses pieds, à l’envers, lui permettraient de brouiller les pistes et de perdre les chasseurs qui le traquent. Il protège la faune et la flore et court extrêmement vite, il est impossible de le suivre. Il tolère les chasseurs qui tuent pour se nourrir mais déteste ceux qui ne chassent que pour le plaisir. Le Maskilili peut produire des sons capables d’étourdir les chasseurs.
Les indiens du peuple Tupi-Guarani lui donnent des offrandes avant d’aller chasser pour le rendre plus docile.
Dauphin rose de l’Amazone, le Boto se transforme en élégant jeune homme lors de soirées. Charmeur et vêtu de blanc, il porte un grand chapeau. Pendant la soirée, il séduit une des plus jolies filles et la féconde. Il disparaît avant de devenir à nouveau dauphin. Lorsqu’une femme met au monde un enfant de père inconnu, il est de coutume de dire que son père n’est autre que le dauphin rose.
En des temps reculés, un couple, aimé de sa tribu, désirait l’enfant qui manquait à leur bonheur. Le dieu du tonnerre décide de faire cadeau d’un enfant au couple. Le jeune garçon ignore l‘existence de Jurupari, le mauvais esprit de la forêt. Cet esprit malin, sous la forme d’un serpent, attaque l’enfant parti cueillir les fruits dans les arbres. Le garçon, ami des animaux, ne se méfie pas. Rapidement le venin le paralyse. Les parents et toute la tribu pleurent la mort de l’enfant. Le dieu du tonnerre demande à la mère de l’enfant de planter les yeux du défunt dans le sol, lui expliquant qu’il en naîtrait une plante unique. Quelques mois plus tard, à cet endroit, une belle plante avait germée, ces fruits ressemblaient en tout point aux yeux du garçon perdu.
Voilà la naissance du guarana, belle plante grimpante dont le fruit ressemble à un œil humain. En langue Tupi, guarana signifie ‘arbre de vie’.
On raconte qu’un serpent gigantesque vit dans les profondeurs des lacs et fleuves, ses yeux auraient le pouvoir de terroriser quiconque croiserait son regard. Une femme, enceinte du serpent, met au monde des jumeaux : un garçon, qui avait bon cœur, et une fille, au fort tempérament. Devant leur apparence d’enfant-serpent, elle décide de les jeter dans le fleuve. La jeune fille, en colère contre sa mère, effrayait les populations et les animaux. Son frère, décide un jour de la tuer pour le bien de la population et des animaux. Les nuits de pleine lune, le jeune garçon pouvait prendre forme humaine et se promener sur la terre ferme, il n’avait cependant d’autres choix que de rejoindre les eaux quand se terminait la pleine lune. Pour mettre fin à ce charme, le serpent devait être blessé, un soldat parvient à libérer l’enfant de sa malédiction et depuis, le jeune garçon écoule de jours heureux sur la terre ferme.
Si aujourd’hui l’Amazonie souffre de la déforestation, à vous de décider ou non si des esprits hantent et protègent encore sa forêt !