Vous avez forcément entendu parler de ces légendaires guerrières qui se coupaient un sein pour avoir plus de liberté lorsqu’elles tiraient à l’arc ! Retour sur l’histoire grecque, à la rencontre d’un peuple de femmes qui n’a pas peur de combattre les hommes.

Qui sont les Amazones ?

Selon Aristote, le peuple des Amazones vivait dans l’actuelle Turquie, leur reine n’était autre que la fille du dieu de la guerre, Arès. Leur nom signifie « celles qui sont privées d’un sein » en grec. Les anciens témoignages artistiques ne vont cependant pas dans ce sens et les Amazones sont toujours représentées avec leurs deux seins, celui de droite étant simplement recouvert. Les Grecs considéraient qu’être une Amazone était une insulte au modèle classique de la femme, ces guerrières n’étant ni épouses ni mères. Les Amazones refusent de se soumettre aux hommes, elles tuent les jeunes garçons et entraînent les jeunes filles au maniement de l’arc et du javelot. Elles incarnent la barbarie et l’image de la cavalière qui excelle dans l’art de la guerre. 

Représentation du peuple Amazone
Une représentation des Amazones en guerre © Wikipedia / Colin

Les hommes n’étaient pas autorisés à vivre avec les Amazones. Pour permettre à leur lignée d’exister, elles rendaient visite une fois par an à une tribu voisine, les Gargareans et retournaient chez elles, enceintes. Les enfants mâles nés de cette union étaient abandonnés, envoyés à leur père ou tués. 

Très habiles dans le maniement de la hache, des frondes, lances, arcs, flèches, épées et javelots, on enseignait aussi aux jeunes Amazones les techniques agricoles, la chasse et l’art de la guerre. Ces guerrières étaient des cavalières hors pair et montaient leurs chevaux à cru. 

Les Amazones et les héros grecs 

Les récits mythologiques content leurs exploits. Hercule et Thésée auraient combattu des Amazones avant de les épouser et Achille serait tombé éperdument amoureux de l’une d’elles. 

Par attribué à Pierre Mignard — www.fondation-calvet.org

Parmi les Amazones célèbres, on peut retenir Penthésilée, qui a participé à la guerre de Troie et Hippolyta, sa sœur, propriétaire d’une ceinture magique confiée par Arès, dieu de la guerre. Cette ceinture était l’objet qu’Hercule devait récupérer pour mener à bien une des douze tâches constituant les travaux d’Hercule. Les héros grecs ont souvent eu affaire aux Amazones et ont eu bien souvent, leur reine à aimer et à tuer… Priam, vieux roi troyen aurait repoussé une invasion d’Amazones, Achille, tombé amoureux de Penthésilée, l’a finalement tuée. Alexandre Le Grand aurait également croisé les Amazones, plusieurs biographies du roi relatent cet événement. La reine Thalestris se serait présentée à lui dans le but d’avoir un enfant du roi. 

Les Amazones à travers les âges

Les Amazones s’inscrivent aussi dans la culture romaine. Au premier siècle avant Jésus-Christ, les soldats de Pompée ont rapporté avoir vu des guerrières se battant. Au VIème siècle après Jésus-Christ, l’histoire byzantine signale encore l’existence de guerrières à cheval. Et au XVIème siècle, des années plus tard, la figure de l’Amazone traversera même les continents : lorsque les conquistadores se feront attaquer par des femmes armées d’arcs et de javelots, ils baptiseront le fleuve près duquel s’est tenu le combat « Amazone », joli clin d’œil à ces légendaires guerrières ! 

Découverte du peuple des Amazones

Entre la Renaissance et le siècle des Lumières, on entend souvent le mythe de l’Amazone en littérature ou en poésie, il est associé à une image négative et souvent utilisé pour décrire les femmes russes, françaises ou anglaises qui exerçaient des fonctions jugées exclusivement réservées aux hommes comme les fonctions intellectuelles, politiques ou militaires. Savantes et lettrées de l’époque, ou souveraines, ont souvent été comparées aux Amazones. 

Histoire ou mythe ?

En 2012, des fouilles archéologiques ont été menées dans les régions proches de la Russie et du Kazakhstan. Elles ont permis de mettre au jour des tombes de femmes guerrières, enterrées avec leurs armes. Ces femmes auraient été enterrées entre 600 et 200 ans avant Jésus-Christ et seraient vraisemblablement des cavalières. Une des tombes contenait de nombreux bijoux féminins ainsi qu’une centaine de pointes de flèches. 

Découverte des femmes guerrières

Après plusieurs enquêtes, on a démontré l’existence d’une tradition autour de la femme, grande cavalière et dotée d’un arc avec une forme très caractéristique, similaire aux arcs observables et peints sur les céramiques antiques. On a aussi établi des similitudes génétiques entre les restes humains retrouvés dans les tombes et certaines filles nées dans des familles mongoles, dotées d’une belle chevelure blonde, caractéristique typique des Amazones et fait unique dans les peuples mongoles aux cheveux noirs.  

Les Amazones des temps modernes

Jusqu’au XXème siècle, les Amazones sont souvent décrites comme des femmes qui présentent une menace pour la virilité et la masculinité des héros. Ces derniers souhaitaient donc les vaincre et les humilier pour affirmer leur supériorité masculine. Vers la fin du XXème siècle, les Amazones sont perçues différemment. Avec la montée du féminisme, elles ont reçu un élan de sympathie de la part d’un grand nombre. Elles sont aujourd’hui décrites comme de puissantes et courageuses guerrières, membres d’une communauté isolée, femmes qui souhaitent défier les héros masculins pour mériter leur respect et devenir des alliées. 

Wonder Woman est un célèbre exemple d’une Amazone superhéroïne. Mi-déesse de naissance mi-Amazone, elle possède des pouvoirs surnaturels ainsi que des cadeaux des dieux grecs comme un lasso magique ou des bracelets. D’autres Amazones ont fait leur apparition dans les jeux vidéos, livres ou séries comme Xena Warrior Princess par exemple. 

Si ces guerrières fascinent toujours à l’heure actuelle, c’est probablement grâce à la représentation que l’on se fait des personnages. L’Amazone incarne la femme combattante et fatale par excellence. 

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