Cette île de 377km2 est particulièrement peu connue, et pourtant passionnante de nature et d’histoire.
Elle a peut-être été vue dès le 7ème siècle par le moine irlandais Saint Brendan qui parle d’« une île noire crachant du feu dans un bruit assourdissant» ; certain qu’il était aux portes de l’Enfer, il s’interdit le débarquement et demanda à ses moines marins et explorateurs, de prier, beaucoup, avant de fuir vers le Sud d’où il venait…Le même équipage vit sur son trajet des « montagnes de cristal » (les icebergs dérivant du Groenland) : le premier témoignage écrit de ces icebergs qui font l’image du Groenland et dont certains viennent s’échouer jusque sur les côtes Nord de l’Islande.
Mais ce sont les baleiniers qui ont découvert et investi ces côtes volcaniques entre 1612 et 1614, pour en faire un extraordinaire relais pour leur industrie, en y implantant des fondoirs à graisse. Surexploitées, les populations de baleines vont se raréfier vers 1650 et durant 230 ans, l’île fut abandonnée, avant qu’en 1882-1883 une station ne soit implantée dans le cadre de la première Année Polaire Internationale. En 1929 la Norvège installe sa base de recherche et opérationnelle en revendiquant les droits sur l’île. Elle joua un rôle important durant la dernière Guerre mondiale, car les Alliés y avaient leur station et les bombardiers allemands n’ont pu achever leurs missions..
L’île est surtout célèbre car elle est forgée autour du plus grand volcan polaire arctique, le Beerenberg , 2277 mètres d’altitude, un cratère d’un kilomètre de diamètre, et des éruptions régulières, la dernière ayant eu lieu en 1985. Vu son altitude, ses pentes sont couvertes par une calotte glaciaire de 115 km2, qui alimente une dizaine de glaciers dont plusieurs arrivent en bord de mer.
Une mer particulièrement riche, et donc peuplée de cétacés et de grandes colonies d’oiseaux ( guillemots, macareux, mergules, mouettes et goélands…)
Jan Mayen est peu connue, car particulièrement difficile à atteindre, entre banquise et éloignement , c’est pourtant l’une des grandes perles de l’Arctique, que tout voyageur polaire se doit d’avoir pu admirer une fois au moins au gré de ses périples.