Après avoir enregistré une des plus faibles extensions hivernales en mars 2017, la banquise arctique a continué sur sa tendance de retrait rapide pour la période estivale. Le retrait a été marqué jusqu’à fin juillet. La fonte a ensuite été plus limitée en aout et septembre.
Le minimum annuel a été atteint le 13 septembre 2017, avec une extension de 4,87 millions de km², soit 1,24 million de km² de plus que le record de fonte historique en septembre 2012. Ce chiffre est le 8e plus bas depuis le début des observations satellites, débutées en 1979. Pour 2017, l’étendue est de 1,67 million de km² plus faible que la moyenne 1981 – 2010.
Pour la période Juin, Juillet, Août, la température moyenne sur l’ensemble de la surface de l’océan arctique était égale ou légèrement inférieure à la moyenne de la période 1981-2010. La région de la mer des Laptev (Nord Sibérie) montre une température de 1°C inférieure à la période de référence. Tandis que la région de la mer de Beaufort (Nunavut, Canada) une température supérieure de 1°C. Tout comme l’été 2016, l’été 2017 a été caractérisé par une succession de dépressions sur le centre du bassin Arctique.
Les températures plutôt « fraiches » de l’été 2017 sont en partie expliquées par ces basses pressions, qui ont limité le taux d’ensoleillement. Les vents issus des dépressions ont de plus tendance à disperser la banquise. Cela a pour effet de limiter les zones d’eau libre, et donc d’augmenter l’albédo de surface du haut Arctique. Ces deux processus (températures et vents) ont probablement aidé à limiter la fonte de banquise au cours de l’été 2017.
Pour estimer le volume de glace par satellite, on mesure l’épaisseur des plaques de banquise. Plus la glace est vieille, plus elle est épaisse. Depuis le début des mesures satellites, la diminution du volume de glace est significative. Bien que le minimum d’extension de septembre 2017 soit légèrement supérieur à celui de l’année passée, le gain marginal n’est expliqué que par la persistance de glaces « jeunes » (glace de 1 à 2 années maximum). Les vieilles glaces, ayant plus de 4 ans, ne sont que très légèrement supérieures à celle de 2016 et elles deviennent quasiment inexistantes dans l’océan Arctique. Comme le montre la figure 4. Il n’en resterait qu’environ 150 000 km² actuellement, contre 2 millions de km² au milieu des années 1980.
La banquise Antarctique semble avoir atteint son extension maximum le 15 septembre 2017, avec une superficie de 17,98 millions de km². Cette date de maximum d’extension est une des plus précoces jamais enregistrées. Cela indiquerait une arrivée ‘précoce’ du printemps. L’extension mesurée à la mi-septembre est la seconde plus basse depuis les enregistrements satellites, soit seulement 20 000 km² de plus que le record de 1986. Comme on peut l’observer sur la figure 5, l’extension de la banquise antarctique est dans ses valeurs les plus faibles depuis septembre 2016. Cela montre que l’extension hivernale 2016/2017 a été relativement limitée. Une série d’études récentes montrent que des courants de forts vents méridionaux (couplé à un fort « Southern Annular Mode index » négatif) expliqueraient ces faibles valeurs depuis le printemps austral 2016.
Source: http://nsidc.org/arcticseaicenews/