Capitale de l’Amazonas, plus grand État brésilien, Manaus est aujourd’hui la troisième plus grande métropole du Brésil, derrière São Paulo et Rio de Janeiro.
Sa position géographique et son passé font de Manaus une ville étonnante. Découvrez l’histoire de la ville en dix points.
La ville est fondée par des colons portugais au XVIIe siècle. C’est la première colonie portugaise en Amazonie. L’histoire de Manaus commence véritablement en 1669, date de la construction du fortin de Sao José do Rio Negro, place militaire qui deviendra le germe de la future ville. La ville doit son nom à la population indigène, les « Manos ».
Suite à leurs découvertes, les indiens d’Amérique sont enrôlés dans les campements militaires. Près de cent ans après l’installation du premier fortin portugais, on dénombre trois cents habitants dans le petit village de Manaus, dont une très large majorité d’Indiens. L’activité économique est basée sur la collecte de cacao, de vanille, de salsepareille et sur le bois.
C’est seulement au XIXe siècle que Manaus devient mondialement connue, notamment grâce au commerce du caoutchouc. Avec la démocratisation du pneu en Europe, les besoins en caoutchouc deviennent de plus en plus importants. Ce matériau est fabriqué à partir de la sève de l’hévéa, seul arbre qui produit du latex naturel. Le latex est ensuite transformé en gomme de caoutchouc et utilisé dans l’industrie. Les propriétaires de terres sur lesquelles poussent les hévéas à Manaus doivent recruter de la main-d’œuvre pour faire face à cette demande croissante et une partie de la population s’enrichie. Dès 1880, et pendant une trentaine d’années, la ville attire des capitaux Européens et se structure.
À la fin du XIXe siècle, l’élite locale rapporte à Manaus tout ce qui a trait à l’Europe : vêtements, mobiliers, objets d’art, tous sont rapportés des grandes capitales européennes. La langue française devient la langue la plus parlée par la bourgeoisie locale. Les riches habitants de la ville apprécient la culture et le raffinement dont la littérature et la musique lyrique. Le Teatro Amazonas, construit en 1896, permet à cette élite de pouvoir accueillir d’illustres artistes. Le marché de Manaus, construit en plein boom économique est une copie conforme des anciennes halles de Paris. Des jolies bâtisses actuelles sont les vestiges de cette époque révolue : on retrouve le style européen dans l’actuel centre culturel, le marché d’inspiration Eiffel, le bâtiment des douanes, …
Dans les années 1920, les Anglais parviennent à rapporter des milliers de graines d’hévéa de l’Amazonie à l’Europe et décident de déplacer leur production de latex de Manaus vers l’Asie. Les graines d’hévéas, importées et plantées illégalement rendent rapidement le caoutchouc brésilien moins compétitif. Le commerce de Manaus s’effondre et les habitants fortunés quittent bientôt les lieux.
Créée sous la dictature militaire, la zone franche apporte un renouveau dès 1967. La création de ce pôle industriel redonne des emplois aux ouvriers. De nouvelles entreprises s’implantent, la ville étend son emprise et de nouveaux quartiers sortent de terre. L’économie repose aujourd’hui sur une activité industrielle : transformation du bois, des produits alimentaires, raffineries de pétrole, industries mécanique et électrique, pétrochimique, textile et construction navale.
La ville n’était auparavant reliée au reste du monde que par l’avion ou la navigation fluviale, la construction de la route transamazonienne dans les années 1970 fait connaitre un essor à la ville. Manaus construit également un aéroport international qui attire les touristes.
Manaus se situe aux confluents de deux fleuves : le Rio Negro et le Solimoes, juste avant l’endroit où les eaux de ces fleuves se rejoignent pour devenir l’Amazone. La rivière noire et le Solimoes cheminent côte à côte sur 6 kilomètres avant de se transformer en fleuve le plus imposant du monde. L’Amazone offre à Manaus une belle voie de communication, c’est un fleuve facilement navigable, les eaux y sont profondes et lentes.
Manaus est perdue dans l’Amazonie et la ville est une porte sur la forêt tropicale et humide. La forêt amazonienne offre des richesses insoupçonnées. Tout y est démesuré ! Les arbres peuvent atteindre 50 mètres de haut, plus de deux millions d’espèces animales et végétales cohabitent. On compte plus de 1 500 espèces d’oiseaux. Cet écosystème unique au monde offre un trésor à Manaus. Un quart des produits pharmaceutiques actuels contiennent des substances actives qui proviennent de la forêt amazonienne.
C’est un visage contrasté qu’offre Manaus aux visiteurs : une ville riche d’une histoire passée, emplie de vestiges emblématiques de la glorieuse époque du caoutchouc, aux portes de la forêt amazonienne.