Marianne Duruel
Coordination et Photographie
13 avril
21 avril 2014
Avril 2014
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Départ pour l’Équateur, synonyme de Cotopaxi, forêt amazonienne et îles Galapagos… Le vol est excellent et, certains ayant anticipé la découverte du pays, nous nous retrouvons tous au dîner pour faire connaissance. Après ce moment convivial, nous filons nous coucher : demain, l’aventure commence…
C’est sous le soleil que nous démarrons notre trajet vers le mythique volcan Cotopaxi, le plus haut volcan actif du monde, son cône parfait culmine à 5897 m d’altitude… La perspective sur « l’allée des volcans », ainsi nommée par Alexander Von Humboldt, est superbe. Nous pouvons profiter des sommets ensoleillés de tous les volcans proches de Quito. Le Cotopaxi les domine de sa forme parfaite chapeautée de blanc, sur fond de versants tout vert…
Nous passons des 2830 m de la ville de Quito à 3600 m au niveau du centre d’interprétation du parc puis nous atteignons un petit lac d’altitude dont nous partons faire le tour à pied. De l’eau en abondance, quelques sucreries et, en prenant son temps, tout se passe fort bien. C’est l’occasion pour nous de profiter de cavalcades de chevaux sauvages, d’immortaliser la flore du paramo et d’observer l’avifaune du site. Le paramo est un écosystème caractéristique des régions tropicales andines entre 3100 et 4100 m d’altitude. La flore y est adaptée à des conditions climatiques contraignantes, passant en quelque sorte de l’hiver pendant la nuit à ces altitudes à l’été pendant la journée où elle doit faire face à l’intense rayonnement ultra-violet, les vents désséchants… Bref, une flore exceptionnellement résistante… « Cerise sur le gâteau », le Cotopaxi nous a gratifié, à plusieurs reprises, d’apparitions dans des « fenêtres » de nuages ! Nous redescendons déjeuner dans une hacienda historique, associée aux noms illustres de Von Humboldt et De Lacontamine… L’architecture du lieu est aussi agréable que ses jardins. Puis, c’est la visite de la partie classée au patrimoine mondial de l’UNESCO de Quito que nous visitons avant de rentrer à l’hôtel.
Ce soir, dîner équatorien en ville…
En route, nous visitons un petit musée ethnologique qui nous fournit toutes sortes d’informations sur les populations locales. Puis, après nous être sustentés sur les rives du Napo, nous reprenons notre navigation. Un petit parcours à pied et un dernier petit tour en pirogue pour traverser le lac Pilchicola et nous y sommes…
Le cadre est génial ! Après un accueil agrémenté de petits snacks bien agréables, nous nous installons dans nos bungalows respectifs pour nous préparer. La phase suivante est un premier contact avec le site par le biais d’une balade en pirogue sur le lac d’eau noir. Ce type d’eau est le résultat du passage dans la forêt par le substrat de feuilles en décomposition. L’eau en ressort teintée par le tanin et acide… donc pas favorable aux moustiques… Nous glissons silencieusement sur le miroir, les appels de différentes espèces d’oiseaux se font entendre… Les hoazins vont se manifester les premiers. Ces superbes oiseaux, dont la présence est gage de bonne santé de l’écosystème, portent encore une petite griffe aux ailes, rappel de la « proximité » de cette espèce avec le lointain ancêtre des oiseaux : l’archéoptéryx… Puis la nuit descend de plus en plus, nous voyons divers oiseaux, un jeune caïman… Que tout ceci est tranquille, beau et plein de force tranquille, nous rentrons ravis et ZEN !!!
Ce matin, dûment bottés et chapeautés, nous nous enfonçons sous la voûte sombre pour explorer la forêt en compagnie de notre guide naturaliste et de notre guide indigène. Elle nous révèle petit à petit sa richesse au fur et à mesure que nous cheminons… Plus nos yeux s’habituent, plus le soleil monte et plus la grande cathédrale de verdure s’éclaire et s’offre à nous. Nous remarquons des troncs auxquels s’accrochent obstinément les épiphytes partis du sol, tandis que ceux partis de plus haut envoient vers le sol leurs écheveaux de racines. Le sol est gorgé d’eau, nous enjambons les racines qui courent à la surface ou à peu de profondeur en quête de leur nourriture. En effet, la chaleur et l’humidité font que d’une part, les végétaux ont un cycle végétatif tout au long de l’année (pas d’hiver sous l’Équateur), d’autre part, les feuilles se décomposent très vite, l’humus est dons très superficiel… Ainsi apparaissent de temps à autre de puissants arbres au tronc stabilisé par d’impressionnants contreforts…
Palmiers, lianes, troncs couverts d’épines, souches aux subtiles cupules de champignons rouge, blanc, brun… c’est tout un univers de verdure qui nous entoure, mais pas seulement… Nos guides repèrent une minuscule dendrobate, le petit batracien était pourtant parfaitement caché sur le lit de feuilles mortes. Mais la forêt est aussi tout un monde de sonorités différentes émises aussi bien par les insectes et, là, criquets et cigales s’en donnent à coeur joie… Mais aussi par toute une pléiade d’oiseaux… Et cette balade est également l’occasion de découvrir à quel point ce milieu fournit à ceux qui l’habitent et le connaissent une multitude de remèdes et la matière première pour fabriquer toutes sortes d’objets utiles à la vie quotidienne… Quelle adresse et ingeniosité !
Finalement, nous arrivons au pied du kapokier géant sur lequel s’appuie une tour en bois de 40 m qui nous permet d’être au coeur du vénérable arbre, entouré d’épiphytes, de fougères, de mousses et d’oiseaux… Bref, nous sommes plongés au coeur du vivant… La biodiversité se conjugue bien ici en gammes majeures… Nous en descendons à regret, mais la pirogue nous attend et c’est par un mystérieux et magique petit igapo que nous regagnons le lac et le lodge.
L’après-midi, nous continuons notre exploration pédestre, les fourmis champignonnistes croiseront parfois notre chemin. Les laborieuses chargées de morceaux de feuilles portent sans interruption leurs charges vers la fourmilière. Gardées par des soldats, elles s’affairent à l’extérieur comme à l’intérieur pour que leur culture de champignons prospère et nourrisse la collectivité. Des petites agricultrices dont le savoir-faire remonte au moins à 50 millions d’années… Et pour finir cette journée en beauté, les amateurs d’aventures nocturnes sont partis explorer la nuit amazonienne… Qu’elle est riche, la vie nocturne !!!
Ce matin, départ en pirogue sur le lac Pilchichola pour prendre le petit sentier qui mène au fleuve Napo. Là, nous retrouvons une grande pirogue qui nous descend sur le fleuve jusqu’au parc national de Yasuni. Le fleuve, gonflé par des précipitations sur les Andes, est monté d’au moins 1,50 m par rapport au jour de notre arrivée… Il transporte troncs et arbres arrachés sur les berges. Leur réseau racinaire de surface est très peu efficace pour retenir les arbres dès que le fleuve prend une certaine puissance. Dans un premier temps, nous observons des perroquets proches de la paroi de terre riche en argile et sels minéraux qu’ils affectionnent particulièrement.
Mais ce matin-là, peut-être du fait qu’ils sont en période de nidification, nous ne les voyons pas sur la petite falaise mais autour. Des amazones à front jaune, des amazones poudrés, des conures de Weddell et des piones à tête bleue. Puis, nous continuons notre descente vers le parc national de Yasuni. Sur les berges, nous faisons quelques rencontres : chauve-souris à long nez (toutes bien rangées sur une tige de roseau), puis des hoazins huppés, des grands anis, un pic de Malherbe… Nous entendons bientôt les cris caractéristiques des aras rouges. Il y en a 2 en plein banquet dans les grands arbres sur la rive… Puis notre guide repère le nid, un trou dans un arbre en plein milieu du tronc dans lequel madame est installée. Elle regarde par le trou, en attente manifeste de son repas. Nous voyons parfaitement la tête rouge s’agiter à l’entrée. Bientôt, l’un des deux aras s’approche. Mais, un peu perturbé par notre présence, vole jusqu’à l’arbre puis renonce, sous les protestations de madame… Un peu énervée par le retard du ravitaillement… Nous laissons ce petit monde tranquille et continuons notre descente vers un village d’une communauté locale.
Nous y sommes accueillis avec le sourire pour un tour des cultures du village, toutes les explications sur leur mode de vie, leur organisation… Les femmes réalisent de l’artisanat vendu sous forme de coopérative. Et nous passons par la cuisine… pour voir les préparations locales et après… les goûter… certains aiment, d’autres moins…
Cet après-midi, nous visitons la ferme aux papillons. Là, il faut être rapide pour saisir au vol les plus beaux dont le célèbre morpho aux éclats bleu métallique… Nous sommes, peu après, cette fois, observés par un couple de petits primates nocturnes. Ils nous fixent de leurs grands yeux. Puis, c’est l’arrivée à la fameuse passerelle et nous montons sur la fabuleuse structure d’où nous surplombons la canopée. C’est une occasion unique d’embrasser la perspective sur la mer végétale qui ondule en dessous et de découvrir la faune et la flore de cette partie de la forêt amazonienne, la partie la plus riche… D’abord, toute une petite troupe de singes hurleurs roux puis un grand toucan à bec rouge, un perroquet à tête noire, de très belles pénélopes de Spix (toutes noires avec la gorge rouge) en plein pique-nique dans un grand cecropia…
Chaque étape sur la passerelle nous offre une nouvelle perspective et l’occasion de découvrir d’autres habitants comme un grand urubu (à tête jaune), un paresseux à 3 doigts loin, loin, loin… mais là.
Et cette belle journée se termine par une balade en pirogue sur le lac, de nuit, sur fond de concert de grenouilles et crapauds et… la rencontre avec un caïman noir de belle taille !
Toute bonne chose ayant une fin, nous quittons ce matin le Sacha lodge. Après une dernière traversée du lac Pilchicola, un dernier petit au-revoir à madame hoazin et son oisillon huppé, nous marchons vers l’embarcadère. Le Napo est redescendu et les berges limoneuses sont plus visibles. Après 2 heures de navigation, nous arrivons à Coca. Un petit encas et nous partons à l’aéroport. Aujourd’hui, c’est vendredi saint et jour férié ici… Notre « saut de puce » aérien permet à certains de voir encore une fois le Cotopaxi dont le sommet pointe au-dessus des nuages. À l’arrivée à Quito, le vent souffle un peu et nous accueillons avec plaisir cet air tonique et tellement moins humide… Nous nous étions habitués au climat équatorien mais l’ouverture des sacs va révéler des vêtements comme mouillés… Ce voyage est tout en contrastes. Et après être passés par le « centre du monde », nous traversons Quito toute endimanchée vers notre hôtel. Le Rio Amazonas dispose d’un excellent restaurant et devant notre départ matinal pour les Galapagos demain matin, nous y dînons encore. C’est pour le plus grand plaisir de tout le monde !
Départ et enregistrement rapide, puis nous nous envolons vers Guayaquil à 280 km de Quito et finalement les îles tant attendues…
Notre première île est Mosqueta Ilet, toute proche de Baltra sur laquelle nous avons atterri. Le débarquement est dit « mouillé », c’est-à-dire en zodiac avec une arrivée sur une plage, donc pieds dans l’eau. Ce minuscule îlot est un paradis pour les otaries, elles sont partout… L’îlot, longtemps fermé au public pour laisser le temps à la colonie d’otaries d’être suffisamment importante pour que les visiteurs ne les inquiètent pas, n’est accessible que depuis 1 an 1/2. Et, effectivement, notre présence ne semble pas les affecter le moins du monde. Il faut même reculer face à la curiosité des « gamins » de la colonie… Sur la partie sablonneuse, tout ce petit monde se prélasse au soleil. Les femelles sont régulièrement sollicitées par les bébés, dont les mères sont parties s’alimenter en mer, pour boire… Ils se font rejeter avec rudesse par ces dernières. Leurs appels désespérés redoublent, très semblables à des pleurs de petits humains… C’est l’âge stressant pour les tout petits, puis ils seront dans les « crèches » et ceux là prennent du bon temps… Dans un secteur rocheux, en guise de piscine sécurisée, encadrés par quelques adultes, ils s’en donnent à cœur joie… À toute vitesse les petites « bombes » se pourchassent à grands cris dans des gerbes d’eau… Plus loin, un grand mâle à la tête bombée patrouille sur son territoire. De l’autre côté de l’île, des spécimens plus grands font du surf dans les vagues avec enthousiasme… Nous parcourons toute une partie de l’île, nos premiers iguanes terrestres, des huitriers… se laissent approcher de très, très près sans crainte, nous sommes bien aux Galapagos !
C’est aussi notre premier bain dans le Pacifique et, pour les amateurs de snorkeling, dument équipés de palmes, masque et tuba, les premières approches de la riche faune marine. Quelle richesse, que de couleurs !…
Ce matin, le bateau est à l’ancre entre l’île de Santiago et celle de Bartolomé. Nous débarquons d’abord, sur l’île de Santiago au niveau de Sullivan Bay. Ce nom fut donné à ce lieu par le commandant du bateau « Beagle » sur lequel Darwin naviguait…
À Sullivan Bay, une coulée de lave remontant à une centaine d’années, présente parfaitement toutes les spécificités d’une coulée de lave de type Pahoehoe (terme hawaiien qui signifie « satiné »). La lave basaltique à très haute température, rendue très fluide, s’est écoulée rapidement. Certaines parties sont lisses et satinées, d’autres sont cordées. Au fur et à mesure de son refroidissement, la surface a commencé à se figer tandis que dessous, la lave toujours très fluide exerçait une pression en continuant de s’écouler. Cela a fripé la surface, des bourrelets se sont créés, parfois superposés, entrecroisés. C’est la lave cordée. Et ici, elle est parfaite ! La coulée présente aussi de beaux hornitos. Ces sortes de répliques de cratères miniaturisés et surélevés correspondent à l’éclatement de poches d’un mélange de gaz et d’eau. Quelques tubes de lave sont aussi apparents. Ils résultent du fait que, la lave de surface étant refroidie, un flot de lave à haute température continue sa course en dessous. Quand l’alimentation en nouvelle lave fluide cesse, il en résulte un vide soit un tube ou tunnel de lave. Le site est fort beau et permet aussi d’aborder la question de la dispersion des végétaux et de leur colonisation de nouvelles terres vierges. Le cactus Brachycereus en est un bon exemple. Nous y croisons également un pélican brun, des iguanes marins, quelques sternes Noddi…
Puis, c’est la détente : plage et snorkeling…
Après le déjeuner, ceux qui le souhaitent partent faire tout un périple en snorkeling depuis le pied de « Pinnacle Rock » jusqu’à la plage. Les fonds sont clairs et superbes. Une merveille de couleurs et de richesse de faune marine !
Bartolomé est une petite île de 1,2 km² et 114 m de haut, située en face de Sullivan Bay. Nous y montons. Le sommet est un cône de tuffs. À l’arrivée, nous sommes accueillis par une jeune otarie. La blagueuse petite va même suivre quelques personnes du groupe, bloquer le passage… Des petits cônes de déjection, cônes de bouses de vaches… jalonnent la montée. La vue du sommet permet d’embrasser un vaste paysage avec, au premier plan, un isthme de sable recouvert de mangrove qui relie les 2 volcans principaux et le très célèbre « Pinnacle Rock », sorte d’emblème des Galapagos. Ce soir, navigation vers Genevosa.
Réveil à Genovesa, le bateau est ancré dans le vaste cratère basculé. Une brume voile les falaises côté Est. Notre première sortie nous entraîne vers la partie la plus haute. Au pied, des otaries à fourrure, endémiques à cette île, font des aller et venues entre eau et rochers. Un manchot solitaire, certainement un jeune égaré, se laisse approcher étrangement près par le fait qu’il est en pleine sieste au pied de l’escalier… Il joue les stars sous les appareils photos avec le plus grand « self control »… En haut, nous sommes « accueillis » par une très importante population de frégates, fous de Nazca ou fous masqués et fous à pattes rouges. Il faut dire que cette île de 14 km² est particulièrement propice pour y établir un site de reproduction. En effet, très au Nord de l’archipel, elle est entourée de hauts fonds et se situe dans un secteur de confluence de courants très propice à la production de riches ressources marines pour les adultes et leurs petits. Les frégates sont en pleine période de reproduction et les mâles en pleine phase de séduction. Perchés sur les buissons, ailes écartées, ils gonflent et agitent leur poche écarlate en poussant force cris pour attirer l’attention des femelles en vol. C’est un vrai tintamarre à certains endroits stratégiques. Une fois la femelle séduite, il faut choisir l’emplacement du nid. Branchette au bec, certains tentent des atterrissages chez les voisins déjà installés dans l’espoir d’avoir beaucoup moins de « travaux » d’aménagement en leur subtilisant leur nid… Mais il y a de la résistance !
Chez les fous à pattes rouges, c’est l’intensité de la couleur des pattes (signe de bonne santé) qui est le critère de choix de madame pour choisir un compagnon pour se reproduire et élever le petit ensemble. Des cris rauques accompagnent la présentation. Les 2 espèces construisent des nids dans les buissons. Le fou masqué, plus discret, s’installe à terre. Nous croisons aussi un moqueur, quelques pinsons et un hibou en pleine chasse. En effet, il y a aussi des quantités de petites océanites et le rapace devenu diurne par le rythme de vie de ses proies. Quelle belle avifaune !
Puis nous revenons faire du snorkeling au pied de cette même falaise et là aussi c’est l’enchantement. Outre les multiples poissons multicolores, une otarie et le petit manchot viendront nager avec nous…