Du 7 au 22 octobre 2018

Le guide et chef d’expédition

Caroline Lennaertz

Directrice de croisière

Journal de bord

Jour 1

Du 7 au 14 Octobre 2018

Grands Espaces - Namibie

dimanche 7 et lundi 8 octobre

Départ de Paris pour certains, de Londres, Genève ou Israël pour d’autres. Le groupe se constitue au fil de nos escales – agréables rencontres – pour finalement se retrouver au complet à Windhoek. Nous y sommes accueillis par nos 2 guides locaux et chauffeurs, Blandine et Redemptus.

Pour rejoindre Windhoek, nous empruntons d’abord une route goudronnée bordée de part et d’autre de clôtures présentant des hauteurs différentes. Elles abritent de grandes fermes commerciales d’une taille moyenne de 4000ha (ferme à bétail pour les petites clôtures, ferme à gibier pour les plus hautes. Sachant que les koudous peuvent bondir à plus de 2m..).

À cette époque de l’année, c’est le printemps en Namibie. Les jacarandas et les acacias sont en fleurs. C’est donc dans une palette de mauves et de jaunes que nous traversons la capitale.

À bord des 4×4, beaucoup d’échanges, d’abord au sujet de l’histoire de la ville et de sa création, ensuite au fil des observations.

C’est d’abord un calao leucomèle (à bec jaune) qui attire notre attention. Enthousiastes, nous sortons déjà un guide illustré permettant l’identification des oiseaux, comme les rolliers à longs brins perchés sur un fil électrique. Nous observons également les nids suspendus des tisserins à tête rousse et plaisantons sur le fait que c’est le mâle qui le construit, et la femelle qui y met la touche finale de déco… Si celle-ci accepte le nid.

Nous faisons également nos premières rencontres avec la faune : babouin chacma, phacochère en bord de route, raphycère champêtre, springbok, etc. Une mise en bouche par rapport à ce qui nous attend.

Petit arrêt au marché artisanal de Okahandja, terre historique du peuple Herrero.

18h45  : nous prenons la piste vers Omaruru sur fond de soleil couchant. Francolins, outarde à miroir blanc… Nous nous essayons à décrire la couleur de la lumière qui rayonne autour du soleil. Est-elle orangée  ? Rosée ? Mauve ? Difficile à dire tant elle est belle. Katharina tranche  : c’est tout simplement l’heure de l’apéro ! ?

Le trajet se termine en silence, dans la contemplation de la nuit qui tombe.

Au lodge, c’est une table accueillante qui nous attend dans une ambiance africaine chaleureuse pour un repas aux saveurs locales.

Bienvenue en Namibie !

mardi 9 octobre

Réveil matinal sous l’appel insistant des francolins (et du paon !). Au point d’eau qui borde le restaurant un tas d’oiseaux nous offre déjà un régal pour les yeux  : couple de touracos concolores à la houppe hérissée dans une pose élégante, groupe d’inséparables sur la cime d’un arbre, autruche mâle (que l’on reconnaît à son plumage noir), ouettes d’Égypte, etc.

Après un petit en-cas, départ pour un safari 4×4 sur la réserve privée du lodge. Celle-ci fait 3.500 ha. Nous empruntons une piste de sable dans une végétation dense et sèche principalement constituée d’acacias. Nous commençons par observer coup sur coup 3 sortes de calaos  : le calao leucomèle (déjà furtivement entrevu la veille), le calao à bec rouge et le calao de Monteiro (qui ressemble au calao à bec rouge, mais avec une tête et un cou plus foncés). Au fil du safari, nous observons des zèbres de Burchell, des écureuils terrestres, plusieurs chacals à chabraque, des femelles de koudous, quelques springboks, une énorme colonie de mangoustes rayées et… une paire d’otocyons !! Avec leurs grandes oreilles de chauve-souris, ils ont tôt fait de repérer nos chuchotements. L’observation est courte, mais savoureuse. La concession abrite également une famille de 5 éléphants, bien connue des pisteurs, au point de les appeler par leur prénom et de leur donner quelques « friandises » qu’ils refuseront de partager avec une bande de phacochères par l’odeur alléchée. Nous les voyons de très très près. Au retour, c’est un gonolek rouge et noir que nous tentons de photographier. Difficile à observer. Les gonoleks adorent se cacher dans les buissons d’acacias.

Continuation en direction de notre prochaine étape en remontant le plateau central, direction Etosha.

Nous sommes toujours en territoire Herrero et c’est à hauteur de l’école de Kalkfelt que nous rencontrons la première dame en robe traditionnelle avec sa coiffe symbolisant les cornes de son bétail. Nous en profitons pour rappeler l’histoire tragique de ce peuple, exterminé à 80 % à l’époque de la colonisation allemande sous la conduite du général Lothar Von Trotha, rendu tristement célèbre pour la bataille du Waterberg en 1904, la création de camps de concentration et son ordre d’extermination.

Arrêt en gare d’Otjiwarongo.

En chemin, nous croisons la mine B2Gold, un mine de diamants créée en 2012 et principalement détenue par des Canadiens. Un bon prétexte pour faire un focus sur les secteurs économiques les plus porteurs de la Namibie, à savoir  :
1. l’extraction minière (principalement diamant et uranium, mais aussi pierres semi-précieuses)
2. la pêche (l’océan Atlantique profitant de courants très favorables grâce au Benguela)
3. l’agriculture (élevage bovin) et le tourisme. Ce 3e secteur profitant davantage aux communautés locales
La culture, elle, se pratique quasi exclusivement dans ce qu’on appelle le triangle vert formé par les villes d’Otavi, Tsumeb et Grootfontein. Cette zone que nous traversons profite en effet d’importantes réserves souterraines en eau alimentées par le massif montagneux d’Otavi qui récolte les eaux de pluie grâce à son sol calcaire propice à l’infiltration de l’eau. C’est cette même eau qui alimente le pan d’Etosha.

Nous concrétisons tout cela en images au lac d’Otjikoto, un lac karstique dont le plafond s’est effondré (on appelle cela une doline). Le lac, situé à 1250 m d’altitude, à 20 km au nord-ouest de Tsumeb, permet de visualiser ces importantes réserves d’eau souterraine. Il s’agit d’un lac circulaire de 102 m de diamètre, présentant des parois abruptes et une profondeur maximale estimée à 58 m. Ce même endroit où les Allemands y ont jeté leur armement lors de leur retraire en 1915 avant de se rendre aux troupes britanniques et sud-africaines.

Nous avons cerné le circuit de l’eau.

Installation au Mushara Bush Camp en fin d’après-midi, un lodge composé de bungalows en toit de chaume à la décoration parfaite. Détente sur la terrasse pour certains, piscine pour d’autres, avant de profiter d’un agréable dîner à la belle étoile sous une température optimale.

Nous épluchons l’itinéraire parcouru et à venir avec la carte routière avant de prendre congé. Nous nous réjouissons des perspectives du lendemain.

mercredi 10 octobre

Départ matinal pour une journée de safari dans le parc d’Etosha. Nous y accédons en moins de 10 minutes par la porte Von Lindequist (entrée Est).

Nous roulons et soudain, nous voilà déjà devant un léopard tapi dans les herbes en quête de son petit déjeuner. Les impalas à face noire (endémiques de la Namibie) sont à deux pas. Le léopard disparaît rapidement. Mais quelle émotion pour démarrer la journée ! Et cela ne fait que commencer. Tout à coup, un rhinocéros noir à 15 m de la piste. Il est à peine 8h15 et la journée est déjà à son comble (c’est du moins ce que nous pensions à ce moment-là). Car ce matin-là, la nature a décidé d’être généreuse :
un autour chanteur, reconnaissable à son plumage gris clair, ses pattes et son bec orange, prend son vol un serpent entre les pattes
le léopard observé plut tôt se repose haut perché sur une branche et prend la pose, queue et pattes pendantes, pour le plus grand plaisir des photographes.
Au point d’eau, c’est l’arche de Noé  : zèbres de Burchell, koudous, impalas, oryx (antilope incontournable de Namibie au point d’en être l’un de ses symboles), springboks et enfin girafe se relaient tour à tour. Pour la girafe solitaire, c’est une opération qui nécessite une inspection minutieuse des alentours, car pour boire, c’est bien connu, elle doit réaliser le « grand écart » et se mettre ainsi dans une position vulnérable. Nous sommes patients.
À Springbokfontein, des gnous bleus se reposent à proximité d’une zone boueuse et humide. Au loin, très loin, 5 éléphants se dirigent dans notre direction. En patientant, au loin également, nous apercevons un guépard en train de chasser. Quelle excitation ! 1/2h plus tard, les 5 mâles avancent de front, ils foncent sur le point d’eau avec une détermination précise  : le bain de boue qui protégera leur peau du soleil. Le spectacle qui s’offre à nous est juste… magnifique !
À Goas, c’est tout un groupe d’éléphants (constitué cette fois de femelles et de petits) que nous observons. Il fait chaud et ils battent régulièrement des oreilles pour réguler leur température.
D’autres éléphants et rhinocéros noirs se laisseront également observer. La végétation est encore sèche. Dans un mois, avec le retour de la saison des pluies, ce ne sera plus si « évident » de croiser leur chemin.

Après la pause déjeuner au campement d’Halali, l’exploration reprend plus calmement en direction de l’Ouest. Les mammifères se reposant manifestement à l’abri du soleil, notre attention se porte naturellement sur les oiseaux  :
Au loin, notre regard est attiré par une tache noire dont s’échappe comme de la fumée… Une autruche fait sa toilette dans la poussière, histoire de se déparasiter.
À Ritfontein, un tas d’oiseaux s’affairent autour de 8 girafes de tailles et de couleurs différentes qui s’abreuvent  : jacana africain, vanneaux armés, petites aigrettes blanches, ouettes d’Égypte, etc.
Un couple de serpentaires (oiseaux secrétaires) arpente son territoire en marchant afin de débusquer des proies en tapant des pattes sur le sol. Tout à coup, les voilà qui s’envolent.
Sur un arbre perché, un autour chanteur juvénile avec, au pied, une outarde de Kori solitaire sur fond de ciel bleu et d’herbes dorées
Un peu plus loin, c’est de nouveau l’autour chanteur qui nous enchante, élégamment perché sur son large nid

La fin de journée approche. L’heure pour tous de commencer à penser à se désaltérer.

À Gemsbokvlakte, c’est la surprise  : 2 jeunes lions mâles à la crinière naissante et tout à fait repus font la sieste. À proximité, 2 autres lions. Tout à coup, un rhino noir arrive en courant. Faites place ! Les lions se redressent, un tantinet agacés, et décident d’aller s’installer dans l’ombre du 4×4 conduit par Blandine. Au loin, c’est tout un groupe d’éléphants qui se dirigent vers le point d’eau.

Quelle journée !

Au point d’eau du campement de notre lodge (Okaukuejo), il fait nuit déjà. Mais la vie continue. Encore et encore. 5 rhinos, un chacal et un springbok sont encore occupés. Temps pour nous de prendre congé (sauf pour Liliane…). Jusqu’à demain.

jeudi 11 octobre

Au point d’eau, le jour se lève. Tout semble a priori très calme, tout le monde s’est retiré. À l’exception de 4 chacals qui s’affairent sur une carcasse fraîchement abandonnée. S’agit-il du springbok de la veille  ?

Hier, nous avons longé le pan d’Etocha, le lac salé asséché qui forme une vaste dépression d’argile blanchâtre qui ne se remplit d’eau qu’à la saison des pluies.

Aujourd’hui, c’est la partie ouest que nous allons explorer, une zone moins fréquentée, mais non moins riche en découvertes. À la sortie du camp, un troupeau de springboks profite des premières heures de la journée pour se nourrir. Il y a déjà des nouveau-nés. Certains s’adonnent à un « ballet bondissant » en effectuant des sauts la tête en bas et le dos arqué. Un peu plus loin, trois aigles ravisseurs scrutent la savane, hauts perchés sur un acacia erioloba mort colonisé par d’énormes nids de républicains sociaux (petits oiseaux banals, cousins du moineau, qui construisent des nids communs pouvant faire plusieurs mètres de long et abriter plusieurs centaines d’individus). Tout à coup, c’est un ratel en action dans une savane herbeuse dégagée qui nous donne le spectacle. Il est accompagné d’un autour chanteur qui le suit dans sa progression et de deux vanneaux couronnés qui manifestement souhaitent détourner son attention.

Aux différents points d’eau, les observations sont abondantes. Ballet incessant entre zèbres de Burchell, oryx, girafes, bubales roux, gnou bleu, autruche mâle aux pattes rouges assorties à son bec, bateleurs des savanes… Toutes les espèces cohabitent. Et quand les éléphants arrivent, c’est tout le monde qui s’incline et se retire !

Le clou de la journée, c’est à Olifantsrus, l’endroit où nous pique-niquons. Depuis notre mirador, c’est un spectacle surréaliste qui s’offre à nous dans une magnifique palette rouge et or : un éléphant s’abreuve, quasi immobile sous nos pieds, les zèbres et les oryx attendent, un serpentaire se pose, un chacal erre et au loin, un autre éléphant approche pour un bain de boue.

Nous quittons le parc par Galton Gate dans un paysage qui se fait tout à coup plus vallonné, l’occasion de faire la rencontre des zèbres de Hartmann (endémique à la Namibie) et de pointer ce qui le distingue du zèbre de Burchell qui lui vit en plaine (notamment zébrures plus régulières et rapprochées ne passant pas sous le ventre, mais s’étendant jusqu’aux sabots, et aucune zébrure marron).

Notre lodge se trouve à la sortie du parc sur une réserve privée. Depuis la terrasse, la magie continue autour du point d’eau  : scènes de genre exceptionnelles avec une troupe d’éléphants (femelles et éléphanteaux) et attaque de lion manquée sur girafe ! Inattendu.

Nous célébrons la réussite de ces deux belles journées à Etosha avec un apéro sous les étoiles. La nuit est douce, le vent souffle légèrement, la lune nous sourit.

vendredi 12 octobre

En Namibie, il y a 3 types d’endroits  : les parcs nationaux (dont Etosha fait partie), le secteur des fermes commerciales que nous avons parcouru de Windhoek jusqu’à Etosha et les terres communales vers lesquelles nous nous dirigeons ce matin. Pour cela, nous traversons ce que l’on appelle la barrière sanitaire, direction le Nord-Ouest.

Notre destination finale aujourd’hui  : un coin de paradis situé en bordure du fleuve Kunene, à la frontière de l’Angola, Epupa Falls.

Pour cela, nous pénétrons un territoire que l’on appelle encore le Kaokoland, une terre aux paysages grandioses qui est aussi le refuge des Himbas, le fameux « peuple rouge », un des derniers peuples sur terre à savoir vivre en harmonie avec la nature sauvage.

À Opuwo, centre administratif et commercial de la région Kunene, nous prenons la mesure du contraste entre vie moderne et vie pastorale traditionnelle. Escale haute en couleurs où nous faisons la rencontre de différentes ethnies (Herrero, Himbas, Ovambos, etc.). L’occasion de glaner quelques objets artisanaux en soutien aux populations locales.

Souvent tenu pour l’une des dernières contrées authentiquement sauvages d’Afrique australe, ce territoire est en grande partie dénué de routes goudronnées. Après une pause déjeuner dans un endroit offrant une vue spectaculaire sur la vallée, nous empruntons donc la piste vers le Nord, une piste poussiéreuse et peu fréquentée qui nous donne à contempler un paysage aride, fait de terre rouge et de mopane (bois résistant aux termites servant aux constructions des huttes du peuple Himba, facilement reconnaissable par ses feuilles en forme de papillon). Ça et là, un village himba, des troupeaux de vaches et de chèvres, et tout à coup, un lit de rivière éphémère comblé d’une végétation plus verte et plus abondante, notamment acacias erioloba et faidherbia albida (arbres aux racines très profondes). Nous sommes à Okongwati. Un peu plus loin, nous observons notre premier baobab sur lequel trônent 2 nids abandonnés d’alectos à bec rouge. L’occasion de faire une pause photo très amusante autour de l’énorme tronc, sur fond de décor spectaculaire.

Une dernière observation avant notre arrivée  : ces arbustes aux branches ondulantes et à l’écorce luisante poussant sur les massifs rocheux environnants. Il s’agit de commiphores. Leur résine sentant particulièrement bon, les himbas s’en servent quotidiennement comme encens pour se « désodoriser ». Les brindilles peuvent aussi servir de brosses à dents.

Au loin, ce sont les palmiers makalani qui font leur apparition. La rivière n’est pas loin. Nous sommes à destination ! Nous découvrons un campement encore plus magique que les précédents, composés de chalets de toile en bordure de rivière dans une palmeraie improbable.

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Blandine. Apéro-surprise et petite bougie. L’endroit rêvé pour fêter cela comme il se doit.

samedi 13 octobre

La matinée est consacrée à la visite d’un village himba, non loin de notre lodge. Nous sommes pour cela accompagnés de Tom, un guide local traducteur, lui-même himba.

À notre arrivée, il nous explique que le chef du village est absent (il s’agit en effet d’un peuple semi-nomade et à cette période qui précède les pluies, les hommes partent faire paître le bétail dans des contrées éloignées plus généreuses en nourriture). C’est donc la première femme du chef de village qui nous reçoit. Elle habite dans la hutte principale (otjizero) qui fait face au feu sacré et à l’enclos à bétail. Le guide nous explique que cette ligne constitue un chemin sacré qui ne doit jamais être traversé par des étrangers au village.

Les recommandations préalables étant posées, nous pénétrons dans l’enceinte du village. Les huttes coniques en terre rouge sont disposées en cercle. Les femmes et les enfants vaquent à leurs occupations. Leur poitrine et leurs membres nus brillent sous la graisse rougie par la poudre d’hématite. Les chevilles et les poignets des femmes mères sont encerclés de bijoux cuivrés. Leurs cheveux sont coiffés en tresses lisses et épaisses également enduites d’ocre rouge. Vêtues d’un simple pagne et de sandales, elles sont tout simplement magnifiques.

Très vite, un climat d’échange s’installe : séance photo, questions réciproques, partie de football avec Paul en gardien de but. Nous chantons même pour eux en remerciement de leurs propres danses.

La femme du chef du village nous reçoit également dans sa hutte pour une démonstration de leurs gestes quotidiens. On est loin du mode de vie à l’occidentale !

Après-midi de détente en bord de rivière ponctuée d’une présentation récapitulative sur les différentes ethnies et sur l’histoire des peuples de Namibie. Cela permet de mettre les pièces du puzzle ensemble dans la mesure où nous en avons déjà rencontré quelques-uns.

Fin d’après-midi, nous partons à pied à la découverte des chutes d’Epupa. En langage himba, Epupa signifie « eaux fracassantes et écumantes ». Spectaculaires, ces chutes se trouvent sur le fleuve Kunene qui marque la frontière avec l’Angola. À cet endroit, le fleuve se déploie en une vaste plaine inondée et se précipite à travers une série de chutes parallèles. Epupa Falls désigne la plus grande de ces cascades qui dégringole le long d’une étroite crevasse haute de 37 mètres.

Le soir commence à tomber. Nous empruntons les 4×4 pour rejoindre la crête. En grimpant un peu, la lumière du soir nous offre un point de vue magnifique sur les cascades et sa végétation luxuriante. Nous trinquons à la beauté du paysage ! Encore une journée extraordinaire.

dimanche 14 octobre

Ce matin, nous sommes réveillés par le cri des singes vervet qui se nourrissent à la cime des palmiers makalani et se balancent de palme en palme. Le mouvement des palmes dans le vent nous donne l’impression d’entendre des vagues au bord de la rivière. Hier, ces mêmes singes taquinaient un aigle gymnogène d’Afrique. Un couple a en effet élu domicile au sommet de l’un de ces palmiers. Une rare observation nous est offerte  : un ballet d’allées et venues pour la construction de leur nid, entrecoupé de furtifs moments d’accouplement.

Départ pour le Damaraland en réempruntant d’abord la piste vers Opuwo. Petite halte ravitaillement, notamment au SPAR où se côtoient les différentes ethnies, dans leur costume traditionnel ou leur tenue moderne. Un spectacle haut en couleur lorsque tout ce petit monde se retrouve au rayon fruits et légumes. Nous en profitons également pour regarnir nos poignets de bracelets aux motifs ethniques en faisant honneur aux jolies vendeuses des bords de rue.

Venant du Kaokoland, la porte d’entrée vers le Damaraland se situe à Sesfontein. Jusqu’en 1989, le Damaraland correspondait au homeland des Damaras dont la langue officielle était le nama. Très aride, cette région surprend par l’authenticité de sa beauté. Géologie exceptionnelle (impressionnants plateaux granitiques, lits de rivières sablonneux, rocs rouges de basalte, etc.), faune sauvage sans frontière (c’est le secteur des « conservancy » où les habitants cohabitent avec les animaux sauvages) et végétation étonnante (notamment euphorbe damarana et arbre-bouteille).
Notre parcours est long aujourd’hui, mais jalonné d’escales :
Arrêt baobab pour en cueillir le fruit et le goûter (ça ressemble étrangement à de la meringue)
Pause pique-nique dans le bush sous un « Kalahari Apple-leaf » aux jolies fleurs mauves (Philenoptera nelsii)
Passage à côté de la montagne sacrée où les Himbas collectent l’hématite pour en faire leur fameuse ocre rouge
Joubert Pass (le seul passage goudronné de la journée)
Cueillette du « buisson de la résurrection » (à première vue, il semble mort, mais une fois dans l’eau, il reprend miraculeusement vie)
Arrêt aux couleurs très locales à Warmquelle, dans un bar de brousse très animé
Et surtout, des paysages variés et magnifiques

Perché sur le plateau d’Etendeka à 1540 mètres d’altitude, notre lodge, « le Grootberg Lodge », domine une vallée majestueuse. La vue y est absolument grandiose. Nous ne sommes pas seuls ce soir. Depuis 3 semaines, les lions sont aussi sur le plateau. C’est donc escorté d’un garde que nous regagnons nos chalets.

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Messages

  • GAUTUN

    Un grand merci à Caroline LENNAERTZ pour cet excellent et très riche compte rendu…sa lecture nous remet dans l’ambiance de ce que fut ce fabuleux voyage !

    Cordialement
    Michel GAUTUN

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