Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
9 novembre
18 novembre 2013
Novembre 2013
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Bruno Guégan
Grand Nord
Nous sommes arrivés au Canada par Toronto, et Montréal pour les Genevois, puis à Winnipeg, la capitale des grandes plaines céréalières de ce pays immense de près de 10 millions de km2, par un temps bien local, de +4° et une petite chute de neige. Dîner et nuit au très confortable hôtel « Inn at the Forks », puis découverte ce 9 novembre de la ville de 760 000 habitants, étalée dans ces riches plaines, du quartier français de Saint Boniface, un lunch copieux puis l’excellent musée du Manitoba et la Rivière rouge des indiens assiniboines. Christian Kempf, Bruno Guégan, nos guides polaires et Jean Philippe Mc Carthy, venu tout spécialement de Churchill, présentent la ville de Churchill, avec ses 800 habitants, ses 150 ours : les températures y sont de -3 à -7°C en ce moment et les ours nombreux… À demain, pour le vol charter vers la Baie d’Hudson.
Ce dimanche 10 novembre, départ pour Churchill avec l’avion spécialement affrété, un Convair 580 de 50 places. Le bus nous amène au pied de l’avion et nous voilà partis pour 2 heures de vol, mais à Churchill, une visibilité trop faible et le vent nous amènent à tourner, d’abord, pendant 40 minutes, pour finalement nous poser à Thompson Falls, la capitale des loups du Manitoba, qui est par ailleurs le centre des peuples anciens de la région. 3 heures d’attente, des sandwichs généreux et deux petites conférences improvisées dans les halls d’attente, et à 14h15 nous rebroussons chemin pour revenir à Winnipeg; pas de tour de ville, ni de Musée à Churchill, ce sera pour mercredi !
Ce soir, nous sommes ainsi au Sheraton tout proche de l’aéroport de Winnipeg. Pour la première fois en 12 ans, notre guide lui aussi a dû faire chemin inverse; demain, les prévisions sont bonnes, avec un départ vers 6 heures. À Churchill, nous embarquerons directement dans les véhicules tout-terrain vers les ours… Le départ, le bon ?
La neige couvre le paysage de la taïga qui s’étale à l’infini, les lacs sont déjà gelés, le Grand Nord est là. Les meilleurs avions, les meilleurs pilotes et les meilleurs guides ne peuvent que s’adapter à la météo.
Ce matin, à 6 heures du matin, l’alerte blizzard sur Churchill est passée et nous a laissé un ciel clair et un petit – 25°C bien polaire, qui va remonter vers midi à – 9°C. Dès arrivés, on va dans les buggys dire bonjour aux ours, pour qui la météo est idéale ; l’aventure continue !
Ce lundi 11 novembre, nous arrivons sur Churchill par le temps clair que le blizzard de la veille a apporté; sous les ailes de l’avion défile la taïga constellée de lacs gelés, déjà drapée dans son manteau de neige et griffée par les rivières dont on devine encore le cours estival; Dès l’arrivée à 10 heures, nous partons en bus à 25 km, vers Cap Churchill où le véhicule tout-terrain nous attend.
La mer est déjà prise par une banquise chaotique, et les saules dépassent de la neige. Un premier ours s’enfuit, un autre somnole : les ours polaires sont en jeûne depuis plus de 3 mois et attendent que la banquise ferme s’établisse ici pour aller chasser les phoques. Nous resterons 3 heures, chauffage et café, soupe, lunch dans le « buggy » en observant deux mâles qui se battent à intervalles réguliers. Des jeux, pour eux, qui alternent avec des siestes. Nous verrons encore d’autres ours, un sur la banquise, deux autres dans la toundra et, ce soir, le ciel voilé ne nous permet pas de voir des aurores. Quelle journée…
Dès demain matin, nous repartons aux ours !
Une journée entière dans les « buggys », ces véhicules tout-terrain aux roues surdimensionnées, très confortables, nous emmène vers le Cap Churchill; au total, nous observons une quinzaine d’ours, dont beaucoup sur la banquise.
Un phoque ou un jeune belouga a été attrapé par l’un d’eux – hélas loin de nous – et 4 ours sont venus le rejoindre pour festoyer, puis une femelle et son jeune. Plus tard, un gros mâle est passé à 3 mètres du véhicule…
Au gré des pistes, dans les saules qui dépassent du manteau blanc, un lièvre variable, puis un groupe de lagopèdes qui se confondent admirablement avec leur environnement.
Au gré du trajet, des interventions sur l’ours de notre guide, Jean Philippe, de Christian et de Joanna, de l’association Polar Bears International jalonnent les pauses café ou soupes chaudes, car à l’extérieur, la température est de -7°C.
La banquise est très chaotique, et les ours y fouinent à l’approche d’animaux marins piégés; on les sent affamés…
Et ce soir, superbe coucher de soleil : des aurores ?
Hier soir, juste un filet, une petite draperie, vers 23 heures, mais beaucoup dormaient déjà…
(Premier voyage)
Entre les visites de la Baie d’Hudson et sa banquise, sur la piste des ours, cette journée a été consacrée à l’histoire humaine des lieux. Des premiers Inuit à la Cie de la Baie, au port céréalier et aux militaires, suivis du tourisme ours à partir de 1980, Churchill a une sacrée histoire.
Par une petite neige, nous sommes partis pour un mile en attelage de 8 chiens de traîneaux dans la taïga, et un exposé passionnant sur les attelages et les musher, puis c’est le musée eskimo, et parcs Canada pour comprendre la région, celle du Parc National Wapusk (« l’ours » en langue locale), et sa vie au fil des saisons.
La neige est bien présente, mais les aurores sont cachées par les nuages. Un exposé sur ces phénomènes nous familiarise, avant un dîner au » Tundra Inn ».
Demain matin, on repart au loin, vers les ours…
Cette nuit, une femelle ours s’est fait piéger près de la ville, dans l’une des trappes installées pour protéger Churchill, et ses deux jeunes ont été endormis par la brigade ours. Il y a déjà des ours dans la » prison » proche de l’aéroport, et ces individus passant en ville seront relâchés bien plus loin, pour éviter les confrontations dans les rues le soir.
Les renards aux beaux pelages rôdent autour de l’hôtel, mais un ours, ce serait autre chose…
(Deuxième voyage)Un voyage se termine, un autre débute, après des vols transatlantiques sans problème, nous voilà au « Inn At the Forks », un superbe hôtel de Winnipeg proche de la rivière Rouge qui commence à geler.
La visite de la capitale des grandes prairies nous amène au parlement et ses bisons grandeur nature exposés à l’intérieur. De bus en promenades dans les parcs de cette ville très aérée et agréable, nous voyons les écureuils, oiseaux, dans ces cadres charmants de cette capitale du Manitoba à forte communauté francophone. Déjeuner chez des Alsaciens installés ici, puis visite du musée du Manitoba, et de son département de culture Inuit. Nos guides aux accents des cousins d’Amérique nous emmènent ensuite à l’hôtel.
(Premier voyage) Ce matin, c’est un -14° avec du vent, soit un -23° qui nous attend, pour la journée en buggy à la recherche des ours. Ces derniers migrent tous vers la banquise qui est en train de se former en Baie d’Hudson. Par cette journée lumineuse, nous voyons bien, proche, deux ours, et deux renards polaires immaculés (dans la ville de Churchill même, les renards roux sont communs et très visibles le soir). Les paysages s’expriment dans leur beauté sauvage : un belle fin de toundra, avant le vol charter retour vers Winnipeg.
Demain, nous repartons (déjà) vers l’Europe…
(Deuxième voyage) Le bus nous emmène au pied de l’avion charter, et nous survolons la taïga sans fin qui déroule ses épinettes, ses rivières et tourbières, que la neige couvre lentement de son manteau hivernal. À l’arrivée à Churchill, – 14°C, avec le vent, un -23°C ressenti, pour aller découvrir la prison des ours (il y en a 15 en ce moment – des ours ayant été capturés proches de la ville) puis l’embouchure de la rivière Churchill et son fort » Prince of Wales ». Le déjeuner est copieux au « Toundra Inn », avant la visite de la gare historique et de l’administration et du musée de Parcs Canada.
Quelques magasins de souvenirs, quelques renards roux qui errent en ville, dîner et départ à 21 heures par ce ciel dégagé pour tenter d’observer les aurores boréales sur la Baie d’Hudson.
Une journée débutée avec une petite neige, et une longue excursion en véhicule tout terrain nous amène à côtoyer deux ours de très près, se roulant dans les tapis d’algues et dans la neige, avant de venir inspecter des buggys pour le bonheur des photographes. Deux autres ours marchent au loin sur la banquise, errant là à la recherche des premiers phoques. Au gré des pistes, Johanne, de l’association Polar Bear International intervient pour souligner l’important recul des populations et l’importance de la banquise, tandis que Jean Philippe et Christian parlent des animaux, paysages et des ours, régulièrement. Un renard polaire était aussi au rendez-vous de cette journée qui s’est terminée d’abord dans l’un des 3 restaurants de la « ville », puis par les projections des images remarquables de Mike Macri, qui photographie la nature à Churchill depuis 40 ans. Ce soir, ciel couvert, et pas d’aurores boréales.
Une journée de poudrerie, vent et neige, qui nous a cependant permis de voir un ours au loin, un renard polaire, des lagopèdes, et surtout de profiter de plusieurs interventions sur la banquise, les ours, la faune de la toundra… Lentement l’Arctique prend son allure d’hiver.
Ce jour est polaire, avec un grand ciel bleu et -23°C.
La matinée est consacrée aux mushers, avec un tour dans la forêt boréale en traîneaux tirées par 8 chiens, nous faisant le temps de quelques instants goûter les sensations des trappeurs d’autrefois : solitude et froid… Dave Dailey nous prend dans sa passion et son amour des chiens de sa meute.
L’après-midi, Parcs Canada nous offre une superbe conférence sur l’histoire de la Compagnie de la Baie d’Hudson, avant que nous ne réalisions un tour de la ville de Churchill : nous allons photographier les Inukshuts, puis les renards roux et polaires qui parcourent la ville; ils se laissent approcher à 3-4 mètres, pour le plus grand bonheur des photographes. Nous assistons au magnifique coucher de soleil sur la banquise chaotique de la Baie, proche de la rivière Churchill.
Jean Philippe nous présente en images ses 8 saisons à Churchill, et cette année est exceptionnelle par ses froids intenses qui ont fait prendre la banquise très vite et fait partir la majorité des ours.
Dîner (copieux-trappeur), puis au sortir la lune éclaire un ciel blafard, mais au Nord dansent quelques aurores boréales pâlottes, mais bien présentes; elles sont d’une intensité de 2 sur une échelle de 9, mais elles sont si typiques de ces lieux qui connaissent 220 nuits à aurores par an.
Un dernier tour dans la toundra nous emmène sur les caps pris par la banquise qui s’étale à perte de vue. Les ours l’ont rejoint, et aucun ne se fera photographier ce jour. Les paysages en revanche sont resplendissants. Cette année, un novembre exceptionnellement froid a fait partir les ours en quête de phoques sur la banquise bien 10 à 12 jours avant !
Nous quittons Churchill et ses – 26°C, pour Winnipeg, la capitale des grandes plaines, où une pellicule de neige couvre aussi le paysage.
Au-revoir, Canada, et rendez-vous pour le Réveillon au Québec !