Hélène Le Berre
Ethologue
18 août
29 août 2023
Hélène Le Berre
Ethologue
Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Le moment est enfin venu : nous appareillons ! En ce 18 août, l’horloge affiche 18h30 et l’aventure commence.
Nous attendons ce moment depuis longtemps, certains même depuis des années, ces derniers jours nous ont semblé particulièrement longs. Nous venons tous d’horizons différents, la plupart d’entre nous se sont retrouvés à Paris, d’autres à Oslo, puis nous avons rencontré les 2 dernières personnes à Longyearbyen. Nous avons eu la chance de pouvoir profiter d’un temps libre dans le centre-ville le plus septentrional du monde, ce qui nous a permis de commencer à nous imprégner de l’ambiance du Spitzberg.
Rapidement après notre arrivée sur l’Explorer, nous avons réalisé les exercices de sécurité obligatoires avant de pouvoir appareiller au plus vite, car 18 heures de navigation nous attendent. Très rapidement, nous avons observé plusieurs espèces d’oiseaux : des pétrels fulmar, des mouettes tridactyles et plusieurs macareux. Les lumières à l’horizon sont magnifiques, ce voyage s’annonce parfaitement bien.
Notre arrivée dans le Smeerenburgfjorden est prévue à 10h ce matin.
Nous profitons donc du laps de temps que nous avons avant de mouiller le bateau devant Smeerenburgbreen (le glacier de Smeerenburg) pour terminer quelques aspects pratiques concernant la distribution du matériel pour les futures sorties. Dès notre arrivée sur le site, nous sommes donc prêts à embarquer dans les zodiacs.
Nous avons la chance d’avoir du beau temps et les lumières sur le glacier sont magnifiques.
Le glacier craque dans de gros bruits qui ressemblent à des détonations. Nous avons aussi la chance d’observer quelques petits vêlages. Lors de notre navigation le long du front de glace, nous observons des labbes pomarins, des goélands bourgmestres, des guillemots à miroirs et quelques phoques barbus, dont un très curieux qui reste un bon moment tout proche des zodiacs.
Après ces très belles observations, nos guides échouent les zodiacs sur une petite avancée sableuse. Nous sommes au bord du glacier, sur la moraine, où nous entamons une petite marche qui nous amènera en hauteur sur un point de vue incroyable sur toute la baie. Et puis, c’est la première fois pour la plupart d’entre nous que nous marchons sur un glacier.
Dès le retour de la sortie, l’Explorer lève l’ancre et met le cap sur Sallyhamna, un ancien site baleinier du 17è siècle sur lequel il reste quelques vestiges. Pendant le transit vers ce site, nos guides décident de dévier l’Explorer afin d’observer depuis le bateau, le point de départ pour le pôle nord de l’expédition d’André. Une aventure en ballon qui commença à Virgohamna sur l’île de Danskoya et qui se termina tristement sur l’île blanche que nous découvrirons dans quelques jours. Mais en s’approchant du site, Marie, notre chef d’expédition, repère 2 ours dans une petite crique en face de l’île de Danskoya. Tout s’accélère, le bateau s’ancre devant la baie, nous écourtons le café de fin de repas et 15 minutes plus tard, nous sommes à bord des zodiacs pour notre première observation d’ours.
Ils sont deux et se reposaient lorsque nos guides les ont repérés. Ils se sont levés entre-temps et nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une mère et de son jeune. S’ensuit une belle observation d’interaction entre la mère et son ourson que nous suivons émerveillés. Ils partent finalement se reposer en retrait du bord, dans un endroit où nous les perdons de vue.
Nous quittons donc la baie pour longer la côte jusqu’au site de Virgohamna. La plage porte les vestiges de la préparation de cette expédition vers le pôle nord et nous nous plongeons dans cette aventure extrême grâce aux explications faites à bord des zodiacs.
Nous nous dirigeons ensuite vers le site de Smeerenburg, où nous avons repéré une échouerie de morse. Smeerenburg, qui signifie littéralement « la ville de la graisse », fut la plus grande base baleinière hollandaise du Spitzberg. Ce lieu, propice au traitement des baleines franches tuées un peu plus au large, a accueilli jusqu’à 200 personnes en 1630 avant de fermer faute de baleines en 1660.
Nous passons un moment à l’observation de ce groupe de morses qui se prélassent au bord de l’eau. L’heure tourne, mais avant de retourner au bateau, nous visitons une autre petite baie voisine de celle où nous avons observé les ours. La chance nous sourit à nouveau et nous observons plusieurs phoques communs posés sur des rochers. Ils ne semblent pas inquiétés par notre présence et nous passons un bon moment à les observer.
Nous décidons de regarder aux jumelles si nous n’avons pas la chance de revoir les ours observés 2 heures plus tôt. Une surprise nous attend : le jeune ours est dans l’eau en train de jouer avec une algue. La mère ne semble pas être là et nos guides restent sur le qui-vive car elle ne doit pas être loin. Finalement, celle-ci devait être couchée hors de notre regard, nous la voyons approcher vers son jeune. Elle marche d’un pas très tranquille pour finalement se coucher assez loin de son jeune qui est sorti de l’eau et se nourrit maintenant sur une carcasse de morse échouée sur les roches du bord de la plage. On l’observera même sortir de l’eau avec la tête du morse. Nous profitons de chaque instant de cette observation hors du commun avant que la femelle ne revienne vers son jeune et qu’ils interagissent à nouveau.
Nous sommes incroyablement chanceux. En regagnant le bateau, un silence s’installe, chacun se remémorant et savourant les moments forts de cette journée, encore émerveillé et ému par nos différentes observations.
Après une longue nuit de navigation pour contourner par le nord le Spitzberg, nous nous éveillons par un petit matin gris, tout au fond du Wahlenbergfjord.
L’idée de Marie et Hélène aujourd’hui, c’est d’aller explorer le système de doubles lagunes communicantes de Kloverbladbukta, grâce aux zodiacs. En fonction des rencontres, nous débarquerons pour une petite marche. Le grand front de glace d’Etonbreen a l’air magnifique. En jetant un rapide coup d’œil dans cette direction pendant que les passagers d’Hélène embarquent, Marie depuis son zodiac détecte un ours qui descend tranquillement vers la mer… Incroyable ! Cela paraît soudain si facile pour les passagers de trouver un ours au Spitzberg. Évidemment, le facteur chance y est toujours pour beaucoup… Aussitôt, nous voilà en train d’observer cet Ursus Maritimus qui se couche sur le sable quelques instants en nous regardant, le front de glace en arrière-plan, pour la plus grande satisfaction des photographes. Mais il repartira finalement assez rapidement faire une sieste en haut de sa falaise, vite lassé de notre visite.
Nous repartons donc dans l’autre sens pour explorer notre système de lagunes imbriquées, très propices aux oiseaux. Effectivement, nous observerons successivement dans la matinée : des eiders sur l’eau, des plongeons catmarin en vol, et plus rare, un rassemblement de canards de type d’Hareld Boréal (ou Miquelon) ! Mais ce n’est pas tout. Cette ambiance minérale de désert arctique en apparence dépourvu de vie cache en réalité une diversité d’espèces insoupçonnées, comme un couple de rennes mâles qui se confondent merveilleusement bien avec les roches.
Nous continuons notre navigation vers le fond de la seconde lagune, quand nous tombons sur la récente carcasse d’un jeune ours (environ 2 ans). Que d’émotions et de doutes en arrivant près de la berge, car l’animal semble endormi… Mais sa maigreur laisse penser que, comme beaucoup de jeunes ours émancipés, il est difficile de trouver suffisamment de nourriture au Spitzberg. Sa mort restera mystérieuse. Une chose est sûre : jamais nous n’approcherons aussi près un ours à terre, puisque cet ours nous a fait débarquer ici.
Nous décidons de marcher un peu plus loin et plus haut, en direction d’un point d’eau propice aux catmarins, aux linaigrettes, aux champignons et aux saxifrages évidemment. Une véritable oasis, au milieu de nulle part…
De l’autre côté, nous découvrons des rennes : deux femelles et leurs petits de l’année ! Décidément, cette sortie se révèle d’une richesse inespérée en termes de faune.
Retour au bateau, car il est déjà midi, et nous avons un autre rendez-vous cet après-midi : dans le bras de fjord de Palanderbukta.
Arrivés là-bas vers 14h, Marie et Hélène, depuis la passerelle, scrutent la falaise à oiseaux à l’opposé du mouillage. Reconnaissable par les taches colorées orange, vertes et blanches qui tranchent avec ce paysage constitué d’anciens fonds sous-marins du Précambrien, remontés verticalement sans être déformés et donnant cette forme de terrasses ou de montagnes « aplaties » au fjord. Des veines noires de dolérite contrastent avec les couches sédimentaires beiges. Des glaciers sont ensuite venus éroder ces montagnes, creusant ces vallées en auges. Ces paysages sont typiques de l’île du Nord-Est et contrastent avec ceux de la côte Ouest d’hier.
Mais il n’est plus temps de parler géologie, car des morses ont été repérés ! Nous filons donc à vive allure sur l’autre rive. Ensuite, nous débarquerons discrètement à plus de 300 mètres de l’échouerie de morses, constituée d’une bonne trentaine d’individus. On aperçoit quelques jeunes de l’année, il faudra rester plus discrets et éloignés que d’habitude. Mais ce n’est pas un problème, car notre attention est vite captivée par un groupe de jeunes morses émancipés, aussi curieux que peureux, qui s’approchent doucement vers nous depuis la mer en « bouchonnant ». Ces animaux très grégaires ont un répertoire de sons et de codes sociaux très diversifiés ; on peut facilement passer plusieurs heures à les observer et à commenter leurs attitudes… Au bout de 40 minutes, les plus téméraires du groupe se grattent à côté de nous dans le sable à moins d’un mètre. Certains sont clairement plus courageux que d’autres. Un tout petit, très téméraire, insiste pour venir nous voir, ce qui n’est pas de l’avis de la mère, qui le poursuit pour l’éloigner. Leur curiosité est fascinante. Nous les quitterons avant qu’ils ne se lassent, et ils finiront par nous suivre toujours depuis l’élément où ils se sentent le plus à l’aise : l’eau.
L’envie de se dégourdir les jambes est plus forte que nous ; on part explorer la moraine et sa langue glaciaire issue de la calotte de Glitnefonna. Ce mur de glace solennel est impressionnant. Au pied de celui-ci, une bélière s’échappe ; on marchera dans son lit et les plus courageux iront sur la pente glacée. Certains redescendront en glissant sur les fesses…
La lumière à cette époque commence déjà à diminuer, et ce soir, nous avons droit au cocktail du commandant, l’occasion de présenter tout l’équipage. On repart donc vers le bateau en jetant un dernier coup d’œil aux morses toujours aussi curieux et à cette belle falaise à oiseaux couronnée de brume.
Nous avons passé la nuit à Palanderbukta. L’Explorer lève l’ancre à 5h30 pour faire route vers les falaises d’Alkefjellet.
Dès notre arrivée sur le site à 9h, nous embarquons à bord des zodiacs. La météo est extrêmement clémente, le vent est très faible, la visibilité excellente et la mer est d’huile.
Nous nous approchons de ces falaises et commençons par l’observation de 2 belles cascades qui s’écoulent le long de la falaise sur la gauche d’une impressionnante colonie d’oiseaux que pour l’instant nous ne faisons que deviner.
Plus nous longeons cette falaise de dolérite, plus nous sommes envoûtés par ces nuages d’oiseaux, cette ambiance sonore et ces roches sombres qui s’élèvent à plus de 100 mètres de hauteur.
Les falaises d’Alkefjellet abritent environ 60 000 couples de guillemots de Brünnich, un oiseau qui vient à terre uniquement pour nidifier. Il ne fait pas réellement de nid et a pour particularité de pondre un œuf de forme conique qui ne bascule pas facilement dans le vide s’il vient à rouler.
Dans l’eau, nous observons de nombreux poussins de guillemots. C’est une période très faste pour les goélands bourgmestres qui guettent tels des sentinelles sur leurs rochers.
À plusieurs reprises, nous apercevons ces prédateurs attaquer de jeunes poussins et s’en délecter. Les jeunes de l’année de ces derniers sont déjà à l’envol, mais pour certains encore bien maladroits.
Plusieurs mouettes tridactyles nichent également et nous apercevons quelques poussins à différents stades de développement.
Plus loin, dans des éboulis de cailloux, nous avons la chance d’observer un renard polaire qui s’alimente de ce qui semble être une jeune mouette tridactyle. Peu de temps après, nous le voyons saisir sa proie pour l’emporter et la consommer à l’abri des regards.
Nous terminons cette sortie devant un glacier hors du commun qui semble littéralement se jeter des falaises jusque dans le fjord.
Pendant le déjeuner qui suit cette sortie magnifique, nous apercevons une baleine bleue, la plus grande baleine au monde, mesurant environ 30 mètres pour 150 tonnes. Ce cétacé gigantesque réapparaîtra plusieurs fois de manière assez furtive devant le bateau avant de plonger en nous montrant sa caudale de 6 mètres d’envergure, puis disparaître.
Nous avons rejoint l’île de Wahlbergoya en début d’après-midi et nos guides repèrent rapidement 5 ours dans des endroits éloignés, mais non loin d’une carcasse de ce qui semble être un petit rorqual. À notre arrivée en zodiac, un jeune ours est dans l’eau et joue avec une algue. Nous restons un bon moment à l’observer, plongeant puis sortant ses pattes de l’eau avec l’algue sur la tête ou entre ses dents.
Le jeune viendra ensuite se nourrir sur la carcasse, ce qui sera à nouveau l’occasion de prendre de très nombreuses photos. La mouette ivoire s’est également invitée au festin et se nourrit paisiblement à côté de l’ours.
Nous nous réveillons un peu plus tard que d’habitude ce matin, en pleine mer et dans la brume. La nuit a été agitée : l’Explorer a rencontré beaucoup d’icebergs en chemin, et une houle matinale provoque quelques maux de mer… Une grasse matinée s’impose ; de plus, le navire n’arrivera pas avant midi devant la pointe de terre de 5 km² d’Andréenesset. Quelques mouettes tridactyles font du « bateau-stop » ; elles voyagent gratuitement sur la grue du bateau.
Vers 10h, pour les irréductibles, Marie propose une présentation sur la tragique épopée de l’expédition suédoise d’Andrée en 1897, histoire de nous plonger dans l’ambiance de cette île inhospitalière.
Soudain, avec une immense surprise et émotion, nous découvrons enfin la tant attendue « île Blanche », sortie de la brume tel un mirage, avec son immense calotte blanche, telle une capsule extraterrestre… C’est vraiment rare de pouvoir voir entièrement cette île d’environ 700 km² recouverte à 99 % de glace, car elle se retrouve souvent masquée par les nuages.
Nous sommes impatients de mettre les zodiacs à l’eau pour aller explorer cet endroit mystique, réputé également pour ses ours… Le soleil est radieux, peu de vent, pas de vagues, plus de glace… Tout nous incite à chercher et trouver le petit (et discret) monument en pierre et ciment en hommage à cette expédition et à leur dernier campement. Quand enfin nous le repérons aux jumelles, nous constatons qu’une vieille carcasse de baleine boréale est échouée à proximité. Mais pas d’ours en vue. Nous naviguons de part et d’autre des pointes rocheuses, mais rien non plus à l’horizon ; à peine un morse dans l’eau.
Marie décide de débarquer en éclaireur pour aller voir seule le monument à une centaine de mètres, et obtenir un meilleur point de vue en hauteur, car le terrain est extrêmement rocheux et vallonné… Finalement, arrivée en haut de celui-ci, un ours est repéré… Rapatriement rapide de tout le monde dans les zodiacs, on ne reste pas à observer l’ours, qui heureusement après quelques pas se recouche. Après ces émotions, retour au bateau pour certains. Un zodiac repartira avec un petit groupe pour aller voir de plus près cet impressionnant front de glacier issu de la calotte qui tombe dans la mer côté ouest, pour le plus grand plaisir des photographes. Après un retour en fin d’après-midi, l’Explorer repartira vers l’ouest pour jeter l’ancre devant une autre île insolite : Storøya.
Nous nous réveillons devant l’île de Storøya. Depuis le bateau, nous voyons la calotte qui recouvrait autrefois la totalité de l’île. Aujourd’hui, elle est réduite aux 2/3 de cette petite île de 25 km², laissant apparaître 5 km² de terre désolée.
Une fois à bord des zodiacs, nous nous dirigeons vers plusieurs grosses roches sur lesquelles reposent de nombreux morses. Nous effectuons une approche très lente car Marie, notre chef d’expédition, connaît le site et sait qu’à cet endroit les morses sont très farouches. Durant cette croisière, nous avons eu la chance de faire de magnifiques observations de ces pinnipèdes, mais ici, leur nombre est impressionnant et nous apercevons plusieurs petits, dont certains de l’année. Lorsque les bébés morses naissent en mai, ils mesurent 1,50 m pour environ 65 kg et leurs défenses commencent à pousser à 3 mois.
La colonie de morses de Storøya est l’une des 5 étudiées par l’institut polaire norvégien à l’aide d’une caméra fixée à un mât. Grâce à cette étude, ils assurent le suivi de la population des morses du Svalbard ainsi qu’une estimation de l’impact des croisiéristes sur celle-ci. Les résultats semblent plutôt positifs, montrant une augmentation sensible de la population et un faible dérangement par les visiteurs.
Cette espèce a été chassée du 17e au 20e siècle avant d’être protégée en 1952. Cette chasse intensive pour la peau, l’ivoire des défenses, la chair et la graisse du morse l’a décimée, et dans aucun endroit du Svalbard la population n’a retrouvé sa taille originelle.
Nous longeons l’île avant de nous arrêter dans une petite anse. Nous descendons du zodiac et marchons à la rencontre d’un petit groupe de morses allongés sur la plage. Ceux-ci sont totalement paisibles et aucun d’entre eux ne semble gêné par notre présence.
Nous avons encore de la route pour rejoindre Kapp Bruun et nous appareillons vers 11h. La météo est toujours splendide et nous profitons du paysage ainsi que d’une conférence sur les morses pendant que l’Explorer fait route.
Nous sortons les zodiacs à notre arrivée et partons explorer ce cap ainsi que les petites îles environnantes. Le lieu est absolument incroyable. Nous longeons des falaises gigantesques où nichent des mouettes tridactyles. C’est un endroit exceptionnel, et nous sommes émerveillés par la diversité des paysages. Nous naviguons entre les îlots, profitons d’une magnifique vue sur le glacier de Schweigaardbreen, puis nous posons les zodiacs à l’intérieur d’une petite anse.
Marie et Hélène ont prévu un goûter/apéritif très apprécié après ces plusieurs heures de navigation en zodiacs. L’ambiance est très détendue et la vue est magnifique. Nous avons le glacier derrière nous, et de l’autre côté, nous apercevons notre bateau au loin entre 2 falaises.
Cette sortie restera dans l’esprit de tous. Nous rentrons pour un dîner tardif, puis mettons le cap sur la petite île de Foynoya où nous passerons la nuit. Cette île porte le nom de l’inventeur du harpon à tête explosive qui a révolutionné la pêche à la baleine. C’est également près de ces îles qu’en 1928, les rescapés de l’expédition de Nobile furent secourus.
Ce matin, c’est une île fantastique qui nous accueille à l’horizon comme sortie d’un rêve : c’est l’île Charles XVII. Elle tire son nom d’un vieux roi suédois du XVIIe siècle, mais l’histoire l’aurait probablement totalement oubliée si elle n’avait pas servi en 1928 de refuge aux célèbres rescapés du vol en dirigeable d’Umberto Nobile et de son équipage.
L’île principale et remarquable culmine à 105 mètres et possède une petite falaise où nichent des mouettes tridactyles, mais c’est également un refuge apprécié des guillemots qui y nichent également, des eiders et des Labbes… Mais surtout des ours, qui attendent le retour de la banquise hivernale… Nous en surprendrons un au détour d’une conversation du zodiac Marie, surplombant majestueusement l’océan du haut d’un rocher, face nord. Tel une statue, il se redressera légèrement à notre passage pour nous humer et se recouchera toujours avec cette magnifique prestance. La lumière rasante du matin fait briller sa fourrure blanche, qui contraste avec la dolérite noire de la falaise. Le spectacle est sublime.
Seul un énorme filet de pêche viendra gâcher ce tableau, mais Marie, aidée par plusieurs personnes déterminées, ramènera à bord cet énorme filet… Avant de lever l’ancre pour repartir vers l’île du Nord-Est, dans le Duvefjord, à 2 heures de navigation. Nous débarquerons donc après le déjeuner en zodiac dans la lagune de Relikbukta. Quelques phoques marbrés, curieux, viendront à notre rencontre, certains tenteront de les capturer en photo.
Puis vient le temps de la marche ; Marie propose de monter en direction du Kvingtinder afin de profiter de la vue de l’autre côté et d’apercevoir peut-être un petit lac… L’ascension est très minérale : des milliers d’ardoises et des galets jonchent ces anciens fonds sous-marins en terrasses, remontés à la surface pendant le Dévonien, puis érodés par le temps et la glace. Cependant, comme d’habitude dans ce désert arctique digne d’un décor lunaire de science-fiction, la végétation subsiste : des petits saules rampants ont déjà revêtu leurs couleurs jaunes automnales qui attirent notre regard. Un couple de Labbes cris, et semble surpris de notre visite ; il faut dire que peu de visiteurs passent par ici. La marche est longue ; seul un petit groupe atteindra l’éboulis rose de Gneiss pour apercevoir le lac. La vue est splendide : des lumières du soir illuminent la pointe des sommets orangés, et des nuages viennent habiller le ciel. Mais surtout, histoire de pimenter l’existence, un gros ours endormi est repéré par Marie : 400 mètres plus bas, bien couché au milieu de l’autre vallée. Voilà de quoi récompenser les marcheurs de cette expédition, qui auront battu le record de marche de la semaine : au moins 12 km. On retrouvera avec joie le reste de l’équipe à bord pour enfin partager un dîner bien mérité…
Ce matin, nous partons en excursion dans le Rijpforden. Le bateau est au mouillage dans la baie de Bengtssenbukta et nous prenons les zodiacs en direction du front de glace de Rijpbreen. Comme à l’accoutumée sur cette croisière, nous bénéficions d’un temps magnifique.
Nous nous approchons du glacier à travers le brash. Ce front de glace, comme beaucoup au Spitzberg à beaucoup reculé ces dernières années. Nous pouvons voir cette différence sur la carte de l’Institut polaire norvégien. Les données prises en 1993 puis en 2005 nous montre un recul du glacier d’un 1/2km entre ces 2 dates.
Nous continuons notre progression le long d’une falaise à oiseaux. Plusieurs centaines de couples de mouettes tridactyles y nichent. Les colonies de ces Laridés sont toujours très bruyantes. Les anglais les appellent Kittiwake car ils trouvent que leurs cris ressemblent à la prononciation de ce mot. Les goélands bourgmestres ne sont jamais très loin. L’un d’eux mange une jeune mouette tridactyle en bas de la falaise.
Nous repérons quasiment en même temps, deux rennes sur une pente plus verdoyante sur terre et un phoque annelé dans l’eau. Les bois des rennes sont rouges vif car ils viennent tout juste de perdre le velours qui les recouvraient. Ils reflètent dans la lumière du matin.
Les envies des passagers sont différentes et nous scindons donc le groupe en deux.
Certains descendent à terre pour tenter d’approcher les rennes et de prendre des photos. Les autres restent à bord du zodiac pour essayer de revoir le phoque qui est très furtif. Sa curiosité le pousse finalement à s’avancer assez proche de nous une fois que le moteur du zodiac est éteint. Il fait le bouchon en sortant la tête de l’eau à plusieurs reprises. Nous voyons à ce moment distinctement les anneaux de sa robe auxquels il doit son nom.
L’autre groupe réussit également à voir de plus près les rennes.
Nous remontons sur l’Explorer en toute fin de matinée pour quelques heures de navigation jusqu’à notre site de l’après-midi. Nos guides ont prévu de nous amener sur un lieu historique du nom sur Chermsideoya.
Le moment venu, nous débarquons sur une petite pointe de roche. Plus loin nous apercevons au sol des géoglyphes. Ce sont des noms et des dates écrites à l’aide de grosses pierres posées les unes à côté des autres sur le sol. La trace la plus ancienne sur le site est une croix de trappeurs Pomors. Ce peuple russe de la région d’Arkhangelsk s’était fait une spécialité du piégeage des animaux à fourrure (ours, renards) et à ivoire (morses). A partir des années 1700 (peut-être même avant 1600…), pendant tout le 18ème siècle et la première moitié du 19ème, les trappeurs Pomors faisaient des séjours épisodiques sur les côtes et dans certains fjords de l’archipel. Ils collectaient les fourrures et l’ivoire pour les grands monastères orthodoxes de Russie.
Nous rentrons à 20h pour un barbecue sur le pont sous les belles lumières du soir.
La nuit du 25 août ne fut pas de tout repos pour tout le monde ; en effet, ce matin, des rafales de 30 nœuds s’engouffrent dans le Wijdjord, qui fait effet venturi avec ses 100 km de long, ce qui entraîne une houle de plus d’un mètre et un roulis inconfortable que notre oreille interne peine à compenser.
Voici enfin une météo digne du Svalbard fin août ! Nous sommes sortis de notre « lac sous ciel bleu ». Évidemment, ceci n’était pas prévu par nos bulletins météo. Nous devons nous adapter à ce changement, car la côte du Wijdefjord n’est pas abritée du vent, ici c’est mère Nature qui décide. Les verres et bols du petit déjeuner vacillent, quelques personnes repartent se coucher en attendant des heures meilleures. C’est effectivement la meilleure chose à faire contre le mal de mer.
Marie change donc les plans initiaux, en accord avec le capitaine, et met le cap sur le prochain fjord : le Woodfjord. Hélène profitera de ces heures supplémentaires de navigation pour donner sa conférence sur les baleiniers. Trois heures plus tard, nous atteignons un lieu très fréquenté par les croisiéristes à la saison estivale : Texas Bar. Mais fin août, et grâce à ce vent, seul le Norsdenstern nous tiendra élégamment compagnie. ‘Texas Bar » est le nom donné à une charmante petite cabane de trappeur contemporaine, construite par un célèbre trappeur-architecte norvégien : Hilmar Nøis en 1927 avec l’aide de son oncle.
Hilmar est un ingénieux constructeur de plusieurs cabanes dans ce fjord, en excellent état. Mais il est mort en emportant le secret de l’origine de ce nom atypique pour une « hytter » du Svalbard.
En tout cas, les bateaux de passage se sont chargés d’entretenir la réputation de ce bar septentrional. On trouve donc en compagnie d’un livre d’or et d’un bon stock de bois un large choix de bouteilles. Mais 16h, c’est un peu tôt pour l’apéritif, on se contentera d’un petit goûter sur place, tandis que Marie nous présentera ses différentes fourrures, griffes et fanons… ambiance trappeur !
Les divers points culminants autour de la cabane nous permettront d’admirer ce superbe fjord ainsi que le glacier de Monaco. L’Explorer, avant de quitter ce fjord, fera d’ailleurs un tour d’honneur pour le plus grand plaisir des photographes ! Au retour à bord, nous irons visiter les machines en compagnie d’André, notre chef mécanicien lituanien, qui les connaît comme sa poche, puisqu’il a participé à la rénovation et transformation complète de notre bateau en 2020. Puis Marie fera en parallèle un petit récapitulatif sur les rennes, et ce sera déjà l’heure du souper. Encore une journée bien remplie, riche en expériences arctiques.
L’Explorer a navigué toute la nuit et mouille ce matin dans le Kongsfjorden devant les falaises à oiseaux d’Ossian Sarsfjellet.
Depuis le bateau, notre guide Hélène repère un renard polaire sous la colonie de mouettes tridactyles. Après qu’un des membres de l’équipage nous ait déposés à terre, nous nous approchons de la colonie pour tenter de retrouver le renard observé avant de débarquer. Notre guide le repère à nouveau, et nous sommes tous très heureux de profiter de cette belle observation et de prendre ce magnifique animal en photos.
Par la suite, nous montons jusqu’au sommet qui surplombe la colonie. Celui-ci nous offre un magnifique point de vue sur toute la baie du roi. Nous apercevons également, au loin, la base de Ny-Alesund. C’est une base qui accueille de nombreux scientifiques de 15 nationalités différentes. Ils peuvent être jusqu’à 180 en été pour seulement 35 en hiver et travaillent sur des sujets très divers tels que l’océanographie, la géologie, la météorologie, la biologie… Après avoir profité de cette vue imprenable, nous redescendons tranquillement afin de retourner sur l’Explorer pour le déjeuner.
C’est la première fois que nous sommes si proches de notre site de l’après-midi. Nos guides ont prévu une sortie zodiac devant le Kronebreen. Ce midi, nous n’aurons pas le temps de faire la sieste, nous remontons dans les zodiacs juste après le repas pour nous rapprocher de ce grand front de glace de 42 km de long et de 690 km2 de superficie.
Nous prenons vraiment le temps de longer le front de glace de la partie nord du Kronebreen, le Kongsbreen. Il est bleu translucide par endroits, ce qui nous renseigne sur le fait qu’il a dû vêler récemment. La partie sud, le Kongsvegen, a l’air encore plus active. Devant ce front de glace, il y a d’énormes icebergs et beaucoup de brash. Le glacier craque, les sons résonnent dans toute la baie du roi. Nous coupons le moteur des zodiacs. C’est très agréable d’écouter le bruit du brash qui crépite et le silence de l’Arctique. Nous verrons un beau vêlage ainsi que plusieurs morceaux de glace tomber de très beaux icebergs.
À 16h30, le bateau repart pour que nous puissions être en baie des Anglais (Engelskbukta) pour le dîner. Pendant la traversée, nous aurons un récapitulatif sur le renard polaire. Ensuite, nous avons pu acheter, pour ceux qui le souhaitaient, des souvenirs à bord de la petite boutique de l’Explorer.
Nous prenons parallèlement un temps pour regrouper nos photos afin de les partager autour d’un verre en nous remémorant tous les bons moments de cette croisière.
À 19h, le commandant quittera la passerelle pour venir trinquer avec nous au salon. C’est l’occasion pour nous tous de le remercier pour cette traversée.
Pour la deuxième fois sur cette croisière, nous fêterons à la fin du repas un anniversaire, celui de Céline.
Nous ressentons que le séjour touche à sa fin et nous sommes partagés entre la joie de retrouver nos familles et la tristesse de quitter ces paysages exceptionnels et cet incroyable voyage.
Cette nuit, nous mettons le cap sur Longyearbyen !
Pour terminer en beauté ce séjour réussi ; rien ne vaut une ultime sortie nature au pied de la magnifique et emblématique falaise d’Alkhornet, qui domine l’embouchure du nord de l’Isfjord. Cette falaise encore peuplée de tridactyles, adultes, et de leurs jeunes prêts à décoller enrichisse depuis longtemps le sol de cette pointe, permettant ainsi à une toundra verdoyante de se développer. Le contraste avec les paysages épurés et minéral de l’île du Nord-Est est impressionnant, car nous n’avons pas revu autant de vert depuis au moins 10j !! Cela nous donne l’effet de découvrir une jungle luxuriante…
Avant de débarquer ; nos deux guides intrépides prennent bien le temps de faire en zodiac le tour de la pointe pour vérifier que certains gros mammifères marins poilus et blancs ne se promènent pas dans les parages. Cela nous permet de faire une belle observation de renard polaire gambadant le long de la côte…il semble bien pressé ce petit canidé, mais il nous jettera de temps en temps des regards, nous permettant d’immortaliser en photographie sa pause.
Ensuite nous débarquons proche de la jolie, moderne, mais fermée cabane en bois des Sysselmanen (agents du gouverneur norvégien). La marche débute par une succession de petites collines au-dessus des falaises en bord de mer. Tout le monde est aux aguets, et espère revoir un renard. Car en juin il y avait plusieurs portées de renardeaux. Effectivement, nous aurons encore la chance d’observer deux autres renards de passages…le sol est jonché de restes de cadavres d’oiseaux, et de crottes de rennes, cet endroit est définitivement une oasis d’abondance pour de nombreuses espèces….Après une petite montée, on surplombe la grande prairie parcourue de ruisseaux. Au loin un voilier et ses passagers passent. Des rennes broutent un peu partout, leur nombre exceptionnel témoigne encore une fois de la richesse de cet écosystème. On remarque qu’il y a des femelles et des petits de l’année. Habitué des croisiéristes visiteurs ces cervidés, se laissent approcher beaucoup plus facilement que leur collègue précédemment rencontré! C’est vraiment un petit paradis. Un couple de Labbes se repose au sol et se laisse lui aussi facilement photographier.
Tout le monde semble se laisser aller à la contemplation de cet environnement idyllique sous les cris incessants des oiseaux…On pourrait rester des heures, mais l’appel du repas et de Longyearbyen nous fait remonter à bord vers 13h. L’après-midi, pendant la navigation, Marie nous fournit dans un premier temps, toutes les explications pratiques et logistiques concernant le retour en France. Puis elle nous décrit avec passion les atouts et attraits de cette ville qu’elle connait par coeur, et nous invite à découvrir avec elle cette fin d’après-midi certaines bonnes adresses, moins connues de l’office du tourisme, directement sur place : magasin de vêtement de sport fétiche, café avec des huskies, maison pour les ornithologues.
Un zodiac sera donc une dernière fois mis à l’eau pendant que l’Explorer fera le plein de fuel. Pour célébrer encore une fois ce dernier jour, rien de tel que de se retrouver autour d’un verre dans un bar à la décoration typique de trappeurs : Le Kroa. Nous trinquons donc presque tous à ce voyage vers 19h avant de rejoindre le bateau à quai pour un bon diner. Ce sera l’occasion de célébrer un troisième anniversaire en avance….
Ce matin après avoir libérer les cabines, tous les passagers iront faire leurs dernières emplettes de 9h à 12H30 avant d’embarquer en compagnie d’Hélène dans la navette qui les emmènera d’abord à Tromsø puis Oslo, des souvenirs plein la tête, jusqu’à la prochaine croisière….
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Merci pour ce récit et ces belles images. J’espère que le reste du voyage sera tout autant intéressant. Bises à papa et maman !
Super voyage, j’espère que vous en avez bien profité, à très bientôt pour un débrief …… Bises, Brigitte
Lettre au patron,
Nous avons mon épouse et moi-même passé un agréable séjour sur l’Exploreur. L’équipage a constamment répondu favorablement à nos demandes et la convivialité a augmenté le plaisir que nous avons eu à découvrir ces paysages captivants et cette faune sauvage mais si tranquille en apparence.
Cette croisière fut une belle expérience humaine au milieu d’une terre désertique où nous ne sommes que de modestes étrangers contemplateurs.
Je tenais à remercier tout particulièrement nos deux guides Marie et Hélène. En dehors de leur gentillesse et de leur bonne humeur elles ont fait montre d’une disponibilité sans faille tout au long du séjour.
Leurs connaissances du milieu mais aussi de la faune et de la flore ont enrichi notre voyage de mille anecdotes.
Leur compétence à assurer notre sécurité dans un milieu hostile nous a permis de faire nos approches sans crainte.
Elles ont largement contribué à rendre notre séjour merveilleux.
Merci donc à ses deux valeureuses guides à qui nous souhaitons encore de nombreux séjours dans le Svalbard.
Merci Marie et Hélène de nous avoir permis de vivre nos rêves
Amitiés
L’accès à mon rêve d’enfant a dépassé l’entendement de la réalité. J’ai bien compris que j’étais en train d’écrire une nouvelle vie: l’humilité et la gratitude résumant cette nouvelle histoire, celle d’un amour inconditionnel, conforté par ce premier périple avec grands espaces, pour les contrées polaires. Rien ne s’explique, tout se ressent
Côtoyer « l’invisible », La Liberté à l’état pur, la sensation d’être dans un autre monde dans une telle légèreté comme nul part ailleurs. Vibrer dans le silence de l’instant présent.
Il existe un monde
Un monde infini, rempli d’amour, de plénitude, de nuances et de sérénité .
Un monde qui, lorsqu’on l’écoute nous murmurer, nous révèle des trésors. Un monde qui lorsque nous le sentons,le touchons, le contemplons nous confie des secrets enfouis dans ces terres si mystiques et mystérieuses. Un monde avec tant de kilomètres y menant, vers tant d’infini, là où les contrastes ne cessent de croître et de s’unir. Là où tout ce qui y réside ne se dompte pas, nous ne sommes qu’apprivoisés, que de passage.
Qui lorsque l’on ouvre le coeur, nous rappelle que nous sommes un être authentique fait de vibration et d’amour.
Et que ce lien subtil et invisible nous protège et nous relie, tous ensemble, à vos côtés, avec cette terre d’exception et d’unicité.
Un monde où les émotions ne sont plus des rêves.
Un monde dans lequel nous marchons pas à pas avec humilité et gratitude
Un monde rêvé une vie durant, par des lectures et des reportages, qui me murmurait de le rejoindre depuis toujours. Un monde qui n’est pas fait que de matière, mais juste celui qui répond à notre propre résonance
Celui que l’on ne peut que ressentir et regarder avec le coeur.
Et si ce monde là existait depuis toujours en moi, il ne fesait que sommeiller pour mieux m’attendre ….
Celui qui lors de l’ouverture du Coeur et de l’esprit, nous rapproche de l’essentiel, celui qui nous rappelle ce qu’est donner et recevoir, ce qu’est être vrai, ce qu’est être humaniste, des ambassadeurs de la protection de la nature: ce monde qui nous rappelle ce qu’est le verbe aimer…
Où l’on retrouve le courage de penser, de créer et de croire: ce courage d’être. D’être qui l’on est vraiment
Oui ce premier périple a été le premier jour du reste de ma vie…
Merci à chacun de nous: ce qui nous a unit telle une grande famille, un périple rythmé par les valeurs du partage, d’ouverture, d’exploration, de l’émotion. découvrir des territoires aux confins du monde, des terres encore peu explorées dont la pureté des paysages reflète encore plus cette notion d’inconnu, de mystères et de mysticité: cela a été mené par 2 si belles personnes, nos 2 petits anges de l’arctique, la force et l’esprit, l’excellence à l’image de grands espaces. Marie et Helene: chacun de leur savoir était une captivation , chaque partage était de l’émotion, chaque révélation, exploration, interaction était une découverte comme inespérée. Oui elles sont des interprètes du bout du monde,
Donner est recevoir, recevoir est donner et ça je ne l’oublierai jamais. Que ces indescriptible de l’avoir vécu avec de si belles personnes et d’avoir eu en cadeau de l’amitié hors norme. C’est un moment unique, hors du temps, qui laisse des traces indélébiles dans l’existence de chacun.
Merci Helene, merci Marie
Du fond du cœur merci grands espaces
Merci à nous tous: nous continuerons de marcher main dans la main, avec vous tous…