Sophie Tuchscherer
Guide
7 juillet
17 juillet 2023
Sophie Tuchscherer
Guide
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Après une nuit à Paris où nous faisons la connaissance de Nathalie notre directrice de croisière et les uns des autres, nous voici dans l’avion, explorateurs dans l’âme, avec nos envies de nord et désirs de glace. L’arrivée sur l’archipel, après un vol sans encombre, nous offre nos premiers émois. Les fjords et pics encore enneigés du Sud de l’archipel se découpent, les uns après les autres, sous un ciel bleu azur. L’avion se pose sur la piste, notre aventure commence. Accueillis par nos guides, Sophie et Nathanaël, nous prenons, en bus, la direction de Longyearbyen, via la vallée de l’Advental. Nous y croisons des Bernaches nonnettes et des eiders, respectivement des espèces d’oies et canards arctiques, avant d’arpenter les quelques rues de cette capitale arctique et d’en visiter l’église, longtemps au centre de la vie sociale.
La ville s’est développée tout d’abord autour de l’exploitation de mines de charbon, et croit rapidement autour de l’université, pour accueillir aujourd’hui près de 2 800 habitants. Il est temps cependant d’embarquer sur l’Explorer, qui prend la mer après un exercice de sécurité. Nous voilà dans l’Isjford. Ed, notre chef, se fait un plaisir de nous présenter le menu. La soirée se prolonge au salon, ou Nathanaël, notre chef d’expédition, évoque non pas un programme, mais l’esprit de cette croisière. Notre croisière se construira jour après jour, au gré des observations, mais surtout en gardant à l’esprit le respect, la sécurité et le bien être de la faune arctique. Notre première nuit arctique s’annonce sous les meilleurs auspices.
Notre bateau a navigué toute la nuit et nous nous réveillons dans la Baie des anglais, l’Engelskbukta. Avant de commencer notre première sortie, nous apprenons à nous équiper, appréhender le zodiac, lire le terrain qui nous environne. Compétences que nous allons utiliser plus rapidement que prévu, car cette première journée allait se révéler exceptionnelle….
Les zodiacs évoluent doucement devant le glacier de Comfortlessbreen, immédiatement entourés d’oiseaux, guillemots, sternes arctiques et même un labbe parasite, mais aussi par des dizaines de phoques veaux-marins curieux dont des tout petits jouant à cache-cache avec nos objectifs.
S’en suit un court débarquement pour compléter la découverte du milieu géologique. Nous sommes encore accompagnés d’oiseaux et d’un petit renard furtif, dont la robe se confond avec la toundra.
Alors que nous sommes rentrés pour déjeuner, Nathalie notre directrice de croisière, repère le premier ours du voyage, un beau spécimen, un mâle probablement. Nous le suivons, d’abord depuis le bateau à la jumelle. Les premiers clics des appareils photos retentissent. Ils seront suivis de milliers d’autres. Le commandant nous invite à la passerelle pour une meilleure observation. Nos guides nous transmettent diverses informations sur le comportement de l’animal que nous observons marcher, courir parfois sur de courtes distances, grimper.
Le programme de l’après midi est modifié pour s’adapter et tirer profit de cette rencontre. Le temps que nous nous équipions pour une sortie dans le fjord, l’ours a chassé un phoque qu’il traine dans sa gueule en remontant vers la toundra. Nous sommes aux premières loges. Nathanaël décide de mettre les zodiacs à l’eau et nous poursuivons notre observation.
Un morse solitaire apparait et nous surprend en attaquant soudain un jeune phoque. Nous croyons celui ci perdu, mais il réapparaitra quelques instants plus tard. Le morse, lui, refait quelques apparitions puis disparait à son tour.
Sur la scène de prédation, 45 minutes plus tard, il ne reste plus que les os du phoque, avec des goélands bourgmestres qui dansent autour de la carcasse. Apparemment repu, l’ours s’accorde une séance de yoga, s’étirant longuement sur le tapis végétal de la toundra, puis de toilettage des pattes, encore rougies par le sang de sa proie. L’ours reprend sa marche solitaire sur la berge. Nous modulons la distance entre lui et nous pour le pas le gêner, ravis que lui-même prenne l’initiative d’un rapprochement de temps en temps.
L’ours continue son chemin, marquant parfois un arrêt. Il nous surprend soudain en fonçant dans l’eau à vive allure. Il en ressort quelques instants plus tard, une proie dans la gueule. Un oisillon de bernarche nonette qui n’aura vécu bien longtemps. Le reste de la famille s’éloigne rapidement pour mettre les autres oisillons à l’abri.
Quelques instants plus tard, l’ours se remet à nouveau à l’eau, plus furtivement cette fois. Des têtes émergent puis disparaissent de la surface de l’eau : de jeunes phoques entourent l’ours, qui est maintenant totalement immergé. Seule sa tête rase la surface.
Il glisse sous l’eau, discret comme un félin. Il scrute, il mesure, il analyse, il planifie et enfin bondit droit sur un jeune phoque, qu’il attrape sous nos yeux. Cette deuxième chasse nous saisit, cet ours vient pourtant de manger un phoque d’environ 30 kg! Notre guide nous explique que l’ours est hyperphage et opportuniste. Même repu, si une occasion se présente, il mangera bien au-delà de ses besoins, afin de constituer des réserves.
Le phoque est petit, et l’ours semble jouer avec lui, le secouant dans l’eau puis sur le sable, le roulant puis le dissimulant et enfin l’exposant tour à tour. Il le dépose sur la berge, puis rentre à nouveau dans l’eau pour reprendre sa chasse. Après quelques tentatives infructueuses il poursuit sa marche. Nous décidons de le laisser aller, et le regardons s’éloigner. La sortie a été longue, le dîner nous attend, il est temps de rentrer au bateau.
Le programme d’hier ayant été modifié à cause de l’observation de l’ours, nous avons navigué toute la nuit pour arriver à proximité de l’île d’Ytre Norskoya. De majestueux glaciers nous entourent, se découpant sur un paysage Alpin. Quelques blocs de glace de détachent même de ci de là, dérivant au gré du courant. Le petit déjeuner est soudain interrompu par la voix de Sophie, annonçant qu’elle avait aperçu un ours dans la paroi rocheuse de l’île ! La mer est forte, les conditions ne sont pas idéales pour aller à sa rencontre en zodiac. L’observation se fera donc à bord de l’explorer. Cet ours là aussi se restaure, du renne semble-t-il. Il nous accorde sa présence une bonne heure, puis disparaît.
Vers 10.30, une sortie en zodiac est prévue en direction d’Alicehamna, dans le Raudfjord. Une ballade nous permet d’aborder l’histoire du Svalbard, des baleiniers aux trappeurs jusqu’aux expéditions scientifiques s’y succédant depuis la fin du 19eme siècle. Nous visitons la cabane d’un trappeur Suédois, « Stockholm Sven ». Nathanaël nous en compte l’histoire. Plus loin se détache un amas pierreux : une tombe. Nous nous recueillons en pensant à tous ceux qui ne sont jamais revenus de ces contrées hostiles. Nous évoquons également les expéditions d’Albert 1er de Monaco, qui a nommé la baie en l’honneur de son épouse Alice.
Retour en zodiac, la lumière varie continuellement, éclairant le paysage d’une palette de couleurs aux mille nuances de nacre, d’argent, de bleu, de verts et parfois de turquoise absolument somptueuses. Le clapotis de l’eau accompagne cette image et caresse l’oreille d’un toucher musical. Tous les sens sont en éveil, le parfum des embruns n’est, agréablement, troublé que par les effluves des mets qui mijotent dans la cuisine d’Ed.
Après un excellent repas, une sortie en zodiac est organisée vers Hamiltonbukta. Une paroi rocheuse nous accueille, avec une colonie d’oiseaux : guillemots et mouettes tridactyles y nichent. Nathanaël et Sophie, sur leurs zodiacs respectifs, présentent les espèces en présence, et quelques autres, nous renseignent sur l’habitat, le régime alimentaire, le comportement et le mode de reproduction de ces oiseaux.
Nous naviguons ensuite vers un front de glace. Plusieurs langues glaciaires nous font face, précédées de sculptures de glaces flottantes et de brash, offrant un spectacle vivant aux multiples formes, couleurs et textures, en fonction des rayons de lumière qui s’y accrochent. L’enchantement opère. Nous sommes envahis à la fois par une grande sérénité, et la sensation d’être tout petits dans cet environnement impressionnant. Cette sortie se termine par une navigation au coeur d’une anse baignée d’eaux calmes et peu profondes. Nous évoluons entre des îlots ronds, polis et rabotés par les glaciers qui les recouvraient autrefois et sur lesquelles nichent des sternes arctiques. Nous avons tout le loisir d’observer leur vol élégant et les voir plonger autour de nous.
Moment également d’une belle sérénité, malgré le froid qui commence à nous mordre les joues et les extrémités. Encore une belle expérience, des émotions et des images extraordinaires, ancrées comme une empreinte dans nos mémoires. Enfin un retour vers 17.30 où nous attend un goûter confectionné par Ed, puis Sophie nous offre une présentation du Svalbard, à travers sa riche histoire.
La journée se termine par une rétrospective agrémentée de magnifiques photos sur notre rencontre d’hier avec l’ours blanc, et encore de riches informations. Après un point informatif sur la suite de notre itinéraire, nous levons l’ancre et cheminons vers l’Est.
Vers 23h, nous franchissons cette fameuse ligne symbolique, parallèle de l’équateur et marque boréale ultime : le 80° degré nord.
Nous nous réveillons avec l’évocation de la promesse faite hier : « demain nous verrons la banquise… ». Ce 11 juillet, promesse tenue pour notre plus grande satisfaction. De grosses plaques de glaces dérivantes entourent l’explorer, heurtant parfois la coque avec un bruit sourd. C’est un paysage si nouveau pour nous que nous restons le nez collé au hublot comme des enfants devant une vitrine de noël.
La matinée est consacrée à la navigation, et à la recherche de toute forme de vie animale dans la glace, dont les galettes se font de plus en plus larges et épaisses. Un phoque barbu nous attend un peu plus loin, couché paresseusement sur un gros floe. De l’autre côté de l’Explorer, l’horizon s’habille d’un dégradé d’or jaune et de lumière. Les plaques de glace, mêlant blanc et bleu translucide, poursuivent leur manège, tournant à la cadence du souffle de l’océan. Telles des danseurs, elles s’enlacent, s’entrechoquent, s’éloignent et se rapprochent.
Après le déjeuner, nous avons l’opportunité de visiter la salle des machines avec notre chef mécanicien, puis la passerelle où le commandant nous familiarise avec ses instruments de navigation. La visite se conclut par la remise d’un diplôme signé par le capitaine témoignant de notre passage du 80ème parallèle.
Vers 15.00, la lumière cotonneuse laisse percer les rayons solaires qui saupoudrent d’étoiles la surface hummocks. Un deuxième phoque barbu se laisse longuement observer. Nous reprenons notre route vers le Nord. Vers 18.00, on nous annonce que Nathanaël à repéré un ours au loin. Commence alors une longue veille ou nous nous relayons tous en passerelle pour ne pas perdre ce minuscule point des yeux sur l’immense étendue blanche. Nous repérons nous même plusieurs traces d’ours, des grandes et des petites. Nous finissons par nous approcher de celui ci. Il s’endormira au moment ou nous entamons notre dîner.
A 21.00, alors que nous allions repartir pour la nuit, un deuxième ours apparait sur une langue de banquise à quelques centaines de mètres de la proue du bateau. Nous avons la chance de l’observer avant de le voir s’enfoncer dans les formations glacées.
Le ciel est désormais totalement dégagé et le soleil éclaire le paysage d’une magnifique lumière ambrée.
Ce tableau achève une belle journée, bulle de lenteur au sein de cette expédition riche en découverte et en enseignement. Mais la nuit réserve peut être encore quelques surprises…
Ce matin, nous évoluons encore parmi la banquise. Première sortie de la journée, nous naviguons entre les plaques de glace qui sculptent la surface de l’eau d’un relief aux multiples contours, véritables œuvres d’art, sublimées par la lumière. Un dégradé de turquoise sous les plaques de banquise fait écho aux nuances bleu gitane qui habillent le ciel. Quelques filaments d’or sur la ligne d’horizon bordent cette aquarelle d’un liseré lumineux. Sophie et Nathanaël nous donnent des explications sur la formation de la banquise en automne et en hiver, lorsque le grand cycle de la nature fixe à nouveau le puzzle. Des guillemots en escadrille rasent le fil des flots en formations bien alignées.
Nos guides nous font la surprise d’un débarquement sur une plaque de banquise suffisamment solide pour accueillir le groupe. Nous posons le pied sur cet îlot immaculé et nous nous prenons durant quelques secondes pour des pionniers découvrant une terra incognita. Après une excitation presque infantile, nous profitons d’un moment de silence pour apprécier la grandeur de l’Arctique.
Ces instants éphémères sont d’une rare beauté.
Nathanaël nous apprendra que durant ces 15 minutes passées sur notre glaçon flottant, nous aurons dérivé de plus de 1000m, une façon de nous rappeler qu’en dépit de ce que notre corps peut percevoir, ici tout est vivant et en mouvement perpétuel. Nous embarquons à nouveau dans nos zodiacs, pour un retour sur l’Explorer. Un phoque annelé sort la tête quelques instants, puis disparait.
Après le déjeuner, Nathanaël nous emmène explorer une lagune, à laquelle nous accédons par une étroite passe. La sortie a un parfum d’aventure. Nous découvrons en effet ce lieu en même temps que nos guides. Quelques rennes broutent tranquillement une rare végétation composée de lichen, un phoque barbu nous jauge de sa plaque de banquise de fjord.
Le paysage est désertique, lunaire. Moraines et névés sur une terre ocre et grise qui entourent un lac. La vie est là cependant, partout. Quelques saxifrages, un couple de bécasseau violet au bord de l’eau, deux oisillons dans un nid de goéland bourgmestre, encore recouverts de leur duvet gris, se confondant avec les falaises gris métallique. Nous remontons une petite rivière nous menant vers un deuxième lac. Nous n’irons pas plus loin, le plan d’eau est encore recouvert de glace de fjord.
A peine rentrés à bord, l’Explorer reprend sa route dans le détroit d’Hinlopen. Pensant nous reposer un peu avant une sortie prévue ce soir, nos plans sont heureusement contrariés par la vision d’un nouveau plantigrade sur l’île de Norskoya. L’ours semble plongé dans un profond sommeil et ne réagit pas à notre présence. Nous n’insistons pas et le laissons derrière nous. Nous poursuivons notre route avant d’être, à nouveau, interpellés par des souffles des baleines, que nous suivons des yeux de longues minutes.
Une troisième sortie « nocturne » est organisée après le dîner le long de la falaise de dolérite d’Alkefjellet où niche la plus grande colonie de guillemots du Spitzberg. Devant nous se dresse une forteresse imprenable, découpée, presque déchiquetée par les éléments, qui protège la colonie des prédateurs.
Dans l’eau se meuvent une impressionnante quantité de petites méduses transparentes et micro-organismes, témoins de l’abondance de vie dans ces eaux froides et ressource de nourriture pour les nombreux oiseaux qui y résident le temps de la reproduction.. En effet des milliers d’alcidés animent la falaise de pointillés noirs et blancs allant et venant dans un ballet incessant. Les roches verticales, très graphiques, semblent avoir été dessinées au fusain et à la craie. Certains pans effilés semblent défier la loi de la gravité. Des guillemots s’entassent sur de petits décrochements, d’autres sur des terrasses, d’autres encore profitent de petites alcôves plus intimistes. Les œufs ont éclos depuis moins de 15 jours mais les poussins sont encore cachés sous le ventre des parents. Nous terminons cette sortie en saluant le glacier Odin dont un vêlage récent découvre sur son front de glace un ruban bleu.
Près de l’Explorer, quelques souffles de baleine au loin, juste pour nous signifier que nous n’aurons jamais fini d’être émerveillés par la beauté du Spitzberg.
Ce matin, une brume épaisse enveloppe le détroit d’Hinlopen, effaçant la limite entre ciel et mer. En attendant que celle-ci ne se lève pour pouvoir observer la colonie de morses qui peuple le sud de l’île, Sophie démarre un point sur toutes les espèces d’oiseaux observés jusqu’à présent. La voix grave du commandant retentit soudain dans la radio de nos guides. Il a repéré 3 ours en maraude, qui se perdent dans le brouillard. Nous mettons les zodiacs à l’eau pour tenter de les retrouver.
Le zodiac évolue sur une mer d’huile. De nombreuses formations d’oiseaux se détachent sur le ciel brumeux. Ce spectacle est absolument féérique. En coupant les moteurs, nous entendons même le bruissement de leurs ailes. Les contours des massifs alentours, à peine identifiables n’entament en rien la beauté du site qui prend une dimension onirique. A l’extrémité de l’île vers laquelle nous nous dirigeons, une colonie de morses se prélasse dans le brouillard. Quelques uns se baignent non loin de leurs congénères, d’autres viennent nous saluer dans un léger concert de clapotis, de souffles et de grognements.
Nous laissons les morses pour continuer à longer la côte. Sophie repère un ours sur la berge. Chacun attend fébrilement cette nouvelle rencontre avec le seigneur de la banquise. Cet ours magnifique, masse de muscles en manteau blanc, se déplace avec une souplesse et une agilité surprenante. L’ours semble représenter à lui seul tous les symboles de l’arctique : Mythique, sauvage, magnifique, imprévisible, puissant et libre.
Dernière halte de la matinée devant les morses, puis retour vers l’explorer.
A peine le temps de se mettre à table qu’un autre ours est repéré. Nous le suivons de loin sous un beau ciel bleu nous offrant une visibilité idéale. Surprise, d’autres ours apparaissent successivement, trois, puis quatre, puis cinq ! Sur l’île en face de nous, une femelle suitée de ses deux oursons se repaissent d’une carcasse. Un autre ours se dirige vers eux, vite évincé par un deuxième, bien plus imposant. Il disparait rapidement. Le grand mâle se dirige ensuite vers la famille et la carcasse. Après avoir éloigné ses petits, la femelle affronte le grand mâle. Quelques intimidations et coups de croc plus tard, le mâle prend possession de la carcasse. La famille s’éloigne, en sécurité. Le soleil inonde désormais le détroit d’Hinlopen et nous offre une douce chaleur.
Vers 15H30, Nathalie nous propose de profiter du jacuzzi et du sauna durant la navigation. Nous bullons et barbotons avec plaisir. Moment de bien être sous une lumière très agréable. S’en suit une conférence de Nathanaël sur les glaciers, ces géants fragiles, qui remet en perspective l’analyse des glaciologues avec ce que nous avons observé durant ce séjour en arctique.
La journée se termine par un barbecue surprise sur le pont du bateau, dans le silence, devant le front de glace de Brasvelbreen, moment fabuleux et surréaliste.
Aujourd’hui nous nous réveillons dans le Lomfjorden dans un Explorer pavoisé de bleu-blanc et rouge. Nous célébrons le 14 juillet à bord ! Après le petit déjeuner, un groupe de randonneurs part vers De Geerbukta avec Nathanaël et Sophie. Nous marchons le long d’une crête et avons, après avoir pris de la hauteur, une vue superbe sur le glacier qui illustre parfaitement toutes les explications de nos guides : les flancs du glacier sont marqués par le passage de millions de tonnes d’eau solide qui ont strié la roche sur leur passage et y ont laissé de véritables cicatrices.
Les couleurs sont d’une variété surprenante : l’hématite et les grès teintent de rouge et de violet des pans entiers de montagne. Nous observons des fleurs dont de nouvelles variétés telles le pissenlit arctique et de nombreuses céraistes et profitons de la belle vue en partie sur la mer et l’Explorer ancré en contrebas.
L’autre groupe se dirige en zodiac vers Faksevagen. La ballade autour du fjord, sous le soleil arctique est des plus agréables. Nous longeons une formation géologique creusée de grottes à sa base. Certaines semblent communiquer entre elles au moyen de galeries. Un peu plus loin sur la berge, l’épave d’une barque en bois blanchie par les eaux du fjord témoigne des conditions difficiles rencontrées par les navigateurs sur ces mers battues par les vents.
Au milieu du fjord navigue en peloton serré une nurserie d’oies à bec court, chaperonnée par un adulte. La synchronisation du mouvement de ces oiseaux est remarquable.
Nathalie nous explique qu’en cette période de l’année, les oisillons ne peuvent pas encore voler. Ils sont donc vulnérables à la prédation, notamment des ours et des renards. A la fin de la balade, nous verrons un autre groupe de même formation accoster sur la berge et escalader la montagne avec une rapidité surprenante. Le ratio longueur de pattes/ vitesse de déplacement est admirable. La petite troupe écume la montagne de sa longue chevauchée jusqu’à se confondre loin avec le décor. Au bout du fjord, nous distinguons une lagune gelée, séparée de la calotte par un cordon de sable. L’embarcation ne peut pas se rapprocher d’avantage, nous restons donc ainsi plusieurs minutes à admirer cette épreuve d’artiste. Le soleil fait briller le fjord de milliers d’étoiles tandis que les glaciers se mirent dans ses eaux. Le panorama a 360° est spectaculaire, tellement apaisant. Rien ne trouble le silence arctique, si ce n’est quelques cascades ou le battement des ailes des oiseaux marins.
Vers 15.30, sortie vers le Sorgfjord qui a connu au 17eme siècle une bataille navale entre des frégates Françaises et des baleiniers Hollandais. Sur l’île d’Eolus, un groupe fait une marche plus douce jusqu’à un petit lac. Là, des vestiges de plusieurs nids de plongeon catmarin peuvent être observés. Plus loin, un jeune renne prend l’initiative de venir à notre rencontre. Il dessine autour de nous des cercles de plus en plus concentriques.
Tout au long du chemin, nous rencontrons des plantes, des fleurs ainsi que quelques oiseaux illustrant les enseignements délivrés lors des différentes conférences sur la faune et la flore du Svalbard. Nous avons ensuite longé la plage jonchée de bois flotté, sous l’œil aiguisé des sternes arctiques. L’autre groupe a, durant notre promenade, escaladé un promontoire pour se recueillir sur des tumuli de pierres, abritant la dernière demeure de ces baleiniers aux conditions si rudes.
En soirée, une conférence sur les baleiniers qui ont marqué l’histoire du Svalbard nous a été présentée par Sophie, puis un débat autour de pratiques culturelles dans différentes parties du monde a été initié dans un grand respect des choix historiques et contemporains autour de l’industrie de l’exploitation animale. En fin de soirée, l’Explorer reprend sa navigation vers le Kongsfjord jusqu’à demain matin.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Un petit bonjour à Nathalie
Bonne semaine
Chers toutes et tous,
Ravie de partager votre croisière et ce fabuleux spectacle – l’histoire est une véritable magie .. j’imagine le vivre …
On vous embrasse tous très fort et en particulier mes parents …
Profitez bien de chacun de ces moments si précieux…
Nous vous imaginons remplis d’émotion, à la lecture de ce que vous vivez, et sommes tous les jours un peu plus impatients de recevoir le récit de vos aventures. Vous attendiez tant ce voyage alors gravez chaque minute bien précieusement, et nous nous réjouirons de partager ce périple à votre retour.
Bisous à vous 4, on vous aime 💗
Les 5 Sousa
Ce voyage a l’air super ! Profitez en bien. Ici il fait très chaud ! Bises à vous 2 . LU7 & F
Quelles visions incroyables tu vis! On est méga contents pour toi. Pour vous.
On t’embrasse bien fort, une toute belle suite de voyage. C’est bien parti en tout cas et salutations au morse au phoque à la sterne et à l’ours de notre part.
Nathalie et Philippe
Quel voyage !!! Profitez bien de la suite !
Becs de Seba et Vi
Merci à vous tous, pour les moments inoubliables que vous faites passer à ma fille Clara, à mon épouse Laura et à mon beau beau papa Philippe.
La nature a l’état pur !!!
Stéphane
Hello,
Quel bonheur de pouvoir partager avec toi tant d’émotions.
Nous nous réjouissons de très bientôt te serrer dans nos bras pour te remercier.
Bisous.
Quelle chance 🤩 quelle aventure!!! Profitez bien
Margaux
Incroyable ce voyage! Profitez bien! Des bisous de Tahiti Florence & Reto