Sophie Tuchscherer
Guide
31 août
11 septembre 2022
Sophie Tuchscherer
Guide
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Après notre atterrissage sans encombre à Longyearbyen, nous disposons d’un temps libre dans la plus grande ville du Svalbard avant d’embarquer sur l’Explorer, notre nouvelle maison pour les 10 prochains jours. Nous partons à peine l’exercice de sécurité terminé et naviguons dans l’Isfjord. Nos guides nous font une petite présentation des consignes de sécurité et de vie à bord suivi d’un verre de bienvenue…mais tout est vite interrompu… pour la bonne cause : des baleines et des dauphins sont observés simultanément autour du bateau!! Nous ne savons où donner des jumelles!!! Il y a des rorquals communs, petits rorquals et même dauphins à flanc blanc, une aubaine!!
Nous terminons nos verres entamés avant de passer à table pour le dîner. Notre chef nous a préparé un bon repas que nous mangeons avec plaisir. Au vu de la lumière encore bien présente sous les latitudes, nos guides ont choisi de nous faire une excursion “nocturne” avec une promenade dans la toundra sur le beau site de Alkefjellet. Cet endroit est une belle oasis de verdure : mousses, lichen, saules nains, bon nombre de champignons et quelques végétaux encore en fleur sont broutés par un petit groupe de rennes paisibles : de tout jeunes faons entourés de quelques adultes sont même allongés dans la toundra épaisse, peu sensibles à notre présence. Nous pouvons les approcher et observer de très près. Quelle belle rencontre!
Mouettes tridactyles, goélands et un couple de labbes parasites volent près de nous. Nous sommes surpris par l’abondance de la vie ici. Cerise sur le gâteau, un renard arctique apparait au loin et vaque à ses occupations, en l’occurence la chasse, devant nous. Il est impassible et flaire une piste; nous le regardons attentivement. Chacun observe l’autre mutuellement pour un grand moment d’émotion avant qu’il ne disparaisse derrière une colline…
Puis nous continuons jusqu’à un promontoire de marbre donnant sur la mer. Nous profitons des explications de nos guides sur la remarquable géologie du site. Un grain de plus en plus fort se rapproche à mesure que la lumière diminue : il nous faut rentrer et nous retournons aux zodiacs. Les eaux claires découvrent une belle forêt de kelp: ces algues laminaires qui sont un vrai refuge pour de nombreuses espèces; la marée basse fait émerger les rochers, traîtres pour la navigation. Mais nos zodiacs se faufilent sans encombre pour rentrer à bord. Nous sommes heureux de cette belle excursion malgré l’heure tardive et de retour à bord, après une boisson chaude, nous allons nous coucher et profiter d’une bonne nuit de sommeil sous ces nouvelles latitudes alors que le navire met cap au nord.
Ce matin nous entrons dans la baie du roi (Kongsfjord). Le bon sens nous oblige à nous mettre à l’abri le temps d’un gros coup de vent à l’ouest. Nous serons sages et attendrons qu’il s’amenuise, profitant de ce bel endroit pour nos sorties. Nous prenons notre petit déjeuner devant la falaise à oiseaux de Ossian Sars. Surprise : un beau renard arctique apparait sur les collines. Il est clairement en chasse et renifle la trace d’une proie future. Sitôt le petit déjeuner terminé, nous mettons les zodiacs à l’eau pour une sortie en deux temps: nous longeons d’abord la falaise sous la colonie d’oiseaux et sommes témoins d’une scène étonnante : trois renards furètent sur les rochers en bord de mer. Un adulte au pelage déjà blanc et deux jeunes d’un gris clair sont aux aguets : ils ont repéré un cadavre d’oiseau flottant près de la grève. Se mouillera, se mouillera pas?
Nous devinons leurs tergiversations si se mettre à l’eau ou non. La patience l’emporte : le courant avance la carcasse jusqu’à eux. Commence alors une scène digne d’un documentaire animalier, à quelques mètres de nous à peine : les renards se chamaillent et tiraillent leur proie : l’un obtient l’aile, l’autre la cuisse! Ils se poursuivent et nous entendons leurs jappements sonores! Quelle observation incroyable!
Nous restons longtemps devant eux avant de continuer notre sortie avec le 2e temps : marche dans les hauteurs au dessus des falaises à oiseaux. Nous mettons pied à terre dans un très bel endroit pour une rando dans les hauteurs. De nombreux animaux se laissent observer : une femelle renne et son petit sont allongés au pied de la colline alors que nous grimpons. Des bruants des neiges virevoltent et une oie passe dans les hauteurs en poussant son cri caractéristique. Nous avons même la chance de voir des lagopèdes! Un petit groupe de jeunes lagopèdes picore quelques graminées autour du renne, ils forment comme une ronde autour de lui…sont ils en compétition pour la nourriture ou partagent-ils à un même écosystème? Ces poules arctiques sont en pleine mue pour préparer leur plumage d’hiver. Elles se confondent encore beaucoup avec le paysage et nous admirons l’adaptation de ces espèces de l’arctique.
Un renard lové en boule sous un abri des rochers se réveille de sa sieste. Il s’étire, baille et marque le territoire d’un ou deux pipis avant de disparaître. Le temps d’une photo du bateau depuis les hauteurs, nous redescendons pour rejoindre l’Explorer où nous attend un bon repas.
L’après-midi nous naviguons devant le front glaciaire du Kronebreen. Là encore, dame nature nous gâte : comme par un accord tacite, nous assistons à de nombreux vêlages incroyables juste sous nos yeux : des pans entiers de glace s’écroulent dans un tintamarre de détonations! Quel beau hasard! Grâce à nos combinaisons, nous ne souffrons pas du froid et profitons pleinement du spectacle!
De retour à bord, bien au chaud, nous savourons un bon goûter. Nous profitons d’un petit temps libre avant la présentation de l’équipage. Nous découvrons nos charmants matelots, chefs mécaniciens, électriciens, second, steward et cuisinier sous la houlette de notre capitaine qui nous les présente en nous racontant de palpitantes histoires de l’Arctique. Après une visite du bateau et de ses installations, Il est temps de dîner. Nous dégustons notre menu suite à quoi nos guides nous présentent un point informatif sur les glaces, la météo et l’itinéraire prévu. De belles aventures nous attendent!
Nous avons pris la mer et naviguons vers l’est, direction le Groenland. En vue de cette longue traversée, nous avons un rythme modéré d’autant que la mer est agitée : certains restent allongés dans leurs cabines, d’autres, plus vaillants prennent l’air et font un tour de pont. Nous nécessitons un petit moment pour nous amariner, le temps que notre organisme s’adapte aux mouvements de la mer.
Sophie nous fait une petite présentation du Svalbard avec des photos, cartes et images puis nous passons à table. Nous sommes presque au complet et échangeons en mangeant notre repas. Après le café et un temps de repos, c’est au tour de Marie de nous faire une conférence: elle nous amène dans l’univers des dauphins et des baleines que nous avons pu observer en quittant Longyearbyen et nous fait même écouter des enregistrements des chants et sons de chaque espèce. Un beau monde inconnu nous est dévoilé. Après le goûter, Sophie nous fait un point informatif sur la météo, les glaces et l’itinéraire prévu. Nous prévoyons de toucher la banquise demain dans la matinée. Après le dîner, nous échangeons autour d’un thé avant d’aller nous coucher alors que se poursuit la navigation. Nous passerons le méridien de Greenwich (le point de longitude zéro) pendant notre sommeil.
Ce matin nous naviguons sous un ciel bas nimbé d’un brouillard épais. D’après nos calculs des cartes de glaces, la banquise n’est pas loin. En effet, après le petit déjeuner, alors que nous avançons sous un vent soutenu et froid, la voici qui se dessine à l’horizon. De grandes plaques blanches collées les unes aux autres flottent et s’entrechoquent sous la houle, et rendent difficile une progression plus rapprochée.
Nous longeons donc les floes de ce désert blanc, belle étendue mystique et inatteignable. Le capitaine passe en bordure de cette frontière éphémère avant de mettre cap au sud vers les eaux libres pour optimiser notre navigation : la glace bloque l’entrée des fjords voisins et il nous faut aller plus loin pour rejoindre les côtes. En route, Sophie nous présente une conférence sur les glaces: permafrost, glaciers, icebergs, banquise et autres mondes gelés n’ont plus de secrets pour nous et nous comprenons mieux ces univers dont chacun a son propre écosystème. Sophie nous fait un point météo et itinéraire sur les prévisions et les glaces…les nouvelles ne sont pas très bonnes et le vent, la mer et la houle ne sont pas prêts de se calmer; il nous faudra continuer à affronter les éléments plusieurs jours. Mais nous prenons la chose avec philosophie : ici, c’est la nature qui décide et il faut faire avec. Après le déjeuner, nous regagnons nos cabines ou faisons un brin de causette au salon avant de retrouver nos guides pour des conférences sur les autres animaux que nous avons pu observer à loisir plus tôt : le renne et le renard arctique. Nous posons plein de questions sur ces animaux et leur mode de vie. Quelle adaptation au monde polaire !
La mer est toujours secouée et nous en profitons pour voir un film sur les mondes polaires. Puis vient le moment de dîner et nous dégustons les bons plats du chef avant de regagner nos cabines pour une nuit de navigation.
Notre réveil est sous une mer aussi agitée que l’a été la nuit; nous avons peu dormi et les éléments sont plus indomptables que d’habitude. Le gris et le blanc des vagues sont notre décor ce matin. Malgré les creux impressionnants, Sophie nous fait une conférence sur la littérature polaire avec des recommandations d’ouvrages en tout genre dont nous prenons note et écoutons les extraits. Plus tard, nous déjeunons alors que les éléments se déchaînent; ralentissant la progression du navire et raccourcissant les projets de notre périple. Une décision s’impose: continuer et perdre du temps sans être garantis de pouvoir faire escale ou renoncer au Groenland et retourner vers des terres plus clémentes au Svalbard.
Le choix est pris rapidement et à l’unanimité, en accord avec tous ceux qu’une telle décision implique : nous rebroussons chemin et mettons cap sur le Spitzberg. Nous virons de bord en une courbe serrée alors que déjeunons et que le vent arrière nous redonne stabilité est vitesse. Après le café, Marie nous fait une conférence sur les oiseaux de mer avec leurs caractéristiques et particularités.
Nous poursuivons une navigation plus paisible avec de la lecture ou des jeux dont le Hnefatafl, ce jeu de société viking qui nous font cogiter et affronter dans la bonne entente générale. Puis nous attaquons le dîner avec des plats toujours aussi bons de notre chef Ed et c’est en finissant le tiramisu qu’une baleine surgit devant nos yeux ébahis à 20 mètres à peine du bateau ! Nous nous précipitons sur le pont pour voir le mastodonte respirer quelques bouffées d’air avant de disparaître à nouveau après cette observation grandiose.
À peine remis de nos émotions, une autre baleine est aperçue au loin et nous nous en rapprochons doucement, l’observant un peu avant qu’elle aussi ne poursuive sa route. Un peu plus tard, nous regardons Nanook of the north, ce film de 1922 considéré comme le premier documentaire de l’histoire. Nous sommes fascinés par ce témoignage anthropologique de la culture inuit. Nous nous coucherons tôt pour profiter d’une nuit de sommeil réparatrice sous une mer nettement plus apaisée.
Après plusieurs jours en mer, nous retrouvons les côtes avec un plaisir non dissimulé, quel bonheur de revoir les montagnes et de bientôt fouler le plancher des vaches ! C’est la baie de la Madeleine, ce haut lieu des baleiniers du 17e siècle qui est notre décor de cette matinée que nous apprécions pendant notre petit déjeuner avant notre première sortie. Les fronts glaciaires au loin forment l’arrière plan d’un joli tableau dont la plage, les rochers et les collines sont le premier plan. Quelques visiteurs curieux nous tiennent compagnie un moment : des phoques communs nagent autour du zodiac alors que nous naviguons à une distance respectable de leur petit groupe sur les rochers, couché en forme de banane.
Ce qui semble pour nous une posture inconfortable qui fait travailler les abdos est en fait leur position de repos! Nous les regardons un moment puis nos guides se faufilent entre les rochers pour accoster de l’autre côté du fjord, à la plage de Gravneset. Cet endroit insolite fut le théâtre d’une chasse à la baleine intensive au point de décimer certaines espèces. Les hommes aussi payèrent un lourd tribu : noyade, scorbut, froid tuèrent de nombreux marins venus commercer l’huile et les fanons des baleines. Nous contemplons avec recueillement les tombes de pauvres bougres qui tentèrent une vie meilleure dans les conditions atroces de ces époques impitoyables.
Puis nous marchons sur la grève et à flanc de colline vers le glacier de Gullibreen tout en ayant la vue sur l’Explorer, ancré dans la baie. Mousses, lichens et quelques rares fleurs encore écloses sont les végétaux de ce site alors que sternes, jeunes goélands et labbes parasites en sont les représentants ailés. Nous tombons sur un squelette d’ours : il est là depuis bien longtemps d’après son blanc immaculé, bien nettoyé par tous les charognards de l’Arctique. Nous rentrons ensuite à bord pour le déjeuner et mettons cap vers Smeerenburg. La sieste de certains est interrompue par un message de nos guides : une ourse et son petit sont repérés à flanc de colline ! Nous mettons les zodiacs à l’eau pour les observer de plus près. La houle rend la tâche difficile et notre présence ne leur est pas indifférente; ils remontent vers les hauteurs. Nous n’insistons pas et les laissons tranquilles après avoir pris quelques clichés.
Plus tard nous passons devant le site de Virgohamna et Sophie nous commente au micro l’histoire des tentatives de conquêtes du pôle parties d’ici et de leurs destins tragiques. Nous continuons dans le fjord où un groupe de morses se repose sur la plage. Une fois de plus, notre équipage bienveillant et d’humeur toujours joyeuse malgré le froid et les vagues met les zodiacs à l’eau pour les plus motivés. Et c’est une équipe exclusivement féminine qui prend place dans les embarcations sous une houle soutenue et des embruns cinglants pour aller voir la colonie de plus près.
De gros morses nagent jusqu’à nous et nous nous observons mutuellement entre deux vagues. Nous sommes conquises par ces gros patapoufs des mers et notre équipe de vaillantes remonte à bord mouillée mais exaltée. Un bon dîner s’impose et nous dégustons de bons plats avant de terminer la journée avec un petit documentaire sur la mer.
Notre matinée commence sous un gros brouillard, nous optons pour la partie dégagée du Lomfjord pour une navigation scénique devant les formations géologiques alors que Vicente, un passager se transforme en coach sportif et nous organise une petite séance de sport sur le pont sous l’oeil amusé de notre capitaine et de la cheffe d’expédition qui préfère le café à l’exercice et surveille le paysage, jumelles aux yeux. C’est devant le glacier de Odin (dieu de la sagesse et de la guerre) que nous commençons notre sortie en zodiac. Nous continuons le long de la sublime falaise de marbre et de dolérite de Alkefjellet.
Sophie en profite pour nous faire un point sur la géologie et nous explique la formation de ces roches et des forces titanesques à l’origine de ces paysages imposants. Des mouettes tridactyles et des goélands ainsi que leurs jeunes volent autour de nous et une jeune mouette insolente vient raser nos têtes et fait plusieurs allers-retours de sommation. Le guano des oiseaux qui nichent ici l’été forme un bon engrais qui colore encore en vert la végétation de la toundra. Soudain, nous apercevons un renard. Puis deux, trois et ils sont au final quatre à être observés de près. Alors que l’un est roulé en boule nonchalamment, les autres vaquent à leur occupation : ils chassent, marquent le territoire, flairent une proie ou une carcasse, grignotent un oiseau mort, enterrent les restes et louvoient entre les rochers : nous assistons à un vrai documentaire animalier. Quelle chance nous avons !
De retour à bord, nous déjeunons avec une vue panoramique exceptionnelle : le capitaine longe la calotte glaciaire de Walhallfonna. Ce dôme glacé totalement dégagé (sous un ciel bleu) reflète le blanc éclatant de cette capsule gigantesque et nous plonge dans une contemplation solennelle et un silence de circonstance. Nous distinguons les plis et crevasses de la surface de ce géant gelé.
Plus tard dans l’après midi, Sophie nous fait une conférence sur les baleiniers; un sujet de circonstance car nous visitons ensuite Eoluneset dans le Sorgfjord (le fjord de la peine), un autre lieu historique protégé qui fut le théâtre de chasses intensives. Là encore nous voyons le témoignage du passé : un cairn, une croix et des tombes sont les reliques de ces époques révolues dont l’ambiance reste malgré tout palpable.
Après une belle vue panoramique depuis les hauteurs, nous descendons vers une petite cabane en ruines : vent, gel, tempêtes, ours peut-être l’ont détruite partiellement. Nous jetons quand même un coup d’oeil à l’intérieur avant de continuer vers la plage et découvrons ci et là des ossements de cétacés et de rennes. Puis nous rentrons à bord où un délicieux goûter de notre chef Ed nous ragaillardit : un smoothie aux fruits est accompagné de délicieux et adorables cookies en forme d’ours blancs! Une jolie (et bonne) surprise. Nous restons ancrés dans la baie jusqu’au repas du soir et regardons le soir tomber : désormais, les couchers de soleil sont de retour et la nuit prend doucement possession des lieux. Nous clôturons cette belle journée avec une diffusion de photos d’Hubert, un passager avec les commentaires de ce dernier et de notre guide Marie. Puis nous nous couchons bienheureux de toutes les émotions que nous avons pu vivre aujourd’hui.
Nous entrons ce matin dans le Woodfjord sous un brouillard épais et le site de Mushamna est encore partiellement couvert quand nous commençons notre sortie du matin. Nos guides optent pour une première partie en zodiac et nous emmènent au pied d’une falaise à oiseaux sous laquelle maraude un renard polaire en quête de nourriture. Nous le suivons jusqu’à son arrivée à une lagune toute proche où il se fait attaquer par des sternes qui virevoltent en acrobaties aériennes serrées. Pleins d’oiseaux sont observés : labbe, bernaches cravants, bécasseaux violets, eiders à duvets et même (au loin, trahis par leurs cris) des plongeons imbrins.
Nous descendons à terre pour une promenade sur la langue de terre qui borde la lagune sur les galets érodés par les glaces et la mer. Nous nous faisons violence pour ne pas emporter les trésors de la plage : coquillages, vertèbres de baleine, algues entortillées, pierres polies et même des coraux sont nos trouvailles d’explorateurs de l’Arctique. Nous continuons dans les hauteurs pour une vue sur le glacier voisin, les collines de toundra et une cabane de trappeurs au loin avant de retourner au bateau. Un bon déjeuner a été préparé par notre chef; nous nous rassasions alors que l’Explorer poursuit sa route et entre dans le Lieftefjord, traçant sa route dans le grand blanc.
Le brouillard stagne aussi au fond du fjord où se cache le glacier de Monaco, terré derrière un mur de brume et de lumière floue et diffuse “à la sfumato” du plus bel effet. Qu’importe! Nos guides organisent une sortie en zodiac à laquelle participent les plus motivés : nous naviguons dans un brash épais avant de trouver des zones plus libres où flottent d’imposants icebergs aux formes incroyables et ahurissantes : nous lisons leur histoire dans la glace accidentée et imaginons mille formes alors que nous en faisons le tour pour les voir sous tous leurs coutures.
Les oiseaux nous accompagnent : des fulmars barbotent au pied des icebergs et nous croisons la route de quelques labbes. Sophie repère même au loin un phoque barbu dont nous tentons une approche mais le brash est bien trop épais pour y entrer (et sortir!) et nous n’y risquons pas. Le gros pinnipède reste bien caché, inaccessible à l’abri des blocs gelés. Le traître brouillard se dégage peu à peu et offre à nos yeux le spectacle exceptionnel du front glaciaire dans cette luminosité fantasmagorique. Moteur éteint, nous contemplons en silence ce géant naturel. Alors que nous sommes sur le point de rentrer, un puis deux beaux vêlages nous surprennent, que certains d’entre nous ont quand même le temps de photographier. Nous immortalisons aussi cet instant dans nos mémoires avant de rentrer au bateau, contents de nos chaudes combinaisons pour cette longue sortie au pays des glaces. Arrivés à bord, nous sommes accueillis avec un goûter de rêve : vin chaud et muffins moelleux régalent nos palais! Nos guides nous organisent ensuite une conférence sur l’ours blanc avec les photos exclusives de Marie. Nous connaissons mieux maintenant ce seigneur du grand nord. Puis une surprise nous attend : le capitaine en personne nous remet un diplôme de passage du 80º degré de latitude nord accompagné d’une bonne poignée de main ferme de bon vieux loup de mer. Nous sommes ravis de ce beau souvenir. Vient l’heure du dîner et avec lui de nouveaux plats inédits. Après celui-ci, l’ambiance est à la gaité et le divertissement : tours de cartes et de magie ponctuent la soirée avant la diffusion d’un film documentaire. Voilà encore une journée bien remplie !
Nous arrivons ce matin dans le fjord du 14 juillet, ce bras de mer s’étendant devant le glacier du même nom, baptisé par Albert Ier de Monaco lors de ses voyages océanographiques et polaires dans le grand nord. Ce glacier de taille modeste présente l’avantage d’une longue plage en bord de mer où nous en profitons pour faire une belle balade sur le sable. Nous allons jusqu’aux pans de colline bordés de toundra où paissent
des rennes dont le pelage s’éclaircit en vue de l’hiver et où un renard est observé au loin, furetant et reniflant de potentielles provisions. Nous les regardons aux jumelles avant de revenir sur la grève, cheminant entre les blocs de glace échoués.
Certains rentrent au bateau, d’autres poursuivent la sortie en rando plus sportive sur les pierriers. Le relief accidenté et les dénivelés élevés en plus d’un mollisol traître nous font choisir une option plus sage et nous approcher par le bas de la moraine jusqu’à la partie “morte” du glacier
où nous pouvons même toucher la glace, une sensation vertigineuse!
De retour à bord, nous déjeunons alors que nous mettons cap sur le Krossfjord jusqu’au glacier de Lilliehöök. Malgré la météo maussade, les zodiacs sont mis à l’eau pour une sortie. Le brash est très épais et la progression difficile, nos guides jonglent entre les icebergs, bourguignons et soupe de glace que les premiers froids ne tarderont pas à figer pour des mois.
Quelques vêlages se font voir et entendre alors que nous sommes en route vers le bateau : nous sous réjouissons d’être au chaud et plusieurs d’entre nous vont au sauna et au jacuzzi pour un instant de détente bien au chaud avec la belle vue sur le glacier en fer à cheval. Une visite de la salle des machines est organisée avec Edwin, le chef
mécanicien. Nous satisfaisons notre curiosité après toutes nos questions et sommes ravis de visiter cette partie mystérieuse et pourtant essentielle du bateau. Le soir, nous dînons alors que l’ambiance est toujours au beau fixe : le bourguignon n’est pas que dans l’eau : nous chantons un banc bourguignon pour notre chef, comblés par ses plats délicieux et les animations continuent avec un autre moment de cirque épique.
Le soir tombe et nous passerons la nuit à l’ancre devant ce site majestueux alors que le froid est arrivé et qu’une pluie fine se transforme en neige dans les hauteurs et saupoudre les sommets environnants d’un beau blanc immaculé pour le plus grand plaisir de nos yeux. Le Svalbard entre doucement dans l’hiver polaire.
Notre matinée commence dans le détroit de Forland. Pour le capitaine, la navigation est placée sous le signe de la concentration et la finesse : nous passons à marée basse et la houle large et puissante donne une marge de manoeuvre resserrée sur les hauts-fonds : il faut calculer au mieux et doucement le passage le plus profond où se faufiler, ne laissant qu’1m 60 de fond sous notre tirant d’eau !! Mais notre capitaine chevronné excelle dans cette manoeuvre délicate à la hauteur de son expérience : il partira à la retraite à la fin de ce voyage et se fait plaisir une dernière fois. Puis Sophie nous présente une conférence sur la conquête du pôle nord. Les hommes qui tentèrent ces aventures incroyables le payèrent parfois de leur vie et leur histoire, parfois tragique, nous est contée.
Nous profitons du très beau temps pour faire une photo de groupe sous le soleil éclatant qui nous accompagne. Nous passons à la pointe de Poolepynten et observons de loin des morses sur la langue de terre malheureusement trop inaccessible par la houle qui en plus forcit. Nous
déjeunons avant de poursuivre une navigation scénique dans les fjords de Ymerbukta et le Borebukta. Puis Marie nous présente un superbe diaporama avec de nombreuses photos du voyage qui ravive les souvenirs de ces belles journées passées dans le grand nord. Elle nous commente longuement les animaux observés et sites visités et nous revivons tous ensemble les émotions de ces beaux instants.
Les montagnes maintenant baignées de lumière sont un décor époustouflant et c’est celui choisi pour le pot de départ, organisé devant le glacier de Borebreen en présence du capitaine. Nous avons même droit aux détonations sonores de vêlages du glacier! Un beau final avant de prendre la navigation de retour dans l’Isfjord et de dîner de saveurs philippines agrémentées de mots de vocabulaire dans une bonne ambiance et de revenir à Longyearbyen non sans littéralement fêter notre dernière soirée en musique et danses endiablées !
C’est dans la capitale de Longyearbyen que nous passons quelques heures d’une matinée froide mais ensoleillée : nous profitons de ces instants pour d’aucuns aller au musée de la conquête des pôles et d’autres prendre un bon café au chaud ou faire un peu de shopping. Certains passent devant la jolie petite église chaleureuse et découvrent la beauté des détails brodés de certains costumes nationaux norvégiens, portés pour la circonstance.
Nous nous retrouvons ensuite à la fin de ce temps libre car vient le temps du départ…nous devons bien nous résoudre à rentrer et quitter le grand nord. Nous sommes déposés à l’aéroport et quittons les lieux dans un vol sans encombre non sans un dernier regard aux sommets
enneigés du Svalbard…
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Coucou maman
J’espère que tout va bien ! Ça a l’air superbe
La rentrée d’Oscar s’est très bien passée il a été adorable, nous a à peine calculé et est allé s’occuper de ses copains s qui étaient un peu tristes
Cette année il a un maître qui a l’air très doux et gentil
Et nous ça va très bien aussi
Des bisous
Tout va bien ici
Bonne aventure à tous sans oublier l’équipage et ts ceux qui se mobilisent pour ce voyage
Bises
A la lecture du résumé des derniers jours j’espère que vous profitez quand même et que vous n’avez pas trop de désagrément lié au mal de mer.
Pensées parisiennes pour Patricia et Claude et tout l équipage !
Pour Claude et Patricia
Courage les filles!
Bon retour au calme, pensées pour vous tous à bord !
Coucou Mam et Patricia,
Tenez bon! Ces paysages uniques valent certainement un petit roulis.
On pense à vous et on vous embrasse.
C & E
Tout va bien, rapportez nous des belles photos
Bises
Pour Claude et Patricia
Coucou les filles,
J’aime me dire que vous étiez dans le groupe de vaillantes parties voir les morses ! Hâte de voir les photos !! La rentrée des choux s’est bien passée et Lise fait les devoir de CP de son frère… ! Je pense à vous tous les jours et j’ai hâte d’en savoir plus ! Vous nous ferez un diaporama à votre retour ! Grosses bises
Ps: j’espère que tu avais glissé des médocs anti nausée dans ta valise maman !!
Ma Pat,
Vos aventures nous font rêver. C’est juste magique. Bizzzzz 💞😘
Un tout grand merci à nos guides Sophie etMarie pour avoir partager avec nous ce magnifique voyage. Toujours à l’écoute et attentive à nos besoins.
Une petite remarque d’Hubert: Le 1ier jour nous n’allons pas à Alkefjellet mais à Alkhornet.
Bises à tous et toutes
Cette croisière s’est magnifiquement bien passée a tout point de vue : le bateau super confortable, l’équipage adorable et la découverte de ce monde glaciaire passionnant