Nicolas Vogel
Le monde des Glaces
8 août
18 août 2019
Croisière "Au Nord du Spitzberg"
Nicolas Vogel
Le monde des Glaces
Photos d’illustrations, prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Les photos de la croisière seront mises à disposition lorsque le voyage sera terminé. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Après un réveil bien matinal, notre avion quitte l’été parisien aux alentours de 8h. Sur le tarmac, l’excitation est palpable : notre charter prend la direction du pôle, cap au nord !
Nous volons pendant 4h30 au-dessus de l’Europe du Nord et la Scandinavie, pour enfin atterrir à Longyearbyen. Le survol de la côte sud-est de l’île du Spitzberg nous offre un beau point de vue sur 2 ou 3 baies englacées, ainsi que sur les sommets dépassant de la couche de nuages bas. Nous voici donc mis dans l’ambiance polaire de l’archipel avant même d’y avoir posé le pied. Après un atterrissage sans encombre à Longyearbyen, nous partons pour un tour de ville guidé et une excursion dans la vallée de l’Adventdal. Un moment de temps libre permet quelques achats avant l’embarquement sur notre bateau, le Polaris. S’ensuivent le traditionnel exercice d’abandon du navire et les instructions de bon fonctionnement de notre petit bateau. Notre capitaine, Arthur, insiste notamment sur l’usage du sanibroyeur…
Une séance d’introduction au voyage et de présentation des guides (Nico et Philippe) et de l’équipage est agrémentée d’un petit apéritif de bienvenue. Après cette longue journée démarrée aux aurores, personne ne se fait prier pour tomber dans les bras de Morphée après le dîner. Le soleil lui ne se couchera pas avant notre retour…
Réveil ce matin au 79°37’N – 10°49’E La température extérieure est de 5,4° et la température de la mer est de 8,7 (chaud !)…
Nous ouvrons les yeux devant un splendide paysage de montagnes coiffées de bandes de brumes, c’est splendide ! Après une première nuit de navigation, nos passagers se lèvent tôt en attendant le petit déjeuner. Dernières consignes de sécurités Ours et zodiac avant de commencer véritablement l’exploration. Nous avions prévu une sortie dans la baie de La Madeleine, mais un navire occupe déjà les lieux nous contraignant à changer nos plans. Notre petit navire nous permettant une grande flexibilité, nous pouvons rapidement construire un plan B, et nous décidons de continuer vers le nord pour le fjord de Smeerenburg. Sur place, mise à l’eau des zodiacs pour une première sortie. Une aubaine, le temps se lève et le soleil nous accompagnera toute la journée.
C’est pour tous le premier contact avec les glaces avec le majestueux glacier de Smeerenburg. Rapidement, nous ferons la rencontre de vaux marins posés sur des rochers au ras de l’eau, deux petits curieux viendront près de nos zodiacs quelques instants, puis le tour viendra pour quelques oiseaux, Guillemots à miroir, Eiders, Mouettes tridactyles, Sternes arctiques. Notre croisière zodiac est une merveille, pas de vent et grand soleil. À la surprise de tous après deux heures sur l’eau, il faudra déjà rentrer pour déjeuner…
Pas de sieste aujourd’hui pour nos passagers, à peine fini de déjeuner nous nous dirigeons un peu plus loin, sur l’Île d’Amsterdamoya où quelques morses sont sur la plage, ils ont l’air de nous attendre ! Ce sera notre premier débarquement à terre. Nous ferons une approche dans les règles pour ne pas les déranger et les observer dans leur plénitude. Ils sont en bout de plage et nous les contournerons par une lagune pour les observer sous un autre angle… Sur le retour, le Polaris fera un stop devant Virgohamna, site historique des baleiniers, mais aussi le lieu de départ de l’expédition d’André qui tentera de rejoindre le Pôle Nord. Nous décidons de revenir vers la baie de la Madeleine pour y passer la soirée.
Sur place, nous verrons notre premier ours dissimulé sur un petit Névé. Il dort et le bateau posera l’ancre en attendant qu’il bouge. Mais rien à faire, ni le temps du repas, ni une veille ne le décideront à faire changer d’avis. Petit à petit, chacun ira dormir en emportant les souvenirs d’une première très belle journée !
C’est aux alentours de 7h30 que le ronronnement du Polaris nous sort paisiblement de nos rêves. Ce matin, les montagnes du Spitzberg brillent sous un magnifique soleil.
Nous débarquons sous la montagne de Alkehornet, le « sommet aux alcidés ». Nous savons que c’est ici que l’ours observé la veille se trouvait… nous sommes bel et bien dans l’ambiance Svalbardienne : l’ours peut être partout. Une croix vient nous rappeler qu’il faut être vigilant. Deux jeunes skieurs ont malencontreusement croisé un ours ici en 1977. Ils ne sont jamais revenus à Longyearbyen…
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L’après-midi se passe du côté de Ytre Norskoya. Tout le monde débarque pour voir de près des tombes de baleiniers. Nous tombons sur celle de « John », un jeune homme empierré là, loin des siens, à reposer pour l’éternité. Le vent est puissant, les conditions sont dignes d’une fin d’été polaire. L’Histoire, avec un grand H, est palpable sur tous les visages. Un frisson parcourt notre peau…
Certains d’entre nous décident malgré le vent d’ouest de gravir le sommet de l’ile à plus de 150m d’altitude. En montant, nous nous arrêtons en compagnie d’une colonie de macareux moines : de superbes clichés sont réalisés. C’est de ce mirador que les pécheurs veillaient les cétacés. Une photo devant le cairn sommitale et il est l’heure de redescendre.
Heureux, nous dégustons l’habituel, mais néanmoins excellent dîner de Jérôme. Le Polaris se trouve un havre de paix pour la nuit, Holmiabukta. Dehors, des flocons de neige virevoltent…
Holmiabukta 79°81’N – 11°57E
Vent nul
T°Air 2,9°
Nous ouvrons les yeux dans la baie d’Holmiabukta, une brune couvre le sommet des montagnes et l’eau ressemble à un miroir. Si le soleil est absent ce matin, le paysage est magnifique ! Nous nous dirigeons après le petit déjeuner vers la baie d’Hamilton, une petite heure de navigation sur une mer d’huile !
Nous sommes prêts pour une sortie zodiac, le ciel est bas, ce qui envoute l’ambiance des glaciers parsemés d’îlots. Notre objectif est de trouver un renard… Durant notre exploration, nous déciderons d’un débarquement improvisé sur une plage de sable pour faire quelques pas. Les passagers arborent facilement leur sourire dans ce moment exceptionnel, même si les renards ne sont pas de la partie !
Retour à bord après deux heures de sortie et nous prenons la direction du détroit de Hinlopen avec un arrêt prévu dans le Raudfjord pour une balade à pied.
Durant le parcours, le capitaine débusquera un ours sur la rive vers la baie de Smithbreen. Les zodiacs sont rapidement mis à l’eau, mais celui-ci traverse la baie à la nage, ce qui nous oblige à rester sur le navire.
Nous le suivrons à la jumelle durant un bon moment avant de le voir ressortir sur un îlot plus loin. L’approche est incertaine jusqu’au moment ou il longera la rive ce qui apportera une grande émotion au groupe. C’est notre première et très belle observation qui nous mobilisera durant une heure. Nous finirons cette sortie zodiac improvisée en longeant le front de glace sous un soleil timide, mais une lumière incroyable ! De retour à bord un excellent chocolat chaud nous attend !
Notre plan de navigation a changé, c’est le plan B, avec cet événement inattendu et nous irons directement vers Hinlopen. Durant la navigation c’est l’occasion du débriefing photo des passagers, nombreux sont les participants qui, courageusement confierons leurs images à la critique !
Après le dîner, nous aurons le plaisir d’observer une baleine bleue durant une demi-heure avant d’aller nous coucher. Ce fut encore une très belle journée sous une véritable météo du Spitzberg, c’est-à-dire un ciel plutôt gris, un plafond bas et beaucoup de poésie !
Hinlopenstretet (79°27’N – 19°08’E)
Nous voici dans l’est, entre le Spitz et la Terre du Nord Est. Ce matin, le détroit de Hinlopen tient sa réputation de détroit venté. Son ancien nom… Une jolie houle accompagne notre réveil.
Notre route était en direction de la falaise d’Alkefjellet, où se trouve une grande colonie de guillemots de Brünnich. Après une tentative, le Polaris décide d’aller se mettre à l’abri dans le Lomfjord, au mouillage de Faksvagen. Le vent aura eu raison de nos envies d’exploration polaire ce matin.
Qu’à cela ne tienne, nous décidons d’aller explorer la toundra de l’est du Spitz. Les paysages sont ici beaucoup moins montagneux, faits de collines sédimentaires et de toundra rase. Le désert polaire s’ouvre sous nos yeux.
Pourtant, la vie nous apparait. Deux rennes sont là, paisibles, à brouter les petites plantes. Ils nous regardent… et continuent leur vie de solitaire.
Murchisonfjorden (80°03’N – 18°13’E)
Nous voguons l’après-midi vers Murchinson, juste au-dessus de 80°N. Le vent de nord souffle face à la proue du Polaris. Une jolie houle pousse certains d’entre nous à prolonger leur sieste. Vers 16h, nous doublons par tribord des iles désolées. C’est ici que quelques chasseurs pomors s’installèrent et érigèrent, au XVIIe siècle, des croix orthodoxes en bois.
La suite du programme se déroulera dans la baie. Nous débarquerons à l’ancienne station scientifique de Kinnvika. Les baraquements en bois ont été construits ici durant l’année géophysique internationale de 1957/58 par des scientifiques Finno-Suédois. Encore en bon état, ils ont été réutilisés en 2007/2008 pendant l’année polaire internationale. Une équipe a hiverné ici pour étudier la géophysique interne, la glaciologie des calottes de la terre du Nord-Est et l’adaptation de la faune du haut arctique face au changement climatique.
Le début cette journée commence dans la véritable tonalité du Spitzberg, c’est-à-dire grise ! Il a neigé cette nuit et les sommets des montagnes sont recouverts d’une couche blanche qui ressemblerait à du « sucre glace » !
Nous sommes dans les Îles Andoyane (Îles des canards) et nous préparons notre sortie zodiac. Nous naviguerons entre ces îles parmi les oiseaux, Sternes, Eiders, et aussi quelques Plongeons Catmarin. Le froid est vif en zodiac et nous ferons un petit débarquement au refuge « Villa Oxford » sur Worsleyhamna, quelques pas suffiront pour nous réchauffer.
Retour à bord pour le déjeuner, nous naviguerons ensuite vers le fond du Livdefjord pour un mouillage dans la toute petite baie de Hornbaekpollen.
Seul un navire comme le Polaris peut se permettre un tel mouillage ! Nous débarquerons pour une marche au bord du glacier Erickbreen sous un ciel radieux ; l’ascension est plutôt rude, mais tout le monde veut profiter du panorama grandiose sur le fond du fjord et sur le glacier de Monaco. Un lac glaciaire est au pied d’Erickbreen, et un chemin de crête nous emmènera au sommet d’un promontoire qui nous offrira cette vue tant méritée ! Une partie du groupe redescendras le long du glacier, tandis que l’autre reprendra le chemin de l’aller.
Sur la plage, une surprise nous attend, un membre de l’équipage du Polaris viendra nous chercher pour nous amener vers une plage où se trouve une cabane au nom de ‘Texas Bar’. Un vin chaud nous attend… Le froid se fait sentir sur cette plage – isolée –, mais le décor est incroyable !
Pour finir cette belle journée, le Polaris naviguera devant le glacier de Monaco durant notre dîner. Il y a énormément de glaces cette année devant le glacier, ce qui enthousiasme le groupe.
Lerneroyne (79°34’N – 12°46’E)
Ce matin, la météo a changé. Le ciel est bas, le vent de nord souffle à plus de 10 nœuds, quelques flocons s’ajoutent au paysage. La nuit fut douce dans notre petit archipel des Lerneroyane.
Étant donné la météo, nous décidons de mettre le cap au Nord, puis à l’ouest. La matinée se passera donc en mer.
Nicolas nous fait un exposé sur le monde des glaces. Il nous parle de l’histoire des forages glaciaires et de la mécanique des glaciers dit « alpins ». Nous apprenons ainsi que 10% des terres émergées sont aujourd’hui recouvertes de glace. Les inlandsis de l’Antarctique et du Groenland représentent à eux seuls plus de 75% de l’eau douce sur terre.
Nous faisons ensuite un petit tour du côté des glaciers du Spitzberg. 2650 sont référencés sur l’ensemble de l’archipel, soit une superficie de 36 000 km² (la taille des Pays-Bas). Comme partout dans le monde, le bilan de masse des glaciers est largement déficitaire au Spitzberg. Nous observons grâce aux travaux de recherche et aux photos l’important retrait du XXe siècle.
Puis c’est autour de Philippe, notre photographe gourou de nous parler d’image. Bien plus que de photos, il nous parle de sensibilité, de personnalité, de courage. Osons les angles de vue originaux. Tout le monde est happé et se joue au jeu des retouches photographiques. Même Will,
Thomas, Jérôme et Chloé assistent à la séance.
Après le repas, nous arrivons dans le Raudfjord. Nous sommes nombreux à la passerelle pour spotter de l’ours. Le Polaris longe les côtes, les averses de neige accompagnent notre quête. L’ours se fait attendre…
Après plusieurs heures derrière les jumelles, nous débarquons finalement à Alicehamna. Cette petite baie porte le nom du bateau du Prince Albert Ier de Monaco : Princesse Alice. Nous montons au cap de Bruceneset pour admirer la vue. Les montagnes sont toutes enneigées, l’air vivifiant, quel silence !
Fugelholna
79° 80’ N-11° 41’E
T°air 0,9° – T°mer 6,7°
Ce matin est identique à la veille ! Neige… Le plafond est bas !
Nous projetons une sortie zodiac, même avec ce temps. L’objectif du jour est de trouver un ours… Nous sortons bien couverts, la sortie risque d’être humide. Rapidement, nous ressentons le froid et la neige nous traverser. Malgré la vitesse réduite de nos embarcations, la neige nous pique la peau, c’est très désagréable. Plusieurs jours de neige, à cette saison, c’est du jamais vu ! Mais rien de gâche notre sortie. Nous verrons un phoque avec un poisson dans la gueule, plus surpris de notre présence qu’apeuré. Au pied du glacier Fugelbreen, la visibilité est tellement mauvaise qu’il est impossible de faire un relevé télémétrique pour évaluer notre distance. Nous irons faire quelques ronds dans le brash très compact et recouvert de neige. C’est un spectacle étrange, mais aussi très beau. La sortie sera courte en raison des conditions, et nous rejoindrons le Polaris rapidement. Nous continuerons notre chasse à l’ours avec toutes les paires d’yeux disponible. À la fin du repas, un ours sera aperçu par Éric sur l’Île de Moseoya. Mais cette île est interdite, car c’est une réserve d’oiseaux, impossible de s’approcher plus. Alors on attend… Un atelier photo sur la mise en page d’un livre fait patienter !
Nous décidons de sortir et faire le tour de l’île, si jamais il bouge !
Rien à faire, nous rentrons en décidant de rester sur place pendant le dîner. C’est notre ours et nous voulons nous donner toutes les chances de faire une belle observation ! Fin du dîner, l’ours se lève ! Tout le monde s’habille rapidement, les zodiacs sont prêts, le vent se lève lui aussi et le courant complique notre embarquement. Nous ferons une approche très lente, car l’ours est à l’eau, le vent forcit, les passagers sont rapidement mouillés… Aucune importance, nous voyons notre ours sortir de l’eau, s’ébrouer et marcher sur la plage ! Notre patience et notre ténacité sont gratifiantes, nous venons de faire une nouvelle belle observation bien méritée !
Retour vers le bateau pour une nuit au gout encore un peu salé, mais avec de belles images…
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bonjour à tous. Merci pour ces premiers messages. Nous avons presque l’impression d’être à vos côtés 😉 Bonne continuation. Profitez bien de ces moments magiques ! Marie
Coucou les parents cheris !
Même pas besoin de vous demander comment vous allez : le compte rendu de votre première journée d’exploration fait tellement rêver. Maman, on te souhaite bien sûr un super bon anniversaire : toute la famille a pensé à toi vendredi.
On espère que Nico et Philippe sont sympa 😉
On vous aime, baci grossi
Message à Isabelle.
Déjà une très belle photo de l’ours couché,premier rêve réalisé pour ton amie….magique!
Mes pensées vous accompagnent tout au long de votre voyage…dans l’attente d’autres photos….
Salut les croisiéristes, tout va bien à Bron et Verthemex.
Bonne continuation, à bientôt,
Bises à vous deux
Un gros bisou du sud de la France ou nous pensons aux magnifiques paysages que vous rencontrez.
Un joyeux anniversaire à cricri qui passe le plus beau de ses anniversaires.
A très vite
Cam et Arno
Bonjour Grand père jean michel
Amuse toi bien en Arctique
J ai regardé avec maman sur la carte où c était
Gros bisous
Coucou de la Suisse, profitez bien de ces beaux paysages (et du frais)!
Bisous
Carine
Bonjour à vous deux! Nous pensons fort à vous, de Lanzarote, des plages de la Ciotat et du bord de la piscine de Carpentras. Vous nous manquez mais nous savons que vous vous amusez comme des enfants. Gros bisous du club des 5
Salut aux croisiéristes ! Très belle escapade dans le grand nord et pari gagné : vous les avez vus, les ours polaires !! Nous attendons vos photos et commentaires. Bises à tous les deux.
Bravo papy ricouuuuuuu !!!!!