Marianne Duruel
Coordination et Photographie
11 juillet
21 juillet 2015
À bord du Zambezi Queen, juillet 2015
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Après un beau vol, nous foulons le sol africain à Johannesburg avant de redécoller vers Victoria Falls et l’accueil de Stéphane. Bienvenue au Zimbabwe! Un court trajet pour faire connaissance avec la ville de Victoria Falls et nous arrivons à notre Zambezi Queen baigné par le Zambèze pour notre première nuit africaine. C’est au fil du quatrième plus grand fleuve d’Afrique que nous assistons au coucher du soleil puis dînons à bord.
Pour les plus matinaux, le petit-déjeuner a lieu sur le Zambèze. A sa surface danse la brume du petit matin tandis que le lever du soleil dore le paysage. Les oiseaux nous donnent leur sérénade matinale. Hirondelles et martins-pêcheurs s’activent aux provisions. Des groupes d’échassiers survolent le fleuve. Ils quittent les dortoirs pour les aires de nourrissage… Bref, la vie reprend sur le fleuve et c’est ravis que nous montons à bord de notre bus vers le Botswana. Après une agréable petite pause déjeuner, nous embarquons pour notre survol du delta de l’Okavango.
Bientôt le fleuve Chobe, haut en cette saison, déroule ses méandres frangés de vert. Puis, au fur et à mesure que l’on s’en éloigne, l’aridité devient la règle. Les grandes étendues sèches sont ponctuées parfois de points d’eau aux 3/4 asséchés.
Finalement, le vert s’impose peu à peu. Apparaissent d’abord des îles au cœur arboré, d’autres toutes blanches de sel et désertes, si ce n’est à la périphérie. Des rivières permanentes serpentent sur ces grandes espaces quasi plats. De vastes étendues de marais temporaires déroulent leur tapis vert. Quand l’avion descend pour atterrir, ils se révèlent peuplés d’éléphants, cobes Lechwes…
L’accueil à notre lodge en plein delta est digne du lieu… La majorité du groupe expérimente le mokoro, la petite pirogue traditionnelle. Nos 4 retardataires, malgré eux, se trouvent directement « plongés » dans la magie du delta avec un coucher de soleil sur fond de papyrus, joncs et phragmites du plus bel effet. Nos luxueuses tentes sur pilotis offrent un hébergement idéal pour profiter un maximum de ce milieu exceptionnel. La soirée est somptueuse, tant au niveau du cadre, de la qualité de la table et des boissons à discrétion…
Réveil en pleine nature, le concert des oiseaux du lieu bat son plein. Nous assistons aux premiers rayons du soleil une tasse de thé ou de café à la main. Puis nous embarquons sur les petits bateaux qui nous permettent de suivre les méandres entre les rangées de papyrus et joncs. Nous avons la chance de découvrir, serrés les uns contre les autres sur un jonc: tout un petit groupe de guêpiers nains. Les superbes petits oiseaux masqués sont ébouriffés et tentent de se réchauffer. Il ne fait pas chaud la nuit dans l’Okavango, à cette saison. Finalement, les embarcations accostent sur une île que nous allons explorer à pied. C’est une toute autre sensation.
Nous voici partis, le groupe scindé en 3, une guide devant, un autre en arrière. Les petites files indiennes cheminent dans la savane arborée. Nous observons ses habitants: impalas, babouins, girafes… Un éléphant se nourrit paisiblement dans les arbres. Près d’un point d’eau, tout un groupe des cobes lechwes se reposent. A notre approche, ils se lèvent et nous montrent leurs étranges silhouettes penchées vers l’avant. Cette morphologie associée à des sabots larges aux doigts écartés, en font d’excellents coureurs dans le marais. C’est une technique de survie très efficace pour échapper aux lions, par exemple… Les termitières méritent aussi toute notre attention, elles sont vitales pour l’écosystème du delta. 5 espèces de termites se partagent le recyclages des végétaux morts. Au retour, un brunch nous attend. Il devait être suivi d’un moment de détente puis d’une causerie. Mais, sur une autre île, des buffles et des lions ont été croisés par un autre groupe.
Nous changeons le programme immédiatement. Nous voici à nouveau embarqués pour l’île en question. Certains passeront le dernier petit passage en eau en mokoro, les autres à pied. l’eau est fraîche à souhait. Nous cheminons bientôt dans la savane. Une stratégie a été mise au point pour trouver et s’approcher du troupeau biens positionnés par rapport au vent. Succès total, nous pouvons les observer longuement d’une petite butte.
Puis, nous les contournons pour rechercher celles qui étaient aussi à l’origine de notre venue: les lionnes… Ce clan est bien connu de nos guides car il est mené par une femelle âgée particulièrement paisible et habituée à ce genre de visite. Elle nous regarde un peu puis se laisse retomber dans les herbes pour la sieste… Une bien belle rencontre! Les chants et danses de toute l’équipe du camp, cette soirée là, apportent une dernière touche chaleureuse à cette fantastique journée.
Dernière matinée dans l’Okavango, petits bateaux et mokoros sont au programme. En cette période de hautes eaux dans le delta, le spectacle peut se produire à tout moment… Hippopotame au détour d’un méandre, crocodile en train de se chauffer au soleil, cobes lechwes s’enfuyant dans des gerbes d’eau. Des mokoros, un couple de jabirus à la superbe prestance s’est laissé approcher de très près. Le couple, oeil noir pour le mâle, oeil jaune pour la femelle. Il faut dire que c’est l’heure de la toilette qui semble demander beaucoup de concentration. 3 rarissimes sitatungas disparaissent en courant dans l’eau dans les forêts de joncs et papyrus. Et encore plus exceptionnels, des loutres s’amusent en roulant dans l’eau tout en gardant un œil sur nous. Le mokoro, au ras de l’eau et silencieux, est particulièrement bien adapté à ce genre d’observations. Mais nos avions arrivent et nous devons quitter l’Eden. S’enchainent alors les moyens de locomotion pour rejoindre le parc national de Hwange au Zimbabwe. Un petit arrêt technique à un lodge à l’entrée du parc est des plus prometteurs: toute une famille d’éléphants est en train de consommer de la terre riche en sels minéraux quasiment contre la limite du parc du lodge. Au point d’eau un peu plus bas s’abreuve un troupeau de près de 200 buffles. Des marabouts et d’autres familles d’éléphants vont et viennent un peu plus loin. Voici un spectacle prometteur!
Au point de rendez-vous, Terry et son équipe nous attend. Nous prenons place dans les 4X4 pour rejoindre notre camp en pleine savane. Notre première surprise est un troupeau d’hippotragues noires aux superbes cornes en sabre. Les femelles et les jeunes sont à droite de la piste et nous avons la chance de voir traverser le mâle. Puis la chance nous sourit encore plus: tout une famille de lions de part et d’autres de la piste. 2 beaux mâles, forcément 2 fréres, 4 lionnes et 2 lionceaux. Ils s’apprêtent à partir chasser et la femelle dominante va et vient. Elle va d’abord voir les lionceaux et certains font de beaux clichés des scènes de tendresse entre la mère et ses petits. La lumière est superbe et intensifie la beauté du moment. Le lion s’est levé et couché sur la piste. Finalement, toute les membres de la famille se lèvent les uns après les autres pour partir à la chasse. C’est l’occasion de croiser une dernière fois leur intense regard aux reflets dorés dans la lumière du couchant. Les lionceaux partent en dernier, ils vont suivre à distance et se cacher dans un buisson en attendant le repas espéré.
Nous reprenons notre route vers campement, certes plus rudimentaire que celui de notre étape dans l’Okavango, mais tellement riche en belles possibilités de rencontres comme nous le verrons. Et c’est sous un merveilleux ciel étoîlé que nous nous glissons sous la couette de nos confortables lits en pleine brousse. « Out of Africa » à Hwange!
Ce matin, le groupe est divisé en 3, en fonction des choix.
Pour les uns, le départ est en 4X4 vers la savane et les points d’eau. Pour les autres, c’est une randonnée ornithologique. L’équipe motorisée rentre de son safari avec des étoiles plein les yeux. Zèbres, gnous, girafes, éléphants en train de boire et de se baigner, autruches, outardes… étaient au rendez-vous! Le spectacle a de toute évidence était à la hauteur des attentes. Pour les randonneurs, dont j’étais, le début a très bien correspondu à la thématique des oiseaux, puis a un peu évolué en fonction des rencontres. Les calaos se montrent d’abord les plus coopératifs. Puis les silhouettes blanches des gonoleks endémiques de cette région, ponctuent la forêt d’acacias. Les chevêchettes donnent du « fil à retordre » aux photographes tant leur mimétisme dans les feuillages desséchés sont parfaits. Les très colorés irisores moqueurs vont et viennent entre 2 acacias… Et… régulièrement un éléphant passe… D’abord de beaux mâles dans la quarantaine sont en plein repas. La technique consiste à se caller les défenses de chaque côtés d’un acacias, la trompe bien en appui sur le tronc et à pousser avec force par intermittences… L’acacias grince un peu mais les fruits tombent tout autour du « cueilleur » qui s’empresse de consommer les gousses remplies de graines brunes très riches en protéines. Nous louvoyons tantôt le nez en l’air, tantôt prudemment installés entre les branches géantes des arbres à terre à observer les géants gris.
Soudain, celui qui arrive l’est vraiment… géant. Un mâle de 50/55 ans aux impressionnantes défenses mais surtout à la carure très impressionnante vient lui aussi se restaurer. Là, le Monsieur se fait de suite respecter par les autres mâles présents et un simple sourcil soulevé suffit. Nous observons la scène sans bouger, cachés dans l’enchevêtrement des branches d’un acacias tombé. Mais le vieux mâle est perspicace et devine que quelque chose n’est pas normal. Qu’il est beau avec ses oreilles déployées! Finalement Terry nous fait une extraordinaire démonstration de sa connaissance et de sa maîtrise de ces éléphants, qu’il côtoie depuis 2009, en chassant le superbe animal trop curieux… L’après-midi, en 4X4, le festival animalier se poursuit pour notre plus grand bonheur!
Pour finir, c’est le moment du coucher du soleil. Ce soir, il se passe au point d’eau et nous regardons le jour décliner face à un éléphant qui somnole paisiblement. Soudain un cri retentit, c’est un petit chacal qui appelle son ou sa partenaire. Le grand mâle réveille s’éloigne vers la forêt et nous vers notre camp pour un excellent dîner traditionnel. Le « miracle » de cette cuisine de brousse que nous avons visité et où tout est préparé sur des braises d’acacias… Un inoubliable expérience!
Aujourd’hui, lever aux aurores après un réveil un peu anticipé par les hyènes au loin… Pendant le petit-déjeuner, le ciel s’éclaircit. Et c’est une tasse de café ou de thè à la main que nous regardons les grandes silhouettes des acacias se détacher sur un fond aux plus beaux effets de dégradés rosissants…
Puis nous embarquons dans nos 4X4 où chacun se niche sous sa couverture pour la piste qui nous conduit vers le secteur d’où venaient les rugissements de lions… Un petit passage au camp des rangers pour de plus amples renseignements nous permet de rencontrer une belle petite « troupe » de perroquets de Meyer et… de quoi réjouir les amamteurs d’ornitologie… Le point d’eau, alimenté par un système de pompes solaires, nous offre de très belles observations de zèbres dont l’étalon veillant avec beaucoup d’attention sur son troupeau. L’occasion de les regarder boire, se reposer, le poulain téter… et de constater les différences entre individus en fonction des « zèbrures »… Ils sont bientôt suivis par une beau mâle koudou aux cornes impressionnantes, ses 4 femelles et un jeune.
L’approche est intéressante, toute de stratégies de sécurité. Ils boivent également et les 2 petits troupeaux repartent ensemble. Plus on a d’yeux et d’oreilles et plus on peut compter sur une meilleure sécurité. Les prédateurs ne sont pas loin… Girafes, éléphants et de nombreux volatiles permettent aux amateurs de photos, de films ou tout simplement d’observation de se plonger dans le monde complexe de la brousse. C’est avec joie et appétit que nous passons à table. Une petite sieste, une bonne douche, un petit thé ou café accompagné d’une petite douceur chocolatée et un nouveau safari démarre. Le moment où nous stationnons près du point d’eau est toujours intéressant mais là, c’est un vrai spectacle qui nous attend. Une hyène tente de venir boire alors que les éléphants occupent les lieux. Elle est chassée de toutes parts et un jeune mâle la course jusqu’à ce qu’elle quitte complètement les lieux… Quelle scène!
Nous profitons longuement des interactions comportementales dans ce ballet fluctuant d’arrivées et de départs, du trou d’eau fraîche et propre pour boire au « spa » pour les bains de boue…
Ce matin, nous quittons la savane et les grands acacias à regrets mais le Zambezi Queen nous attend. C’est l’heure du dernier safari à Hwange. Quelques femelles et jeunes koudous s’enfuient à notre approche. Les éléphants mâles sont toujours là en nombre à profiter des richesses de la forêt d’acacias. L’un passe tout près de nous mais c’est étonnement devenu pour nous presque normal… En chemin, toujours les « va et vient » des calaos à bec jaune en pleine période de parade nuptiale. Tout ce petit monde se réveille. Les phacochères sortent des terriers. L’un sort juste à côté de notre véhicule alors que nous observons un raphicer champêtre. La fine petite antilope aux belles oreilles nervurées a toujours beaucoup de succès… Et soudain: des vélos, des vélos, des vélos… On est pourtant bien loin du Tour de France… Il s’agit d’une opération pour recueillir des fonds pour entretenir les points d’eau du parc national. En effet, certains sont alimentés par de vieux moteurs aux diesel tandis que les points d’eau rénovés sont équipés d’installations modernes alimentées en énergie par des panneaux solaires. Encore des gnous, zèbres, impalas font l’objet de toute notre attention.
Puis nous bifurquons vers un point d’eau équipé d’un poste d’observation surélevé. Un détour récompensé car des femelles koudous et leurs jeunes sont en train de boire. Tout ce petit monde se reflète dans l’eau. 3 énormes crocodiles sommeillent d’un oeil… Et une famille d’hippopotames occupent le centre du point d’eau. Un jeune fait le spectacle: il se propulse vers le haut, ouvre la gueule et se jette sur le dos pour disparaître dans l’eau… Quelques dernières photos et observations et nous quittons Trerry et son équipe pour reprendre la route. Le trajet nous permet d’admirer de beaux vénérables baobabs, de faire un bilan des scènes auxquelles nous avons assisté. Quels souvenirs!
Nous passons des marchés, des cases rondes ou carrées sont parsemées dans la savane. Du bois et des fruits de baobabs sont en vente au bord de la route. Bref, c’est l’Afrique… Quelques coups de tampons plus tard, nous naviguons sur le Chobe. Les secteurs de nidifications des grandes échassiers du fleuve déclenchent l’enthousiasme. Entre les silhouettes duveteuses des petits tantales africains et les disputes de voisinage pour la construction des nids, on ne sait plus où regarder…
Ce matin, le Zambezi Queen change de site d’amarrage. Notre première croisière de la journée se fait donc avec une perspective plongeante sur le milieu environnant. La présence animale est si dense qu’à certains moments personne ne regarde, ne photographie ou ne filme dans la même direction. Sur les rives, sur les îles: buffles, impalas, cobes à croissants, cobes lechwes, pukus, phacochères, babouins et évidemment de nombreux éléphants. On considère que sur le Chobé, on trouve un crocodile tous les 100 mètres. Nous ne pouvons que confirmer… Des plus petits aux impressionnants adultes, en passant par toute une génération de jeunes de 1,5 à 2 m. La relève est ici bien présente, même si une autre population est bien représentée, celle des varans du Nil. Ennemis invétérés des crocodiles du Nil dont ils déterrent les œufs pour se nourrir. Ils peuvent détruire ainsi quasiment tous les 60 à 80 oeufs pondus par la femelle crocodile. Mais il suffit qu’un seul des œufs donne un adulte pour que la population se régénère dans de bonnes conditions. Quant aux oiseaux… Les amateurs d’ornithologie ne cessent de se réjouir tant ils sont nombreux et variés. Tout comme pour les herbivores dont la consommation de types de végétaux variés ne les fait pas rentrer en concurrence, les grands échassiers se nourrissent à proximité les uns des autres sans aucune animosité. Il n’est pas rare de voir une spatule, un tantale africain et un bec-ouvert s’affairer dans la même petite mare.
Après avoir dominé la situation, nous passons sur une observation de proximité à bord des annexes. Nous passons aux détails… Croisons le regard vert émeraude des crocodiles, détaillons les dents… Le superbe tout petit martin-pêcheur huppé, « malachite » pour les anglophones, donne du « fil à retordre » aux photographes. La superbe petite créature est très timide et il faut être rapide. Cet après-midi, nous partons visiter le village d’Ijambwe. Sa population vit essentiellement de la pêche: poissons chats, poissons-tigres, brèmes. Ils les consomment frais, les font sécher au soleil ou les vendent à Kasane.
Cela implique un déplacement en bateau pour rejoindre le poste-frontière namibien puis botswanais et pouvoir vendre le produit de la pêche… Joseph nous donne toutes les explications sur la vie quotidienne au village. C’est sous le grand baobab que se tient le petit marché artisanal. Un petit spectacle de danses nous est offert au préalable. En regagnant les bateaux, nous constatons combien les éléphants sont proches du village…
Retour vers Kasane, le Zambezi Queen glisse doucement en suivant les méandres du Chobé. Les guêpiers à front blanc font des ballets fluctuants à l’entrée de leurs nids creusés dans la rive. Les alcyons pies sont en pleine pêche et les petites flèches rayées plongent régulièrement, avec plus ou moins de succès… Nous embarquons sur les petites unités pour explorer un nouveau secteur du fleuve. La quête du superbe et minuscule martin-pêcheur nous occupe d’abord. Les crocodiles sont en nombre sur les berges à réguler leur température interne. D’énormes buffles mâles sont au ras de l’eau à se nourrir et boire tandis des pique-bœufs à bec rouge s’affairent sur leur dos, ventre, tête à dénicher les tiques et autres parasites… Les buffles s’en trouvent en général satisfaits sauf quand le « service » a lieu à l’heure de la sieste. Les hippopotames sont nombreux. Certains somnolent paisiblement et ne font qu’ouvrir un oeil à notre passage. Quand il s’agit d’une mère avec son très petit, il faut vraiment garder ses distances. Ses coups d’œil furieux sont déjà très dissuasifs… Parfois, tout le groupe de mastodontes se lève brusquement et tout le groupe se précipite à l’eau dans de grandes gerbes d’eau commentées par les cris si caractéristiques… Mais le cri le plus représentatif de la région est indiscutablement celui des pygargues vocifères. Le puissant marquage territorial retentit régulièrement et reste dans les mémoires bien longtemps après le retour. Avant la plage des éléphants, un grand mâle a le comportement caractéristique de celui qui veut traverser. Le temps d’aller rendre visite aux becs-en-ciseaux et il nage pour rejoindre l’île d’en face. Sa trompe s’agite régulièrement hors de l’eau. Il sort de l’eau, tout brillant de l’eau qui ruisselle encore. Il se précipite sr l’herbe abondante sans toutefois oublier de s’asperger de terre sablonneuse pour se protéger du soleil. Sur la plage, les familles se succèdent les unes après les autres. Les interactions sont nombreuses entre les membres des différentes familles. Les trompes s’enroulent les unes autour des autres, les jeunes « chahutent »… Cet après-midi, c’est en bateau à double pont que nous embarquons pour une croisière sur un autre secteur. Encore un excellent moment le long de rives et d’îles couvertes de buffles, d’hippopotames debout ou couchés, d’éléphants, de cobes Lechwe, de cobes à croissant, d’impalas, notre seconde girafe de la journée et tellement de faune avicole… Le retour se fait évidemment au coucher du soleil…
Dernier petit-déjeuner à bord du Zambezi Queen, après un lever de soleil dont les amateurs ne se lassent jamais, la nouveauté est la présence de tout un troupeau de buffles. Après avoir pu apprécier les jours précédents la puissance des cornes des mâles. Ce matin, les femelles sont en nombre et très proches. Le troupeau est manifestement venu profiter des pousses tendres de la végétations au bord de l’eau. Le résultat est sublime pour nous car, vu du bateau, leurs silhouettes se reflètent dans l’eau. Près des femelles des joyeux veaux barbotent et se restaurent. Un troupeau en bonne santé! Bientôt c’est le moment de l’au-revoir et nous faisons notre dernière croisière pour rejoindre le poste de police pour la sortie de Namibie. Une dernière occasion de profiter de la profusion des oiseaux sur les rives. Un jacana nous fait une belle démonstration de ses possibilités de se déplacer sur les végétaux qui affleurent. On dirait vraiment qu’il marche sur l’eau… Une dernière petite révision des noms de nos rencontres… Certains s’en sortent fort bien!
Puis c’est la route et l’occasion d’une petite causerie avant l’arrivée au bord de la gorge du Zambèze où nous déjeunons. Le site est superbe. C’est aussi un spectaculaire site de départ de tyroliennes… Bref, le spectacle est bien là. Pourtant il ne faisait que commencer. Dès l’approche des chutes, le grondement sourd s’intensifie. Plus on avance et plus la tentation est grande d’accélérer le pas pour voir… Première « fenêtre », la vue est à couper le souffle. Un début d’arc-en-ciel très marqué part de la gorge dans laquelle se jettent d’énormes masses d’eau dans un bruit de tonnerre. Un petit escalier permet d’être un peu plus proche de l’action. Puis nous rendons visite à Livingstone… Sa statue, proche de la cascade du diable rend hommage à cet écossais au parcours si exceptionnel. Comment ne pas l’imaginer arrivant à bord d’une pirogue pour accoster sur l’îlot, qui depuis porte son nom, juste au-dessus des chutes. La fracture s’étire sur 1708 m et la chute à son plus haut fait 108 m.
Puis le Zambèze continue sa route dans les méandres de gorges basaltiques avant de reprendre un cours plus paisible. « Cerise sur le gâteau », une superbe petite femelle guib harnaché toute ensoleillée sort des fourrés, des calaos trompette volent d’un arbre à un autre, 2 phacochères à genoux retournent la terre avec énergie… La soirée se termine par un très beau « bush diner »: sur la rive du Zambèze, des tables éclairées aux bougies nous ont été dressées avec art pour un excellent repas ponctué de spectaculaires danses locales. Heureusement que nous n’avons pas besoin de tels exercices de style pour faire venir la pluie sur nos jardins…
Ce matin, pour la majorité du groupe, c’est survol en hélicoptère. Le ciel est parfaitement dégagé, pas de vent, les conditions sont idéales. Effectivement, tout le monde redescend ravi des hélicoptères tout neufs de la compagnie. Mais tout a toujours une fin et il faut bien boucler sa valise pour le retour… Nous avons tous l’impression d’être partis depuis fort longtemps tant sont nombreux les souvenirs et les moments inoubliables que nous avons vécu…