Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
29 décembre 2023
2 janvier 2024
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Sarah Galtier
Conseillère croisières
Premier jour d’une aventure attendue de tous, de Paris, Genève, et d’autres horizons nous nous apprêtons à vivre ensemble un voyage des plus exceptionnels.
Nous faisons la connaissance de notre guide Rémi et de notre accompagnatrice Sarah avant de s’envoler dans les nuages.
En route pour l’Islande !
Après quelques heures de vols et des amitiés en train de naître, nous atterrissons dans les dernières lueurs du jour.
Direction Reykjavik dite « la baie des fumées « , connue pour être aussi la capitale la plus septentrionale du monde. D’après les sagas et récits, c’est au début des années 870 qu’Ingolfur Arnarson, un viking des fjords de Norvège fonde cette dernière.
Anciennement petit village agricole, elle ne prend son essor qu’au XVIIIème siècle et c’est également ici que vivent les deux tiers de la population islandaise.
Nous prenons notre bus et faisons la connaissance de notre chauffeur Jòn : décidés à en apprendre le plus possible sur notre ville d’accueil pour les prochains jours à venir nous écoutons les précieuses informations délivrées par Rémi. Agrémentées d’anecdotes de Jòn.
Un premier stop est fait à la cathédrale Hallgrímskirkja (prononciation en islandais : ˈhatl̥krimsˌcʰɪrca) littéralement « église de Hallgrímur ». Il nous faudra plusieurs essais pour une prononciation correcte ! Cette oeuvre d’art est une église luthérienne (Église évangélique-luthérienne d’Islande). De vaporeux nuages viennent auréoler son sommet avant que ne sonne cette dernière comme pour annoncer notre venue.
Construite de 1945 à 1986, elle est en béton et sa flèche mesure 74,5 m de hauteur.
Elle fût le plus haut bâtiment d’Islande jusqu’à la construction de la tour Smáratorg, inaugurée en 2008. Son architecte est le non moins célèbre, Guðjón Samúelsson.
Son architecture est unique, majestueuse, elle rappelle les orgues basaltiques présents en grand nombre en Islande. Elle doit aussi son nom au poète et pasteur Hallgrímur Pétursson, auteur des Psaumes de la Passion, un texte majeur dans l’Histoire de la littérature islandaise.
Cette introduction faite, nous nous rendons vers notre hôtel en passant par le bord de mer, une lune pleine nous ouvre le chemin et se reflète dans l’eau sombre des flots glacés, sous nos pas un sol neigeux frais.
Nous partons pour notre premier restaurant, un cadre typique, intimiste, fréquenté des islandais où nous dégustons des mets fins, riches en couleurs, appréciés de tous autour de discussions animées venant clôturer cette journée.
Il est temps de rentrer se reposer. La journée du lendemain nous promet de nombreuses merveilles…
Après une nuit de sommeil réparatrice et un copieux petit déjeuner (il y en a pour tous les goûts: du sucré au salé, déclinaisons de poissons, spécialités locales telles que le skyr) nous partons retrouver les routes de ce merveilleux pays !
Les images d’hier sont encore intactes pour nous lorsque nous repassons devant le « Sólfar » (le voyageur du soleil) de Jon Gunnar Arnason toujours aussi élégant entouré de son manteau de nuit en bord de mer.
Le ciel est encore constellé d’étoiles, un froid polaire nous saisit, à cette période nous ne rencontrerons que quelques heures de lumière dans la journée. Le soleil se lèvera après 11h00 et se couchera vers 15h30 déjà.
Nous n’en sommes pas surpris ni déçus car cela laissera la place à des couleurs irisés et veloutées qui jamais ne nous lasseront. Un régal pour nos yeux déjà avides de ces paysages inconnus…
La neige saupoudre chaque paysage de lave, chaque coin sur lesquels se poseront nos yeux.
Nous prenons la route pour « le cercle d’or » (Gullni hringurinn), nous projetons d’arriver au parc national de pingvellir.
Principal site historique du pays, Pingvellir occupe un site magnifique au nord du Pingvallavatn, le plus grand des lacs islandais. C’est ici même que l’Alping, le Parlement national, fut fondé en l’an 930 et ici aussi que les Islandais acceptèrent la suzeraineté norvégienne en 1262. L’Alping perdit alors beaucoup de son influence, mais continua néanmoins de se réunir à Pingvellir
jusqu’à la fin du XVIIle siècle, lorsqu’il fut finalement dissous.
Munis de crampons, nous foulons ce site exceptionnel, briefés par Rémi et Sarah, accompagnés des lueurs du lever de soleil, les rayons à l’horizon percent et colorent de rose et violet ces terres immaculées.
Nous prenons la route pour notre second site, le site géothermique de Geysir. Depuis 1647, ce dernier donne son nom à tous les geysers du monde: Geysir (le mot, en islandais, signifie jaillir). Entré en activité au XIIe siècle, il produisait jadis des colonnes d’eau qui atteignaient jusqu’à 70 mètres de haut. Sa dernière éruption significative a eu lieu en l’an 2000 (plus de 120 mètres), lors d’un séisme.
Aujourd’hui, il se contente de se manifester environ trois fois par jour de manière bien moins spectaculaire.
Non loin de là se trouve le Strokkur (Baratte). Toutes les 5 à10 minutes, lorsque la température de l’eau souterraine dépasse les 100°C, il projette des colonnes d’eau hautes d’environ 25 mètres. L’ensemble du site, sur lequel flotte une odeur de soufre est marqué par les forces terrestres puissantes et chères à l’Islande.
Pendant que nous reprenons le bus, Sarah nous fait la lecture d’un conte Islandais peuplé de trolls et créatures féeriques : une mise en conditions pour ce pays connu pour ses légendes d’elfes et trolls !
Le temps de sa lecture, nous arrivons à Gulfoss dites les ‘Chutes dorées’ situées à 6 km de Geysir. Elles sont spectaculaires…
Un sentier éclaboussé d’embruns mène au plus près de la rivière Hvita aux eaux tumultueuses et glacées, nimbées de couleurs pastelles et polaires mais aussi parées d’un soleil doux et froid. Par précaution nous ne nous y aventurerons pas par crainte de glisser sur ce sol gelé mais nous observons religieusement ces éléments naturels puissants.
La cascade est figée par la glace et, en contrebas la rivière pénètre dans une gorge étroite aux parois formées par des colonnes basaltiques en tuyaux d’orgue.
A l’orée du chemin, un relief représente le buste en profil de Sigrfour Tomasdottir, la fille d’un fermier, propriétaire des terres qui entourent les chutes. Une légende raconte que dans les années 1920, elle s’opposa à un projet de construction de barrage hydroélectrique.
Avant que le soleil ne se couche, nous déjeunons dans une institution islandaise : une serre à tomates totalement indépendante ! Soupe, poisson local et ses accompagnements viennent nourrir nos corps refroidis et nous préparer à la visite de ce lieu et ses explications. Certains même, s’essaient à la bière à la tomate !
Après cette journée riche, nous prenons déjà le chemin de retour lorsque le soleil nous fait ses adieux jusqu’au lendemain… Le trajet est ponctué des anecdotes racontées par Rémi et sa connaissance parfaite de l’Islande depuis quelques années maintenant.
Rémi aborde avec nous le sujet des « pecheurs d’Islande », ces bretons appelés « les Islandais » qui prenaient la mer pour venir dans le grand Nord chasser la morue, au delà même de leurs propres connaissances et territoires, sans certitude d’un jour rentrer chez eux.
L’Islande est un pays riche d’Histoire, d’Érik le rouge, son fils Leif Eriksson… tant d’autres font partie des pages écrites par les hommes présents ici.
Rémi laisse alors la parole à Sarah qui lira un chapitre du roman « Pêcheurs d’Islande » de Pierre Loti après avoir fait une introduction sur l’auteur, à contre courant et quelques fois décrié dans la marine de par son style sortant des chemins empruntés par les marins. Lumières polaires irisées, brumes blafardes, soleils sans chaleur… c’est une porte qui s’ouvre sur la vie rude de ces hommes. Les phrases sont aussi salées et froides que la mer qui bat à l’extérieur de notre bus et le vent fouettant les flocons sur nos vitres.
Nouvelle journée, levés tôt pour faire venir le soleil, nous rejoignons notre bus pour aller à la découverte d’une bâtisse blanche d’importance. En effet, en ces lieux il y a trente ans, les 11 et 12 octobre 1986, se tenait la deuxième rencontre, entre Ronald Reagan réélu triomphalement deux années auparavant et Mikhaïl Gorbatchev, nouveau Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS).
Ce sommet restera gravé dans l’Histoire car, en pleine guerre froide, les leaders des deux plus grandes puissances nucléaires ont été tout proches de signer un accord portant sur un plan d’élimination totale de leurs armes nucléaires…
Nous écoutons les explications de Rémi avec en fond de toile la mer, encore ces flots de glace.
Nous poursuivons vers la maison du Président islandais : Guðni Th. Jóhannesson. Lors de notre parcours, un lac gelé nous entoure, nous ne pouvons pas trop approcher. Le drapeau sorti annonce que le président est présent, sa sécurité est également présente.
De retour au bus, Sarah nous lit des poèmes extraits d’un livre « Le roseau philosophe », recueillis par Cyril Dion sur le thème de la nature et spécifiquement des volcans aux mots de Renée Vivien, Baudelaire et tant d’autres..
Nous arrivons alors sur le site de Seltun, situé dans la région de Krýsuvik, au sud de l’Islande. Il est au cœur de la faille qui sépare les plaques nord americaines et eurasienne. Nous parcourons le site enneigé, d’où émergent des fumerolles qui se teintent d’orange et rose en s’évaporant alors dans le ciel aux lueurs de l’aube.
Le temps de rentrer à nos places chaudes et confortables, nous faisons une pause gourmande pour goûter quelques autres spécialités avant de s’équiper pour une marche polaire dans un champ de lave, à « Silfra », faille où l’on peut franchir les plaques en s’aventurant par un pont. Comme le jour ne dure jamais trop longtemps, nous nous hissons sur un promontoire et contemplons le soleil qui se couche et auréole le paysage d’une ambiance mystique.
Il est déjà temps de rentrer, le réveillon nous attend dans un lieu phare de Reykjavik : le Perlan, déjà repéré le premier jour lors de la visite de ville.
Prêts à finir 2023 et à partir à l’abord de 2024, nous prenons un verre de champagne tous ensemble, accompagné de toasts au caviar délicieux d’esturgeon.
Nous surplombons Reykjavik « au sommet du Monde », régalés d’accords mets et vins prepares pour l’occasion.
Arrive le moment tant attendu, nous sortons au 4eme étage du Perlan, une vue panoramique de Reykjavik nous permet d’apprécier des feux d’artifices qui fusent de toutes parts dans la capitale.
Chacun y va de ses couleurs, formes, fréquences. Aucun de nous n’aura jamais vu de spectacle pareil, les yeux grands ouverts, parés pour le froid, nous restons là un moment… suspendus dans le temps, ébahis. Reconnaissants d’être ici, ensemble à ce moment pour débuter l’année qui commence au milieu de toutes ces explosions de couleurs donnant un souffle puissant à ce premier janvier en terre de glace et de feu.
Bonne année 2024 !
Après une courte nuit, les images féeriques des feux qui illuminent le ciel sont encore inscrites dans nos esprits. Il est temps de partir à la découverte d’un lieu phare de l’Islande, le cratère Grabrok.
Ce site se trouve à l’ouest, en empruntant la route n° 1 – Þjóðvegur, dans la vallée de Nordurardalur, proche et au nord-est du village de « Bifröst » qui compte 250 habitants. Ce site se situe également à proximité et au nord-est du lac « Hreðavatn ». « Grabrokargigar » ou la région sur laquelle se trouvent les « Grábrók » et leurs champs de lave est une zone naturelle protégée depuis l’année 1962.
Le nom « Grábrók » peut être traduit en français par « Montagnes de la lumière », il fait partie de trois cratères voisins formés suite à une fissure de 7 km de longueur pour une largeur moyenne de 20 mètres faisant partie du système volcanique actif de « Ljósufjöll » sur la péninsule de « Snæfellsnes ».
L’ambiance change des matinées polaires-solaires que nous avons eues jusqu’à présent. Pas de visibilité horizontale… Ici, un brouillard généreux nous enveloppe, presque réconfortant. Nous nous habillons bien chaudement, vêtements étanches, crampons… prêts à gravir les hauteurs pour avoir la chance d’observer ce cratère tant décrit par les écrits ! Rémi plante le décor, détermine le cadre et les conditions de cette activité à venir pour le moins sportive. Sécurité avant tout !
Le vent nous glace, nous fouette, c’est une vraie expédition qui nous attend là. Le groupe d’explorateurs s’achemine, penchés vers l’avant pour ne pas être pris par les quelques bourrasques. Certains rebroussent chemin, accompagnés, quand d’autres arrivent au sommet et font même le tour du cratère… certains s’essaient au lancer de boules de neige, avec comme cible préférée notre accompagnatrice.
D’autres finissent par faire de la luge pour descendre plus rapidement, et arriver au bus pour se réchauffer. Contents, fiers d’avoir accompli cette ascension dans des conditions bien encadrées par Rémi, mais toutefois bien Islandaises. Nous aurons ainsi pu constater que les jours précédents nous avaient offert une météo bien plus douce et clémente.
Nous prenons la route vers notre déjeuner, une bonne soupe réconfortante aux champignons n’attendait que nous…
Aussitôt repus, nous reprenons la route, Rémi anime une conférence très instructive sur la formation de la neige, sa constitution, ses états, il nous fait part de son expérience Alpine tout en étayant son intervention d’exemples concrets…
Pendant ce temps là, la visibilité se dégage, nous sommes suivis de lueurs chaudes, oranges, roses, qui viennent se refléter dans le lac à flanc de montagnes. Le spectacle est stupéfiant sur cette route historique que notre chauffeur nous fait emprunter… des chevaux islandais défilent, nourris par leur fermier qui vient avec son tracteur… tout terrain évidemment !
Nous faisons un arrêt près d’une station baleinière, mettant en exergue la nature double de l’Islande. Prônant la chasse à la baleine comme culture du pays mais cachant sa station hors des villes… nous ne pouvons pas la visiter mais nous pouvons voir sa structure au loin avec l’astre lumineux qui se couche sur le lac pour nos yeux admiratifs.
Un temps libre nous permet de rentrer nous réchauffeur ou de découvrir le centre de Reykjavik. Notre programme ne nous avait pas encore laissé le temps de faire quelques petits achats souvenirs et il sera temps de partager notre dernier repas Islandais.
Une coupe de champagne nous attend, pétillante, comme les yeux de tous les participants, comme les feux d’artifices de la veille.
Notre guide et notre accompagnatrice interviennent par quelques mots pour clôturer cette belle aventure… avant de trinquer à ces moments, à ces souvenirs communs et au plaisir de se retrouver pour de nouvelles découvertes sur un autre voyage.
De retour à l’hôtel, nous ne luttons pas car le réveil sera on ne peut plus matinal pour nos vols à destination de la France et de la Suisse.
Et voici notre dernière nuit Islandaise achevée, il est 4h00 du matin lorsque nous descendons prendre un petit-déjeuner éclair… seulement quelques minutes avant de rejoindre notre bus en direction de l’aéroport.
Jón prend un court instant la parole pour nous remercier de ces moments partagés, traduits par Sarah. Qui enchaîne par une dernière lecture de Bérengère Cournut « De pierre et d’os » pour mettre un point final sur ce merveilleux voyage dans le pays « de Glace et de Feu ».
Merci à ce pays de nous avoir accueillis, à ces paysages d’avoir fait de nous ses invités. La Nature ici est puissante, comme toujours, mais impitoyable aussi. C’est une courte mais initiatique expédition que nous avons vécue et qui nous rapproche pour toujours.
Nous avons fini un cycle, en 2023, et sommes apparus ensemble face à 2024 : éclairés par les lumières de Reykjavik et avides de savoir quelle prochaine histoire nous attend !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bonne année et meilleurs vœux de futurs voyages !!!
Pour nous c’était le Groenland 🇬🇱 trop trop bien , magnifique expérience