Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
28 décembre 2022
3 janvier 2023
Un réveillon on ne peut plus original que Grands Espaces, pour ses 25 ans, a voulu offrir au sein de ses racines : la banquise, les icebergs, les peuples autochtones, l’aventure...
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Marielle Suzeau
Co-fondatrice et directrice
Mathilde Gardin
Conseillère voyages
Réveillon du Nouvel an 2022 – 2023 à Ilulissat, Groenland
Nous avons dîné et passé la nuit dans l’hôtel Komfort à l’aéroport de Copenhague, où nous avons pu rencontrer et échanger avec nos compagnons de voyage. Ce matin nous nous présentons au vol transatlantique et trans-calotte d’Air Greenland à 10h.
Envol à l’heure pour un vol au-dessus des nuages, mais un plafond qui se déchire après le survol de l’Islande sur la côte Est du Groenland : la banquise enserre le paysage, des fjords sont encore libres de glaces par endroits, mais les pics et glaciers de cette côte entre Scoresby et Tasiilaq sont fabuleux, avant que la calotte n’absorbe les montagnes sous sa glace millénaire…
Nous descendons sur Kangerlussuaq, l’ancienne base militaire américaine est aujourd’hui un hub groenlandais dans un paysage enneigé par -30°C sans vent, donc agréable.
Nous nous engouffrons dans l’aérogare avec sa cafétéria, pour un déjeuner rapide, un tour à l’extérieur et surtout le vol dans notre avion Dash 8-200 pour Ilulissat : 8 d’entre nous ont pris le vol régulier précédent, car nous sommes au total 41 personnes pour aller passer ce réveillon en terre inconnue.
Les couleurs sont extraordinaires au-dessus des nuages, car le soleil flirte avec l’horizon qu’il colore de ses voiles orangés et rosés, pris dans une poussière de brume. Le temps aussi pour certain d’apercevoir une belle aurore boréale (une personne a même été bienvenue en cabine de pilotage).
Accueil à l’hôtel d’Ilulissat qui a ouvert spécialement pour nous. Nous rencontrons Christiane Drieux et Mathilde Gardin.
Mathilde avait organisé les lieux pour un accueil chaleureux dans cet hôtel on ne peut mieux situé : au centre de la ville !
Même avec une température extérieure de -11°C seulement pour un ressenti – 18°C à cause d’un vent fort, les chambres sont agréables et s’ouvrent sur la baie de Disko. Les maisons groenlandaises enguirlandées pour Noël nous accueillent !
17h30 : le temps d’une première réunion, coupe de champagne à la main. Christian présente le Groenland et l’esprit du voyage. Notre équipe se présente, Mathilde expose le programme bien chargé (surtout entre ces rares heures de jour entre 10-14 heures), mais pour nous tous ce sera surtout, au vu du décalage horaire, une belle séance d’apéritifs et un beau repas servi par le chef, qui clôt ainsi une grande journée entre Europe et Ilulissat, la 4ème ville du Groenland. Ce pays immense qui couvre quatre fois la superficie de la France et qui ne compte que 56 000 habitants !
Cette nuit, la neige tombe, drue, puis poussée en « chasse-neige » en poudrières et en congères, on entend le vent.
Dehors, c’est polaire, très polaire…
Qu’il fait bon vivre dans cet hôtel, au milieu de l’accueil extraordinaire des Groenlandais.
Nous nous sommes, pour la plupart, réveillés facilement en raison du décalage horaire, devant un buffet de petit-déjeuner copieux.
Christian nous invite dès 8h45 à une conférence sur les glaces polaires, qui sont ici notre quotidien : petite banquise de bout de port, pergélisol omniprésent mais surtout les calottes, glaciers et icebergs.
La neige est déblayée devant l’hôtel par le personnel mais dès 5 heures du matin, les pelleteuses et les tractopelles travaillent avec les chasse-neiges pour libérer les quelques routes de la ville : on va donc au port, qui est assez proche. Deux bateaux sont prévus, il y a beaucoup de vent… Cap sur les icebergs, mais dès la sortie du fjord, la mer brasse ; une mer sombre se brise sur l’étrave en nous aspergeant, et fait tanguer notre bateau tout en givrant ses ponts… Le temps de nous mettre à l’abri d’une barrière d’icebergs, silhouettes géantes de fantômes dont les têtes s’évadent en nuages neigeux et dont les pieds se blanchissent d’écume… Pas bon… Nous décidons de ne pas pousser plus loin, et retournons au port et surtout en ville, vers le quartier colonial.
Nous déjeunons tardivement, quand la nuit commence à tomber, c’est à dire 13h30 ! Un buffet de flétan, crevettes – ce plat national – dans tous leurs états, une déclinaison de viandes et saucisses de renne, un plat généreux de crabe royal et une assiette de carrés de graisse de baleine. Christiane nous emmène ensuite loin dans les civilisations des esquimaux : d’Indépendance à Saqqaq et Dorset, Thulé, avant de partir vers le centre d’information sur les glaces et les icebergs où Christian nous ravit de ses commentaires au sein de ce bâtiment à l’architecture élégante posé au bord de l’Isfjord.
Retour par l’immense traîneau du Père Noël et les chenils des chiens de traîneau avant de rejoindre l’atelier du sculpteur sur bois de rennes. Certains se reposent, d’autres visitent et d’autres encore goûtent les cafés avec les locaux. Le dîner est superbe, et sur le dessert, Lisbeth, Ester et Ruth nous gratifient de la Danse des masques, une tradition inuit de plus de 4000 ans, qui revit de nos jours après 300 ans d’interdictions religieuses: tout est esprit, tout est vivant : l’animisme propres aux inuits s’exprime en gaité et en craintes. A l’extérieur, quelques feux d’artifice, en entrainements… À demain !
Dès le matin, Christian nous invite en salle de conférence pour une introduction à la géographie passionnante du Groenland. Le temps est toujours venteux, mais le bateau « Heidi » emmène nos deux groupes vers le champs d’icebergs dans une mer fraîche, et à l’abri de ces cathédrales de cristal si impressionnantes qui nous écarquillent les yeux devant leur beauté. D’autres partent en attelages de chiens de traîneaux pour un tour très physique avec les compagnons du blizzard…
Pour beaucoup, de retour du champs d’icebergs ou juste curieux, nous repartons à l’arrivée de la course de chiens de traîneaux, organisée vers midi par la Communauté. Aboiements, hurlements et courses ; traîneaux et scooters des neiges fendent la neige qui vole sous les bourrasques.
Ilulissat compte deux musées ; le musée de l’art, où se trouvent les tableaux remarquables d’Emmanuel Petersen, et le musée de l’explorateurs Knut Rasmussen. Il est 14 heures, la nuit tombe, et nous avons fait ouvrir spécialement ces deux lieux, qui nous régalent avec l’ l’histoire de la ville, des kayaks… La soirée de Nouvel An ne peut être qu’exceptionnelle à Ilulissat.
Pour les groenlandais et les inuits, ce début d’année doit être fêté : les feux doivent vaincre la nuit, et on circule en voiture, on essaie les pétards… Dans la rue principale, un convoi de 3 ambulances, 3 gros camions de pompiers, 3 motoneiges et 4×4 de la police, 3 véhicules d’intervention des pompiers passent lentement, toutes sirènes hurlantes et gyrophares clignotants : une catastrophe ? Non ! on fête, pardi !!! Tout ce qui clignote et fait du bruit doit être en fonction ! Ah ces Groenlandais… Il est vrai que c’est une Première pour nous… Et pour le Groenland!
Le journal national groenlandais a consacré une page à nos 40 participants, car pour la première fois un organisateur de voyages, Grands Espaces, fait se dérouler un Réveillon du Nouvel An à Ilulissat ! Grands Espaces ? Simplement pionnier… Certes dans la tempête, dans le froid, dans la neige, dans les aléas météo, mais toujours pionnier !
> Article sur notre réveillon à Ilulissat (en danois)
Arrêt au hall de la ville et dès 15 heures, nous voici gratifiés, juste sur la place proche de notre hôtel , de 20 minutes de feux d’artifices dans la nuit polaire. Pas d’aurores boréales, car le ciel est chargé, mais un ciel éclatant de feux. Puis nous nous retrouvons tous au restaurant sommital, sur le « Rooftop » pour deux Nouvel an : le premier à 20h (heure locale européenne) et le local à minuit évidemment.
Le chef groenlandais Jens Jorgen nous régale de muktuk, puis un plat de flétan et de Saint-Jacques, un granité de baies arctiques et une pièce délicieuse de renne, avant une panacotta au champagne. Gewurztraminer d’Alsace, vins rouges, et aussi les coupes de champagne à l’arrivée, à 20 heures et à minuit, font l’ambiance avec ces feux qui commencent à se déchaîner à l’extérieur, par un petit – 16°C qui règne sur la terrasse enneigée de l’hôtel. Mais peu importe, le spectacle est (si) impressionnant.
À minuit surtout : de toutes les cours, de notre hôtel en hauteur, du port, des balcons et des places fusent les gerbes lumineuses et les pétards sonores et colorés ; la joie, le bruit, la vie, les feux domptent la noirceur et le froid polaire ; ébahis, nous photographions, nous laissons partir des « ohhh » de stupéfaction ou d’admiration. Et entre les deux séries de feux (entre 20 et 24 heures?), nous nous laissons envoûter par les plaisirs de la table, mais aussi par une dégustation de vodka orchestrée par Christian, et une revue d’images drôles de nos voyages ! Quelle soirée… Quelques airs de musique de danse suivent les airs de Noël pour le bonheur des couche-tôt/tard ! On est en 2023,l’année des 25 ans de Grands Espaces.
Quel calme en ce dimanche 1er janvier à Ilulissat… La fête de la veille a endormi la ville sous le linceul blanc et cotonneux de la neige poudrée.
À défaut de bateaux, certains iront s’essayer aux motos-neiges, d’autres accompagnent Christiane et François à la visite guidée de la ville emmitouflée dans son manteau neigeux, encore toute sonnée des feux de la nuit dernière et encore toute décorée des lumières de Noël.
Christiane nous offre également une conférence passionnante sur les chiens de traîneaux qui sont 3500 en ville, avant les apéritifs et le dîner d’au revoir.
La visite des démons barbus, grimés et effrayants marque le » Halloween » inuit du 1er au 6 janvier : deux d’entre eux entrent dans la salle de restaurant.
Et en soirée, le ciel se dégage, mais hélas pas d’aurores boréales, alors place aux valises, car demain le départ sera matinal vers Kangerlussuaq puis Copenhague.
En route vers l’aéroport… Le vol annoncé à 9h05 est reporté à 9h41 alors que sur la piste la tempête se lève : une poudrerie, à plus de 50km/heure de neige légère qui pénètre, enveloppe et obscurcit totalement le paysage : malgré le ballet des chasse-neiges et des engins, tous les vols sont annulés, et seules Christiane et Mathilde sont parties avec le premier vol de 7 heures du matin, elles ont ainsi pu rejoindre Kangerlussuaq et le Danemark aujourd’hui.
Christian, Marielle et François s’affairent alors entre la réouverture de l’hôtel, l’organisation des repas, et à Beaune, l’équipe de Mariette reprend tous les vols : l’équipe est formée à ces situations exceptionnelles.
Mais nous voici bloqués à l’aéroport à plusieurs kilomètres de la ville ; le bus-navette de 22 places avance difficilement, il prend 15 personnes en charge avant d’être bloqué dans les congères que deux chasse-neige tentent de casser régulièrement. La vraie difficulté pour les conducteurs est l’absence de visibilité, car dehors le « white – out » est parfait : on ne voit pas la route, ou les congères à 5 mètres. Dans les hurlements du blizzard qui vous gifle, vous griffe et vous étouffe dès que vous quittez l’ abri d’un véhicule, un 4×4 trace le chemin devant notre bus : 1 heure pour 2 km…
Et durant ce même temps, les 23 personnes encore à l’aéroport patientent pour l’arrivée d’un convoi de cinq 4×4 avec une route ouverte par des engins-bennes; ce sera un long, très long chemin ; l’un des véhicules aura sa roue bloquée par la glace; à la tête de la colonne, il faut un Inuit à pied en guise de repère, avec une lampe torche allumée derrière lui, et guidant le 4×4 qui le suit à 3 ou 5 mètres… Terrible tempête de neige, comme il y en a – une, ou deux – par hiver : et elle est pour nous !
Les Inuits se relaient en extérieur, pour revenir givrés dans les voitures où la neige fine s’infiltre, poussée par le vent. Dans une extraordinaire solidarité polaire qui unit notre groupe, le convoi et le bus arrivent à l’hôtel et dans la chaleur et le confort de nos chambres bientôt retrouvées.
Repas bien calorique au restaurant Nerlerat, et briefing, questions d’avions et pratiques, résolues, programme du lendemain redessiné, et nous voici tous prêts pour une nouvelle journée d’aventure, car les avions ne partiront qu’après-demain
Et tous, se souviendront de cette tempête d’Ilulissat, autour d’une soupe chaude, d’un bon whisky, d’une vodka généreuse…
La tempête est passée pour laisser un ciel dégagé et une mer calme ; nous mettons immédiatement ces conditions optimales à profit pour partir en bateau vers le champ d’icebergs.
Départ à 11h30 car ce sera le plein jour, après une conférence passionnante donnée à 9h30 par Christian Kempf sur le seigneur du Grand Nord, l’ours blanc.
Ces cathédrales de glaces viennent toutes du glacier Kangia/Kujalleq qui vêlent en avançant de 20 à 30 mètres par jour à environ 70 km dans les terres, donnant un fjord totalement encombré de glaces : l’Isfjord. Au débouché de ce dernier, un verrou sous-marin piège les icebergs qui ainsi s’agglutinent, conférant très justement à Ilulissat le titre de la » Ville des glaces », et de « Capitale des icebergs« , et son classement au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Ce matin, les couleurs d’un horizon rosé et blanchâtre donnent aux icebergs des couleurs superbes. Certains sont veinés de stries bleues, d’autres dressent leurs tours de 50 mètres de hauteur ou plus dans le firmament d’azur. Les – 21°C de température ambiante font que les gouttelettes de brume se cristallisent et enveloppent de leur magie des géants de glaces : le spectacle est magnifique.
Et évidemment, cela se fête par un aquavit agrémenté d’un morceau de cette glace millénaire, pêchée en mer par l’équipage.
Entre temps, Air Greenland a avancé notre départ en raison de la disponibilité des avions pour nous faire partir dès ce soir vers Kangerlussuaq. Une fois nos bagages faits, la navette dans la neige et les derniers aurevoirs prononcés, nous avons la surprise d’être accueillis à l’aéroport par un pilote parlant français et qui propose à l’un d’entre nous de voyager dans le cockpit dans cet avion spécial Grands Espaces : ce sera Marie-Madeleine Delatour, avec ses 55 voyages Grands Espaces !
Nous survolons les croupes et montagnes pour arriver vers l’ancienne base américaine de Sondre Stromfjord, aujourd’hui Kangerlussuaq, le hub aérien du pays.
Dîner dans la cafétéria, et transfert vers un bâtiment lui aussi anciennement occupé par les Américains, car en raison de l’annulation de 31 vols la veille, Kangerlussuaq est engorgée.
À la sortie du bus, nous avons l’extraordinaire surprise de voir au Sud, mais surtout au Nord, danser les aurores boréales par un ciel dégagé à – 31°C : des conditions optimales. Les affaires sont déposées dans les chambres ; tous à la photo !
Jour 7 : Mercredi 4 janvier
Départ pour la cafétéria. Après un petit déjeuner et quelques emplettes souvenir pour certains, le vol de Copenhague arrive, rapidement entouré par le fourmillement des tracteurs et des chariots : ce vol est le seul lien aérien du pays avec l’étranger, 5 fois par semaine.
Dans ce ciel dégagé, nous apercevons les fjords enneigés puis calotte s’offrent à nous, la côte Est du Groenland est dans la pénombre et la banquise bien visible.
Copenhague : 9°C, il pleut.
Après un panier repas au restaurant, nous nous retrouvons pour un « drink » d’aurevoir au bar panoramique.
Nous sommes déjà nostalgiques du Groenland. Les feux d’artifices extraordinaires, les fééries des neiges et des glaces, les conférences, cet hôtel panoramique, les chiens de traîneaux et les motoneiges… Tout cela n’est malheureusement plus que souvenir désormais, mais on se reverra !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
A l’attention de Marielle, Line, Christian et Serge.
Anie & Patrick vous souhaitent un super réveillon et une très belle année 2023.
A vous revoir
Quel dommage de ne pas avoir été des vôtres cette fois ci … mais nous avons eu une pensée pour vous tous et vous souhaitons le meilleur pour 2023
Bises Normandes
Bravo à toute l’équipe : Marielle ,Christiane,Mathilde,Christian et Francois pour ce très beau voyage . Une mention spéciale pour Mathilde et Mariette qui ont assurées grave!!.
A bientôt le plaisir de tous vous revoir