Antoine Lochin
Guide naturaliste
29 mai
6 juin 2023
Antoine Lochin
Guide naturaliste
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Fin mai, lundi de Pentecôte, nous arpentons les rues de Longyearbyen, l’un des lieux habités les plus au Nord de la planète.
Cela fait 24h que nous sommes sur l’île du Spitzberg, et en cette fin d’après-midi nous nous apprêtons a monter à bord de notre navire : le Vestland Explorer.
Nous sommes de suite accueillis par des têtes bien connues, Rémi et Thomas sont des instructeurs plongée que nous connaissons très bien, et ce depuis de nombreuses années.
Nous rencontrons aussi Antoine, l’autre guide avec Rémi, puis une partie de l’équipage.
Sitôt à bord, nous déchargeons nos lourds équipements de plongée et nous nous installons en cabine. Puis viens l’heure du « drill », le briefing de sécurité obligatoire avant de quitter le quai.
Enfin nous partons, direction pour cette nuit le Templefjord, tout à fait à l’Est de l’immense Isfjord.
Cette navigation sera l’occasion pour nos guides de faire leurs briefings, ils nous expliquent aussi quelques astuces et consignes concernant la vie à bord, et surtout nous équipent en combinaisons thermiques, bottes et autre matériel indispensables dans les milieux polaires (les jumelles notamment !).
Nous pouvons aussi rencontrer et gouter l’excellente cuisine de notre chef Ed, mais ce que l’on retiendra le plus de cette soirée c’est au moment d’arriver au bord de la fast ice (banquise de fond de fjord) de Templefjord lorsque nous apercevons une grosse quarantaine de bélugas en train de nager au bord de la glace de mer.
Malgré un vent a décorner les boeufs, nous sortons tous à la proue du navire pour admirer ces baleines blanches mesurant jusqu’à 5 mètres et pouvant peser jusqu’à 1300 kg.
Quel moment incroyable ! Nous voici officiellement arrivés en Arctique !!
Il est encore tôt lorsque la majorité d’entre nous se lèvent, trop excités a commencer cette journée !
Après un bon petit déjeuner, nos guides nous donnent le programme de la matinée : nous enfilons donc notre équipement et nous embarquons dans le zodiac.
Nous mettons le pied à terre au niveau de Schoultzh hamna, près de cabanes étonnamment bien entretenues. C’est notre premier débarquement à terre, après que nos guides aient ancré le zodiac, nous partons pour notre première exploration !
Rapidement nous prenons de la hauteur et profitons de l’incroyable vue sur tout le fjord, nous apercevons même au loin un renne solitaire et un phoque barbu qui nous saluera lors de notre ré-embarquement.
De retour à bord, les moteurs sont remis en marche, et seulement quelques minutes après notre départ nos guides nous informent que des bélougas sont en vue, sans doute les mêmes qu’hier : nous avons le privilège de les admirer pendant de longues minutes !
Ensuite nous continuons notre route en longeant les côtes, a la recherche d’un éventuel plantigrade.
Nous avançons dans le Billefjord, jusqu’a atteindre la fast ice, la saison avançant elle se trouve de plus en plus loin. Nous décidons de mouiller l’ancre pour une activité zodiac lorsque un appel VHF retentit dans la passerelle, c’est un autre bateau dans la même baie qui nous prévient qu’ils ont vu un ours sur la glace mais celui ci est actuellement dans le brouillard.
Nous nous dirigeons donc au plus proche de la lisière de la banquise, et, sans doute sommes nous chanceux, le brouillard se dissipant, nous pouvons chercher l’ours, nous le voyons effectivement, très loin.
Antoine décide de lancer son drone pour faire quelques images à une distance raisonnable de l’animal, l’ours se trouve a environ 2500m de nous mais nous pouvons de distinguer aux jumelles !
Ensuite, nous continuons notre route, passant près d’innombrables pétrels fulmars, guillemots et autres goélands bourgmestres. Nous rejoignons une zone de « hauts fonds » sur lesquels des icebergs sont venus s’échouer, les couleurs bleues de ces monstres de glaces sont merveilleuses !
De retour au bateau, l’ancre est relevé, nous allons pour cette nuit à Dicksonfjord, au nord de l’Isfjord.
Dans la soirée, nous avons la joie d’assister à la présentation de notre équipage composé de 8 marins, puis nous dégustons un bon verre de champagne et fêtons la fin de cette superbe journée.
Ce matin nous sommes dans le Dicksonfjorden et déjà, nos guident scannent la fast ice et les alentours aux jumelles. Mais il y a encore un peu de brouillard et pas « d’anomalie » à l’horizon.
Nous décidons de profiter d’une mer clémente pour tenter une plongée d’adaptation à Kapp Wijk. Après le briefing, nous partons sous la neige, mais il n’y a pas de vent et la mise à l’eau est facile.
Le fond sableux descend en pente douce et nous découvrons dans les laminaires des araignées, bernard l’hermite, sabelles, vers plats et même quelques chaboisseaux, rascasses de l’Arctique.
Après 30’ de plongée, il est temps de remonter se réchauffer les mains ! Sauna et jacuzzi rencontrent un grand succès !
Nous remontons croiser dans Ekmanfjorden pour vérifier les lieux et stoppons vers 15h à Yoldiabukta sur une mer d’huile devant le front glaciaire du Sveabreen : nous profitons pendant plus de 3h30 de ce spectacle dans une ambiance paisible et reposante, parfois entrecoupée par le grondement sourd d’un vêlage.
Iceberg, brash, plaques dérivantes issues du morcellement de la fast-ice : le paysage est varié et les tons pastel nous font penser à une aquarelle vivante.
Sur un floe, plaque de glace de banquise flottante, un phoque barbu se prélasse. Mais celui-ci est aux aguets et même si nous sommes loin, il quitte sa plateforme : on ne sait jamais !
Un peu plus loin, une activité insolite nous attend : marcher sur l’eau ! Nous débarquons en effet sur une plaque de banquise de fjord toute plate… nous avons été précédés par un ours, dont les larges traces sont encore visibles…
Nous rembarquons puis au loin, Tom aperçoit un morse, tranquillement posé sur son transat’ de glace : celui-ci, bien paisible, nous offre un incroyable spectacle de mimiques avec ses nageoires et ses vibrisses.
Puis ce sont des eiders et magnifiques eiders à tête grise regroupés en ligne sur la glace qui nous émerveillent.
Il est déjà 18h40 et il est temps de rejoindre l’Explorer pour le dîner. Depuis le salon, nous apercevons même quelques rorquals de Minke assez proches ! Quelle journée !
Nous sommes déjà en route vers d’autres horizons pour de nouvelles aventures plus au Nord…
Après une nuit de navigation, ponctuée par quelques moments de tangage, nous voici ce matin dans la magnifique Baie de Roi.
Lors de l’appel quotidien du matin, nos guides nous annoncent la météo : elle est exceptionnelle aujourd’hui, grand soleil et peu de vent !
Vers 8h du matin, nous mouillons l’ancre au pied de la falaise d’Ossian Sarsfjellet. Une importante colonie de mouettes tridactyles est implantée ici. Quelques guillemots de Brünnich nichent aussi dans les parois des falaises attenantes.
Après le petit déjeuner nous partons en excursion, nous allons faire la longue balade qui permet de surplomber la falaise et les oiseaux, et surtout d’avoir une vue imprenable sur l’ensemble de la Baie du Roi !
Nous distinguons au loin la cité scientifique internationale de Ny Ålesund, et de l’autre côté nous avons la chance d’avoir une superbe vue sur les mythiques Trois Couronnes portant chacune de nom d’un des royaumes scandinaves : Nora, Svea et Dana.
Lors de cette sortie sous le soleil nous avons aussi la joie de croiser une grande variété de faune, notamment des rennes, fort curieux, des lagopèdes portant encore leur plumage hivernal mais aussi un renard polaire, lui cependant est en pleine mue de fourrure, cela lui donne un coté un petit peu burlesque.
De retour au bateau, nous passons à table, sous nos yeux défilent d’innombrables icebergs, tous plus beaux les uns que les autres. En début d’après-midi, l’ancre est mise au milieu de ces blocs de glaces, nos guides et Thomas partent en repérage pour trouver un iceberg adéquat sur lequel plonger, en effet il en faut un stable, beau, et surtout baignant dans une eau le plus claire possible.
Une fois le site trouvé, tout le monde s’équipe et comme hier il y a sept plongeurs. Vero, Henriette et Antoine seront eux à la surface sur l’embarcation.
La plongée de ce jour est particulière car la visibilité réduite donne une ambiance fantomatique. Mais nous explorons les parois de glace du monstre, temporairement posé par 24m de fond dans le limon de farine glacière. Des milliers de bulles et de particules de sédiment ocre sont emprisonnées dans ces murs translucides, derrière les cupules, fissures, voutes et formes sculptées dans la glace.
Alors que les plongeurs reviennent au bateau, les trois compagnons de zodiac continuent leur route et prennent la direction de Ny London, sur la route, de belles découvertes de glace et d’arches rocheuses s’offrent à eux.
Une fois sur place, tout le monde se retrouve pour la visite des lieux, site historique du début du XXème siècle ou une mine de marbre s’installa sous la tutelle de la NEC (Northern Exploration Compagny).
De retour de balade, les marcheurs s’installent dans l’une des cabanes entretenues de ce site historique pour une petite pause thé bien méritée !
C’est déjà le début de soirée lorsque nous rentrons à bord après une journée bien chargée, nous mangeons au mouillage de Ny London puis mettons le cap sur Lilliehöök, nous y serons en début de nuit.
C’est devant une vue grandiose que nous nous réveillons ce matin, le soleil déjà haut dans le ciel éclaire avec puissance le majestueux glacier de Lilliehöök.
Après un copieux petit déjeuner nous partons en zodiac explorer la baie, nos guides nous emmènent voir une petite lagune où se trouve une colonie de veaux marins, il y en a une quinzaine, tranquillement posés sur des rochers à fleur d’eau.
Ensuite, le groupe se divise en deux, Rémi part avec quatre marcheurs pour une superbe balade sur la moraine latérale du glacier, de superbes vues sur la baie ainsi que sur un immense lac sont au programme, le terrain est une alternance de névés, de zones de toundra et de sol rocailleux typiques des moraines.
Antoine, lui, part avec quatre navigateurs pour une sortie en zodiac devant le front de glace : toute la matinée, le groupe longe l’immense muraille de glace sous un soleil et une température quasiment estivale, l’occasion de se faire une petite pause thé, moteur coupé, pour profiter pleinement de la vue et du silence.
De retour au bateau, le groupe se recompose, l’ancre est relevée, nous partons.
Une heure de navigation plus tard, nous arrivons dans la petite baie de Signehamna, site connu entre autres pour avoir abrité une station météo allemande durant la Seconde Guerre Mondiale.
Cependant si nous arrêtons là, ce n’est pas pour visiter ces vestiges, pour la plupart recouverts de neige, mais pour plonger et randonner. Une fois n’est pas coutume, le groupe se scinde en deux.
Antoine et quatre aventurières débarquent à terre au niveau de Gunnardpynten pour une balade dans la toundra. La vue sur le fond de la baie de Signehamna prise par la banquise de fond de fjord est superbe, à plusieurs reprises des rennes, bernaches nonnettes et eiders à duvets sont aperçus !
Rémi, Thomas et trois autres plongeurs partent mettre la tête sous l’eau au Sud de Nilspynten pour une plongée sur tombant entre 15 et 30 m de fond. Si la pente de gravats n’est pas très habitée, la falaise sous-marine, en revanche, est une véritable oasis de vie : la faune fixée (anémones à pied, ascidies, sabelles, phallusies, éponges) a colonisé chaque centimètre carré de la paroi rocheuse. Malgré une eau turquoise en surface, la visibilité est excellente à partir de 5 m et nos plongeurs sortent avec un beau sourire congelé sur le visage. Tom et Rémi ont repéré un petit iceberg et se réimmergent pour l’explorer : c’est un véritable gruyère de glace !
En milieu d’après-midi tout le monde rentre au bateau, il n’est pas trop tard pour profiter du sauna et du jacuzzi, quel bonheur de prendre le soleil dans ce bain chaud entouré d’un tel paysage !
Nous mangeons tranquillement au mouillage, puis prenons la route du Nord, demain nous nous approcherons de la banquise hauturière et des iles du Nord-Ouest du Spitzberg.
Après une nuit entière de navigation, nous sommes à l’aube dans les iles du Nord-Ouest du Spitzberg.
Il est à peine six heures du matin et déjà bon nombre d’entre nous sont levés, sur le pont, jumelles et appareils photo en main. Avec le bruit de la glace contre la coque, nous avions vite compris que la banquise dérivante hauturière était là.
Nous progressons lentement dans ce dédale infini de glace, l’occasion de profiter de ce décor exceptionnel, dans une ambiance arctique : un plafond nuageux bas, mais avec une bonne visibilité et peu de vent, des conditions idéales pour naviguer dans la banquise d’après nos guides.
Nous passons beaucoup de temps aux jumelles à la recherche d’éventuels traces de vie, et nous sommes chanceux. En peu de temps nous apercevons un morse avec des défenses énormes, ainsi qu’un beau phoque barbu se reposant sur un floe.
En milieu de matinée, devant l’entrée du Raudfjord, nous décidons de mettre les zodiacs à l’eau pour une balade au cœur de la banquise dérivante, le paysage est magnifique et d’un calme apaisant, seulement interrompu par une bataille navale à coup de boules de neige entre les deux zodiacs, Rémi nous rappelant ensuite l’histoire de ce que fut la bataille navale la plus au Nord du monde dans le Sorgfjord opposant 40 baleiniers hollandais à deux frégates de corsaires malouins.
De retour à bord pour le repas, nous reprenons notre route, cap à l’Ouest, nous ne pouvons aller plus loin en raison de la glace, trop concentrée. Nous arrivons en début d’après-midi au nord de Ytre Norskøya. Ici, nos guides nous rassemblent et le programme est établi.
Antoine conduit donc un raid zodiac accompagné par la moitié du groupe.
L’objectif est de faire le tour des iles de Indre Norskøya et Ytre Norskøya. De nombreux oiseaux sont aperçus, notamment des centaines de mergules mais aussi quelques macareux moines. Il faudra zigzaguer entre la glace pour se frayer un chemin mais la densité est vraiment trop importante et le tour complet des iles est impossible… c’est l’arctique !
De son coté, Rémi part plonger avec l’autre moitié du groupe. Après avoir repéré un îlot prometteur, les plongeurs changent deux fois de site car l’inversion brutale de marée après l’étale occasionne de très forts courants dans les parages : les plaques de banquise, jusque-là en attente, se mettent à bouger à des vitesses différentes selon leur taille, comme animées d’une volonté propre. C’est impressionnant !
La mise à l’eau se fait dans une baie plus ouverte et le contraste est saisissant : si le paysage extérieur est austère, fait de roches noires et de blanc, les fonds sont comme une jungle sous-marine de kelp, puis de rochers blancs couverts de vie : oursins, étoiles de mer, anémones… De plus, la visibilité est très bonne.
Mais la plongée est de courte durée car le signal de remontée est déclenché en surface : la glace se referme plus vite que prévu et il faut partir.
Plus loin, une grande plaque de glace avec des hummocks imposant est repérée : certains se remettent à l’eau pour admirer les sculptures de la partie immergée de ces crêtes de compression : les hummocks. Il y a même une morue arctique dans une cavité glacée !
De retour au bateau, tout le monde se retrouve, certain profitent une fois de plus du sauna et du Jacuzzi.
Puis nous mettons le cap sur Virgohamna, près d’ici. Nous dormirons tranquillement au mouillage cette nuit.
Après une nuit paisible au mouillage, nous sommes toujours ce matin à l’abris entre Amsterdamøya au Nord et Danskøya au Sud, deux iles chargées d’histoire, dont nous nous apprêtons à découvrir !
Nos guides nous donnent rendez-vous à 9h pour une excursion.
Nous mettons d’abord le cap sur Smeerenburg, sur l’ile d’Amsterdam pour un débarquement sur cette bande de terre faite de sable et de bois flottés.
C’est un site historique car ce fut au début du 17ème siècle une importante station baleinière, près de 200 hommes s’affairaient ici pour découper le gras de baleine et le faire fondre pour produire de l’huile, utile à l’époque pour éclairer les villes.
Rémi nous raconte avec passion cette folle époque des baleiniers autour des quelques vestiges encore en place, notamment les restes des fours a graisse.
Ensuite nous reprenons nos zodiacs et allons sur l’autre île : Danskøya, où se trouve la baie de Virgohamna. Cette fois ci c’est Antoine qui se charge de nous conter l’histoire des lieux, en effet ce site, qui tire son du nom du navire « La Virgo » fut le point de départ de la célèbre et néanmoins tragique expédition d’Andrée, parti en 1897 pour tenter de rallier le Pôle Nord en ballon.
Ce dernier s’abima sur la banquise quelques dizaines d’heures après son départ, les trois aventuriers luttèrent donc pendant des semaines sur la banquise mais succomberons durant cette expédition. Les reste de cette incroyable épopée ne seront retrouvés que 33 ans plus tard par des chasseurs de phoques sur l’Ile Blanche (Kvitøya), tout à fait au Nord-Est du Spitzberg.
De retour à bord, notre navire repart, direction cette fois le Smeerenburgbreen.
Nous avons la chance de découvrir ce magnifique glacier pendant notre déjeuner : quelle chance de pouvoir déguster les bons plats de notre chef Ed devant un tel décors ! Nous apercevons même à plusieurs reprises des phoques barbus se reposant sur de la glace dérivante.
Pendant cette navigation, nous restons pour la plupart sur les ponts extérieurs, la luminosité, sans cesse variable, est sublime et c’est sans compter sur les reflets apportés par une mer d’huile qui amplifient considérablement l’atmosphère magique des lieux.
Une fois sorti du Sorgattet, nous mettons le cap sur la Baie de la Madeleine. Antoine profite de ce temps de navigation pour présenter une conférence récapitulative sur l’histoire du Spitzberg, dont nous avons pu voir la diversité ce matin !
Une fois l’ancre posée, nous partons en zodiac pour s’approcher du glacier de Gullybreen, le ciel déchiré met en valeur les contrastes de bleu de cette paroi de glace.
Ensuite nous débarquons près d’une échouerie de morses : quelle joie d’approcher ces pinnipèdes si imposants, certains mâles peuvent peser jusqu’à 1500 kg !
En fin d’après-midi nous retournons au bateau, moteur lancé, cette fois ci nous reprenons la direction de l’Isjord pour être après 13 heures de navigation à Trygghamna.
Après une nuit de navigation, nous arrivons ce matin à Trygghamna à l’entrée Nord de l’Isfjord.
La météo est excellente une fois de plus, nos guides nous rassemblent pour discuter du programme de la matinée.
Antoine part donc pour un débarquement près de la majestueuse falaise d’Alkehornet. Accompagné par trois marcheuses avec raquettes aux pieds, la petite équipe marche de point de vue en point de vue, et ils auront même la chance d’apercevoir de près plusieurs rennes et de très nombreux oiseaux : bernaches nonnettes, macareux moines, oies à bec court, mouettes tridactyles…
De son côté Rémi organise une plongée sur l’épave du Figaro, un trois-mâts allemand construit en 1879, qui servit comme navire baleinier au Spitzberg entre 1904 et 1908, avant de faire naufrage au Sud-Est de la baie à la suite d’un incendie. Découverte en 2007 par les services de cartographie maritime, elle fût officialisée en 2015 et investiture : c’est à ce jour l’épave documentée en archéologie la plus au Nord du monde.
La visibilité est exceptionnelle : depuis le fond à 30 m, les plongeurs voient les rayons du soleil en surface !
Les vestiges montrent la coque, la proue, les restes de mâts, des chaudières à fondoirs, des restes de tonneaux et même le gouvernail, dont les gonds sont intacts !
Sous la coque, surprise : une bonne dizaine de poissons-loups, ou loups arctiques nous guettent, tapis dans l’ombre, accompagnés de quelques belles morues et petites morues arctiques.
La faune fixée est bien présente : ascidies, anémones, vers marins, coralligène…
Tout le monde est de retour au bateau pour le repas du midi, c’est le moment ou tout le monde échange ses expériences de la matinée.
Le moteur lui, est relancé après le repas, le plan pour l’après-midi est de longer les côtes, jumelles fixées aux yeux pour essayer d’avoir la chance de revoir un ours avant la fin du voyage.
Et en effet, après environ deux heures en passerelle à scruter les côtes, nos guides découvrent quasiment simultanément un ours à terre !
Ni une ni deux, nous sommes prévenus et montons sur les ponts supérieurs pour apercevoir l’ours aux jumelles, mais il est encore loin et le bateau ne peux pas se rapprocher à cause des hauts fonds qui nous séparent de la côte.
L’ordre est donc donné : équipez-vous, équipez-vous, nous mettons les zodiacs à l’eau.
En un laps de temps étonnamment court, tout le monde est prêt, nous partons en direction de la côte.
Lorsque nous arrivons, l’ours s’est éloigné un petit peu, nous le regardons progresser discrètement. À terre, des rennes inquiets s’animent dans tous les sens, nous apercevons même un petit faon qui viens de naitre se cachant sous sa mère.
Après un moment d’observation, l’ours finit par venir tout près de l’eau et longe la côte, légèrement en surplomb, nous sommes alors tous près, l’émotion est pour tout le monde immense.
Nous profitons de cet instant magique pendant que l’ours continue sa course, indifféremment, il se fera un festin en mangeant les œufs des oies alentours.
De retour au bateau, il est temps de mettre le cap sur Longyearbyen, nous avons deux heures de navigation, l’occasion de redonner le matériel emprunté pendant la croisière, mais aussi et surtout de boire un verre de l’amitié pour célèbre ce beau voyage.
Pendant cette réception nos guides nous font la surprise de projeter une vidéo souvenir qui retrace jours après jours ce fabuleux voyage.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
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