Antoine Lochin
Guide naturaliste
20 mai
29 mai 2023
Antoine Lochin
Guide naturaliste
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
C’est déjà le début de soirée lorsque notre avion se pose sur le tarmac de l’aéroport de Longyearbyen.
Le voyage fut dense et plein d’aventures, surtout à Oslo lorsqu’il a fallut retrouver les passeports de chacun alors que l’heure du départ s’approchait inexorablement, l’intervention express de l’un de nos guides nous tira d’affaire in extremis, passant les divers contrôles avec l’aide de quelques agents aéroportuaires compétents, plus de peur que de mal, le voyage vers le nord peux enfin commencer.
Une fois à bord, nous assistons au briefing de sécurité dispensé par le second capitaine, puis quittons le quai sans tarder.
Après un bon repas concocté par notre chef Ed, nous prenons en main l’équipement qui nous est prêté pour la croisière (à savoir : bottes et combinaisons thermiques) et assistons aux divers briefing de nos guides, Rémi et Antoine.
Le cap pour ce soir est pris, nous irons à Templefjord, dans l’est de l’Isfjord, dans la soirée nous avons déjà la chance d’apercevoir un renard polaire !
Nous nous réveillons dans le Templefjord, il est à peine 7h20 lorsque nos guides nous réveillent via le téléphone, ils ont aperçu un ours, au loin sur la banquise.
Sans tarder, nous montons en passerelle pour apercevoir l’animal qui se déplace. Mais rapidement il fait le choix de se poser sur la glace. Nous décidons de nous rapprocher à travers la glace dérivante mais sommes rapidement coincés par la banquise de fond de fjord aussi appelé banquise compacte.
Sans activité de sa part nous décidons de repartir après avoir attendu un certain moment. Nous mettons le cap sur le Billefjord, et longeons en chemin de magnifiques falaises culminant a plus de 700 mètres. Sur la route Rémi en profite pour nous faire une présentation sur l’Arctique, l’occasion d’en apprendre plus sur cette région du monde.
Dans l’après-midi, nous passons devant Pyramiden, cité minière soviétique abandonnée depuis 1992. Elle fut pendant longtemps, une vitrine de l’empire soviétique, alors que la ville était entièrement tournée vers l’extraction du charbon.
Plus tard nous arrivons dans la petite baie de Skansbukta, renommée notamment pour ses vestiges de mine de gypse du début des années 1910.
Nos guides nous préviennent que nous allons y faire une activité, ainsi nous débarquons pour une sortie raquettes à proximité des restes historiques composés de rails de trains servant à acheminer les minerais, mais aussi une épave échouée à terre encore en relativement bon état et qui permettait de transporter de gypse en mer.
Ensuite pour les plus courageux, nous montons plus haut afin d’avoir une splendide vue sur la baie. Par chance, nous voyons aussi des rennes et un renard polaire à quelques dizaines de mètres seulement !!
Alors que nous reprenons les zodiacs pour longer la cote, nous apercevons de nouveau un ours de l’autre coté du rivage.
En revanche il y a d’autres navires sur place et un groupe de skieurs est à terre, relativement proche de l’ours. Pour raison de sécurité par rapport aux personnes à terre nous restons donc à distance le temps nécessaire. Une fois le danger éloigné, nous pouvons à l’aide de nos zodiacs, s’approcher de l’ours, qui finira par monter vers l’intérieur des terres puis disparaitre après une belle observation de notre part.
Quelle chance d’avoir pu apercevoir deux ours en une journée !
Ce soir nous avons le plaisir d’assister à la présentation de l’équipage, mené par notre capitaine June. Nous connaissons maintenant plus en détails les 8 membres qui composent l’équipage !
Il est 5 heures du matin lorsque les marins de notre navire lèvent l’ancre, nous quittons notre agréable abri de Skansbukta pour rejoindre après trois heures de navigation le Dicksonfjord, au coeur du parc national du « Nord Isfjorden »
Après le petit déjeuner, nous embarquons à bord des zodiacs, pour une croisière, en longeant la bordure de la banquise de fond de fjord. Le vent qui souffle soulève la mer, nous avançons donc prudemment et nous finissons par atteindre l’autre bord du fjord.
Ici la mer est plus calme, la glace plus solide, cela nous donne l’opportunité de marcher sur la banquise, une expérience inédite pour nous tous. Quelle joie d’arpenter cette étendue vierge ! Un rayon de soleil viendra au même moment, la cerise sur le gâteau.
Au moment de retourner au bateau, nos guides nous proposent de participer à un exercice grandeur nature : simuler un retour rapide aux zodiacs, en sécurité, en cas d’approche d’un ours sur la banquise / à terre. Une bonne expérience pour tous, permettant aussi de connaître nos capacités de repli en cas d’urgence.
De retour au bateau pour l’heure du déjeuner, notre navire repart en direction de Ekmanfjord, et inlassablement nos guides se relaient pendant le repas, pour chercher des animaux.
Notre patience a fini par payer puisqu’en tout début d’après midi, ils nous informent qu’un ours est en vue sur la banquise ! Le troisième en deux jours !!
Nous nous approchons le plus possible, nous frayant un chemin dans la glace dérivante jusqu’à atteindre la banquise dure.
Nous observons l’ours, immobile, il se dresse devant un trou de respiration de phoque à plusieurs centaines de mètres de nous. Il restera ainsi, sans bouger, pendant deux heures !
Au même moment, nous avons l’immense chance d’apercevoir à plusieurs reprises un béluga nageant en bordure de banquise ! Sans mouvement de la part de l’ours, nous reprenons notre chemin, puis atteignons après une grosse heure de navigation la baie de Yoldia bukta.
Depuis la baie, deux groupes sont composés et deux aventuriers partent avec Rémi ; notre première plongée va avoir lieu ici et maintenant.
L’autre groupe partira avec Antoine en zodiac pour se rapprocher du glacier de Sveabreen.
Au moment de se retrouver quelques heures plus tard, chaque groupe échange ses expériences, les plongeurs ont réalisé une plongée épique dans la banquise compacte disloquée.
La visibilité était troublée, mais cela reste une première expérience très enrichissante.
Pour ceux en zodiacs, ils ont réalisé une sortie très dense, avec l’observation de divers animaux : femelle et petit morses, phoques barbus… ils ont aussi pu s’approcher du glacier pour admirer de plus près ses formes et couleurs incroyables.
Ce soir nous prenons le cap sur la Baie du Roi, une nuit entière de navigation nous attend.
Ce matin, après une nuit de navigation agitée pour certains, nous entrons en Baie du Roi pour une journée riche en aventures. Le plafond nuageux est dense, mais la visibilité horizontale est tout à fait correcte, malgré un crachin sans doute importé de Bretagne par mégarde dans les valises.
Après un passage devant les glaciers Kongsvegen et Kronebreen, nous mouillons devant la Réserve Naturelle d’Ossian Sarsfjellet.
Un groupe débarque avec Antoine pour grimper jusqu’à un point de vue imprenable sur la Baie du Roi avec ses glaciers, icebergs, jeux de couleurs d’eaux sombre, ocre et turquoise… Nous marchons en pleine fonte printanière : l’eau est partout, sous nos bottes, ruisselle, s’infiltre, nous tend des pièges dans le mollisol : le terrain est ludique. Mais nos efforts sont récompensés par l’observation de nombreuses oies à bec court et bernaches nonettes, sur un fond musical joué par quelques bruants des neiges. Nous abordons ensuite la colonie de mouettes tridactyles par le haut : le spectacle est grandiose.
Un autre groupe profite d’une croisière en zodiac avec Rémi, sous la colonie d’Ossian Sars, puis entre les icebergs et enfin en direction du front glaciaire du Kongsbreen : nous apercevons un timide phoque annelé pendant que quelques bernaches nonettes nous observent depuis les hauteurs. Sur le retour, une escadrille des emblématiques eiders à tête grise, ou king eiders, nous survolent de très près, pour notre plus grand bonheur.
Après un copieux déjeuner, June, notre capitaine, nous offre une croisière incroyable en lisière de fast-ice devant les fronts glaciaires du Kongsbreen et du Blomstrandbreen : toutes les couleurs de glace sont présentes, d’autant plus que le vent amène de nombreux growlers bleus, blancs, gris et ocres contre la banquise. Quelques phoques sont visibles au loin et nous repérons une carcasse… signe que l’ours rode dans les parages…
Nous contournons Blomstrandhalvøya par le Sud-Ouest pour rejoindre l’entrée nord du Blomstrandbreen : Antoine en profite pour nous présenter l’histoire du Spitzberg… Mais à peine entame-t-il l’épopée des premiers explorateurs des pôles, Benjamin et Marine crient « à » l’ours ! Surgi au milieu de nulle part dans ce terrain vallonné, nous faisons demi-tour pour confirmer : en effet, de nombreux rennes épars, de couleur similaire, broutent dans les parages et sans échelle de distance il est parfois difficile d’identifier la Bête.
Mais il s’agit bien d’une ourse, reconnaissable par son collier émetteur : elle marche d’un bon pas, puis se met à l’eau. Il s’agit de « N°2 », une ourse aperçue par Rémi il y a deux semaines… dans l’Isfjorden : que de chemin parcouru !
Du fait qu’elle nage, nous ne pouvons l’approcher pour le moment, mais la suivons aux jumelles de loin : elle entame la traversée du Kongsfjorden vers l’ancienne cité minière de Ny Ålesund (reconvertie en cité scientifique de renommée mondiale).
Nos guides décident d’attendre qu’elle mette pied à terre pour sortir un zodiac. Sous une pluie battante, nous rinçons nos combinaisons à l’eau douce pour une observation courte mais insolite de cette ourse, qui n’hésite pas à se dresser debout sur ses pattes arrière pour regarder par la fenêtre d’une habitation isolée, puis tenter de pousser la vitre !
Mais l’ourse passe son chemin et le relief nous empêche de la voir, donc nous rebroussons chemin, trempés, mais heureux. Revenus à bord pour le gouter, nous la revoyons quelques instants longer la côte par les hauteurs pour un dernier au revoir.
Nous levons l’ancre pour nous diriger vers le Krossfjorden et nous installons pour la soirée et la nuit devant le majestueux front glaciaire de Lilliehöökbreen. Les lumières entre rayons de soleil et nuages sont incroyables : quelle journée !!!
Ce matin nous nous réveillons devant le majestueux glacier de Lilliehöök après une nuit reposante au mouillage… Sitôt le petit déjeuner pris, nous nous équipons et rejoignons nos guides pour une excursion à bord des zodiacs.
Notre objectif : longer cette impressionnante falaise de glace longue de 7km.
Naviguer près d’un tel glacier est une première pour beaucoup d’entre nous, de plus tout est présent ici, la glace bleue, du « brash », des « bourguignons », des icebergs de différentes tailles et formes, nous avons même la chance de voir un vêlage d’iceberg et à deux reprises des femelles morses et leurs petits.
Pour avoir un autre point de vue, Antoine envoie son drone, l’immensité de ce monstre de glace se révèle sur son écran de pilotage.
Nous revenons au bateau pour midi et passons à table. Nous restons au mouillage : la vue est toujours magnifique et nous pouvons admirer encore ce glacier dont les couleurs changent en permanence en fonction de la luminosité. Une fois rassasiés, nos guides nous informent du programme.
Rémi part avec les plongeurs pour la deuxième fois du séjour : depuis ce matin, un iceberg d’apparence stable a tapé dans l’œil de nos scaphandriers. Ils décident d’explorer cette sculpture éphémère, qui repose par 15 m sur un fond limoneux de farine glaciaire. La mer est calme, pas de vent et la visibilité est correcte. Nos palmipèdes réalisent plusieurs fois le tour de l’engin, évoluant en spirale depuis le fond pour en étudier la structure sous toutes les coutures. Voutes, arches, cupules, bulles millénaires emprisonnées dans le cristal translucide, parois blanches et bleu ciel, jeux de lumière… Une fois calibrés, les yeux repèrent quelques spécimens de plancton, aux formes de vaisseaux spatiaux ; un guillemot à miroir fait même brièvement une apparition, volant littéralement sous l’eau pour étudier ces étranges visiteurs venus d’ailleurs.
Ici la gravité est inversée : un morceau de glace relâché ne coule pas, il s’élève !
Après 35 min de plongée dans une eau à 1°C, les plongeurs se déséquipent et montent sur l’iceberg en plateforme pour un dernier saut, avant de se réchauffer dans le jacuzzi et le sauna.
De son coté, Antoine regroupe les non-plongeurs pour une sortie à terre.
Dès la descente du zodiac, nous sommes accueillis par plusieurs phoques veaux-marins : une colonie est établie ici, dans l’ouest de la baie de Lilliehöök et nous pouvons les admirer de longues minutes, dans l’eau ou en train de se reposer sur des rochers affleurants.
Ensuite, nous entamons une marche, raquettes aux pieds, pour monter au-dessus d’une langue glacière morte et ainsi avoir une vue globale sur la baie et le glacier. Le vent s’est brusquement mis à souffler lors de notre balade, mais il en fallait plus pour nous décourager… Ainsi après quasiment trois heures d’excursions nous rentrons à bord.
Nous pouvons entendre sur le trajet retour à bord du zodiacs le programme de chacun : certains prendront une bonne douche chaude tandis que d’autre sauterons dans le jacuzzi, ou bien dans le sauna…
Nous levons l’ancre après le diner pour une nuit de navigation, nous serons demain dans la célèbre Baie de la Madeleine.
Nous nous réveillons aujourd’hui en Baie de la Madeleine, en face du site historique de Graveneset, où reposent en paix plus d’une centaine de baleiniers d’un autre temps.
Nous partons pour une sortie en zodiac dans la petite baie de Gullybukta, où nous découvrons note première échouerie de morses : une cinquantaine de ces imposantes créatures se reposent sur la berge enneigée.
Nous les abordons d’abord depuis la mer et, placés sous le vent, nous découvrons leur odeur : à réveiller un baleinier ! Nous débarquons un peu plus loin pour la traditionnelle marche d’approche de la colonie, bien groupés entre nos guides, qui semblent suivre un rituel bien rodé. Quelques morses curieux viennent nager puis se gratter au plus près de la plage, nous offrant un spectacle incroyable : certains semblent se pavaner et se font remarquer par des vocalises gutturales.
Nous laissons ces morses à leur vie paisible de morses, puis nous gagnons les derniers restes de fast-ice près du joli front de glace du Gullybreen.
Ensuite, nous débarquons pour traverser la langue de terre de Graveneset avant de rentrer à bord. Déjà, le vent du Nord se lève…
Après le déjeuner, nous gagnons l’entrée Sud du fjord de la Madeleine pour tenter une partie de pêche… mais comme les mauvais chasseurs, nous rentrons bredouilles.
La mer est maintenant bien formée et le brouillard enveloppe les berges… nous apercevons le trois-mâts Antigua sortir de la brume dans une ambiance fantomatique, tel un navire des temps anciens.
Une baleine de Minke fait une apparition fugace.
Nous traversons ensuite le Sørgattet, détroit qui nous permet de rejoindre le Smeerenburgbreen pour une navigation magnifique sur un patchwork de rectangles d’ancienne fast-ice devant ce front de glace majestueux.
En fin d’après-midi, nous regagnons la rive Nord du Sørgattet pour trouver un abri à l’ancre à Danskeneset. De-là, les plus vaillants de nos pêcheurs (Arthur et Antoine) retentent leur chance et arrivent à sortir deux chaboisseaux du fond rocheux : l’honneur est sauf.
Pendant que certains profitent du jacuzzi et du sauna, d’autres bravent les éléments pour, comme dit Rémi, une petite sortie « d’aération du neurone » : nous apercevons un morse et quelques guillemots à miroir entre les bourguignons.
Comme à l’accoutumé nous sommes réveillés par la douce voix de nos guides. Chaque matin, même rituel, ils nous donnent dès cette première annonce quelques informations concernant la météo, qu’ils qualifient aujourd’hui comme particulièrement « arctique » avec de belles bourrasques de vents.
Les conditions seront donc rudes aujourd’hui, mais pas de quoi changer le programme : ainsi après un copieux petit déjeuner (pour résister au froid polaire) notre navire se met en route.
1h de navigation plus tard, nous arrivons dans la célèbre baie de Virgohamna, au Nord de l’île de Danskoya.
Ce site est réputé pour sa riche histoire : point de départ de la célèbre mais aussi tragique expédition en ballon d’Andrée, parti de ce lieu en 1897, et retrouvé mort seulement 33 ans plus tard sur l’ile de Kvitoya.
Au nord, se trouve un autre site historique : Smeerenburg, sur l’ile de Amsterdamoya, littéralement « la ville de la graisse » qui fut au début du 17ème siècle une importante base baleinière, ou semble t-il environ 200 personnes pouvaient y séjourner.
Pendant notre navigation, le vent ne s’est pas calmé, bien au contraire, c’est pourquoi nos guides décident de faire une activité (ou raid) en zodiac, le long de la cote sud de l’île d’Amsterdam, quatre courageux rejoindront nos guides pour cette excursion pendant laquelle nous admirons des oies bernache nonnette, eiders, goélands bourgmestres et même des bécasseaux violets, tout cela dans un décor de montagnes et falaises enneigées impressionnantes et hostiles avec des crêtes fumantes.
Plus tard, nous repartons, en direction du nord, l’objectif est d’atteindre les îles du nord-ouest tels que Ytre Norskoya ou Indre Norskoya. Pendant cette navigation, certains jouent ensemble, mais nous passons aussi du temps à regarder la série à suspens « The Terror ».
Antoine nous rassemble aussi pour un quizz sur les oiseaux du Spitzberg, l’occasion de tester des connaissances mais aussi de connaître de nouvelles espèces comme la mouettes de Ross ou le phalarope à bec large.
Nous montons aussi régulièrement en passerelle pour admirer la vue, nous commençons à rencontrer de plus en plus de « floes », ces grandes plaques de banquises dérivantes.
C’est d’ailleurs avec surprise que nos guides et les officiers de navigation se rendent compte que le passage pour se rendre aux îles est bloqué par les glaces… impossible d’aller plus loin, la carte des glaces de la veille ne le mentionne pas, mais les forts vents du nord ont changé la donne.
Demi tour donc, mais peu de temps après nos guides nous informent que les zodiacs vont être mis à l’eau, le navire nous suivra de loin, tandis que nous naviguons à travers ce dédale de glaces, nous avons même la chance de pouvoir débarquer sur quelques belles plaques de glace solides, une expérience unique !!
Ce soir nous reprenons la mer, cap au sud, pour être demain dans la Baie du 14 juillet.
Nous profitons en soirée d’une magnifique navigation le long de la côte des sept glaciers, sous un soleil radieux, tandis que notre chef Ed nous fais découvrir les merveilles de la cuisine philippine.
Nous sortons de nos doux rêves sans doute alimentés par la magnifique navigation de la veille au soir le long de la Côte des Sept Glaciers pour rejoindre notre lieu de visite de ce matin : la Baie du 14 Juillet (Fjortende Julibukta).
Tempête de ciel bleu à l’horizon et très peu de vent : nous passons toute la matinée dehors, pour explorer toutes les possibilités de ce petit coin de paradis. Nous commençons à jouer avec un petit phoque annelé très curieux qui suit ensuite notre sillage jusqu’à une falaise côtière abritant quelques guillemots de Brünnich, bernaches nonettes et goélands bourgmestres. Nous voyons deux macareux moines voler mais ces oiseaux au bec de clown n’ont pas encore installé leurs quartiers à cette période : il est encore trop tôt.
Nous sommes cependant très chanceux car une mouette blanche (ou mouette ivoire) fait une brève apparition et nous survole gracieusement ; plus loin, un harelde boréal montre son bec : deux oiseaux rares ! Des bruants des neiges sont aussi présents.
Un groupe explore à pied une grotte secrète lors d’un débarquement flash et explore un passage secret à la pointe Nord de la baie.
Pendant qu’un zodiac tente sa chance vers une colonie connue de phoques veaux marins, un autre part en opérations de pêche avec Arthur : mais les deux rentrent bredouilles.
Nous partons ensuite pour une marche menant aux flancs du Glacier du 14 Juillet (Fjortende Julibreen) pour prendre un peu de hauteur au plus près du monstre de glace. Nous rentrons à bord après plus de 3h d’excursions.
Nous faisons route vers la Baie du Roi (Kongsfjorden) pour rejoindre Ny London et le Camp Mansfield, site de la Northern Exploration Company (NEC) où une exploitation de marbre fut tentée… sans succès.
Au moment où l’ancre est mouillée, nous apercevons plusieurs rorquals de Minke qui chassent, sous des nuées de mouettes tridactyles. Sans tarder, nous sortons les zodiacs pour tenter une approche des cétacés : les apparitions sont furtives mais quelques-unes sont suffisamment proches pour nous permettre d’entendre leur puissant souffle et de bien voir leur dorsale en forme de faucille.
Nous débarquons ensuite à Ny London pour une belle marche en raquettes, de points de vue en points de vue. La vue sur les mythiques Trois Couronnes est imprenable : Nora, Dana et Svea se dressent, blanches sur l’horizon glacé en l’honneur des trois pays berceaux de la Scandinavie : Norvège, Danemark et Suède.
Au retour de la balade, nous visitons une des cabanes très bien entretenues du Camp Mansfield puis rentrons au navire pour une expérience unique : le Polar Plunch, ou bain Arctique, en alternance bien sûr avec le confortable sauna de l’Explorer : que d’aventures ! Rémi et Benjamin continuent l’exploration en zodiac autour des icebergs, à la recherche de bêtes…
Nous terminons la soirée par une navigation incroyable pour explorer toute la Baie du Roi et ses glaciers principaux, majestueux sous le soleil encore éclatant à cette heure tardive : Kongsbreen, Kronebreen, Blomstrandbreen.
Demain, de nouvelles aventures nous attendent dans l’Isfjord, mais place au monde des rêves…
Suite à une paisible nuit de navigation, nous arrivons ce matin dans la baie de Trygghamna, au Nord de l’Isfjord.
Une fois n’est pas coutume, nos guides nous informent que deux activités vont se dérouler dans la baie, une plongée et une marche.
La plongée du jour est une véritable sortie d’exploration sur l’épave du Figaro, un baleinier allemand de 50m de long pour 11m de large, construit en 1879 et qui sombra par le feu en 1908 au Sud-Est de la baie. Découvert en 2007, puis investiguée en 2015 et 2016, le Figaro est à ce jour l’épave la plus au Nord ayant fait l’objet de recherches archéologiques (Mogstad et al. 2020).
Arthur, Victor et Rémi lancent leur ligne et tombent du premier coup sur l’avant bâbord du navire, sur un fond de 30m. Le bateau, après 114 ans au fond, est plutôt bien conservé, notamment sa proue, qui s’élance tel le dragon d’un langskip viking. Le fond est recouvert de petites ascidies, cténaires, cnidaires et balanes. Quelques araignées, étoiles de mer et une grosse morue sont observées. La visibilité était claire et les conditions de surface plus que clémentes : une plongée très réussie malgré une température de l’eau de 0°C…
Tandis que certains sont sous l’eau, 5 explorateurs partent avec Antoine en zodiac pour traverser la baie et faire une balade en raquettes sur le côté Ouest du fjord, au pied de la majestueuse falaise d’Alkehornet où niche un nombre impressionnant de mouettes tridactyles.
Peu de temps après notre départ, nous tombons sur plusieurs rennes, peu farouches : nous avons la chance de les approcher, ensuite nous montons pour profiter d’une superbe vue sur l’entrée de l’Isfjord, avec au loin, la ville minière russe de Barentsburg.
De retour au bateau, nous retrouvons nos compagnons et pouvons échanger nos diverses expériences de la matinée, riche en découvertes et en émotions pour tous.
Puis notre navire repart au moment du repas, l’objectif de l’après-midi est de longer les côtes des fjords du Nord de l’Isfjord à la recherche de l’ours polaire… une dernière observation après les 4 du début de séjour peut-être…
Et en effet, après plusieurs longues heures aux jumelles en passerelle, où certains courageux et courageuses (notamment Marine) accompagnent les guides dans les « spottages d’ours », et après que Rémi nous fasse une conférence complète sur les vikings, nous apercevons enfin une anomalie sur la banquise.
Après plusieurs minutes d’approche et de surveillance, c’est confirmé, un ours dort sur la banquise du fond du Dicsonfjorden !
Ni une, ni deux, nous prenons les zodiacs pour une approche, nous nous arrêtons à 80m de la bête, en lisière de banquise, paisible, elle ne bouge pas beaucoup, nous aurons la chance de la voir se redresser et se tourner à quelques reprises. Quelle magie de voir cet animal emblématique dans son milieu naturel !
Enfin, nous retournons au navire, le repas est servi. C’est notre dernière soirée à bord : Antoine nous fait la surprise de nous montrer une vidéo souvenir de notre voyage où apparaissent même les images de l’ours de ce soir.
Puis c’est le moment de rendre l’équipement et de mettre le cap sur Longyearbyen… Nous y serons à minuit alors que les couleurs du soir envahissent le ciel du Svalbard.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Ce carnet de voyage nous permet de voyager un peu avec vous … de notre Bretagne ensoleillée ☀️ .
Ici ,tout va bien.
Gaspard et Auguste sont très gentils ainsi que les chiens !
Nous attendons de vos nouvelles et profitez un maximum de cette belle expédition.
Bisous à tous.
Mamie et papy