Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
24 mai
2 juin 2024
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Xavier Allard
Arctique
Ce matin, nous retrouvons Rémi, un de nos guides, à l’embarquement de l’aéroport d’Oslo : c’est le grand jour : nous partons pour le Grand Nord vers Longyearbyen, « capitale » du Spitzberg. Entre les températures estivales d’Oslo et la traversée du tarmac du petit aéroport de Longyearbyen, le contraste de température nous plonge tout de suite dans l’ambiance polaire : ici le paysage est encore blanc !
Sur la route vers le port, nous apercevons la célèbre banque mondiale de graines, fondée en 2008 dans une ancienne mine afin de conserver les précieuses semences à la température constante de -18°C. En début d’après-midi, nous déposons nos bagages au quai où nous découvrons pour la première fois notre bateau : l’Explorer. Xavier, notre chef d’expédition, nous accueille chaleureusement, puis nous reprenons le taxi pour visiter l’insolite bourgade de Longyearbyen, ancienne ville minière fondée par l’américain John Munro Longyear en 1906 pour exploiter le charbon, alors présent en grande quantité à de très faibles profondeurs.
L’extraction du charbon et a laissé place au tourisme polaire et est aujourd’hui beaucoup moins importante, mais présente, comme en témoigne la cheminée de la centrale de production d’énergie et la poussière noire qui s’échappe depuis le quai à charbon où nous apercevons un cargo en plein chargement. Nous visitons les superbes musées du Svalbardmuseum et de l’exploration polaire puis arpentons LA rue principale de la ville.
Nous revenons ensuite à quai pour embarquer sur l’Explorer et prenons possession de nos très spacieuses cabines : quel confort ! Après le traditionnel exercice d’abandon du navire, nous appareillons et prenons la direction de l’Isfjord. S’ensuivent les essentiels briefings de sécurité, du bord, de l’AECO et de la présentation prévisionnelle de notre croisière ainsi que de la distribution des combinaisons et des jumelles.
Le temps et les couleurs de fin d’après-midi sont magnifiques et nous profitons de nos premiers instants de croisière. Nous arrivons en fin de soirée à l’entrée Ouest du Dicksonfjord près du Kapp Wærn où nous attend une belle surprise : notre premier ours ! Celui-ci est profondément endormi, bien repu d’un festin de phoque laveille. Nous sortons un zodiac pour notre première sortie ! Nous plissons les yeux pour repérer le sujet, bien camouflé sous une pente en plein contre-jour. Notre compère est tellement bien installé que nous
sommes persuadés d’avoir affaire à un ours en 2D !
Les hauts-fonds et la marée basse nous empêche d’approcher plus. Le soleil de minuit nous ébloui mais nous finissons par aller nous coucher après cette très belle entrée en matière.
Ce matin, Xavier nous annonce une sortie dès la première annonce ! Il est 7h25 et notre ours de la veille semble plus actif : nous sortons un zodiac pour tenter une approche mais la mer est basse et nous empêche à nouveau d’aller plus près de la côte. Mais le beau temps est avec nous et nous pouvons cette fois très bien l’apercevoir. Celui-ci traine de temps à autre la carcasse de son butin avec lui, prospecte, se roule dans la neige… puis se rendort à nouveau : nous rentrons.
Après cette belle observation, nous prenons notre petit déjeuner et longeons la côte en direction du Billefjord, où nous prévoyons un débarquement à Skansbukta, une petite baie bien abritée. En effet, le vent s’est bien levé et dans le fjord principal, des moutons se forment. Nous apercevons déjà un renard polaire très original : celui-ci est bicolore du fait de sa mue en cours. Nous embarquons en zodiac pour le suivre, mais celui-ci trottine à bonne allure et quitte notre champ de vision. Nous longeons alors la banquise de fjord encore bien présente et accostons sur la banquette côtière de Skansbukta : pour faciliter le débarquement Rémi nous taille une marche dans la glace de mer qui ceinture la côte à cette période de l’année. Skansbukta est une ancienne prospection minière de gypse débuté en en 1918 puis reprise et aussitôt abandonnée en 1930 : les vestiges des rails de chemin de fer menant de la mine à l’ancien quai, une cabane rénovée et l’épave du bateau ravitailleur témoignent de ce passé.
Au loin, sur la banquise, un phoque annelé se repose à côté de son trou de respiration, où il plonge soudain. De nombreux rennes apparaissent sur les flancs des montagnes Skansen au fur et à mesure que nos yeux s’habituent au décor : nous en observons certains à une centaine de mètres sur la plaine où nous marchons. Plus haut dans les falaises, un moment de silence nous permet de prendre conscience de la vie qui règne dans ces hauteurs : une colonie de fulmars et de mouettes tridactyles niche dans ces murailles imprenables. Quelques oies à bec court et bernaches nonette survolent la toundra renaissante dans ces versants Sud déneigés.
Il est temps de regagner l’Explorer pour le déjeuner et faire route vers la banquise du fond du Billefjord. Si le paysage est magnifique, il y a très peu de vie sur la glace et nous longeons les parois escarpées et découpées par l’érosion pour poursuivre notre navigation vers Borebukta à la recherche de faune arctique. Nous croisons la route de quelques beaux fulmars, guillemots à miroir, guillemots de Brünnich et même des macareux moines.
Pendant la traversée, le vent s’est levé, la visibilité s’est réduite et il neigeotte : un temps de récupération nous est accordé puis vers 17h Xavier nous anime une conférence très intéressante sur le Svalbard, interrompue par l’apparition de nos premiers morses !
Au départ formes sombres et allongées sur des floes difficilement visibles dans le brouillard, puis masses bien reconnaissables : ce sont bien deux morses allongés côte à côte qui dorment paisiblement. Ils lèvent la tête à notre passage, dévoilant leurs défenses, puis se rendorment. Un de leurs compères nage au loin et souffle à la surface ; au loin, une autre masse est visible : arrivés plus près certains doutent encore et dans un minutage parfait on entend « c’est sûr, c’est un rocher ! »… et le rocher lève la tête ! Il s’agit d’un morse
massif aux défenses cassées : c’est impressionnant !
Nous terminons cette très belle journée riche en observations par le cocktail du commandant et un très bon dîner. Nous sommes déjà à la sortie de l’Isfjord et faisons route au Nord vers la Baie du Roi.
Le bateau a navigué durant toute la nuit en direction de la baie du roi que nous atteignons à 7h du matin. Nous jetons l’ancre dans la baie de Blomstrand devant le glacier du même nom. Ici nous sommes protégés du vent du Nord Ouest qui est tempétueux sur une grande partie de l’archipel. Et c’est à 9h15 que nous partons découvrir ce lieu en zodiac. Nous partons en direction de la glace de fjord et observons de la glace sous toutes ses formes, des icebergs et des plaques de banquise sont devant nous, le bruit des icebergs bercés par les vagues est très impressionnant. Nos guides nous donnent des explications sur la glace et les termes utilisés pour la nommer.
Nous continuons notre balade en allant vers une ile sur laquelle reste un cône de glace isolé du glacier qui se retire rapidement d’année en année. Le front du glacier est d’un beau bleu intense. Nous observons des eiders dont certains ont la tête colorée de jaune orange intense. Puis soudain c’est un phoque barbu qui sort non loin du bateau. Nous pouvons l’observer nager à la surface de l’eau à plusieurs reprises. Nous longeons la totalité du glacier et contemplons les roches érodées par celui-ci qui sont parfaitement lisses.
Pour finir la sortie nous débarquons sur une belle plage de sable et gravissons un petit sommet. Le vent balaie la neige et des rayons de soleil illuminent celle-ci, ce qui donne une vraie ambiance polaire. Du sommet du point de vue nous pouvons voir à perte de vue l’immensité de la baie du roi.
De retour au bateau nous partons en direction de Ny Alesund car le vent augmente en vitesse, des rafales à plus de 70km/h.
L’après-midi sera consacrée à la visite de cette station scientifique. Nous achetons quelques souvenirs et visitons le petit musée qui parle de la vie de ce lieu chargé d’histoire. Entre les périodes minières, la pêche, les expéditions polaires et maintenant la science, nous avons appris beaucoup de choses sur ce lieu. Nous visitons également une maison typique des années 1920, faisons le tour des différents bâtiments scientifiques et du mât de dirigeable duquel sont partis le Norge et l’Italia, deux dirigeables pour conquérir le pôle nord.
De retour au bateau Rémi nous présente une conférence sur la physiologie des êtres vivants au froid.
Puis en fin d’après-midi nous prenons la direction du fond de la baie du Roi. Le soleil illumine les trois couronnes montagnes emblématiques du Spitzberg ! Ainsi que tout les glaciers du fjord, la navigation est Grandiose.
Ce matin, nous ouvrons les yeux devant une tempête de ciel bleu qui illumine la Baie de la Madeleine et son écrin de sommets enneigés. De plus, la mer est très calme contrairement à la veille au soir : une belle journée s’annonce !
Il est 9h : nous sortons en zodiac pour profiter des lieux et commençons par visiter les abords d’une très importante colonie de mergules nains sur les pierriers encore enneigés. Au début les alcidés sont invisibles, mais bientôt, nos yeux commencent à découvrir des essaims de mergules, qui nous survolent en escadrilles serrées. On coupe le moteur et cette fois ci, nous découvrons le piaillement incessant de ces curieux volatiles : « le chant du Spitzberg » comme dit Xavier. Les atterrissages et envols s’enchaînent dans un ballet infini : le spectacle est superbe !
Puis, nous nous rendons à Gullybukta pour un débarquement très attendu : la visite d’une petite échouerie de morses, où une douzaine de massifs compères se prélassent au soleil, bien rangés serrés les uns contre les autres pour bénéficier de plus de chaleur. Nous observons quelques scènes de la vie d’un morse : un vieux mâle au cou recouvert de varices s’assure une place bien au chaud, pendant qu’un individu massif se gratte le dos sur la neige : nous admirons silencieusement ce moment privilégié.
Nous rentrons au bateaux, émerveillés, puis continuons notre navigation plus au Nord vers le Fjord de Smeerenburg en passant par le très beau détroit du Sørgattet pour une navigation magnifique au plus près du glacier de Smeerenburg, sur un fond de montagnes enneigées et de baie englacée par le brash et les floes de banquise dérivante. Arrivés en fin de cette navigation panoramique, il est temps de déjeuner.
Mais notre pause est de courte durée, car nos guides se relaient en veille permanente à la passerelle et Xavier annonce qu’un ours est en vue sur Danskyøa, l’Île des Danois !
Celui-ci grimpe un petit promontoire, se pose, semble bien parti pour une petite sieste, puis, à notre grand soulagement, descend vers la grève dans notre direction. Nous sommes encore loin et le zodiac est remis à l’eau pour l’approche finale.
L’observation est incroyable : ce beau mâle curieux et bien nourri nous fait grâce de plusieurs postures et nous admirons cette force de la nature : quel bonheur !
Un phoque veau marin se rapproche de la grève très conscient de la présence de son plus grand prédateur et lui signifie bien sa présence par des mouvements brusques : la scène est assez cocasse !
De retour au bateau, nous prenons à nouveau la route du Nord afin de rejoindre le Fuglefjord pour une croisière zodiac dans le brash et la banquise disloquée. Nous nous dirigeons vers une forme sombre allongée sur un petit iceberg, qui s’avère être un jeune morse. Celui-ci se met à l’eau puis nous suit. Nous coupons le moteur et le jeune curieux nous offre une très belle prestation de bouchonnage pour nous étudier attentivement.
Éclairé de lumière pastel, le décors glaciaire et marin dans ce fjord encombré de glaces et de nombreux îlots est féérique. Quelques vols d’eiders à duvet et à tête grise ponctuent notre belle visite. Il est temps de voguer à nouveau en direction du Nord du Spitzberg : pendant la navigation lors du diner, Rémi a repéré au loin le souffle d’une baleine qui s’avère être une baleine à bosse croisant à l’aplomb d’un tombant sous-marin. L’observation est courte et nous terminons tranquillement notre soirée en repensant
à cette journée exceptionnelle riche en observations.
Nous sommes arrivés durant la nuit à notre destination qui est le Liefdefjord que l’on traduit par le fjord de l’amour. Nous partons sous la neige découvrir les iles de Hesteskoh. Nous arrivons dans une petite baie où des bécasseaux se reposent et chantent sur une plage. Il y en a des dizaines. Puis nous observons un lagopède qui se pose en bord de plage, nous pouvons le voir à quelques mètres. C’est un oiseau sédentaire de l’archipel, connu pour avoir des plumes entre les doigts des pattes pour marcher plus facilement sur la neige.
Nous continuons notre balade et observons des traces de renard car ce matin certains ont pu le voir depuis le bateau. Nous débarquons sur l’ile de Hesteskoh. Le temps se lève et nous laisse voir un groupe de rennes traverser sur la banquise de fjord, ils sont cinq. C ‘est une vraie scène de la BBC. Puis nous gravissons la colline et au sommet c’est une belle vue sur les alentours qui s’offre à nous. Il y a également un second male Lagopède. De retour au bateau, celui-ci lève l’ancre et part en direction du woodfjord car ses plages sont couvertes de bois provenant de Russie charriés par les courants marins.
C’est une mer d’huile, des souffles de petit rorqual sont repérés autour du bateau, il y en a deux ! Nous les observons nager et sortir leur aileron dorsal en forme de croissant.
Encore une belle rencontre ! Nous naviguons le long de beaux paysages de montagne illuminés par des rayons de soleil. Soudain une plaque de banquise nous bloque le chemin, c’est la débâcle de la banquise de fjord, le bateau traverse celle-ci sur des km pour réussir à sortir du fjord.
Cette navigation est incroyable, la glace craque sous la coque du bateau qui résonne. Il y a un phoque barbu sur une petite plaque qui se repose, nous l’approchons pour facilement le photographier. Nous continuons notre trajet pour atteindre une baie dans laquelle se trouve une cabane de trappeur mais le débarquement est annulé car une ourse et son ourson se reposent devant celle-ci.
Ni une ni deux nous voici dans les zodiacs et nous approchons les deux ursidés qui jouent sur la plage avec un filet de pêche. Nous les observons, le jeune se met debout et nous regarde. Aprés un certain temps la femelle décide de remonter la moraine et de disparaître derrière avec son petit, quel moment incroyable !
De retour au bateau Rémi nous donne une conférence sur la nivologie qui est l’étude de la neige. Puis Xavier nous fait une discussion pèle mêle des différentes espèces observées durant le voyage. La soirée est magnifique, c’est un beau soleil qui nous accompagne en direction de l’île de Moffen et nous célébrons le passage du 80 degrés nord.
Encore une belle journée au pays des glaces…
Il est 6h du matin quand l’Explorer lève l’ancre pour quitter « l’attoll » de Moffen où nous avons passé la nuit au mouillage, en avant-poste pour rejoindre l’objectif du jour : La Banquise de mer, ou pack, qui dérive au large et colore les cartes des glaces de vert, jaune, orange et rouge en fonction de sa densité sur le plan d’eau.
Les premiers floes, ou plaques de banquise apparaissent rapidement. A 9h, nous sortons en zodiac pour une activité insolite et symbolique : nous allons littéralement marcher sur l’eau ! Ou plus précisément sur un beau spécimen de floe que les guides sont partis repérer quelques minutes plus tôt. Nous faisons le tour de notre nouveau radeau, montons sur un hummock, ou crête de compression pour admirer la vue imprenable sur la lisière de la banquise impénétrable (en orange et rouge sur la carte). La mer est d’huile, les lumières sont douces et le temps semble s’être arrêté. Nous sommes même survolés par deux magnifiques mouettes ivoire ou mouettes blanches !
Nos guides nous ont réservés une belle surprise puisque nous trinquons à la vodka bien dissimulée dans un beau contenant en forme de jumelles d’expédition ! Quel bon moment partagé à 87°17.384’ N 14°23.582’E dans ce paysage incroyable !
Nous poursuivons notre visite de ce labyrinthe éphémère blanc en zodiac à la recherche de vie : nous observons un petit mergule et des mouettes tridactyles quelques fulmars. Nous rentrons à bord et poursuivons la navigation en lisière de banquise puis nous reprenons au Sud pour rejoindre la côte du Nord-Ouest du Spitzberg en retraversant le 80° parallèle sur une mer calme très agréable : Xavier en profite pour nous présenter une très intéressante conférence sur la banquise.
Nous approchons un phoque barbu se reposant sur une plaque ainsi qu’un morse à quelques minutes d’intervalle. Les côtes sont maintenant bien en vue et les îles du Nord sont bien dessinées : nous mouillons à Fair Haven pour mettre un zodiac à l’eau. Nous commençons par une observation de la colonie de mergules d’Indre
Norskøya où nous repérons très vite un beau spécimen de renard bleu à la queue touffue et d’élégantes bernaches nonettes. Nous traversons le détroit pour rejoindre le site historique de Sallyhamna avec sa cabane de trappeur rénovée par les Sysselmannen, la police du Gouverneur du Svalbard, et les vestiges encore très bien conservés du passage des baleiniers du XVII ème siècle. Nous y découvrons l’embase des fours à graisse, dont muni d’une rampe ; et les vestiges d’une tombe. Puis nous suivons quelques traces
d’ours dans la neige et nous dirigeons vers le fond de la baie où nous apercevons au fond de l’eau quelques ossements d’un rorqual commun.
De retour au bateau, nous naviguons vers notre point d’ancrage pour la nuit : le Raudfjord ou Fjord Rouge. Celui-ci semble concentrer la vie ! Des dizaines de radeaux de guillemots peuplent le plan d’eau, dont le calme est soudain troublé par la sortie fugace d’une baleine de Minke. Un phoque barbu et un morse paraissent sur des floes et au loin plusieurs silhouettes de phoques sont repérées : un beau site de trappe pour terminer une très belle soirée.
Cette journée sera consacrée à la découverte du Raudfjord, son nom vient de la couleur rouge des montagnes qui le dominent. Nous partons en zodiac pour la matinée dans la baie Hamilton. Nous croisons plusieurs groupes de guillemots de Brunnich qui flottent sur l’eau. Nos guides nous donnent quelques explications sur cette espèce. Ici il y a une grande colonie de cette espèce qui domine l’entrée de la baie. Nous profitons de l’ambiance sonore provoquée par les chants et cris des alcidés.
Plusieurs renards sont observés sous la colonie dont un de couleur bleue, seulement dix pour cent de cette espèce porte cette robe. Nous partons de l’autre côté de la baie où sur des ilots se trouvent quelques eiders à duvet dont certains ont la tête grise qui porte de belles couleurs jaune orange.
Dans le fond de la baie encore gelé un phoque barbu se repose sur la banquise. Nous faisons une belle approche à la rame et pouvons le voir de près, c’est très beau car derrière lui un grand front glaciaire donne une belle ambiance polaire au lieu.
Après cette belle matinée d’observation nous passons à table et le bateau se repositionne de l’autre côté du fjord pour s’ancrer devant une cabane de trappeur. Nous partons découvrir le site historique d’Alicehamna pour l’après-midi. Nous débarquons sur une plage de couleur ocre entre les plaques de banquise dérivantes.
Nous visitons dans un premier temps la cabane utilisée par le trappeur Suédois Sven Olsen durant les longs mois d’hiver pour la trappe des ours et renards. L’intérieur est cosy, un poêle à bois, une table et deux lits. La vie devait être dure à cette époque. Puis nous partons en raquettes à neige pour gravir Bruceneset pointe qui domine tout le fjord. Nous suivons une trace d’ours et arrivons proche d’un cairn et d’une tombe de baleinier du 17 ème siècle.
Nous profitons de la vue sur le fjord et les glaciers alentour et repartons ensuite en zodiac pour retourner au bateau. A notre arrivée celui-ci ci lance les machines et prend direction du Nord-Ouest et c’est durant deux heures que nous naviguons entre les montagnes, les îlots et canaux de cette partie du Spitzberg.
A 18h30 Xavier nous convie à une conférence sur l’histoire des baleiniers au Spitzberg qui, durant deux siècles, ont exterminé les baleines pour leur huile. Nous passons devant la station baleinière Hollandaise de Smeerenburg « la ville de la graisse » qui durant le début du 17 ème siècle chassa les baleines dans cette partie de l’Arctique.
Le bateau naviguera une bonne partie de la nuit pour rejoindre la baie de Lacroix.
Ce matin, nous nous réveillons en Baie de la Croix devant l’imposant front glaciaire de Lilliehöök, qui s’étire sur plus de 7 km : c’est un site majeur du Parc National du Nord-Ouest du Spitzberg que nous allons bientôt découvrir en zodiac. Le temps est gris et essuyons quelques gouttes éparses qui s’arrêtent bientôt : nous filons dans la baie de glace centrale et nos guides nous font deviner à quelle distance nous nous trouvons du mur de glace. Si celui-ci nous parait proche, il est en réalité à encore un bon kilomètre !
Grâce au GPS, un point est pris et s’avère être à 2 km en plein glacier sur le fond de carte, alors que nous
sommes en pleine eau…
Nous passons devant plusieurs magnifiques icebergs issus de vêlages récents, aux formes diverses avec de belles nuances de bleu, vert-bleu, blanc et gris ; découvrons leurs stries, leurs cupules et autres sculptures propres au monde fascinant de la glace. Plus loin c’est un phoque qui sort brièvement sa tête. Nous nous dirigeons ensuite vers l’Est du site pour admirer de gigantesques tranches verticales de glaces prêtes à tomber avec fracas… nous attendons, mais ce sera pour une autre fois ! Nous traversons la baie
pour rejoindre une petite colonie de phoques veaux marins : 3 individus sont posés sur leurs rochers, dans leur posture caractéristique de la banane.
Il est temps de rejoindre l’Explorer, qui nous offre un dernier aurevoir en se rapprochant du glacier : en changeant de hauteur, la perspective est différente, d’autant plus que le plafond nuageux s’est levé : une fois de plus nous avons droit à un très beau spectacle ! Nous remontons le Fjord de Lilliehöök et bifurquons dans le Möllerfjord en passant tout près de la colonie de mouettes tridactyles de Cadiopynten dont la toundra est déjà bien fournie. C’est ici que se dressait la croix érigée par Jonas Poole en 1610, fait qui donna plus tard son nom au Krossfjorden, la Baie de la Croix.
Nous repérons quelques rennes dans les pierriers puis débarquons à Lloyd Hotel, une petite cabane originale (peinte couleur bombe de chantier orange) qui a la particularité d’être décorée à l’intérieur par tous les croisiéristes depuis de nombreuses années avec les plaques des navires qui ont accosté ici. Un jeu d’échec taillé dans le bois de flottage trône sur la table, prêt à accueillir des joueurs, ainsi que le Livre d’Or, que, bien sûr, nous signons.
Nous complétons notre visite par une petite marche sur les pierres gélifractées qui découvrent dans leur fissures nos premières observations de fleurs ! Il s’agit de saxifrages et de silènes acaules dont le port en coussin est caractéristique. Le petit point de vue nous permet de bien surveiller les restes de banquise côtière du fond de fjord.
De retour à bord, nous poursuivons vers une branche peu connue du Krossfjord : Tinaybukta, qui se termine en cul de sac par un glacier dont l’extrémité Sud-Est est suspendue au-dessus d’une falaise poncée par les glaces : le paysage est incroyable !
Nous reprenons la route pour entrer diner dans la célèbre Baie du 14 Juillet, toponyme issu des 4 campagnes d’expéditions du Prince Albert I er de Monaco au Spitzberg de 1898 à 1907. Quel carde splendide et symbolique !
Vers 21h, nous repartons plein Sud vers l’Avant-Terre du Prince Charles.
C’est à 6h que Xavier nous appelle pour une sortie très matinale afin d’aller observer un groupe de morses. Nous sommes devant Poolepynten, pointe sableuse de l’ile du Prince Charles longue de 80 km. Nous débarquons sur la plage de sable, le vent souffle, le plafond est bas, l’ambiance est très particulière. Nous faisons une belle approche à 30 mètres de ce groupe de morses constitué d’une vingtaine d’individus.
Ils sont allongés les uns contre les autres et de temps l’un d’eux lève la tête pour nous regarder. Après cette observation nous nous baladons sur la plage recouverte de bois roulé sur des km. Ses bois proviennent de Sibérie et grâce au courant marin de la gyre de Beaufort ils finissent sur les plages du Spitzberg. Il y a aussi un renne et des oies qui sont de suite photographiés !
Nous retournons au bateau et celui-ci prend direction du sud. Nous petit déjeunons et achetons quelques souvenirs à la boutique du bateau. La mer est houleuse et la météo grise. C’est à 12h30 que nous arrivons dans le fjord de Trygghamna. Nous partons explorer cette baie bien abritée. Nous commençons par un tour en zodiac le long de la côte, un renne et des morses sont observés de très près.
Nous débarquons sous la falaise d’Alkhornet qui par sa forme de pyramide la rend unique. Il y a une grande colonie de mouettes tridactyles sur celle-ci ci. Nous marchons au milieu des bernaches nonettes et bruants des neiges. Il y a également quelques rennes aux alentours.
Après cette sortie nous retournons à bord de l’Explorer. Xavier nous fait une conférence sur l’ours blanc durant la fin d’après-midi. Et nous observons notre dernier morse sur une plaque de banquise avant de prendre la direction de Longyearbyen. Durant le trajet nous visitons la salle des machines. Puis à 19h c’est un verre de l’au revoir qui est servi et Xavier nous projette une sélection de photos du séjour. Et voilà nous sommes de retour à la civilisation.
C’est à 9h que nous quittons l’Explorer et disons au revoir à l’équipage et à nos deux guides. Nous partons visiter une mine de charbon durant la matinée avant de prendre la direction de l’aéroport.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
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