Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
4 mai
15 mai 2024
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Hélène Le Berre
Ethologue
Nous arrivons dans la capitale de la Norvège sous un soleil radieux et 20 °C. Notre guide Hélène, que nous avons retrouvé à Paris, nous propose de profiter de ce bel après-midi pour rejoindre le centre d’Oslo et visiter le musée du FRAM. Tout le monde est très motivé et nous repartons dès les bagages déposés à l’hôtel.
Après un trajet en train nous arrivons en plein centre de la capitale avant de prendre une navette bateau qui nous amène directement devant le musée du FRAM. C’est assez extraordinaire pour nous tous de nous retrouver sur ce fjord d’Oslo, sous un grand ciel bleu après notre matinée passée dans les gares et aéroports.
Ce trajet sera l’occasion de voir nos premiers couples d’eider à duvet et un couple d’oie à bec court en vol. Notre guide Hélène en profite également pour nous conter l’épopée du FRAM, bateau d’expédition polaire commandé par Fridtjof Nansen.
L’histoire du FRAM commence par une découverte improbable : le 18 juin 1884 par 60°36’ de latitude N et 46°7’ de longitude W sur la côte ouest du Groenland, 3 chasseurs de phoques de la petite communauté de Vigtut découvrent sur une plaque de glace à la dérive quelques objets. Parmi ceux-ci un pantalon de Louis Noros ainsi que des caisses en bois avec des inscriptions. Pas de doute ce sont des restes du bateau la “Jeannette“. Un rapide calcul permet de se rendre compte que ces reliques ont parcouru 4500 milles marins (environ 7250 km) en 1076 jours soit 6,7 km par jour. Fort de cette découverte Fridtjof Nansen comprends qu’un puissant courant doit traverser l’océan arctique. Ainsi débute l’histoire du FRAM, premier bateau conçu pour se faire piéger et dériver dans la banquise.
Le navire sera pris dans les glaces au nord de la Sibérie en 1893 et en sortira en août 1896 au nord du Svalbard. Ces 3 ans de dérive permettent à Nansen de mettre en évidence un schéma général de la circulation dans l’océan arctique en posant les bases de l’océanographie actuelle.
Suite à la visite du musée, nous profitons de cette belle fin de journée pour discuter autour d’un verre au bord de l’eau.
Le lendemain, nous arrivons à Longyearbyen à 19h et sommes tous très heureux de monter à bord de l’Explorer, notre bateau et lieu de vie pour ces dix prochains jours.
Après une nuit au calme à la dérive au milieu des glaces de l’Isfjord, le bien nommé, nous débutons la journée par de la navigation depuis l’Explorer. Cela nous permet d’aller et venir à notre guise, et nous alternons les ponts extérieurs, le salon et la grande passerelle d’où on domine les alentours.
Nous explorons le Nordfjord et trouvons de nombreux rennes du Svalbard qui broutent de maigres lichens ou herbes sèches en dégageant la neige de leurs sabots. Nous faisons également connaissance avec l’avifaune locale, car de nombreux fulmars boréaux cerclent autour du bateau. Une fois passé une première ceinture de banquise dérivante, l’eau est de nouveau libre et nous permet d’aller au contact de la « banquise côtière » qui barre l’accès du Ekmanfjord. Des phoques sont installés impassibles en apparence à sa surface, mais toujours aux aguets des ours… comme nous tous !
Ensuite nous commençons notre navigation vers la sortie de l’Isfjord et c’est en milieu d’après-midi que nous sortons en zodiac dans la baie d’Ymerbukta. Tout est totalement calme et le panorama est exceptionnel. Un trois-mâts, le Linden est à proximité et se détache sur le glacier tout proche. Nous entamons une reconnaissance de la baie en bonne et due forme après que nos guides nous aient expliqué les règles à bord d’un zodiac.
Rapidement nous nous dirigeons vers deux rennes qui sont proches du rivage et que nous voyons gratter frénétiquement la neige en quête de nourriture… Peu de temps après, ce sont plusieurs guillemots à miroirs qui croisent notre route et se laissent bien approcher, pour le plus grand plaisir des photographes ! C’est ensuite un groupe d’Eiders à tête grise que nous avons le plaisir d’observer. Les mâles sont incroyablement colorés !… C’est l’occasion pour nos guides, tous deux spécialistes en éthologie de nous expliquer ce qui peut mener à de telles différences entre les sexes. Il est bientôt l’heure de rentrer à bord puis de lever l’ancre…
Notre chef d’expédition Nathanaël nous montre une carte des glaces, les cartes météo de vents prévus et nous explique que nous allons faire une longue route vers le Nord car l’Ouest et le Sud de l’archipel vont être soumis à des vents soutenus pendant plusieurs jours.
Nous quittons l’Isfjord, car au Nord et sommes désormais à 100% dans ce voyage incroyable, prêts pour l’aventure !
Nous avons navigué toute la nuit vers le nord. Ce matin, notre chef d’expédition Nathanaël nous parle de l’identification des oiseaux, ce qui nous permet de mieux appréhender les espèces que nous découvrons au fur et à mesure de notre croisière. Dans un second temps, Hélène nous parle des phoques que nous avons observés hier : le phoque barbu et le phoque veau-marin.
Nous arrivons vers 10h à l’entrée du Kobbefjord littéralement le « fjord des phoques ». A l’entrée de ce fjord, nous découvrons un petit îlot nommé Postholmen. Ce site à une histoire des plus originale. En effet, à l’époque de la chasse aux phoques, les marins de toutes nationalités pouvait laisser leurs courriers et il était entendu que le premier navire redescendant vers le sud prenait à son bord le courrier postal afin de l’acheminer jusqu’à la Norvège.
Nous continuons de longer l’île de Danskoya en direction de Virgohamna. A ce moment notre guide Hélène repère un renard polaire suivant une piste sur la rive. Un magnifique renard polaire tout de blanc vêtu renifle, court à nouveau, marque sa piste et continu sa route. Le capitaine ayant mis l’Explorer à l’arrêt nous profitons d’une très belle observation certains depuis la passerelle, les plus courageux à l’avant du bateau malgré le froid mordant.
Arrivée devant le site de Virgohamna, nos guides nous parle de ce lieu chargé d’histoire. Ce site doit son nom au bateau, le « Virgo », utilisé pour acheminer l’expédition d’André sur l’île de Danskoya. Celui-ci, fait partit des aventuriers qui rêvait de rallier le pôle nord. Pour sa part, c’est à bord d’un simple ballon à hydrogène qu’il comptait réaliser cet exploit en 1896. Malheureusement, son épopée se terminera tragiquement sur l’île blanche qu’il réussira à rallier depuis l’endroit de son atterrissage forcé. Les restes de son expédition ne seront retrouvés que 33 ans plus tard.
Le journaliste américain Wellman partira également de ce lieu afin de rallier le pôle début 1900 à bord, cette fois, d’un ballon dirigeable. Il n’atteindra pas non plus le pôle tant convoité mais réussira tout de même là où de nombreux héros polaire ont échoué : il reviendra vivant de son expédition.
Arrivé devant le site de Smeerenburg, nous repérons une échouerie de morses mâles avec pour certains des défenses impressionnantes. Un bateau qui fait route en face de notre site, nous prévient qu’ils ont repéré un ours qui marche sur la rive. Nos guides le repère rapidement et nous profitons de notre première observation d’ours à bord de l’Explorer. A nouveau depuis les ponts et la passerelle nous restons un long moment les yeux dans nos jumelles à admirer ce vagabond des glaces avancer inlassablement vers une destination inconnue.
Notre après-midi commence par un tour de zodiac devant les morses de Smeerenburg. Nous descendons ensuite à terre et nous réussissons à les approcher sans les déranger. Nous observons de plus près leurs immenses défenses. Certains jeunes individus jouent dans l’eau. Nous profitons de ces observations mais également des lumières sur les montagnes enneigées, les contrastes, le paysage est splendide.
Après cette journée bien remplie nous rentrons au bateau et levons l’ancre pour Hamiltonbukta. Nous sommes subjugués par la beauté du lieu, la mer est d’huile, il y a des oiseaux partout. Nos guides décident de nous proposer une nouvelle sortie zodiac dans ce lieu magique après le dîner.
Nous voilà donc à nouveau sur l’eau. Les colonies commencent à se remplir de milliers de couples de guillemots de brunnich et de mouettes tridactyles. Nous longeons la banquise de fjord et observons dans le fond de la baie 3 beaux glaciers bleutés. Il se fait tard et nous commençons sérieusement à nous refroidir.
Le bateau est à l’ancre, nous passerons la nuit dans ce lieu magnifique.
Après avoir passé la nuit au mouillage calme devant Hamiltonbukta, le Raudfjord s’est aujourd’hui paré de blanc et de gris. Le vent du Sud souffle au large et nous sommes bien à l’abri dans ce fjord de 20 km de long.
Ce matin, nous allons découvrir la randonnée en raquettes ! Nathanaël et Hélène nous emmènent sur les pentes du Konglomeratodden. À peine débarqués sur la banquette côtière formée de glace et de neige, nous chaussons nos raquettes et partons à la découverte des lieux.
Quelques mètres et nous tombons sur des traces de renard, puis d’ours !!! Ils suivent le même itinéraire, le long de la côte. Plus loin ce sont de nombreuses traces de rennes que nous tentons de décrypter… Nous montons vers un petit col à un peu plus de 50 m d’altitude. De là, la vue sur le Sud du Raudfjord est magnifique. La moitié du fjord est encore grise de banquise tandis que l’autre est déjà bleu marine, là où l’eau est libre.
Nathanaël nous propose de monter un peu plus, nous passons un deuxième palier où la vue porte encore un peu plus, puis un troisième ! Nous voilà à près de 150 m d’altitude. La vue est imprenable. Sur le fjord, mais aussi sur un glacier tout proche qui tombe à nos pieds. Le vent s’est levé et l’ambiance est passée en mode « montagne » ! Nous remplissons encore un peu nos yeux de ces images, puis entamons la descente, bientôt nous sommes protégés du vent.
À travers le relief poli par les glaciers, nous trouvons encore des traces, rennes, renard… puis Nathanaël se retourne et nous dit « Là, là, un renard ! ». En effet, un magnifique renard Isatis (renard polaire qui reste gris-bleu toute l’année) passe à quelques dizaines de mètres de nous. Il semble chercher quelque chose sous un rocher pendant un moment, puis se dirige carrément vers nous. Il passe à tout juste 5 mètres de certains, les observe, les jauge, puis continue un peu plus loin dans les pentes enneigées. Quelle observation !!!
Une fois le repas de midi passé, nous avons un peu de temps libre avant que l’Explorer reprenne sa route. Il longe les côtes, puis la banquise qui ferme le fond du Raudfjord et nous amène vers notre destination de l’après-midi. Nous partons faire de nouveau une randonnée en raquette, mais de l’autre côté du fjord, au pied de Rivieratoppen.
Un des matelots nous dépose avec tout notre équipement et c’est cette fois Hélène qui nous ouvre la marche. Plusieurs rennes du Svalbard sont observés, dont deux jeunes pour commencer, que nous approchons à quelques dizaines de mètres. Leur poil bouge au gré du vent et leur pelage de fin d’hiver est magnifique. Nous passons un petit col vers 100 m d’altitude, puis entamons une longue descente vers le rivage, bien au Nord de notre point de débarquement. D’autres rennes sont observés, ainsi que de nouvelles traces d’ours notamment. Le panorama est tout simplement grandiose, avec vue sur le grand large en direction du Pôle.
De retour à bord, un bon repas nous attend et nous reprenons notre route vers l’Est, direction l’entrée du Woodfjord !
Ce matin, nous nous réveillons à Reinsdyrflya.vAvant même que le bateau n’appareille pour faire route sur Grahuken, notre guide Nathanaël repère une ourse avec 2 jeunes oursons de l’année. Nous montons tous à la passerelle pour que nos guides nous aident à les localiser car ils sont très difficiles à repérer. Après cette observation matinale, nous redescendons prendre notre petit déjeuner car les 3 individus se sont couchés. Nos guides restent en passerelle pour ne pas les perdre de vue. Malheureusement, ils resteront allongés et très difficilement observables.
Nous mettons donc le cap sur Grahuken en longeant la limite de la banquise de fjord dans le Woodfjord.
À 9h, notre guide Hélène nous parle de l’époque baleinière en revenant notamment sur le site de Smeerenburg « la ville de la graisse » sur lequel nous sommes descendus il y a 2 jours. Cette base hollandaise de chasse à la baleine accueille ses premiers baleiniers en 1613 mais connaît son apogée en 1619. On estime qu’à cette époque 200 personnes y travaillaient et y vivaient pendant la saison estivale. Elle fermera définitivement en 1660 : en 50 ans, les baleines franches chassées pour leur huile et leurs fanons auront été décimées du Spitzberg.
Arrivés à Grahuken, nous sommes déposés à terre. Nous marchons jusqu’à 2 cabanes au bord du rivage. Le long de celui-ci nous voyons de nombreuses traces d’ours dont une qui semble être très fraîche. Ce sont de très belles traces et nous sommes impressionnées par leurs tailles.
Le Woodfjord était une zone traditionnelle de chasse pour les trappeurs norvégiens. La cabane jusqu’à laquelle nous marchons a été construite par le trappeur norvégien Hilmar Nois en 1928. En 1934-1935, les Allemands Hermann et Christiane Ritter y resteront un hiver entier. Cet hivernage a été raconté dans le livre « A woman in the polar night ».
Après le déjeuner, nous reprenons notre route et arrivons dans l’après-midi devant le glacier de Nordbreen. Le vent s’est levé et la mer est bien formée dans le Widjefjord mais le glacier est magnifique et nos guides nous proposent de nous en approcher en zodiac. Tous les glaciers que nous avons vus jusqu’à présent n’étaient que peu accessibles à cause de la banquise de fjord encore bien présente en cette saison.
L’approche en zodiac est un peu sportive et nous prenons quelques embruns sur la traversée jusqu’au glacier. L’ambiance sur les zodiacs est à la bonne humeur et tout le monde profite de cette très belle sortie. Le glacier est grandiose, nous voyons que de très nombreux blocs sont déjà tombés mais la banquise de fjord les maintient proches du glacier.
La hauteur du front de glace est d’une centaine de mètres et le glacier s’étend devant nous sur 10 km. Il prend sa source sur la grande calotte d’Asgardfonna qui fait 1230 km² et qui culmine à 1176 mètres.
Devant le glacier, la banquise de fjord dans sa débâcle a créé des structures de glaces. Des morceaux de glace de forces géométriques sont empilés les uns sur les autres et s’élèvent à 2-3 mètres de hauteur. C’est stupéfiant.
À notre retour sur le bateau, après le dîner, Nathanaël parle de la suite de l’itinéraire et nous montre les cartes de glace et de vent. Il revient également sur nos observations d’ours. Hélène nous fait ensuite un récapitulatif sur les renards polaires pour terminer cette belle journée.
Après la traversée entre le Spitzberg et la Terre du Nord-Est, hier soir, nous nous réveillons dans un paysage englacé où il est difficile de discerner la banquise et les côtes tellement la topographie est ici horizontale…
Notre équipe d’expédition prévoit de partir en zodiac explorer le Sud du détroit qui porte le nom de la seconde femme de Sir John Franklin, disparu avec près de 130 de ses hommes dans le passage du Nord-Ouest en 1845. Mais, le vent monte rapidement et nous devons repousser cette sortie… Et c’est le moment où Hélène, une de nos guides trouve un ours, puis deux, puis trois !!!
En effet, sur la banquise de fjord qui se déploie à l’infini devant nous, une mère et ses deux oursons de l’année errent au gré de leurs sens exacerbés… Nous les observons un bon moment, puis c’est au tour de Nathanaël de nous faire remarquer que le vent est tombé, nous allons pouvoir aller sur les zodiacs découvrir les environs.
L’ambiance est incroyable. De très nombreux oiseaux sont à la lisière de la banquise de fjord et jouent dans les rafales qui reviennent par moment. Nous faisons près de 3 miles nautiques jusqu’à un petit sommet qui émerge des glaces : Skövdeodden. Tout est plat, immense et glacé. Nous sommes bouche bée devant ce paysage que nous n’attendions pas. Un vrai désert polaire.
Après avoir levé l’ancre, nous allons au Nord de l’île de Lågøya, pour de nouveau parcourir les côtes avec nos fiers destriers, les zodiacs. Cette partie est inaccessible pour protéger les oiseaux qui y nichent, mais à partir du 15 mai seulement… nous pouvons donc approcher du rivage où se sont échouées des quantités de plaques de banquise de haute mer formant une véritable barricade de glace ! Cette journée est décidément sous le signe de la glace dans tous ses états…
Nous poursuivons notre route vers le Nord et l’Est et arrivons peu après le repas à Chermsideøya où nous allons passer la nuit au mouillage, à l’abri des vents forts de Sud-Est. Certains en profitent pour utiliser de nouveau le jacuzzi et le sauna qui sont à disposition.
Encore une belle journée polaire !
Nous nous réveillons ce matin dans la petite baie abritée au nord-ouest de Chermsideoya. Nos guides ont prévu une marche sur l’île et partent tôt ce matin afin de trouver le meilleur endroit pour que nous puissions accoster sur ce petit bout de terre.
La météo est souvent mauvaise, et, en cette saison, il est souvent difficile de poser pied à terre. Mais nous avons aujourd’hui la chance d’avoir une météo assez clémente, beaucoup de vent et un fond d’air froid, mais le ciel est bleu et l’endroit magnifique.
Nos guides viennent nous chercher en zodiac après avoir creusé des marches dans la banquise côtière et déposé le matériel, raquettes et bâtons de marche, sur le rivage. Nous commençons notre ascension vers Nordkapp, le sommet le plus au nord de l’île.
Un troupeau de 5 rennes se montre particulièrement curieux. Alors que d’habitude, ils conservent toujours une bonne distance avec nous, ceux-ci, au contraire, viennent vers nous. Ils nous suivront pendant toute la montée en faisant de grandes boucles autour du groupe, si bien que chacun a pu profiter de cette observation rare et prendre de très belles photos.
Le sommet nous offre une vue imprenable sur Kapp Platen et tout le nord de Prins Oscars land encore pris dans la banquise de fjord. La vue est magique à l’est mais l’est tout autant au nord car nous percevons sous ce beau ciel bleu les îles Sjuoyane. L’archipel des 7 îles est pris d’ordinaire 10 à 12 mois dans les glaces. Il a été exploré en 1861 par A.E Nordenskiold.
Pendant la dernière période glaciaire, il y a environ 15000 ans, ces îles étaient sous les glaces. En fondant, celles-ci ont libéré les terres de leurs poids entraînant un soulèvement de ces dernières (rebond isostatique) et l’apparition de terrasses marines en niveaux bien visibles.
Nous avons profité d’une très longue sortie et ne rentrons pour déjeuner qu’à 13h30.
Puis, l’Explorer fait route au nord, direction la banquise de mer. Mais d’abord, nous allons naviguer autour des 7 îles presque libérées de la glace de fjord. La plupart d’entre nous sont en passerelle et sur les ponts. Chaque île a son nom et son histoire. Nous passons notamment devant Nelsonoya qui doit son nom à un jeune officier de marine Horatio Nelson qui fit une partie de son apprentissage sous les ordres du commandant Phipps (qui donnera son nom à l’île de Phippsoya) qui a dirigé deux voyages d’exploration du Spitzberg en 1773.
Nous passerons à côté de l’île la plus au nord de l’archipel (Rossoya) avant de continuer notre route vers la banquise de mer jusqu’au dîner. Cet après-midi au cœur de la banquise de fjord puis de la banquise de mer restera longtemps dans nos esprits, ces paysages blancs sur des kilomètres, ces lumières sur la terre du nord-est au loin. Tout était immense, splendide et émouvant.
Nous allons continuer notre route le long de la banquise jusqu’à tard dans la soirée.
Réveil ce matin en bordure de banquise. Le vent du Sud-Est n’a pas vraiment faibli comme annoncé et la banquise est assez disloquée à cause de ce même vent. Nous longeons cette barrière de glace infinie en nous remplissant les yeux de ces teintes particulières. Rapidement la décision est prise de partir vers notre prochaine destination : Moffen. Nous avons une longue journée de navigation devant nous et le vent qui vient du Sud-Est et passe à travers le détroit de Hinlopen s’est encore renforcé, ce qui ralentit notre route.
Nous en profitons pour recharger nos « batteries » et les canapés du salon sont bien utilisés !
Arrivés à Moffen, cet îlot improbable qui touche le 80°N, nous faisons le tour avec l’Explorer puis mouillons devant sa rive Ouest. Avant le repas nos guides nous proposent un récap sur les morses que nous avons déjà observés et que nous allons retourner voir ce soir !
A 20h30 nous sommes tous prêts à aller prendre pied sur la fameuse île de Moffen. Le temps s’est calmé depuis le milieu de l’après-midi et nous avons maintenant une mer d’huile avec un beau soleil bas sur l’horizon rendant la lumière magnifique.
Nous longeons le cordon littoral et allons observer un groupe de morses de près de 50 individus, comprenant mâles, femelles et jeunes ! Coups de dents, vocalises et allées-venues entre la colonie et l’océan sont au programme. C’est un immense plaisir de pouvoir observer tous ces comportements, décryptés par nos guides. Au bout d’un moment nous traversons l’île pour aller voir un second groupe, plus petit où une dizaine de mâles sont affalés tête-bêche. Mais l’heure tourne avec cette ambiance si calme et il est bientôt presque 23h… nous revenons tranquillement au zodiac qui s’est échoué sur le rivage avec la marée descendante. La coordination du groupe nous permettra de le remettre à l’eau sans encombre !
Tout est pastel autour de nous, Moffen et son horizontalité est entourée par les sommets de la côte Nord du Spitzberg… nous sommes aux anges.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Coucou maman!
Nous avons suivi les dernières activités transmises par le site et ça a l’air génial. 🙂
De notre côté, tout va bien. Lily a réussi son certificat avec brio! On était toutes très contente et on a passé un super moment. Léo est venu écouter et a affirmé à Salomé qu’il a passé un « super moment », il a l’air très gentil même si je n’ai pas pu le tester encore. 😉
Papa a vu le médecin hier et tout va bien. Profite bien et gros bisous!
Sasha
Coucou, toute la famille du Sud pense à vous. On espère que vous profitez bien, que les petits ours sont au rendez-vous. Gros bisous à vous deux et amitiés à l’équipage. Conchi, Lionel, Cynthia, Luka et Boudha
Bonjour maman!
J’espère que tout va bien et que vous avez de la chance sur le temps. 🙂
De notre côté, rien à signaler. Salomé a bossé comme une cheffe ces 4 derniers jours et papa va mieux petit à petit. Il a été vérificateur de compte pour Juventutti héhé c’était top (il faut quelqu’un d’externe à l’association). En soit, ce loong week-end a été utile et a fait du bien. Donc on est en forme et à bloc. 🙂 Hâte de te voir mercredi (même très tard)! J’espère que toi aussi un peu malgré le fait que ce doit être génial. 😉
Profite bien et gros bisous,
Sasha