Xavier Allard
Arctique
3 septembre
13 septembre 2024
Xavier Allard
Arctique
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents voyages. Lorsque celui-ci sera terminé, nous publierons les photos de la croisière.
Ce matin, nous attendons toujours le feu vert pour l’ouverture de la piste d’atterrissage de Constable Point, au Groenland. Malheureusement, elle reste fermée en raison d’une météo très pluvieuse. La piste doit encore sécher avant de pouvoir nous accueillir. La journée d’hier a donc été marquée par une visite guidée du centre-ville de Reykjavik, la capitale islandaise.
Nos guides décident ensuite de louer deux véhicules pour nous proposer une visite guidée de la péninsule de Reykjanes dans l’après-midi.
Nous débutons par un magnifique point de vue sur le lac profond de Kleifarvatn (98 m), avant de nous rendre au site géothermique de Seltún, l’un des cinq systèmes volcaniques de Reykjanes, appartenant à la zone de Krýsuvík. Très bien aménagé avec des passerelles en bois, ce site nous permet de découvrir des solfatares, des fumerolles, des mares de boue bouillonnante, ainsi que des formations de geysérite et de rhyolite colorée.
Nous faisons demi-tour et traversons les vastes landes recouvertes de mousse, caractéristiques des champs de lave islandais (l’écosystème n°E4-24, avec ses coussins typiques de racomitrium laineux), jusqu’à arriver au bout d’une piste de gravier, au milieu de nulle part. Là, nous découvrons le tunnel de lave de Leiðarendi, incroyablement bien préservé, dans lequel nous nous aventurons. Ce tunnel s’étend sur plus de 500 mètres avec deux branches formant un circuit ovale, mais nous nous arrêtons à la première bifurcation.
Nous poursuivons notre exploration en direction du célèbre Blue Lagoon et de la centrale géothermique de Svartsengi, qui alimente en eau chaude une grande partie de la péninsule et de la banlieue de Reykjavik. Nous dînons ensuite au restaurant Max’s Northern Lights où nous dégustons un délicieux repas, en attendant le coucher du soleil pour assister au clou du spectacle : l’éruption en cours à Litla Skógfell. Nous nous rendons à un parking et suivons un sentier qui nous conduit à proximité des deux évents volcaniques, qui continuent à cracher du magma liquide pour notre plus grand émerveillement. La lave en fusion, d’un orange éclatant, illumine les nuages au-dessus de nous et la nuit noire qui s’installe, nous offrant un spectacle inoubliable.
Cette sixième éruption effusive en moins d’un an dans la péninsule de Reykjanes a débuté le 26 août dernier, sur une faille de 7 km de long, répartie en deux segments de 4 et 3 km. L’éruption a libéré un volume considérable de lave. Aujourd’hui, l’activité s’est réduite, mais les deux évents continuent d’être alimentés par la chambre magmatique, une situation qui semble stable pour le moment. À suivre !
Après une marche nocturne à la frontale, nous regagnons notre hôtel à Reykjavik, la tête remplie d’images spectaculaires.
Ce matin, suspense. Nos guides repoussent le « petit point infos » à 10h15. La question brûlante est : la piste sera-t-elle ouverte ? Un grand soupir de soulagement se fait entendre lorsque l’on annonce le maintien du vol de 12h. Mais il nous faut maintenant quitter notre hôtel à la hâte pour rejoindre l’aéroport domestique de Reykjavik ! Nos guides rendent les voitures de location, nous sautons dans deux taxis et faisons un pas de plus vers le Groenland.
À 12h12, nous sommes à bord de l’avion, patientons encore un peu sous les bons soins de notre hôtesse islandaise, puis décollons enfin en direction de Constable Pynt, notre porte d’entrée vers le nord-est du Groenland, où l’Explorer nous attend.
À notre arrivée, la piste d’atterrissage en terre battue est encore bien humide, et le ciel est gris avec un peu de crachin. Nous sommes toutefois accueillis par un renard polaire à la fourrure bleutée, habitué au passage des voyageurs. Un peu plus loin, un deuxième renard se montre sur la piste que nous traversons à pied après avoir pris contact avec la tour de contrôle. Ce lieu, isolé et peu conventionnel, nous plonge déjà dans une ambiance singulière.
Après un kilomètre de marche, nous atteignons une jetée sommaire où un marin de l’Explorer vient nous récupérer. Enfin, nous embarquons, prêts à vivre l’Aventure.
Tout s’accélère car le temps presse. Le traditionnel exercice d’évacuation du navire terminé, nous levons l’ancre et mettons le cap vers la sortie du Hurry Fjord pour pénétrer dans l’immense Scoresby Sund. Nous y observons nos premiers (très) gros icebergs, baignés par la lumière dorée de la fin de journée.
Pendant la navigation, nos guides distribuent l’équipement (bottes, combinaisons) et nous expliquent les consignes de vie à bord et les règles de sécurité. Ces briefings sont interrompus à plusieurs reprises par la vue de magnifiques icebergs illuminés par les derniers rayons du soleil.
Après trois heures et demie de navigation, nous jetons l’ancre près du village d’Ittoqqortoormiit. Un zodiac est mis à l’eau pour permettre à nos guides de récupérer une balise de secours auprès d’une mystérieuse Bella. Après une quête épique de porte-à-porte et quelques indications approximatives, Rémi se retrouve au gymnase, où une fête est organisée pour célébrer le centenaire du village. Cette célébration est menée par la petite-fille d’Einar Mikkelsen, le fondateur d’Ittoqqortoormiit. Après quelques danses et un morceau de gâteau, la balise est enfin récupérée pendant que nous dînons à bord de l’Explorer.
Les moteurs redémarrent, l’ancre est levée, et nous nous dirigeons vers le nord. Notre grande aventure au nord-est du Groenland commence enfin.
Après une nuit de navigation le long de la côte de la Terre de Liverpool, nous croisons l’Ocean Nova, qui arrive tout droit d’Islande. La matinée est dédiée à l’observation des majestueuses montagnes de ce massif rocheux, qui s’étend devant nous.
Xavier nous convie ensuite au salon pour une conférence passionnante sur le Groenland. Plusieurs thèmes y sont abordés : l’histoire de cette île fascinante, sa géologie unique et la culture de ses habitants. Nous ressortons de cette présentation avec une meilleure compréhension de cette terre où plus de 80 % de la surface est recouverte de glace.
Nous pénétrons dans le fjord de Drømme, que l’on surnomme le « fjord des rêves », un nom qui lui sied à merveille. En début d’après-midi, nous partons à la découverte de ce fjord enchanteur, bordé de montagnes aux teintes riches de rouge, d’orange et de noir. Ces couleurs contrastent magnifiquement avec le ciel et les eaux du fjord.
Au fil de notre exploration, nous apercevons plusieurs espèces d’oiseaux, dont des canards, des bernaches, et des goélands. L’Ocean Nova nous informe qu’un ours polaire se trouve à quelques kilomètres de la plage, rôdant autour d’une carcasse de bœuf musqué. Nous l’observons d’abord aux jumelles, puis plus tard, depuis le bateau, à l’aide de la longue-vue. Le spectacle de ce prédateur solitaire, évoluant dans cet environnement sauvage, est captivant.
Après cela, nous débarquons pour une marche à la découverte de la flore locale, qui colore les pentes du fjord d’un rouge vif. En chemin, nous tombons sur un crâne de bœuf musqué, témoin de la dureté de la vie sauvage en ces terres. Nous atteignons finalement un sommet qui offre une vue imprenable sur le fjord en contrebas, un véritable panorama de rêve.
Nous poursuivons notre balade à travers ces paysages extraordinaires, avant d’être récupérés par les zodiacs pour rejoindre le bateau. Une fois à bord, nous levons l’ancre pour entamer une magnifique navigation dans le fjord du Roi Oscar, baigné par la douce lumière du soir.
La journée s’achève en beauté avec un verre de bienvenue pour célébrer cette belle aventure. Le coucher de soleil est tout simplement extraordinaire : le ciel se pare de nuances éclatantes d’orange, de rouge et de rose, offrant un spectacle à couper le souffle. Une fin parfaite pour cette journée mémorable.
Ce matin, nous nous réveillons à l’ancre dans le majestueux fjord encaissé d’Alpefjord, entourés des imposants sommets des Alpes de Stauning, qui culminent à plus de 2000-2500 mètres. Le soleil se lève doucement, éclairant progressivement le versant Est, tandis que nous apercevons nos premiers bœufs musqués, repérés tôt le matin par Xavier.
Après un délicieux petit-déjeuner, nous partons en exploration à bord des zodiacs, nous dirigeant vers le fond de l’Alpefjord. Des hauts-fonds empêchent les navires plus grands de s’aventurer plus loin. Très vite, nous avons la chance d’observer une petite famille de bœufs musqués, composée de deux veaux nés cette année. La traversée n’est pas de tout repos, avec le clapot formé par les brises glaciales venant des pentes que nous affrontons de face.
Nous contournons la grande langue semi-circulaire du glacier Gully, découvrant bientôt une petite plage idéale pour débarquer. La moraine est confortable, avec des pentes de sable doux sous nos pieds, et le soleil illumine désormais l’ensemble du panorama alpin à 360° – c’est un véritable spectacle de beauté naturelle.
Sur la plage, côté lagune, de larges empreintes fraîches attirent notre attention. Ce sont celles d’un ours, probablement passé il y a peu… Peut-être est-il encore dans les environs ? Après cette découverte intrigante, nous regagnons les zodiacs pour retourner à bord. En route, le front du glacier baigné de lumière est époustouflant, et quelques beaux icebergs flottent autour de nous, ajoutant à la magie du moment.
De retour sur l’Explorer pour le déjeuner, nous continuons notre navigation dans le fjord de Segelsällskapet. Mais juste avant d’entamer le fromage, le navire vire soudainement à bâbord : Rémi a repéré une harde de bœufs musqués sur une plage voisine. Nous mouillons l’ancre et ressortons les zodiacs pour une nouvelle expédition naturaliste. L’approche se fait en douceur pour ne pas effrayer les ruminants paisibles. Nous observons trois hardes, comptant entre six et dix individus chacune, soit plus d’une vingtaine de bœufs musqués broutant tranquillement la toundra. Nous avons le plaisir d’apercevoir plusieurs jeunes de l’année, une scène attendrissante au cœur de ce paysage sauvage.
Après cette pause nature, nous mettons le cap sur les impressionnantes roches sédimentaires de Segelsällskapet, qui datent de près de 600 millions d’années. Ces formations, très colorées, offrent un tableau fascinant de teintes ocres, beiges et grises, sculptées par les glaciers. À 18 heures, nous débarquons sur le site des roches peintes de Skipperdal, où un ancien piège à renard, vestige de l’époque des trappeurs, est installé sur une formation rocheuse.
Nous poursuivons notre exploration en grimpant un petit col qui nous mène à un point de vue imprenable sur l’entrée du fjord. Le paysage qui s’offre à nous est à couper le souffle. En chemin, nous découvrons un crâne de bœuf musqué, une trouvaille fascinante qui nous permet d’en apprendre davantage sur l’anatomie de cet animal préhistorique, véritable survivant de l’âge de glace.
Il est bientôt temps de regagner le navire pour le dîner, et de poursuivre notre navigation vers le Nord, prêts pour de nouvelles aventures.
À 6h15, Xavier nous réveille avec une annonce excitante : nous pénétrons dans un champ d’icebergs dans le fjord de l’Empereur François-Joseph. Les hautes falaises qui plongent à pic dans le fjord atteignent parfois plus de mille mètres de hauteur, créant un spectacle à couper le souffle. Le bateau navigue avec aisance entre les icebergs, nous offrant une belle traversée matinale.
Vers 7h, nous arrivons dans le Kjerulf Fjord, face à la Baie Paradis. Ce matin, l’excitation est à son comble : deux ours ont été aperçus sur la plage, dévorant une carcasse de bœuf musqué. Non loin de là, des bœufs musqués paissent tranquillement, ajoutant à cette ambiance sauvage et authentique.
De retour à bord, nous savourons un petit déjeuner bien mérité avant de repartir en fin de matinée pour une nouvelle expédition en zodiac, cette fois-ci au milieu des icebergs géants. Notre premier arrêt se fait devant une cabane de trappeur danoise, suivie par la visite d’un site historique de la civilisation de Thulé, qui date de la période allant de l’an 1000 à 1600 après J.-C. Ensuite, nous reprenons notre exploration entre les imposants icebergs, tous plus incroyables les uns que les autres, de par leurs formes et leurs tailles. Dans ce décor glacé, les zodiacs et l’Explorer paraissent bien petits.
Pendant le déjeuner, nous mettons le cap vers l’Isfjord et la Baie des Rennes. En début d’après-midi, nous partons pour une randonnée dans cette baie, autrefois un lieu de chasse pour les trappeurs danois, en quête de rennes aujourd’hui disparus du nord-est du Groenland. Sur place, nous visitons une vieille cabane de trappeur avant de remonter au fond de la vallée pour approcher un groupe de bœufs musqués. Grâce à une approche discrète, nous parvenons à nous tenir à quelques dizaines de mètres de deux individus. Un peu plus loin, nous observons un autre groupe, cette fois-ci composé de huit bœufs musqués, broutant paisiblement.
Après cette belle après-midi d’observation, nous regagnons le bateau pour une navigation époustouflante à travers les icebergs de l’Isfjord. Alors que la lumière du jour commence à décliner, nous apercevons les grands fronts glaciaires du Gerrard de Geer et du Jeatte, s’étendant sur plusieurs kilomètres de largeur, clôturant ainsi une journée inoubliable dans les contrées sauvages du Groenland.
Nous arrivons aux premières lueurs du jour face au majestueux front de glace du Nordfjord, qui s’étend sur plus de 10 kilomètres, libérant une multitude d’icebergs de grande taille. Alors que le bateau dérive doucement, nous savourons un petit déjeuner tranquille, bercés par le calme environnant. Peu après, nous embarquons en zodiac pour aller photographier de près les nuances de gris, de bleu et de blanc des icebergs. Le soleil matinal éclaire magnifiquement la barrière de glace, révélant des cavités creusées par les bédières et des séracs formant d’imposantes tours. Au loin, nous apercevons plusieurs phoques, dont un phoque barbu et des phoques annelés, profitant eux aussi du calme des lieux.
De retour à bord pour nous réchauffer, nous reprenons la navigation en direction du sud, vers le Geologfjord. Le paysage est à couper le souffle : des montagnes coiffées de nuages orographiques lenticulaires, les teintes chaudes de la toundra, et l’entrée du fjord à hauteur du Kap Ovibos, offrant un tableau naturel somptueux. Cependant, les vents se lèvent, et nous choisissons de débarquer à Kap Ovibos, un endroit plus abrité. Nous mettons pied à terre sur une plage de sable fin, à côté d’une hutte de trappeurs rénovée par l’association Nanoq.
Non loin de là, nous découvrons des vestiges fascinants de la civilisation inuit de Thulé : un cercle de pierres marquant un ancien feu de camp, les empreintes typiques de maisons d’hiver avec leur couloir d’entrée, leur espace de vie circulaire et leur banquette ; des ossements de mammifères marins, peut-être des patins de traineaux ; des bois de rennes anciens, espèce aujourd’hui disparue de la côte nord-est, ainsi que des ossements de baleines et autres mammifères. Nous explorons également un cercle de pierres marquant l’emplacement d’une tente d’été et une ancienne cache à viande. Pendant cette exploration, un bœuf musqué traverse tranquillement la pente en surplomb, tandis que des sternes arctiques plongent dans l’eau en poussant leurs cris aigus.
Une partie du groupe part en zodiac pour un autre point d’observation des bœufs musqués, tandis qu’un second groupe choisit de les rejoindre à pied. Nous sommes tous récompensés par une magnifique observation de ces créatures fascinantes, qui ne cessent de nous émerveiller à chaque rencontre. Après avoir désensablé le zodiac, nous reprenons la direction du bateau, impatients de ne pas manquer l’heure du goûter.
L’après-midi, nous continuons notre navigation vers l’intérieur du Fjord de l’Empereur François Joseph, en direction du complexe géologique de la Baie d’Éléonore et du célèbre Teufelsschloss, surnommé le Château du Diable, avec ses roches aux couleurs saisissantes. Dans la Baie des Fleurs, la lumière du soir teinte les nuages et les petites calottes glaciaires des sommets arrondis, offrant une fin de journée absolument sublime.
Après le dîner, Xavier nous propose un récapitulatif sur l’observation des ours repérés autour de la carcasse de bœuf musqué. La soirée se termine sur des explications passionnantes sur la biologie des ours, en particulier sur leur adaptation unique à la côte nord-est du Groenland.
Lundi 9 septembre
Ce matin, la météo fait des siennes : pluie battante et vent furieux s’abattent sur nous, avec des rafales dépassant les 40 nœuds qui secouent le bateau. La baie de Holm, trop exposée, ne permet pas de débarquer pour une sortie à terre. Face à ces éléments, nous mettons donc le cap vers l’intérieur du fjord du roi Oscar.
À mesure que nous avançons, le vent soulève des gerbes d’eau qui viennent s’écraser à l’avant du bateau, ajoutant à l’atmosphère sauvage de la tempête. Et c’est là, dans ce tumulte, que Rémi aperçoit quelque chose sur la côte : une tache beige qui capte son attention. Le bateau change de direction pour s’en approcher.
La confirmation tombe rapidement : il s’agit d’une ourse accompagnée de ses petits ! Malgré la pluie et le vent, nous embarquons dans les zodiacs, excités par cette rencontre inattendue. Nous approchons prudemment la côte, et là, sous nos yeux, une femelle avec deux jeunes, déjà bien grands, évoluent dans ce paysage tourmenté.
Pendant presque une heure, nous nous observons mutuellement, fascinés par la scène. Les ours, tout comme nous, semblent curieux de cette rencontre. C’est un moment rare et intense, que la pluie, s’infiltrant doucement dans nos combinaisons, finit par écourter. Trempés, mais des étoiles plein les yeux, nous remontons à bord.
La matinée se poursuit par une navigation tranquille, le temps de se réchauffer. Rémi en profite pour nous offrir une présentation passionnante sur le bœuf musqué, nous plongeant dans l’histoire et la biologie de cet animal emblématique des régions polaires.
Après le déjeuner, nous pénétrons dans le fjord de Vega. Cette fois, c’est Kim, un passager, qui repère une autre femelle, elle aussi accompagnée de deux petits, tout jeunes cette fois. Nous les observons marcher paisiblement, jusqu’au moment où ils croisent un groupe de bœufs musqués. Soudain, c’est la panique : les bœufs s’enfuient en courant, effrayés par l’ours, créant une scène presque comique dans ce décor si majestueux.
La navigation continue à travers un labyrinthe de fjords et de montagnes, chacun plus beau que le précédent. En fin de journée, nous débarquons pour une balade sur l’île de Maria, profitant des magnifiques lumières du soir. Après avoir longé un lac, nous grimpons un petit sommet qui nous offre une vue imprenable sur les fjords et les îles environnantes. Les montagnes se parent de dégradés de couleurs saisissants, une véritable peinture naturelle.
La journée se termine par une navigation dans le détroit des Narvals, un passage réputé pour ses falaises grandioses qui se dressent tout autour de nous, comme une ultime fresque de cette aventure.
Plus tard dans la nuit, certains d’entre nous, chanceux, auront la joie d’apercevoir quelques aurores boréales dansant silencieusement dans le ciel, clôturant cette journée déjà pleine de merveilles.
Cette fin de nuit et début de matinée sont mouvementées ; après une semaine à l’abri des fjords encaissés de l’Empereur François Joseph et du Roi Oscar, nous retrouvons l’influence océanique de la tempête qui a sévi plusieurs jours sur l’Est du Groenland et balayé l’Islande. Une houle bien formée nous accueille à l’entrée du Fjord Carlsberg, où nous espérons trouver un abri pour nos activités. Les reliefs sont recouverts de neige fraîche, parfois jusqu’au niveau de la mer : quel paysage merveilleux !
En attendant d’arriver sur la côte, Xavier en profite pour nous instruire sur les adaptations des animaux au froid de l’Arctique.
Après quelques dizaines de minutes, le niveau de la tasse de café redevient plus ou moins horizontal et nous débarquons dans une petite baie très calme, au pied d’un glacier actif. La plage de sable fin est accueillante, et le brash échoué par endroits se prête bien à la composition photographique. Nous entendons de forts coups de canon : de bruyants vêlages se produisent sous nos yeux, au niveau des grandes voûtes formées par les bédières. C’est impressionnant !
Nous repérons d’anciennes traces d’ours puis grimpons sur une moraine pour accéder à un point de vue. Là, cinq lagopèdes, très peu inquiets de notre présence, nous accueillent, camouflés dans leurs plumages mouchetés de blanc, gris, noir et beige.
Nous regagnons ensuite nos embarcations puis l’Explorer pour déjeuner. La navigation reprend vers le sud du fjord afin de scanner les côtes. Les efforts de nos guides et de quelques passagers motivés sont récompensés lorsque Xavier repère un ours, exactement là où Rémi avait prévu un petit débarquement pour nous dégourdir les jambes. Nous bénéficions d’une très belle observation, grâce à la lumière et au plan d’eau très calme. Quelques phoques annelés sont aperçus près du rivage, mais hors de portée de notre ours. Celui-ci semble jeune, d’abord attentif et immobile, puis il se déplace vers nous en trottinant de manière déterminée, avant de soudainement faire demi-tour en courant.
Nous poursuivons la visite de la côte ouest de la partie sud du Carlsberg Fjord, et bien nous en a pris : Xavier repère un deuxième ours, cette fois-ci plus à l’intérieur, allongé sur la pente douce d’un pierrier et de toundra éparse.
Celui-ci nous observe sans grand intérêt pour notre présence. Nous sommes alors survolés par un immense vol d’oies en pleine migration vers les températures plus clémentes du sud : l’instant est bref et magique !
Nous revenons à bord et profitons d’une navigation scénique vers la sortie du fjord, sous les lumières orangées de la fin de journée : splendide ! Pendant le repas, nous retrouvons la houle et commençons à longer les îles marquant l’extrémité nord des Alpes de Liverpool. Le ciel est clair et pourrait être propice à l’observation d’aurores boréales. Xavier en profite pour enrichir nos connaissances avec une conférence passionnante sur ce phénomène.
Après une nuit de navigation le long de la Terre de Liverpool, sous un ciel illuminé par les aurores boréales et agité par la houle, nous arrivons dans le Scoresby Sund pour la journée.
À 8h, le bateau jette l’ancre dans la baie de Rosenvinge, en face du village d’Ittoqqortoormiit.
Nous partons pour la matinée visiter cette communauté, créée en 1925 par Ejnar Mikkelsen. À notre arrivée, nous parcourons les ruelles, animées par des Inuits circulant en quad. Nous profitons de quelques points de vue sur les maisons et la baie en contrebas.
En passant près de la station météo, nous avons la chance d’observer un lièvre arctique entre les maisons.
Nous continuons notre exploration en direction de l’office de tourisme, de la petite église et du magasin alimentaire. À 11h, un Inuit vient nourrir son élevage de chiens de traîneau. Il nous présente de jeunes chiots, dont certains n’ont que quelques jours. Nous prenons le temps de ressentir la vie locale de cette communauté de 350 habitants.
Nous terminons la balade au cimetière, en nous arrêtant au monument en l’honneur du commandant Charcot.
Ensuite, nous retournons sur le bateau pour le déjeuner.
L’après-midi, nous naviguons vers le sud du Scoresby Sund, à la recherche de faune marine. Nous longeons la Terre de Volquart Boon, avec une alternance de glaciers et de pics enneigés qui défilent sous nos yeux. La houle nous empêche de sortir les zodiacs, mais l’observation des icebergs depuis les ponts extérieurs du navire est tout aussi impressionnante. Nous approchons d’icebergs dont certains mesurent plus de 40 mètres de hauteur.
En fin de journée, nous célébrons cette belle croisière avec un verre de vin pétillant et visionnons un diaporama de Xavier, retraçant en photos notre expédition.
Le bateau arrive ensuite devant la piste de Constable Point, et le spectacle continue dans le ciel avec une nouvelle nuit d’aurores boréales.
C’est avec plein de souvenirs que nous quittons, en milieu de matinée, l’Explorer pour rejoindre la piste d’aviation, et embarquons pour un magnifique vol en direction de l’Islande.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
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