Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
29 décembre 2014
2 janvier 2015
Nouvel an dans le Palais du Grand-duc Vladimir
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Marielle Suzeau
Co-fondatrice et directrice
Nous sommes 16 au départ de Genève et 8 de Paris à découvrir en cette fin d’après-midi la capitale illuminée des tsars de Russie, par une petite neige et un petit moins 10°C. bien local, ce 29 décembre.
Notre hôtel Ambassador situé à deux pas de St Isaac et de l’Ermitage nous accueille, avant la visite du brise-glaces Krassin, construit au début du 20e siècle et aujourd’hui bateau-musée. Il s’illustra en 1928 dans le sauvetage de l’expédition polaire de Nobile au Spitzberg, puis lors d’autres sauvetages et opérations militaires. C’est de nos jours un joyau d’architecture navale superbement conservé, qui témoigne de l’histoire maritime russe et des ambitions du pays en zones polaires. Le souvenir aussi pour beaucoup d’entre nous, de belles croisières polaires dans le Grand Nord…
Notre guide Alexis Epiphantsev et Vladimir, le guide du Krassin, nous accueillent également, champagne à la main, pour une présentation au salon.
Le dîner ukrainien se passe en musique et chansons dans la tradition culinaire qui décline le borsch servi dans le pain, le poisson de la Baltique, une ambiance de Fête qui débute ce voyage. D’autant plus que le bus a pris congé, pour être remplacé par un bus-limousine pour admirer les extraordinaires illuminations de la ville : plus de 50 sapins (artificiels) disposés et illuminés, au gré des 300 ponts de cette Venise du Nord, une avenue éclatante de lumières avec Nevsky Prospect, et des arrêts devant la Bourse et la colonne rostrale illuminées et la cathédrale St Sauveur du Sang versé, elle aussi magnifiquement éclairée.
Une journée par -5°C qui nous permet de découvrir les grands classiques de la ville impériale : les cathédrales St Pierre et Paul avec les tombeaux de la famille impériale, St Isaac monumentale, et Du Sang versé, en l’honneur du tsar Alexandre III.
L’après-midi est consacrée aux salles du musée de l’Ermitage, d’une exceptionnelle richesse en tableaux de maîtres, avant une soirée somptueuse au grand théâtre Marinski, avec » Casse noisettes » de Tchaïkovsky : des ballets, un orchestre parfait…
Repas caucasien tard dans la nuit, et retour sous les ors et lumières de l’hôtel Ambassador avec pour avenues les féeries et les lumières de Noël de la grande ville de la Baltique.
Quelle dernière journée…
On récupère de la veille en partant quand le soleil se lève… À 10 heures du matin ! Saint Péterbourg en effet est très au Nord !
Le palais du Prince Yousoupov est extraordinaire, car cette famille fut liée aux tsars dès Ivan le Terrible et a acquis une fortune colossale qui s’étale ici, en partie, et malgré les pertes de la période communiste. C’est là que Raspoutine, si proche de la famille impériale aussi, fut assassiné avant d’être jeté, avec 9 balles dans le corps, et encore vivant, dans la rivière gelée.
Nous déjeunons au sein du Musée russe de la vodka, cette boisson nationale qui anime vite les tables, et les chansons qui s’échangent entre Français et Russes. C’est ensuite le temps des magasins et des achats, avant que la Russie n’entre en hibernation jusqu’au 12 janvier, avec le Noël orthodoxe, le Nouvel-An européen, puis russe…
Quelques pas pour les lumières extraordinaires de la Perspective Nevsky, puis une heure passée au Marché de Noël, où se côtoient les produits du Caucase, les champignons des forêts baltes et les saumons du Kamchatka… Et les Pères Noëls.
Nous voilà à l’hôtel, pour nous préparer à une soirée d’exception, dans le Palais du Grand-duc Vladimir, à côté de l’Ermitage, le long de la Neva… Ce soir, c’est grande tenue impériale, joie des spectacles donnés dans le théâtre privé du frère de l’empereur, feux d’artifice à 2 heures du matin : la nuit va être longue… mais douce : il fait +3°C ce soir.
C’est dans le Palais du Grand-duc Vladimir Alexandrovich, qui jouxte l’Ermitage et le Palais impérial, que nous passons le réveillon du Nouvel An.
Accueillis en costumes d’époque et en musique (quatuors, harpes…) nous visitons les salons de cet édifice qui fut le siège des Académiciens et, de ce fait, préservé des rafles de la révolution bolchévique.
L’apéritif est offert dès l’arrivée, puis au jardin d’hiver, avant un magnifique spectacle de danses offert par des artistes du ballet de Saint-Pétersbourg, du théâtre Marinski, de l’Académie de danse et de l’Opéra Rimsky Korsakov. Ce sont 80 privilégiés qui peuvent comme nous vivre ce réveillon d’exception, où la valse des plats succède aux duos d’opéra et aux musiques de chambres superbement interprétées, et Minuit arrive, si vite…
Les Voeux, et très vite rendez-vous dans la salle de spectacle privée à nouveau, pour une représentation de chants et de danses cosaques époustouflante !
Plats, desserts, miniardises et un départ à 3 heures du matin, alors que les feux d’artifices démarrent sur la Néva juste en face de nous. Un 2015 en fanfare, entre musique, verres de vodkas et de champagne…
C’est donc à midi que nous partons pour la visite du Palais d’été à Peterhof, au bord de la Baltique ; il est réputé pour ses 170 fontaines. Départ ensuite en traversant la digue puis le tunnel vers la ville autrefois interdite de Kronstatt, la forteresse qui garde la capitale des tsars. La cathédrale des marins y est immense et rivalise avec Saint-Isaac, le port militaire n’est plus très actif, et après un repas dans une auberge très locale et bien kitch, c’est un musée de la plongée que nous visitons, dans cette ville autrefois taillé pour l’armée.
Les marins de Kronstatt, qui s’illustrèrent sur les mers du monde, nous sont ainsi plus proches.
Une belle journée qui, avec ses températures positives, nous a permis de découvrir le nid de la ville des tsars : les rives de la Baltique et du golfe de Finlande.
Bonne année à tous, tous nos vœux de Santé, Bonheur et Réussite !
Ce 2 janvier fut l’occasion de découvrir la campagne russe qui borde Saint-Péterbourg. Au lac Ladoga d’abord, le plus grand d’Europe avec ses 18 000 km², et sa taïga, cette grande forêt boréale qui forge les paysages russes de bouleaux, de pins, de tourbières et de lacs, dans un relief hérité des âges glaciaires. La visite du musée du blocus montre combien ce lac sur lequel circulaient d’octobre 1941 à septembre 1943 bateaux en été et trains de camions en hiver, était un maillon vital pour permettre à la capitale de résister au plus long siège d’une grande ville de l’histoire : 900 jours. Avec pour bilan 1millions de soldats morts pour la Russie, 900 000 pour les troupes nazies et 1,5 millions de civils qui ont crevé de faim. Les convois du Nord, de Mourmansk, amenaient armes et véhicules, la campagne russe nourriture et eau…
Le déjeuner fut l’occasion de déguster 7 vodkas, et d’un exposé sur cette « petite eau » dont l’image est collée au pays. D’Ivan le Terrible aux tsars et à Poutine, la vodka se décline en 5000 marques et est l’alcool fort le plus vendu au monde.
Une conférence sur la forêt boréale, puis la visite à Pushkin du palais de Catherine II ont terminé cette journée dans les illuminations des palais, avant de retrouver l’izba de Podvorie et ses musiciens, ses plats de la campagne et son ambiance chaleureuse où vodka et vins coulent généreusement.
Et… c’est le dernier jour déjà, d’un voyage varié et riche.