Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
29 décembre 2017
3 janvier 2018
À Saint-Pétersbourg et Moscou
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Marielle Suzeau
Co-fondatrice et directrice
En ce vendredi, une partie du groupe se retrouve à l’aéroport de Roissy, devant le comptoir d’enregistrement du vol Aéroflot à destination de Saint-Pétersbourg.
Nous décollons à l’heure et après un peu plus de 3 heures de vol, nous arrivons à l’aéroport Pulkovo où, une fois nos bagages récupérés, nous sommes accueillis par notre guide Alexei, qui va nous accompagner pendant tout notre séjour en Russie. Sa parfaite maîtrise de la langue française nous impressionne après seulement quelques minutes en sa compagnie.
Notre autocar nous conduit jusqu’à notre hôtel Ambassador, situé au cœur du centre historique de Saint-Pétersbourg, où, le temps de découvrir nos chambres, nous sommes déjà sur le départ. Nous retrouvons le reste du groupe, arrivé dans l’après-midi de Marseille, Genève ou Luxembourg et c’est au complet (39) que nous partons vers le restaurant Sadko (qui tient son nom d’un célèbre opéra du compositeur Rimsky Korsakov, dont le conservatoire est tout proche) pour un dîner dans la plus pure tradition russe : Piroshkis, délicieux petits pains farcis à la viande ou au fromage, koulibiac de saumon… sont au menu de notre premier repas. Nous constatons avec amusement que notre compatriote Gérard Depardieu est un habitué du lieu, grâce à une assiette dédicacée de sa main !
Après le dîner, nous partons pour un tour panoramique de la ville qui déploie, en cette période de l’année, ses extraordinaires illuminations. C’est avec des yeux émerveillés que nous découvrons les immenses sapins brillants de mille feux, et les somptueux monuments de la ville où jouent les lumières multicolores.
Un premier arrêt sur les rives de la Neva, devant l’Académie des Beaux Arts, nous permet d’admirer le dôme illuminé de la cathédrale Saint Isaac, la flèche dorée de l’Amirauté, berceau historique de la ville, les Sphinx enlevés de l’entrée du temple d’Amenhotep III, près de Thèbes, en 1832. Un peu plus loin, nous nous arrêtons sur la Place Pouchkine, où se dressent les deux colonnes rostrales, décorées de proues de navire, parées elles aussi de leurs décorations toutes en lumières. C’est l’occasion de contempler le bâtiment de la Bourse, la façade impressionnante du Palais d’Hiver, qui abrite le Musée de l’Ermitage, et le Pont du palais, magnifiquement illuminé.
Avant de regagner l’hôtel pour une nuit de repos bien méritée, nous longeons la Perspective Nevsky, principale artère commerçante de Saint-Pétersbourg, bordée de palais, d’églises, de magasins dont la beauté des décorations nous laisse sans voix. Cette première journée s’achève et nos rêves seront sans aucun doute remplis de la magie de Noël !
Après un copieux petit déjeuner, nous nous retrouvons dans le hall de notre hôtel, prêts pour une deuxième journée d’excursion à travers la ville de Saint-Pétersbourg et ses environs.
La température est clémente (4°) et il fait encore bien sombre lorsque nous arrivons devant le bateau Krassine. Christian nous parle en détail de ce brise-glace, qui fut construit de 1916 à 1917 à Newcastle upon Tyne au Royaume-Uni pour le compte de la marine impériale russe, suivant un programme mis en place par le vice-amiral Makarov. Son nom était à l’origine « Svyatogor », qui signifie « la montagne sacrée ». Renommé « Krassine » au cours de l’ère soviétique, le performant brise-glace s’est illustré en 1928 lors de l’opération de sauvetage de l’expédition polaire italienne, dirigée par Umberto Nobile. Après mille difficultés, il récupéra les survivants du dirigeable Italia crashé sur la banquise après le survol du Pôle Nord. À la fin des années 1980, il a été entièrement restauré. Il est maintenu en état de fonctionnement et est à présent un bateau-musée.
Nous poursuivons notre découverte de la ville jusqu’à l’île Vassilievski (Basile), la plus importante de l’estuaire de la Neva. Sur le trajet, notre excellent guide, Alexei résume pour nous l’histoire de la fondation de la ville par le Tsar Pierre 1er. Le souverain commença par y faire bâtir la forteresse Pierre-et-Paul et planifia la construction d’une nouvelle cité, qu’il nomma Saint-Pétersbourg, ville à l’occidentale, sorte de « fenêtre sur l’Europe ». Saint-Pétersbourg devint le lieu de résidence de la cour du tsar en 1712 et remplaça alors Moscou au titre de capitale de l’Empire russe.
Nous faisons un arrêt rapide sur la Place Pouchkine, où se dressent les deux colonnes rostrales, et qui offre un magnifique point de vue sur la forteresse, but de notre prochaine visite. La forteresse fut conçue par l’architecte tessinois Domenico Trezzini. À partir de 1720, elle servit de casernement pour une garnison et de prison pour les personnalités importantes.
Le tsar Pierre le Grand voulait, en faisant construire la cathédrale, glorifier les victoires de l’armée de la Russie, mais aussi, édifier un mausolée privé pour la famille royale. Nommée d’après les saints apôtres Pierre et Paul, elle fut la première collégiale construite en pierre à Saint-Pétersbourg. Au sommet de sa flèche atteignant une hauteur de 123 mètres se dresse un ange tenant une croix. Cet ange est l’un des symboles les plus importants de Saint-Pétersbourg.
Actuellement, 52 personnes reposent dans la cathédrale. Alexei nous montre, entre autres, les tombes de Pierre le Grand mort à 53 ans, de la Grande Catherine (ou Catherine II)… et d’autres membres de la famille Romanov.
C’est le 17 juillet 1998, que le dernier empereur Nicolas II de Russie, son épouse Alexandra Fedorovna, trois de leurs cinq enfants et 4 de ses derniers fidèles, tous exécutés le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg en pleine révolution russe et enterrés secrètement dans une fosse commune, furent ré inhumés ; leurs corps, ramenés à Saint-Pétersbourg, reposent dans la chapelle Sainte-Catherine près de l’entrée.
À l’issue de la visite, une surprise musicale nous attend… 5 voix chaudes, interprétèrent pour nous le chant russe des moines de l’île de Solovky ; un concert d’une beauté et d’une qualité exceptionnelle, que nous aurions souhaité voir durer plus longtemps.
Mais il est temps de poursuivre notre visite et nous nous rendons à l‘Eglise de Saint Sauveur sur le sang versé, l’une des principales églises russes orthodoxes de Saint-Pétersbourg, reconnaissable à ses bulbes multicolores et à ses splendides mosaïques. Son nom fait référence au sang versé lors de l’assassinat de l’empereur Alexandre II qui fut mortellement blessé à cet endroit le 13 mars 1881.
Longeant le canal de la Fontanka, bordé de palais aux couleurs pastel, puis la Perspective Nevsky, que nous avons pu, hier soir, admirer avec sa parure d’illuminations, nous arrivons sur la Place des Décembristes, où se dresse la magnifique Cathédrale Saint Isaac, reconnaissable à son immense coupole dorée. Elle fut construite de 1819 à 1858 sur les plans de l’architecte français Auguste Montferrand, sous les règnes des empereurs Alexandre Ier, Nicolas Ier et Alexandre II. C’est l’une des plus vastes cathédrales à dôme du monde avec 111 mètres de long, 97 mètres de large et 101,5 mètres de haut. C’est, par ses dimensions, la quatrième cathédrale du monde après Saint-Pierre de Rome, Saint-Paul de Londres et la cathédrale de Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. Elle tient son nom de Saint Isaac de Dalmatie, fêté le jour de la naissance de Pierre le Grand, et peut accueillir 14 000 fidèles.
Nous en visitons l’intérieur, tout à fait impressionnant, avec ses colonnes de malachite et de lapis-lazuli, ses mosaïques et sa magnifique iconostase.
Nous quittons alors le centre historique de Saint-Pétersbourg, pour nous diriger vers Pouchkine, que nous atteignons après un peu moins d’une heure de route. En chemin, Christian nous parle de la seconde guerre mondiale et de la place tenue par Léningrad (nom de Saint-Pétersbourg à l’époque) ; il évoque surtout le siège qui fut l’un des plus longs et des plus douloureux de l’histoire de cette guerre.
Anciennement Tsarskoï-Sélo, la petite ville fut rebaptisée en 1937, du nom du grand poète russe Pouchkine, à l’occasion du 100e anniversaire de sa mort.
Nous déjeunons au restaurant Sochi, puis nous gagnons l’entrée du palais, où, après un passage au vestiaire, on nous invite à revêtir des chaussons, pour ne pas abîmer les magiques parquets en marqueterie.
En 1752, l’impératrice Élisabeth 1ère ordonne la construction du palais. Elle veut créer le plus beau château du monde. Le palais a été conçu par Bartolomeo Rastrelli. Élisabeth baptise sa nouvelle demeure « palais de Catherine », en l’honneur de sa mère, Catherine 1ère, qui avait fait bâtir un petit château à cet emplacement. Le palais est inauguré le 30 juillet 1756.
Catherine II, dite la Grande, qui succède à Élisabeth, agrandit le palais existant. La galerie d’art du château ne comptait qu’une douzaine de pièces originales, mais Catherine II envoie des ambassadeurs à travers l’Europe pour acquérir les plus belles œuvres existantes. Bientôt, la collection royale compte près de 4 000 toiles.
Nous visitons le Grand Palais, dont la façade mesure plus de 300 mètres de long. Elle est de couleur bleue avec des piliers blancs et est ornée de sculptures dorées. Le Palais est le royaume par excellence de la dorure, le jaune doré rayonnant dans toutes les pièces et les salles principales en regorgent. Nous traversons la magnifique salle du trône, de 800 m², plusieurs salles à manger, où sont exposées des porcelaines d’un extrême raffinement… Une des pièces les plus spectaculaires du palais est le cabinet d’ambre. L’ambre qui en recouvrait les murs avait été offert à Pierre le Grand par le Roi Frédéric de Prusse, mais les panneaux ne furent installés que sous le règne d’Elisabeth. En 1943, les Allemands les firent démonter et les ramenèrent pour être exposés dans le musée de Königsberg, mais la ville fut prise par l’armée soviétique en 1945, et il ne resta plus aucune trace des panneaux d’ambre, qui, pense-t-on, avaient dû être brûlés. La décision de refaire la salle à l’identique fut prise en 1970, mais ce n’est qu’en 2003, à l’occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg, que le nouveau cabinet d’ambre fut inauguré, en présence de plusieurs chefs d’état étrangers.
A notre sortie du palais, la nuit est tombée et nous avons le bonheur d’admirer la façade et les bulbes dorés éclairés… avant de nous rendre au restaurant Podvorie, isba de bois qui sera le cadre de notre dîner. Le repas est excellent et fort copieux, la vodka abondante, et l’ambiance chaleureuse, agrémentée de musique et de chants russes. Une belle journée qui s’achève… nous rentrons à l’hôtel, pour une nuit de repos, avant de passer, demain, la dernière journée de l’année 2017 dans cette ville superbe dont nous avons encore bien des beautés à découvrir…
A 9h45 précises, toutes et tous sont au rendez-vous pour notre troisième journée d’excursion à travers la « Ville de Pierre ».
Nous commençons par ce que chacun réclame à Alexei depuis la veille : un arrêt-shopping ! Nous descendons dans une véritable caverne d’Ali Baba à la mode russe… où rien ne manque : Matriochkas de toutes tailles et de toutes couleurs, magnets représentant les monuments de Saint-Pétersbourg, bijoux en ambre, porcelaine, vodka, caviar… et même des mugs et des tee-shirts à l’effigie du Président Poutine !
Une fois les achats effectués, nous gagnons la grande place du Palais, dominée par la colonne Alexandre, œuvre de l’architecte français Auguste de Montferrand exécutée d’après la commande de Nicolas I pour glorifier la victoire de son frère Alexandre I sur Napoléon. La place a été le théâtre de plusieurs événements qui ont eu des répercussions sur l’histoire mondiale, en particulier le Dimanche rouge (1905) et la révolution d’Octobre (1917), dont Alexei nous retrace les plus grandes lignes.
Nous pénétrons dans le Palais d’Hiver, qui fut construit de 1754 à 1762 à la demande de l’impératrice Élisabeth, fille de Pierre le Grand, sur les plans de l’architecte Bartolomeo Rastrelli. Catherine II, la Grande Catherine, y ajouta une partie appelée l’Ermitage, où elle recevait des invités et collectionnait des tableaux de grands peintres ; c’est de cette partie du palais d’Hiver que vient le nom de musée de l’Ermitage. Son goût en matière d’architecture différant radicalement de celui d’Elisabeth, elle fit des réfections massives, mais conserva toutefois le grand escalier d’apparat que nous empruntons pour gagner le premier étage. Le palais en compte trois. A son arrivée au pouvoir, Catherine II promulgua une loi interdisant la construction de tout bâtiment plus haut que la résidence royale ! Plus tard, Alexandre Ier déclara le palais Musée impérial. Il y a habité pendant plusieurs années. L’empereur y séjournait alors entre l’automne et le printemps.
Alexei nous donne quelques chiffres édifiants ! Le musée de l’Ermitage est en effet le plus grand musée du monde en termes d’objets exposés (plus de 60 000 pièces dans près de 1 000 salles tandis que près de trois millions d’objets sont conservés dans les réserves). Avec ses 230 000 m2 de surface, dont 66 000 m2 consacrés aux expositions, il s’agit de l’un plus grands musées d’art du monde.
Notre visite commence par une exposition temporaire consacrée à la période des grands troubles politiques en Russie, qui se terminèrent par la révolution d’Octobre qui amena les bolcheviks au pouvoir (1917). Une partie du palais fut utilisé, pendant la première guerre mondiale, comme hôpital militaire.
Nous poursuivons notre découverte du palais et la succession de salles, toutes plus impressionnantes les unes que les autres ; le Cabinet de Malachite, la Galerie de la famille Romanov (qui est, pour Alexei, l’occasion de nous parler en détail des différentes dynasties qui ont régné sur la Russie, depuis celle d’Yvan le Terrible, puis de Boris Goudounov, et enfin des Romanov).
Un arrêt dans la Salle des Maréchaux nous permet de nous familiariser avec quelques-uns des principaux dirigeants de l’armée russe, dont le prince Potemkine, l’un des favoris de la Grande Catherine.
Nous traversons la petite Salle du Trône, la Salle des Blasons, la grande Salle du Trône, qui accueillait les réceptions les plus fastueuses, remarquables entre autres par la similitude entre les décorations du plafond et celles du parquet en marqueterie, comme notre guide nous le fait remarquer…
Nous quittons alors le palais d’hiver pour pénétrer dans la partie du palais appelée le « petit Ermitage » et admirons, au passage l’unique œuvre du Caravage que compte le musée. Nous passons un moment dans la galerie consacrée aux primitifs flamands et hollandais, auxquels appartenaient les peintres de la famille Breughel.
Après avoir traversé une belle salle ornée de colonnes en marbre de Carrare, où sont exposés de superbes mosaïques (dont un portrait d’Elisabeth), nous arrivons devant une horloge dorée peu commune, dite le « Paon », œuvre tout à fait remarquable, cadeau du Price Potemkine à Catherine II, et dont le mécanisme tout à fait exceptionnel met en mouvement, chaque heure, une multitude d’animaux.
Nous ne manquons pas d’admirer, depuis les fenêtres, les magnifiques points de vue sur la Neva, avant d’atteindre la section consacrée aux chefs d’œuvre de la peinture italienne. Les tableaux de Boticelli et Léonard de Vinci ont un succès tel que nous avons du mal à nous frayer un passage au milieu des groupes de touristes chinois pour tenter de capter quelques clichés au milieu de la nuée d’appareils photo, téléphones portables et autres tablettes…
Traversant la galerie dite « Loges de Raphaël », nous arrivons dans le « Nouvel Ermitage », section la plus récente du palais. Entre autres chefs d’œuvres, nous y admirons la collection de Rembrandt, la plus importante du monde après celle du Rijks Museum d’Amsterdam. Alexei nous commente quelques toiles célèbres dont « Le retour de l’enfant prodigue », considérée comme l’une des pièces maîtresses du peintre et l’une des plus belles toiles exposées au musée.
Plus de deux heures se sont écoulées lorsque nous quittons le palais d’hiver, conscients de n’en avoir découvert qu’une infime partie, mais heureux d’avoir pu admirer de telles merveilles !
Le déjeuner est servi dans le cadre feutré du restaurant « Saint-Pétersbourg », situé à proximité de la cathédrale Saint Sauveur sur le Sang Versé, occasion de gouter l’une des spécialités de la cuisine russe : le poulet à la Kiev.
Notre après-midi est consacré à la visite du Palais Yousoupov. Le palais a été construit en 1770 par l’architecte français Vallin de La Mothe. De 1830 à 1917, il a appartenu à la famille des Youssoupov qui possédait la seconde plus grosse fortune de Russie à la veille de la révolution et qui était connue pour sa philanthropie et ses collections d’art.
La visite ne pouvant s’effectuer qu’en petits groupes, le nôtre est scindé en deux et certains font la visite avec une guide du palais portant le prénom d’Irina, tandis que notre fidèle Alexei commente, pour les autres, les différents lieux. Nous empruntons le grand escalier d’apparat, traversons la Salle des Gobelins (ce ne sont que des copies, les originaux étant exposés au musée de l’Ermitage), la chambre de la princesse Youssoupov (avec sa remarquable cheminée en onyx)… admirant au passage le superbe mobilier, dont une grande partie fut acheté en France et les plafonds, œuvres d’artistes italiens, tous plus beaux les uns que les autres. Salon Rouge, Salon Vert (nom donné en raison de la cheminée en malachite), Salle de Bal… défilent sous nos yeux éblouis.
C’est dans l’un des salons que nous nous installons quelques instants, pour écouter une chanson populaire russe « Les bateliers de la Volga », interprétée par 5 voix aux tonalités diverses, qui nous entraînent, le temps d’un court concert, dans les grandes steppes de Russie !
L’un des joyaux du palais est sans aucun doute le théâtre, où se sont produits les plus grands artistes russes et étrangers, invités par la famille Youssoupov, et où le tsar Nicolas II se serait produit dans des spectacles amateurs.
Nous descendons ensuite dans les sous-sols, qui renferment le souvenir d’un épisode important de l’histoire de Saint-Pétersbourg. C’est là, en effet, que fut tué le terrible intrigant Raspoutine. Des rumeurs circulaient dans la ville que Raspoutine aurait été l’amant de l’impératrice ; celui-ci, en effet, était souvent présent au palais car ses dons de guérisseur laissaient à penser qu’il pourrait soigner le jeune Alexis, fils du tsar, atteint d’hémophilie. Dans la nuit du 16 décembre 1916, Félix Youssoupov, le grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du tsar, et quelques amis invitèrent Raspoutine au palais, dans le but de l’assassiner. Ils lui servirent des gâteaux et du vin rouge avec une dose de poison suffisante pour tuer cinq hommes. Constatant que le poison ne semblait avoir aucun effet sur Raspoutine, Félix Youssoupov sortit un pistolet et lui tira dans le dos. Les deux hommes quittèrent la pièce en laissant Raspoutine pour mort. Revenant un peu plus tard sur les lieux, Félix trouva Raspoutine tentant de se relever et de fuir. Lui et ses complices tirèrent à trois reprises sur Raspoutine, mais celui-ci tentait toujours de se relever. Ils le frappèrent alors à la tête avec une barre de fer puis le roulèrent dans une couverture avant de le jeter dans la Moïka. Selon l’autopsie pratiquée par la suite, Raspoutine ne serait mort ni du poison ni des multiples blessures occasionnées par les balles et les coups de barre de fer mais d’hypothermie. Il n’y eut pas de procès ; quelques jours après l’assassinat, le tsar demanda à Félix Youssoupov de quitter la ville avec sa famille ; ils furent exilés dans une résidence proche de la Crimée. Le Grand Duc fut, lui aussi, exilé par le tsar, et cet exil lui a valu de ne pas être arrêté par les bolcheviks, et d’avoir la vie sauve, contrairement au tsar et à sa famille.
La Révolution d’Octobre eut lieu moins d’un an après l’assassinat de Raspoutine. Le palais fut nationalisé. Il fut réquisitionné par le commissariat de l’Éducation de la ville en 1925. Alors que de nombreux palais avaient été reconvertis en lieu de travail, le commissariat de l’Éducation décida de faire du palais un musée public. Aujourd’hui, le palais est utilisé comme palais de la culture pour les enseignants et de musée.
Quittant le palais, nous rentrons à hôtel pour profiter de quelques heures de détente et pour nous préparer pour la soirée de réveillon.
Soirée du Réveillon
A 20h, tout le monde est réuni dans le hall de l’hôtel… Robes élégantes, cravates et nœuds papillon sont au rendez-vous.
En quelques minutes à peine, nous rejoignons le quai de la Neva et notre autocar nous dépose devant le palais du Grand Duc Vladimir.
Ce Palais fut édifié au XIXe siècle pour le fils de l’empereur Alexandre II, le Grand Duc Vladimir Alexandrovitch. Sa magnifique façade rappelle celle des palais de la Renaissance italienne.
Après un passage au vestiaire pour déposer les manteaux et troquer les gros godillots contre les chaussures de soirée et nous sommes accueillis, dans le bel escalier d’apparat, par le Grand Duc en personne (qui n’est autre que notre cher Alexis en grande tenue !). Un verre de champagne à la main, nous commençons la visite de ce joli palais, véritable voyage au cœur de l’époque impériale de la Russie. Le style gothique de la salle à manger contraste avec le rococo de la salle de danse et le style impérial russe du grand salon se retrouve dans la salle de banquet avec une touche française dans la salle de dessin d’époque Louis XIV.
L’apéritif est servi dans la galerie : champagne, vodka, jus de fruits, canapés, mises en bouche… sont l’honneur sur le buffet. Puis nous sommes invités à rejoindre la salle de spectacle où un moment d’enchantement nous attend ! Alexei, alias le Grand Duc, et la tsarine Catherine II en personne introduisent en quelques mots les pas-de-deux, extraits des grands ballets classiques de Casse-noisette, Gisèle, la Belle au Bois Dormant, le Corsaire, le Lac des Cygnes, les Sylphides (Chopeniana)… interprétés par de jeunes solistes des grands théâtres de Saint-Pétersbourg.
Puis, nous sommes invités à rejoindre la salle à manger pour la première partie du diner du réveillon, que nous dégustons tandis que musique classique et airs d’opéras se succèdent, pour notre plus grand plaisir.
Un second intermède nous emporte au cœur de la culture caucasienne, pendant près de 20 minutes de chants et de danses traditionnels. Le rythme est endiablé, les voix puissantes, les mélodies entrainantes et les costumes chamarrés… pirouettes, sauts, lancers de sabre… et superbe prestation de quelques membres de notre groupe, invités à quelques pas de danse en compagnie des artistes ! Un spectacle haut en couleur vivement applaudi !
A minuit, tout le monde s’embrasse et se souhaite le meilleur pour la nouvelle année qui commence… La vodka, le vin, le champagne contribuent à rendre l’ambiance chaleureuse et le dîner se termine vers 2h du matin dans la bonne humeur.
De nouveau équipés pour le froid, nous rejoignons le quai de la Neva pour assister au traditionnel feu d’artifice tiré depuis la forteresse Pierre et Paul, devant nos yeux émerveillés.
La foule est dense dans le cœur de la ville, où la circulation automobile est interdite en ce soir de réveillon. Nous marchons jusqu’à la cathédrale Saint Isaac, où nous attend notre chauffeur Alexandre, pour nous reconduire à l’hôtel.
La fin de soirée sera malheureusement entachée par la chute de Mireille qui passera les premières de l’année à l’hôpital de Saint-Pétersbourg dont elle repartira le bras plâtré !
C’est une grasse matinée que nous a offerte Alexei… le départ n’est fixé, ce matin, qu’à 11h30.
Les valises sont bouclées, transportées jusqu’à l’autocar et disposées dans les soutes…
La neige s’est invitée pendant la nuit et un manteau blanc recouvre les rues de la ville. Nous partons en direction de la ville de Peterhof, située à 29 km au sud-ouest de Saint-Pétersbourg, sur la rive sud du golfe de Finlande, bras de la mer Baltique.
Alexei profite de trajet pour nous parler de quelques aspects de la vie quotidienne à Saint-Pétersbourg. Peu de trafic sur la route, en ce lendemain de réveillon… nous empruntons une nouvelle autoroute payante (les tronçons à péage sont rares en Russie), puis l’autoroute circulaire, avant de rouler dans la campagne, sur des routes par endroits bordées de zones d’habitations, où les belles demeures individuelles côtoient les modestes maisons de bois.
La région est parsemée de palais, dont certains furent entièrement ou partiellement détruits lors de la seconde guerre mondiale. Nous longeons la Résidence Maritime du Président de la Fédération de la Russie (ou Palais du Président Poutine), anciennement le palais du Grand Duc Constantin.
La ville de Peterhof est connue pour accueillir la résidence de Pierre le Grand et un grand centre universitaire. Elle fut terriblement endommagée pendant la dernière guerre et le palais presque entièrement rasé.
Nous faisons une halte pour visiter la cathédrale, inaugurée en 1905, et dont l’architecture rappelle celle de l’église Saint Sauveur sur le sang versé de Saint-Pétersbourg. L’iconostase est particulièrement remarquable et on note, entre autres une icône réalisée en 2005, représentant la famille de Nicolas II (personnages qui ont le droit d’être représentés sur des icônes, car ils ont été canonisés à la suite de leur assassinat)
Nous arrivons devant le palais de Peterhof. L’emplacement, à mi-chemin entre Saint-Pétersbourg et Kronstadt, fut choisi comme site de résidence par Pierre le Grand. Après un voyage en France, il ordonna de faire élever un palais grandiose qui dépasserait en beauté le château de Versailles. Les travaux débutèrent en 1712 sous la direction de l’architecte français Jean-Baptiste Alexandre Le Blond, dans le parc de Peterhof. Pierre lui-même surveillait la construction de son palais et habitait pendant ce temps dans la maisonnette Monplaisir. Des transformations ultérieures furent réalisées sur ordre de l’impératrice Élisabeth Petrovna par l’architecte italien Bartolomeo Rastrelli.
Le Grand Palais se déploie sur 268 mètres et fait face au golfe de Finlande. Sur son tapis de neige, il prend une dimension toute particulière.
Nous entamons une promenade rafraichissante à travers les immenses jardins du palais couvrant une superficie de 600 hectares. Les parcs forment deux zones : le parc supérieur, avec le palais en toile de fond, et le parc inférieur qui s’étend jusqu’aux rives de la Baltique. Entre les deux, la différence de niveau est occupée par un système sophistiqué de fontaines.
A travers les sentiers enneigés, nous rejoignons le petit pavillon de Monplaisir construit dès 1705 comme résidence d’été. De là, Pierre surveillait la construction du palais, et auparavant les fortifications de Kronstadt. Son architecture a été influencée par les Pays Bas. Pierre le Grand, qui aima voyager à travers l’Europe y puisa l’inspiration pour nombre bâtiments, jardins… qu’il fit réaliser à Saint-Pétersbourg et dans les environs.
Nous sommes en bordure de la mer Baltique, à 200 kilomètres à peine de la frontière avec la Finlande.
Puis nous regagnons le Grand Palais et admirons la Grande Cascade, copiée sur celle construite pour Louis XIV dans le parc de son château de Marly. La grande cascade descend sept vastes marches. Elle est ornée de deux cents sculptures et de près de soixante jets d’eau. Dans les années 1730, une grande fontaine de Samson fut installée qui présente le moment où ce dernier ouvre la gueule d’un lion, symbolisant la victoire de la Russie sur la Suède dans la Grande guerre du Nord. Les cent soixante-seize fontaines de Peterhof fonctionnent sans pompe, uniquement par gravité depuis le réservoir au-dessus, alimenté par un réseau d’aqueducs dont un de plus de quatre kilomètres. Près de 34 000 litres d’eau sont éjectés chaque seconde par les fontaines de Peterhof. Nous imaginons aisément la beauté de ces fontaines et jets d’eau lorsqu’ils sont en fonction, durant la saison estivale (de mai à septembre)
Quittant Peterhof, nous prenons la route de Kronstadt. La ville, dont le nom signifie littéralement « ville de la couronne », compte environ 45 000 habitants (2002). Elle sert à la fois de port principal et de forteresse de défense pour Saint-Pétersbourg, et abrite le siège de l’amirauté russe ainsi que le commandement de la flotte de la Baltique.
Kronstadt fut fondée en 1710 par Pierre le Grand, après la prise de l’île de Kotline aux Suédois en 1703. Les premières fortifications datent de cette époque.
Nous découvrons son immense cathédrale navale, représentant l’apogée de l’architecture néo-byzantine russe. En effet, certains y voient une ressemblance avec Sainte Sophie, célèbre basilique d’Istanbul, transformée plus tard en mosquée et qui est aujourd’hui un musée. La cathédrale est dédiée à saint Nicolas et à la flotte russe. Les dimensions de la cathédrale, édifiée entre 1903 et 1913 dans le style néo-byzantin, forcent l’admiration. La coupole principale mesure plus de 26 mètres de diamètre et plus de 70 mètres de haut, en faisant l’édifice le plus élevé de Kronstadt. Sous l’ère soviétique, la cathédrale fut interdite d’accès aux fidèles, et le bâtiment servait de maison de la culture pour des projections de films, des réunions, et même des bals. Après des années d’une restauration minutieuse, la cathédrale rouvrit ses portes aux paroissiens en 2012.
En ce premier jour de l’année, quelques fidèles y reçoivent la communion tandis que nous admirons les fresques, la coupole impressionnante, les lustres gigantesques…
Nous déjeunons dans un petit restaurant de Kronstadt, dont le staff est visiblement débordé en ce lendemain de réveillon ; puis consacrons quelques courtes minutes à la découverte du petit musée, dédié essentiellement à la plongée, initiative d’un passionné qui nous raconte que Kronstadt est la ville de plusieurs découvertes et «innovations» de son époque : en 1833 y fut fondée la première école de plongée au monde. Le premier brise-glace au monde y fut créé ici, l’anesthésie y fut utilisée pour une opération médicale pour la première fois au monde. Alexandre Popov testa la première communication radio de longue distance à Kronstadt (la communication radio fut établie entre deux navires). Le conservateur du musée y a rassemblé une collection impressionnante de scaphandres, pompes, combinaisons chauffantes, engins motorisés pour se déplacer sous la mer…
De retour à Saint-Pétersbourg, notre autocar nous dépose à la gare où nous prenons place dans le wagon N° 2 du TGV à destination de Moscou qui par à 19h10 précises. Il semble que notre SNCF ait quelques enseignements à prendre de la société russe ferroviaire, et nous sommes très agréablement surpris du confort, de la mise à disposition de pantoufles, du service de boissons et de plateaux repas par de charmantes hôtesses en uniforme, sur le modèle des compagnies aériennes.
II est un peu plus de 23h lorsque nous arrivons en gare de Moscou… Notre autocar nous attend pour nous conduire à l’hôtel Marco Polo où nous nous installons dans nos chambres… demain, la capitale nous dévoilera ses principaux attraits !
Première nuit moscovite dans les chambres spacieuses de l’hôtel Marco Polo… A 9h00, nous retrouvons notre fidèle Alexei à la réception pour la distribution des audio-guides qui nous serviront pendant tout notre séjour à Moscou.
Notre chauffeur Vladimir est à l’heure au rendez-vous, et nous partons pour un tour d’orientation de la ville, première approche de la capitale de la fédération de Russie, au cours duquel Alexei nous présentera la ville et commentera pour nous les lieux traversés tout au long de la journée.
On attribue la fondation de Moscou à Yuri Dolgoruky en 1147 après J-C ; ce n’était à l’époque qu’une toute petite forteresse le long de la rivière Moskova. La ville s’agrandit et devient une belle cité aux monuments en pierre à partir de la fin du XVe siècle. En 1712, Pierre le Grand lui enlève cependant son titre de capitale au profit de Saint-Pétersbourg, qu’il vient de fonder. Néanmoins, l’importance de Moscou reste grande, car elle demeure la ville sainte où les tsars se font couronner, la capitale religieuse, la deuxième capitale de l’empire des tsars.
Une grande partie de la géographie de Moscou est définie par différents boulevards circulaires, suivant approximativement le contour des murs qui entouraient Moscou autrefois. La rocade centrale est appelée la Ceinture des Boulevards ; elle a été construite dans les années 1820 à la place des remparts du XVIe siècle. La rocade suivante, la Ceinture des Jardins, tire son nom du fait que les propriétaires près de la route à l’époque impériale avaient l’obligation d’entretenir des jardins pour rendre la route attrayante.
Notre tour panoramique nous permet d’admirer de magnifiques bâtiments dont la jolie église de l’Ascension (où Alexandre Pouchkine a épousé la belle Nathalie – malheureusement, ce mariage s’est bien mal terminé puisque, soupçonnant son épouse de tromperie, Pouchkine provoqua le jeune officier de la garde impériale venu d’Alsace du nom de Georges Dantès, et succomba au combat ; la Russie perdit alors l’un de ses grands poètes du XIXe siècle !)
Nous passons devant le très beau bâtiment néoclassique abritant le Musée des Beaux Arts Pouchkine, deuxième musée du pays après l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, qui abrite de très importantes collections de toiles dues aux écoles hollandaise, flamande, italienne, française…
Nous roulons le long des quais de la Moskova et Akexei nous montre le Kremlin que nous visiterons demain. Nous longeons le Grand Parc, qui s’étend sur l’ancien emplacement de l’hôtel Rossia (3 000 chambres !), qui fut démonté.
Nous découvrons les 7 gratte-ciels, appelés aussi les « 7 cathédrales » ou les « 7 sœurs de Staline », érigés pour symboliser chaque siècle de l’histoire de la ville. Il voulait en construire 8 mais n’eut pas le temps de faire bâtir la dernière. Elles abritent des appartements d’habitation, des ministères, des magasins, des cinémas, l’université…
Nous arrivons à proximité de l’Eglise Saint Basile le Bienheureux et quittons notre autocar pour partir à la découverte de la Place Rouge. Des gardes en faction nous signalent que les grilles ne sont pas encore ouvertes… Nous en profitons pour nous rendre sur le pont appelé « aéroport N° 6 » où s’est déroulé un épisode célèbre. Un jeune pilote allemand, qui avait loué un petit avion Cesna à Helsinki prétextant un survol de la capitale finlandaise, s’est rendu en Russie qu’il survola à très basse altitude pour ne pas être repéré. Approchant le Kremlin, il toucha le sol devant la basilique de Basile le Bienheureux. Il fut vite rejoint par les services de sécurité ; son aventure lui valut 10 années de prison. Aujourd’hui libéré, Mathias Rust vit tranquillement en Allemagne.
Alexei nous parle également de la basilique dont on doit vraisemblablement la construction au Tsar Ivan le Terrible. En 1552, le Tsar revient victorieux d’une campagne contre les Tatars avec la prise du royaume de Kazan. Pour célébrer cette victoire, il souhaite construire un monument pour commémorer cet événement. Construite de 1555 à 1561, soit en à peine six ans, la cathédrale de Saint-Basile n’était pourtant pas celle que nous connaissons aujourd’hui. En effet, il était initialement prévu de construire huit chapelles autour de l’église centrale pour symboliser les huit batailles lors de la prise du royaume de Kazan. Construite en pierres blanches et en briques, les toits, plus en forme de dômes que de bulbes comme aujourd’hui, étaient dorés. Cela faisait de la cathédrale un édifice russe assez traditionnel. La cathédrale fut consacrée le 12 juillet 1561. Au fil des siècles, elle s’est agrandie et embellie pour devenir le monument extraordinaire d’aujourd’hui. En effet, par exemple, en 1583, à la suite d’un incendie, les dômes furent remplacés par des bulbes et les couleurs ne furent ajoutées qu’en 1670. Ensuite, en 1588, on construit une église latérale sur le tombeau de Basile-le-Bienheureux dont la cathédrale prend ensuite le nom. De très nombreux incendies ravagent la cathédrale au fil du temps et elle est sans cesse restaurée. Lors de l’ère communiste, la cathédrale a échappé de peu à la destruction. En 1918, elle est placée sous protection de l’Etat, qui confisque ses biens et ses cloches et ouvre en 1923 un musée architectural en son sein. En 1929, les messes sont totalement interdites et la cathédrale Saint-Basile est fermée. Elle est ensuite rattachée au musée historique d’Etat dont elle est toujours une filiale de nos jours.
L’ouverture des barrières était prévue à 10h, mais 15 minutes plus tard, le service de sécurité refuse toujours le passage aux visiteurs. Nous prenons donc la décision de revenir plus tard et de poursuivre notre tour d’orientation.
Nous arrivons à la cathédrale du Christ Sauveur, considérée comme la plus grande du pays, par ses dimensions. Sa construction fut commencée dans les années 1820. Elle est en partie consacrée aux victimes de la Russie lors des guerres napoléoniennes.
Après la Révolution de 1917, l’église fut fermée, et entièrement démontée pour en faire la Maison des Soviets dotée d’une gigantesque statue de Staline dont la main tendue aurait servi d’héliport ! Le projet n’a pas abouti… et les travaux furent abandonnés. Après la seconde guerre mondiale, on y installa un grand terrain de sports. C’est au début des années 1990 que Boris Eltsine décida de commencer les reconstructions à l‘identique de la cathédrale.
A l’intérieur, où l’on pénètre par 12 portes de bronze massif, 3 000 chandeliers illuminent une iconostase géante, ruisselante d’or et d’émeraudes, 177 plaques de marbre rappelant les victoires de l’armée russe sur les soldats de Napoléon, et des centaines de tableaux peints sur enduit, à l’ancienne. Une deuxième église, aux dimensions impressionnantes, occupe le sous-sol.
Nous empruntons le pont du Patriarche (la personnalité N° 1 de l’église orthodoxe) et admirons, sur notre passage, l’imposante statue de Pierre le Grand, de 60 mètres de haut, les beaux hôtels particuliers construits pour de riches marchands de tissu de Iaroslav qui abritent l’ambassade de France et la résidence de l’ambassadeur, la place d’Octobre (domine par la statue de Lénine), le parc Gorki…
De très nombreuses églises jalonnent notre parcours, comme celle de Saint Nicolas des Tisserands, petit bijou architectural du 17e siècle, l’une des églises corporatives de la ville.
Nous empruntons la rue Léon Tolstoï (auteur de « Guerre et Paix) dont la vie et l’œuvre sont intiment liés à la capitale russe. Sa statue trône à l’entrée du « jardin des jeunes filles » appelé ainsi car lors de l’invasion par les Tartares, les officiers Mongols venaient là pour trouver de belles jeunes filles moscovites pour les ramener dans leur pays.
Dans la rue Pirogov, Alexei évoque ce grand médecin de la 2e moitié du XIXe siècle, et nous signale l’un des plus anciens couvents de la ville : le couvent des jeunes filles. Au Moyen Age, les familles nobles avaient coutume d’envoyer leurs filles non mariées à l’âge de 25 ans dans un couvent, pour qu’elles puissent consacrer leur vie à Dieu. Les dotations des familles permettaient l’entretien du couvent.
Un peu plus loin, nous devinons le cimetière où sont enterrées de très nombreuses personnalités. Du monde musical comme Chostakovitch, Prokofiev (mort le même jour que Staline, et dont les funérailles ne purent être fleuries, toutes les fleurs de la ville ayant été réquisitionnées pour secrétaire général du Parti communiste !), du monde de la danse classique, de la littérature, comme Anton Tchekov… du monde politique comme Nikita Kroutchev et Boris Ieltsine…
Nous passons devant le stade olympique qui accueillit les jeux organisés à Moscou en 1980, et montons sur la colline la plus haute de la ville pour admirer le panorama. L’un des gratte-ciels accueille les 30 000 étudiants de l’Université de Moscou, la plus grande et la plus prestigieuse du pays. Une anecdote raconte que si les parents apportent leur enfant qui vient de naitre à l’Université et que l’enfant doit passer une semaine dans chacune des salles, il aurait une chance de quitter le lieu à l’âge de 90 ans !!!
Nous voici à présent à l’entrée du métro, prêts à commencer notre aventure souterraine. Akexei nous donne les consignes, soucieux de ne pas égarer ses brebis dans le dédale des couloirs et des stations.
La descente dans le métro est impressionnante… un escalier roulant nous emmène à 84 mètres sous terre ! Nous empruntons la ligne bleue et rejoignons la station de Kiev, magnifiquement décorée, puis poursuivons jusqu’à la Place de la Révolution, dont la station est l’une des plus connues, en raison des statues en bronze figurant dans chaque arche : ingénieurs, savants, professeurs… Nous avons là un bel exemple d’art du réalisme soviétique ! La statue la plus célèbre est sans doute celle d’un garde avec son chien, car le caresser porte bonheur. Les étudiants ont coutume de venir s’adonner à cette pratique le matin de leurs examens.
Quelques stations plus loin, nous quittons le réseau du métro et nous retrouvons sur la place où se dresse l’ancien bâtiment du KGB… notre restaurant est proche, et un excellent déjeuner nous attend dans un cadre bien agréable.
L’après-midi est consacré à une visite peu ordinaire… celle du bunker 42. Nous y sommes accueillis par un « colonel » qui va nous accompagner pendant notre visite, et dont les commentaires sont traduits par Alexei. Le bunker 42 est un authentique souterrain de la guerre froide, construit à 65 mètres de profondeur, dans le but de pouvoir faire face à une guerre nucléaire. C’est depuis cet abri que Staline comptait diriger les opérations militaires de la Russie à travers le monde, quand bien même la surface de Moscou aurait été ravagée. Construit en secret, sous couvert de travaux pour le métro, il est constitué de quatre énormes tunnels reliés entre eux et abritant d’imposantes salles. Certaines ont été aménagées en musée de la guerre froide, avec présentation des machineries, des cartes d’état-major et même d’une bombe soviétique.
Nous descendons les 310 marches, et commençons par assister à un film documentaire retraçant la période de la guerre froide et la crise de Cuba. Puis nous parcourrons quelques-unes des galeries dont les murs, le plafond, le sol sont couverts de feuilles métalliques pour protéger les lieux contre les infiltrations d’eau et renforcés par une couche de béton armé de 1,50 mètres d’épaisseur.
Dans l’une des salles, on nous invite à vivre une expérience unique : sentir comment cela se passerait dans le bunker en cas d’explosion nucléaire à la surface, explosion de 10 mégatonnes qui détruirait tout sur un rayon de 300 kilomètres. Dans une autre, deux de nos amis se prêtent au jeu d’un lancement de missile, sur les instructions de notre guide-colonel…
Nous regagnons la surface, les uns par l’ascenseur, les autres – les plus courageux – en gravissant les 18 étages. A peine installés dans l’autocar, Christian nous parle de la guerre froide et souligne l’importance de l’arme nucléaire – formidable arme de dissuasion – pour les deux puissances mondiales qu’étaient la Russie et les Etats Unis.
Il est temps de rejoindre la Place Rouge… mais les difficultés du matin continuent ! Au lieu de nous laisser y accéder directement, les gardes nous invitent à faire un grand tour, passant par la rue Sainte Barbara. Contre mauvaise fortune, bon cœur… ce détour nous permet d’admirer de magnifiques monuments dont l’ambassade de Grande Bretagne, plusieurs belles églises, magnifiquement rénovées…
Nous arrivons enfin devant le Goum, le plus célèbre magasin moscovite. Derrière son imposante façade de grès, de marbre et de granit beige, 200 boutiques cohabitent sous trois monumentales verrières. Elles occupent quelque 2,5 km de galeries marchandes à arcades ! Des restaurants et des cafés y côtoient des marques du luxe comme Chanel, Louis Vuitton et Dior et des enseignes de vêtements telles que Levi’s ou Nike. L’histoire du Goum commence en 1886, lorsque des commerçants de Moscou décident de lancer un concours d’architecture pour créer un nouveau bâtiment commercial. Le tsar Alexandre III inaugure le magasin le 2 décembre 1893. On parle alors du plus grand et du plus beau magasin du monde ! Après la Révolution de 1917, le magasin est nationalisé et accueille les bureaux du parti. Le Goum est redevenu un magasin en 1953 et a retrouvé son lustre d’antan depuis qu’il a été privatisé en 1989. En cette période de fête, le Goum a revêtu son habit de fête et les façades brillent de tous leurs feux.
Ce soir, la place Rouge n’est pas vide… comme le chantait Gilbert Bécaud, mais noire de monde ! Marché de Noël, manèges, baraques où l’on sert vin chaud, saucisses, sucreries… il est difficile de se frayer un chemin parmi la foule ! Certains arrivent malgré tout à aller voir le Mausolée de Lénine, tandis que d’autres, moins téméraires, suivent fidèlement Alexei jusqu’au point de rendez-vous.
Il est 19h quand nous quittons le quai ; notre autocar nous ramène dans le quartier où se trouve notre hôtel et le restaurant « Village Kitchen » qui nous accueille pour un excellent et sympathique dîner. Une journée riche en péripéties… une bonne nuit de repos est la bienvenue !
A 9h45, notre chauffeur Vladimir nous attend et nous prenons place dans l’autocar qui nous conduit jusqu’au Kremlin, où nous allons passer la matinée.
Le Kremlin est une forteresse située au cœur de Moscou. Après avoir été la résidence officielle des tsars, puis des dirigeants de l’Union soviétique, il devient le centre politique de la Fédération de Russie, puisqu’il est aujourd’hui la résidence officielle et le lieu de travail du président de la Fédération.
L’ensemble du Kremlin occupe un très grand territoire de quelque 27 hectares, avec un périmètre est de plus de 2 kilomètres. On peut le diviser en deux parties : les bâtiments administratifs et présidentiels (interdits au public) et les églises, le Grand Palais (accessible aux visiteurs, uniquement sur invitation ou demande pour ce qui concerne le Grand Palais) et les musées. A l’exception de Staline, aucun chef d’état n’a résidé à l’intérieur du Kremlin. Le président Poutine y a, comme ses prédécesseurs, son bureau, mais n’y habite pas.
La visite ne pouvant s’effectuer qu’en petits groupes, le nôtre est scindé en deux, et nous faisons connaissance avec nos guides locales, Irina et Marina. En leur compagnie, nous pénétrons dans l’enceinte du Kremlin par la porte de la Trinité, après avoir passé les contrôles de sécurité. Comme les 4 autres portes de la forteresse, elle est surmontée d’une étoile rouge ; chacune pèse une tonne et mesure 3 mètres d’envergure. Une lampe incandescente de 600 watts permet qu’elle soit éclairée en permanence.
Une fois la porte franchie, nous nous trouvons devant le bâtiment qui était, au XVIIIe siècle, un arsenal destiné à entreposer le matériel militaire. C’est aujourd’hui une caserne, l’occasion pour nos guides de nous dire que le service militaire est toujours obligatoire, en Russie, pour les jeunes garçons âgés de 18 ans. Toutefois, il se trouve que 8% seulement d’entre eux le font, alors que la grande majorité invoque des excuses pour en être dispensés.
Nous voyons le Palais d’Etat du Kremlin, qui abrite la salle de concert la plus prestigieuse du pays ; des artistes du monde entier s’y produisent, et, parmi eux, notre petite demoiselle d’Avignon, Mireille Mathieu, véritable star en Russie, qui attire chaque fois des milliers de fans ! Un autre immense succès bien de chez nous fut, récemment, la comédie musicale Notre Dame de Paris, et Garou a aujourd’hui de nombreux admirateurs en Russie, tout comme d’autres chanteurs comme Lara Fabian, et l’incontournable Charles Aznavour.
Une foule est rassemblée devant plusieurs bâtiments. Nos guides nous expliquent qu’il ne s’agit pas de touristes, mais de centaines de parents, attendant leurs enfants venus assister au spectacle de Noël. En cette période de l’année, ces spectacles attirent chaque jour plus de 6 000 jeunes spectateurs, qui, tous, repartent avec un cadeau.
Nous apercevons les coupoles du Palais des Térems, érigé au 17e siècle. C’était le premier palais en pierres des tsars, et il le demeura jusqu’au moment de la construction de la nouvelle résidence royale, le Grand Palais du Kremlin.
Un peu plus loin, nous voyons l’énorme canon en bronze, pesant 40 tonnes, un des symboles du Kremlin… qui n’a jamais servi ! puis une cloche aux dimensions impressionnantes (6 mètres de diamètre), fabriquée au XVIIIe siècle et coulée à Moscou. Elle est composée d’un alliage de plusieurs métaux, principalement d’étain. Alors qu’elle était au moulage, un grand incendie s’est déclaré, et l’augmentation considérable de la température a provoqué des fissures. Toucher le grand trou béant à l’arrière de la cloche porte bonheur ! Nous ne manquons pas de nous plier à la tradition…
Nous sommes étonnés de nous trouver si proches du bâtiment où se trouve le bureau du président de la Fédération de Russie. Nous sommes sans doute, comme le souligne notre guide, dans le seul pays au monde où l’on peut passer sous les fenêtres du palais présidentiel ! Le président russe expose même au grand jour l’héliport d’où décolle régulièrement son hélicoptère privé… Celui-ci est visible depuis le jardin des Mystères. Toutefois, on nous précise que l’accès est interdit lorsque Mr Poutine est à bord !
C’est dans ce jardin que le cosmonaute Iouri Gagarine a planté un chêne, deux jours après son vol légendaire, le 14 avril 1961. Les touristes du monde entier, à la bonne saison, ne manquent pas de ramasser des glands pour les planter, une fois de retour chez eux, dans tous les coins de la planète.
Nous arrivons sur la Place des Cathédrales. Il y en a cinq, au Kremlin : la Cathédrale de l’Assomption (aussi nommée, la Cathédrale de la Dormition), où ont eu lieu les mariages princiers et les couronnements des tsars, la Cathédrale de Saint Michel Archange (où se tinrent les funérailles des souverains), la Cathédrale de l’Annonciation (où les enfants princiers étaient baptisés), l’Eglise de la Déposition-de-la-robe-de-la-Vierge et l’ Eglise des Douze-Apôtres (partie du Palais du Patriarche). Il y a encore d’autres églises dans les murs du Kremlin. Ce sont des églises privées, qui se trouvent dans les parties administratives et présidentielles et ne sont pas accessibles pour les visites touristiques.
Nous pénétrons dans la cathédrale de l’Assomption. C’est là qu’étaient couronnés les tsars, même après que la capitale ait été transférée à Saint-Pétersbourg. L’iconostase et les peintures qui ornent ses murs, essentiellement du XVIIe siècle, sont particulièrement remarquables. C’est la plus ancienne, la plus grande et la plus importante des églises du Kremlin.
Nous poursuivons notre visite avec la découverte du Musée des Armures. Contrairement à son appellation, sa riche collection ne comprend pas que des armures, mais une quantité incroyable de trésors appartenant aux familles des tsars russes accumulés pendant des siècles : tenues de couronnement, carrosses, bijoux, œufs de Fabergé, cadeaux des ambassadeurs du monde entier…
La première salle dans laquelle nous pénétrons renferme des costumes. Notre guide nous parle de la mode au temps de Pierre le Grand, qui, ayant pris des idées lors de ses voyages à travers l’Europe, changea les habitudes vestimentaires de ses sujets (suppression, par décret, des manches excessivement longues des vestes des hommes, entre autres). Nous admirons les robes de mariage et de couronnement des tsarines, et plus particulièrement celles d’Elisabeth, fille de Pierre le Grand, réputée pour être particulièrement coquette puisqu’elle laissa, après a mort, plusieurs milliers de robes, chaussures, accessoires… Nous notons que les architectes de la cour, pour satisfaire aux caprices de la mode, ont dû faire agrandir les portes pour laisser passer les dames !
Les vêtements religieux attirent notre attention : chasubles richement brodées, décorées de perles, diamants et pierres précieuses.
La collection de trônes est particulièrement impressionnante. Un trône biplace attire notre attention. On nous explique qu’il était celui de Pierre le Grand et de son frère Yvan, qui aurait dû régner, mais que l’état de santé trop fragile empêcha de monter sur le trône.
Une salle est consacrée aux chevaux qui, eux aussi, avaient droit à une décoration recherchée, car considérés comme animal quasiment sacré ! Harnais sertis de pierres précieuses, étriers en argent, selles en velours brodées au fil d’or… même le front des chevaux était décoré de diamants, saphirs, lapis-lazuli… la plupart des objets exposés sont des cadeaux d’ambassades orientales.
L’une des nombreuses vitrines renferme les couronnes des stars russes. Tous les souverains de Russie, depuis Vladimir Monomakh jusqu’à Pierre le Grand, étaient couronnés avec le Bonnet de Monomakh, coiffe à cône tronqué, arrondi du haut, garni de pierres précieuses et bordé de zibeline.
Nous pénétrons dans la salle des carrosses, qui abrite la deuxième collection en Europe après celle de Lisbonne. Le plus ancien est un cadeau du roi d’Angleterre à Boris Goudounov, fils d’Ivan le Terrible. On y voit de ravissants carrosses pour enfants, et un étonnant carrosse-traineau à bord duquel voyagea Elisabeth pour se rendre à son couronnement. A son bord, elle parcourut 680 kilomètres, de Saint-Pétersbourg à Moscou, dans la neige, presque sans arrêt car tout le nécessaire vital se trouvait à l’intérieur. Le carrosse était tiré par 23 chevaux qui furent remplacés plusieurs fois pendant le trajet. Le musée renferme aussi le premier carrosse d’été décapotable, à bord duquel Catherine II aimait se promener dans les jardins de son palais de Tsarkoi Selo.
Nous gagnons ensuite le 1er étage pour découvrir une collection d’une valeur inestimable : des évangéliaires ornés de pierres précieuses, de la vaisselle, des châssis d’icônes en or sertis d’émeraudes, de saphirs… Plusieurs de ces icônes étaient réalisées à la naissance des enfants royaux, à la mesure du bébé ; cette habitude est reprise aujourd’hui, nous dit notre guide, par les familles que l’on appelle « nouveaux riches » !
La vitrine qui a sans doute le plus d’intérêt pour nous est celle de Fabergé. Le français Gustave Fabergé se réfugia en Russie au XVIe siècle car il était persécuté par les Huguenots. C’est à son fils Charles que le célèbre atelier doit sa renommée. Sur les 52 réalisés par le maître, 10 sont exposés dans le musée des Armures de Moscou, sous nos yeux et pour notre pus grand bonheur ! Les œufs décorés étaient fabriqués pour les tsars, pour célébrer de grandes occasions dont l’inauguration du Transsibérien par exemple (un œuf est orné d’une réplique du train). Notre guide nous fait admirer, entre autres, l’œuf que Nicolas II offrit à son épouse pour le 10e anniversaire de leur mariage, avec des fleurs en vermeil et le portrait de leurs enfants, une boite à musique représentant la cathédrale de l’Assomption, un œuf pour fêter le tricentenaire de la fondation de la dynastie des Romanov, avec les portraits des souverains… Fabergé a émigré en France à l’arrivée des bolcheviks et est enterré au cimetière de Cannes. Notre guide nous précise que les œufs de Fabergé originaux ne sont exposés que dans les musées, et ceux que l’on trouve dans les boutiques, si prestigieuses soient-elles, ne sont que des « fauxbergé » !
Si le musée porte le nom de « musée des Armures », celles-ci ne sont pas nombreuses à être exposées. En effet, l’armée russe n’utilisait pas d’armures, mais des cottes de maille. Les quelques armures que l’on voit viennent principalement d’Europe.
Nous terminons par la section consacrée aux cadeaux des ambassades européennes à la cour de Russie : Angleterre, Pologne (qui offrit une aigle bicéphale en or, destiné à soutenir les couronnes royales lors des sacres), Suède, Danemark… Nous constatons avec un brin de déception que la France ne fut pas très généreuse avec les souverains russes : ses seuls cadeaux sont un vase en vermeil, et un service de porcelaine de Sèvres de 24 pièces sur le thème « olympique », que Napoléon 1er offrit au Tsar Alexandre 1er. La France toutefois, a apporté à la Russie sa compétence en matière de mode et de raffinement et Pierre le Grand, entre autres, n’a cessé de la prendre pour modèle. C’est de France qu’il a amené la mode du café, du thé, du tabac à priser, et la langue française fut parlée par la haute société russe pendant la 2e moitié du XIXe siècle.
Il est difficile de citer toutes les merveilles que renferme ce musée exceptionnel, d’autant plus que nous n’en avons vu qu’une petite partie parmi les collections exposées et les objets qui se trouvent dans les dépôts… nous le quittons émerveillés par tant de richesses et gagnons la porte de la pinède pour quitter le Kremlin.
Le déjeuner-buffet a lieu au restaurant « Eat and talk », tout proche. Pendant un moment de temps libre, certains suivent Alexei jusqu’au Bolchoi, pendant que d’autres s’adonnent aux joies du shopping, ou retournent sur la Place Rouge pour un nouveau bain de foule !
A 16h30, toutes et tous sont au rendez-vous fixé devant la statue de Dostoïevski où notre chauffeur Vladimir vient nous chercher, pour nous conduire à l’embarcadère situé devant le gigantesque hôtel Radisson. Anciennement Hotel Ukraine, il occupe l’un des 7 gratte-ciel d’architecture soviétique de la capitale.
Nous embarquons sur notre bateau pour une promenade de 2h30 sur la Moskova, confortablement installés et sirotant une vodka, une bière ou un cocktail, en admirant les magnifiques monuments de la ville illuminés. La Moskova a 502 km de long et se jette dans l’Oka, qui elle-même se jette dans la Volga. Elle a donné son nom à la ville de Moscou.
Alexei commente pour nous les différents bâtiments visibles tantôt à bâbord, tantôt à tribord : la Place de l’Europe, où se dressent les drapeaux des pays de l’Union Européenne, devant la gare de Kiev, le petit lac artificiel, proche du couvent des jeunes filles où Tchaïkovski aurait puisé son inspiration pour son ballet le Lac des Cygnes… Le stade olympique Luzhniki qui affiche les chiffres de l’année 2018 sur son dôme, les nombreux ponts, la cathédrale du Christ Sauveur… défilent sous nos yeux émerveillés. Mais le moment le plus magique est sans aucun doute le passage devant le Kremlin, qui déploie le long du fleuve ses puissantes murailles, à l’intérieur desquelles églises, tours et palais rivalisent de lumière et de beauté.
Christian profite de ce moment pour nous offrir, au nom de Grands Espaces, un verre de vodka et pour nous parler de ce délicieux breuvage plus en détail. La vodka est l’alcool fort le plus consommé au monde (4 milliards de litres par an, contre 1,3 milliards pur le whisky). La Russie en boit la moitié… et ils ne sont que 140 millions ! Du temps des tsars, la vodka était réservée à l’élite, puis l’alcool est devenu un fléau dans la société russe, si bien que M. Gorbatchev a décidé d’en limiter la consommation pendant son gouvernement.
Nous apprenons que 5 entreprises mondiales se partagent le marché de la vodka. La marque de vodka Absolute appartient au groupe Pernod-Ricard. Une bonne vodka, nous dit Christian, doit laisser au palais et dans la gorge une bonne sensation et un bon parfum… Picasso disait « la vodka et Brigitte Bardot rendent la vie agréable » ! Nasz drovie (« à la vôtre » en russe). Tout de même… à consommer avec modération !
Après cette magnifique croisière, qui laissera à tous un souvenir inoubliable, nous regagnons le quartier de notre hôtel et dînons au restaurant. Le cadre est charmant et le menu de ce dernier soir particulièrement délicieux. Et, pour terminer cette journée moscovite, Conception offre une tournée générale de vodka à l’occasion de son anniversaire. On commence les au-revoir, car certains partiront de bonne heure demain matin pour rejoindre l’aéroport… Il est temps de rejoindre le Marco Polo pour une dernière nuit dans la capitale russe.
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Messages
Cela laisse rêveur, effectivement j’ai pensé aussi aux nuits blanches mais comme je privilégie les grands froids , les paysages nordiques et leur architecture je pense que je pourrais avoir envie de me laisser tenter. En tout cas un grand merci pour ce partage. Armelle LECALLO.
Un grand merci Elisabeth pour ce compte rendu détaillé du magnifique voyage que nous venons de partager avec grands espaces pour passer le cap de cette nouvelle année, que nous souhaitons à tous pleine de bonnes choses et peut être rendez vous pour les nuits blanches
Amicalement