Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
25 octobre
6 novembre 2017
À bord du Zambezi Queen, novembre 2017
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Marielle Suzeau
Co-fondatrice et directrice
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Premier contact avec l’Afrique, nous débarquons à l’aéroport de Johannesburg après un excellent vol. Le sourire africain est là dès le contrôle de police. La riche galerie de boutiques de l’aéroport tente déjà quelques personnes tandis que nous nous préparons à embarquer pour le vol vers Victoria Falls. Passage des formalités et nous sommes accueillis par les danses des Matabélés. Bienvenue au Zimbabwe!
À Victoria Falls, les jacarandas et surtout les flamboyants sont en fleurs. Quelle débauche de couleurs! L’arrivée à notre lodge est déjà gage de dépaysement. L’architecture est très africaine, la piscine accueillante. Les grands acacias ombragent avantageusement la rive du mythique Zambèze. A peine rafraichis et nous voici naviguant sur le fleuve, un verre à la main, l’autre rivée aux jumelles…
Quel plaisir de se trouver si vite « plongé » dans l’ambiance safari! Tandis que nous glissons sur l’eau, oubliés les tristes journaux, les embouteillages, les impôts, les taxes… Les oiseaux sont nombreux sur les îles et îlots qui scindent le fleuve en 3 bras à ce niveau.
Les becs en ciseau ont de beaux poussins. Leur mimétisme est parfait avec la plage. Ils n’arborent pas encore le bec rouge orangé de leurs parents… Nous sommes à 4 km en amont des chutes et parfois, des rochers affleurent. Il faut bien regarder pour ne pas les confondre avec les familles d’hippopotames… Il fait encore chaud et certains sont encore tout somnolents. Des tas d’hippopotames se reposent en trempant. Mais avant la fin de la croisière, les premiers quittent le Zambèze pour aller se nourrir. Pour l’heure, un cormoran sans gêne utilise le dos d’un gros mâle comme « salle de bain » improvisée. L’hippopotame ne s’en formalise nullement. Le long des berges s’affairent: becs ouverts, oies ou ouettes d’Égypte dont un couple avec 6 petits, vanneaux à tête blanche, guêpiers de Perse, ibis hagedash, martins-pêcheurs huppés et pie, grébifoulque…
Sur une petite plage de sable, en hauteur, sur une île, une femelle crocodile, de belle taille, garde avec détermination son nid. Elle reste impassible à l’approche du bateau. Il faut dire que sa désertion pourrait être synonyme de destruction totale des oeufs par les varans du Nil qui en sont très friands. Progressivement le soleil descend. Des vols de cormorans et d’aigrettes ne cessent de passer. Ils regagnent leurs dortoirs respectifs. Juste avant de regagner la rive, un crocodile dominant, le corps bien visible hors de l’eau, passe tout près du bateau. Le buffet du dîner de découverte de mets africains sur fond de danses zoulous met un terme à cette première journée africaine.
Réveil au bord du Zambèze, dès la sortie de la chambre toute une petite famille de mangoustes rayées s’affaire derrière le bâtiment.
Elles creusent avec enthousiasme à la recherche d’insectes tout en discutant en permanence… Chez elles, on ne badine pas avec la sécurité. Vers le secteur du restaurant, c’est l’heure du petit-déjeuner pour tout le monde. Tandis que chacun remplit son assiette sur le plantureux buffet, dans la famille vervet on surveille. Au moindre toast imprudemment laissé seul sur la table, c’est le rapt…
Ventre à terre le ou la coupable file avec l’objet de son larcin qui est dégusté plus loin… Une petite femelle, la bouche pleine de pain, allaite son bébé en surveillant quelques adolescents bagarreurs auquels son petit rêve de se mêler. Plus loin, tout un groupe de phacochères, mères et leurs jeunes, bien calés sur les coudes, se délectent de la belle herbe tendre du lodge, une véritable oasis de verdure dans un univers desséché. Mais, c’est l’heure de changer de lieu. Arrivés à l’aéroport de Victoria Falls, nous sommes accueillis dans un agréable petit salon « ambiance safari » où nous attendent thé et café. Puis, nous embarquons pour voler versle parc national de Mana Pools.
Nous survolons d’abord les petits villages du Matabeleland dont les cases ressortent sur fond de toute une palette d’ocres plus ou moins foncés, le Zambèze ponctué de zones de rapides puis le vaste lac Kariba. Quelques collines plus loin, c’est l’atterrissage dans un paysage bien, bien sec favorable au rassemblement des animaux près des points d’eau. Nous prenons la piste vers notre lodge. Des impalas s’enfuient à notre passage. Avec grâce et légèreté, ils bondissent et disparaissent dans les fourrés. Un peu plus loin, c’est un couple de lions que nous découvrons à l’ombre d’un fourré. Et, à peu de distance, étonnement, un second couple de lions… Finalement, nous arrivons au lodge.
Construit au bord d’un point d’eau, c’est le lieu de rendez-vous de toute la faune de la région. Lorsque nous arrivons, des éléphants sont en plein bain de boue. Sur les îlots de terre évoluent un couple d’ombrettes et de nombreux oedicnèmes tachards. Dans l’eau, les échasses blanches fourragent dans la vase. Des nuées de travailleurs à bec rouge passent régulièrement des buissons à l’eau. Les drogons brillants font de grandes arabesques au ras de l’eau pour boire et chasser. Il en arrive de partout… Impalas, guibs harnachés, babouins viennent boire. Chez les phacochères, on vient surtout pour le bain de boue. Les éléphants, quant à eux, viennent pour les deux et s’en donnent à coeur joie… Nous déjeunons face à ce spectacle. Le safari du coucher du soleil nous ramène vers les lions. Ils nous offrent un spectacle très privé… Le couple du beau mâle de 6 ans et de la jeune femelle de 3 ans est superbe! Ils renouvellent leurs étreintes toutes les 10 minutes… tantôt sous la sollicitation du mâle tantôt de la femelle aux grands yeux dorés.
Nous les laissons à leur intimité. Encore quelques belles observations et le soleil se couche tandis que nous levons nos verres à la descendance à venir de la famille lion…
De retour au lodge, le spectacle continue car 2 léopards viennent successivement boire au point d’eau puis 2 types de civettes et une hyène rayée…
Ce matin, nous prenons la piste du Zambèze. Un petit détour pour voir si nos amoureux de la veille sont toujours dans le secteur. Les deux superbes couples de lions n’ont quasiment pas bougé. Nous croisons à nouveau les beaux regards dorés. Puis nous partons explorer le bush dense. Le milieu est fort sec. Mais nous croisons quelques koudous, impalas, zèbres de Burchell… La piste descend du plateau vers la plaine alluviale du Zambèze. Le paysage devient plus ouvert. Dans certains secteurs, on trouve des palmiers, dans d’autres des mopanes.
Les arbres aux racines pivotantes profondes comme les acacias et les arbres à saucisses ont un feuillage vert tendre qui contraste avec le décor. Leurs fleurs et feuilles tendres font la joie des nombreux babouins qui dans leur hâte en font tomber au sol. Le repas des babouins permet aux impalas en dessous de pouvoir déguster tranquillement ce qui tombe. Tout en profitant de la sécurité des babouins guetteurs… A peu de distance du Zambèze, nous pouvons observer tout à loisir un grand troupeau de buffles. Le grand mâle à l’avant du troupeau arrête d’abord tout son troupeau à notre approche. Il nous étudie longuement puis tout le groupe reprend sa progression: femelles et leurs jeunes entourés de quelques mâles qui veillent en périphérie et à l’arrière du troupeau.
Ils mangent aussi bien les herbes sèches que les buissons secs qu’ils rencontrent. Le principe est d’enfourner la nourriture puis de partir ruminer à l’ombre. Il faut dire qu’il fait incroyablement chaud pour la saison… Des aigrettes garde-boeufs les accompagnent et des petits pique-boeufs picorent des insectes sur le dos de certains. Un peu plus loin, une femelle éléphant somnole debout, bout de sa trompe posé au sol. Son petit est couché à ses pieds. Elle nous jette un coup d’oeil et se rendort. Le jeune curieux se met debout à grand-peine puis se laisse retomber: trop chaud…
Notre petit arrêt thé-café se fait au bord du Zambèze sous l’oeil de quelques hippopotames. Le grand fleuve s’écoule tranquillement.
Sur ses berges, un peu plus loin, c’est un véritable festival. Les koudous, nez en l’air se nourrissent des feuilles basses des grands arbres qui présentent ainsi une « taille » parfaite. Quelques puissants élands du Cap sont de la partie. Ils sont étonnement calmes car l’espèce est de caractère timide. Sur les rives, impalas, babouins, cobes à croissant, koudous mâles, femelles et jeunes se pressent, passant des secteurs d’herbes à ceux de joncs.
Sur le fleuve passent de petits « radeaux » de jacinthes d’eau. Près des bancs de sable ou des bords limoneux des berges à l’eau des hippopotames somnolent et se prélassent dans l’eau. C’est face à ce paysage que nous pique-niquons, les sièges sont confortables, les boissons fraiches… Encore un beau moment de nature partagé. Nous repartons vers les « mares » de « Mana Pools », littéralement les « 4 piscines ». En rentrant, nous rencontrons zèbres de Burchell, élands du Cap, éléphants, cobes à croissants… Dans l’eau, c’est le domaine des hippopotames, pas que… un héron cendré trône sur le dos de l’un d’eux. Sur les bords et bancs de sable s’activent ibis tantales, échasses blanches, chevaliers sylvains, spatules, oies ou ouettes d’Égypte… De retour à notre lodge, nous retrouvons le défilé: éléphants, impalas, guibs harnachés, buffles… Et de nuit, des buffles s’approchent avec mille précautions pour boire. Ils sont suivis par une civette et un couple de lions. Soudain, un concert de grenouilles s’amplifie et couvre tout autre son. Il parait que c’est signe de pluie… Nous faisons quelques blagues sur le sujet et allons nous coucher.
Notre réveil se fait sous des trombes d’eau… Après une nuit de folie pendant laquelle l’orage n’a cessé de tonner, d’éclairer le ciel en version stroboscopique et déverser des torrents d’eau sur le lodge, nous sommes un peu humides… Rassemblement général pour le petit-déjeuner, après un parcours du combattant qui nous voit arriver trempés, boueux mais satisfaits de ne pas avoir fini assis dans la gadoue… Le chemin est une rivière. Les accueillants bords couverts de feuilles mortes sont, en fait, un lac sur lequel flottent « sournoisement » lesdites feuilles… Bon, à cette saison, l’orage va passer, quoique… Cela fait maintenant pas mal de temps qu’il sévit. Le point d’eau, au 3/4 asséché, a repris en une nuit son aspect de lac. L’hippopotame du lieu, régulièrement gêné par les visiteurs du point d’eau du fait de l’exiguïté restant, explore son nouveau domaine avec une satisfaction évidente. Satisfaction qui est loin d’être à l’ordre du jour pour le jeune reporter dont tout le matériel, imprudemment laissé seul en cette nuit d’apocalypse, est devenu amphibie… La pluie cesse puis reprend de plus belle. En attendant de voir comment la situation va tourner, nous abordons différents sujets: l’Afrique et son histoire géologique, la géographie de cette région du Zimbabwe, les différents types de savane et l’incroyable densité animale qui les peuple, les arbres du parc national, les termitières et leurs prédateurs: oryctérope et pangolins.
Le temps passe agréablement mais l’eau monte toujours… Plus aucun animal ne vient boire, l’eau est partout, notamment sur les pistes. Finalement, il faut bien se rendre à l’évidence: nous sommes bloqués là. Mais, le groupe qui devait arriver au lodge, lui aussi… Nous resterons donc une nuit de plus ici. L’équipe du lodge se met en quatre pour nous faire plaisir. Notre dîner improvisé supplémentaire est digne d’un restaurant trois étoiles et le vin sud-africain de premier choix. Nous partons nous coucher, certes, sous un parapluie mais sous une pluie de moins en moins forte. Tous les espoirs sont permis.
Il n’a pas plu depuis hier soir vers 20 h, le plan d’eau a légèrement baissé et nous tentons la traversée pour rejoindre le Zambèze.
La piste s’avère très vite sportive… Au départ, c’est une véritable rivière. Après, il ne reste plus que des flaques, mais quelles flaques…
Le début se déroule en douceur grâce à la maestria de nos chauffeurs. A un moment, cela se corse… Des ornières énormes et profondes entaillent la piste, sans aucune possibilité de les éviter car le bush est dense. L’opération se déroule alors selon les règles de l’art local. Notre chauffeur, au regard des conditions de « route », avait prudemment appelé le tracteur 4X4 du lodge. Il arrive de suite.
Le premier essai se fait néanmoins à l’aide du treuil de notre 4X4 accroché à un tronc de jeune mopane. Il nous semble à nous, profanes en la matière, quelque peu dérisoire et pourtant… Mais il fait la preuve que le mopane est bien un bois très résistant. Cependant, l’opération s’avère insuffisante et le tracteur entre en scène. L’une après l’autre, les deux 4X4 sont sortis du mauvais pas. Nous continuons notre chemin, rencontrant: zèbres, impalas, phacochères… Les baobabs sont en fleurs et commencent juste à ouvrir leurs feuilles. La grande fleur destinée à être pollinisée par les chauves-souris est blanche et ouverte vers le bas. Plus loin, 3 phacochères, comme peints en rouge, viennent manifestement de se vautrer voluptueusement dans de la boue… Soudain, au détour de la piste, c’est l’attroupement…
Des 4X4 et leurs passagers sont bloqués de part et d’autre d’une rivière au débit conséquent malgré le tronc tombé en travers du passage…
Bref, l’aventure africaine et l’étonnant spectacle continuent. Finalement, nous traversons, nos bagages suivent et le relais est fait avec l’équipe de la suite de notre expédition… La suite de notre trajet nous réserve de belles rencontres: cobes à croissants ruminant tranquillement, nombreux babouins et impalas faisant toujours bon ménage, plusieurs familles d’éléphants avec des éléphanteaux… Et, sous un arbre, un très vieux lion garde avec détermination son garde-manger: un grand éland du Cap que notre chauffeur l’a vu chasser hier. Pourtant, le patriarche est bien maigre. Espérons qu’il aura suffisamment d’énergie pour sauvegarder sa carcasse car 7 hyènes somnolent d’un oeil à côté. Elles sont manifestement prêtes à lui subtiliser ses provisions au moindre signe de faiblesse de sa part. Pour finir, nous arrivons au Mana Pools Lodge où nous pouvons nous détendre et déjeuner avant de prendre le bateau. Une petite famille d’éléphants vient nous rendre visite. Les 4X4 nous amènent sur la rive du Zambèze sur laquelle broute tout un troupeau de cobes à croissant mâles et femelles.
Les 2 bateaux rapides nous embarquent direction Kariba. La navigation est vraiment plaisante: îles et bancs de sable, familles d’hippopotames curieux, petits bateaux de pêche… Sur la rive zimbabwéenne, on passe des grands acacias et arbres à saucisses, à des secteurs de mopanes, de palmiers. Les milieux restent assez sauvages, parfois escarpés… La rive zambienne est beaucoup plus travaillée. Régulièrement, nous passons devant des cases, des pêcheurs, des femmes qui font leur lessive, quelques lodges, des bananeraies… Bref, les activités humaines y sont nombreuses. Notre dernière étape nous amène par la route à notre bateau.Bienvenue à bord de l’Umbozha!
Ce matin, notre exploration débute en bateau. Le soleil, tel une lanterne de dessins animés, éclaire en faisceaux le lac entre les nuages.
Sa surface devenue « métallique » ne laisse passer que les silhouettes de ce qu’il reste aujourd’hui des arbres « fossilisés » depuis la construction du barrage. Nous quittons l’Umbozha en annexe pour rejoindre la presqu’île d’en face où deux 4X4 nous attendent. Nous sommes accueillis par Marc et prenons la piste très rouge qui s’étire dans une savane arbustive à mopanes.
Ces derniers, attaqués par les éléphants, se défendent en accroissant le taux de tanin dans leurs branchages et en passant l’information à leurs voisins qui, à leur tour, font de même. Le résultat est une pression modérée sur les jeunes mopanes. Nous sortons de ce secteur pour arriver dans une zone plane et verte.
La perspective est superbe: une famille de 8 éléphants déambule tranquillement en prenant son petit-déjeuner dans un « nuage » de hérons garde-boeufs, un grand mâle fait de même de l’autre côté de la perspective.
Nous profitons longuement de la présence de tout ce petit monde. Régulièrement retentit le cri si caractéristique des pygargues vocifères.
Plus loin, c’est un troupeau de buffles impressionnant de près de 350 individus que nous découvrons. Ils paissent tranquillement ou nous observent intensément. S’ils sont là si nombreux, c’est parce que les mâles ont rejoint les femelles pour la période de la reproduction.
D’ailleurs, un grand mâle nous fait une démonstration de « flehmen ». Lèvres retroussées et gueule entrouverte, il aspire les effluves qui émanent des femelles. Cette technique d’aspiration permet à l’intéressé de décoder grâce à l’étude des phéromones contenues dans l’air, la proximité ou non de la période de fertilité des femelles qui l’entourent.
Des nuées d’oiseaux les entourent: les hérons garde-boeufs guettent les insectes qu’ils dérangent en paissant, les pique-boeufs retirent tiques et parasites des dos et croupes, les martinets rasent les herbes en quête d’insectes, des petits courvites de Temminck font de même au sol en compagnie de moinelettes à joues blanches…
Des perspectives incroyables nous livrent impalas, buffles et éléphants de concert… Sur le sol, des petites taches rouge vif apparaissent. Il s’agit de petites araignées de velours qui sortent pour se reproduire après la pluie. Tandis qu’un jabiru nous survole, un hippopotame sort du bush. Entre son groupe et lui, le mâle dominant veille et lui barre le passage… Le jeune mâle a dû lui manquer de respect…
Dos entaillé, l’air penaud, il est en pénitence. Le temps passant, nous retrouvons nos buffles au repos dans les taillis, en train de ruminer. Le décollage d’un aigle bateleur juvénile met un point final à notre safari.
Cet après-midi, nous découvrons un petit village de pêcheurs, 90 habitants. Il est administré par l’élu du conseil du village, lui-même élu. On y vit de la pêche, surtout aux tilapias mais aussi poissons tigres et autres… Trempés dans du sel et séchés, ils peuvent se conserver 6 mois. Une pêche soumise à des règles strictes car elle se pratique au sein du parc national de Matusadona: permis de pêche, taille des mailles des filets à respecter, pêche à usage personnel et un peu de vente. Leurs maisons, d’une seule pièce, sont en terre, couvertes de joncs ou de plastique… Ces habitants, déplacés lors de la mise en eau du barrage vivant du strict minimum, nous reçoivent avec beaucoup de gentillesse. C’est la leçon du sens de l’accueil africain. Quant à la joie de vivre des enfants, un vrai plaisir à voir!
Une dernière petite croisière en annexe clôt en beauté cette journée bien remplie…
Nouvelle exploration du parc national de Matusadona en 4X4, nous partons dans un autre secteur. Débarqués sur la verte berge du lac, nous pénétrons dans le bush toujours dominé par les mopanes. Comme tous les végétaux des zones sèches, ils développent leur cycle végétatif très rapidement. Leurs feuilles sont déjà sorties après la pluie d’il y a 3 jours… Notre première rencontre est tout un groupe de hyènes. Des vautours tournoient dans le ciel. Il doit y avoir une carcasse à proximité. Pour le moment, nous ne voyons rien. Une femelle phacochère fourrage la terre rouge avec enthousiasme. Ses 2 jeunes mangent de l’herbe à côté. Des impalas font des démarrages à fond de train en bondissant avec souplesse. Le paysage est tout en contrastes: les eaux bleues du lac, les rives vertes, la terre rouge et la végétation sèche… Nous suivons les circonvolutions juste à la limite entre graminées et bush, entre verdure et sécheresse.
Là, il y a les très visibles. Les plus nombreux sont, de loin, les impalas. Les plus imposants sont les hippopotames qui rentrent de leur repas nocturne. Ils se pressent vers l’eau où souvent un tas d’hippopotames les attend déjà. Pieds dans l’eau, ibis tantales, échasses blanches, crabiers, nombreuses ouettes d’Égypte, martins-pêcheurs pie, aigrettes pêchent. Parfois, une silhouette longue et sombre glisse dans l’eau. C’est un crocodile du Nil. Et puis, il y a les plus discrets: lièvre sauteur impassible dans l’herbe et dont seul l’oeil brillant révèle la présence, une petite tortue léopard parmi les cailloux… En retournant vers le lieu de rencontre des hyènes et vautours, ceux qui le souhaitent vont à pied, encadrés par des rangers, constater de quoi il retourne.
Lentement, silencieusement, nous nous approchons dans le bon sens du vent. Il s’agit d’une carcasse d’hippopotame, certainement mort la veille des suites d’un combat entre mâles. La hiérarchie est impitoyable chez eux. Celui-ci, qui parait âgé, a dû se faire provoquer par un plus jeune et puissant au vu de ses multiples et profondes blessures. Sa triste fin fait le régal des hyènes. Nous retrouvons l’endroit où elles ont passé la nuit à garder leur réserve…
Avant d’arriver au lodge où nous attend thé ou café, nous rencontrons une petite famille d’éléphants en pleine sieste sous un arbre. La sortie suivante se fait en annexe le long de la réserve de Bumi Hills. La lumière est superbe et il y a beaucoup de monde au rendez-vous.
Le festival commence avec les éléphants. Tandis qu’un grand mâle se gratte avec application devant, derrière, à droite, à gauche sur une souche les 3 autres se nourrissent. Un peu plus loin, c’est une petite famille avec 2 éléphanteaux tellement proches en âge qu’on dirait des jumeaux. Les 2 petits galopins malicieux font le régal de nos appareils photos. Comme l’herbe est rase, il faut déterrer les mottes d’herbe à coups de pieds, en secouer la terre et monter le tout dans la bouche. Quand on n’a pas encore une synchronisation parfaite de sa trompe, ça n’est pas facile… Non loin, un buffle, allongé sur le flanc à l’écart du troupeau, semble mort. Que nenni, il « ressuscite » soudain. Le troupeau est bien sain avec de nombreux jeunes. Chez les cobes à croissants, le mâle dominant a maille à partir avec un autre. Il le « charge » régulièrement, semant la panique générale dans son groupe. Et puis, zèbres, impalas et de nombreux oiseaux finissent en beauté notre bestiaire. Nous regagnons l’Umbozha tandis que le soleil se couche…
Nous partons explorer la rivière Sengwé en bateau. Les rives sont constituées de blocs de grès ocre. La végétation est en pleine renaissance. Nous suivons les méandres sur fond d’une véritable palette de verts. Le printemps est bien là! Quelques crocodiles se chauffent au soleil.
A notre approche, ils se laissent glisser dans l’eau. L’avifaune est bien présente: pygargues vocifères, hérons à dos vert, aigrettes garzettes, grandes aigrettes, martins-pêcheurs pie, chevaliers sylvains, guêpiers à front blanc, rolliers à longs brins… D’énormes crocodiles régulent leur température interne à deux pas d’un bec ouvert et d’un couple de vanneaux caronculés.
Les arbres fossilisés dans l’eau sont présents tout au long de notre croisière. C’est vraiment la « signature » du lac Kariba. Cela crée de très belles perspectives. Sur les rives, des damans de rochers nous observent puis « volent » littéralement se cacher. Leur mimétisme sur la roche est pourtant parfait.
Nous revenons à bord pour le brunch. Le bateau navigue maintenant vers Binga. C’est maintenant l’heure de quitter « l’Umbozha ». Petit arrêt dans le lodge qui domine la crique en attendant le bus et nous prenons la route pour Victoria Falls. Une véritable route africaine.
Au passage des villages, des nuées de petits écoliers en tenue de leur établissement s’égayent en vagues roses, blanches, vertes… Tous les animaux de la ferme semblent s’être donné rendez-vous au bord de la route. De belles vaches de couleurs variées et cornes bien pointues paissent sur le bas-côté. Les chèvres sont partout. Parfois quelques cochons s’enfoncent dans les taillis. La végétation est aussi de la partie. De très grands baobabs fleuris et feuillus dominent le paysage. Soudain, un bus au chargement improbable se profile sur la route. Au loin, le bord du plateau forme de vastes plaques aux bords escarpés. Les tout petits villages sont nombreux mais minuscules. Des petites structures familiales à l’architecture traditionnelle. D’abord, ils sont constitués de cases rondes en terre, toit de chaume.
Certaines constructions sont sur pilotis, comme le grenier à céréales. Dans certains petits villages, on trouve des maisons en briques crues ou cuites. D’ailleurs, un peu plus loin, des briques sont en train de cuire « à l’étouffée ». Le soleil se couche et bientôt baobabs et kopjes, ces petites collines de blocs arrondis, se détachent en silhouettes « à l’encre de Chine » sur fond de ciel flamboyant. Nous quittons l’axe routier menant au lac Kariba. La route devient plus large, nous sommes sur l’axe reliant la capitale, Harare, à Victoria Falls. Soudain, un jeune crocodile traverse la route… Nous sommes bien en Afrique! Il profite certainement de la fraicheur pour passer d’un point d’eau à un autre… Et nous voici de retour à notre sympathique « A’Zambezi River Lodge ». Pendant le dîner-buffet, un groupe de musiciens et danseurs locaux animent la soirée avec enthousiasme.
C’est en bus que nous partons découvrir les célèbres chutes. Après une petite visite au vénérable baobab historique, nous arrivons sur le site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dès l’approche, nous sommes accueillis par des babouins. Après avoir fait le tour des panneaux explicatifs fort bien illustrés, nous marchons vers les chutes ou « Mosi-oa-Tunya » (« la fumée qui gronde »). Elles ont une envergure d’environ 1 727 m de large sur une profondeur moyenne de 100 m. Le point le plus profond se trouve à 108 m. En hautes eaux, jusqu’à 500 millions de litres par minute déferlent dans la gorge de basalte. Les embruns vaporisés peuvent alors être visibles à une distance de 30 km depuis la Zambie et de 50 km depuis la route de Bulawayo au Zimbabwe. Puis le Zambèze s’engouffre dans une succession de 8 gorges spectaculaires dans lesquelles on pratique le rafting. C’est au-dessus de ces gorges que Cecil Rhodes a fait construire le pont reliant le Zimbabwe à la Zambie en 1904. Il devait faire partie des infrastructures nécessaires pour établir une route commerciale entre le Cap et le Caire…
Pour l’heure, la végétation est très sèche. Ici, il n’y a pas encore eu de pluie. Le grondement s’amplifie, nous approchons de la vision attendue. La cataracte du diable, toujours en eau, offre un beau spectacle. Comme nous sommes en basses eaux, la faille n’est pas noyée dans les embruns et la puissance minérale du site se révèle bien. Quelle spectaculaire vision! Nous allons rendre visite au Dr Livingstone, dont la statue est très réussie. L’histoire de cet homme exceptionnel entraine notre imaginaire dans l’univers de l’exploration, des expéditions incroyables mises en place par ces héros du XIXe siècle. Un petit coup d’oeil au Zambèze avant les chutes et nous suivons le petit chemin menant à tous les points de vue. Selon les angles de vision, des arcs en ciel sont visibles. Sur son secteur le plus large, il n’y a pratiquement plus d’eau qui s’écoule. La gorge, parfaitement visible, est impressionnante. Les quelques rafts et kayaks en contrebas nous donnent l’échelle… Nous finissons notre tour face au pont de style Eiffel. Un moment libre dans le coeur de Victoria Falls permet à tout le monde d’en profiter selon les envies. Le shopping a manifestement les faveurs… Après un agréable déjeuner sur la terrasse du mythique Ilala lodge, nous regagnons le notre pour profiter de la sieste ou de la piscine avant de partir en safari dans le parc national longeant le Zambèze. La végétation est dominée par des baobabs aux feuilles justes sorties. Leurs fleurs tombées au sol sont très vite consommées par impalas, koudous, éléphants, girafes… Nous cherchons tous ces gourmands. Impalas et phacochères sont les premiers découverts.
A la recherche des girafes, nous croisons un grand mâle koudou, des zèbres, des cobes à croissant mâles. C’est fou comme, au-delà du plaisir de voir tous ces animaux, il est passionnant de les chercher. La vision est alors sollicitée au maximum. Mais, c’est aussi une enquête qui passe par les indices: empreintes, crottes, branches cassées et consommées plus ou moins récemment… Et tout cela se fait dans un cadre superbe peuplé de multiples oiseaux. Nous observons ainsi de nombreux calaos à bec rouge, un aigle ravisseur dans un acacia, une famille de marabouts dans leur nid occupés à se faire une « beauté »… Mais, ça c’est subjectif… Finalement, c’est au retour, après un arrêt au bord des rapides du Zambèze que nous voyons les grandes dames girafes. Sur les rochers, outre les crocodiles, il y a un rassemblement de près de 80 canards armés… L’un de nos chauffeurs-guides, courageux membre d’une organisation anti-braconnage, nous en explique tout le fonctionnement. Bravo messieurs! Nous finissons cette belle journée par un dîner dont chacun se souviendra longtemps…
La matinée commence tout en douceur au bord du Zambèze, nous ne quittons le lodge qu’à 11 h. Chacun profite à son rythme du cadre. Flamboyants et arbres à saucisses sont en fleurs, la piscine est à disposition. Certains d’entre nous sont partis voler en hélicoptère au-dessus des chutes. La perspective vue d’en haut est à couper le souffle. Tout le monde est ravi de sa matinée. Nous prenons la route vers le Botswana. Avant d’atteindre le poste frontière de Kazungula, c’est l’occasion d’évoquer le Botswana et sa gestion exemplaire grâce à « l’héritage » de son tout premier président à l’indépendance: Seretse Khama. Et puis, étant donné leur présence régulière sur les berges du Chobe, nous parlons également des crocodiles. Ces plus proches parents des dinosaures ont développé des adaptations spécifiques qui en font des super-prédateurs capables d’appréhender aussi bien les milieux terrestres qu’aquatiques avec beaucoup d’efficacité. Ce sont les champions de l’économie d’énergie. Nous voici à la frontière, nous quittons le Zimbabwe pour le Botswana puis sortons du Botswana pour entrer en Namibie où le Zambezi Queen est immatriculé. 3 pays en 1 heure de temps, le voyage est rapide… Embarqués sur notre annexe, nous voguons sur le Chobe: premiers anhingas, becs ouverts, ibis tantales, ibis sacrés, vanneaux à ailes blanches, vanneaux armés, martins-pêcheurs pie, jacanas… Nous sommes bien dans cette région unique où la faune est pléthore, tant en variété qu’en quantité.
Un énorme troupeau de buffles est en train de paître et de se désaltérer. Ils sont juste en face du Zambezi Queen. Nous y sommes accueillis chaleureusement. Du pont restauration, assiette à la main, nous découvrons la presqu’île à la belle herbe grasse sur laquelle les buffles sont maintenant paisiblement couchés à ruminer. Plus loin s’étend la terre rouge arborée du parc national de Chobe. De là, les grandes silhouettes des éléphants, bien rangés en ligne, descendent vers l’eau salvatrice. Après une petite pause, nous partons en annexe explorer les environs. Nous retrouvons les nombreux oiseaux. Régulièrement, un crocodile est allongé sur la rive. Les hippopotames sont nombreux, ou bien dans l’eau ou bien à l’extérieur. Alors, leurs grosses masses s’extirpent de l’eau pour rejoindre les lieux propices pour brouter tranquillement. C’est une particularité du Chobe que de donner la possibilité de les voir aussi bien sur terre. Normalement, ils restent dans l’eau toute la journée et sortent la nuit, à la fraiche, pour se nourrir et revenir à l’eau avant la chaleur. Soudain, des gerbes d’eau attirent notre attention. Nous nous approchons. Il s’agit d’un combat de mâles, étonnamment ils sont 3. L’un d’entre eux est manifestement très irrité, gueule entrouverte, il semble mâcher. En fait, c’est le signe de son état d’énervement. Il se jette sporadiquement sur l’un ou l’autre des mâles. Cela se fait dans de grandes gerbes d’eau sur fond de grondements et sortes de mugissements sonores. Très impressionnant! Après ce spectacle rare, nous rencontrons toute une troupe de babouins calmes, enjoués, chahuteurs… Plus loin, dans le parc national, des 4X4 sont attroupés… Deux chacals à chabraque font « leur marché » devant. Mais il semble qu’ils aient repéré des lions. Cela explique la manière excessivement prudente dont une girafe fait son approche pour boire. Tournée vers le bush aux denses buissons, elle hésite vraiment à se baisser et se mettre ainsi en position de faiblesse. Nous la laissons à son cas de conscience. Une jeune femelle impala nous fait un vrai « show »: elle dévale à « fond de train » la rive surélevée en jetant ses pattes arrière en l’air et en faisant des sauts fort acrobatiques, à plusieurs reprises. Spectacle très réussi et approuvé par tout le groupe… Tandis qu’une famille d’éléphants remonte vers le bush, nous regagnons le bateau…
Tandis que certains ont profité de la sortie ornithologique, les autres ont dégusté leur séjour sur notre beau bateau. Puis c’est le départ pour la visite du village de Kasenu. Quelques arrêts photos face à des vanneaux à ailes blanches dont l’oeil rouge « étincelle » au soleil, un aigle pêcheur femelle en pleine dégustation d’un poisson-chat, un crocodile de taille plus qu’honorable… Et, c’est le festival des éléphants! Une fois passé le Safari Game Lodge, les rives sont à eux, mais pas seulement… D’abord, quelques babouins et… Ils sont là par dizaines. Selon l’usage « éléphantesque » voulant que l’on boive d’abord puis que l’on se douche et profite du bain, pour les amateurs, en se « vaporisant » force boue sur tout le corps, les membres du groupe en sont à différentes phases. Nous passons ceux couverts de boue pratiquement sèche qui en sont à boire un dernier « petit coup » avant de remonter dans le bush. Dans l’eau, on se baigne avec volupté, on chahute, on joue dans de grandes gerbes d’eau. Les derniers arrivés, loin des barbotages, boivent avec avidité. Soudain, plus loin, un « périscope » sort de l’eau… Nous allons voir: une mère et son éléphanteau sont en pleine traversée. La toute petite trompe s’agite, soudain il sent une odeur bizarre, c’est nous… La trompe posée sur la tête de sa mère, l’éléphanteau aspire l’air avec avidité. Le reste de la famille suit. Les grandes femelles encadrent les petits, ça chahute un maximum… Puis, il faut se hisser sur la berge. Les grandes silhouettes noires ruissellent encore. Chez les éléphanteaux, encore tout excités, on sort vite, vite de l’eau en agitant oreilles et trompe. Là, toute la famille va pouvoir se nourrir tranquillement d’herbe tendre, hors d’atteinte des lions. Ravis, nous poursuivons notre croisière avec enthousiasme vers le village de Kasenu où Albert nous attend. Nous sommes aussi avec Joséphine et Desmond, tous deux originaires de ce village. Loin d’être une visite touristique classique, c’est dans une ambiance familiale que se fait notre balade.
Albert nous explique le fonctionnement de la communauté. Nous parle de sa grand-mère en passant devant sa maison. Le village est bien tenu. Il y a peu d’hommes présents car ils sont ou partis pêcher ou parti vendre leurs poissons à Kasane. Autour du vénérable baobab, nous sommes attendus et, bientôt, chants et danses éclatent. Aux jembés, deux jeunes garçons rythment le tout. Les enfants ne perdent pas une miette du spectacle… Certains d’entre nous se mêlent aux joyeuses danses. Enfin, le marché est ouvert. Chaque famille a son étalage d’objets d’artisanat. Là, nous sommes vraiment dans le cadre d’un véritable écotourisme. En effet, nous venons principalement pour profiter de cette faune dont l’abondance nous réjouit mais dont les villageois doivent supporter la pression, comme une incursion d’éléphants dans leur jardin… Il est normal que nous venions les voir, partager avec eux et leur acheter leur production artisanale pour les soutenir.
Le Zambezi Queen dont l’essentiel de l’équipage est constitué de jeunes de la région formés par l’entreprise est un bel exemple d’écotourisme réussi. Depuis toutes les années où nous venons régulièrement à bord, l’équipe est la même et l’amitié est née. En effet, Grands Espaces, par sa présence régulière à bord depuis le départ, fait partie de cette belle aventure et nous en sommes fiers. Sourire aux lèvres, nous regagnons le bateau. Après une causerie sur les éléphants, nous rejoignons notre annexe pour reprendre l’exploration. Nous nous régalons du luxe de longues et calmes observations des éléphants, des hippopotames, des babouins. Un superbe coucher de soleil clôt cette bien belle journée!
Nous commençons la journée par une exploration de proximité. Notre voisin le crocodile, d’abord dans l’eau pour réguler sa température interne, est monté sur la berge pour profiter du soleil. Les nénuphars, eux aussi, sont organisés en fonction de l’astre. Tandis que les nénuphars de jour livrent leur corolle immaculée au soleil et que les insectes s’activent dans leur coeur jaune. Les nénuphars de nuit aux pétales violacés se sont refermés le jour venu. Un peu plus loin, nous trouvons l’ennemi des crocodiles: le varan du Nil. En effet, ce dernier peut engloutir tous les oeufs d’un nid pendant que la femelle est partie à l’eau pour se nourrir ou se rafraichir… Un peu en retrait, sur une plage de sable bordée d’herbe, la famille bec en ciseau veille sur sa progéniture. Les petites boules de duvet au mimétisme parfait avec le sable et les cailloux deviennent plus foncés au fur et à mesure que leurs plumes poussent. Un petit creuse frénétiquement le sable pour s’y tapir à notre approche. Les plus grands se cachent dans les herbes. Les messages de sécurité des parents ont bien été assimilés… Chez les éléphants, pour certains, c’est l’heure du bain et on s’y donne avec enthousiasme. Les familles avec des éléphanteaux en bas âge restent juste le temps nécessaire par mesure de sécurité. Ceux qui en profitent le plus sont les mâles. L’un d’entre eux nous fait un vrai « show ». C’est un méticuleux concernant les soins du corps… La boue liquide est longuement projetée dessus, dessous, à droite, à gauche, oreille droite, oreille gauche, un peu assis dedans, puis on passe à la poussière. Jetée avec enthousiasme, elle retombe dans un vrai nuage… Enfin, c’est la phase grattage effectuée avec souplesse et précision… Après, très satisfait, il quitte le lieu « toutes oreilles dehors »… Un peu plus loin, une grande famille dévale vers l’eau fraiche dans un nuage de poussière. Les éléphanteaux tous groupés se précipitent et se glissent entre les adultes pour boire. Les plus petits plongent la tête dans l’eau et boivent avec la bouche, les plus grands utilisent leur trompe. Même s’il faut dire que tout le contenu de la trompe n’arrive pas à destination… C’est dur de synchroniser cet « outil » de précision! Au milieu de toute cette agitation, quelques crocodiles sont impassibles au bord de l’eau. Par-ci par-là, une petite bergeronnette pie passe de son pas rapide, un chevalier guignette pêche au bord de l’eau. Les guêpiers à front blanc sont en pleine chasse dans des éclairs colorés avant de se reposer en brochette bien alignée sur leur poste d’observation. Le timide tout petit matin pêcheur huppé, en pleine pêche, est tellement concentré qu’il nous laisse vraiment bien détailler son « précieux » plumage turquoise et lapis-lazuli, son élégante et minuscule huppe ainsi que son bec rouge orangé… Très chic… Un peu moins chez les phacochères où l’on se vautre voluptueusement dans la boue… D’autres en sont au repas et ça n’est pas toujours facile…
Un crocodile se bat pour avaler un énorme poisson-chat et un bec ouvert, au bord, avec un escargot d’eau dont la carapace semble résister au « casse-noix »… La glarèole à collier a attrapé une énorme libellule qui, elle aussi, fait de la résistance… A nous d’aller aussi nous sustenter… L’après-midi, nous repérons le tout petit dernier dodu de la famille d’hippopotames que nous connaissons bien maintenant.
Tandis qu’un aigle pêcheur s’attaque à une énorme tête de poisson-chat, les éléphants nous offrent un dernier spectacle. Nous rentrons pour notre soirée africaine sous un ciel flamboyant.
Dernier réveil sur le fleuve Chobe, le lever du soleil répand sa symphonie pastel. Les oiseaux quittent leurs dortoirs, les hippopotames broutent avec application… Dernières images et derniers souvenirs à conserver précieusement pour passer les frimas hivernaux… Nous profitons d’un petit déjeuner plantureux avant d’embarquer vers notre marathon des formalités, passant de la Namibie au Zimbabwe en passant par le Botswana… Tout se déroule rapidement. Sur le trajet vers l’aéroport, nous croisons quelques familles babouins dont un groupe de jeunes juste en dessous du panneau « attention école »… Sérieux les petits… Puis c’est l’arrivée à l’aéroport de Victoria Falls. Enregistrement et vol vers Johannesburg puis chacun commence à reprendre sa route. Merci à vous tous d’avoir partagé ces bons moments avec nous! À bientôt pour de nouvelles explorations enthousiastes en nature majuscule…