20 janvier
8 février 2014
à bord du Plancius, Janvier 2014
Notre voyage a commencé à Buenos Aires où la chaleur nous a cueilli dès notre arrivée. Nous avons fait un tour de la ville durant l’après-midi puis nous avons dîné au rythme d’un orchestre et des danseurs de tango. Le lendemain, nous nous envolions pour Ushuaïa. Après 2 jours à découvrir la ville du bout du monde et sa nature environnante, nous avons embarqué à bord du Plancius. Aujourd’hui, nous avons navigué toute la journée, cap sur les îles Falklands. Heureusement la météo était avec nous pour nous permettre de nous amariner. Les albatros, les pétrels géants et bien d’autres oiseaux nous ont escorté toute la journée. Demain premier débarquement !
Nous avons passé 2 jours splendides sous le soleil des îles Falkland. Le premier jour a été dédié à la découverte de la faune locale. Premier contact avec les drôles d’oiseaux que sont les manchots. Plus loin, sur la falaise, une colonie d’albatros à sourcils noirs niche, abritant aussi des cormorans impériaux et des gorfous sauteurs. Le mélange d’espèces est surprenant et fascinant à regarder. Nous restons là plusieurs heures à regarder les parents nourrir leurs poussins. Nous les regardons vivre à seulement quelques mètres de nous. Puis, nous avons quitté les îles de Carcass et de Saunders pour nous rendre à Port Stanley, capitale des Falkland et ville de 2100 habitants. Nous passons la matinée à visiter la petite ville à l’allure britannique avant de reprendre la mer, direction la Géorgie du Sud !
Deux jours que nous avons quitté les Falkland et nous devrions apercevoir, ce soir, les premières terres de la Géorgie du Sud. À notre départ des Falkland, des dauphins, les Lagénorhynques à menton noir, nous ont escorté pendant une demi-heure, nageant à l’étrave du Plancius et nous ont également offert un spectacle de pirouettes. Puis le ballet des albatros hurleurs a commencé. Ces oiseaux fantastiques de 3 mètres d’envergure vont et viennent autour du bateau depuis 2 jours ne battant quasiment pas des ailes. Heureusement pour nous, le temps et la mer restent cléments et nous pouvons observer des heures la vie de la pleine mer. Pourvu que ça dure !
Nous avons aperçu les premières terres de la Géorgie du Sud pendant le dîner hier soir. Depuis hier matin, la mer s’est formée de plus en plus, atteignant force 8. Les coursives extérieures sont maintenant fermées et hier soir il fallait bien se tenir au bateau pour ne pas tomber. Ce matin, nous devrions arriver à l’abri de la baie de l’Elsehul pour notre première sortie en Géorgie du Sud.
Quelle journée d’hier ! Nous avons littéralement été plongé dans le monde des manchots royaux et des otaries à fourrure. Nous avons débarqué le matin dans la baie de la baleine franche (la baie d’Elsehul étant trop exposée). Premier contact avec les jeunes otaries qui viennent nous voir à la sortie du zodiac. Nous sommes restés plus de 2 heures à contempler la vie sur la plage, les manchots qui chantent, qui se battent, ceux qui sortent de l’eau, les otaries qui appellent leurs jeunes, les jeunes qui répondent… puis l’après-midi, nous avons débarqué dans la plaine de Salisbury. Paysages superbes. Une plaine couverte de manchots, otaries et autres autochtones et entourée de montagnes enneigées. Cette baie accueille la seconde plus grande colonie de manchots royaux de Géorgie du Sud, près de 60 000 couples. Chacun vivra cette sortie à sa manière, certains se sont assis des heures laissant approcher les animaux à leurs côtés. D’autres sont allés crapahuter pour avoir une vue « aérienne » sur toute la baie et sur la colonie de manchots. Ce qui est sûr, c’est que tout le monde s’est endormi vite hier soir… des images plein la tête mais bien fatigué quand même par le grand air !
Journée culturelle hier avec le matin un débarquement à côté des ruines de la station baleinière de Stromness. Les plus courageux d’entre nous se sont levés à 6 heures du matin et ont été débarqués à Fortuna bay puis ont ensuite rallié Stromness à pied comme l’ont fait en 1916 Sir Shackleton et son équipe lors de leur incroyable aventure. 5 kilomètres sous le soleil pour les matinaux. Les autres se sont contentés de descendre à Stromness où le comité d’accueil, c’est-à-dire les otaries, les attendaient sur la plage. Après-midi toujours culturelle : nous sommes allés à Grytviken après un toast porté à la mémoire de Sir Ernest Shackleton dont la dépouille repose dans le cimetière des baleiniers. Visite des restes rouillés de la station baleinière, du musée, timbrage du courrier à la poste.
Nous voilà partis de la Géorgie du Sud, direction l’Antarctique. Les pétrels commencent doucement à remplacer les albatros autour du bateau. Mais avant cela, nous avons passé de superbes moments en Géorgie. Dimanche 26 janvier, la journée a commencé sur les chapeaux de roues, à l’île Prion. Nous sommes allés voir les mythiques albatros hurleurs qui nichent sur l’île. L’Albatros hurleur, oiseau du célèbre poème de Baudelaire, 3 mètres d’envergure et une prestance à vous couper le souffle. Nous avons eu la chance d’en voir quelques-uns couver, d’autres effectuer leurs nobles parades. L’après-midi, nous nous sommes arrêtés dans la baie d’Hercules pour observer entre autre une nouvelle espèce de manchots que nous n’avions pas vu jusque-là : le gorfou doré. Ce matin, réveil à 5h45 pour notre dernière sortie, dernière chance d’observer les manchots royaux, les éléphants de mer, les otaries. Puis, nous avons fini par une navigation devant le front du glacier de Risting. Spendide.
Nous sommes en mer maintenant depuis 48 heures. Nous avons de la chance car les conditions ne sont pas si mauvaises, même si bien évidemment nous sommes dans les 50e hurlants ! La plupart d’entre nous résiste au mal de mer. Nous en profitons donc pour suivre les conférences données sur différents thèmes : albatros, éléphants de mer, histoire de la découverte de l’Antarctique…
Nous sommes arrivés devant l’île de l’Éléphant ce matin, île où les compagnons de l’expédition de Shackleton ont passé 4 mois alors que 6 d’entre eux étaient partis chercher du secours en Géorgie du Sud. L’île devant nous est austère, battue par le vent et les embruns, mais c’est aussi cela qui fait son charme. On peut voir quelques colonies de manchots à jugulaire qui nichent sur les rochers un peu plus en hauteur. Les nuages sont accrochés aux sommets enneigés. L’ambiance antarctique y est pour sûr. La mer trop agitée ne nous permet pas de débarquer, c’est donc depuis le Plancius que nous observerons tout cela.
Hier, première journée en Antarctique. Objectif continent. On a marché sur le continent. Le matin, débarquement à 7h00 sur la plage de Brown Bluff. Des colonies de manchots Adélie et papou vivaient là leur vie, les adultes faisant leurs incessants aller-retour entre la mer nourricière et leur poussin à terre. Les poussins, eux, sont maintenant de jeunes adolescents qui harcèlent leurs parents pour la nourriture, n’hésitant pas à les poursuivre en criant à travers toute la colonie. L’après-midi nous avons débarqué sur l’île Paulet, 100 000 couples de manchots Adélie et l’odeur toujours proportionnelle ! Les paysages sont splendides, la roche à nu, sans végétation donne une impression de début du monde. Puis les icebergs, le pack, et des orques qui traînent au loin cherchant des phoques sur les plaques de banquise. Bref, l’Antarctique comme on en rêvait !
Hier, journée dans les îles Shetland du Sud. Une matinée aux activités variées et le choix entre suivre les manchots à jugulaire sur leurs autoroutes à manchots, traîner avec les phoques de Weddell sur la plage, gravir un petit sommet environnant pour avoir une vue sur toute la baie, circuler en zodiac autour de l’île pour regarder les roches ou visiter la station Argentine. Tout le monde y a trouvé son compte et a adapté son planning à ses désirs. L’après-midi, changement de décor avec l’île de la Déception où les restes d’une ancienne station baleinière gisent sur la plage volcanique. Là encore chacun son programme sur cette plage où ont été dépecées des milliers de baleines et ont été exterminées des centaines de milliers d’otaries à fourrure. En fin d’après-midi, quelques courageux se sont baignés !
Nous avons quitté l’Antarctique hier après un festival de baleines à bosses dans le détroit de Gerlache. Nous avons débarqué le matin sur Cuverville island pour observer nos derniers manchots papous. Le paysage de montagnes enneigées était splendide. Nous avons repris la route dans l’après-midi après un nouveau festival de baleines à bosses. Des souffles partout autour du bateau. Et ce matin, en mer, dernière surprise : une belle observation d’un groupe d’orques !
On continue notre traversée du passage de Drake… par mer CALME… tellement calme qu’à bord tout le monde commence à se dire que les mers agitées de l’océan Austral ne sont en fait qu’une légende. Le soleil est également de la partie. Le grand Sud sait aussi se montrer clément ! Mais ne parlons pas trop vite, restons tranquille. Quand la mer s’énerve par ici, elle est impitoyable. Le Plancius continue donc modestement son chemin. Demain nous arriverons à Ushuaïa, fin du voyage. Mais pour l’instant on profite encore et encore !
Nous sommes arrivés à Ushuaïa, le 5 au matin, escortés par des dizaines de dauphins arrivant de toutes part pour accueillir le Plancius.
Après une matinée libre, nous sommes partis direction Buenos Aires… Puis les premiers au-revoirs. Nous avons quitté une première partie du groupe, certains rentrant chez eux. Pour les autres, nous avons continué l’aventure, direction Igazu !