Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
28 décembre 2024
2 janvier 2025
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Marielle Suzeau
Co-fondatrice et directrice
La Géorgie couvre environ 69 000 km² dans le corridor de la route de la Soie entre les sommets du Grand Caucase ( 5643 m) et du Petit Caucase ( 4000 mètres d’altitude). Les plaines y sont fertiles et d’un climat continental propice aux agrumes, légumes et au vin, qui dans ce pays est plus qu’une culture : une racine, depuis 8000 ans, un travail, une fierté.
Ce petit pays au carrefour d’entre pays du Moyen Orient, Russie et Europe a été agité récemment par des manifestations pro-européennes faisant suite aux élections truquées par le parti au pouvoir, pro russe. Truquer comme en Roumanie, comme en Moldavie, et aussi ravager, comme en Ukraine ; la Russie veut annexer, quitte à tuer, envahir, déporter.
Notre séjour nous a permis de côtoyer ce peuple qui aspire vers l’Europe et nous offre les extraordinaires richesses historiques d’un pays chrétien depuis plus de 1500 ans, les richesses naturelles de paysages agricoles et forestiers uniques du Caucase, et de traditions vivaces, dont cet alphabet original parmi les 14 existant au monde et qui unit les peuple.
Au départ de Paris, notre groupe de 16 personnes arrive après 4h30 de vol et avec 3 heures de décalage horaire à l’aéroport de Tbilissi pour rejoindre le Tiflis Palace, situé au bord de la rivière Koura qui draine la ville, et adossé aux fameux bains turcs. Certains s’offrent un verre sur la terrasse panoramique de l’hôtel pour admirer les lumières de la ville qui brille de ses feux, le dôme du l’ancien palais présidentiel surmonté du drapeau géorgien illumine les hauteurs et les monuments brillent, dont le pont de la Päix.
Une matinée en ville pour la découverte des ruelles à bars à vins, du bazar, des parcs secrets, des demeures orientales superbes de boiseries et de balcons de la vieille ville. Plus loin, le très riche Musée national est proche de l’avenue Shota Rustaveli où les manifestants campent devant le Parlement, plus loin, l’architecture contemporaine du ¨Pont de la Paix étonne , mais se marie admirablement à la ville qui s’étend le long des rives de la Koura.
Le déjeuner nous initie aux fastes des tables géorgiennes, où légumes grillés, houmous, et viandes maigres côtoient fruits et salades ; la cuisine géorgienne, toute d’épices et de saveurs subtiles, est l’un des patrimoines les plus précieux du pays. Avec le vin… Une dégustation dans la maison des 8000 vins nous permet de goûter 4 nectars du vignoble, certains très astringents, tout droit venus des jarres en terres cuites, d’autres tout en rondeurs comme les Chardonnays, parmi les 585 cépages ( sur les 4500 au monde ) que compte le pays.
Le temps libre de la fin d’après-midi nous propulse vers les terrasses des bars des rues grouillantes en cette période de fêtes, et par ce temps beau qui va nous suivre tout au long du voyage.
Le dîner est pris dans la vieille ville, puis , de ruelles en rues pavées et étroites, des « electromobiles » ( transports de 10 à 14 personnes ) nous amènent au port des bateaux-mouches pour une croisière sur la Koura, au milieux des couleurs de la capitale en fêtes, le tout agrémenté par les verres de marcs, le fameux « chacha » sans lequel le Géorgien ne serait pas…
Et…Un dernier tour en ville? Pour sûr : en calèche pour les uns, aux bars pour les autres, en promenades déambulatoires pour les plus tranquilles. Mais pour tous, ce délicieux parfum d’orient, omniprésent, mêlé des reste sales de la période soviétique ( Staline est né à Gori, en Géorgie et le ministre Soviétique Chevardnadze a réduit le pays en ruine à la chute du mur de Berlin ), et de cette jeunesse qui crie ‘Europe » et » Liberté ».
C’est à environ 25 km de Tbilissi que se situe l’ancienne ville-capitale de la Géorgie, Mtskheta : les monuments de cette ancienne capitale de l’Ibérie sont classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1994.
Dominant la plaine de la Koura, le Monastère de Jvari est réputé pour sa croix de cèdre, et plus loin la cathédrale de Svetiskhoveli est un monument extraordinaire, imposant, recelant des trésors d’architecture médiévale, de 54 mètres de hauteur. Dans ce pays christianisé dès l’an 337, elle abrite ce que l’on croit être la Tunique du Christ, et son architecture est magnifique. C’est la deuxième plus grande église du pays.
Aux alentours, les échoppes vendent vin, souvenirs, tissus, chapeaux de bergers, friandises, – dont la glace au vin-.
Mais la plus réputée est certainement la churchkhela : des noix, raisins ou autres fruits sont accrochés à un fil trempé dans la liqueur de vin puis séchées au soleil : des « snickers » géorgiens tous fabriqués par les familles, du produit du terroir, qui colore les échoppes!
De ces petites ruelles grouillante de vie nous partons ensuite dans la plaine pour passer des villages dont la pauvreté est visible, entre vieilles voitures, vieux bétons qui s’effritent, cours mal tenues, des voitures vendant des cuissots de porc ou de mouton sur le capot, des porcelets en attente, des poules pendues aux gouttières comme étal de boucher, ou des mini- places où l’on vend balais, bacs plastiques, le tout dans la boue des travaux de canalisations en cours, alors que les conduites de gaz héritées des Soviets, elles, filent hors terre, au-dessus les clôtures ; ordures et plastiques ornent les bords de routes où les vieux Géorgiens moustachus ou les femmes fortes en gilets tricotés se pressent en ces veilles de fêtes.
C’est ici pourtant que nous franchissons le portail de briques du Château Mukhrani, un très riche domaine viticole qui nous emmène dans ses caves où résident tonneaux et les fameuses jarres, autrefois enterrées, et qui depuis 8000 ans ont tracé la légende du vin de Géorgie. Une visite passionnante, une dégustation dans le patio et un repas de midi, où s’affrontent à nouveau les chachapuri, légumes, salades, les aubergines farcies aux noix, les Badrijani, et évidemment les bons vins et viandes.
La fin de l’après-midi nous voit dans une autre famille villageoise, accueillis par les verres de chacha, et où nous assistons à la fabrication des friandises traditionnelles aux noix.
Nous avons rendez-vous dans la salle de conférence de l’hôtel avec un journaliste d’enquête devant nous parler de la situation politique actuelle du pays, qui nous intéresse tant. Hélas, dès son introduction lors de laquelle il a affirmé que la Géorgie avait envahi la Russie en 2008, que la Présidente Moldave était placée là par « Biden » contre l’avis de 99% des habitants, quand il a prétendu que Allemagne et USA manipulaient les manifestants… Un agent russe, malheureusement mal recruté par notre réceptif…La désinformation passe par les fake news, et par des journalistes qui de leur aura professent leurs opinions plutôt que des faits, poussant ainsi les violences sociales et politiques. Le gars est reparti sans que personne ne le salue, sauf Kathia, notre guide, par politesse. Mais il croit toujours détenir la vérité : la sienne.
Le dîner, à nouveau dans un décor de vins, se déroule dans les caves d’un restaurant non loin du Palais de justice, de façades de verre, car en Géorgie les bâtiments publics doivent montrer la transparence des organes gouvernementaux.
Délicieux… Puis au retour à l’hôtel, une balade dans la vieille ville.
Ce jour, deux Géorgies : celle des pauvres villages et du faste des châteaux à vins. Celle des infiltrés russes et celle des drapeaux géorgiens et européens, omniprésents devant les bâtiments publics. Et sur votre set de table, le mot de passe wifi est ( traduit) : « Victoire à l’Ukraine »…
Départ matinal avec Kathia, notre remarquable guide locale, dès 8 heures : le ciel est d’un bleu qui invite en montagne!
Sur la route, elle nous trace l’histoire du pays.
Deux heures de route, le temps de bazars de bord de route et d’un monastère, pour gravir les pentes du Grand Caucase sur la très réputée Route militaire du Caucase, tracée par les Russes au XIXème. Le Caucase traduit la limite entre Asie et Europe par ses sommets dont le mont Elbrouz en Russie, et ses 5643 mètres d’altitude. Christian Kempf nous emmène dans la géologie alpine de ces pics, vers les 2000 glaciers qui ornent les hautes pentes, les étages de végétation et la faune d’ours, de chèvres sauvages, de loups, de léopards, bisons… Cette montagne présente de très nombreuses espèces endémiques, grâce à sa diversité et à l’histoire biogéographique des milieux.
Sur cette route qui demeure stratégique, nous croisons les camions de l’Ouzbékistan, de l’Azerbaïdjan, de la Russie évidemment, d’Arménie…
Et nous arrivons à la station de ski de Gudauri, à 2000 mètres d’altitude, un lieux très prisé par les Géorgiens, et par les étrangers, même si dans les restaurant d’altitude les panneaux affichent que les Russes ne sont pas invités à manger ici…
Des » Occidentaux » donc, qui dévalent les pentes en écoles de ski, en familles, et compétitions entre amis, dans un cadre somptueux des sommets; plus de 40 dépassent 4500 mètres d’altitude et nos deux télésièges nous amènent à embrasser ce panorama exceptionnel, somptueux. Nous sommes aux étages des niverolles, ces passereaux des neiges, des aigles…
De retour à Tbilissi, un temps libre permet de fouiner dans les échoppes à souvenirs, de voir les bains turcs proches, avant une réunion avec Christian qui présente les voyages et les futurs bateaux de Grands Espaces.
Le réveillon est passé non à l’hôtel où la musique assourdit et le show est pauvre, mais dans l’ancienne boulangerie de la ville, classée Patrimoine historique et qui jouxte notre TIflis Palace : là des groupes d’Estonie, d’Espagne, d’ Arménie, sont comme nous, venus goûter dans des salles bien typées et chaleureuses, les chants, danses de scène, et sur table les mets qui ornent les tables de fêtes. La tradition géorgienne veut que les festivités commencent vers 23 heures, et nous avons été servis!
A l’extérieur, les feux d’artifices sont visibles depuis notre balcon oriental, alors qu’à minuit résonnent dans la salle les extraordinaires polyphonies géorgiennes.
Voeux, embrassades, puis rires, danses, valse des plats et des verres… La nuit sera courte.
Dans nos chambres, les délicieuses pâtisseries traditionnelles à base de miel et de noix nous attendent…
Sous le sapin de Noël de l’hôtel, la journée débute par les traditionnels cadeaux.
Un arrêt sur la route a été préparé avec une boulangère qui va nous fabriquer notre pain à la manière traditionnelle : la pâte est étalée à la main puis flanquée sur les bords d’un four au fond duquel les braisent chauffent ; le fromager local nous apporte ses produits et le chacha s’invite dès le matin : de la Goérgie authentique, du voyage Grands Espaces, qui baigne dans le vrai, dans le pays, sa vie.
Un an de plus, que nous passerons en Kakhétie, le berceau des vignobles, avec un repas de « midi » qui dure, qui dure, et passionne ! Dans une famille de trois frères, tous se sont mis au travail pour nous accueillir.
L’un est au grill pour les mtsvadi, les brochettes, les femmes amènent les plats de champignons ( Sokokecze), les savoureuses aubergines farcies, les plats de viandes de dinde et de porcs, salades, et les boules apéritives de betteraves, les houmous, Sulguinis.
Même quelques Khinkali, des pâtes farcies de viandes en forme de « raviolis », succulentes. La table se doit d’être encombrée, pour afficher la richesse des familles, et les places restantes sont occupées par les jarres et pichets de vin, les bouteilles d’eau…
Et lors de ces fêtes, il y a le Tamada : chef de table, en général le ventre bien arrondi par le vin, fort voire imposant, mais très cultivé – le chef de famille – ; et notre Tamada va porter 9 toasts en avalant 9 verres de son vin, mais en nous campant dans l’histoire de son pays, dans les faits importants d’une vie, de mariages en naissances, en nous parlant de l’Amitié, de la Paix, fondement de la richesse.Un grand homme. Quant à ses frères, entre deux toasts, ils jalonnent le repas de polyphonies : quelle ambiance!
Nous repartons avec miel maison, chacha maison, et bien des souvenirs, vers une autre dégustation de vin, devant le paysage extraordinaire du grand Caucase illuminé par les couleurs du soleil couchant.
Puis ce sera en Electromobile que nous visiterons la ville fortifiée de Signani, avec ses tours et son parc illuminé : un temps d’Histoire.
Retour sur Tbilissi, pour le dîner de l’Au-revoir dans un restaurant dont les terrasses nous permettent d’embrasser le panorama de cette capitale étonnante.
Le lendemain à 7 heures, nous partons pour l’aéroport et le vol Air France vers Paris :une découverte passionnante, un groupe devenu amis…