Jonathan Zaccaria
Antarctique et Arctique
25 mai
4 juin 2019
Croisière Polaire à bord du Polarfront, à la découverte du Spitzberg, royaume de l'ours polaire.
Jonathan Zaccaria
Antarctique et Arctique
Cette croisière polaire au Spitzerg fut marquée par la rencontre d’une faune fantastique représentative du Grand Nord, par sa banquise fragile et menacée. Nous avons compris son importance dans le cycle de la vie, puisqu’elle en est le premier maillon. Nous avons compris que le maître des lieux était le dieu des glaces, du vent et de la mer, nous imposant son rythme.
Nous avons appris que la plus grande pression sur l’ours blanc n’est pas la fonte de la banquise, mais bien l’homme et sa chasse. Nous avons appris à être patient et à observer attentivement ce désert polaire qui nous entoure pour saisir chacune de ses surprises. Enfin, nous avons été les témoins privilégiés d’une période importante dans le cycle arctique qui va permettre à des milliers d’animaux de débuter leur cycle de reproduction :
25 MAI 4 JUIN 2019
Après l’atterrissage tardif à 18:25 à Longyearbyen, nous filons droit vers le quai où nous attend le Polarfront pour démarrer notre croisière polaire au Spitzberg. Notre commandant à réussit à négocier une heure de plus à quai pour pouvoir appareiller sans avoir besoin de mouiller dans la baie de l’Advental et d’effectuer des navettes par Zodiac pour embarquer.
À peine monté à bord, notre voyage commence immédiatement sans tarder. Exercice de sécurité, dîner, introduction du voyage et déjà, nous sortons dehors pour voir notre première falaise à oiseaux, celle de Diabasodden. Les orgues basaltiques couverts de lichen offrent refuge à quelques centaines de couples de guillemots de Brünnich. La lumière est splendide ! Puis, une heure plus tard, sous les coups de 23:00, nous arrivons au bout du fjord du temple. Malheureusement la visibilité est très réduite et nous commençons à longer la banquise côtière à la recherche de quelques animaux. Soudain, un phoque barbu nage à côté du navire, quelques rayons de Soleil percent la couche basse de nuage et il arrêt de neiger… La visibilité s’améliore de minute en minute nous révélant les falaises très raides de ce fjord. Des milliers de fulmars s’ébattent dans les eaux le long de la lisière de banquise sous une lumière splendide !
Nous nous réveillons à 06:00 sous un appel général fait au microphone pour annoncer un ours ! Nous avons navigué pendant la nuit vers le fond du Billefjord. L’ours est allongé à peu près à 500m de la lisière de la banquise. Il se lève et commence à déambuler. De nombreux phoques se reposent non loin. Un renard polaire, tout blanc court comme un fou devant nos yeux. Soudain, un deuxième ours est repéré ! Celui-ci est très loin et nécessite une bonne paire de jumelles pour être visible.
Le premier ours s’allonge à nouveau et nous poursuivons notre navigation en faisant une pause devant la ville fantôme russe de Pyramiden, l’ancienne cité minière de charbon créée sous le régime soviétique. Après le petit déjeuner, nous sortons en zodiac dans la baie de Skansbukta pour tenter d’approcher des rennes observés aux jumelles. Nous débarquons sur la côte ouest. Les rennes tiennent malheureusement la distance puis s’éloignent… Par chance, nous voyons un renard polaire courir le long de la côte. Il est presque brun et couvert partiellement de son poil d’hiver qu’il perd en touffes.
Nous changeons ensuite de côte et débarquons à l’est pour nous rendre à l’ancienne mine de gypse ouverte par l’entrepreneur britannique Ernest Mansfield au début du XIXe siècle. Puis, comme par miracle, nous nous rendons compte que 5 rennes sont là, juste devant nous. Nous les approchons doucement jusqu’à 20 mètres ! Une vingtaine de bernaches nonettes sont là, inhabituellement peu farouches, et nous les voyons à 20m également.
De retour à bord, nous mettons cap sur les prochains fjords couverts de banquise. Une fois arrivé à Yoldiabukta, alors qu’aucun animal à poil blanc n’est présent, nous décidons, sous un ciel bleu éclatant, de parquer le Polarfront dans la glace de mer ! L’échelle de coupée est alors installée, l’épaisseur mesurée… et puis, nous nous en allons pour une escapade polaire en marchant sur la mer gelée ! Nous découvrons quelques hummocks. À l’horizon, les antennes de la Nasa sur le plateau en haut de Longyearbyen forment comme d’énormes champignons.
Avec la chignole, nous perçons un trou et mesurons l’épaisseur de la glace : environ 50 cm. Suffisamment pour supporter le poids d’un véhicule. Les plaques disloquées poussées par le vent encerclent le navire tandis que nous marchons sur une surface lisse et plate à perte de vue. Seul le glacier de Sveabreen à trois kilomètres de distance bloque notre vue. De retour au navire, un cocktail d’introduction de l’équipage nous attends sur la banquise ! Après le dîner, nous mouillons dans la baie de Borabukta, espérant que la nuit sera productrice de surprises…
La nuit fut calme et aucune bête à poil n’a été repérée pas notre officier de quart à la passerelle. Peu importe, cela veut dire que nous pouvons débarquer. Nous atteignons la petite île dans la baie de Borabukta. Nous commençons à y déambuler. Elle est connectée à la grande île du Spitzberg par de la banquise côtière. Nous décidons de la traverser. Quelques hummocks plus loin, nous montons doucement sur une pente neigeuse. Après 40 minutes, nous rejoignons une petite crête de laquelle nous dominons tous les environs. Nous avons une vue imprenable presque à 360 degrés ! Ciel bleu, brise d’Est. Nous voyons Barentsburg, Borebukta et son glacier pris dans la banquise, nous voyons même la chaîne de montagnes de Billefjord où nous étions hier matin ! Sur le chemin du retour au navire, nous nous amusons à marcher sur une plaque de banquise dérivante soumise à la houle !
Une sieste et une conférence sur le Spitzberg plus tard, certain décident de cuire dans la marmite (notre bain norvégien), tandis que d’autres jouissent du temps méditerranéen depuis le pont extérieur ou la passerelle. Nous avons une vue splendide sur la grande île du Spitzberg ! Ainsi que sur notre destination pour la fin de l’après-midi : l’île du Prince Charles, là où nous espérons trouver des morses. Nous approchons donc lentement de Poolepynten. Une fois à 4 km de distance, nous pouvons apercevoir la présence d’un tas conséquent de mastodontes ! Pari gagné ! Nous débarquons donc en silence à 300 mètres sous le vent du tas de morses. Nous les approchons sous un silence religieux dans les règles de l’art. Il y a un groupe d’une quarantaine sur la plage surélevée et de 30 près de l’eau. Nous restons tous éberlués comme des enfants par 3 ou 4 morses barbotant le long de la rive tout près de nous !
Le Soleil est éclatant, pas de vent. À côté de nous, un couple d’étrangers est là aussi. Ils ont prévu de passer la nuit dans la cabane qui se trouve juste à côté de la colonie. Nous retournons tranquillement au navire et assistons à la présentation de Sophie sur son navire. Soudain, l’alarme retenti ! Alerté par le capitaine qui relevait l’ancre : «ours autour des morses ! ». Nous nous dirigeons donc de suite à la passerelle. Le groupe 40 de morses a déjà filé à l’eau. L’ours est là, rôdant autour !…, Mais d’où vient-il ? L’ours n’a aucune chance contre un groupe de 40 mâles, dont chaque individu pèse le double de son poids soit 1,5 tonnes… Il ne persévère pas, et quitte le tas de morses… Il continue rôder sur la plage surélevée.
Tout à coup, nous voyons aux jumelles le couple sur la plage opposée… Ils sont encore à terre et font dos à l’animal… qui change de direction et se dirige vers eux ! Alerte ! Notre commandant sonne 3 coups brefs de sirène ! Le couple se retourne pour nous saluer, pensant qu’il s’agit d’un signal de courtoisie. Heureusement, l’homme armé s’aperçoit vite que l’ours est là. Il arme son pistolet d’alarme et tire une fusée ! Un gros « bang » retentit dans les airs au-dessus de l’ours, qui change de direction et s’en va au loin… Le couple, sans moyens de locomotion, sera secouru par un autre petit navire, comme nous, prévenu de la situation par notre commandant via radio, car ils avaient un zodiac déjà sur l’eau… Quelle émotion !
Nous apprenons plus tard que l‘ours est venu par la mer ! Il peut en effet nager à 5km/h et ne fait aucun effort pour flotter… L’île la plus proche est la grande île du Spitzberg située à 11 km !
Nous sommes côté ouest de la grande île du Spitzberg en pleine mer en route pour le Sud. La mer est d’huile. Une légère houle résiduelle et longue nous rappelle qu’ici même le vent soufflait hier à
35 nœuds. La visibilité est excellente. Le ciel est dégagé et de longues draperies de nuages blancs couvrent l’horizon. Bref, une météo excellente pour tenter de joindre, ce qui, en temps normal, est inaccessible. La pointe de Kapp Borthen est certainement l’un des sites les moins visités de l’archipel. Des hauts fonds rasent la surface de l’eau de la rive jusqu’à 2 km des côtes, puis, le fond marin est irrégulier entre 2 et 18 m de fond. Chez Grands Espaces, on dirait « la route est mal pavée !». Peu sont les capitaines qui oseraient s’aventurer en pareil terrain. Mais les officiers de Polarfront ont l’esprit d’exploration et ils nous emmènent au plus proche des côtes, soit à 1,35 mile nautique, en inscrivant leurs propres sondages sur les cartes maritimes. Un Zodiac de reconnaissance part à la découverte de ce nouveau monde pendant le petit déjeuner.
Ceci s’avère fructueux et une heure plus tard un site de débarquement et une route navigable en Zodiac est trouvée. Nous décidons donc de partir à l’aventure ! L’objectif ? Trouver un Junker 88, le célèbre avion de reconnaissance allemand utilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Après le bombardement d’un navire allié dans l’atlantique nord, cet avion effectua un atterrissage d’urgence sur la terre la plus proche : le Spitzberg. Les pilotes atterrirent sans encombre et firent exploser l’appareil avant d’être secourus. 75 ans plus tard, l’épave est toujours là, prise dans la toundra et la neige de l’arctique. Un phoque annelé nous suit en chemin…
Dès le débarquement, nous repérons l’épave aux jumelles ! L’avion se trouve à 800 mètres de là. Nous approchons de manière solennelle ce morceau d’histoire qui ternit notre passé. Quelques bruants des neiges nous accompagnent de leur chant, les premiers bécasseaux violets sont de retour. Finalement nous sommes sur le site historique. Quel moment d’émotion !
L’après-midi, nous rejoignons l’intérieur du fjord de Hornsund, et initions une croisière Zodiac et un tour en pédalo dans la baie de Burgerbutka ! Nous terminons cette ballade par un débarquement improvisé sur la banquise qui termine cette baie pour tenter d’approcher un phoque barbu non loin de là… Mais il file très vite à l’eau par une faille… En effet, ces phoques sont très méfiants sur ce genre de territoire aux vibrations des pas… car l’ours rode…
Durant le dîner, nous nous dirigeons vers Treskelbukta, car nos collègues d’un navire voisin auraient repéré un ours qui dort sur la banquise. Juste après le dîner, nous mettons un Zodiac à l’eau. Nous nous dirigeons vers le petit navire et leur remettons une bouteille de vin en guise de remerciement pour l’information. L’ours n’est pas visible et est parti à la nage vraisemblablement…
Nous avançons donc avec extrême prudence, puisqu’un ours dans l’eau est vulnérable. L’eau est tellement plate que nous sommes capables de repérer le moindre mouvement à sa surface à une grande distance. Le silence est d’ordre. Nous sommes tous aux jumelles… Enfin ! l’ours est repéré. 800 m devant ! Nous le suivons des jumelles en espérant qu’il atteigne la terre pour que nous puissions tenter de l’approcher plus près. Il nage, plonge, en suivant la lisière d’une banquise côtière et finalement sort ! Puis se sèche en s’ébrouant et se roulant dans la neige ! Il est 23:30… La lumière douce du Soleil de minuit est splendide…
La visibilité est réduite. Le temps est maussade. Il fait froid, il neige. Cela nous donnerait envie de rester à l’intérieur, mais un troupeau de bélugas a été observé ! Les individus dont quelques jeunes, reconnaissables à leur teinte plus foncée, nagent le long des côtes précisément là où nous voulons faire notre croisière Zodiac du matin. Nous embarquons donc, cette fois dans deux Zodiacs différents pour avoir plus de place, et nous nous dirigeons vers les falaises à guillemots de Brünnich et mouettes tridactyles. Certains voient un goéland chiper un œuf de bernache nonnette juste devant eux, tandis que quelques bélugas réapparaissent près d’un Zodiac. Enfin, les derniers quittant la falaise ont la chance de voir de près un renard polaire !
Pendant le déjeuner, nous pénétrons dans le fjord de Van Mijen en direction de la banquise côtière à la recherche du roi de l’arctique.
Nous faisons tout d’abord un détour pour admirer un troupeau de bélugas, encore une fois !
Quelques heures plus tard…. Bingo ! Nous repérons un ours qui, de très loin, aux jumelles, semble agité… puis il se calme. Nous mettons près de 30 minutes à rejoindre lentement sa position et nous nous rendons compte qu’il a attrapé un phoque qu’il dévore sous nos yeux. Notre officier de quart à la passerelle nous amène à vitesse réduite, dans les règles de l’art, au plus près de la scène de crime. L’ours est là, à une cinquantaine de mètres de nous. Sa carcasse tache la banquise de sang. Les goélands bourgmestre s’en donnent à cœur joie. Quelques mouettes ivoire sont même là !
L’ours, une fois repu, s’en va doucement et essaie de chasser quelques guillemots au bord de l’eau. Il effectue une attaque subite en plongeant dans l’eau ! Évidemment bredouille, il ressort, s’ébroue, s’essuie dans la neige à plusieurs reprises…
Quelques miles nautiques plus loin, nous débarquons à Camp Millar, un site fantastique, la tour Eiffel du détroit de Bellsund. Des milliers de mergules nains vont bientôt nicher là et les premières nuées sont de retour. Nous voyons également de nombreux bruant des neiges et les premiers bécasseaux violets. Nous voyons des centaines de bernaches nonnette pâturer sur la toundra maintenant très humide grâce à la fonte des neiges. Nous voyons un renard polaire presque brun, avec encore quelques touffes de son manteau d’hiver. Enfin, nous approchons très près 3 rennes qui se reposent en ruminant. En chemin nous découvrons beaucoup de bois de rennes, des crânes, une patte, des touffes de poils, des déjections, signes de l’activité faunistique intense ici.
Nous marchons sur une plage surélevée, preuve de la présence des glaciers bien plus gros durant la dernière période glaciaire. Une énorme vertèbre de baleine gît là.
Le vent du sud force un peu et c’est avec 0,5 m de houle et des embruns que nous retournons au navire. Encore une journée bien remplie !!
Ciel bleu, pas un nuage. Mer d’huile, pas une ride sur l’eau. Nous décidons donc d’aller dans la baie du 14 juillet pour faire du pédalo et une croisière Zodiac. Au programme : macareux moines, mouettes, guillemots, goélands, rennes, et un renard en robe d’été ! Alors que nous sommes en retard d’une heure pour le déjeuner, nous nous interrompons lors de notre entrée (un velouté Dubary à l’huile de truffe blanche) pour observer un morse sur un glaçon…
Peu après le déjeuner, nous retardons notre arrivée à Camp Zoé pour voir deux baleines de Minke (ou petit rorqual), juste devant le navire.
Une fois le débarquement effectuer, nous visitons la cabane construite en 1911 par le tueur d’ours Henry Rudi. Nous entamons donc noter randonnée en direction de Tinayrebukta. Une fois atteint 140m de hauteur, nous ne voyons plus la mer. La blancheur immaculée du sol, les sommets enneigés qui nous entourent et la vue sur les glaciers nous donnent l’impression d’être à 3000m d’altitude !
Nous continuons donc notre chemin vers la baie de Tinayre, qui se termine par un magnifique glacier suspendu. La vue est splendide et toutes les montagnes alentour se reflètent parfaitement sur l’eau.
De retour au navire, nous profitons d’un vin chaud sur le pont arrière à la base de Cadiopynten, où nous apercevons un renard polaire encore en robe blanche !
Après notre dîner, nous nous dirigeons vers le glacier de Lilliehook. Nous nous arrêtons à 450 m de distance. Son front de glace fait 7km de large et 100m de haut ! Quelques bouts de glace vêlent même devant nous…
Calme parfait autour de l’île du Prince Charles, qui est très exposée à la houle et au vent. En cas de mer agitée, aucun refuge possible. Nous profitons donc de cette météo très clémente pour visiter les endroits les plus inaccessibles.
Flugehuken. La pointe nord de l’île. Une falaise abrupte donne un habitat parfait pour guillemots de Brünnich, mouettes tridactyles, guillemots à miroir, macareux moines. Des oies à bec court profitent de la végétation luxuriante.
Nous commençons par visiter une tombe de baleinier insolite, où le crâne du défunt est encore exposé à l’air. Non loin de là, un piège à renard nous rappelle que des trappeurs sévissaient ici. Nous prenons un peu de hauteur pour approcher les mouettes qui nichent, jusqu’à nous retrouver à leur hauteur ! Là, un renard polaire tout blanc se fait voir à plusieurs reprises durant notre marche. Une coquille d’œuf de guillemot de Brünnich plus loin, nous redescendons gentiment pour visiter l’ancienne station radio, le phare, quand une douzaine de rennes encore tout blancs nous approchent !
Nous tombons ensuite sur une vieille cabane de trappeur norvégienne, puis un vrai cimetière de baleiniers ! Couffins, tas de pierres et bout de bois pour marquer les tombes, tout est là… Période ? XVIIe / XVIIIe siècle. Hommes : inconnus. Nationalités : vraisemblablement Europe du Nord.
Nous déjeunons notre sandwich en prenant comme siège des bouts de bois flottés. Le Soleil tape. Toujours pas de vent. Nous continuons notre escapade vers l’est, en nous éloignant de la falaise à oiseau. Soudain, alors que nous ne sommes qu’à quelques centaines de mètres de celle-ci. Plus rien. De la neige à perte de vue. Pas un bruit de bruant des neiges ou de mouette. C’est le désert polaire.
De retour au navire, nous continuons plus au sud dans le détroit de Forland, et rejoignons « la langue de Sars » ou Sarstangen. Comme espéré, un tas de morse nous y attend !
Nous débarquons sur cette pointe perdue au milieu du détroit. Côté est : nous voyons la grande île du Spitzberg s’étendre du nord au sud. Côté ouest, c’est l’île du prince Charles ! Quelle vue ! Pas un nuage, visibilité, parfaite.
Ce banc de sable stoppe les vagues des deux côtés, nord et sud. Nous avons l’impression de marcher sur l’eau…
Les mastodontes sont là, juste en face de nous… Quelle odeur !
Comme attendu, les prévisions météorologiques sont avérées et le vent souffle du nord-est entre 20 et 30 nœuds. Nous sommes au nord-ouest de l’archipel du Svalbard, en direction du nord, direction la banquise.
C’est la moins mauvaise journée de la semaine pour tenter notre chance et voir cette banquise dérivante, formée en pleine mer, se laissant porter à la dérive par vents et courants marins. La carte de glaces date de trois jours. Nous nous attendons donc, en raison du vent du nord qui souffle depuis une semaine, à trouver une banquise très disloquée et ouverte.
Nous voyons nos premières plaques, sous un ciel encore et toujours bleu.
À l’horizon les plaques sont plus nombreuses, mais toujours très ouvertes. Nous restons en alerte et tentons de repérer quelques animaux. À deux reprises, nous trouvons un morse sur une plaque de banquise ! Celle-ci mesure environ un mètre d’épaisseur ! Nous constatons qu’elle est plus chaotique et réalisons qu’elle s’étend jusqu’au pôle nord !
Nous faisons route à l’est pour voir l’entrée du fjord rouge (Raudfjord). Il est complètement bloqué par les plaques de banquise dérivantes, qui ont dérivé à l’intérieur depuis ces derniers jours. Nous retournons sur nos pas en longeant cette barrière de glace, en restant attentifs via nos jumelles !
Nous longeons ensuite les côtes et nous nous faufilons entre les îles du nord-ouest, pour nous rapprocher des côtes du Fuglefjord. Là, nous trouvons des traces d’ours ! Nous les suivons en direction du sud jusqu’au glacier de Smeerenburg !
Une tâche jaunâtre allongée dans la neige nous donne de faux espoirs : c’est un renne !
Une fois arrivé en face du glacier, un petit rorqual nous donne la joie de passer à 10 mètres de la proue du navire !
Nous allons ensuite vers la baie de la Madeleine, sainte patronne des baleiniers, et le vent étant tombé, nous décidons d’y faire une excursion en Zodiac. Nous passons la pointe de Gravenesodden, un des plus gros cimetières du XVIe siècle, puis nous dirigeons dans la petite baie de Gullybukta, où nous voyons son glacier vêler. Un morse nage… Puis, nous nous arrêtons pour observer sous la douce lumière du soir un groupe de morse sur sa pointe nord-ouest.
La visite de la salle des machines sera reportée !
Nous entrons dès 7 heures du matin dans le fjord du roi (Kongsfjord). Nous débarquons après le petit déjeuner à Ny London pour visiter la mine de marbre du début du XXe siècle de de l’entrepreneur Ernest Mansfield. Tandis qu’un groupe retourne dans un Zodiac pour débuter une croisière Zodiac, le deuxième se lance dans une randonnée de 3 km par monts et par vaux polaires sur l’île de Blomstrandhalvoya, en direction de la cabane de Gorillhamna.
En chemin, nous nous arrêtons pour observer le panorama somptueux sur le fjord,, mais aussi pour un couple de perdrix des neiges, tout près de nous. En Zodiac, tandis qu’un groupe se concentre sur les icebergs alentours et les premières sternes arctiques de la saison, d’autres ont la chance, près du glacier de Blomstrandbreen, de voir quelque chose d’insolite, de rare : un renne nager ! Nous le suivons même en, Zodiac et il ne semble pas apeurer ! Il nage au moins aussi vite qu’un ours ! Il nous donne l’impression de toucher le fond de l’eau et d’avancer en marchant !
Suite à ceci, nous avons la chance de nous approcher d’un phoque barbu sur un glaçon !
L’après midi, nous nous lançons dans une croisière Zodiac pour voir des icebergs de toutes formes et couleurs, puis nous débarquons à la falaise à mouettes tridactyles d’Ossian Sarsfjellet. Une fois en haut, la vue est imprenable sur les trois couronnes (trois monts nommés pour le Danemark, la Suède et la Norvège) et l’entrée du fjord ! Par chance, un renard polaire presque en pelage d’été passe à 2 mètres de nous avec une mouette dans sa gueule !
À bord du Polarfront, nous profitons du Soleil et ciel bleu sur le pont extérieur pour le show de présentation de la boutique de bord offert par l’équipage.
Deux baleines de Minke sont observées rapidement avant que nous passions devant le village scientifique de Ny Alesund, ancienne cité minière norvégienne.
Nous entrons doucement dans l’Isfjord, après une nuit en mer bercés par les vagues. Nous nous approchons de Ymerbukta. Cette baie se termine par un magnifique glacier, dont la base est prise dans ce qui reste de banquise côtière. Nous nous lançons pour une petite marche sous un ciel bleu encore une fois éclatant. Le vent nul nous donne même l’impression qu’il fait chaud ! Le Soleil tape fort sur nos visages, alors que la température de l’air n’est toujours que de quelques degrés au-dessus de zéro.
Nos pieds s’affaissent plus ou moins sur la neige de plus en plus molle et humide, c’est bientôt le début de l’été. Parfois c’est la surprise et nous nous enfonçons jusqu’aux genoux, voire même jusqu’à la taille !
Nous prenons un peu d’élévation pour admirer la vue sur le fjord et son front de glace. Nous remarquons la partie de glace morte, érodée et couverte de poussière côté Est, son front de glace bleu et tranchant en son centre, beaucoup d’eiders et guillemots barbotent en lisière de banquise et nous y voyons même un phoque barbu qui s’y repose.
Nous retournons donc au Zodiac pour approcher la bête depuis l’eau !
L’après-midi, nous visitons l’ancienne cité russe à Colesbukta (baie à charbon). C’était le port opérationnel de la ville minière de Grumantbyen à quelques kilomètres de là. Nous entrons dans chaque bâtiment et tentons d’imaginer qu’elle était la vie de ces travailleurs sous l’ère soviétique.
Nous continuons notre escapade dans la toundra et rencontrons nos premières fleurs arctiques ! Les sternes sont là également, elles viennent juste d’arriver de leur migration, la plus longue du monde, depuis l’Antarctique ! Elles piaillent au-dessus de nos têtes. Les bernaches nonnettes sont nombreuses. Les rennes ne nous étonnent même plus. Puis nous apercevons sur un étang un canard rare à observer sur l’archipel : des hareldes de Miquelon !
Nous visitons ensuite la salle des machines, enfin ! Avant de célébrer ensemble la fin de ce voyage avec un cocktail d’au revoir !
Débarquement, visite du centre de Longyearbyen et départ.
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