Sophie Tuchscherer
Guide
14 mai
25 mai 2024
Sophie Tuchscherer
Guide
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents voyages. Lorsque celui-ci sera terminé, nous publierons les photos de la croisière.
C’est à l’aéroport de Paris que nous avons rendez-vous avec notre guide Sophie avant notre départ pour l’Islande, ce pays qui éveille en nous des questions, du mystère et l’impatience de s’y rendre. Notre vol se passe sans encombre et nous sommes accueillis par notre conductrice Barbara qui nous amène à bon port sous un soleil imprévu et agréable. Après un court temps libre où certains découvrent la ville et d’autres se reposent, nous nous retrouvons pour un délicieux repas digne d’un chef étoilé avec des aliments locaux délicieux d’une fraîcheur et d’une qualité incroyables. Quelle entrée en matière savoureuse ! La nuit est claire et une petite promenade digestive dans le vieux port est la bienvenue. Les bateaux amarrés nous plongent dans le décor et c’est avec bonheur pour certains et plus de difficultés pour d’autres qu’il faut trouver le sommeil malgré le soleil. Un pays de contrastes qui va, semble-t-il, nous réserver bien des surprises.
Notre journée se déroule dans l’un des lieux les plus populaires du pays : le Cercle d’Or. C’est là que sont concentrés certains des paysages les plus beaux et inhabituels. Ainsi, la cascade de Gullfoss est une fabuleuse introduction à la beauté de la nature islandaise : ces chutes en paliers bordées de murs rocheux et ses remous puissants, à quelques mètres de nous seulement, démontrent la puissance et la force de la nature. L’eau est ici en abondance et sous toutes ses formes. Pour preuve, le geyser avec sa colonne de vapeur qui surgit subitement des entrailles de la terre nous impressionne tout autant ! Gare à ceux qui se trouvent sous sa trajectoire ! Ce phénomène inédit nous fascine tout autant qu’il nous attire, et nous arrivons avec plus ou moins de patience ou de dextérité à le prendre en photo.
Après le déjeuner, nous continuons sous un temps plutôt clément (selon les critères islandais bien entendu) et découvrons l’imposante faille de , ce site de l’UNESCO considéré comme le premier parlement au monde où les affaires de justice étaient rendues publiques et sanctionnées ici depuis le Xe siècle. Les noms sont évocateurs : la gorge de tous les hommes, le bassin des noyées, le rocher de la loi. Nous sommes plongés dans le passé mais aussi dans la nature car ce site en plein air, bordé du plus grand lac du pays, est un parc national protégé où tout est mis en œuvre pour préserver la nature. Nous contemplons la vue sur la grande plaine et cheminons par une marche facile entre ces pans de roche qui là encore sont une exception de dame nature : nous sommes à l’endroit même où une bizarrerie géologique a lieu : les plaques tectoniques divergentes laissent une vaste fracture de séparation dans laquelle nous avançons, fourmis humaines à l’échelle géologique.
En quelques pas, nous en apprenons beaucoup sur la singulière formation de l’Islande, ce bébé à l’échelle du temps mondial. Plus tard, nous poursuivons notre route vers le Hvalfjörđur pour notre hôtel à Reykholt, un autre endroit important pour la culture islandaise : lieu de résidence de Snorri Sturluson, diplomate, politicien et écrivain de fameuses sagas, il a laissé son empreinte dans ce bourg minuscule. Nous nous y promenons d’ailleurs autour des terrains de verdure, de la source chaude naturelle, du charmant cimetière simple et propret, ou de la minuscule église alors que d’autres choisissent les bains chauds et le sauna pour une détente avant le repas du soir. Voici déjà une belle journée qui s’achève.
Nous quittons l’hôtel sous un ciel gris mais sec, dans une ambiance bon enfant, et nous arrêtons quelques minutes plus tard seulement, profitant de la proximité des sources chaudes les plus puissantes d’Europe, au débit impressionnant de 180 litres d’eau par seconde à 100°C : Deildartunguhver. Nous admirons un instant ses couleurs vives et son bouillonnement sonore avant de poursuivre notre route vers la péninsule de Snæfellsnes, cette pointe à l’ouest du pays souvent appelée « l’Islande miniature ». Et pour cause : ses paysages divers et variés sont caractéristiques de l’Islande et nous sommes déjà émerveillés après quelques kilomètres seulement.
Nous quittons la route principale pour une petite plage jonchée d’algues et de rochers où se prélassent… des phoques! Belle observation où nous testons nos jumelles en observant ces tranquilles pépères en forme de banane qui se reposent sur les rochers.
L’air iodé parfume la scène et des cris d’oiseaux se font entendre dans les airs. Nous sommes en pleine période de reproduction et lors de notre arrêt suivant, la falaise à oiseaux d’Arnarstapi, nous en contemplons des centaines de différentes espèces, aux jumelles comme à l’œil nu. Fulmars, sternes, cormorans, mouettes tridactyles et rieuses sont déjà au rendez-vous de l’amour tandis que les sternes tardent encore. Chacun s’affaire de ci de là, comptant fleurette, cueillant des brindilles pour tapisser son nid ou commentant notre passage sur ces falaises escarpées donnant à pic sur l’océan. Nous réussissons même à voir un petit groupe de guillemots sur les flots; une aubaine!
Après le déjeuner, nous contournons la péninsule du fameux volcan du récit de Jules Verne : le Snæfellsjökull. Ce dernier daigne lever le voile de brume couvrant son sommet au moment même où le soleil pointe. Nous prenons de beaux clichés et continuons sur cette péninsule si photogénique marquée de beige, gris, blanc et noir bien sûr! La vue est superbe et l’énergie qu’il dégage est presque palpable. Nous visitons un autre volcan, le Saxhóll, et profitons de marches aménagées sur son flanc pour grimper au sommet en contemplant l’immense champ de lave à perte de vue qui entoure ce système volcanique de toute beauté. Un lagopède avec son plumage d’hiver passe tout près de nous et rallonge la liste des espèces déjà observées. Les eiders, autres canards et limicoles ne sont pas en reste et notre guide nous fait écouter leurs cris distinctifs.
Nous faisons l’arrêt obligatoire, populaire et superbe de la montagne de Kirkjufell, une des plus populaires et belles d’Islande. Au loin, de lourds nuages anthracites chargés de pluie contrastent avec le jaune du soleil et des herbes sortant de la léthargie de l’hiver dans le « glouglouti » des cascades et le souffle du vent. Nous continuons par de pittoresques villages qui vivent encore de la pêche; en témoignent les jolis bateaux colorés dans le port.
Nous terminons notre périple à Stykkishólmur, un bourg de pêche lui aussi, dont le bassin est protégé par une belle colline aux colonnes basaltiques donnant sur le large et dominée par un beau phare à son sommet.
Certains font une promenade, d’autres se relaxent et nous nous retrouvons pour dîner dans un délicieux restaurant où un savoureux menu, dont le plat principal de cabillaud, ravit nos papilles. Nous profitons de la longueur du jour et de ses nuits claires pour faire une petite promenade digestive dans ce bel endroit isolé et charmant avant de retrouver la douceur de nos édredons.
Les températures ont bien chuté cette nuit et ce matin, paradoxe de la météo islandaise, c’est sous quelques flocons que nous petit-déjeunons! Nous quittons l’hôtel sous un ciel gris et froid pour la cascade de Gođafoss, de belles chutes en fer à cheval où une petite marche vers le point de vue nous impressionne.
Nous continuons vers la région du lac de Myvatn, cet endroit protégé où l’activité volcanique récente a donné des paysages aussi variés que saisissants. Après un arrêt photo aux pseudo-cratères de Skutustađir, nous allons à Dimmuborgir, » le château noir », ce lieu étonnant où de hautes formations de lave biscornues réveillent notre imagination déjà fertile. Nous cheminons dans ce dédale de crêtes de basalte sous la houlette de notre guide qui nous donne des explications sur leur origine et sur la flore qui pointe ses premiers bourgeons dans ce printemps tardif. Les légendes de ce lieu mystérieux semblent aiguiser nos sens et nous profitons de la sérénité du site tout en le photographiant à loisir. Puis nous passons par le petit lac sous-terrain de la grotte de Grjótagjá, aux eaux chaudes d’un bleu profond. Nous franchissons la faille qui parcourt ce site, l’autre côté de la gigantesque fissure qui sépare l’Islande en deux, telle la croûte d’un gâteau tout droit sorti du four.
Au déjeuner, nous continuons de contempler ces paysage insolites depuis la salle à manger du restaurant donnant sur le lac et ses coulées de lave d’un autre temps avant de poursuivre vers une autre surprise de taille : Dettifoss. Cette énorme chute d’eau (par son volume) est la plus puissante d’Europe et le bruit assourdissant qu’elle fait, même à distance, nous tient en respect. Malgré la saison, d’épaisses plaques de neige bordent encore ses côtés et les dépôts de sable noir et sédiments sur celles-ci donnent des arabesques qu’on croirait faites au fusain par un artiste géant et invisible.
Nous cheminons plus ou moins péniblement sur le sentier de neige et méritons bien notre point de vue à la cascade voisine de Selfoss, plus cachée mais tout aussi belle. Nous empruntons au retour la route côtière bordée de falaises à pic dans l’eau d’un bleu vif sous un soleil cette fois radieux avant d’arriver à Husavik, ce minuscule port du nord du pays où nous resterons les deux prochaines nuits pour un dîner et un repos bien gagnés.
C’est chaudement équipés et plein de motivation que nous participons ce matin au safari d’observation de baleines au départ du petit port du village. Notre équipage, presque exclusivement féminin nous donne les instructions de sécurité et quelques informations qui sont littéralement interrompues par un souffle : une baleine au dos noir apparait déjà à une centaine de mètres du bateau!
Surprise générale et agitation sur le pont; nous la suivons des yeux avant qu’elle n’apparaisse à nouveau. Il semble que nous sommes chanceux : au bout d’un laps de temps assez court, un autre spécimen est aperçu sous les exclamations des passagers. Matinaux, nous avons la primeur des observations en plus de beaucoup de place sur le bateau pour nous déplacer et photographier les cétacés. Ce sont des baleines à bosse. Nous sommes éblouis et suivons des yeux leurs mouvements et des oreilles les explications de notre biologiste à bord qui partage ses connaissances sur celles qu’on nomme aussi mégaptères.
D’autres spécimens se joignent à la fête (ou plutôt au festin car elles viennent ici pour se nourrir) et nous profitons de ce cadeau de dame nature. Plusieurs oiseaux sont aussi observés dont le fameux macareux au bec reconnaissable entre mille.
Après cette excursion riche en observations nombreuses et incroyables, nous rentrons au port, heureux malgré le froid et passons à table pour un délicieux déjeuner dans une bicoque de bois chaleureuse donnant sur le quai. Nous rejoignons notre conductrice Barbara qui nous mène au site de Myvatn pour un nouveau défi : l’ascension sous la neige du Hverfell, énorme cratère d’1km de diamètre que nous gravissons, fiers et satisfaits une fois en haut. Nous poursuivons vers le site de Namafjell, cet endroit fabuleux où la jeunesse du volcanisme donne des couleurs et formations prodigieuses d’originalité : le rouge vif de la terre, le blanc de la neige fraîche, le vert fluo des sulfates font un arc en ciel original aux odeurs pourtant nauséabondes. La sulfure et les composants chimiques du site sont pourtant bons pour la santé. En témoignent les bains chauds qui seront la dernière activité du moment.
Quelle manière délicieuse de terminer en douceur et plaisir cette journée intense ! Nous testons notre résistance viking lors du passage de température entre et les 38 du bassin et le zéro extérieur! Le bonheur de l’immersion nous relaxe complètement et c’est fourbus mais assouvis de bien-être que nous rentrons à l’hôtel où nous passons aussitôt à table, l’appétit aiguisé par nos activités du jour. Nous ne durerons pas autant que la lumière qui persiste et teinte le ciel d’un gris bleuté et nous couchons fissa après un repas une fois de plus savoureux.
Nous quittons Husavik par la péninsule de Tjörnes dont les collines environnantes sont saupoudrées de neige tombée cette nuit. La route n’est pas simple pour notre conductrice Barbara : la piste est couverte de neige, battue par des rafales de vent et des flocons qui rendent la progression laborieuse. Mais nous quittons la côte et c’est à l’abri que nous faisons notre premier arrêt : le canyon d’Ásbyrgi. Ce site naturel en fer à cheval creusé par le lit d’une rivière est un lieu d’un calme remarquable que rien ne vient troubler. Nous cheminons dans une des rares forêts du pays où le chant des oiseaux ponctue notre marche jusqu’à un petit lac paisible, encore partiellement pris par les glaces. Une fine cascade tombe du haut des falaises de basalte où nichent des fulmars et au-dessus es arbres, quelques bécasseaux et courlis sont aperçus (ou à défaut entendus).
Puis nous roulons toujours plus à l’est, en passant aussi par le point le plus septentrional de notre périple et avons cette impression de bout du monde en arrivant au village isolé mais chaleureux de Þorshöfn où nous déjeunons. Nous continuons vers le sud cette fois par une route franchissant un plateau de montagne aux superbes paysages enneigés aux rivières et cascades imposantes dont celle de Rjúkandi où nous faisons une courte halte. Nous descendons dans la vallée voisine jusqu’à Egilstađir où se trouve notre hôtel au bord du lac de Lagarfljót, connu pour être là encore le sujet de légendes : il serait le refuge d’un ver-monstre rôdant dans ses eaux grises dont l’existence est prise très au sérieux et les témoignages troublants.
Nous profitons d’un temps avant le dîner pour une promenade au bord du lac et sommes ensuite conviés par Sophie à une expérience sensorielle hors du commun : un apéritif islandais aux saveurs de Bitafiskúr, Hákarl et Brennevin…autrement dit chips de poisson séché, eau de vie et requin fermenté! Nombreux sont les courageux qui testent ces mets typiques hauts en couleurs aux effluves insolites qui heureusement sont consommés dehors avec des visages plus ou moins impassibles selon le degré de tolérance à ce test viking. Nous enchaînons ensuite heureusement avec des plats plus raffinés du restaurant dont la jolie vue donne sur le lac que nous guettons tout de même du coin de l’oeil; sait-on jamais.
Ce matin, nous nous accordons une grasse matinée pour certains, une balade le long du lac pour d’autres avant de repartir après un bon et copieux petit déjeuner. Nous prenons la route en direction de des fjords de l’Est où les montagnes imposantes aux mille cascades sont un décor majestueux à l’image de l’idée qu’on se fait de l’Islande. Les pans de roche érodés témoignent d’un passé géologique lointain et d’un long travail d’érosion et nous profitons de nombreux arrêts photos pour les immortaliser. Nous descendons au village de Fáskrúðsfjörður dont la fascinante mais dure histoire des pêcheurs de morue nous émeut.
Ces hommes qui venaient pour la pêche eurent ici une vie rude et les abominables saisons de pêche volèrent plus d’une vie. Lors de notre passage au cimetière marin, nous nous recueillons devant les tombes dont seule une poignée porte des noms, les inconnus ou disparus en mer étant bien plus fréquents à cette époque terrible. Nous repartons après une visite au très beau musée, autrefois hôpital, où étaient soignés ces pêcheurs et nombres d’entre eux (bretons, malouins, normands) laissèrent derrière eux des traces de leur passage en plus de lettres à leur famille que nous comprenons et lisons avec émoi. L’après-midi se déroule sous un soleil timide (mais soleil quand même) et nous nous arrêtons aux superbes formations d’un bleu presque turquoise de Blábjörg, une falaises d’ignimbrite, phénomène géologique rare en Islande.
Nous poursuivons toujours à l’est et nous arrêtons près à Djúpivogur où les bateaux de pêche sont amarrés dans son charmant petit port et où un artiste local a représenté d’improbables sculptures d’œufs d’oiseaux locaux dans des roches du pays. L’effet est des plus saisissants et nous cheminons entre ces formes polies et noms latins. En repartant, des rennes sont repérés en contrebas et nous parvenons même à les photographier avant qu’ils ne s’éloignent d’un pas léger. Quelle belle observation! Nous longeons toujours la côte sinueuse et les formes des montagnes là encore réveillent notre imagination. C’est dans un hôtel éloigné et paisible que nous arrivons pour notre soirée où, baignés d’une lumière plus franche, et nous dînons de plats locaux dans une ambiance chaleureuse et complice. Les courlis, bécasseaux et pluviers dorés sont nos voisins volubiles et leurs cris résonnent longtemps sur les landes alors que la nuit se décide lentement à enfin tomber.
C’est sous un soleil resplendissant que nous entamons la journée et tant mieux : la vue sur l’immense glacier du Vatnajökull est claire et dégagée. Nous sommes subjugués par sa taille remarquable (presque celle de la Corse!) que nous longeons tout le long du trajet bien que nous n’en devinons qu’une infime partie. À notre arrivée au pied du lac glaciaire du Jökulsárlón, une excursion en bateau amphibie est programmée. Ces engins à la coque solide pourvue de roues de camion nous entraînent sur les flots glacés où baignent des icebergs détachés du grand front glaciaire qui se trouve pourtant à près de 8km! La guide locale du bord nous explique la formation du glacier et des icebergs alors que nous naviguons entre ces énormes blocs gelés aux multiples camaïeux de bleus, noirs et gris.
Nous avons même la chance inouïe de voir (de très près) un phoque commun allongé sur une plaque de glace. On se croirait dans l’arctique! Une fois à terre, nous continuons le long de la rive jusqu’à l’embouchure des eaux qui se jettent dans la mer. Les blocs de glace se pressent vers le large sur ce chenal fréquentée et les jeunes icebergs charriés par le courant semblent jouer aux auto-tamponneuses, bousculant les vieux blocs échoués. Un vrai divertissement! Un ballet d’oiseaux s’agite dans le ciel et sur les côtes et nous voyons des eiders, plongeons catmarins, sternes, grands labbes et même le labbe parasite, ce voleur des airs qui importune les autres oiseaux jusqu’à récupérer le fruit de leur pêche. Nous déjeunons au lac glaciaire voisin dont nous faisons le tour après le repas.
Des icebergs aux formes biscornues (ou symétriques; telle une pyramide presque parfaite) flottent sur le lac alors que la météo, fidèle à elle même, semble changer pour une ondée. Mais nous sommes bien équipés et tant mieux : nous partons en effet pour une excursion des plus originales : une sortie d’observation des macareux au cap d’Ingólfshöfði. Cette falaise tombant à pic dans l’océan est connue pour y abriter de nombreux spécimens. Mais le voyage et la sortie sont bien plus que cela : une expérience au bout du monde dans un lieu hors du temps. Sous un soleil qui est revenu en force, nous sommes menés par un wagon à bestiaux (littéralement!) que traîne un tracteur et sommes conduits sur d’immenses étendues de sable noir jusqu’au bout du monde semble-t-il, dans un paysage lunaire balayé par les vents.
Nous suivons Einar notre guide local et gravissons la pente de cette paroi de 75m de haut à la vue spectaculaire. Cette falaise dont le sommet couvert d’herbes folles est un terrain parfait pour la nidification de plusieurs espèces dont le grand labbe, le guillemot de Troïl (aussi aperçu) et le macareux. Les deux nous font l’honneur de leur présence ; les grands labbes venant de pondre le tout premier œuf de la saison et les macareux, après une attente telle que se doit de fournir n’importe quel amateur de la nature, finissent par non seulement apparaître mais aussi et même poser pour nous! Une journée bénie dont nous mesurons la joie qu’elle nous procure et les souvenirs qu’elle nous lassera. Nous rentrons avec ce sentiment d’exclusivité et de bénédiction, fourbus mais heureux sous un ciel sauvage et fou.
La route de retour se passe sans encombre et c’est avec un grand contentement que nous nous relaxons à l’hôtel et nous restaurons après cette journée magique au grand air.
Nous démarrons notre journée sous un doux soleil et faisons une première pause photo au milieu du vaste champ de lave de Eldrhaun couvert de mousses, ce végétal pionnier à la croissance très lente qui teinte d’un vert franc les centaines de kilomètres carrés de lave qu’il recouvre à perte de vue. Nous poursuivons ensuite vers Vik où certains font un arrêt shopping et d’autres profitent du village et de sa plage de sable noir avant de nous rendre à la « vraie » plage de sable noir, la plus fascinante et l’une des plus belles d’Islande dit-on : Reynisfjara. Nous sommes subjugués par la beauté sauvage de lieu dont les vagues imprévisibles balayent la côte : il faut rester vigilant car ici la nature est maître mais aussi traître et les lames de fond surgissent sans préavis. Les sublimes pitons rocheux et orgues basaltiques grises donnent un air de décor de cinéma (ou de science fiction?) à ce site merveilleux où quelques macareux barbotent au loin sur les flots.
Nous remontons ensuite vers l’intérieur des terres au pied du glacier de Solheimajökull, bordé de son lac où quelques icebergs noirs et bleus sont échoués dans les eaux troubles chargées de sédiments. Nous ne distinguons qu’un pan de la langue glaciaire qui pourtant s’étend sur des dizaines de kilomètres carrés se perdant dans les hauteurs embrumées et admirons ce géant de glace avant de retourner presque à regret au bus. Presque seulement car l’appel du ventre nous motive tout de même et c’est à un charmant restaurant entouré d’un minuscule bosquet de bouleaux que nous déjeunons. Pas de repos après le repas : nous enchaînons avec la visite de plusieurs cascades du site de Skogafoss avec un sentier qui nous mène jusqu’à presque toucher l’eau (ou en tout cas être éclaboussés) ou pour une vue panoramique après une marche intense aux nombreux escaliers qui nous donne un sentiment de satisfaction face à l’effort mais aussi à la scène panoramique remarquable que nous offre ce point de vue. Nous repartons par la route du littoral devant les glaciers qui abritent de nombreux volcans dont le fameux Eyjafjallajökull qui cache son sommet dans le gris brumeux d’une légère bruine qui bientôt grossit. Nous faisons un dernier arrêt à la cascade de Seljalandfoss, populaire halte car l’eau plonge depuis un arc de roche et l’on peut contourner celle-ci par un sentier glissant pourtant fréquenté : la douche est cette fois-ci assurée mais nous sommes maintenant de vrais nordiques, bien équipés et parés contre la météo. Celle-ci pourtant ne cesse d’empirer et c’est sous quelques gouttes que nous mettons cap pour les derniers kilomètres avant l’hôtel. Le vent se lève lui aussi mais n’empêchera pas certains une fois arrivés de profiter du sauna ou des bains chauds; d’autres préférant un apéro aux alcools locaux décidément surprenants de saveurs et de variété, tout comme le repas qui nous restaure après cette journée à nouveau presqu’exclusivement au grand air. Encore un succès!
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