
Xavier Allard
Arctique
15 mars
22 mars 2025
Xavier Allard
Arctique
Après nos vols au départ d’Oslo et de Paris, nous voici arrivés à Tromsø : ville norvégienne située au-delà du cercle polaire arctique. De la neige est venue saupoudrer les sommets environnants à la sortie de l’aéroport. Nous rejoignons alors l’Explorer, notre yacht polaire d’exploration nous attend en centre-ville au quai numéro 8, à quelques minutes en voiture seulement… encore un peu de patience avant de découvrir ce bateau.
Nous embarquons au fur et à mesure de nos arrivées, en fin d’après-midi, et sommes accueillis par notre guide Xavier. La nuit est déjà tombée, Nous restons à quai pour notre dîner après un briefing de sécurité et une présentation du bateau.
Nous avons entamé notre journée en explorant Tromsø, une ville riche d’histoire et de culture. Première étape : prendre le téléphérique pour une vue panoramique à plus de 400 mètres d’altitude. De là-haut, la ville de Tromsø, l’île qui la porte et les fjords environnants s’étendaient devant nous, dans toute leur majesté glacée. Tromsø, surnommée « la porte de l’Arctique », est un lieu stratégique qui a été un centre de chasse à la baleine et un point de départ pour de nombreuses expéditions arctiques. C’est aussi ici que l’on trouve la grande cathédrale arctique, un symbole de la ville.
Ensuite, nous avons fait une halte à la cathédrale arctique, une œuvre architecturale construite en 1965. Véritable emblème de la ville, sa silhouette unique évoque les paysages glacés de la Norvège, avec ses lignes modernes et épurées qui semblent se fondre parfaitement dans l’environnement naturel. Ce monument a été conçu pour rendre hommage à la lumière et à la beauté de l’Arctique, et sa construction a été un défi dans un environnement aussi extrême.
De retour à bord du bateau pour un déjeuner rapide, nous avons ensuite retrouvé Xavier pour une visite guidée du centre-ville. Xavier nous a raconté l’histoire fascinante de Tromsø, une ville fondée au XIIe siècle, qui a longtemps été un centre commercial et un carrefour maritime vital pour le commerce dans l’Arctique. Nous avons visité des lieux incontournables comme la statue de l’explorateur Roald Amundsen, l’un des plus grands héros de l’histoire de l’exploration, et la cathédrale en bois datant de 1862, un autre symbole de l’héritage religieux de la ville.
Nous avons aussi admiré la bibliothèque, un bâtiment moderne abritant une riche collection de savoirs, et la mairie, qui témoigne du développement urbain de Tromsø. La visite s’est achevée au musée de l’expédition polaire, où Xavier, avec enthousiasme, nous a raconté des récits d’explorateurs et de trappeurs partis à la conquête des confins de l’Arctique.
Ce musée, qui met en lumière l’histoire des grandes expéditions polaires, nous a plongés dans l’époque où Tromsø était un point de départ majeur pour ces aventures audacieuses.
Après quelques achats, nous avons repris le bateau qui, avec ses moteurs ronronnants, a quitté le quai de Tromsø pour prendre la direction du Nord, en route vers les magnifiques Alpes de Lyngen.
Après une nuit de navigation, nous sommes dans la région des Lyngen. Le bateau se positionne devant l’île d’Aroy. Après le petit déjeuner, nous partons en zodiac pour débarquer dans une petite baie. La mer est calme, la neige tombe en quantité. Nous chaussons nos raquettes à neige et partons dans les pas de Xavier à travers une forêt de bouleaux. Xavier nous parle de cet arbre aux mille vertus.
Le bouleau est un arbre emblématique des régions nordiques et arctiques. Il est souvent apprécié pour ses propriétés médicinales et ses nombreux bienfaits. Son écorce, sa sève, ses feuilles et même ses racines sont utilisées dans diverses médecines traditionnelles. Très populaire en Scandinavie, la sève de bouleau est consommée comme boisson rafraîchissante au printemps, et elle est réputée pour ses effets détoxifiants, favorisant l’élimination des toxines et stimulant le système immunitaire. Le bouleau est donc non seulement un arbre magnifique, mais aussi une véritable pharmacie naturelle en forêt.
Nous sortons de la forêt et zigzaguons sur un plateau enneigé. Le soleil illumine le paysage et donne une belle ambiance à notre balade. Le relief du massif des Lyngen se découpe dans la brume. De retour au bateau, nous naviguons dans la baie, entourés de hautes falaises de plus de 800 mètres qui tombent à pic dans la mer.
Après le déjeuner, nous partons en zodiac découvrir le village de Hamnnes. Xavier nous parle de la vie locale, principalement tournée vers l’élevage de vaches et le tourisme.
Hamnnes est un petit village qui fait partie de la commune de Lyngen et possède une riche histoire en tant que centre de pêche traditionnel. Depuis des siècles, les habitants y ont pratiqué la pêche à la morue, une activité qui a façonné la culture locale. Nous visitons un de ses hangars dans lequel est stocké des milliers de poissons séché. Les structures typiques du village, comme les hangars à poissons et les séchoirs à morue, rappellent cette époque. Ces bâtiments en bois, souvent de couleur rouge, sont devenus des symboles du patrimoine maritime et de la résilience de la population face aux rigueurs du climat arctique.
Hamnnes, en raison de sa situation géographique idéale entre mer et montagnes, a également servi de point de départ pour des explorations maritimes et commerciales vers d’autres parties de la Norvège et au-delà. Le village a su conserver son charme authentique, avec des maisons traditionnelles en bois, une boutique pittoresque et des paysages naturels d’une beauté saisissante. En se promenant dans ses ruelles, on peut presque entendre les échos des histoires de pêcheurs et d’explorateurs d’autrefois.
L’atmosphère à Hamnnes est une invitation à un voyage dans le passé, une immersion dans la vie simple mais dure des habitants du nord. La région a également joué un rôle stratégique pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aujourd’hui, elle est un lieu paisible, où le rythme de la vie semble dicté par les marées et les saisons. Certains suivent Xavier le long de la côte pour une balade panoramique sur les Alpes de Lyngen. Sur le retour en zodiac c’est une loutre qui est observé à la nage autour du zodiac.
À 18h, Xavier nous convie à une conférence sur les courants marins. Nous apprenons beaucoup sur la circulation thermohaline, un système essentiel de circulation des océans qui joue un rôle clé dans le climat mondial. Ce phénomène est entraîné par les différences de température et de salinité de l’eau, ce qui crée une sorte de « moteur » pour les courants océaniques. En effet, l’eau chaude des régions tropicales se déplace vers les pôles, tandis que l’eau froide et plus dense des pôles descend vers les profondeurs et se dirige vers l’équateur. Ce processus régule non seulement la température de la planète, mais il est aussi crucial pour la biodiversité marine. Il permet de transporter des nutriments et de maintenir l’équilibre écologique des océans.
La circulation thermohaline a une influence directe sur le climat, notamment sur la régulation des températures dans les zones côtières et la formation de phénomènes climatiques comme El Niño et La Niña.
Ce matin nous sommes dans le Finnmark, juste devant le village de Bergsfjord que l’on traduit par le fjord aux montagnes. À 9h00, nous partons en zodiac et admirons des cabanes de pêcheurs sur pilotis, de couleur rouge et bleu, avec un paysage de montagnes en arrière-plan. Puis nous débarquons sur un petit quai où toute la flotte de bateaux de pêche est amarrée, attendant que la tempête du front polaire passe durant la journée. Nous visitons le village de 50 habitants de Bergsfjord. Ce village pittoresque, niché dans un cadre naturel spectaculaire, est une petite communauté tournée principalement vers la pêche et la transformation des produits de la mer. Les habitants vivent essentiellement de la pêche, en particulier de la morue et du lieu noir, qui sont les deux principales ressources de la région. Bergsfjord est également connu pour ses paysages impressionnants, avec ses montagnes escarpées qui plongent dans les eaux cristallines du fjord. La vie ici est rythmée par les saisons de pêche, et le village reste assez isolé, avec des liens étroits entre ses habitants. Xavier nous explique que la population, bien que petite, conserve des traditions vivantes, notamment le séchage du poisson et les techniques de préparation artisanale. Nous remontons la rue glacée, tout en écoutant ses explications sur cette communauté simple mais résiliente.
Nous prenons le temps de regarder le retour de pêche des petits bateaux qui viennent vider leurs cales remplies de poissons. Les ouvriers s’affairent à les préparer avant de les expédier en direction de l’Europe par la route.
Nous visitons également le séchoir à poissons, où des milliers de têtes sont pendues pour sécher avant d’être expédiées au Nigéria, où elles serviront de base pour des soupes riches en protéines. Ce séchage est une méthode traditionnelle qui remonte à des siècles. Les têtes de morue séchées sont particulièrement prisées dans certaines cultures, en raison de leur teneur élevée en nutriments essentiels.
Cet après-midi, nous partons découvrir le village d’Oksfjord, la neige continue de tomber abondamment depuis ce matin. Oksfjord est porteuse de la présence, il y a environ 12 000 ans, de la culture Komsa dans cette région s’étendant jusqu’à Alta, et encore plus à l’Est, aux côtes de la mer Blanche en Russie. Chasseurs-cueilleurs, les représentants de la culture Komsa ont laissé à Oksfjord des objets en pierre taillée comme des pointes de lances, des couteaux et autres artefacts, tandis qu’à Alta ce sont des pétroglyphes représentant des scènes de la vie quotidienne qui illustrent leur vie tournée vers la mer, et notamment la chasse aux phoques. Oksfjord est devenue, en 1814, après les guerres napoléoniennes qui ont uni la Norvège à la Suède, un comptoir commercial important pour la pêche, qui s’est largement développé au XIXe siècle avec les arrivées régulières de bancs de hareng vers le fjord. Aujourd’hui, Oksfjord est une étape quotidienne sur le trajet de l’express côtier Hurtigruten, son activité restant essentiellement tournée vers la pêche.
Nous visitons les ruelles de ce village et nous nous arrêtons à l’église du village, reconstruite en 1954 après avoir été détruite par les flammes en 1944, lors de l’occupation allemande de la Norvège. Xavier nous explique que, dans cette région, les toitures sont faites en ardoise d’Alta, en réalité une quartzite d’une belle teinte verte. Issues de roches datées de 700 millions d’années, l’ardoise d’Alta, ainsi nommée pour son débit en fines plaques, est considérée comme ayant été utilisée par la culture Komsa au Mésolithique. Reconnue pour sa grande dureté et résistance, elle est aujourd’hui largement exportée et orne certains sols de stations de métro et le musée du Louvre.
Nous continuons entre les maisons aux couleurs qui tranchent avec le blanc de la neige.
À 18h, Xavier nous invite à sa conférence sur les aurores boréales. Les aurores boréales (ou nordlys) sont l’un des spectacles les plus époustouflants de la nature, visibles principalement dans les régions proches du cercle polaire arctique. Ce phénomène lumineux se produit lorsque des particules chargées électriquement, émises par le soleil, entrent en collision avec les molécules d’oxygène et d’azote dans l’atmosphère terrestre. Cette interaction génère de la lumière, qui peut prendre différentes couleurs, notamment le vert, le rouge, le violet et le bleu. Elles ont une grande importance culturelle pour les peuples indigènes Sami, qui les considèrent comme des esprits de la nature.
Et c’est à 22h, dans la tempête, que le ciel se déchire et nous laisse admirer nos premières aurores boréales.
Ce matin, c’est dans le Bekkafjorden que nous nous réveillons sous un beau soleil. Nous sommes dans le parc national de Seiland, un espace protégé d’une beauté sauvage, situé dans le Finnmark, dans le nord de la Norvège. Le parc couvre une grande partie de l’île de Seiland, ainsi qu’une partie des terres environnantes. Il est connu pour ses paysages dramatiques, où des montagnes majestueuses rencontrent des fjords profonds et des glaciers. C’est un lieu parfait pour observer la faune arctique et profiter de la tranquillité de la nature préservée.
Nous partons après le petit déjeuner pour une découverte en zodiac de ce fjord aux côtes escarpées. Xavier nous balade le long de la côte et nous observons un groupe de marsouins qui nagent non loin de nous. Ces petits cétacés, membres de la famille des Phocoidae, sont souvent aperçus dans les eaux froides et profondes des fjords. Contrairement à d’autres dauphins, les marsouins ont une tête arrondie sans bec distinct, et leurs flancs sont parfois marqués de taches claires. Ils sont connus pour leur discrétion et leur nature timide, ce qui rend leur observation d’autant plus précieuse et leur présence dans les eaux du Bekkafjorden témoigne de la richesse écologique de cette région préservée. Leur alimentation se compose principalement de petits poissons et de crustacés, qu’ils chassent en plongeant dans les eaux peu profondes.
Nous continuons la découverte de cette île, cette fois par la terre. Nous partons en raquettes à neige arpenter les collines environnantes. Ici, c’est le royaume des lièvres et des lagopèdes. Nous longeons la crête, balayée par le vent. L’ambiance est polaire. Du sommet, nous avons une belle vue sur tout le fjord et les montagnes alentours.
Nous repartons dans une petite forêt de bouleaux dans laquelle nous apercevons des traces de lièvres. Leurs empreintes dans la neige fraîche nous rappellent combien la nature ici est sauvage et intacte.
De retour à bord, le bateau met le cap en direction de la ville d’Alta, et nous naviguons pendant 3 heures à travers des paysages typiques du Finnmark. Les montagnes enneigées et les étendues gelées défilent devant nous, une vraie carte postale vivante du grand nord.
Nous partons ensuite pour visiter le musée des gravures rupestres des premiers peuples à avoir découvert cette région. Les gravures rupestres d’Alta, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont l’un des sites archéologiques les plus importants de Norvège. Elles datent de 4 000 à 6 000 ans et représentent un témoignage fascinant de la vie des premiers habitants de la région. Les panneaux rocheux, répartis sur plusieurs sites autour d’Alta, montrent des scènes de chasse, des animaux, ainsi que des figures humaines, offrant ainsi un aperçu précieux des croyances et des activités quotidiennes des peuples préhistoriques. Le site d’Alta est particulièrement remarquable pour la diversité et la qualité de ses gravures, ce qui en fait un lieu incontournable pour comprendre l’histoire ancienne de la région.
Puis nous prenons la direction de l’hôtel de glace de Sorrisniva. Ce spectaculaire hôtel, situé à quelques kilomètres d’Alta, est l’une des attractions les plus célèbres de la région. Chaque hiver, Sorrisniva construit un hôtel entièrement en glace et en neige, avec des chambres sculptées et des installations artistiques incroyablement détaillées. L’hôtel de glace est une véritable œuvre d’art, chaque chambre étant unique avec des sculptures de glace représentant des motifs locaux ou des scènes de la nature arctique. En plus de l’hôtel, il y a un bar de glace et même une chapelle de glace, où certains couples viennent se marier dans un cadre féerique. Une expérience magique pour ceux qui cherchent à vivre une aventure arctique.
Puis nous nous retrouvons tous en centre-ville, au pied de la cathédrale des aurores boréales. La cathédrale des aurores boréales (ou Nordlyskatedralen) est l’un des symboles emblématiques d’Alta. Inaugurée en 2013, elle est spécialement conçue pour célébrer les aurores boréales, phénomène naturel qui illumine souvent le ciel arctique. La cathédrale, avec son architecture moderne et unique, est un lieu de culte, mais aussi un centre d’interprétation dédié aux aurores boréales. Son toit ondulé rappelle les formes des aurores, et son intérieur lumineux est décoré de motifs inspirés par ce phénomène spectaculaire. Elle est devenue un point de rencontre pour les locaux.
Nous remontons la rue principale et découvrons une ville ultra-moderne qui contraste avec les villages des derniers jours.
À la nuit tombée, nous retournons à bord du bateau. Xavier réalise pour nous une conférence captivante sur la mythologie nordique, enrichissant ainsi nos connaissances de la culture locale. Et c’est à 19h, dans la tempête de neige, que le bateau lève l’ancre pour naviguer toute la nuit en direction d’Honningsvåg, la porte d’entrée pour le Cap Nord.
Après une nuit mouvementée par la tempête, nous arrivons dans le chenal au sud de l’île de Magerøya. Le soleil illumine les montagnes alentours d’un blanc immaculé. Ici, l’ambiance est vraiment polaire. Nous sommes dans le seul milieu avec un climat arctique en Europe continentale. Magerøya est une île située dans le nord de la Norvège, dans le comté de Finnmark. Elle est connue pour sa nature sauvage et ses paysages spectaculaires, notamment ses fjords, montagnes et côtes escarpées. L’île abrite le point le plus au nord de l’Europe continentale, le Cap Nord, une destination très prisée des voyageurs du monde entier.
Le navire se met à quai dans le petit village de Honningsvåg. Ce village, qui est le plus grand de l’île, compte environ 2300 habitants. Honningsvåg est un lieu très animé pour une zone aussi isolée. Il est situé à seulement 35 km du Cap Nord, le point le plus au nord de l’Europe continentale. L’économie de la ville repose principalement sur la pêche, le tourisme et l’industrie pétrolière. Les maisons accrochées aux pentes escarpées et les bancs de brume ajoutent de la poésie à ce lieu unique, où la vie est façonnée par les éléments naturels et les saisons extrêmes.
À 9h15, nous partons en maxi-taxi pour une découverte des différents villages et paysages de cette île. Nous commençons par le sud et la communauté de Sarnes. Le vent souffle, la neige virevolte et le soleil réapparaît. Voici le temps typique que nous aurons toute la journée.
Nous continuons et faisons plusieurs arrêts le long de la route pour admirer fjords, montagnes et petites cabanes de pêcheurs. Nous arrivons avec un beau soleil au village de Kamøyvær. Ici, les cinq villages de l’île sont tous des villages de pêcheurs. Sans cette ressource économique, personne n’habiterait dans ce milieu aussi hostile.
Nous découvrons aussi qu’ici, ils pêchent le crabe royal, qui est vendu une fortune, plus de 250€ le kilo avec la coquille. Les maisons sont très colorées pour égayer le paysage désolé et battu par les vents de cette région. Nous continuons sur le plateau montagneux. Le bus est pris régulièrement dans le blizzard. La visibilité est nulle, le chauffeur conduit lentement pour se repérer avec des jalons rouges le long de la route.
Nous arrivons au village de Skarsvåg, qui est un village de 60 habitants, le plus au nord de l’Europe continentale. Ici, c’est le calme. Tous les bateaux de pêche sont au port pour laisser passer le front polaire. Nous visitons les ruelles et observons les bateaux de pêche avec leur équipement pour pêcher à la senne, à la mitraillette et les nasses pour pêcher le crabe royal. Nous faisons un arrêt pour voir le Cap Nord et sa grande falaise de 307 m de hauteur. Les conditions de circulation ne permettent pas de parcourir les 13 derniers km car le service des routes a fermé cette portion. Nous faisons un autre arrêt sur le plateau avec une belle vue sur le Tysfjord et les vagues qui déferlent sur la côte. Le blizzard souffle, la visibilité est nulle, notre souffle est coupé car le bus roule lentement pour trouver sa route dans ce blanc total.
De retour à Honningsvåg, nous partons faire un tour de ville en direction de l’église et découvrons une ville de 2300 habitants, très animée pour un lieu aussi isolé. De retour au bateau, nous quittons le quai pour une longue navigation vers le sud de plus de 15 heures pour rejoindre la région des Lyngen. La navigation est belle, le soleil illumine les montagnes soufflées par le vent. À 15h, Xavier nous réunit pour une conférence sur les mammifères marins. Une excellente occasion d’en apprendre davantage sur la faune locale et les comportements des baleines, des phoques et d’autres créatures marines. Vers 17h, nous arrivons dans le large passage obligatoire en haute mer pour rejoindre le sud et la tempête qui souffle depuis 48h. Cela a bien formé les vagues et la houle, ce qui nous fait tanguer largement. Nous partons nous reposer jusqu’à ce que les conditions s’améliorent.
C’est à 22h que nous dînons, bien à l’abri de l’île de Sørøya, au large d’Hammerfest. Mais ce n’est pas fini : il faut passer une seconde fois par la haute mer pour rejoindre le comté de Tromsø, et en fin de nuit, le bateau se fait encore bien remuer. Enfin, nous voici à l’abri dans le Kvaneangenfjord et nous arrivons pour le petit-déjeuner au fond du Reinfjord.
Ce matin, le vent est calme et la neige tombe en alternance avec un beau ciel dégagé. Les montagnes se laissent observer sur toutes leurs hauteurs. À 9h15, nous partons en zodiac pour visiter le petit village de Reinfjord. Ici, quelques personnes sont venues profiter du calme des lieux, l’accès se fait uniquement par bateau. Nous déambulons en raquettes dans les rues du village, un lieu comme endormi où seul le bruit du vent vient perturber le calme. Nous faisons une belle balade en raquettes le long de la côte et observons une loutre et quelques huîtriers pie sur la plage. L’huîtrier pie (Haematopus ostralegus) est un oiseau côtier facilement reconnaissable grâce à son plumage noir et blanc et son long bec orange. Il se nourrit principalement de coquillages et d’autres mollusques qu’il trouve sur les plages et dans les zones intertidales. Ces oiseaux sont très présents le long des côtes de l’Atlantique Nord et dans les fjords norvégiens. Leur bec puissant leur permet de briser les coquilles pour accéder à leur nourriture. Les paysages sont grandioses, de hautes falaises tombent à pic dans le fjord. Après deux heures de balade, nous retournons sur le bateau.
Après une belle navigation dans le Kvænangen , nous arrivons devant la baie Vallan et au pied des montagnes des Trolls, hautes de plus de 1300 m. Nous partons en zodiac et nous débarquons sur une belle plage de sable de corail. Le contraste entre le jaune du sable et le noir des montagnes est marquant. Xavier nous explique comment sont formées ces plages avec des massifs coralliens des mers froides vivant au large des côtes de Norvège.
Nous profitons de l’ambiance de ce lieu avec des maisons colorées sur le bord de la côte qui ajoutent de la couleur à cette journée monochrome. Puis, nous continuons par une belle balade en zodiac et observons des phoques communs qui se laissent approcher et photographier. Les phoques communs (Phoca vitulina), sont des animaux marins curieux et sociables. On les trouve souvent sur des plages ou des rochers, se reposant ou se prélassant sous le soleil. Leur pelage est généralement gris ou brun, avec des taches foncées, ce qui leur permet de se camoufler efficacement dans leur environnement naturel. Ils se nourrissent principalement de poissons et de crustacés, qu’ils chassent dans les eaux froides de l’Atlantique Nord, notamment autour de la Norvège. Leur approche tranquille et leur nature curieuse permettent de les observer de près, Nous offrant un moment unique.
Ensuite, nous allons vers une petite île sur laquelle nous débarquons pour faire une balade en raquettes. La neige est épaisse, 40 cm de neige fraîche. Nous faisons le tour et découvrons de magnifiques points de vue sur les montagnes, les fjords et les hameaux alentours. Nous gravissons le sommet pour avoir une vue à 360 degrés autour de nous. De retour à la plage, il est temps de retourner en direction du bateau. À notre arrivée à bord, certains se relaxent au jacuzzi.
Ensuite, à 18h, nous faisons une visite de la machinerie du bateau et découvrons le cœur de l’Explorer. À 19h, un verre de l’amitié est servi et nous regardons une sélection de photos de Xavier réalisées durant le séjour.
C’est avec un pincement au cœur que nous quittons le bateau et son équipage, après ces moments inoubliables, en direction de l’aéroport. Les souvenirs de ces paysages grandioses, des aventures en mer et des histoires partagées resteront gravés dans nos mémoires. Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à faire de ce voyage une expérience inoubliable.
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