Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
28 janvier
12 février 2022
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Après avoir rencontré notre guide hier et eu notre briefing sur le départ en Antarctique, la nouvelle est tombée, notre avion partira vers 8h00. Nous sommes ravis à l’idée de partir, mais il va falloir se lever tôt… ! Après quelques dernières péripéties à l’aéroport, nous voici enfin installés, fermement arrimés à nos sièges, l’avion s’élance, nous sommes en route vers le GRAND SUD. Après un peu moins de 2h de vol, nous voilà en vue de King George Island, qui fait partie des Îles Shetland du Sud. L’atterrissage sur la piste de terre battue se passe sans encombre et nous voilà en file indienne en direction du Hans Hansson. Emil, un des marins nous retrouve à mi-chemin et nous accompagne jusqu’à la plage d’où nous partons en zodiac vers le bateau. Par chance le voilier TARA, que certains connaissent bien est au mouillage dans la même baie et nous sommes ébahis de voir ce voilier mythique ici de nos propres yeux.
Après une présentation de l’équipage, nous nous installons dans nos cabines. C’est bientôt l’heure de l’exercice et du briefing de sécurité. On nous présente enfin l’IAATO, organisation de tour-operator polaires dont fait partie Grands Espaces et des règles liées.
C’est enfin l’heure de notre premier repas à bord, avec un « Ginger cake » qui est non seulement bon au goût mais aussi efficace pour lutter contre le mal de mer… car nous avons levé l’ancre et avons une vingtaine d’heures de navigation avant d’arriver en Péninsule Antarctique. La traversée du Détroit de Bransfield se passe finalement sans encombre, et nous profitons de ce temps pour recharger les batteries de sommeil avant de rentrer dans le vif du sujet.
Ce soir notre cheffe Naomi nous a cuisiné des gnocchi maison et un nouveau dessert succulent. Enfin notre Chef d’expédition, Nathanaël, nous donne les derniers renseignements sur le déroulement de la croisière… intervention qui dérive tranquillement au fil des questions sur une introduction à la vie sauvage en Antarctique.
La houle nous berce, nous regagnons nos cabines et allons passer notre 1ère nuit à bord du Hans Hansson.
Ce matin le Hans Hansson est à Mikkelsen Harbour, au Sud de l’île de la Trinité. Nous avions prévu d’y débarquer ce matin, mais le vent faible qui était prévu souffle finalement à plus de 30 nœuds. Nous troquons ainsi notre plan A, pour un plan B : aller dans la grande baie où se trouve la station de recherche argentine Primavera, qui devrait être plus abritée des vents du Nord-Est.
Après avoir passé le Cap Hershel, la situation ne semble pas s’améliorer, nous avons même des rafales à 40 nœuds… mais nous persévérons, peut-être qu’au fond de la baie nous seront plus abrités ?!?
Et c’est le cas, le vent finit par tomber et nous en profitons pour naviguer entre les icebergs avec le Hans Hansson. Il est bientôt l’heure de nous sustenter et le repas de midi nous donne des forces pour la longue sortie zodiac de plus de 2h30 que Nathanaël nous a concocté pour cet après-midi.
Nous allons maintenant vraiment au contact de la glace, et de son vocabulaire : brash, bourguignons, ligne de flottaison, vêlage…
L’œil aiguisé de notre guide aperçoit une forme allongée brun clair, nous nous approchons précautionneusement. Il s’agit d’un des grands prédateurs de la Péninsule Antarctique : le léopard des mers. Il est allongé de tout son long et digère certainement un ou plusieurs manchots qui ont établi leur colonie sur la côte et dont il se nourrit.
Un peu plus loin nous approchons de cette côte rocheuse pour observer le ballet incessant des manchots papous qui vont et viennent de leur colonie.
De retour vers le bateau un petit rorqual, ou baleine de Minke fait irruption devant nos zodiacs et nous offre une observation courte mais riche en émotions…
Nous levons l’ancre toujours un peu plus vers le Sud afin de gagner notre mouillage pour le soir : Foyn Harbour. Nous passons par le détroit de Graham, qui sépare Bluff Island de la Péninsule, c’est juste magnifique, les gris métalliques de l’océan répondent au blanc cassé des glaciers et nous nous frayons un passage parmi les icebergs…
Au sortir de ce passage étroit l’impressionnant Détroit de Gerlache s’ouvre devant nous. Cet immense bras de mer entre la Péninsule et les grandes îles Anvers et Brabant est souvent riche en cétacés et avec un peu de patience, nous finissons par débusquer plusieurs baleines à bosses qui se nourrissent en surface. Nous les observons longuement avant d’aller nous-mêmes goûter au repas de Naomi notre cook.
Arrivés à Foyn harbour, l’ancre est mouillée, nous trinquons enfin à notre arrivée en ANTARCTIQUE !!!
La journée d’hier ayant été bien remplie, ce matin nous profitons d’une heure de sommeil en plus. Vers 10h nous voilà partis pour débarquer sur Cuverville Island, où nichent quelques milliers de manchots papous.
A peine arrivés, notre œil est attiré par un chemin tracé dans la neige qui monte vers un point de vue. Ni une ni deux, nous voilà en pleine ascension à proximité des colonies de manchots et de leur odeur… inimitable ! La vue qui s’ouvre devant nous sur le chenal Errera est sublime et notre « petit » Hans Hansson y est entouré d’icebergs de toutes tailles. Nous observons attentivement les manchots, guettons leurs habitudes, celles de leurs petits… tout cela avec un ciel qui se dégage de plus en plus et une vue à couper le souffle sur le détroit de Guerlache.
Les zodiacs viennent nous chercher et sur le chemin du retour nous faisons un petit détour par un « cimetière d’Icebergs » : la profondeur assez faible entraîne ici l’échouage plus ou moins temporaire de ces mastodontes de glace. Nous en prenons encore une fois plein les mirettes.
Un léopard des mers vient même jouer de longues minutes autour d’un des deux zodiacs. Cet animal presque repoussant lorsqu’il est échoué sur une plaque de glace est maintenant plein de grâce. Quelle observation et quelle chance nous avons une nouvelle fois.
Après un bon repas et une petite sieste, nous débarquons sur Danco Island, une autre île plantée au milieu du chenal Errera. Nous allons cette fois monter jusqu’au sommet dans la neige molle au prix d’un certain effort pour avoir une vue à 360° sur la Péninsule et l’île Rongé.
Les conditions étant toujours bonnes en fin de journée, Nathanaël nous propose une nouvelle sortie en zodiac à travers le cimetière d’icebergs après manger afin de profiter des lumières du soir… Les teintes pastel et le calme des lieux nous ravissent une nouvelle fois.
Au détour d’un géant de glace, nous apercevons la silhouette d’un magnifique trois-mâts. L’Europa est lui aussi de passage sur la péninsule pour notre plus grand plaisir…
Encore quelques instants d’éternité et nous rentrons à bord alors que ceux qui y étaient restés nous annoncent avoir vu 2 baleines à bosses aux alentours du bateau… une journée presque normale en ANTARCTIQUE !
Cette belle journée polaire se finit, nous tombons de sommeil, mais nous sommes ravis.
Nous levons l’ancre ce matin pour continuer notre voyage vers le sud et quittons le beau mouillage encombré d’icebergs de Cuverville Island. Nous dépassons l’île Danco foulée hier après-midi et continuons via le chenal Errera vers l’immense baie Andvord. Sur notre route quelques baleines de Minke captent notre attention avant que ce ne soient les immenses icebergs vêlés au fond du fjord Andvord. Le vent s’est levé et il faut aujourd’hui bien se couvrir pour rester sur les ponts extérieurs.
Nous dépassons bientôt l’île Lemaire et entrons dans Paradise Harbour afin de débarquer à côté de la base argentine « Almirante Brown ». Cependant, l’Antarctique nous rappelle à lui, le vent qui souffle à 30 nœuds établis empêche le débarquement.
Notre guide en profite pour nous donner une conférence sur les manchots avec un détail sur ceux qui peuplent la Péninsule Antarctique : Papou, Jugulaire et Adélie. Nous naviguons entre les îles Lemaire et Bryde, puis traversons le détroit de Guerlache en direction de l’entrée Nord du chenal Neumayer. Le Hans Hansson roule un peu avec le vent du Sud qui est bien établi, mais nous avons pris nos marques et les parties de cartes vont bon train…
Arrivés à l’entrée du Neumayer, le temps est bouché, les rafales dépassent les 40 nœuds, cela décoiffe quelque peu ! Quelles meilleures conditions pour une conférence suivie d’un film documentaire sur le héros de la famille d’Estais, Sir Ernest SHACKLETON.
Nous arrivons à notre mouillage du soir sans encombre et Port Locroy, nommé par Jean-Baptiste Charcot au début du XXème siècle s’avère très calme.
Ce matin l’Antarctique a définitivement sorti les griffes, le vent ne s’est pas calmé et empêche de débarquer à Jougla Point, à proximité immédiate du mouillage de Port Lockroy.
Nathanaël nous propose une nouvelle conférence, sur les glaciers cette fois. Nous apprenons comment ils se forment, quelle influence ils peuvent avoir sur le climat et comment les scientifiques les étudient. Il est frappant de comprendre comment, en Antarctique, certains glaciologues ont pu remonter dans le passé et connaître le climat qu’il a fait sur terre bien avant qu’Homo sapiens y jette son dévolu…
Après un excellent repas concocté par notre très douée cheffe Naomi, le bateau lève l’ancre pour tenter un débarquement de l’autre côté de Wiencke Island, à Dorian Bay. Eugenio, notre capitaine approche au plus près de la côte afin de se protéger du vent qui parfois frise le 50 nœuds, mais il estime que le débarquement en zodiac est trop risqué. Nous passons notre tour.
Mais notre équipe d’expédition a plus d’un tour dans son sac (étanche !) : nous partons explorer le chenal Peltier, lui aussi cartographié par Charcot et son navire, Le Français. Le vent souffle, certes, mais le ciel s’est bien dégagé et entre les grains et la neige balayée à l’horizontale, l’astre solaire donne aux alentours milles teintes de blanc et de bleu.
De retour au mouillage à Port Lockroy, Elenna, notre hôtesse présente deux programmes de sciences participatives auxquels le bateau adhère : un sur le suivi du plancton sur différents sites et un second sur la photo-identification de mammifères marins. Elle nous explique que, par exemple, chaque baleine à bosse peut être identifiée individuellement grâce à une photo de sa nageoire caudale… et ainsi il est possible de suivre ses migrations de plus de 10 000 km grâce à une simple photo !
Le temps a vite passé, le soleil est toujours présent. Nous alternons entre moments dehors à admirer le spectacle des lieux et d’autres à l’intérieur à se réchauffer ! Finalement la journée se finit par de nouveaux jeux de société, dans la bonne humeur et la compétition acharnée.
Nous quittons ce matin notre havre de Port Lockroy, toujours cap vers le Sud ! Nous dépassons l’île Doumer et nous dirigeons vers le chenal Lemaire. Les sommets sont dégagés, nous avons une fois de plus une sacrée chance ! Cependant, va-t-elle nous sourire pour traverser « le Lemaire » si souvent encombré de glaces… ? Les dernières nouvelles des bateaux ayant essayé ne sont pas très prometteuses… mais depuis le vent est tombé, alors nous allons essayer !
A l’entrée du chenal, les glaces barrent l’horizon, mais nos marins et notre guide nous expliquent que c’est une illusion d’optique, qu’un passage peut être possible… Le Hans Hansson, à vitesse réduire et barré de main de maître par notre capitaine Eugenio, se fraye petit à petit un passage dans les glaces.
Nous avançons ainsi petit à petit jusqu’au moment où le chenal se rétrécit un peu plus. Nous avons franchi plus de la moitié du trajet, mais de gros icebergs nous barrent de nouveau la route… notre capitaine ne se démonte pas, nous approchons de la zone et finalement l’espace est suffisant pour nous permettre de déboucher au Sud du chenal !
Nous sommes ravis, le paysage s’ouvre à nouveau et les glaces sont omniprésentes.
Cependant, l’euphorie est de courte durée : notre objectif de l’après-midi, l’île Petermann est inaccessible car la voie est totalement encombrée de glaces. Notre plan B, la partie Sud-Ouest de l’île Booth où le Commandant Charcot a hiverné en 1904 s’avère rapidement également hors d’atteinte à cause d’immenses icebergs encombrant la voie.
Finalement nous n’avons d’autre choix que de traverser le chenal Lemaire dans l’autre sens et tenter une approche de Port Charcot par le Nord. Le passage cartographié est étroit et s’il est encombré d’icebergs, nous devrons faire demi-tour.
Nous arrivons par chance jusqu’au site ou le bateau de Charcot, Le Français, a hiverné et jetons l’ancre. Rapidement les zodiacs sont mis à l’eau et nous grimpons jusqu’au grand cairn construit par l’équipage de Charcot. Le ciel s’est dégagé et le paysage s’ouvre sur l’immensité de l’Antarctique… entre ilots épars, icebergs échoués et plaques de banquise compactées par le vent de ces derniers jours où se reposent de nombreux phoques. Nous restons un long moment à admirer le paysage et à nous recueillir sur ce site chargé d’histoire.
Nous continuons notre marche et nous dirigeons vers les colonies de manchots qui sont installées sur cette île. Bientôt nous pouvons observer manchots papous, jugulaires et adélie les uns à côté des autres.
De retour au bateau, nous nous délectons d’une tourte et d’un « carrot-cake » excellents que nous a concocté notre cuisinière.
Nathanaël nous explique que compte-tenu de la météo exceptionnelle il nous propose une longue sortie en zodiac après-manger. Nous partons ainsi apprécier le soleil couchant entre icebergs et banquise… accompagnés d’un nombre incroyable de léopards des mers.
Nous rentrons à presque 23h, la journée à été exceptionnelle malgré plusieurs changements de programme, merci à notre équipe d’expédition !
Réveil ce matin dans l’anse de Port Locroy, entourés du brash que le petit glacier a diffusé dans la baie pendant la nuit. Nous partons vers le magnifique chenal Neumayer. Le temps est dégagé, le Mt Français qui surplombe les alentours de ses 2 825m est bien visible, chargé de glaces qui dévalent vers l’océan…
Nous naviguons ainsi près de deux heures entre les pics enneigés et les fronts de glaces qui nous entourent. Sur le pont avant du Hans Hansson le vent est nul, le soleil nous irradie, nous goûtons ces instants d’éternité dans le grand Sud, qui aujourd’hui s’est fait un peu moins austère.
Nathanaël finit son initiation à la photographie et nous voilà arrivés à notre destination de l’après-midi : Orne Harbour. Nous allons enfin mettre le pied sur la Péninsule Antarctique ; faire un débarquement « continental » comme on dit ici !
A peine arrivés nous observons une nouvelle espèce : l’otarie à fourrure Antarctique. Nous entamons rapidement la montée vers un col qui donne une vue sur des îles et chenaux qui nous sont désormais familiers. Près du col dans des escarpements rocheux se sont installés des centaines de manchots à jugulaire. Nous en profitons car c’est notre première grande colonie de cette espèce. C’est impressionnant leur capacité à se déplacer et installer leurs nids dans ces zones rocheuses…
A notre retour sur le littoral, les 2 zodiacs viennent nous chercher pour observer de plus près d’autres animaux avant de rentrer sur le bateau. Nous nous approchons ainsi de nouvelles otaries, regardons le ballet des jugulaires qui sortent de l’eau en sautant sur des pans de rochers et ceux qui s’approchent en hésitant avant de se « jeter à l’eau » littéralement. Des cormorans nichent également dans la zone ainsi que des chionis, ces oiseaux blancs, qui dépendent des colonies de manchots.
Nous entamons ensuite une longue navigation entre le détroit de Gerlache et la Baie de Wilhelmina. Le paysage est tout simplement GRANDIOSE : nous voyons à plusieurs dizaines de kilomètres, le ciel est bleu et le soleil brille toujours autant. Une fois de plus nous savourons la chance d’être ici et maintenant, sur notre coquille de noix, au bout du monde !
Puis, notre guide repère des orques au loin. Nous les approchons. C’est un grand groupe divisé en plusieurs sous-groupes. Trois individus (une femelle adulte et deux jeunes) s’approchent du bateau et viennent carrément sous la coque. L’eau est translucide, nous écarquillons nos yeux sous ce ballet avant de reprendre la route avec une mer d’huile dès l’entrée de la Baie Wilhelmina. Encore de longs instants à s’imprégner de tout cela et nous rentrons pour un nouveau repas riche en saveurs : pâtes chinoises aux légumes et champignons et brownie maison incroyable !
Nous sortons de nouveau sur le pont ou en passerelle car la navigation n’est pas encore terminée… et nous cherchons des baleines, assez fréquentes dans la zone. C’est alors que le second, Jarrad, un australien, tapote à la fenêtre de la passerelle et nous indique une direction ; il a visiblement vu une baleine ! En fait ce sont deux baleines qui se nourrissent proches de la côte. Nous sommes ravis, cette journée n’en finit pas.
Le capitaine nous propose ensuite de mettre les zodiacs à l’eau pour aller les observer de plus près. Nous sommes aux anges, nous ne pensions pas cela possible. Nous nous préparons en quelques instants et sautons dans le zodiac barré par Nathanaël. Nous approchons doucement les deux individus pour le pas les déranger dans leur nourrissage et voir s’ils nous tolèrent à leurs côtés. C’est le cas. S’ensuit une longue observation à quelques dizaines de mètres seulement de ces deux baleines à bosses qui se gavent de ce que l’été polaire austral fait de meilleur, le KRILL ! Les lumières du soir entre bleu, rose et violet inondent la scène. Nous n’avons plus de mots… juste une sourire fixé à la figure et l’envie de voir ces êtres incroyables d’encore un peu plus près et plus longtemps…
Après près d’une heure de ce ballet nous revenons à bord du Hans Hansson les bras ballants de toutes ces émotions.
Une partie de « Skull King » est finalement lancée pour reprendre pied dans la réalité alors que le bateau mouille à Føyn harbour.
Après avoir quitté Føyn harbour ce matin, nous avons rejoint l’entrée de la Baie Charlotte où nous allons débarquer à Portal Point. Ce sera notre second et dernier débarquement en Péninsule Antarctique. Le temps est gris, le crachin polaire nous humidifie doucement… il faut se motiver pour sortir de la tiédeur du Hans Hansson. A peine arrivés nous observons des phoques qui nagent tout près dans l’eau transparente, ce se notre première récompense.
Nous grimpons sur une des collines enneigés et observons d’autre phoques en contrebas. Ce sont des phoques crabiers qui vont et viennent dans cette petite crique abritée. Nous avançons encore un peu pour avoir un point de vue encore plus général sur la baie et finissons par observer une, puis plusieurs baleines à bosses au loin.
La zone est ensuite crevassée, il faut faire demi-tour et descendre vers les restes d’une ancienne petite base anglaise utilisée dans les années 50. Un phoque de Weddell est présent, ainsi qu’une otarie à fourrure Antarctique.
Les zodiacs viennent nous rechercher et malgré les conditions un peu rudes, nous avons du mal à nous résoudre à quitter ce bout de terre glacée. De retour au bateau une dernière baleine à bosses vient nous saluer en faisant surface à 10m à peine du zodiac ! Un dernier « fluke » d’au-revoir et nous rentrons.
La suite de la journée va consister en une traversée d’une quinzaine d’heures vers Deception Island. Avant que les conditions ne deviennent trop rudes, Nathanaël nous parle des liens importants entre les phoquiers / baleiniers des mers du Sud et la découverte du continent Antarctique.
C’est ensuite l’heure du repas qui se finit assez vite car le bateau commence à prendre de la gîte… chacun se disperse dans sa cabine pour affronter la traversée qui s’annonce quelque peu agitée ! Nous auront des creux de 3-4m avec un vent à plus de 40 nœuds établis.
Quatre courageux et demi seront quand même présents pour le « repas » du soir, où il s’agit de s’alimenter rapidement tout en se tenant autant que possible…
Yankee Harbour est ce matin plongé dans les brumes… pas un souffle de vent, on entend le moindre bruit… craquements des glaciers autour, skuas se disputant une carcasse de manchot.
Nous partons rapidement en zodiac pour débarquer à proximité de la colonie de papous qui ont élu domicile ici. La plage est bondée de manchots en mue… cela sent la fin de saison. Plusieurs poussins ont quasiment terminé leur mue et vont bientôt partir en mer et découvrir leur réel environnement…
Nous grimpons sur le plateau quelques mètres au-dessus du littoral et sommes accueillis pas une grande crèche de jeunes papous en train de muer. L’ambiance humide fait ressortir les odeurs et pour cette dernière sortie dans une colonie de manchots (dejà !), cela nous laissera un souvenir indélébile.
Un peu plus loin, de nombreux skuas se houspillent à proximité d’un cadavre de manchot. Une certaine hiérarchie semble s’être établie. Nous passons un moment à observer les poussins en crèche et les skuas, à quelques mètres seulement.
Nous continuons notre découverte et trouvons avachis sur le littoral plusieurs éléphants de mer et otaries. C’est pour nous l’occasion d’observer cette nouvelle espèce, le plus grand représentant de tous les palmipèdes.
A peine plus loin sur la plage gisent encore quelques vestiges de l’époque des chasseurs de phoques et otaries. Un chaudron rouillé d’un mètre de diamètre nous renseigne sur la façon dont ils transformaient le gras de ces animaux en huile vendue à prix d’or en occident.
Encore un tour vers la plage où la houle du large cogne paisiblement contre les rochers émoussés, un dernier moment avec petits papous, puis Nathanaël rappelle le zodiac, le petit vent aura eu raison de nous, nous sommes transis.
Le Hans Hansson fait désormais cap vers King George Island, ultime étape de notre croisière-expédition en Antarctique… encore quelques heures de navigation occupées entre jeux, siestes et recherche de baleines sur la mer d’huile que nous avons la chance d’avoir.
Une fois à l’ancre nous embarquons une dernière fois sur les zodiacs pour participer aux prélèvements de phytoplancton et à l’acquisition de données qui sont transmises à des chercheurs partenaires de la croisière. C’est l’occasion pour ces voyages de fournir des données scientifiques dans une zone peu accessible et pour les chercheurs d’obtenir ces informations facilement.
Un dernier repas tous ensemble. La nostalgie s’installe, bien sûr il faut aller de l’avant, mais cette bulle hors du temps nous a tellement ravis…
Après le dîner, Nathanaël nous présente une sélection de ses photos et Jarrad un petit film sur le séjour avec des images de drone notamment. Ils nous remettent une clé avec ces souvenirs numériques que nous seront heureux de partager avec notre entourage.
Nous sommes en train d’échanger sur ces moments inoubliables alors que la Capitaine arrive avec des nouvelles de notre vol prévu pour demain : les conditions sont mauvaises, une partie du personnel est indisponible à cause du COVID, en bref notre vol a de grandes chances d’être reporté de deux jours…
Branle-bas de combat, notre guide fait le point sur les questions, les changements de vols à organiser… Une fois ces aspects pratiques réglés, la soirée reprend et le « Pisco Sour » adoucit les mœurs.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
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