Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
4 juin
17 juin 2022
Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Mathieu Ramus
Histoire et Faune Arctique
Jean-Marie Seveno
Photographe
Fabrice Jonckheere
Guide polaire
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Mathilde et Mathieu, accompagnés de l’équipe de guides Grands Espaces accueillent les passagers à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle. Après un peu plus de 3h de vol, nous avons un premier aperçu de l’Islande depuis le ciel. Véritable terre de feu et de glace, les paysages sont déjà mémorables.
Après avoir récupéré nos bagages, nous nous retrouvons dans le bus, qui nous emmène jusqu’à notre navire, l’Ocean Nova. Environ 1h de route pour admirer les paysages volcaniques de cette île de 20 millions d’années. Rémi prend le micro et captive notre attention avec une première présentation de l’Islande : histoire, démographie, nature… C’est un avant-goût de sa conférence prévue dimanche.
En nous approchant du port, nous apercevons finalement l’Ocean Nova. La joie est communicative, d’enfin pouvoir reprendre la mer dans ces contrées lointaines. Après avoir déposé nos bagages au pied du navire, nous partons pour un petit temps libre dans la ville. L’occasion de découvrir l’HARPA, lieu de congrès et conférences et surtout salle de concert, mais aussi le port et ses alentours.
À partir de 18h30, tout le monde embarque à bord de l’Ocean Nova, accueilli par l’équipe Grands Espaces et l’équipage. Après quelques dernières formalités, chacun découvre sa cabine et les espaces communs du navire.
Les haut-parleurs retentissent, le chef d’expédition Christophe Bassous nous invite au salon panoramique pour une réunion obligatoire sur les protocoles et l’exercice d’abandon du navire. À ce moment, l’Ocean Nova quitte le quai et nous pouvons déjà voir la côte s’éloigner. Le voyage commence…
Après un délicieux dîner accompagné d’un magnifique ciel bleu, nous nous retrouvons à nouveau au salon panoramique pour une ultime réunion. Christian Kempf, fondateur de Grands Espaces, prend la parole pour introduire l’Islande et les croisières expéditions. Il donne des explications et apporte ses connaissances sur le Valfjord dans lequel nous naviguons à ce moment.
Notre chef expédition nous présente ensuite le programme prévu pour le lendemain.
Comme un heureux hasard, c’est à la fin de cette dernière réunion que la passerelle nous annonce des souffles de baleines droit devant.
Et en effet, quel spectacle ! Un soleil doré au raz de l’horizon offre une couleur et une lumière idéales pour contempler ces dizaines de cétacés qui tournent autour du bateau. Au loin, on aperçoit même une baleine qui saute, une baleine à bosse. Quelques dauphins participent aussi au spectacle.
Quelle première soirée. Le navire continue sa route vers le soleil qui se couche sur le Snaefellsjökull.
Après une première nuit à bord de notre navire, nous nous réveillons face aux falaises de Làtrabjarg. La mer est un peu houleuse, le ciel grisonnant, donnant un un aspect un peu « dramatique » à ce paysage magnifique.
Après un excellent petit déjeuner, nous nous retrouvons au salon panoramique pour deux courtes réunions obligatoires : Sécurité Zodiac, et les règles de comportement pour voyager en milieu polaire. Ces règlementations sont très pointues et participent à réguler et encadrer le tourisme dans ces régions fragiles.
Une fois terminée, vient le moment de la première sortie Zodiac de ce voyage. La mer est toujours un peu agitée, mais après avoir enfilé nos gilets de sauvetage nous embarquons petit à petit à bord de nos embarcations.
Nous nous rapprochons des falaises de basalte très caractéristiques de l’Islande. Nous sommes sur la côte Ouest et leur origine vient de la compression de la plaque Nord américaine avec celle de l’Eurasie.
Ces parois abritent de nombreuses espèces d’oiseaux et en nous en approchant, nous voyons des centaines d’oiseaux tournoyer autour de nous. De nombreux Guillemots (de Troil et Bruns), des Goélands, Cormoran ainsi que quelques Macareux.
Nous longeons les falaises un moment pour profiter à la fois du spectacle et du paysage. Le vent forcit un peu, la houle se lève, notre chef expédition annonce le retour au navire. Nous rentrons alors à petite allure, non sans éviter quelques embruns qui viennent tremper les occupants de nos petites embarcations.
Retour à bord, où café et autres boisson chaudes nous attendent pour nous réchauffer.
Après le déjeuner nous sommes nombreux à aller nous reposer pour récupérer du voyage de la veille et de cette première sortie, tandis que l’Ocean Nova poursuit sa navigation vers le Nord en direction d’Hornstrandir. Les paysages défilent sous un ciel couvert ponctué de poches de lumières offrant de très beaux contrastes.
À 18h, c’est Rémi qui anime la première conférence de cette croisière, avec une introduction complète sur l’Islande : population, géologie, géographie, histoire… un panorama complet de ce pays passionnant.
Puis Christophe, notre chef expédition, nous présente les cartes de glace ainsi que la météo, pour nous présenter le programme de demain : la banquise ! Christian Kempf prend ensuite la parole pour nous introduire à la banquise.
Enfin et pour conclure cette soirée avant le dîner, nous assistons au « pot du capitaine » qui vient se présenter à ses passagers. C’est après le dîner que nous passons Hornstrandir.
La mer ne s’étant pas calmée, assez rapidement la plupart des voyageurs partent se reposer. Demain, c’est la banquise groenlandaise qui nous attend !
Après une nuit de mer un peu mouvementée, nous touchons la banquise à 7h du matin. L’étrave de l’Ocean Nova pousse les plaques de glace après 2 ans d’immobilisation, faisant la joie du commandant et de tous les passagers.
Dès 7h30 les observations commencent et rythmeront cette journée sous un soleil intense, sans vent, avec une mer parfaitement calme. Les baleines à bosse donnent le ton dans la banquise morcelée.
Après le petit déjeuner, mise à l’eau des Zodiacs. Le festival est merveilleux ! De nombreuses baleines sont repérées pendant notre navigation. Des fulmars joueurs nous suivent de près tandis que des mergules s’envolent par petits groupes.
À bord de nos petites embarcations, nous slalomons entre les plaques et chaque détour le paysage continue de se révéler. Des hummocks de toutes les formes que notre imagination nous laisse voir : champignons, bateau, morse…
Clous du spectacle, 2 mouettes ivoires se laissent photographiées sur leur morceau de banquise, sans crainte et 2 traces d’ours un peu anciennes sont encore visibles sur une plaque.
L’après midi l’Ocean Nova continue sa route dans la banquise et le festival de faune continue, avec de nombreuses baleines à bosse et même un petit rorqual.
Un peu plus tard, l’équipe d’expédition repère un morceau de banquise idéal pour un débarquement, puis après l’avoir testée, installe le nécessaire pour un pot festif sous un grand soleil. Marcher sur la banquise un toujours un moment mémorable. On pose le pied sur « l’eau ». Chacun profite de ce moment, et une petite conférence est improvisée.
Après une bonne heure, nous remontons à bord de notre navire et l’Ocean Nova reprend sa route vers le Nord.
Alors que peu à peu nous nous approchons de la lisière de la banquise, celle-ci nous offre un dernier magnifique spectacle : des dizaines de phoques du Groenland se prélassent au soleil sur quelques plaques. C’est un moment rare et tout le monde en profite. Les appareils photos sont à nouveau en pleine action et les cartes mémoire se remplissent à belle allure.
Cette journée très riche permet un riche et passionnant « Récap » étayé par les prises de vues du jour avec en bonus un montage de vidéo de drone.
Nous nous réveillons sous un soleil flamboyant ; l’Ocean Nova navigue le long de la limite de la glace. La mer est d’huile. Quelques nuages à l’horizon se reflètent dans la mer. Peu après le petit-déjeuner, le chef d’expédition Christophe propose une sortie en Zodiac dans les glaces.
Ainsi, nous voilà partis à naviguer entre les floes, ces plaques de banquise disloquées. La glace a plus de crêtes de compression et est plus épaisse que la veille : nous sommes deux degrés plus au Nord.
Nous observons quelques mergules nains. Ces petits oiseaux, abondants en Arctique, volent en nuée, barbotent sur l’eau à la recherche de nourriture ou d’un peu de repos. Autour de nous volent quelques fulmars boréaux et mouettes tridactyles. Après deux heures à sillonner entre les glaces, nous rentrons « gentiment » au bateau, comme le dit Christophe.
L’Ocean Nova reprend sa route vers le Nord. Nous sommes à 68.5°N, soit à la hauteur de l’entrée du Scoresby Sund, le fjord le plus long et le plus profond du monde. Il est encore inaccessible à cette époque de l’année : 100 milles nautiques de glaces nous séparent de l’entrée.
Après le déjeuner, deux guides repèrent depuis la passerelle un radeau de phoques du Groenland sur une plaque de banquise. Le bateau a alors fléchi sa route pour ensuite se stationner à plusieurs encablures de la plaque. Les Zodiac sont mis à l’eau et nous partons à petite allure pour les observer. La dérive est forte et à hauteur de mer, il est difficile de retrouver la plaque. Il est possible aussi que les phoques soient allés à l’eau… Après une demi-heure de recherche nous ne parvenons finalement qu’à observer un seul individu, se prélassant au soleil. Nous le laissons finalement vaquer à ses occupations et reprenons notre route en direction du navire, non sans profiter d’une belle navigation entre les glaces.
De retour à bord, les passagers ont pu suivre la conférence de Jean-Robert sur les courants marins.
Sur la fin, la présentation a été interrompue par un troupeau de Hyperoodons, des baleines à bec capables de plonger à 1 500m de profondeur pendant plus d’une heure. Depuis les ponts extérieurs, nous avons fait cette superbe observation de ce groupe d’une dizaine d’individus.
Enfin, l’anniversaire d’un passager a été prétexte à un dîner convivial et chaleureux.
Ce matin, Christophe nous annonce quelques hyperoodons boréaux pour le petit déjeuner : la journée commence bien, d’autant plus que l’ouragan de ciel bleu dont nous bénéficions depuis les côtes de l’Islande semble nous accompagner.
Nous quittons la banquise pour naviguer en direction de l’île Mystérieuse du Nord : Jan Mayen.
En milieu de matinée, Laurence, Christophe et Christian nous émerveillent en nous présentant le Groenland : géographie, histoire, expériences de vie, photos de ces paysages démesurés et grandioses nous font rêver de nouvelles aventures au milieu des icebergs géants.
Jean-Marie nous propose ensuite un atelier photo pour que nous puissions mieux maîtriser nos appareils : composition et cadrage, ouverture et vitesse, iso, nous « bidouillons » nos réglages avant de sortir sur le pont mettre en pratique ces bons conseils.
Après le déjeuner, une bonne sieste s’impose, d’autant plus que les conditions de navigation sont optimales pour nous bercer… Quelques hyperoodons nous accompagnent dans notre voyage.
Puis dans l’après-midi, « Terre en vue ! » : le Beerenberg, le stratovolcan – ou volcan bouclier – de Jan Mayen se dessine, encore diffus sur l’horizon. Mais avec ses 2277 m d’altitude, il n’y a pas de doute : nous approchons.
Christophe nous présente ensuite une très intéressante conférence sur le pilier de l’Arctique, petites « bestioles » pourtant d’une importance capitale et fondement de toute la chaîne alimentaire de l’Arctique : le plancton.
Jan Mayen se rapproche, les appareils photos crépitent, le paysage est magnifique : le Beerenberg est surmonté de nuages orographiques lenticulaires et les côtes de basaltes sont maintenant proches, ponctuées de nuances d’ocre d’oxyde de fer et de vert de mousse.
Les oiseaux sont de plus en plus présents : escadrilles de mergules, mouettes tridactyles, fulmars, guillemots et quelques macareux nous offrent de belles observations.
La navigation se poursuit en ce début de soirée juste à l’aplomb du volcan, dont nous admirons deux glaciers émissaires, avant de tourner pour se mettre à l’abri de la houle résiduelle sur le versant Est de l’île pour passer la nuit à l’ancre, au calme.
6h30. Nous nous réveillons devant une langue glaciaire de l’île Jan Mayen. Des centaines de fulmars se reposent autour du navire. C’est fabuleux. Quelques-uns d’entre eux se piaillent dessus. D’autres volent autour de l’Ocean Nova. Le navire se positionne jusqu’à l’entrée de la baie des morses. Un débarquement est programmé après le petit déjeuner. Tout le monde est très impatient.
L’équipe d’expédition est la première à se rendre sur l’île. Le chef d’expédition doit rencontrer les autorités, et leur remettre les passeports des passagers afin qu’ils soient tamponnés du timbre de Jan Mayen.
Sur le trajet en zodiac jusqu’à la plage, nous apercevons des macareux. Une légère houle est présente. Arrivés sur la plage de sable noir, les passagers marchent le long du rivage jusqu’à un hangar, qui sert de stockage de matériel aux personnes vivant sur la base.
Enormément de bois flotté se trouve sur la plage. Celui-ci, qui vient des fleuves de Sibérie, a été libéré dans la mer de Barents puis emporté par les courants polaires jusque dans la gyre de Beaufort, puis est évacué par le courant transpolaire, avant de s’échouer sur les plages de Jan Mayen et du Svalbard. On trouve également des os de baleines : mandibules de baleine bleue, des côtes…
Au-dessus de la plage se trouvent des tombes de baleiniers hollandais, morts du scorbut.
Les passagers partent alors en randonnée en suivant l’unique route de l’île. Leurs guides les amènent à un point de vue permettant de surplomber deux baies, et d’observer des macareux moines qui nichent sur une falaise.
Aussi, les passagers découvrent qu’ils marchent sur un glacier recouvert de cendres. Les guides d’expédition, autant que les passagers, ont collecté plusieurs kilos de déchets plastiques sur la plage.
Peu après le déjeuner, l’Ocean Nova a repris sa navigation et a effectué une circumnavigation de l’île, avant de reprendre sa route toujours plus au nord, pour le Svalbard. Nous avons aperçu la base météo, la piste d’aéroport, les langues glaciaires, les roches basaltiques, les dykes.
En fin d’après-midi, les passagers ont pu échanger avec l’équipe d’expédition sur l’Histoire de Jan Mayen.
Après une calme et agréable nuit en mer, Remi Favre nous fait découvrir les mythes et réalités sur les Vikings. Lors de sa conférence il nous a transmis sa passion pour ce peuple du Grand Nord, issu de Norvège, Suède et Danemark. Une conférence qui rétablit la vérité sur cette nation souvent méconnue au demeurant.
Cette journée de navigation est remplie, nous sommes tous ravis des différentes activités proposées.
Au choix, à 11 h du matin, notre photographe professionnel de Grands Espaces, Jean Marie-Seveno, passionné de nature et de contrées sauvages, anime de nouveau un atelier photographies. Pour les passionnés et amateurs de photographies, c’est un moment convivial autour de l’image, qui leur permet de combler leurs lacunes et d’échanger librement sur ce thème. Dans un même temps, un film documentaire intitulé « L’aventure Polaire du commandant Charcot » est diffusé au salon panoramique. Ce film a été diffusé en 2016 pour la première fois. Le commandant Charcot est un Grand Explorateur Polaire français, fasciné par l’exploration et influencé très jeune par les œuvres de Jules Verne. Ce documentaire raconte les expéditions de cet homme qui a marqué l’histoire polaire. Ses expéditions en Antarctique lui ont permis de recueillir des données qui profitent encore aujourd’hui à la recherche scientifique, notamment dans l’étude des bouleversements climatiques.
Dans l’après-midi, nous profitons de la chance d’avoir Christian Kempf à bord, qui dirige une conférence sur l’Histoire de l’Arctique, de la préhistoire jusqu’à nos jours, sujet dont il est l’un des plus grands connaisseurs du monde. Il nous parle avec passion et nous transmet son savoir.
18h : Nous sommes tous dans l’attente de la présentation de notre docteur Grands Espaces Alain Gleises, intitulé « L’homme et le froid » Cette conférence a pour objectif d’échanger sur l’adaptation du corps humain à ce rude climat polaire.
21h : après un délicieux diner, nous regardons au salon panoramique le film Polar Bear, avec les images inédites de Florian Ledoux, guide photographe de Grands Espaces, spécialisé dans la prise d’images par drone.
Après cette journée enrichissante, certains vont se coucher, d’autres veillent et se promènent sur les ponts extérieurs du bateau en contemplant la vue apaisante.
Comme à son habitude, Christophe, notre chef d’expédition, nous annonce aux environs de 8h le début du petit-déjeuner. La température est clémente (5°C) compte tenu de la latitude (71 – 72° Nord). Le temps est nuageux mais la visibilité est très bonne. Nous avons le privilège d’assister à quelques giboulées de neige… au mois de juin c’est plutôt cocasse pour nous français. Notre objectif du jour est d’atteindre le Spitzberg; nous en sommes à 100 milles nautiques, nous devrions y être en fin d’après-midi.
En attendant de nous émerveiller de l’archipel aux montagnes pointues, notre équipe d’expédition nous a programmé plusieurs conférences. Ainsi, dès 10h, Rémi, Laurence et Christian nous présentent une introduction au Spitzberg. La géographie, l’histoire ainsi que les glaciers sont abordés et nous permettent de mieux nous préparer à cette terre du Haut-Arctique.
Vers 11h30, Mathieu nous propose une invitation aux voyages en nous détaillant les divers séjours mis en place par Grands Espaces. Certes l’Arctique (Spitzberg, Groenland, Terre de Baffin) et l’Antarctique sont le fer de lance de l’agence mais de nouveaux horizons sont proposés, à l’image de l’Amazonie, l’Afrique mais également l’Asie avec le Népal, ses tigres et ses panthères des neiges.
12h30 : Gilda, l’hôtel manager, nous annonce l’ouverture du restaurant: encore une fois nous nous régalons avec le buffet toujours bien achalandé. Vers 14h, malgré la brume côtière, les premiers reliefs du Spitzberg se laissent apercevoir. Désormais la vigilance est de mise: les baleines sont nombreuses à l’abord de l’archipel.
Il est 15h; les évènements s’enchaînent: Christophe nous évoque l’Expédition Franklin par le biais d’une conférence détaillée et passionnante. Ensuite, afin de bien préparer le débarquement de 18h, un briefing nous est présenté: nous sommes désormais sur le territoire des ours; il convient de suivre les consignes afin que notre séjour se déroule sous les meilleurs hospices.
Nous abordons le Spitzberg par le sud et plus précisément au niveau du fjord dénommé Hornsund; c’est un fjord de 23 km de long. Au niveau de son entrée se trouve une station biologique polonaise qui étudie les colonies d’oiseaux mais aussi la faune marine.
Nous débarquons à l’heure prévue sur le site de Gnalloden. Il s’agit d’une baie où se trouve une petite hutte de trappeurs; Christian nous narre l’histoire du lieu, nous observons également une colonie de fulmars boréaux, mouettes tridactyles et guillemots de Brünnich. Ils ne sont pas seuls: des labbes parasites patrouillent. Ils attendent le retour de pêche des mouettes et autres habitants des falaises et les agressent jusqu’à ce que leur victime régurgite le fruit de leur pêche.
Nous distinguons d’autres espèces, certes en moins grand nombre, mais bien présentes: bruant des neiges, bécasseau violet, eider à duvet ou encore bernache nonnette. Plusieurs espèces de fleurs tapissent également le lieu, telles la silène acaune ou le saxifrage à feuilles opposées, de jolies fleurs roses bien présentes sur l’archipel.
La falaise suscite notre intérêt tant elle est emplie de vie, mais nous ne sommes pas seuls. Un renard polaire apparaît. Il lorgne sur ce festin volant. Il vient nous rendre visite pour notre plus grand plaisir, il s’éloigne, disparait, puis nous le revoyons à distance avec une mouette dans la gueule. Il ne la consomme pas sur place: sa progéniture ne doit pas être loin.
Après toutes ces émotions, nous retournons sur l’Ocean Nova où nous attend un délicieux dîner.
Malgré cette journée déjà bien remplie, notre équipe d’expédition reste sur le qui-vive dans l’espoir de débusquer quelque nouvelle espèce. Bien lui en a pris puisque des bélougas prospectent en bordure de banquise. Un petit groupe de 7-8 individus se laisse observer à distance.
Un peu plus loin, une masse arrondie se détache sur le bord de la banquise; ce sont des morses. Il est 22h, nous remettons nos vêtements chauds et embarquons à bord des zodiacs. Les 6 embarcations naviguent en rang serré à allure très modérée et approchent ces individus à part dans la horde des animaux. Ils ont l’apparence de phoques pourvus de défenses en ivoire. Pouvant peser jusqu’à 1200kg, ils sont impressionnants. Après 30 minutes d’approche nous nous retrouvons à une vingtaine de mètres d’eux. Chacun profite du moment et en prend plein les yeux.
Le Spitzberg vient de nous offrir une entrée en matière magnifique riche en observations; nous retournons vers notre hôtel aquatique pensant la journée terminée. C’était sans compter sur un petit rorqual qui se déplace à quelques encablures. Nous le reconnaissons à son aileron en forme de faucille et au fait qu’il ne montre pas sa nageoire caudale.
23h30, notre lit nous attend… nous nous endormons au rythme du cabotage arctique.
Nous prenons la direction de Kapp Lee, connu pour sa colonie de morses. Après quelques heures de mer, durant lesquelles Christian Kempf et des guides ont donné des conférences, l’Ocean Nova atteint sa destination.
Le Kapp Lee se situe au nord-ouest de Edgeøya, la troisième plus grande île du Svalbard, nommée ainsi par Thomas Edge. Ce cap est le lieu d’une échouerie de morses et est également connu pour ses rennes. Il a aussi une importance historique : des habitations pomors et une cabane hexagonale se trouvent à proximité de la mer.
Une fois à terre, les passagers, encadrés par l’équipe d’expédition, progressent très lentement sur la plage. Dans l’eau, quelques morses. Dans l’échouerie, quelques dizaines, peut-être une centaine. Ils sont calmes, dorment, et de temps en temps, l’un d’eux se retourne en dérangeant ses voisins immédiats.
Les passagers observent en silence le groupe de morses. A côté d’eux, quelques sternes arctiques piquent dans la mer. Une épaisse brume nous empêche d’aller explorer le Freemansundet, qui sépare Edgeøya de Barentsøya. En soirée, l’Ocean Nova a navigué le long de la côte, sous le soleil de minuit.
L’Ocean Nova se réveille dans les glaces, à proximité du Negribreen, le plus grand glacier du Spitzberg : 30 km de front. Negribreen sera le point le plus septentrional de notre voyage : 78° 34’N 019° 25’E. Le thermomètre affiche -2°C, première fois qu’il est négatif depuis le début de notre voyage.
L’équipe d’expédition organise une sortie en zodiac pour aller voir le front de glace de plus près. Lors de la navigation dans le brasch – des petits morceaux de glace très condensés, plusieurs passagers aperçoivent deux phoques barbus et même un morse ! Quelques mouettes tridactyles et mergules nains volent au-dessus de nous. Nous restons à plusieurs centaines de mètres du front de glace, en moyenne de 40 m de hauteur.
Les paris vont bon train : 200 m, 500 m, 1 km ? Pas facile d’évaluer les distances sur l’eau ! Le chef d’expédition aura la réponse grâce à son télémètre : 400 m. Le front de glace est bien calme : nous ne verrons aucun vêlage. Sur le retour au navire, nous irons voir quelques gros icebergs, tout en nuances de bleus.
Nous reprenons notre route et peu après le déjeuner, l’un des guides repère enfin le premier ours du voyage, près de Kvolrossøya. Il est allongé sur une plaque de banquise. Les embarcations sont mises à l’eau, et l’équipe d’expédition emmène les passagers admirer l’Ursus maritimus, ce plantigrade majestueux. L’ours dort profondément. Nous l’observons en silence. Nous restons un peu plus de deux heures contre la banquise. Pendant ce temps, l’Ocean Nova s’est approché pour nous permettre de le regarder depuis les ponts supérieurs. Soudain, le soleil perce les nuages et la banquise s’illumine. Peu avant l’appareillage, l’ours s’est réveillé, a esquissé quelques pas, nous a observé à son tour.
Juste avant le dîner, un autre ours a été observé, se baladant sur une plaque. Il plongera avant que l’on ne puisse l’approcher.
La fin du séjour approche mais nous restons immergés dans l’ambiance arctique. Aujourd’hui, à notre réveil, il fait 3°C, le temps est un peu couvert mais la visibilité est très bonne.
Nous avons mouillé durant la nuit à l’entrée Ouest du détroit de Freeman; nous passons notre journée à naviguer dans ce détroit en vue d’y observer quelques espèces et pourquoi pas l’espoir de revoir des ours.
Vers 10h, un peu avant la sortie au niveau de la côte Est, nous faisons escale devant un site constitué de 2 gorges encaissées qui ont été sculptées au fil des décennies par le ruissellement des eaux de fonte du glacier Freeman qui se trouve en amont. Là, une colonie de mouettes tridactyles s’est installée pour mettre au monde la nouvelle génération. Le moindre espace susceptible d’accueillir un nid est occupé. La plupart des individus s’occupent de leur maigre espace, soit en incubant, soit en consolidant leur nid à l’aide d’algues ramenées du bord de mer.
D’autres mouettes restent un peu à l’écart de la colonie: il s’agit probablement d’oiseaux qui n’ont pas trouvé de partenaire et qui n’hésiteront pas à saisir la moindre opportunité pour s’installer sur la falaise quand l’occasion se présentera.
Avec toute cette vie, il faut s’attendre à ce que d’autres espèces soient présentes. En effet, les fientes produites fournissent un engrais naturel au sol qui , au fil des années, a permis à la végétation de se développer. Ainsi, il n’est pas rare que des rennes viennent brouter à proximité des colonies d’oiseaux.
En montant vers la gorge principale, nous n’avons pas vu de rennes ; en revanche nous avons pu voir des traces de leur passage puisque de nombreuses crottes jonchaient le sol. De plus, au niveau d’un névé (amas de neige qui n’a pas encore fondu), nous avons vu qu’un renne avait été tué par un ours: il ne restait qu’un tas de poils ainsi qu’un bois.
En plus de l’ours polaire qui rôde régulièrement, le renard polaire est bien présent. Nous avons la chance d’en observer un à quelques mètres seulement. Ce canidé est d’ailleurs quasi systématiquement à proximité d’une colonie d’oiseaux qui est pour lui un garde-manger de premier ordre. Opportuniste, il attrape régulièrement un oiseau, même adulte. Lorsque les oeufs sont pondus, il va tenter de harceler ou de distraire les mouettes pour en subtiliser un, il en fait de même lorsque les jeunes sont nés. Toute cette nourriture n’est pas forcément pour lui: son terrier se trouve souvent dans un rayon de quelques dizaines de mètres et les jeunes sont ainsi bien nourris et ce très rapidement. Par ailleurs, s’il n’a pas de progéniture, il tentera toutefois de débusquer un maximum de nourriture qu’il stockera à différents endroits et qu’il saura retrouver au moment opportun afin de subsister durant l’hiver.
Nous rentrons de cette sortie fort sympathique pour le déjeuner.
Vers 14h30, nous effectuons une sortie zodiac pour déambuler à travers la banquise et contempler les magnifiques icebergs en provenance du nord de l’archipel. Ô surprise, un zodiac de l’équipe nous accoste pour nous servir un verre de vodka au milieu des glaces. Ce n’est pas fini puisqu’à notre retour au bateau, c’est le service d’hôtellerie qui nous propose un délicieux chocolat chaud. S’ensuit une vente de livres de Christian et Jean-Marie.
19h30, notre repas nous attend. Comme d’habitude, le dîner est varié et excellent.
Nous terminons cette journée par un récapitulatif sur les observations du jour et notamment une intervention de Mathieu sur le renard polaire ponctuée par quelques photos de Jean-Marie.
Réveil au mouillage devant le fameux site de Boltoden réputé pour ses traces de dinosaures fossilisées. Après plusieurs tentatives d’accostage en zodiac, nous devons renoncer, la houle importante et les blocs de glace empêchent un débarquement en sécurité.
La randonnée pédestre est remplacée par une grande navigation en semi rigide au pieds des falaises gigantesques. Nous parvenons à observer des centaines de guillemots, mouettes, goélands, macareux et même un morse sur une plaque de glace.
L’après midi un nouveau raid est proposé aux moins frileux cette fois-ci vers le sud en slalomant entre les blocs de banquise accumulés sur les hauts fonds. Pendant ce temps les passagers restants à bord peuvent assister à une conférence sur le monde des glaces.
L’Ocean Nova et les zodiacs se rejoignent dans la baie glacière d’Hambergbukta. Une randonnée à terre, cette fois-ci, est organisée entre sur le cirque glaciaire. L’occasion de prendre un peu de haute sur ce très beau fjord entouré de glace.
De retour à bord un vin chaud et un barbecue sont servis sur le pont supérieur face à un panorama des plus magnifique. L’ambiance se réchauffe et quelques passagers en profitent.
Une très belle soirée, malgré un ciel un peu encombré, mais paysage bien polaire !
Ce matin, nous nous réveillons à l’entrée du Bellsund. Ce réseau de fjord découvert en 1610 par le baleinier Jonas Poole, tient son nom d’une montagne en forme de cloche que l’on peut observé à l’entrée.
Après le petit déjeuner et une navigation commentée par Christian, Mathieu nous donne les premières informations sur l’organisation du débarquement prévu le lendemain matin à Longyearbyen.
À la suite, Fabrice présente une conférence passionnante sur « Les Routes Maritimes ». Elle sera complétée par une intervention de Jean Robert sur les actions menées par la Chine en Arctique.
L’après-midi, notre équipe d’expédition a organisé un dernier débarquement avant de prendre le chemin de Longyearbyen, dernière étape de notre voyage.
Nous débarquons donc sur la plage de Fleur de Lyshamna connue pour avoir été un lieu de pêche important de bélugas au début du XXème siècle. Sur la plage, une ancienne hutte trappeur (aujourd’hui utilisée principalement par des scientifiques) et plus bas, des centaines d’os de bélugas, derniers vestiges d’une époque révolue.
Nous passons une bonne demi heure sur cette plage, où nous pouvons aussi voir un Bécasseau violet et de nombreux eiders.
Finalement nous remontons sur les Zodiac pour un second débarquement un peu plus loin. Cette fois nous pouvons observer d’ancienne barques utilisées pour pêcher les bélugas. Le paysage qui nous entoure est magnifique, difficile d’imaginer cette époque de chasse intensive qui a fait disparaître pendant de nombreuses années les bélugas des eaux de l’archipel.
Encore beaucoup d’oiseaux nous entoure, sternes, eiders, bernaches… Nous prenons une dernière grande bouffée d’air polaire, avant de rentrer en France où la canicule nous attend.
Retour à bord. L’équipe expédition organise la récolte des bottes et après une dernière réunion pour préparer le débarquement, nous profitons des paysages du Spitzberg. Cette nuit nous arriverons à Longyearbyen où notre vol nous emmènera jusqu’à Paris.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
On a lu avec plaisir le récapitulatif de vos 1ers jours. Wouah, on est jaloux. On va continuer à vous suivre en imagination. Enjoy !
Bises. Margot et Gonzague.
Coucou,
J’ai lu avec intérêt le début du carnet de votre voyage. Quelle chance d’avoir déjà vu plusieurs baleines! Cela a l’air magnifique et les récits me font revivre la super ambiance de l’Ocean Nova ! Que de bons souvenirs !
Bonne continuation! Bizzz.
Christine
Ça donne envie ! Hâte de vous retrouver le 23 juin.
Bien amicalement
Semaine prochaine, nous aurons nous. aussi la chance d’être sur ce bateau…. un rêve qui va se réaliser
Grand moment de rêve, on attend à votre retour : les belles photos de Jean Louis et le reportage plein de détails et d’humour d’Isou.
Bonne poursuite de croisière. Attention aux ours !!!
Colo Mino
Message pour Gisèle et Jean -Louis
Vivez avec émotion forte cette expérience comme vous ne l’avez jamais vécu
Profitez de chaque tableaux naturels
Ce voyage vous l’avez toujours rêvé, vous y êtes maintenant .
Plein les yeux de souvenirs magnifiques vous reviendrez et nous raconterez
Très belle croisière
Énorme bisous à vous deux
Guillaume Sylvie Sandrine
Lilou Enzo Eva Lucie
Coucou Nadine,
Quel beau périple, profite bien.
Bisous de papa et ns
Votre voyage semble magnifique, profitez bien de ces moments hors du temps! Ici, tout va bien, même si la moisson se profile à toute allure!!
Hate de vous voir pour partager en apprendre plus et prendre un peu de frais….
Affectueusement,
Cat
Profitez car il fait chaud ici. Bises Anne Bebrosson