Xavier Allard
Arctique
17 octobre
11 novembre 2022
Xavier Allard
Arctique
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Samuel Blanc
Biologiste Polaire
Catherine Castaing
Médecin anesthésiste réanimateur
Justine Forest
Conseillère voyage
Toutes nos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Notre expédition commence à Orly et Genève où nous retrouvons l’équipe Grands Espaces. C’est à Madrid puis à Buenos Aires que le reste du groupe nous rejoint.
L’avion atterrit à Trelew, une petite ville niche dans les steppes arides de Patagonie. Cette dernière est connue pour ses fossiles de dinosaures vieux de plus de 100 millions d’années quand le climat était tropical. La chaleur et le vent règnent ici en maîtres. Maintenant, nous prenons place à bord de deux bus. Notre destination, Puerto Madryn, est à une soixantaine de kilomètres. Nous y parvenons après une heure de route. La ville de 80 000 habitants, coincée entre la mer et les plaines de végétations épineuses, s’étend le long du littoral en un cordon ininterrompu de constructions de toutes formes. A 11h, le convoi arrive au bateau. Après les contrôles en vigueur, nous embarquons sur notre navire l’Ocean Nova alors même que les bagages sont disposés dans les cabines.
Après un temps de repos, nous vaquons à nos occupations. Certains profitent de ce temps libre pour découvrir le centre-ville. A 18h, notre chef d’expédition présente le programme de la croisière. Son propos est suivi par le cocktail du commandant Barrios suivi du repas. Nous gagnons nos cabines pour une bonne nuit de
sommeil.
Nous nous réveillons sous un soleil radieux sans un brin de vent. Cette journée est dédiée 3 excursions afin de découvrir la Péninsule Valdés. Sur ces 3600 km, la réserve abrite de nombreuses espèces. Cette incroyable richesse naturelle l’a fait reconnaître Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1999. A 7h30, Nathanaël part avec son groupe en direction de l’Estancia San Lorenzo. Après une halte au centre d’interprétation qui marque l’entrée de la Péninsule Valdés et qui présente les espèces emblématiques locales, l’équipe fait route vers la pointe nord. Sur leur chemin, ils croisent certains animaux typiques de la pampa : guanacos (sorte de lama), maras, urubus. Puis, ils se dirigent vers la plage de Punta Norte, occupée à cette époque par quelques harems d’éléphants de mer. De nombreux oiseaux chanteurs, depuis les buissons environnants, scandent de leur étrilles le parcours. Le repas se déroule à l’Estancia San Lorenzo qui fait des plats typiques argentins tel que l’agneau grillé au feu de bois. Après avoir arpenté quelques sentiers sinueux, c’est le paradis des manchots de Magellan. Il s’agit de la plus grosse colonie de la Péninsule, qui compte 600 000 individus.
Le second groupe part avec Xavier et Justine ainsi qu’un guide local, Juan Carlos, en direction de l’isthme qui sépare le Golf de San José et le Golf Nuevo, qui à certains endroits, ne les séparent que de 5 km. Sur la route, ils font également escale au centre d’interprétation et observent les premiers guanacos, animaux emblématiques de la Patagonie. Puis, ils arrivent au terminus de la route goudronnée au niveau de la pointe de Punta Piramides et partent alors pour une balade travers le temps au milieu des fossiles de toute sorte bordant le sentier. Ils datent de l’époque où l’Océan Atlantique remontait 400km à l’intérieur des terres, il y a environ 10 à 20 millions d’années. Le petit chemin longeant une falaise escarpée les conduit à un magnifique panorama sur les falaises bordant le Golf Nuevo. A peine arrivés, ce sont deux baleines franches australes qui s’offrent en spectacle en sillonnant la côte quelques centaines de mètres du rivage !
Ils prennent le temps d’admirer ces cétacés et, après cette belle observation, dirigent leurs objectifs vers le bas de la falaise où est installée une colonie de lions de mer. Le point de vue sur le littoral est à couper le souffle ! Ils sont surpris par les différentes vocalises que ces animaux peuvent produire. Étant aux antipodes de nos latitudes automnales européennes, c’est ici la pleine saison du printemps : la végétation constituée de steppes arbustives, épineuses et xérophiles est en pleine floraison. La baleine à nouveau passe le cap. Une seconde colonie de lions de mer de plus de cinquante individus se laisse observer. Certains mâles, facilement reconnaissables à leur crinière, qui leur ont donné ce surnom de lion, surveillent avec frénésie leur harem comptant jusqu une centaine de femelles innocentes ! Il est déjà temps de partir au petit village de Puerto Piramides à l’intérieur de la Péninsule autrefois lieu de récolte du sel.
De nos jours, c’est plutôt le point de départ des excursions en bateau pour l’observation des baleines franches australes. Ce hameau compte aujourd’hui 600 habitants qui vivent de cette activité. Puis, ils sillonnent les pistes jusqu un promontoire sur la Caleta Valdés. Longue de 35 km, cette bande de terre avance en permanence. Chaque année, de septembre mars, une colonie de
manchots de Magellan, estimée à 200 000 individus vient nidifier. Ils aperçoivent alors quelques manchots près des terriers.
Après cette matinée riche en observations, c’est le moment d’un déjeuner en pleine nature face une colonie d’éléphants de mer. Certains ont la chance d’assister à des confrontations de gros mâles : nous les voyons se dresser et se cambrer sur leurs membres
inférieurs avant de se jeter à l’eau. La découverte de la Péninsule Valdés continue par le sud, dans une zone plus verdoyante où l’élevage de moutons de race mérinos prédomine, plus de 900 000 moutons y sont levés pour la laine et la viande. Ce paysage contraste avec les salines rostres que nous distinguons vers l’horizon. En effet, une merveille géologique, salina grande
et salina chica se trouve au cœur de la Péninsule, sous le niveau de la mer. C’est le point le plus bas de toute l’Argentine : 70 cm sous le niveau de la mer. Avant de rejoindre le bateau, ils repassent par cette route rectiligne, fendant en deux la steppe jaune battue par les vents et aperçoivent des nandus (petite autruche) et une chevêche des terriers. Cette dernière espèce nous fascine, elle est installée sur le sol et son plumage couleur terre lui fournit un bon camouflage sur ces terres herbeuses. Nichant dans des
terriers, on la retrouve dans des paysages de plaines et de végétation courte et clairsemée.
Camille est en charge de la troisième excursion destination de Puerto Piramides pour l’observation des baleines franches. Sur la route, quelques espèces typiques sont reconnaissables : le lièvre de Patagonie, le grand tatou velu et le moqueur (passereau local).
Après un copieux repas composé de poissons et de crustacés, ils embarquent sur le zodiac d’observation des baleines et naviguent dans le Golf de Nuevo. La population de baleines franches australes est estimée à 700 soit un total de 1400 baleines réparties entre celui-ci et le Golf de San José. La navigation commence en longeant une colonie de lions de mer qui a élu domicile sur la côte. Soudain, ils aperçoivent un souffle au loin : il s’agit d’une mère baleine franche et son baleineau ! Elles frôlent le bateau à plusieurs reprises. Le spectacle est unique. Elles restent auprès d’eux une bonne heure. Le groupe analysent chaque comportement de ces incroyables animaux. Camille en profite pour leur faire remarquer l’attitude de la maman : cette dernière remet son petit, un peu trop dynamique, dans le droit chemin, l’idée étant de lui apprendre à économiser son énergie et nager utile !
Vers 18h, les trois groupes rentrent des différentes excursions. Christian nous donne rendez-vous au Pont 5 pour l’exercice de sécurité obligatoire. L’appareillage à 19h nous permet de découvrir l’étendue des eaux bordurières de Puerto Madryn depuis les ponts venteux.
Ce premier jour en mer est marqué par l’apparition des premiers albatros à sourcils noirs. 70 % d’entre eux nichent aux Malouines. Ces grands planeurs profitent des vents pour se laisser porter sans effort au-dessus des vagues. Ils redescendent en courbe jusqu’à toucher parfois du bout de leurs ailes la surface de cet immense océan, nous offrant au passage un balais aérien de toute beauté. De nombreuses autres espèces de procellariiformes viennent les rejoindre et semblant danser dans le sillage du bateau : pétrel géant et de hall, pétrel à menton blanc, damier du Cap, prion, ainsi que l’un des plus grand des oiseaux au monde l’albatros royal.
Après un délicieux petit déjeuner, nous assistons à la première conférence de cette expédition. Camille nous fait partager sa passion pour ces incroyables espèces que sont les oiseaux marins et nous parle de ses premiers pas en tant que scientifique lorsqu’elle étudiait la fidélité chez les manchots royaux. Il semblerait que la monogamie ne soit pas leur fort (30 % de fidélité). En effet, pour conserver leurs réserves énergétiques, il est nécessaire qu’ils arrivent synchronisés sur le lieu de reproduction. Après plus 48h d’absence, un nouveau partenaire est alors visé. Nous découvrons les caractéristiques et les adaptations des oiseaux marins leur permettant de survivre dans un milieu parfois hostile.
Xavier prend à son tour le micro pour nous parler des mammifères marins, et en particulier des cétacés, qui sont divisés en deux familles, les mysticètes ou « baleines à fanons » et les odontocètes ou « baleines à dents ». Après avoir détaillé les morphologies et adaptations de ces géants des mer, Xavier prend pour exemple la baleine et bosse et l’orque épaulard, deux espèces que nous sommes susceptibles de rencontrer au cours de ce voyage.
Dans l’après-midi, Nathanaël nous propose une conférence sur la photographie. Les réglages tels l’ouverture, la sensibilité ISO, la vitesse d’obturation n’ont plus de secret pour nous. Ce triangle d’exposition nous permet de mieux comprendre nos boîtiers et toutes les fonctions disponibles.
La houle forcit un peu en fin de journée, ce qui n’empêche pas les plus amarinés d’entre nous de se rendre au salon panoramique, après le dîner, pour profiter de la projection d’un film sur la faune de Patagonie.
En début de matinée, notre équipe de guides revient sur différents points de la journée de l’avant-veille. Xavier commence par une explication étonnante de la toponymie de la Patagonie et nous explique la légende des patagons géants vivants sur ces terres. Nathanaël détaille les différents oiseaux que nous avons observé en Péninsule Valdès et revient ensuite plus précisément sur le tatou velu. Dans la foulée, Camille nous fait écouter des chants de baleine et nous explique ce qu’ils signifient.
Samuel nous montre différentes photos d’oiseaux marins prises durant la navigation de la veille puis nous donne les clés pour les identifier. Agnès, quant à elle, nous prépare à nos prochaines observations en nous listant les potentielles espèces que nous pourrons croiser pendant la croisière.
Elle cite notamment deux oiseaux endémiques : Le Brassemer des Malouines (16 000 couples) et le Troglodyte de Cobb, ces derniers nichent principalement sur des îles qui n’ont pas de prédateurs terrestres. Nous découvrirons également différents types d’oies : la mouette de Magellan et la mouette marine.
Après la pause-café, Agnès nous introduit les îles Malouines par des explications sur la géographie, la faune et la flore.
Il n’y a plus de mammifères terrestres endémiques actuellement. Autrefois, le Warrah, renard (ou loup) des Faklands était présent mais très chassé. Il a disparu en 1976.
Ces îles comptent plus de 200 espèces d’insectes avec 43 espèces d’arachnides. Plus de 360 plantes ont été répertoriées. Nous allons également observer à plusieurs reprises le Tussack, espèce de graminées de la famille des Poacées, essentielle pour la nidification des oiseaux et la biodiversité locale.
Nous apprenons que la pêche est toujours présente aux Malouines, 75 % des prises sont des calamars. Concernant l’agriculture, 84 fermes et 500 000 moutons sont recensés.
Vers 11h15, Christian nous tient en haleine lors de sa conférence sur l’histoire passionnante des îles Malouines. Déserte jusqu’à leur découverte par les Européens au XVIème, l’archipel est colonisé en 1764 sous la direction du français Louis Antoine de Bougainville et leur donne le nom d’îles Malouines. Quelques années plus tard (1767), elles passent sous souveraineté espagnole. En 1816, l’Argentine se proclame héritière des îles Malouines car situées au large de ses côtes. Cependant, le Royaume-Uni contrôle l’archipel depuis 1833. Les argentins quittent leur possession et en 1982, ils contestent la souveraineté britannique sur l’archipel, c’est le début de la guerre des Malouines. Mais le Royaume-Uni sort vainqueur au bout de deux mois seulement.
L’après-midi sera dédié aux briefings obligatoires pour pouvoir voyager dans ces contrées. Nous débutons par un briefing zodiac suivi d’un briefing de biosécurité. Nous parlerons naturellement de l’association internationale des tours opérateurs en Antarctique (IAATO) qui vise à coordonner les activités touristiques et à informer les tours opérateurs sur la prévention, la protection et le respect de l’environnement. Les guides nous délivrent ainsi des codes de conduite à suivre pendant les sorties. Nous terminons ce briefing par le nettoyage de nos vêtements ainsi que la désinfection de nos bottes en néoprène.
A notre approche des îles Malouines, le protocole IAATO demande aux bateaux de fermer chaque hublot, sabord pour éviter que les oiseaux soient attirés par la lumière et viennent percuter le bateau.
Ce matin, au lever du jour, la côte est en vue ! Après deux jours de mer, nous voici aux îles Malouines. Le Capitaine mouille l’ancre devant le site de « Grave Cove » où nous attendent les propriétaires des lieux, Hugues et Marie-Paule, un couple de français ayant repris un élevage de moutons il y a une quinzaine d’années. Ils nous rejoignent à bord pour le petit-déjeuner, puis Marie-Paule nous présente au salon panoramique leur vie atypique mais non moins passionnante, tandis que l’équipe d’expédition se prépare à nous accueillir à terre avec Hugues.
Le temps de nous équiper et nous voici dans les zodiacs qui nous déposent quelques minutes plus tard sur une plage de sable blanc. Le soleil est de la partie et le cadre idyllique.
Une fois franchi le délicat cordon dunaire dans lequel niche des sturnelles australes, nous découvrons une plaine verdoyante dans laquelle nous évoluons. Plusieurs espèces d’oiseaux y cohabitent : mouettes marines, de Magellan, ou à tête rousse, huitriers de Garnot, ou urubus à tête rouge. Nous cheminons jusqu’à une colonie de manchots papous, la plus importante des îles Malouines ! La plupart sont sur leur nid ou à les rebâtir. Parfois, un adulte se lève pour se replacer sur son nid, laissant apparaître un ou deux œufs récemment pondus. Mâles et femelles couvent à tour de rôle. Au-delà de la colonie, se trouve une autre plage sur laquelle vont et viennent les manchots pour regagner tantôt leur nid, tantôt l’océan dans lequel ils se nourrissent. Nous les observons sortir de l’eau, surfant malgré eux dans les vagues qui s’échouent en rouleaux sur cette plage immaculée. Nous contemplons ce spectacle fabuleux et sans cesse renouvelé. Marie-Paule et Hugues sont également là pour répondre à nos questions, sur la vie animale et humaine de ce bout du monde.
La matinée passe vite et il est déjà l’heure de rentrer à bord. Le navire se repositionne pendant le déjeuner à proximité de l’île de West Point, notre second débarquement. Cette fois, nous sommes accueillis par un autre couple : Thyss, d’origine allemande, et Kiki, d’origine suédoise, qui gère le cheptel de moutons et les terres de propriétaires britanniques.
Nous randonnons quelques kilomètres à travers les collines. Le long de cette balade, nous observons la végétation parsemée d’ajoncs. Ce magnifique arbuste à la floraison jaune et lumineuse attire notre attention. Bien au-dessus de ces pousses persistantes et épineuses, les plus attentifs repèrent quelques rapaces tels le caracara et urubus à tête rouge ainsi que des passereaux comme le chardonneret à menton noir.
Nous continuons notre marche vers une colonie d’albatros à sourcils noirs et de gorfou sauteurs. Les deux espèces cohabitent de façon naturelle dans cet environnement. Nous évoluons entre le tussack, cette végétation haute et le paysage se découvre peu à peu. Nous tournons la tête du côté des falaises en direction des quelques survols d’albatros, que nous pouvions apercevoir au loin, et nous voyons à quelques mètres de nous seulement ces oiseaux pélagiques. Cette espèce arborant un plumage bicolore nous laissent les observer sur leur nid. Ils nous survolent et paradent avec élégance… Nous sommes émerveillés par ces chorégraphies tournoyantes. Nous prenons le temps d’admirer chaque détail, la scène est unique. Nous remarquons notamment leur masque noir qui semble souligner leurs yeux comme un trait de mascara, qui leur a valu ce surnom. Certains dévoilent leur envergure fièrement pendant que d’autres nichent silencieusement. La proximité avec ces oiseaux est saisissante. Nous contemplons chaque comportement avec attention. Nous perdons toute notion du temps face à ce beau spectacle. La configuration du paysage en forme de combe, se terminant en rivages escarpés dans l’océan, est propice aux envols de ces géants des airs.
A notre retour, non loin du site, nous sommes conviés pour le « tea time », agrémenté d’une multitude de petits gâteaux faits maison.
Nous regagnons le navire et naviguons toute la nuit pour rejoindre Port Stanley.
C’est juste avant l’heure du petit-déjeuner que l’Ocean Nova se présente à l’extrémité Est de l’archipel des Malouines dans Port William, puis à vitesse réduite en raison du fort vent, dans Port Stanley.
C’est la capitale des îles Malouines depuis 1945, la plus petite du monde. Ce petit village à flanc de colline tire ses charmes du patrimoine culturel Britannique très présent dans l’architecture locale.
Au regard des conditions météorologiques, décision est prise de retarder un moment le débarquement afin d’observer l’évolution de ces dernières. Malgré une mer un peu formée, nous parvenons finalement à débarquer en début de matinée dans la ville de Stanley. Sur le ponton, des lions de mers étalés gracieusement nous accueillent.
Couleurs éclatantes, toits couverts de tôle ondulée, boiseries peintes de diverses couleurs, voilà quelques caractéristiques des maisons que nous apercevons. On voit clairement qu’elles détiennent une ossature en bois et ont été construites sur des kits importés depuis le continent. Nous passons notamment devant les typiques bâtiments du bureau de poste, bureau de philatélie et la mairie.
Nous évoluons en bus sur ce même axe (Ross Road) et nous observons la splendide cathédrale Christ Church. Érigée en 1892, elle est depuis la cathédrale anglicane la plus au Sud du monde. D’autres bâtiments sont également ouverts pour notre visite comme le centre d’informations et quelques magasins de souvenirs.
Nous partons ensuite en bus vers le site de Gypsy Cove à la rencontre de la faune et de la flore locale. Les derniers manchots de Magellan de notre voyage se laissent observer timidement, car sans doute en raison du vent, ces derniers ont fait le choix de rester à l’abri à l’entrée de leur terrier.
Après quelques kilomètres éventés sur un sentier balisé, nous arrivons face à plusieurs criques isolées. Des longues plages de sable blanc s’étirent au milieu de ces grandes falaises vertigineuses. Cette pureté sableuse contraste avec l’environnement aride nous entourant. Nous sommes tout de même chanceux car ce panorama idyllique est souvent entaché par une météo capricieuse.
De retour en ville, nous profitons de quelques heures de temps libres pour visiter le musée. Situé sur un ancien chantier naval, ce lieu est l’occasion de (re)découvrir l’histoire naturelle de ces îles et les moments forts de leur histoire. La Britania House nous permet de rentrer en immersion dans la vie des Malouins qui vivaient ici en 1930. Ce lieu renferme la majeure partie du patrimoine culturel, social et naturel des îles Falklands (peintures, épaves, objets témoins du passé, etc.)
De retour à bord, le délicieux déjeuner nous attend, alors que nous levons l’ancre et mettons le cap vers la tant attendue Géorgie du Sud.
En fin de journée, l’équipe d’expédition nous pré sente son traditionnel récapitulatif du jour.
C’est donc une journée complète de navigation vers la Géorgie du Sud qui s’annonce.
Ce matin, Xavier nous explique le fonctionnement de la circulation thermohaline. Nous comprenons petit à petit l’importance des mouvements de ces masses d’eau qui ont un rôle prédominant dans le climat qu’il peut faire à un endroit donné. Ce mouvement des océans permet également le développement de la biodiversité grâce à l’apport de l’oxygène et de minéraux dans les milieux tropicaux. Ces courants apportent également de la chaleur dans les milieux polaires, c’est pourquoi l’océan austral est si riche en biomasse.
Il évoque ensuite une limite écologique que nous allons franchir aujourd’hui : le front polaire, appelé également convergence Antarctique. Cette ligne virtuelle située entre 40° et 60° est un espace de transition entre les eaux polaires froides et subtropicales chaudes. C’est notamment là que de nombreuses espèces marines viennent se nourrir. Cette frontière marque des zones où les températures, la salinité et la concentration en nutriments sont différentes.
Ce matin, nous observons d’ailleurs nos premiers albatros hurleurs, très semblables aux albatros royaux que nous avions observés il y a déjà quelques jours. Avec une envergure de 3,50 m, l’albatros hurleur est l’un des plus grands oiseaux du monde. Son corps majoritairement blanc se caractérise par de très longues ailes noirâtres et étroites ainsi qu’une queue courte avec des rémiges noires ponctuées de taches blanches. On distingue bien son bec crochu rosâtre et ses deux narines en forme de tubes qui lui offre un odorat développé lui permettant de repérer des zones de nourriture dans l’immensité des mers.
Cette matinée s’achève sur un retour en images, par Nathanaël, sur ces derniers jours forts en observations animalières. Il nous explique ses choix de photographe, la manière dont il recadre ses clichés et nous montre quelques techniques pour améliorer la prise de vue.
Après ces belles images projetées, il est bientôt l’heure d’aller déguster le repas de midi, puis de profiter d’un temps libre à la bibliothèque ou sur les ponts.
Agnès prend le relai des conférences cet après-midi et nous dévoile la vie secrète des manchots. De leurs ancêtres géants à leurs petites manies de vols de cailloux, nous saurons tout !
Nous prenons conscience, grâce à cet exposé illustré, que l’extension de la banquise a été très variable au cours des derniers millénaires et a changé la répartition des manchots antarctiques et subantarctiques. À l’exception du manchot empereur et du manchot Adélie, il est probable que tous les manchots ont dû quitter l’Antarctique durant le dernier maximum glaciaire, il y a environ 25 000 à 19 000 ans. Des icebergs de plusieurs dizaines de kilomètres de long ont, dans le passé, empêché des populations de manchots d’accéder à leurs zones de production.
Vers 17h, plusieurs guides proposent un petit atelier photo où chacun est convié avec son propre matériel. Nous recevons des conseils sur la prise en main et certains réglages fins.
Au récap du soir, Christian nous donne quelques informations sur la suite de la traversée qui se passe sans encombre, puis c’est au tour de Samuel de nous expliquer pourquoi les manchots papous ont un nom aussi exotique…
Enfin, Fabrice nous conte la folle histoire des Clippers, ces voiliers élancés qui ont transporté pendant des décennies le fret mondial, du Cap Horn à l’Europe en passant par la Chine et l’Australie. En effet, à Port Stanley nous avions aperçu l’épave du Lady Elisabeth, un clipper de trois mâts qui est arrivé ici au début du 20ème siècle suite à diverses avaries…
La navigation dans la convergence antarctique nous offre un réveil sous une longue houle et un brouillard épais.
Cette nouvelle journée débute par une conférence de notre chef d’expédition, Christian. Il aborde l’histoire de la Géorgie du Sud. La Géorgie du Sud aurait été aperçue par le Florentin Américo Vespucci en 1502 mais la première exploration de l’île est menée par le capitaine James Cook en 1775, à bord du navire Resolution. Ce dernier va rédiger de nombreux rapports notifiant l’abondance des éléphants de mer et otaries à fourrure ce qui va attirer la convoitise des chasseurs. Cette terre longtemps inexploitée devient donc une base importante pour ces activités fructueuses. L’époque de chasse aux phoques a perduré environ 130 ans mais une fois l’espèce exterminée, ils se tournent vers une autre famille de mammifères marins : la baleine.
L’industrie baleinière se développe entre 1904 et 1965. Cette chasse aux mammifères marins devient la plus importante du monde (six bases baleinières).
Samuel prend ensuite le micro et présente un panorama général de la Géorgie du Sud. En virtuose des lieux, il déroule devant nos yeux géologie, géographie des reliefs, courbe des températures, histoire et diversité de la faune et de la flore.
Cette île embrasse 3 500 km² et 11 sommets dépassant les 2 000 m d’altitude dont le Mont Paget, le plus haut sommet culminant à 2 934 m.
Il n’est pas rare de lire que ce sont les Alpes qui surgissent de l’océan. En effet, il n’y a pas de plaine côtière et c’est une impressionnante chaîne de montagnes qui émerge de l’océan sur une petite plate-forme continentale sous-marine, entourée de profondeurs atteignant 6 000 m.
Nous prenons conscience que nous arrivons sur la terre des superlatifs : 450 000 couples de manchots royaux, (1/3 de la population mondiale) et 5 millions de couples de pétrels plongeur. 31 espèces d’oiseaux se reproduisent ici et 81 espèces ont déjà été observées. Il cite notamment les albatros hurleurs, pétrels, pipits, canards géorgien…
Grâce au courant circumpolaire, notre destination est ainsi l’un des plus grands sanctuaires de la vie au monde.
Cependant, notre guide nous informe d’un des périls qui guette ce paradis et justifie la politique stricte de biosécurité à l’approche de ce territoire : l’introduction d’espèces invasives.
Afin d’empêcher l’introduction d’espèces non indigènes et de maladies, nous avons donc comme consigne de laver soigneusement nos bottes, notre équipement incluant nos vêtements, nos sacs, nos trépieds, nos bâtons de marche avant de les introduire en Géorgie.
Il termine son exposé sur la richesse des eaux et la ressource économique que représente la Géorgie, la deuxième plus grande aire maritime protégée terrestre. Le film obligatoire des autorités sur la biosécurité est ensuite projeté.
L’après-midi est consacré à l’observation des oiseaux depuis les ponts extérieurs suivi d’un récapitulatif donné par Nathanaël sur l’identification de ces différentes espèces aperçues.
La sensibilisation aux bons gestes en présence de cette faune locale et sur la conduite à tenir lors des débarquements est expliquée plus longuement au salon panoramique, avant notre dîner.
Nous prolongeons la soirée par une projection sur la diversité animale en Antarctique.
Le lever du soleil est marqué par le passage du premier iceberg tabulaire de ce voyage, que nous dépassons furtivement par bâbord. Les oiseaux marins se font de plus en plus nombreux autour du bateau et nos premiers pétrels des neiges, oiseaux d’un blanc immaculé relevé de leur bec et œil noirâtre, font leurs apparitions. Ces ballets aériens ravissent les photographes. En Géorgie du Sud, il existe deux espèces d’oiseaux terrestres endémiques : le pipit antarctique et le canard géorgien que nous observerons au cours du voyage.
Nous traversons les âges à travers la conférence de Fabrice sur l’histoire des baleiniers. Bien que l’histoire récente ai été marquée par cette industrie, il faut remonter jusqu’il y a 8 000 ans pour découvrir les premiers chasseurs de baleines. Plus de 2 millions de cétacés ont malheureusement perdu la vie au cours des derniers siècles, dans le but de produire l’huile nécessaire au développement des villes européenne et d’Amérique. Ce n’est que depuis 1982 que la chasse est stoppée, n’autorisant que la chasse scientifique.
A la fin de cette passionnante conférence, nous sortons sur les ponts pour profiter des albatros et pétrel en tout genre qui virevoltent par dizaine. La terre est proche. Peu de temps après, nous distinguons les premiers rochers à l’horizon. C’est l’île Willis et Bird Island, qui forment l’extrémité ouest de la Géorgie du Sud. Bird Island est aussi l’un des deux seuls sites de la Géorgie du Sud à avoir une population humaine non permanente. Nous comptons une petite équipe de scientifiques dont certains d’entre eux resteront 18 mois sur cette île pour étudier manchots, albatros et otaries. Notre guide Camille fait partie de ces anciens hivernants. Alors que nous longeons la côte nord de l’île, des souffles apparaissent à la surface… Deux baleines à bosse nous montrent leurs queues avant de sonder. Bientôt ce sont 5 autres souffles qui fendent les flots quelques mètres plus loin. Le spectacle est inattendu, nous les suivons quelques minutes avec attention. Il semblerait que nous soyons tombés sur un petit groupe de baleines à bosse.
Elsehul devait être notre première sortie zodiac en Géorgie du Sud mais les conditions de mer et de vent ne permettront pas au bateau d’entrer dans cette baie. L’Ocean Nova continue ainsi sa route le long des côtes nord dans l’espoir de trouver une zone plus abritée. Cependant, le vent forcit petit à petit durant l’après-midi et il devient vite apparent que nous ne pourrons pas sortir les zodiacs dans ces conditions. Nous passons Right Whale Bay. Christian et le Capitaine décident de faire route jusqu’à Salisbury Plain, où il devrait être possible d’observer de nombreuses espèces depuis le bateau.
En attendant d’arriver sur la zone, notre chef d’expédition nous explique le programme du lendemain. Cap sur Hercules Bay pour voir une colonie de manchots macaroni, puis vers Grytviken et sa spectaculaire station baleinière. Pour les plus courageux, une marche depuis Maiviken devrait être possible, au regard de la météo.
Nathanaël prend le relai et nous présente son traditionnel récap des nouvelles espèces d’oiseaux observées dans la journée. Camille, de son côté, nous fait part de son expérience d’hivernage à Bird Island, et nous présente certaines des études qui y sont menées.
Devant nous, les plaines de Salisbury apparaissent à travers la brume. Quelques rayons de soleil transpercent les nuages et laissent apparaître des paysages irréels et mystiques. Nous connaissons cette plage à travers les récits, reportages, articles et nous sommes à quelques kilomètres de cette dernière. Quelques manchots royaux et otaries à fourrures viennent longer la coque. Sur les plages, ce sont des centaines, même des milliers d’animaux qui sont présents pour se reproduire. A travers nos jumelles, notre imaginaire complète le tableau. Nous pensons à ces milliers de manchots chantant dans le brouhaha de la colonie pour se retrouver.
Les îles environnantes regorgent également de prions, pétrel à mentons blanc et albatros. Le soleil se couche dans les lueurs de cette ambiance particulière sur ces visions d’une rare beauté. Ce moment nous laisse rêveur pour les journées à venir.
Aujourd’hui, la météo est totalement différente de notre journée d’hier, c’est sous un soleil flamboyant et surtout sans vent que nous commençons la journée. Nous partons dès 8h00 pour découvrir la baie de Hercules avec nos embarcations zodiac. Nos guides nous conduisent dans une petite baie non loin de celle-ci, nous nous faufilons entre deux gros rochers où la houle du large vient se briser sur ces derniers. A l’intérieur de cette baie, nous apprécions le calme, c’est l’occasion d’observer nos premières otaries à fourrure. Le zodiac nous permet de nous approcher à quelques mètres de ces pinnipèdes.
Abondance d’animaux sur ces surfaces rocheuses, certains se prélassent dans les rayons du soleil et d’autres produisent des vocalises surprenantes. Nous sommes aux premières loges, ils se chamaillent et jouent amicalement. Des belles scènes de vie se déroulent sous nos yeux. Pendant ce temps, quelques fuligineux à dos clair nous regardent depuis leurs nids dans le Tussack et poussent quelques cris facilement reconnaissables.
Nous ne savons plus où regarder car ici la faune est très présente. Ce sont des chionis blancs qui longent la côte à la recherche de denrées consommables. Des algues telles des cheveux de Sedna, dansant avec la houle, s’épanouissent dans la petite baie. Des cormorans impériaux viennent se joindre à la partie, ils se posent avec agilité sur des flancs de rocher afin de se reposer et de sécher leur plumage.
Dans la végétation, un cri mélodieux nous interpelle, c’est le fameux pipit de Géorgie du Sud. Ce dernier revient progressivement sur ces terres isolées depuis l’éradication des rats. Nous continuons notre balade zodiac en direction de la baie Hercules. Au pied de la haute falaise de sédiments constitués de grès, un groupe de phoques plus exactement des éléphants de mer austral se prélassent, sur toute leur longueur, sur la plage.
Nos chauffeurs nous font une approche avec dextérité entre les algues, nous pouvons ainsi voir les détails du nez, en forme de trompe, de ces gros phocidés. Le temps est toujours au beau fixe, notre embarcation longe les falaises vertigineuses. Au pied de celles-ci, des otaries et des phoques se tiennent fièrement sur le rivage en attendant le début de la reproduction.
Le zodiac freine et des goélands se laissent alors photographier. Au bout de la baie, nous découvrons une belle cascade de plusieurs mètres de haut qui termine son écoulement sur une plage de galets. Sur cette dernière, une colonie de plusieurs dizaines d’individus d’éléphants de mer a pris possession des lieux pour la saison estivale. Nous nous familiarisons avec cette espèce durant quelques instants. On remarque leur allure très lourde, leur cou totalement indistinct et leur poitrine puissante.
Ils sont très bruyants et les mugissements peuvent s’entendre à plusieurs centaines de mètres. Nos embarcations gonflables nous conduisent le long de cette côte. L’environnement est grandiose, nous sommes bordés de montagnes, recouvertes de Tussack. Nous naviguons le long de grottes, de falaises qui s’imposent sur notre chemin. Nous apercevons également des canards de Géorgie du Sud, des sternes Antarctique et bien d’autres oiseaux des régions subantarctiques.
Avant de regagner le bateau, nous positionnons notre embarcation face aux algues. Elles sont utilisées par certains crustacés et freinent également l’érosion côtière. Derrière ces algues entremêlées, nous faisons la rencontre d’un gros éléphant de mer reposant sur des cailloux dentelés. Les mâles adultes s’identifient par une taille et un poids considérables atteignant respectivement 4 à 5 mètres et de 3 à 4 tonnes.
C’est une journée à mille à l’heure puisque à 12h30, nous reprenons nos zodiacs pour effectuer notre premier débarquement sur la terre de Géorgie du Sud. C’est un moment d’émotion, l’équipe débarque les plus téméraires sur la plage de Maiviken sur laquelle une colonie d’otaries à fourrure a élu domicile.
Nous partons dans les pas de Camille qui ouvre la marche entre le Tussack de plusieurs mètres de hauteur. Le Tussack est un exemple caractéristique d’adaptation au milieu subantarctique. Nous sortons de cette végétation dense, c’est un paysage particulier, peu d’entre nous ont déjà vu ce type d’écosystème.
Nous continuons, à travers cette fois un gazon ras, pour rejoindre un lac naturel sur un plateau. Le paysage de montagnes pointues à l’horizon contraste avec les plaques de glaces. Nous nous hissons au sommet d’une petite montagne où nous profitons d’une vue intégrale sur le lac et le fjord en contre bas.
Nous filons au col et au point culminant de notre balade, 160 m d’altitude. De ce col, le paysage des montagnes de l’île dont le Mont Paget, point culminant, se laisse entrevoir. Nous arrivons à l’ancienne station de Grytviken qui signifie « chaudron », puisqu’il s’agissait d’une ancienne station baleinière jusqu’en 1964. C’est à présent le siège administratif de l’île.
Nous retrouvons le reste du groupe qui a préféré rester sur l’Ocean Nova pour naviguer entre notre baie de départ Maiviken et le site de débarquement de Grytviken. Cette navigation est spectaculaire. Au fur et à mesure de notre avancée, les pics rocheux se dévoilent et les monts englacés s’illuminent par alternance grâce aux rayons de soleil.
Nous voici tous réunis pour terminer la journée dans cette station baleinière. Nous commençons par visiter le cimetière où repose l’explorateur Sir Ernest Shackleton qui a vécu une expédition unique en Antarctique.
Nous nous dispersons dans la station. Certains en profitent pour monter jusqu’à un petit lac avec Agnès où ils contemplent l’ensemble de la baie et les bâtiments depuis le sommet. D’autres préfèrent enrichir leurs connaissances, aux côtés de Fabrice, en visitant la station baleinière et le petit musée qui retrace notamment l’épopée de l’expédition de l’Endurance.
Nous avons également la possibilité de visiter l’église, datant de 1913, un peu à l’écart de la station.
Cet après-midi nous réserve également une surprise car nous avons l’opportunité d’observer nos premiers manchots royaux. Quatre individus apparaissent élégamment dans les grandes herbes. Ils sont en pleine mue, nous remarquons le plumage ébouriffé sur tout leur corps.
Nos philatélistes feront un arrêt à la Poste, la plus importante de ces terres australes.
De retour à bord, l’équipe d’expédition Grands Espaces et l’équipe Ocean Nova nous offrent un verre de l’amitié pour fêter notre premier pied sur cette terre de Géorgie du Sud.
Ce matin, le site de Fortuna Bay nous promet la rencontre avec les manchots royaux ! Éléphants de mer et otaries à fourrure nous attendent sur la plage. Nous les observons en nous tenant à distance. Environ 7 000 couples de manchots royaux viennent nicher ici et font des va-et-vient entre le front de mer et leur colonie située dans la vallée à environ un kilomètre.
Il a neigé. Le paysage semble irréel, on dirait une peinture. Les roches sédimentaires d’un noir profond contrastent avec la fine couche de neige qui s’y est déposée. La brume laisse découvrir les montagnes alentours. L’ambiance est extraordinaire. Les manchots passent fièrement devant nous en sortant peu à peu de cette vapeur. Nous distinguons alors leur superbe plumage et l’intensité du jaune orangé qui décore leur costume. Nous apprenons à différencier ceux qui ont déjà mué : dos gris anthracite, démarche plutôt voûtée et ventre plat. Ils ont consommé toute leur énergie le temps de la mue, ne pouvant aller se nourrir en mer, leur plumage n’étant alors pas imperméable. En revanche, ceux dont la mue a lieu plus tard, arborent un dos plus noir et se tiennent gracieusement en arrière gênés par un ventre rebondi.
Après quelques minutes en leur présence, nous comprenons que certains individus sont en parade. Chants, têtes tendues vers le ciel, ailerons écartés, lents mouvements du cou, voici les comportements de parade que nous avons la chance d’observer. Certains effectuent des dandinements prononcés afin de parfaire cette danse.
Un peu plus loin, un groupe de trois manchots attire notre attention. Il s’ agit de deux mâles qui tentent leur chance pour séduire une femelle et convoler avec elle. Elle choisira le plus fort des deux afin d’assurer une lignée porteuse des meilleurs gènes.
Une rafale de grésil nous pousse à les laisser dans leur intimité et nous retrouvons bientôt la chaleur de l’Ocean Nova. L’après-midi, nous sommes prêts à affronter les intempéries pour aller explorer Stromness.
Deux groupes sont rapidement constitués, dont un groupe de marcheurs qui iront jusqu’au pied de la cascade de Shackleton. C’est le point d’arrivée des trois hommes qui, après une épopée de plusieurs mois, la perte de leur bateau l’Endurance, un hivernage sur la banquise dérivante, une traversée en canot de l’île Eléphant jusqu’aux côtes de la Géorgie du Sud et une traversée de celle-ci d’ouest en est à travers montagnes et glaciers ont réussi à rejoindre la station baleinière de Stromness pour demander du secours… Respect ! Finalement, la pluie battante du jour, le vent soufflant et parfois le grésil nous donne une infime idée de ce que cela a pu être et n’entame en rien notre plaisir à être là et à profiter de ces moments exceptionnels.
Pendant ce temps, le deuxième groupe, après avoir observé les restes de la station baleinière et admiré les immenses hélices des anciens bateaux entreposés là, s’est dirigé vers une colonie de manchots Papou, installés sur une colline dans le Tussack. Quel plaisir de les regarder évoluer sur leur promontoire.
De retour au bateau, le récap de Fabrice reprend quelques points concernant les stations baleinières puis Camille analyse des photos de manchots royaux réalisées le matin en nous donnant des clés de leur comportement.
La nuit dernière fut passée au mouillage dans Jason Harbour, ce qui permit un sommeil réparateur pour tout le monde. Juste après le petit-déjeuner, l’équipe d’expédition part en reconnaissance malgré un vent encore fort. Décision est prise de patienter un peu dans l’espoir d’une accalmie pour tenter une sortie. En attendant, Samuel présente une conférence sur l’explorateur Sir Ernest Shackleton, qui s’est illustré à trois reprises en Antarctique. C’est aux côtés du Capitaine Robert Falcon Scott qu’il part pour la première expédition britannique du XX siècle sous ces latitudes. Sa deuxième expédition est menée entre 1907 et 1909, toujours du côté de la mer de Ross. Mais c’est sa troisième expédition qui restera la plus connue : le projet était de débarquer en mer de Weddell, de traverser le continent antarctique en passant par le pôle géographique et de se faire récupérer en mer de Ross. Même si rien ne s’est passé comme prévu car pris dans les glaces, il a su ramener son équipage la civilisation, après deux années à la dérive sur la banquise de la mer de Weddell. C’est une vraie épopée puisque la glace a broyé leur bateau et ils ont dû se laisser dériver plusieurs mois jusqu’à atteindre l’eau libre. Leur mésaventure n’était toujours pas terminée à ce moment-là, son équipage a trouvé refuge sur l’île Éléphant. Shackleton, accompagné de cinq hommes dont Worsley, le capitaine, ont quitté l’île pour une navigation de 800 milles marins en direction de la Géorgie du Sud où se trouvaient des stations baleinières. A leur arrivée sur l’île, il leur restait 45 km à parcourir à travers les montagnes et les glaciers pour atteindre la station de Stromness. Le 30 août 1916, les 22 hommes restés en Antarctique sur l’île Eléphant, sont récupérés par le remorqueur à vapeur chilien Yelcho.
A l’issue de la conférence, le temps s’améliore et nous décidons de commencer nos activités. Certains vont explorer Jason Harbour lors d’une balade à travers le Tussack, alors que d’autres vont s’aventurer le long des côtes en zodiac. Pendant cette dernière, nous naviguons proche de formations géologiques intéressantes, des roches sédimentaires érodées par la mer en forme de pinacle. Entre ces colonnes, des otaries à fourrure trônent fièrement sur des dalles rocheuses. Éléphants de mer, cormorans géorgiens, et manchots royaux étaient également au rendez-vous pour nos marcheurs. L’après-midi est consacré à l’exploration et à la découverte depuis l’Ocean Nova, de la baie de Cumberland, nommée ainsi par James Cook en hommage au frère du roi George III. Les fjords de cette baie sont caractérisés par de hautes montagnes desquelles coulent plusieurs glaciers, dont certains se sont retirés de plusieurs kilomètres ces quinze dernières années.
Une navigation qui nous donne l’opportunité de contourner de somptueux icebergs autour desquels virevolte le gracieux pétrel des neiges. Cet oiseau discret niche dans les éboulis rocheux. Oiseau mythique, il est facilement reconnaissable à son plumage blanc, son bec noir et ses pattes gris foncé. Nos photographes sont sur les ponts pour immortaliser ce moment : leur survol est si élégant, nous les suivons du regard, la silhouette de ce magnifique oiseau frôlant les pointes des icebergs turquoise se profile à l’horizon.
Ce moment nous évoque les paroles de Frederick Cook, le 25 février 1898 : « De nombreux pétrels des neiges nous suivent dans le sillage du navire, mais ils sont des compagnons silencieux, n’émettant jamais un chant ou un cri de peur, glissant toujours légèrement dans l’air ». Le dernier glacier que nous pouvons observer en fin de journée est le glacier de Nordenskjöld, le plus large de l’île avec ses 3 km de largeur.
Une journée de rêve en Géorgie du Sud ! La houle et le vent balayent toujours ce matin les côtes de l’archipel, mais grâce à l’expérience de notre Capitaine, nous entrons avec l’Ocean Nova dans le havre d’Ocean Harbour. Ici, bien à l’abri des vagues, nous allons pouvoir débarquer sur une plage remplie d’éléphants de mer de tous âges et sexes. Certains sportifs prennent un peu de hauteur et gravissent les pentes de Tussack jusqu’à un replat d’où ils pourront admirer la vue sur la baie. Le ciel est bleu, le soleil donne et nous avons l’impression d’avoir complètement changé d’endroit. D’autres restent plus proches du littoral, au contact d’une faune riche et omniprésente : cormorans impériaux, sternes antarctiques, canards et pipits géorgien, chionis blancs, skuas, otaries et éléphants de mer. Petit, brun clair rayé à queue courte, le pipit se déplace rapidement, nous le reconnaissons facilement grâce au son incisif qu’il émet. Seul passereau au sud de la convergence, il se reproduit principalement sur l’île de Bird Island. On compte aujourd’hui environ 200 couples.
Après avoir bien profité de cette météo et de la vue sur les sommets enneigés, nous reprenons notre route le long des côtes de Géorgie. Cet après-midi, notre chef d’expédition, Christian veut essayer de nous faire débarquer à Gold Harbour, un des plus beaux sites de l’île. L’équipe d’expédition part en repérage pour évaluer la possibilité d’aller à terre. La densité d’éléphants de mer qui peuple les plages est surprenante. Nous trouvons un lieu de débarquement dans un petit espace au niveau de l’embouchure d’une rivière. Les radios crépitent et Justine nous confirme la faisabilité de débarquer, nous sommes ravis. Nous enfilons donc nos parkas et nous nous dirigeons hâtivement au Pont 2 pour embarquer. Nous parvenons ainsi à mettre le pied dans cette véritable oasis de vie, où près de 25 000 couples de manchots royaux viennent se reproduire chaque année. Nos guides nous emmènent au milieu de la colonie, entre les éléphants de mer et les manchots. Nous passons ici des moments inoubliables, immergés dans une réalité digne d’un documentaire de la BBC !
Devant nous se déploie l’immense colonie de manchots royaux où se mêlent les chants de parade nuptiale et les cris sifflés des jeunes qui ont passé l’hiver sur ces plages et qui quémandent leur dernier repas à leurs parents revenus de l’océan. On distingue clairement les petits, au loin, au milieu de la colonie. Ils sont comme nous les imaginions, vêtus d’un imposant duvet brun gris et recouvert d’une épaisse toison brune. Certains adultes se mettent en valeur en allongeant fièrement leur cou, ils sont certainement à la recherche de leurs poussins. Ces milliers d’individus sont bien là, face à nous. Nous profitons de chaque instant. Les guides attirent notre attention sur ces couleurs si contrastes qui composent leur plumage : les deux taches auriculaires orange vif et le haut du poitrail jaune orangé, le bec serti de deux plaques oranges, un dos gris argent et un ventre plus ou moins blanc. Les lumières changent rapidement, nous nous imprégnons de toutes les ambiances.
Notre environnement est grandiose, tel un amphithéâtre avec un glacier suspendu duquel quelques barres de sérac s’effondrent et forment des cascades de glace éphémères. Des rayons de soleil apparaissent quelques fois à travers les nuages et illuminent la colonie. Les lueurs de fin de journée s’installent petit à petit. Le ciel plus sombre se charge ensuite de grésil en quelques instants. Les manchots exposés au vent se regroupent et nous laissent dans une atmosphère mystérieuse. Il est difficile de quitter ce lieu à la fois si hostile mais si attachant. Notre regard se perd dans cette immense colonie.
C’est sans doute lorsque nous acceptons ce lâcher prise que l’on commence à redécouvrir le monde autour de nous. C’est en embrassant ces endroits si envoûtants que nous prenons conscience que nous sommes au bout du monde et que l’on s’abandonne ailleurs au lieu de lutter pour retrouver nos habitudes. Ces instants gravés dans le temps ne cessent de défiler dans nos têtes. Cette entrevue avec ces manchots royaux est unique. De retour à bord, nous sommes conviés, comme chaque soir avant le dîner, au salon panoramique pour un point sur la navigation. L’heure est venue pour notre chef d’expédition de nous annoncer une grande nouvelle : adieu la Géorgie du Sud, nous sommes désormais en route vers l’Antarctique !
Après une première nuit agitée, nous avons parcouru 70 milles marins depuis notre départ de la Géorgie du Sud hier soir. Les conditions extérieures sont venteuses, les 35 nœuds ont formé des vagues de 6 mètres de haut. A 9h30, nous sommes tous conviés au salon panoramique pour un visionnage d’un documentaire sur l’expédition Endurance de Shackleton. Accompagné de documents d’époque, il intègre des interviews d’enfants et de petits-enfants des membres de l’équipe. Les photos et films ont été réalisés par Franck Hurley, le photographe du bord.
A la suite de cette pause cinématographique, nous prenons le temps d’observer la haute-mer déchaînée où viennent planer quelques damiers du cap dans cet océan tempétueux. Après un fugace déjeuner, Camille nous invite au salon panoramique pour une conférence sur les pinnipèdes. A partir des observations que nous avons faite et de sa longue expérience à étudier ces animaux à Bird Island, elle nous explique le dysmorphisme mâle/femelle, le cycle de reproduction, leur habitat et la vie des jeunes jusqu’à leur départ en mer. Nous avons pu l’observer les jours précédents, les éléphants de mer qui se déplacent difficilement à terre affectionnent les côtes basses : plages de sable ou galets et dalles rocheuses. Pendant la mue, il n’est pas rare de les observer loin dans les terres, ils se vautrent dans les endroits humides ou dans le Tussack. On repère donc facilement ces endroits à cause de l’écrasement de la végétation qui atteste du passage de ces mastodontes. Notons tout de même qu’ils passent près de 90 % de leur temps en mer, immergés et ceci lors de plonge d’une vingtaine de minutes en moyenne (jusqu’à 120 minutes).
Nous découvrons également quelques caractéristiques de l’otarie à fourrure d’Antarctique. Sur un terrain rocheux, elle se déplace très agilement, voire plus rapidement qu’un homme sur une courte distance (jusqu’à 19 km/h sur terrain plat). Elle évolue en s’aidant de ses nageoires antérieures. De plus, nous apprenons que la longévité pour le mâle est supérieure à 13 ans et est égale à 23 ans pour la femelle.
A notre habitude, nous nous rejoignons à 18h30 pour un point sur l’itinéraire et nos observations de la veille. Camille nous parle de la reproduction du manchot. Elle nous explique ainsi le cycle reproducteur du manchot royal. Il ne pont qu’un seul œuf. Cette adaptation va de pair avec leur absence de territoire fixe dans la colonie : l’œuf, pendant la couvaison, est transporté calé sur les pattes de l’adulte, ce qui exclut la présence d’un autre œuf.
Nathanaël, quant à lui, revient en images sur les différentes espèces d’oiseaux observés et photographiés. Il évoque le pipit, le cormoran, le pétrel de Hall, etc. Xavier nous propose une lecture de paysage, il décrit une photo en nous montrant les différentes parties la constituant. De la période de glaciation à nos jours, nous comprenons mieux la place de l’Homme sur cette Terre. Il y a 20 000 ans, toute la Géorgie était couverte d’une calotte glaciaire qui s’étendait à 12 km à l’est de la côte nord-est. Cent vingt-trois glaciers ont été répertoriés, les plus importants étant le glacier Neumayer dans la baie Cumberland, Nordenskjöld, Esmark et Novosilski. Xavier explique que ces derniers se prolongent dans la mer et engendrent des petits icebergs qui lent des fronts glaciaires.
La principale caractéristique du climat en Géorgie du Sud est la soudaineté des changements météorologiques, avec un temps ensoleillé qui peut se transformer en chutes de neige en quelques minutes seulement. Il nous apprend ainsi à regarder autour de nous, à lire et interpréter un paysage sans se focaliser uniquement sur le sujet que nous voulons photographier. Il termine par une référence à « Sila » en kalaallisut (groenlandais), ce mot désigne l’air, la météorologie, le climat et les éléments, mais aussi le souffle de vie, l’intelligence, la conscience et l’esprit, présents dans chaque être vivant. Sila décrit ainsi « la connexion intime et vitale qui relie l’être humain et son environnement ». Cette dernière nous rappelle ainsi l’importance de notre relation à la nature.
Au dîner ce soir, nous avons la surprise de voir que l’équipe de l’Ocean Nova nous a préparé un barbecue qui se tiendra à l’intérieur au vu des conditions.
Le temps est plus clément, les creux sont de 3 mètres de haut, l’Ocean Nova avance fièrement à 7 nœuds. Ce matin, Christian nous propose un film étonnant. Une croisière de rennes en Géorgie, l’histoire incroyable du sauvetage d’une trentaine de rennes de Géorgie acheminés en voilier vers les Falkland par un groupe de voileux, amoureux de la nature. En effet, les rennes de Géorgie, espèce implantée du temps de l’exploitation de l’île par les baleiniers, avaient un impact négatif sur la faune et la flore. Ainsi, il a été décidé de les retirer de l’île. L’équipage a ralliés l’incroyable pari de capturer des jeunes rennes, de transformer le pont du voilier en étable et de ramener ce petit monde à bon à port, en bonne santé, dans une île des Falkland où ils vivent actuellement des jours heureux au milieu des moutons. Une belle nouvelle pour les explorateurs que nous sommes, les conditions de mer permettent à nouveau d’aller sur les ponts extérieurs pour profiter de l’air vif. Les damiers du cap, ces oiseaux zébrés de blanc et de noir continuent de nous suivre à la vue des icebergs qui flottent non loin.
Après le dîner, dans une salle à manger plutôt bien remplie, signe que nous nous amerrissons, c’est au tour de Camille de nous présenter sa conférence.
Elle nous raconte ses années passées aux îles Kerguelen et Bird Island. Elle détaille son travail auprès des manchots, éléphants de mer et léopards de mer. Malgré des conditions de vie parfois difficiles, elle nous transmet son enthousiasme et son amour pour ces terres extrêmes. Elle parle de la solidarité, de l’amitié à toute épreuve, de la beauté de la vie à l’état pur. L’état pur signifiant ce qu’il y a de plus simple, sans fioriture, hors de de ce monde matérialiste. Juste la nature et avoir la chance d’appartenir à cette dernière. Cet après-midi est dédié au retour d’expérience de nos deux hivernants. C’est au tour de Nathanaël de nous illustrer son hivernage aux îles Kerguelen il y a une dizaine d’années. Le programme scientifique auquel il participait s’attachait à étudier la population des chats aux îles Kerguelen. Seuls 4 chats ont été introduits aux alentours de 1950 comme animaux de compagnie ou chasseurs de rats. Ils ont fait souche en dépit d’une consanguinité évidente. Son travail consistait à les capturer, en recueillir des données biométriques et biologiques puis les marquer, les relâcher et les suivre. A l’instar de Camille, il décrit une expérience humaine incroyable : amitié, solidarité, partage. Et étonnamment dans ces contrées excentrées, à l’autre bout du monde, une expérience bien loin de la solitude que l’on pourrait imaginer.
A 19h00, l’équipe d’expédition nous présente son récap du jour. Fabrice prend le micro afin de revenir d’une part sur l’épave Bayart que nous avons observée en Géorgie du Sud et d’autre part sur la contribution des baleiniers dans la toponymie des lieux abordés en Antarctique et en Géorgie du Sud ainsi que leur exploration. Il termine son exposé sur ces quelques phrases du poète romantique Ludovic de Cailleux (1845) qui pourraient correspondre au souvenir sonore de la Géorgie du Sud, et qui mérite d’être conservé comme celui du premier jour du monde : « Dans une tendue sans
bornes, un peuple innombrable se déroulait telles des vagues, des gémissements, des rugissements, des cris surhumains remplissaient la solitude. Le premier jour du Monde ressembla ainsi à la tempête ».
Ce matin, la mer est plus calme, les creux sont de 3m maximum et nous avançons à bonne allure. Par les hublots, nous apercevons parfois un iceberg tabulaire et quelques oiseaux suivant notre sillage.
Les ponts extérieurs sont ouverts, nous pouvons profiter de l’air du large et de la douceur des rayons du soleil. La journée de conférence sera consacrée à l’Antarctique.
A 10h, Christian nous propose de remonter le temps et nous décrit toutes les étapes de la découverte de ce continent.
Déjà évoqué par les Grecs il y a plus de 2000 ans et cartographié de façon parfaitement imaginaire et parfois fantaisiste sur des cartes antérieures au XVIème siècle, la véritable exploration de l’Antarctique commence avec le commandant James Cook au XVIIIème siècle, qui avait pour mission l’exploration des mers australes. Il sera le premier à passer le cercle polaire, découvrira la Géorgie du Sud et effectuera une circum navigation autour de l’Antarctique mais hélas sans jamais l’apercevoir.
C’est Bellingshausen, envoyé par le Tsar, qui sera le premier à voir le continent mais sans le comprendre !
Puis le XIXème sera le siècle de découvertes partielles, des récits de terres nouvelles découvertes par des phoquiers de la première cartographie, de la mer de Ross en 1840 jusqu’au tournant du siècle en 1895 lors d’un congrès international où il est décidé que le continent doit être définitivement découvert et exploré.
Ce sont les expéditions de Smith, Amundsen, Palmer, Dumont d’Urville, Scott, Wilson qui préciseront les contours du continent. Smith mettra en premier le pied en péninsule Antarctique et Dumont d’Urville débarquera sur un ilot. De son côté, Amundsen atteindra le pôle sud en décembre 1911.
Après ce saut historique, nous rejoignons notre restaurant au Pont 3 pour déguster le savoureux déjeuner concocté par Floro.
Pour commencer l’après-midi, Agnès nous présente une conférence « L’Antarctique, le grand continent blanc ». Nous apprenons que cette calotte glaciaire embrasse 14 millions de km² et fait 5 700 km de large.
Issu de la dernière séparation du Gondwana, l’Antarctique s’est séparé de l’Australie puis de l’Amérique latine au niveau du Drake. Cette séparation a donné naissance au courant circumpolaire d’ouest en est. Rappelons qu’il s’agit du continent le plus froid, le plus haut, le plus sec, le plus venté et le plus inhospitalier de la planète.
Elle cite évidemment le point culminant de l’Antarctique, le Mont Vinson qui culmine à 4 882. La quasi-totalité du continent est recouvert par une calotte de glace d’une épaisseur pouvant atteindre 4 776 m soit 70 % de l’eau douce de la terre.
Son exposé illustre clairement les quinze espèces d’oiseaux recensés dont cinq manchots : papou, jugulaire, adélie, empereur et gorfou macaroni. Nous comptons également six espèces de pinnipèdes : phoque léopard, phoque de Weddell, phoque crabier, phoque de Ross, éléphants de mer et otaries à fourrure antarctique. Sans parler des baleines et orques ainsi que trois cent espèces de poissons et mille de mollusques… et tout ce qui reste à découvrir au fond de la mer ! Deux plantes vasculaires sont également visibles en Péninsule : Canche et Sagine ainsi que des lichens et mousses. Lors du Traité de l’Antarctique en décembre 1959, l’Antarctique devient une terre de paix et de science.
Xavier prend la suite pour nous présenter une conférence sur la climatologie et météorologie dans l’océan Austral. Il décrit quelques effets météorologiques que l’on peut observer dans l’océan Austral tel que l’effet de foehn, l’effet venturi, les dépressions qui créent les perturbations, l’effet Albedo, l’échelle de Beaufort, cellule de Ferrel…
C’est l’occasion pour lui de nous expliquer que le climat polaire est divisé en quatre sous climat : On citera l’Inlandsis : très froid, très sec et venté. C’est le climat du centre de l’antarctique, la température est toujours inférieure à zéro degré. L’anticyclone forme une cloche autour du continent, les molécules d’air froid sont lourdes et descendent mais ne se réchauffent pas en contact du sol. Cela crée des vents catabatiques majorés par des phénomènes Venturi. Arctique continental : c’est le climat de la péninsule antarctique. La période hivernale est de minimum 8 mois et l’été la température est inférieure à 10 degrés ce qui empêche toute végétation arbustive.
Il insiste sur le fait que les conditions météo sont plus stables à cet endroit car il y a moins de dépression. Polaire océanique : c’est le climat des Shetland, les Orcades et Géorgie du Sud. Les précipitations sont peu abondantes car la masse d’air est froide. En revanche, il y a des précipitations neigeuses abondantes durant l’hiver. Subpolaire océanique : ce quatrième sous climat est situé au 50ème parallèle soit au niveau des Falkland, de la Terre de Feu et des îles Kerguelen. Le climat est rarement glacial. C’est un climat océanique où les perturbations d’ouest se succèdent au-dessus de la convergence.
Cette conférence nous donne les notions nécessaires pour comprendre la complexité météorologique de ces endroits. La fin de journée sera animée par Samuel qui nous parle du glacier tabulaire à A76A qui est le plus gros des icebergs tabulaires actuellement à la dérive dans le monde. L’itinéraire du bateau devrait nous mettre à portée de vue de ce monstre demain vers 4h du matin.
Xavier nous présente également le concours photo de la croisière. Il y aura trois catégories différentes : paysage faune et manchots. Christian, quant à lui, termine le récap sur un point météo et programme du lendemain.
Jour de mer. 59 degrés de longitude Sud. Toujours direction de l’Antarctique.
Réveillés à l’aube vers 4h par la voix de notre chef d’expédition, nous sortons activement sur les ponts afin d’observer un iceberg géant de 135 km de long et 26 km de large. Sous ce ciel bas, la plus grande plateforme flottante au monde (issue de la plateforme de Ronne) se laisse apercevoir à l’horizon. A perte de vue s’étend cette ligne infinie. En effet, ses extrémités paraissent sans fin et se retirent dans le ciel grisonnant. Les ponts sont venteux, l’atmosphère est saisissante.
Après ce lever matinal, Samuel introduit la matinée par une conférence en cohérence avec notre observation du jour « Les icebergs ». Il détaille certains icebergs de toutes formes, de toutes tailles. Le paysage change en permanence dans ces régions. Ils peuvent dériver des semaines, des mois, des années. Il est rare que les icebergs dépassent la zone de la convergence.
Notre conférencier nous explique qu’il existe trois types de glace : la glace terrestre, la banquise (eau salée gelée) et le permafrost (sol gelé).
En Antarctique, les grandes plateformes issues de la confluence de plusieurs glaciers sont des Ice Shelf. Il cite par exemple la plateforme de Ross et de Ronne. Lorsqu’un morceau se détache cela forme un grand iceberg tabulaire. 60 à 80 % des icebergs de l’Antarctique proviennent de ces grandes plateformes. Ces derniers s’élèvent généralement entre 5 à 40 m de haut.
Le plus gros tabulaire appelé B15 s’étend sur 296 km et 37 km de large. Issu de la plateforme de Ross en 2000, il existe encore actuellement.
Cette matinée s’achève, nous commençons ainsi à imaginer notre arrivée en Antarctique… Les lumières sont intenses aujourd’hui et nous observons divers oiseaux, le prion, l’albatros fuligineux, l’albatros à sourcil noir. Et le fameux pétrel antarctique complète notre tableau ornithologique.
A 15h00, Christian nous convie au salon panoramique pour présenter les prévisions météo et les sites qu’il envisage de nous faire visiter dans les prochains jours.
Nous arriverons à Point Wild, sur l’île Elephant vers 4h30 du matin.
Il continue avec un briefing obligatoire IAATO. Cette organisation des Tours Opérateurs en Antarctique, fondée en 1991, a pour but de soutenir et de promouvoir la sécurité et la responsabilité environnementale au cours des voyages en Antarctique. Nous rappelons les règles de débarquements et les consignes de sécurité. Nous ferons une session biosécurité en fin d’après-midi afin de ne pas être les vecteurs d’éventuelles contaminations. Un grand ménage s’impose donc à nouveau armés de nos aspirateurs, Virkon et brosses à bottes !
Vers 16h, l’équipe d’expédition nous donne rendez-vous à la bibliothèque pour récolter les photos que nous avons sélectionné pour le concours. Samuel nous réunit en début de soirée pour le récap du jour concernant les programmes participatifs tels Penguin Watch, Happy Whale.
Pour Happy Whale, l’objectif est de faire de la photo-identification. Il est possible de participer en prenant une photo de la queue d’une baleine. Cette dernière est comme une emprunte digitale unique à chaque individu. Grâce à cela un suivi scientifique est possible afin de comprendre les déplacements des baleines dans les océans. Pour plus d’informations, l’adresse est la suivante happywhale.com.
Nous avons passé le 60ème degré de latitude sud. C’est le petit matin, nous arrivons à l’île Eléphant, île de glace et de falaise perdue dans l’océan Australe où Shackleton et son équipage ont trouvé refuge lors de leur malheureuse expédition. La mer est formée, le vent souffle déjà fort, le capitaine se positionne face à Point Wild où les rescapés sont restés quatre mois en attendant du secours.
Une statue de Luis Pardo, commandant du bateau Chilien Yelcho, affrété pour les sauver, monte désormais la garde sur ce site désolé au milieu des colonies de manchots à jugulaire et otaries à fourrure. Nous profitons d’un tour de l’île à la lumière du matin jusqu’au Cap Valentine puis nous repartons en direction de l’entrée de la mer de Weddell.
Rapidement le vent s’accélère pour atteindre 40 à 50 nœuds, la mer dessine des creux de 6 à 8 mètres. Sentiment d’apesanteur cet après-midi dans les coursives… Certains tentent de monter au salon panoramique pour visionner un film tandis que d’autres préfèrent rester prudemment dans leur cabine. Le film relatait la vie de Tom Crean, le héros oublié de l’Antarctique.
Cet explorateur méconnu a joué un rôle majeur dans les plus grandes aventures polaires du début du XXème siècle, aux côtés de Robert Scott et Ernest Shackleton. Il a notamment fait preuve d’une grande bravoure lors de la course légendaire entre Scott et Amundsen vers le pôle sud. Crean a sauvé sa vie et celle de ses compagnons en effectuant une marche insensée en solitaire à travers le désert de glace.
Durant l’après-midi, l’équipe d’expédition propose un documentaire au salon panoramique sur une expédition scientifique à bord d’un voilier russe en Antarctique. Ce périple a pour but de sonder la mer, le ciel, la glace et collecter de quoi nourrir des mois d’étude sur le changement climatique. Nous contemplons les images grandioses des pics enneigés et paysages de glace.
L’Ocean Nova est toujours chahuté, notre dîner est ainsi simplifié ce soir. Nous regagnons sagement nos cabines.
ANTARCTIQUE ! 62 degrés de latitude sud. Mer calme, soleil radieux à Antarctic Sound.
Après un rapide petit-déjeuner, nous sommes tous impatients de débarquer sur le continent Antarctique à Brown Bluff. Le site est extraordinaire : des falaises volcaniques ocres cernées par des glaciers veinés de bleu turquoise, la mer bleue, les plages de sable noir et une grande étendue de neige où se sont installés deux grandes colonies de manchots Adélie et papou.
Ce lieu est un volcan tuya vieux d’un million d’année, c’est un site géologique très rare du point de vue de sa formation. Sur la plage, les Adélie se déplacent tous en file indienne, s’arrêtent puis repartent et suivent une idée que eux seuls connaissent. De l’autre côté, les papou sont installés et nous admirons le ballet des mâles à la recherche d’un petit caillou qu’ils portent empressés au nid de leur femelle. En continuant notre marche, nous arrivons à proximité de la colonie de manchots Adélie perchée jusque sous la falaise. La colonie se détache sur le fond des glaciers. Le panorama est fabuleux, ces manchots dominent dans cet encerclement rocheux. Nous nous arrêtons sur un petit groupe posé sur un rocher dont l’image se reflète dans la mer miroir.
Soudainement, un phoque de Weddell apparaît au milieu de la baie, il se faufile entre les récifs et surgit ensuite sur la plage. La particularité de ce pinnipède est qu’il vit en solitaire et peut descendre à une profondeur de 600 m pour aller chercher sa nourriture.
Nous reprenons la mer plein d’enthousiasme après cette belle matinée. Après le repas, nous n’avons qu’une envie : aller sur le pont pour apprécier la faune, le brash et les magnifiques icebergs. Parfois, des manchots marsouinent, des pétrels volent…
Christian et le Capitaine nous font naviguer à proximité de plusieurs icebergs de toutes formes et toutes nuances de bleu et de blanc. Sur l’un deux, un groupe de manchots Adélie a pris refuge sur les pentes escarpées de ce glaçon à la dérive. Nous prenons plaisir à regarder ces manchots glisser à toute vitesse, l’un après l’autre, pour rejoindre l’océan.
A quelques mètres de cet iceberg, un léopard des mers se repose sur une plaque de banquise. Le Capitaine positionne le bateau avec précision, cela nous permet de l’approcher pour une belle observation.
Soudain, un petit point noir à l’horizon nous interroge. Les radios grésillent. Tous les guides sont sur le pont armés de leur jumelle. « Ça sent bon ! » dit Samuel. Et oui, incroyable, un manchot empereur ! Nous faisons cap en direction de sa plaque de banquise et profitons pleinement de sa présence. Le capitaine manœuvre avec lenteur et se laisse dériver avec le vent. Cette scène est unique et exaltante. Nous nous sentons privilégiés, nous avons devant nous le seigneur de ces lieux.
Un autre manchot empereur est ensuite aperçu nageant au loin.
Il n’est pas commun d’observer un empereur à cet endroit, il est probablement issu de la colonie de Snow Hill à 100 km de là.
Après ce moment hors du temps, nous prenons cap en direction d’une banquise compacte sur laquelle plusieurs phoques sont repérés. C’est un défilé car il y a deux espèces différentes de phoques. La première est un phoque crabier qui se prélasse sur son flot de glace et lève la tête dans notre direction pour le plaisir des photographes. La seconde espèce est encore un léopard des mers. Nous avons la chance de pouvoir admirer ce grand prédateur, chasseur de manchots.
En fin de journée, Christian nous explique le programme de demain, nous ferons certainement trois excursions afin de profiter de notre dernier jour en Antarctique.
Xavier revient sur l’aspect géologique du site de Brown Bluff. Ce dernier est donc né sous une calotte glaciaire. Trois phases éruptives ont formé ces falaises que nous avions devant nous. Il nous explique la lave en coussin, signe d’une éruption en milieu hydrique. Puis, le phénomène a augmenté avec des éruptions qui ont vaporisé le lac formé créant des falaises de tuff et de bombes volcaniques. Enfin, nous comprenons que la dernière phase a formé le sommet du volcan en coulée de lave basaltique.
Samuel continue avec la toponymie du manchot Adélie en nous montrant quelques archives de l’époque sur les premières publications de cette espèce dans les carnets naturalistes des expéditions.
Nathanaël reprend ensuite le micro pour expliquer sa biologie. Il nous détaille la phylogénie de cette espèce. Avec le manchot empereur, c’est le seul manchot qui peut se reproduire dans des conditions difficiles. Sa crète érectile, son petit bec et son tour de l’œil blanc nous permet de le reconnaître facilement sur tout le pourtour du continent antarctique. Ils vont parfois parcourir plus de 100 km sur la banquise avant de rejoindre un endroit rocheux pour couver. Il y a environ 2,6 millions de couples avec une homogénéité incroyable. On dit également qu’ils sont philopatriques, ils reviennent régulièrement dans les endroits qu’ils connaissent. Il cite également les vols de galets incessants que nous avons eu le chance d’observer ce matin.
Agnès, quant à elle, revient sur les caractéristiques du manchot empereur et quelques comparaisons avec le manchot royal. Le manchot empereur est plus grand que le manchot royal. La tâche orangée est plus diffuse chez l’empereur, le plumage du dos est gris anthracite chez l’empereur et plus clair chez le royal. Proportionnellement à sa taille, l’empereur détient des ailerons plus courts. Cette adaptation permet de faire face au grand froid. Les poussins diffèrent également, nous avons les « kiwis » chez les royaux de couleur marron et les poussins gris cernés de noir chez les empereurs. Nous comptons 2,3 millions de couple chez le royal et 238 000 couples chez l’empereur (61 colonies dont la plus grande est en mer de Ross). Notons quelques chiffres étonnants : c’est le cinquième oiseau le plus lourd, il détient la plus longue période d’incubation (deux mois), le record de plongée chez les oiseaux, il se reproduit en hiver et jeûne deux mois et demi par an.
Camille explique les différences entre les phoques observés aujourd’hui : phoques crabier, léopard de mer, phoques de Weddell. Elle nous donne toutes les clés pour les reconnaître.
Nous sommes ensuite conviés en salle de restaurant par Justine à 19h30. Cette journée s’achève et nous sommes tous reconnaissants des beautés que la nature nous a offert aujourd’hui.
La journée s’annonce dense et c’est dans un décor fantomatique que nous prenons place dans nos embarcations pour découvrir Cierva Cove. La baie est remplie d’icebergs.
Nous commençons la sortie zodiac en prenant direction de l’île aux manchots qui est une réserve intégrale où nous ne pouvons débarquer. C’est pourquoi nous allons approcher ces manchots à jugulaire en zodiac. Cette espèce de manchot est facilement reconnaissable grâce à sa ligne blanche qui dessine le pourtour de son cou. Les conditions s’améliorent un peu et nous pouvons apercevoir les sommets qui dominent la baie dont certains atteignent l’altitude de 700 m. A notre arrivée proche de l’îlot, nous pouvons observer la fameuse colonie de 3000 individus perchés au sommet de celle-ci.
De nombreux icebergs bleu turquoise ponctuent notre navigation. Certains zodiacs commencent par côtoyer quelques manchots à jugulaire installés sur un promontoire rocheux pendant que d’autres sillonnent entre les icebergs de toutes formes géométriques. Le ciel grisâtre fait ressortir davantage les somptueux icebergs.
Nos guides tentent ensuite une approche agile pour contempler ces manchots bien perchés sur les pentes neigeuses. La neige tombe, le ciel est bas, les manchots nous toisent.
Nous contournons l’île. Soudain, sur la partie sud-ouest nous arrivons proche d’une trentaine d’individus se dandinant pour certains sur des pitons rocheux et d’autres déambulant avec plaisir sur une bande de neige. Nous restons un long moment dans ce lieu car il y a beaucoup de choses à observer, des icebergs en forme d’arche, des cormorans dominant un bloc de glace suivi d’un phoque de Weddell se reposant sur une plaque de neige. La quiétude du lieu nous fait oublier le temps qui passe. Nous continuons la découverte de la baie de Cierva en direction de la base scientifique argentine Primavera. Les zodiacs pénètrent dans la banquise mais celle-ci devient de plus en plus dense et nous empêche de continuer notre navigation. Nous pouvons tout de même apercevoir au loin les bâtiments qui constituent cette base scientifique. Le temps change, le vent se lève et la neige se transforme en pluie. Il est temps de retourner en direction de l’Ocean Nova.
Sur le chemin de retour, plusieurs groupes de manchots papou viennent marsouiner autour des zodiacs.
A peine arrivés à bord, le bateau prend direction de l’île de Trinité. Nous faisons une belle navigation au milieu d’icebergs dans une ambiance brumeuse qui rend ce trajet encore plus mystérieux.
Nous arrivons en tout début d’après-midi dans la baie de Mikkelsen. Notre équipe de guides d’expédition part inspecter le lieu du débarquement. Après quelques hésitations, le signal est donné, nous embarquons dans les zodiacs pour aller découvrir cette fois une colonie de manchot papou. Nous sommes accueillis sur la plage par un phoque de Weddell qui se repose sur un plateau enneigé, à quelques mètres de nous.
Nous cheminons par un petit itinéraire que nos guides ont balisé pour rejoindre différents points de vue et plusieurs colonies de manchots. Du sommet de l’île, nous avons un beau panorama à 360° sur les immenses falaises de glaces dont certaines parties se détachent et viennent fracasser la surface de l’eau.
Le vent se lève et les précipitations commencent à s’accentuer. C’est avec le cœur joyeux que nous prenons la direction de nos zodiacs pour repartir sur l’Ocean Nova après notre dernier débarquement en Antarctique.
A 18h30, nous nous retrouvons pour le récap quotidien au salon panoramique. Samuel commence par nous expliquer l’origine des appellations manchot et pingouin, cela commence par Jacques Cartier qui va décrire cet oiseau lors d’une expédition, il le décrit comme un « oiseau grand comme des oies et bec comme un corbeau, toujours dans la mer et ne pouvant pas voler, nous les nommons Apponatz ».
Quelque temps après, le zoologiste et physicien Mathurin Jacques Brisson étudie cette espèce et écrit un colossal ouvrage sur l’ornithologie, le plus grand catalogue jamais réalisé. Il présente un système de classification des oiseaux qui sera utilisé pendant près de cent ans. Il évoque notamment le genre manchot « nom que j’ai donné aux oiseaux de ce genre à cause de la brièveté de leurs ailes ».
Agnès enchaîne sur les caractéristiques du phoque crabier, phoque de Weddell et du léopard des mers. Nathanaël, quant à lui revient sur le manchot à jugulaire.
Christian clôture la soirée en nous montrant les prévisions pour nos prochains jours de navigation.
En route vers le Nord, nous avons le plaisir de nous réveiller sous le soleil ce matin.
A 10h, Nathanaël nous présente sa conférence sur les glaciers. Après une introduction avec quelques définitions et un peu de vocabulaire, il revient sur les spécificités glaciaires de la Géorgie du Sud et de l’Antarctique. Nous comprenons ensuite l’importance des inlandsis dans la compréhension du climat qu’il a fait sur terre sur les 800 000 dernières années… bien avant que l’espèce humaine n’émerge !
Nous nous retrouvons ensuite pour un bon repas concocté par notre équipe d’hôtellerie malgré la houle qui fait quelque peu danser le navire.
Dans l’après-midi, c’est au tour de Xavier de nous parler d’une de ses spécialités : la nivologie ! Cette discipline relate l’étude du manteau neigeux. Il nous explique comment se forment les cristaux de neige dans les nuages et les différentes métamorphoses qu’ils subissent dans le manteau neigeux. En effet, avant d’être guide polaire, il a été plusieurs années référent pour Météo France.
Rendez-vous est fixé à 18h pour le récap du jour et la présentation des résultats du concours photo…
Christian nous fait un point sur notre itinéraire, l’arrivée est prévue en Patagonie le 9 en fin de journée. Le vent annoncé pour demain sera certainement moins fort et la dépression devrait passer plus rapidement. C’est une bonne chose !
Xavier de nouveau intervient sur une question qui nous taraude depuis que nous avons observé nos premiers icebergs : pourquoi la glace est-elle bleue ? Nous comprenons ainsi que c’est le rayonnement solaire qui « excite » les électrons de l’eau qui en réponse émettent un photon de couleur bleue.
Enfin, le suspense concernant le concours photo arrive à sa fin, environ soixante-dix images proposées et neuf sont primées sur les thèmes suivants : paysage, faune et manchots.
Nous avons le plaisir de découvrir les images sélectionnées par chacun des participants, puis celles qui ont été sélectionnées par notre jury de guides.
Après le dîner, nous nous retrouvons de nouveau au salon panoramique pour une projection du film « La glace et le ciel » sur la vie trépidante du glaciologue français Claude Lorius, un des protagonistes de la découverte des archives climatiques conservées dans les glaces de l’Antarctique.
Dans la nuit, nous avons quitté les eaux de l’Océan Antarctique et passé la convergence. Le vent souffle à 35 nœuds et la houle est forte. Nous sommes maintenant dans le Drake par 58 degrés de latitude sud. Ce matin, les conditions météorologiques sont toujours aussi capricieuses que la veille mais étant amarinés, nous sommes tout de même nombreux au petit-déjeuner !
A 10h, Xavier nous présente un film : « Comme un manchot sans ailes », il relate la vie d’un jeune manchot qui revient sur les lieux de sa naissance afin de trouver une compagne et élever ses poussins. C’est dans un paysage unique et balayé par des vents violents que nous découvrons son histoire.
A 15h, Samuel nous présente à son tour « Un aperçu de l’histoire Française en Antarctique » au-delà des 50ème .
Tout commence avec Bouvet de Lozier en 1733, c’est la première exploration à la recherche de l’hypothétique « Terre du sud ». Malheureusement, iI ne passera pas le cercle antarctique. Il pensait trouver un climat subtropical et découvre un iceberg tabulaire puis la terre en 1739 qu’il nomme Cap de la circoncision (actuelle île Bouvet) qui se révèle être une île.
Une autre expédition est envoyée en 1771 menée par Kerguelen de Trémarec. Ce navigateur français découvre les îles de la Désolation, auxquelles l’explorateur anglais James Cook donne ensuite le nom d’archipel des Kerguelen.
Il cite également Jean-Baptiste Charcot, marin et navigateur, qui ira deux fois en Antarctique. Il est le leader des expéditions françaises aux pôle. Charcot et son équipe partent en 1903 et vont étudier la zoologie, météorologie et l’hydrographie. Malheureusement, les moteurs du Français ne sont pas assez puissants, poussant Charcot à revoir et adapter son expédition. Les quelques hommes présents à bord passeront le reste de l’hiver au nord de l’île Booth, appartenant à l’archipel Wilhelm. Sur le retour, le navire présente des signes de faiblesse et sera revendu à l’Argentine. La seconde expédition se fera donc à bord du Pourquoi Pas ? le navire de Charcot, plus puissant.
De plus, il collaborera avec l’ethnologue Paul Emile Victor. Ce dernier prendra sa suite et relancera la présence française en Antarctique. En 1947, il va créer les Expéditions polaires françaises. Près de 150 expéditions ont été organisées : parmi celles-ci, Paul-Émile Victor en a dirigé dix-sept dans l’Antarctique et quatorze au Groenland. Paul-Émile Victor réalise en 1956 son premier voyage en terre Adélie. Il y installe, trois ans plus tard, la base antarctique Dumont d’Urville et la base Charcot, trois cent vingt kilomètres vers l’intérieur du continent Antarctique.
A 16h, nous sommes ensuite conviés au salon panoramique pour un documentaire sur les premiers mois de vie des phoques de Weddell.
C’est ensuite l’heure du récap du jour où les Albatros seront à l’honneur.
Pour commencer, Agnès nous révèle quelques secrets de ces grands oiseaux des mers. Nombreux ceux qui se posent la question : où vont-ils ? Pour les étudier, ils ont d’abord été marqués, puis bagués jusqu’à l’arrivée des balises Argos qui nous ont permis de connaître un peu mieux leur mode de vie.
Elle précise que les albatros volent à une moyenne de 33km/h selon une trajectoire circumpolaire et réalisent 5000 à 7000 km en vingt jours. Ils dorment posés sur l’eau et passent leurs dix premières années pratiquement tout le temps en mer.
Camille complète en nous parlant des Albatros espion.
Dans la mesure où les albatros ont tendance à suivre les bateaux, la pose de balise de soixante grammes sur le dos leur permet de les repérer. En faisant le croisement entre le signal venant des oiseaux et les déclarations et suivis obligatoires des pécheurs, il est possible de déterminer si le bateau survolé par l’albatros pratique la pêche illicite ou s’il est déclaré. Il est donc nécessaire de vérifier qu’ils respectent les quotas et les modes de pêche vertueux (utilisation de leurres et lignes plombées qui coulent plus vite évitant ainsi d’hameçonner et tuer des albatros) et de les appréhender ! Notre guide explique également quelques découvertes faites grâce à ces balises : pas de migration chez les albatros, réelle dispersion après la reproduction, voyage circumpolaire, etc. Elle nous fait savoir que l’albatros hurleur se nourrit dans des zones de plus de 1000 m de profondeur.
Apres le repas, Christian nous présente le très beau film qui retrace la vie de Charcot, grand explorateur polaire. On découvre son enfance et sa jeunesse à l’ombre de son père le Docteur Charcot, grand et célèbre neurochirurgien. Petit à petit, il va réaliser ses rêves d’exploration, de science, de découverte et deviendra le grand explorateur polaire français du début du XXème siècle à bord du mythique « Pourquoi pas ? ».
58 degrés de latitude sud. Beau temps. Vent nord-ouest. 20 nœuds.
La mer est plus clémente, les creux oscillent entre trois et quatre mètres.
Apres le petit déjeuner, nous continuons le cycle des conférences.
A 10h, Agnès propose de nous éclairer sur un sujet géopolitique important « A qui appartient l’Antarctique ? »
Un principe du droit qui n’est pas applicable à l’Antarctique est le principe de continuité territoriale.
Pour autant, certaines revendications vont avoir lieu. Elles seront basées sur la proximité territoriale ou la découverte. Sept pays revendiquent des territoires : le Royaume-Uni, le Chili, l’Argentine, l’Australie, la France, la Norvège et la Nouvelle Zélande.
Finalement, il existe des zones non revendiquées et des secteurs qui se chevauchent. Les deux superpuissances URSS et USA ne reconnaissent pas les revendications territoriales.
En 1950, c’est l’émergence d’une année géophysique internationale avec un focus sur l’Antarctique afin d’étudier les phénomènes physiques électriques et électromagnétiques du continent.
Pour prolonger cette coopération, un régime juridique tentent de se mettre en place. Les douze états concernés se réunissent et aboutissent à un accord le décembre 1959 : le Traité de l’Antarctique qui entrera en vigueur en 1961 et s’appliquera aux zones en dessous du 60ème de latitude sud.
Seules les activités pacifiques sont autorisées en Antarctique. Le continent est dédié à la paix et à la science. Les prétentions territoriales sont gelées.Actuellement, cinquante-cinq pays ont signé et les règles tendent de plus en plus vers la protection de l’environnement.
Au Traité de l’Antarctique se rajoute certaines conventions qui sont placées sous son égide. En 1972, nous citerons la protection des phoques et la protection de la faune et flore marine en 1980.
Le Traité sur l’Antarctique est signé pour une durée illimitée. Toutefois, des modifications sont possibles à tout moment s’il y a unanimité des parties consultatives.
Elle évoque également la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique et Le Protocole de Madrid.
C’est à 15h que nous retrouvons Xavier qui nous présente une conférence sur le trou dans la couche d’ozone.
Il nous parle dans un premier temps de l’atmosphère et de sa formation il y a 4,5 milliards d’années ainsi que les différents niveaux qui la constitue actuellement.
Les explications se poursuivent sur le phénomène physique qui crée la couche d’ozone.
Cette fine couche de gaz nous protège des rayons nocifs du soleil. Il nous apprend que le soleil lors de ses explosions thermonucléaire produit des rayonnements électromagnétiques dont certains tels les ultraviolets sont mortels pour les êtres vivants.
Xavier met en avant que durant les années 50 certains gaz tels que les CFC, produit par l’industrie, sont utilisés massivement comme gaz réfrigérants ou comme gaz propulseurs dans les aérosols. Ces gaz, une fois libérés dans l’air, sont transformés à haute altitude durant les hivers. La molécule qui les compose se modifie et créé du Chlore. Ce phénomène va détruire les molécules d’ozone constituées de trois atomes d’oxygène pour former des molécules de monoxyde de Chlore.
Cela va appauvrir la couche d’ozone, former des trous au niveau des pôles. Nous retiendrons que cela laissera passer les ultraviolets provoquant l’altération de l’ADN des cellules chez les êtres vivants.
Ce phénomène alarma le monde et en 1987 le protocole de Montréal interdit la production de ce type de gaz.
Il conclut sur le fait que le trou est en train de se refermer mais que les conditions climatiques et la pollution causée par l’homme peut rapidement bouleverser l’équilibre de cette couche d’ozone.
C’est à 18 heures que les festivités de fin de croisière sont lancées !
Nathanaël nous propose un superbe diaporama des meilleures photos de ce superbe voyage puis c’est l’équipe Grands Espaces au complet qui revient sur les beaux moments que nous avons passés.
Notre Capitaine vient ensuite nous dire quelques mots et nous fêtons notre voyage autour d’un verre d’au revoir !
Journée particulière puisque c’est notre dernier jour. C’est avec une certaine nostalgie que nous débarquons après un délicieux petit-déjeuner.
Certains profitent des dernières heures à Ushuaïa pour flâner dans les rues à la recherche de quelques souvenirs pendant que d’autres iront prendre un peu de hauteur pour marcher quelques kilomètres sous un soleil rayonnant. Certains iront également se divertir dans le musée del Fin del Mundo ou encore l’ancienne prison (musée maritime).
Malgré des mers agitées, des ciels parfois gris, nous nous sentons chanceux et gâtés par l’existence d’avoir vécu cette grande aventure ensemble. Certains lieux refont surface et voguent dans notre mémoire. Nous quittons le navire rêveur… Nous avons été bercés par cette nature incroyable qui nous a conduit au bout du monde, parfois dans des lieux insoupçonnés, et qui pourtant nous attendaient.
Il est également temps de quitter ceux qui ont partagé notre quotidien pendant ces dernières semaines. Ces moments vécus ensemble resteront gravés encore longtemps. Loin de notre quotidien et du flot de nos journées où l’intensité des moments nous échappe parfois, nous avons pris le temps de contempler ensemble la beauté du vivant dans toute sa variété.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Profitez bien. Nous suivons avec intérêt la croisière. Bisoussss.
Bonnes excursions et bonnes observations à Andrée et à tous
On suit cette belle aventure et on rêve en même temps !
Profite bien de ces beaux moments
On t’embrasse bien fort
Cela fait rêver, cette faune et ces paysages. Est il possible de donner des nouvelles personnelles ?
De Tribu LGZ à Anne et Anne-Yvonne,
On pense tous bien à vous. Hâte d’entendre le récit de vos aventures !
Nous attendons la suite des commentaires de ce super voyage qui commence déjà avec des paysages et faune qui nous font rêver ! Bonne continuation à tous, une pensée aux passagers et guides que nous connaissons.
Aperçu quelques maquereaux à la poissonnerie Les Idées Bleues, et des goélands au dessus du Château … Brest est beaucoup moins spectaculaire que votre expédition qui fait rêver. Heureusement on en profite un peu par votre intermédiaire, goûtez et appréciez ! Bises
Honorine, nous rêvons en suivant ton voyage …… tu vas pouvoir nous parler des baleines franches, nous n’en avons vu qu’une seule au cours de tous nos voyages dans le grand nord
Grosses bises à partager avec Xavier
Agathe et Dorian
Coucou Tata Claudine, nous espérons que tu profites de ton voyage. Nous suivons ton expédition. gros bisous.
Magnifique voyage Andrée. Je rêve.
Profites un maxi et fais chauffer les cartes. Bisous
Coucou les Yumi! On vous espère en pleine forme et d attaque pour films et photos. Bonjour aux manchots de notre part ! Gros bisous
Christian, je suis le voyage et pense que tu dois être dans le groupe de Nathanaël. Quelle belle découverte de la faune ! L’appareil photo doit « chauffer » … Bonne suite de voyage.
Quoi de + ou de – que lors de notre séjour aux Malouines il y a déjà 3 ans. Je rêve un peu alors qu’aujourd’hui j’étais sous le brouillard à Gva…..,et qu’il faisait grand beau au chalet après 3 jours de pluie. As tu croisé Sylvain ? Bisous bisous
Pour Anne, sur ton enveloppe pour Nouméa, précise « appt 307, Résidence Pierre de Lune », 76 rue… Bonne navigation !
Coucou le sud!!! Manon a fait 2 fois son tour du monde elle adore! Votre faune a l’air superbe. Nous hébergeons un hérisson n’en déplaise à Roxo.
Bises les croisiéristes profitez en à fond.
Pas de nouvelles depuis le 25. Nous sommes sur les dents!!! Nous espérons que vous avez vu les empereurs et que le temps est agréable. Plein de bisousss
Salut grande soeur ! je viens de découvrir cette messagerie. Je continue de te suivre sur Marine T… Profitez bien ! bisous
Comme d’autres : pas de nouvelle depuis le 25 sur le carnet de voyage pourquoi???????
Je sais que tu as essayé de me joindre mais on ne s’entendait pas, via le Texas !!!!!
Stp réessaye aujourd’hui. Merci
Hello Christian ! J’en connais un qui ne doit pas poser souvent son appareil photo ! Hâte de recevoir ta carte postale et quelques photos de cette faune de rêve. Bonne continuation. Bisous.
Profite bien de ce voyage extraordinaire! On attend avec impatience les photos! Bises
Profitez bien de cette belle expérience, nous nous recontactons à votre retour pour essayer de trouver une entente avec votre direction, pour notre voyage loupé pour cause de santé. Pensées de notre part, les Mayet
C’est top ! Profite bien – tu dois en prendre plein les yeux 👀
C’est top ! Profite bien – tu dois en prendre plein les yeux 👀
Anne et titouan
J’espère que tout se passe bien pour vous sur ces longues traversées en mer … !
Avez-vous fait de beaux portraits de gorfous (trop rigolos ces manchots !) et de baleines …?
Joyeux Anniversaire Frédéric!
Prenez soin de vous et ramenez-nous de merveilleuses photos …
Gros bisous.
Profite bien de ce merveilleux voyage mamounette.
Ton bonsaï
J’espére que tout se passe bien et je te souhaite un joyeux anniversaire Frédéric !
Bisous
Wouhouh, les creux de 6m! Descente en rappel pour accéder aux cabines ?!
Gabriel très impressionné par les lions de mer, et les parents par la colonie de manchots – MAGIQUE !
On pense bien à vous, et on regarde souvent le planisphère
Bises
Le beau circuit continue avec tellement de faune à observer et des conférences passionnantes à écouter ! Bonne continuation à toute l’équipe et passagers rencontrés au Groenland.
Ouahou que d animaux ! Et enfin les manchots royaux ! Superbe. Mais comment avez vous supporté la houle? Nous vous espérons toujours en forme pour admirer cette nature exceptionnelle. Bisous aux Yumi
Je suis impatiente de lire la suite du carnet de voyage même si je te suis à la trace grâce au programme.
Claudine, Nous te souhaitons un très bel anniversaire ! Nous pensons bien à toi et suivons avec beaucoup d’intérêt ton voyage. Grosses bises.
Bon anniversaire Claudine et bonne fin de voyage
Pour Anne et Anne Yvonne : Heureusement que nous vous suivons sur Marine Traffic, car pas encore de compte depuis le récit du 1° novembre… Impatiente de lire l’Antarctique !
Pour Anne et Annvonne
Quel beau voyage…
On vous attend avec impatience pour un récit de vive voix !
Ce voyage est passionnant ! A bientôt pour découvrir tes photos et tes commentaires. Bises.