Vincent Lecomte
Écologie Polaire
19 juillet
30 juillet 2024
Vincent Lecomte
Écologie Polaire
Maxime Barthelme
Photographie Polaire
Fabrice Jonckheere
Guide polaire
Fabrice Capber
Guide Polaire
Frédéric Bouvet
Croisières Polaires au Spitzberg
Jean-Marie Seveno
Photographe
Nicolas Garanger
Antarctique
Alain Desbrosse
Spitzberg
Dr Laurent Balp
Médecin d'expédition
Caroline Hudelot
Conseillère croisières
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents voyages. Lorsque celui-ci sera terminé, nous publierons les photos de la croisière.
C’est en ce jour que débute notre aventure polaire Grands Espaces. En effet, les participants venus de Suisse et de France s’envolent aux aurores pour le Spitzberg, après une courte nuit à Oslo, escortés par nos guides Alain et Nicolas, notre médecin Laurent, ainsi que notre directrice de croisière Caroline.
L’hôtesse de notre vol affrété par nos soins nous présente sa terre natale, la Norvège, vue du ciel, et nous profitons avidement de la splendeur des pics des Alpes de Lyngen.
Notre directrice de croisière nous énonce le déroulement de la journée à venir ainsi que les curiosités à découvrir, à l’approche de notre destination, Longyearbyen. Le ciel est parfaitement dégagé et le survol du territoire de notre zone d’exploration attise notre curiosité. La capitale du Spitzberg semble nous accueillir à bras ouverts.
L’équipe de guides déjà présents à bord de l’Ocean Nova est venue nous accueillir à l’aéroport, ainsi que notre chef d’expédition, Vincent. Nous empruntons en autocar la route menant à Longyearbyen et découvrons au loin la réserve mondiale de semences du Svalbard. Les amoncellements de charbon le long d’un quai nous immergent dans l’histoire minière de cette région.
Nous bénéficions de plusieurs heures à Longyearbyen, nous permettant d’arpenter les rues de la ville aux petites maisons colorées, de développer nos connaissances de la région en visitant le musée du Svalbard, et de réaliser nos premiers achats de souvenirs polaires dans les boutiques bien achalandées.
Nous nous orientons ensuite en autocar vers le port où notre navire polaire, l’Ocean Nova, nous attend au mouillage, sous un soleil éclatant. La traversée pour regagner notre résidence des onze prochains jours s’effectue en zodiac et nous goûtons aux premiers embruns. C’est ainsi avec le plus grand plaisir que nous découvrons nos cabines avant d’être invités à participer à l’exercice de sécurité nécessaire avant tout départ en mer.
Notre chef d’expédition introduit l’équipe de guides Grands Espaces à l’ensemble des participants et laisse ensuite place à la présentation de Yamila, notre directrice hébergement, et de Caroline. Il donne le ton de la croisière à venir en situant l’archipel du Spitzberg ainsi qu’en présentant la carte des glaces des jours précédents, nous incitant à mettre le cap au nord dès ce soir. La banquise, bien que située très au nord, était encore observable ces derniers jours dans une zone géographique susceptible d’être couverte par notre expédition. Cette première soirée à bord s’achève autour d’un dîner sous un soleil resplendissant d’une « nuit claire ».
Cette première nuit à bord fut paisible, offrant à nos corps fatigués une chance de récupérer pleinement du voyage pour atteindre Longyearbyen. Ce matin, nous mettons le cap vers le nord-ouest du Spitzberg, emportés par l’excitation de l’inconnu.
La journée commence par la transmission de consignes indispensables pour affronter les défis du Grand Nord en toute sécurité. On nous inculque les règles de prudence à bord des zodiacs, les précautions nécessaires face aux ours polaires, ainsi que les directives de l’AECO, l’association régissant les tours opérateurs en Arctique.
Fabrice, notre guide passionné et dynamique, nous entraîne ensuite dans les méandres de l’histoire et des mystères de l’Arctique au cours d’une conférence captivante. Les participants, captivés, sentent monter en eux l’appel irrésistible de l’aventure.
Après le déjeuner, nous embarquons sur les zodiacs pour notre première excursion. L’excitation est palpable parmi les passagers, impatients de découvrir les merveilles du monde polaire. Le temps est splendide et étonnamment doux, avec une température de 12°C. Nous atteignons le Fuglefjord, aussi appelé le fjord des oiseaux.
Notre périple commence par l’observation d’un majestueux front de glace, avec des tours atteignant 60 mètres de hauteur et un morceau de glacier suspendu à 198 mètres. Les guides nous désignent les différentes espèces d’oiseaux : guillemots à miroir, goélands bourgmestres, pétrels fulmars, et même la très emblématique mouette ivoire, symbole de l’Arctique, évoluant sur la banquise et à proximité des glaciers.
Alors que nous remontons le fjord, notre guide Maxime repère un ours polaire allongé sur un iceberg. Il informe ses collègues, et ensemble, ils regroupent leurs zodiacs en douceur, avançant à faible allure pour ne pas déranger le majestueux animal. L’ours, impassible, s’offre à notre contemplation ainsi qu’au jeu des appareils des passagers, immortalisant ce moment unique pour chacun d’entre nous.
Après cette observation inattendue, nous laissons l’ours à sa tranquillité et poursuivons notre navigation en direction de Sallyhamna. Nous débarquons sur ce site historique de l’époque des baleiniers, où nous découvrons les vestiges d’une station baleinière, avec ses fours utilisés pour bouillir les morceaux de baleines afin d’en récolter la graisse et d’en faire le commerce.
Mais l’aventure ne s’arrête pas là. Nous remontons à bord des zodiacs pour explorer une baie attenante. Là, sept phoques communs reposent sur des rochers, témoins silencieux de notre exploration. Nous les observons à distance, veillant à ne pas troubler leur quiétude.
De retour sur le bateau, nous célébrons cette journée d’émerveillement et de découvertes autour du cocktail du commandant, qui nous souhaite la bienvenue à bord de l’Ocean Nova et se réjouit des observations réalisées ce jour. Les histoires et les rires résonnent dans le salon panoramique, clôturant une journée épique dans les confins sauvages de l’Arctique.
Sous le ciel changeant du jour polaire, nous pénétrons dans le Wahlenbergfjorden. Les premiers zodiacs sont lancés en éclaireurs afin de repérer les éventuels ours en maraude dans le secteur. Puis, nous nous dirigeons vers Kloverbladbukta, les lagunes en forme de trèfles. Nous pénétrons les eaux troubles chargées de sédiments de ces entailles béantes laissées par le glacier aujourd’hui disparu.
Au fond d’une de ces lagunes, un rassemblement d’oies à bec court attire notre attention. Un renard polaire tente de le pénétrer et d’y semer la panique afin d’en saisir une. Peine perdue. Pendant de longs moments, il cerne le groupe et en fait le tour sans parvenir à le scinder.
Les oies restent groupées et n’offrent aucune prise au renard obstiné. Sur des crêtes dominantes, des rennes nous observent, distants.
Notre armada s’enfonce plus en avant dans ce paysage de glace, en direction de la rivière glaciaire qui charrie les sédiments rouges dans l’estuaire. La marée s’oppose au débit du cours d’eau impétueux. La glace dérivante entrave notre progression, et nous devons user d’habileté pour naviguer dans ces eaux capricieuses. Un renard polaire nous suit à distance.
Plus loin, à proximité du glacier, les icebergs échoués sur les hauts fonds se dressent au-dessus des eaux bleues.
En début d’après-midi, nous débarquons à Palanderbukta. Certains participants longent le rivage afin d’étudier les roches et sédiments déposés par le marnage, d’autres se dirigent vers la calotte glaciaire puis se scindent en deux groupes distincts. Un premier groupe escalade la calotte, un second la longe latéralement, traversant des dizaines de bédières furieuses. L’ascension se perd dans ses dernières minutes dans un brouillard épars qui dissimule nos pas derrière son rideau opaque.
À la redescente, les pavots arctiques parsèment le sol couvert de débris sédimentaires issus du rebond isostatique daté de la disparition des glaciers à la fin de la dernière glaciation.
Çà et là, des os de baleines, vestiges silencieux du passé. Des discussions animées sur les mystères des roches métamorphiques rythment le pas.
À quelques encablures, un phoque barbu, solitaire, sur un bloc de glace nous regarde l’observer dans un échange silencieux.
Après deux journées d’observations animalières déjà très riches, nous arrivons ce matin aux abords de l’île de Wahlbergøya, dans le détroit de Hinlopen. Cependant, il manque encore à notre tableau de chasse photographique un animal emblématique de l’Arctique. Malgré la brume matinale, nous ne perdons pas espoir. Nous rêvons de rencontrer ce seigneur des glaces autour de cette île de 28 km², nichée entre l’île principale du Spitzberg et la Terre du Nord-Est.
C’est à Ardneset, le point le plus au sud-ouest de l’île, que nous débarquons en zodiac. Peu à peu, la brume se dissipe pour révéler une échouerie de morses. Un spectacle unique où ces mastodontes aux longues défenses, pouvant peser jusqu’à 1,5 tonne, se reposent sur une langue de sable. Ils sont agglutinés les uns contre les autres, se prélassant entre deux parties de pêche dans les fonds sablonneux environnants.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, leur mets de prédilection est constitué exclusivement de coquillages bivalves, dont ils consomment la partie molle par simple aspiration. Les guides nous éclairent sur bien d’autres aspects de l’écologie de ces animaux fascinants. Et, cerise sur le gâteau, un arc-en-brume apparaît au-dessus de l’échouerie, ajoutant une touche d’irréel à ce tableau déjà enchanteur.
Notre croisière en zodiac se poursuit vers les îlots Vaigattgøyane, pour explorer leurs côtes. Peut-être croiserons-nous à nouveau la route de l’ours polaire, notre quête perpétuelle au cours de ce voyage. L’ursidé ne se montre pas, mais nous restons convaincus que ce n’est que partie remise.
L’après-midi, notre expédition nous mène devant une immense colonie de guillemots de Brünnich à Alkefjellet, plus au nord. Mais, alors que nous nous dirigeons vers ces volatiles, une surprise nous attend sur un petit îlot non loin d’Alkefjellet. Depuis ce matin, nous y pensions, et il est là : un ours polaire nous honore de sa présence. Nous observons ses déambulations entre les rochers, à la recherche d’œufs d’oiseaux nichant au sol, tels que les sternes arctiques, eiders à duvet ou labbes.
Un couple de grands labbes tente en vain de protéger son nid.
Nous quittons ce spectacle fascinant pour nous orienter vers l’observation des guillemots de Brünnich, ces alcidés typiques de l’Arctique qui viennent se reproduire en été sur les falaises. Ils sont des dizaines de milliers, volant tels des essaims autour de nous, le long des falaises de dolérite vertigineuses. Nous ne savons plus où poser notre regard tant le spectacle est étourdissant. Plus étonnant encore est la forme de leurs œufs, en poire, qui les empêche de rouler des falaises sur lesquelles ils nichent sans construire de nid, un comportement inhabituel pour les oiseaux. Le plancton est également abondant et bien visible, notamment des cténophores iridescents étonnants, et des méduses à crinière de lion, observées çà et là. Les eaux de l’océan glacial arctique regorgent de richesses insoupçonnées.
Avant le dîner, le récapitulatif de la journée, orchestré par Vincent, Alain, Fabrice et Maxime, nous en apprend davantage sur l’ours observé ce jour, les arcs-en-brume, le renard polaire et bien sûr les guillemots. Nous ne sommes qu’au début de notre séjour, mais il nous semble avoir quitté la terre pour un tout autre univers depuis bien plus longtemps. Notre grand livre de l’Arctique est désormais ouvert, et nous allons continuer à en parcourir les pages avec bonheur.
Le cri des mouettes ivoires est un hymne à la vie dans cet environnement austère. Cette journée est une immersion dans la poésie de la nature et du désert polaire.
C’est à 6h45 que deux zodiacs partent en reconnaissance avec quatre guides, et leurs recherches sont fructueuses, puisque dès 8h15, tout le monde embarque pour observer une ourse sur l’île de Kipert dans l’archipel de Bastian, située à l’extrémité sud du détroit d’Hinlopen. Elle dort et ne bouge guère au sommet d’une petite falaise située en retrait du rivage. Comment savons-nous que c’est une femelle ? Eh bien, c’est parce qu’elle est équipée d’un collier GPS et que seules les femelles en portent. Le cou des mâles étant trop épais, le collier passe par-dessus leur tête.
Non loin, deux petites échoueries de morses qui nous régalent de leurs poses lascives, de leurs contorsions souples pour se gratter le dos sur les graviers de la plage, de leurs grognements sonores, sans oublier leurs odeurs nauséabondes pour les uns, fascinantes pour les autres.
Avant le retour vers l’Ocean Nova, nous jetons un dernier coup d’œil vers l’ourse : elle n’a pas bougé. Mais soudain, elle daigne se lever juste le temps pour nous de constater qu’elle est en bonne santé et bien grasse, avant de disparaître nonchalamment derrière la crête.
Une fois tout le monde à bord, le navire se dirige vers l’île Wilhelm, qui est séparée de l’île principale Spitzberg par le détroit de l’ours, le Bjørnsundet, que nous allons emprunter dans l’espoir de voir encore un ours. En effet, ce couloir est fréquemment emprunté par eux. Cet espoir est déçu, mais pas notre regard, qui se régale des paysages somptueux faits de calottes glaciaires et d’amples vallées quasi-désertiques sous un ciel aux déclinaisons infinies de gris.
Le Bjørnsundet franchi, cap à l’est et la plus longue falaise de glace de l’hémisphère nord. Pendant le temps de navigation vers cette merveille de la nature, Jean-Marie et Laurent nous proposent un atelier photo, suivi de la conférence brillante et ponctuée d’humour de Fabrice sur les morses.
Enfin, vers 18h00, nous entrons dans le champ d’icebergs qui marque les abords de Bråsvellbreen, la pointe sud de la vaste calotte glaciaire de la Terre du Nord-Est, l’Austfonna. Elle couvre plus de 6 000 km² et culmine à 700 m d’altitude, son périmètre sud-est déborde en mer et forme cette falaise quasi continue de plus de 160 km de long, dont la hauteur se situe généralement entre 20 et 30 mètres. Nous embarquons rapidement dans les zodiacs pour l’admirer de plus près et là, un miracle se produit : le ciel gris jusque-là se déchire pour laisser passer un soleil timide et fragile mais qui fait étinceler les parois verticales et lisses de glace bleutée. Dans cette partie sud-ouest de l’Austfonna nommée Bråsvellbreen, la glace est si dense, cohérente et peu fissurée que les ruisseaux formés par la fonte des neiges de l’hiver peuvent atteindre plusieurs kilomètres de long et jusqu’à 5 m de large. Lorsqu’ils arrivent en bordure de la calotte, ils se déversent en mer par des cascades tonitruantes spectaculaires.
C’est à ce moment qu’un brouillard soudain nous engloutit. Heureusement, l’Ocean Nova nous a suivi et nous n’avons que quelques centaines de mètres à parcourir pour remonter à bord pour retrouver cette atmosphère si chaleureuse et un dîner chaud bien mérité.
Ce matin, la voix suave de notre chef d’expédition nous tire de la douce chaleur de nos couettes pour nous annoncer notre arrivée près de l’île de Kvitøya, l’île Blanche, bien nommée car couverte d’une gigantesque calotte de glace. Pour le moment, elle se cache totalement derrière un rideau de brume qu’un petit vent d’est ne parvient pas à dissiper. En attendant des conditions météorologiques plus favorables, une conférence sur le drame de l’expédition d’Andrée en ballon à la conquête du pôle en 1896 nous est proposée par Alain.
Les brumes persistantes s’étant très vaguement dissipées en fin de matinée, nous mettons à l’eau nos zodiacs sur une mer bien clapoteuse, levée par un petit vent d’est glacial. Un cordon rocheux, dominé par une vaste pente glacée, se laisse deviner à 2,5 kilomètres à tribord de l’Ocean Nova. À mesure que nous nous rapprochons, le soleil vient illuminer l’extrémité de la calotte se jetant en une immense falaise, hachée de séracs dans la mer agitée. Le reste de la calotte vient mourir tranquillement au-dessus des terres de ce cap sud de l’île Blanche. Nous remontons à petite vitesse, le clapot et les paquets de mer obligeant, la côte découpée d’anses et de caps, truffée de traîtres hauts fonds pour nos hélices, en direction du site où furent découverts en 1926 les restes des corps et du matériel de l’expédition suédoise. En chemin, nous respirons la douce fermentation des algues accumulées sur les plages ou les puissantes effluves musquées et ammoniacales des meutes de morses perchés sur les récifs à marée basse. Il s’agit du regroupement des femelles et de leurs jeunes.
De nombreux groupes dispersés en mer convergent vers ces échoueries, fournissant à ces imposants pinnipèdes un havre abrité des ours en maraude qui patrouillent à terre.
Arrivés en vue du monument à l’expédition Andrée, le dos d’un de ces plantigrades, plongé dans un sommeil profond, nous interdit toute approche pédestre jusqu’au monument. Il ne daignera nous saluer qu’une ou deux fois, s’assurant nonchalamment que cette meute colorée, installée sur des boudins en caoutchouc, ne présente aucun intérêt gustatif.
Le retour à notre havre chaud et sec de l’Ocean Nova se fait dans une brume tout aussi épaisse, mais par vent arrière, donc beaucoup moins chargée d’embruns salés glacés. Nos précieux GPS nous ramènent à la position du bateau qui a, entre-temps, quelque peu dérivé. Message à la radio une fois passé, voici le M/V Ocean Nova qui ressort, comme par magie, de la masse cotonneuse, nimbé de vapeurs parfumées de persillades et autres réjouissances olfactives du buffet du déjeuner.
En début d’après-midi, le navire prend la route de la pointe nord-est de l’île par sa côte nord, que nous apercevons de manière intermittente quand la ouate brumeuse se dissipe, laissant entrapercevoir la falaise de glace qui enchâsse toute la côte. Nous venons nous positionner au large de Kraemerpynten, la seconde langue de terre déglacée de l’île, espérant une accalmie marine et une dissipation des vapeurs masquant la côte. Laurent en profite pour donner sa conférence sur l’homme et le froid. Puis, avant le dîner, un copieux récapitulatif aborde les calottes polaires, les cabanes de trappeurs et la biologie du fulmar.
Décision est prise, après dîner, de faire route vers le nord et sa banquise, les conditions météorologiques ne s’améliorant pas. Mais, toute chose « étant pour le mieux dans le meilleur des mondes », c’est à ce moment que l’île Blanche, Kvitøya, se dévoile sur toute sa longueur à nos regards, de Kraemerpynten aux caps de falaises de glace dominés par le doux arrondi immaculé du dôme de glace. C’est avec cette féerie de ce bout du monde polaire que nous rejoignons nos chaudes couettes.
Un jour nouveau se dessine. Au cours de ces derniers jours, après d’innombrables observations riches en diversité, que pouvons-nous espérer de plus ? Hier, Vincent, notre chef d’expédition, nous a évoqué ses intentions, pour ce 25 juillet, de naviguer dans la banquise. Vers 10 heures du matin, nous l’atteignons.
Cependant, vers 7 heures, nous avons la chance d’assister au nourrissage d’une baleine du Groenland. Spectacle rare et intime, nous ne boudons pas notre plaisir. D’abord distante d’environ 800 mètres, puis jusqu’à 100 mètres, permettant à l’ensemble des explorateurs que nous sommes d’admirer le spectacle.
Également nommée baleine franche boréale, c’est une espèce appartenant au sous-ordre des baleines à fanons. L’une de ses particularités est de ne pas posséder de nageoire dorsale. Endémique de la zone arctique, on la trouve à proximité de la banquise. À l’issue d’une heure d’observation, elle prend la direction opposée et nous décidons de poursuivre notre navigation.
Notre objectif en vue, la banquise se dessine sous forme d’une ligne blanche à l’horizon, puis les plaques de glace de mer tant attendues se retrouvent de plus en plus nombreuses autour de notre navire, nous obligeant à réduire notre allure. Le spectacle est unique, entendre l’Ocean Nova se frayer un chemin dans cet univers blanc est magique. Nous nous situons très au nord par 81°24’ de latitude nord et 27°15’ de longitude est… désormais, plus aucun homme ne se trouve entre nous et le pôle Nord.
Les conditions météorologiques étant clémentes malgré un plafond nuageux bas, nous effectuons une sortie en zodiac parmi les glaces. Expérience inédite, nous pouvons ressentir ce que vit l’ours en étant à hauteur de flot. La brume arrivant, nous regagnons l’Ocean Nova après une matinée inoubliable.
Au cours de l’après-midi, c’est une conférence sur la banquise et les brise-glaces qui nous est présentée par Nicolas et Fabrice, tandis que nous poursuivons notre navigation. À cette occasion, c’est encore une rare observation, mais cette fois furtive, qui nous est offerte : un phoque à capuchon se prélasse sur un iceberg à quelques encablures de l’Ocean Nova.
Notre équipe de guides nous propose ensuite une nouvelle expérience : marcher sur la banquise et siroter un chocolat chaud en ce lieu unique. La plaque choisie présente des hummocks et de très belles mares de fonte. Nous en profitons pour réaliser de nombreuses photographies de cet instant suspendu que l’on conservera de manière indélébile.
Au retour à bord de l’Ocean Nova, Fabrice nous présente les caractéristiques de la baleine du Groenland, espèce observée ce jour.
Un soleil resplendissant nous éblouit ce matin. Notre chef d’expédition, Vincent, énonce les instructions relatives aux deux propositions d’excursions de la journée.
Les participants souhaitant réaliser un « raid », une excursion à la journée en direction du glacier de Leigh, prennent place à bord des zodiacs à 08h50.
L’objectif est d’explorer les nombreuses îles au nord de Soraberget, de s’approcher du glacier de Leigh en scrutant les moindres recoins afin de profiter d’observations, tels de véritables explorateurs. Une trentaine de minutes plus tard, ces voyageurs-explorateurs aperçoivent un premier ours sur le rivage, arborant une imposante balafre au jarret gauche. Cet ours semblait en quête de nourriture, probablement d’œufs présents dans la colonie de sternes. Cette observation d’une vingtaine de minutes donne par la suite le rythme à la découverte des autres îlots.
Cette matinée très dynamique laisse place à un déjeuner frugal sur une plage à l’abri du vent, une pause d’autant plus appréciée qu’elle permet aux aventuriers d’échanger sur leurs observations matinales. Un second ours, jeune et tout aussi farouche que le premier, est repéré dans l’après-midi sur un névé lointain, déambulant à une allure soutenue. C’est ainsi qu’il fut par la suite aperçu nageant dans la lagune de Fjellstranvika. Cette journée fut ponctuée régulièrement par des rencontres avec une multitude de morses, une centaine d’individus ayant été observés dans la journée.
Nous décidons de rentrer, le cœur gros de quitter cette région d’ours, la Terre du Nord-Est, nous ayant offert un terrain d’exploration remarquable. Sur le chemin du retour, nous rejoignons les participants du groupe ayant choisi de réaliser deux excursions plus courtes dans la journée, pour une observation rare de renards bleus. Voici à présent le récit de la journée de ces participants.
Les quatre zodiacs des volontaires pour la découverte de la baie d’Albertini et du cap Brunn se dirigent dès 09h15 vers la grande falaise où nichent mouettes tridactyles, guillemots de Brünnich et mergules. À son pied, un renard polaire de forme sombre apparaît, sorti d’une petite grotte creusée dans les roches massives où doit se trouver la tanière de ces amateurs de volatiles sous toutes leurs formes : œufs, jeunes tombés du nid, cadavres d’adultes.
Nous contournons le cap aux roches rabotées par les calottes qui libérèrent ces terres il y a moins de 10 000 ans. Sous un grand soleil et un petit vent frisquet descendu des glaciers environnants, nous avançons, escortés par de nombreux groupes de morses, femelles et leurs jeunes essentiellement. Un débarquement sur une plage de sable fin, un tombolo selon la terminologie géographique exacte, reliant le cap Brunn au reste de la grande Terre du Nord-Est. Les photographes peuvent exercer leur art sur les multitudes de bois flottés amenés de Sibérie par le courant polaire. Le sable est constellé d’empreintes d’oies, parcouru également par des traces de renard. Au milieu de cet univers immaculé trône un gros tas de déchets constitués essentiellement d’engins de pêche, filets et diabolos de chalut, nous rappelant la triste réalité de la surpêche mondiale et du Poubellien supérieur, le dernier étage géologique que laissera notre civilisation consumériste à la surface de la planète…
Nous rentrons sous un soleil toujours triomphal et par vent arrière, nous rentrons nous restaurer à bord de l’Ocean Nova avant de repartir explorer le front glaciaire du Schweigaardbreen, cette barrière de glace descendue de la calotte Austfonna, celle dont nous avons longé l’immense barrière sud il y a quelques jours sur le chemin de l’île Blanche. Le glacier très actif a vêlé d’énormes quantités de glace aux formes toutes plus extravagantes les unes que les autres. Nous contemplons quelques icebergs géants pour le Spitzberg dont certains atteignent un volume proche de l’Ocean Nova.
Mouettes tridactyles, guillemots à miroir et goélands bourgmestres patrouillent les eaux du torrent sous-glaciaire en quête de leur pitance de plancton, morue polaire et autres spécialités. Avant de rentrer au bateau, nous repassons à la falaise aux oiseaux pour un festival vespéral de renards polaires : deux jeunes jouent à l’entrée de la grotte où ils sont nés, l’un beige et l’autre au poil marron presque noir, le célèbre isatis. Tout à coup, un second renard sombre arrive par les vires rocheuses de la falaise, un oiseau dans la gueule. Il s’agit d’un des parents venus ravitailler sa nichée. Le jeune beige s’empare du butin aussitôt pourchassé par son frère ou sa sœur sombre. Ils parcourent à toute vitesse le dédale de blocs et de mousses, pleins d’énergie et de vitalité juvénile. Nous rentrons à notre havre flottant, la falaise toujours illuminée par le soleil qui la baignera toute la nuit.
Le niveau sonore de la salle de restaurant est encore ce soir digne d’une colonie de mouettes tridactyles où chacun aime raconter à son comparse les aventures et observations de la journée !
L’Ocean Nova se réveille ce matin dans la baie de Bengtssen (Bengtssenbukta), face aux deux langues glacières du Rijpbreen qui s’écoulent majestueusement depuis la calotte polaire de Vestfonna, toujours en Terre du Nord-Est.
Le temps est clair, le vent faible, et au programme de la matinée, c’est une marche dans la toundra qui est prévue. Le petit-déjeuner copieux pris, les zodiacs nous déposent sur la rive et nous voilà en marche, d’abord le long d’une plage de cailloux multicolores, puis dans un couloir de gélifracts — ces roches brisées par le travail du gel et du dégel — qui nous emmène sur une plaine de toundra où un groupe de rennes broute paisiblement sans trop se soucier de ces curieux bipèdes et des cliquetis de leurs appareils photo. Peu farouches, ils se laissent approcher doucement pour se faire tirer le portrait sous toutes les coutures.
Nous rejoignons ensuite Fabrice, notre éclaireur, perché au sommet d’une colline rocailleuse, afin d’admirer le paysage grandiose qui s’offre à nous à 360° : glaciers, toundra, lacs, lagunes, vallées glaciaires… Vincent en profite pour quelques explications sur les lieux et les fleurs qui nous entourent, puis vient l’heure du retour, non sans une photographie de groupe immortalisée.
L’après-midi, deux options sont proposées aux voyageurs : une nouvelle marche de l’autre côté du fjord pour surplomber le glacier et admirer ce chaos de glace traversé de crevasses et de séracs gigantesques, ou bien une croisière en zodiac le long des fronts de glace et autour des quelques imposants icebergs qui encombrent la baie. Les premiers croiseront un crâne d’ours dans la toundra, les seconds un renard polaire au pied d’une falaise de mouettes tridactyles. Tous auront encore passé une journée mémorable et rentrent au navire le sourire aux lèvres.
Mais la journée n’est pas finie, puisque le clou du spectacle commence à 19 h au pont 5 de l’Ocean Nova, autour d’un barbecue polaire, en musique, face aux glaciers ! Nous admirons encore un peu plus ce fabuleux spectacle que nous offre la Terre du Nord-Est avant que le navire reprenne sa route…
Après ces quelques journées merveilleusement riches et remplies, nous débutons celle-ci de manière plus calme, ce qui nous permet de nous occuper du concours de photographies organisé à bord, d’écouter des conférences, de naviguer et peut-être même de nous reposer un tantinet. La seule chose qui ne varie point, c’est la météorologie, toujours aussi favorable avec une mer presque aussi lisse qu’un miroir, parfaite pour l’observation des cétacés, qui malheureusement ne semblent guère présents cette année, si ce n’est un petit rorqual solitaire, furtivement aperçu par quelques passagers en début de croisière. Il est à noter que l’observation de la très rare baleine du Groenland le 25 juillet vaut largement plusieurs observations d’espèces plus communes.
Dans la matinée, une sortie en zodiac à été organisée au fond de la vaste baie de Breibogen, sur le mince cordon littoral qui sépare la baie de la grande lagune de Rabot. La surface de celle-ci était parfaitement lisse et reflétait joliment les sommets alentours. Ce sont les restes osseux de centaines de morses massacrés ici au cours des siècles passés qui nous ont conduits jusqu’ici. Comme les baleines qui ont été exterminées ici par les humains, des milliers, peut-être des dizaines de milliers de morses ont été pourchassés sans merci pendant 350 ans, jusqu’à leur protection totale en 1952. Heureusement, depuis 1982, la population augmente rapidement et régulièrement ; aujourd’hui, ce sont des milliers de morses qui enchantent à nouveau les eaux du Svalbard. Au cours de cette croisière, nous avons pu en observer des centaines pour notre plus grand plaisir : un message d’espoir ?
À la fin de notre passage sur cette plage, Vincent nous a rassemblés autour de lui, dos à la mer, les pieds dans l’eau, nous, face à elle, pour nous parler du phénomène de l’effet de serre. Depuis les premières intuitions de quelques hommes, il y a plus de 200 ans, confirmées progressivement par la science, jusqu’à la réalisation des conséquences qu’allait avoir l’émission de vastes quantités de CO2 fossile dans l’atmosphère ainsi que sur la vie des hommes sur Terre. Et tout au long de ce récit argumenté et bien construit, Vincent, notre brillant chef d’expédition, reculait imperceptiblement au début, faisant monter lentement le niveau de l’eau le long de ses jambes, de son bassin, de sa poitrine jusqu’au cou, comme pour symboliser, ou mieux matérialiser, la montée du niveau des océans : un message d’espoir et de prise de conscience ?
Nous reprenons ensuite notre navigation jusqu’au fjord de Smeerenbourg et restons éblouis par le soleil se reflétant à la surface de l’eau et le paysage panoramique à 360° s’offrant à nous. Un petit rorqual nous fait l’honneur de sa présence et daigne présenter sa nageoire dorsale à plusieurs reprises durant notre navigation cet après-midi. Vincent dispense une conférence sur l’ours polaire durant laquelle les interactions sont très nombreuses. La nuit douce, quelques vagues sont présentes au nord-ouest du Spitzberg, la brume arrive comme pour assombrir le soleil ne pouvant se coucher. Nous cheminons ainsi en direction du fjord Kongs que nous gagnerons demain matin.
Dans la nuit, l’Ocean Nova nous a conduits tout au fond de la Baie du Roi, devant le site d’Ossian Sars Fjellet, la montagne dédiée à ce biologiste suédois féru de botanique et spécialiste de l’étude de certains organismes marins. Un plafond bas, bien typique de la côte ouest du Spitzberg soumis aux influences du Gulf Stream et des vents d’ouest chargés d’humidité, s’accroche aux sommets environnants et nous cache les Trois Couronnes, ces buttes témoins nommées en l’honneur des trois couronnes scandinaves : Danemark, Norvège et Suède. Ce plafond se relève progressivement et bientôt tout le fjord s’enlumine, miroir constellé d’innombrables glaces bleutées. Deux canes d’eider guident leurs quatre canetons en duvet le long du rivage.
Nous accostons au pied d’une colline abritant dans ses falaises une colonie de mouettes tridactyles et de guillemots de Brünnich. Un groupe en fera l’ascension tandis que les autres marcheurs partiront en promenade admirer le paysage de toundra après avoir franchi le premier raidillon. Un renne vaque nonchalamment en quête de bonnes graminées dans cette région beaucoup plus clémente que les déserts polaires minéraux que nous avons parcourus précédemment.
Le couple de labbes à longue queue nous survole de son vol élégant tandis qu’un bruant des neiges nourrit son petit déjà bien emplumé. Au sommet du relief, un renard polaire est observé furtivement. Ce site est connu pour abriter un terrier du goupil amateur du gibier à plumes que lui fournit la colonie de mouettes criardes et de guillemots aux vocalises enrouées.
Après le déjeuner, nous enfourchons notre escadrille de zodiacs pour partir à la découverte du front du glacier du Roi, un émissaire très actif si l’on en juge par la quantité de brash, bourguignons et icebergs qui encombrent toute la baie. Arrivés près du front, le colosse ne tarde pas à nous gratifier d’un vêlage remarquable, libérant de nouveaux icebergs que le torrent sous-glaciaire prendra rapidement en charge. Les zodiacs se réunissent pour une dernière libation collective, cérémonie improvisée en l’honneur des éléments naturels du Haut-Arctique et de sa faune qui nous ont gratifiés de spectacles inoubliables pendant ces dix jours passés au pays de l’ours blanc et de ses comparses.
L’après-midi se termine avec la présentation des résultats du concours photo, le résumé du voyage en images et celles de notre photographe animalier, Jean-Marie Séveno. Maxime, enfin, nous fait voyager à dos de drone au-dessus des glaciers, des calottes ou de la banquise. Après le cocktail de fin de croisière du commandant, nous nous délectons du dernier dîner tout en applaudissant l’équipe de cuisine et d’hôtellerie qui nous ont si bien servis pendant tout ce périple dans ces paysages austères, hostiles mais, paradoxalement, fabuleux de beauté et de nature sauvage.
Le bleu Klein du ciel des derniers jours a laissé place à une brume épaisse qui enveloppe ce matin l’Ocean Nova, comme pour nous signifier son chagrin de nous voir quitter ce « bout du monde ». Notre chef d’expédition, Vincent, déclame sa dernière annonce matinale à bord avant de rendre le microphone pour cette croisière. Le brouhaha joyeux de ces deux dernières semaines dans la salle de restaurant laisse à présent place à des yeux grands ouverts sur l’extérieur, cherchant à capter, saisir les derniers paysages du Spitzberg afin de les garder en mémoire.
Nous débarquons tôt, trop tôt pour la plupart d’entre nous, n’étant pas prêts à regagner notre vie quotidienne dans un pays que nous connaissons.
Des cartes postales envoyées ce jour, des achats réalisés, des musées visités, des compagnons de voyage laissés sur place, qui continueront plus loin, vers le Groenland pour certains, un dernier repas à Longyearbyen, et nous prenons la direction de l’aéroport.
Nous sommes curieux, et cette curiosité des choses qui nous entourent, du monde qui est le nôtre, nous a rassemblés lors de ce moment suspendu au Svalbard. Des rencontres se sont produites, des liens tissés, et à présent, nous serions tous prêts à repartir ensemble loin, très loin, pour de nouvelles aventures du bout du monde si chères à Grands Espaces.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bonjour a tous les participants et membres d equipage (et plus specifiqument a Jean jacques et Brigitte).
Nous suivons attentivement vos aventures, profitez pleinement de ces instants de magie.
bonjour Agathe, voilà le carnet de voyage est arrivé et je vais pouvoir te suivre jour après jour.
Génial que Monseigneur l’Ours soit au rendez vous.
ce doit être un régal de voir et d’observer le comportement de toutes ces espèces.
très bon séjour et fais le plein de frais car ici c’est la canicule.
bises et amitiés à ta famille
Les longues excursions en zodiac sont trop courtes !
Longue vie aux excursions ! et à ceux qui les dirigent, bravo !
Un gros bisou et profite de cette superbe expérience, qui n’est jamais identique d’une année à l’autre. Je te souhaite de belles observations
Merci pour votre magnifique partage imagé et poétique! Quel plaisir de revivre ce voyage magique de 2014 ! Merci maman pour ton beau cadeau et de celui que tu es en train d’offrir à ta petite fille!! On a beaucoup de chance! Je vous embrasse fort en attendant de lire vos prochaines aventures !
Profitez bien de cette superbe aventure.
Merci beaucoup de faire partager ces superbes photos.
bises Myriam
Très heureuse de pouvoir te suivre dans ce voyage polaire
Je te souhaite bcp d’observations d’animaux et surtout des ours
Bisous Ardechois
Toutes ces belles explorations donnent envie de repartir. Fais le plein de découvertes pendant encore ces quelques jours . Bises
Un grand merci de pouvoir partager ce beau voyage polaire et quel plaisir de découvrir ce monde inconnu. Je suis ravie pour vous… profitez de ces dernières excursions et bravo à ceux qui les dirigent.
À bientôt je vous embrasse bien fort 😻😻😻😻!!!!
Salut Tatie, tu me manques beaucoup. J’espère que tu t’es remis de l’attaque du morse mais quand même, tu as de la chance que c’était un morse et pas un ours Ton voyage il a l’air vraiment passionnant très cool j’espère que tout se passe bien à part l’attaque du morse. Sinon tu nous manques à tous et on pense à toi tout le temps. Bisous et au revoir
Patate 🦭🦭🦭🦭🦭🦭🐳🐳🐳🐳🐳🐋🐋🐋🐋🐻❄️🐻❄️🐻❄️🐻❄️🐻❄️❄️❄️❄️❄️🛳️🛳️🛳️🛳️🛳️
Salut Tatie J’espère que tu passes de bonnes vacances que tu profites bien du Paysage et que tu vois plein d’animaux majestueux 🦭
Que de belles choses tu auras vu pendant ce voyage aux confins du Grand Nord. Le Svalbard est toujours aussi fabuleux. Bises