Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
22 septembre
6 octobre 2022
Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Depuis Oslo et par la voie des airs, ce fut une belle arrivée au-dessus de Longyearbyen, la petite « capitale » de l’archipel du Svalbard. Cette ancienne cité minière d’environ 2000 personnes est un peu enneigée, comme tous les sommets alentours. Sous cette fine couche, la ville est bien belle. En revanche, il y a beaucoup de vent avec une mer déjà bien houleuse. La température est automnale avec un seul degré Celsius.
Nos bagages sitôt déposés au bateau, nous partons nous promener dans Longyearbyen. L’Explorer est bien à quai et nous assistons aux différents « briefings » obligatoires concernant la sécurité, le zodiac et autres règles à adopter en milieu polaire. Il est l’heure de dîner et le bateau peut enfin appareiller au milieu de quelques grosses vagues …
Nous avons donc navigué toute la nuit pour nous réveiller à l’entrée de la baie de la Croix. La mer est formée, le vent d’Est souffle à plus de 30 nœuds et la température est remonté à 7°. Heureusement tout se calme dès que nous franchissons l’entrée de la baie et nous retrouvons le calme en arrivant devant le glacier de Lilliehook. La visibilité est superbe malgré le fond nuageux en arrière-plan. Ce glacier est splendide et notre première sortie en zodiac nous permet de voir de plus près ses 7 km de front de glace.
Il y a une quantité très impressionnante de « brash ». Le glacier vêle énormément de gros glaçons aux couleurs bleutées. Il y a encore quelques sternes arctiques, quelques eiders à duvets et d’autres goélands juvéniles qui sont posés ça et là sur des morceaux de glace. Lorsque l’on coupe le moteur du zodiac, nous sommes à l’écoute de millions de bulles d’air provenant de la fonte des petits icebergs, qui claquent en arrivant en surface. Nous resterons en admiration devant ce glacier pendant plus de deux heures !
Une courte navigation pendant le déjeuner nous pose aux abords de Camp Zoé. C’est une petite cabane construite en 1911 par Ernest Mansfield, le fondateur de la Northern Exploration Company qui s’en servit comme base pour ses explorations. Il en a donné le nom d’après sa fille Zoé. De nos jours elle sert d’abri, rustique mais très confortable, et bien entretenu par les gens de Ny-Alesund. C’est la base de notre randonnée de l’après-midi. Une bien belle promenade de 3 heures dans un paysage de roche et toundra. Un très beau renne mâle avec des bois remarquables attire notre attention avant de s’éloigner.
Quelques Eiders à duvet sont encore en train de nager en contrebas.
La nuit s’en vient ; oh, pas une nuit noire, mais une presque nuit. Il est temps de regagner l’Explorer.
Lors du « récap » du soir, nos guides Antoine et Christophe font un point météo important puisque la dépression, on devrait-on dire, la grosse tempête, qui sévit entre le Svalbard et le Groenland ne nous permet pas de prendre la mer tout de suite. Qu’à cela ne tienne, il faut être flexible en croisière expédition, et nous resterons encore quelques jours au Svalbard. Nous levons l’ancre et repartons en direction de la Baie du Roi pour passer la nuit au calme en face de la réserve de OssianSar.
Hier nous arrivions de nuit à notre point de mouillage, et ce matin nous avons le plaisir de découvrir la superbe falaise d’Ossian Sars, qui domine l’ensemble de la baie du Roi et offre un point de vue globale sur les mythiques « Trois couronnes ».
Il est ensuite temps d’aller explorer cette falaise. Le topo de nos guides est simple : nous allons surplomber cette falaise. C’est alors peu couvert (il fait quand même quasiment 10° aujourd’hui) et remplis de motivation que nous attaquons cette ascension. Les animaux se font plus rares et plus discrets à cette saison mais nous avons la chance d’apercevoir quelques bécasseaux violets, des mouettes tridactyles, parfois poursuivis par un labbe parasite, et même un jeune renne !
La vue depuis le haut de la falaise est à couper le souffle. Plusieurs glaciers s’offrent à nous, celui de Kronebrenn, kongsbrenn et Blomstrandbreen notamment. Nous apercevons aussi la cité de Ny Alesund, que nous visiterons par la suite !
Une fois de retour au bateau, nous mettons le cap sur le Glacier de Kronebreen qui se situe complètement à l’est de la baie.
Nous y sommes pour le repas, quoi de plus beau que de se nourrir des délicieux plats de notre chef Ed avec vue sur le glacier et entouré d’icebergs…
Par la suite, nous nous dirigeons vers Ny London sur l’ile de Blomstrand, peu de navigation prévue car étant toujours dans la baie.
Nous débarquons donc, par un temps venteux à présent, où les compétences de nos guides en matière de navigation dans les vagues sont mises à l’épreuve, nous arrivons tous sec à terre, mission accomplie !
Une fois sur place nous visitons les restes de ce qui fut une mine de marbre dans les années 1910… notamment deux cabanes (les autres ayant été déplacées vers Ny Alesund) et la ruine de la locomobile qui servit à l’acheminement du marbre entre le site d’extraction et l’embarcadère.
Puis nous rentrons au bateau, et après seulement 30 minutes nous nous présentons devant Ny Alesund. L’ancre est jetée puis nous partons en zodiac en direction du minuscule port. Nous avons quartier libre lors de cette fin d’après midi, l’occasion pour tous, équipage compris, de déambuler dans la cité scientifique, abritant notamment la poste la plus au nord du monde.
Pour ceux qui le veulent, il y a un un magasin de souvenirs, spécialement ouvert pour notre arrivée. Sinon un musée comptant la riche histoire de la ville est ouvert.
Et oui, Ny Alesund fut entre autre une ville minière, un point de départ pour les expéditions vers le pôle nord et à présent une cité scientifique internationale.
De retour au bateau, un bon repas nous attend, puis nous regardons tous ensemble un film… Le dernier roi de Thulé, de Jean Malaurie, ainsi nous mettons un premier pas au Groenland.
Nous nous réveillons par 79°43.90N et 11°01.16 E à Smeerenburgodden. La mer est belle, la visibilité est excellente malgré un temps couvert, et la température est de 10°C. Nous ancrons par 40 m de fond.
Sitôt notre copieux petit déjeuner avalé, nous embarquons sur nos zodiacs pour une longue sortie. Dans un premier temps, c’est un énorme tas d’une trentaine d’individus que nous allons repérer. Il s’agit bien sûr de morses.
Certains sont dans l’eau, et notre approche délicate et discrète (du moins c’est que nous pensons) aiguise leur curiosité. Bien entendu, ce sont des jeunes, déjà avec de belles défenses et bien replets (1 tonne et demi au moins) qui tournent autour du zodiac. Quelques-uns sortent une tête énorme à quelques mètres de notre embarcation.
Un gros tas sur la plage fait un raffut pas possible ! Ça se chamaille, ça grogne, ça se donne des coups de défense, et ça sent très fort aussi … Spectacle formidable, dont nous ne nous lassons pas. Nous repartons tout de même en se promettant de revenir avant de rentrer à bord de l’Explorer.
Nous allons en direction de Virghohamna, ce lieu mythique d’où est parti la célèbre et funeste expédition d’Auguste Salomon Andrée en 1897. Partis le 11 juillet en ballon gonflé à l’hydrogène depuis cet emplacement, les trois explorateurs aériens, Andrée, Strinberg et Fraenkel ne sont jamais arrivés au pôle Nord. Ils ont malheureusement sombré sur la banquise, et l’on a retrouvé leurs restes au large de l’île de Kvitoya (nord-est Svalbard) trente ans après !
Une exploration de la petite baie attenante, et nous voilà en présence d’une trentaine de phoques veaux marins, tous allongés sur un caillou, en train de se reposer. Deux jeunes curieux s’approchent et commencent à jouer avec nous. Nos moteurs sont à l’arrêt, et les deux petits phoques vont et viennent de plus en plus près de nos zodiacs. Encore une fois, un spectacle absolument extraordinaire.
Nous retournons voir nos gros morses, mais cette fois ci en débarquant sur la plage de l’île de Danskoya où les Hollandais avaient implanté Smeerenburg, le fjord de « la graisse ». Entre 1614 et 1655 les fours à graisse ont fonctionné tant qu’il y avait des baleines. Il en reste quelques vestiges, mais on peut sans difficulté imaginer les grands chaudrons en métal à proximité des morses.
Le « tas » n’est pas si endormi que ça. Visiblement ils n’ont cessé de se chamailler de grogner et se flanquer des coups de défenses. Ça bouge chez les morses ! En arrière de plage de sable, une énorme quantité de bois flottés a été convoyé depuis les fleuves de Sibérie par le courant polaire. Quelques bécasseaux violets courent ici et là en recherche de leur pitance.
Nous déjeunons avec un spectacle magnifique permanent autour de nous. Glaciers, montagnes saupoudrées de blanc, … Puis nous faisons route vers le glacier de Smeerenburg. De toute beauté, et celui-ci a du caractère ! Certes, il perd du poids et nous offre plusieurs vêlages très spectaculaires. Beaucoup de jeunes mouettes et de goélands juvéniles sont encore présents sur le gros « brash » qui encombre littéralement le fond du fjord. Nous resterons en admiration pendant plus de deux heures avant de rentrer au bateau. Nous n’avons même pas froid !
Une fois remontés sur l’Explorer, Christophe nous fait un point météo en prévision de notre traversée qui s’annonce … houleuse… Il faudra sécuriser toutes nos affaires pour les deux jours à venir. Antoine nous parle de films et photos avant que nous allions dîner. Celui-ci, copieux et fort goûtu comme d’habitude, est suivi du film « La Tente Rouge » qui retrace l’épopée du dirigeable Italia dans les années vingt. C’est alors que nous prenons le large ….
Nous sommes partis à 00h ce lundi 26 septembre, depuis le glacier de Smereenburg, le cap est mis vers l’est du Groenland. Après être restés trois jours au Spitzberg attendant qu’une énorme dépression passe son chemin, nous pouvons partir.
Il y a certes moins de vent en mer, 15 nœuds ce matin, mais la houle résiduelle de la tempête se fait encore bien ressentir. Aujourd’hui ce sera calme à bord, peu de choses de prévu si ce n’est de faire le dos rond face aux vagues de 4 à 5 mètres de hauteur. Nous essayons de manger un petit peu, nous nous croisons rapidement dans les coursives, mais peu d’échanges… c’est le type de journée en mer que nous passons dans la cabine, la position allongée étant privilégiée. Ce sera ainsi pour le reste de la journée, évitant ainsi à chacun d’être trop malade.
Cela fait plus de trente heures que nous sommes partis, et pour la première fois ce matin, à l’occasion du petit déjeuner nous sommes tous ensemble ! L’occasion de prendre des nouvelles les uns des autres. Globalement ça va pour tout le monde, personne n’est réellement malade (il faut dire que le vent est tombé et que la houle se calme aujourd’hui), cependant personne n’a encore grand appétit.
Pour la matinée, le programme est réduit, nous récupérons tous de notre nuit mouvementée, certains assisterons tout de même à la projection du film « Antarctica » du célèbre photographe Munier et du plongeur Ballesta.
Après le repas, toujours pris en étant attentif aux divers mouvements du navire, pour ne pas finir avec son assiette au sol et son verre renversé, nous poursuivons notre journée de navigation avec Antoine, qui nous parle plus en détail du morse, cet animal que nous avons eu la chance d’apercevoir lorsque nous étions au Spitzberg.
A propos d’animaux, nous avons eu la surprise en fin d’après midi d’apercevoir à la proue de notre navire un faucon Gerfaut ! Cet oiseau, non marin, s’est sans doute égaré lors de la dernière tempête, il semble épuisé et utilise notre navire comme d’un lieu de repos, s’il reste avec nous, il pourra retrouver les côtes groenlandaises dans peu de temps.
Pendant ce temps, la navigation continue, demain nous arriverons proche des côtes et espérons rencontrer de la banquise dérivante…
Nous y sommes ! Après trois jours de mer, nous avons enfin sous nos yeux les côtes de l’est du Groenland… c’est incroyable ! Après avoir franchi la Baie de Foster en fin de nuit, nous sommes à notre réveil dans le majestueux fjord de L’empereur François Joseph !
Nos premiers instants au Groenland resteront gravés dans notre mémoire, imaginez… des montagnes culminant parfois à 2000 mètres et se jetant dans les fjords, éclairées par les couleurs du matin, dans la fraîcheur de l’automne arctique.
Sitôt le petit déjeuner terminé, nos guides nous informent que deux bœufs musqués évoluent paisiblement dans la toundra ! Pour beaucoup, ils sont nos premiers, quelle joie d’apercevoir ce ruminant, parfaitement adapté aux conditions arctiques !
Pendant cette navigation matinale, nous contemplons à plusieurs reprises de somptueux icebergs, véritables monstres de glace, et allons même les voir de plus près lors d’une excursion en zodiac au pied du célèbre Teufelschloss (le château du diable), une magnifique falaise aux mille couleurs, surplombant la mer du haut de ses 1303 mètres.
Au moment du repas, nous ancrons dans la baie des fleurs, proche d’une cabane d’hivernage de trappeurs. Nous partons randonner en début d’après-midi, nous sommes à l’unanimité heureux de poser le pied à terre, après quelques jours en mer !
C’est tellement agréable de marcher dans la toundra, où poussent lichens, mousses mais aussi saules et boulots nains.
Nous prenons rapidement de la hauteur pour contempler la vue : plusieurs lacs de toutes tailles qui commencent à geler, et au loin… plusieurs bœufs musqués, puis d’autres encore, une douzaine en tout, plusieurs adultes mais aussi un jeune de l’année !
En regardant ces ruminants, uniques représentants du genre « Ovibos » nous surprenons aussi deux lièvres arctiques, totalement blancs, facile à trouver dans une toundra recouverte seulement partiellement de neige.
Enfin, au moment du retour, nous tombons nez à nez avec un troisième lièvre arctique, immobile, nous pouvons l’approcher de très près, une observation animalière superbe !
Un paysage magnifique et une faune polaire au rendez-vous, cette première sortie au Groenland tient décidément toutes ses promesses !
De retour au bateau, nous mettons le cap sur le fjord du Roi Oscar. Plusieurs heures de navigation nous attendent jusqu’à demain matin, l’occasion pour certains, en fin d’après midi de profiter une fois de plus du jacuzzi… avec vue sur les montagnes environnantes !
Ce soir, après un excellent repas de notre chef Ed, nous visionnons le film La Glace et le Ciel avec le célèbre glaciologue Claude Laurius.
Il neige ! Nous sommes par 72°14N et 23°45O. Nous sommes ancrés par 30 m de fond quelque part au nord des Alpes de Stauning (Terre de Scoresby). Nous sommes à côté de la baie de Nyhavn ; c’est Mestervig. Il y a un peu de vent et une température qui descend maintenant à 3°C. C’est dans cette ambiance Arctique que nous prenons notre petit déjeuner avant de sortir les zodiacs.
Dans les années cinquante-six à soixante-trois, Mestervig était une mine de zinc. Puis elle est devenue une base militaire Danoise. Au fond de la baie dans laquelle est situé la base, une longue piste d’aviation est encore en activité. Dans ce coin perdu, quelques militaires sont constamment présents.
Le temps est à la neige, mais la visibilité est suffisante et nous en avons profité pour explorer la baie. Comme à l’accoutumé, nos guides n’oublient pas d’emmener un fusil et un pistolet d’alarme, au cas ou… Beaucoup de roches recouvertes par la neige, mais quelques points noirs dans cet immense tapis blanc ont attiré le regard aiguisé de nos guides. On se rapproche, et oui, ce sont bien des bœufs musqués qui paissent tranquillement en bord de plage.
Nous nous approchons avec beaucoup de délicatesse et surtout en silence. C’est un groupe d’une dizaine d’individus qui viennent de nous repérer malgré notre prudence. Nous sommes immobiles. Les énormes chèvres noires se regroupent alors et nous font face, comme si nous étions un prédateur. Nous restons tranquilles. Les bœufs musqués reprennent leur activité et continuent de brouter. Nous n’avons toujours pas bougé ; seulement pris quelques photos. Soudain, sans que l’on sache pourquoi, le groupe détale et décampe dans la montagne… Nous sommes heureux et il est temps de rentrer au bateau. Une grande navigation nous attend pour aller en direction du Scoresby Sund.
Quelques audacieux continuent de tester le jacuzzi avec délectation. Pourtant, la houle est bien présente et dès la sortie du fjord du Roi Oscar, ce sont les plateaux et autres verres qui valsent à travers du salon ! Nous en aurons pour l’après midi et notre programme prévu est repoussé à demain. Nous finirons néanmoins la soirée avec la projection d’un documentaire superbe : « La Planète Blanche ». On ne peut mieux dire.
En ce premier jour du mois d’octobre, nous nous réveillons dans le plus grand fjord du monde, long de 315 km et large de 40km : Le Scoresby Sund. (Nommé en 1822 par William Scoresby junior en mémoire de son père, célèbre baleinier). Nous sommes d’abord impressionnés par la quantité exceptionnelle d’icebergs tabulaires qui ponctuent notre navigation du matin. Notre objectif est de rallier pour midi Bjornneoer (l’archipel des ours), au nord du Scoresby Sund, qui abrite une multitude d’îlots emprisonnant souvent d’énormes icebergs.
Pendant la matinée, Christophe nous fait une conférence sur la géopolitique polaire qu’il a su rendre aisément compréhensible : du pôle nord au pôle sud, nous étions loin de croire que ces derniers avaient une telle importance sur le plan géopolitique…
Entre deux coups d’œil pour admirer les icebergs tabulaires que nous croisons au fil de l’eau, nos guides Christophe et Antoine nous font une présentation des livres et objets de la boutique. Certains d’entre nous repartirons ainsi avec un cache cou fait maison, ou encore un livre passionnant sur les ours polaires ou la banquise.
Suite à cela, nous passons à table puis nous nous préparons pour notre sortie zodiac de l’après midi. Aujourd’hui plus que jamais, nous nous équipons minutieusement, pour le froid certes, mais surtout contre la pluie qui tombe depuis ce matin.
Nous partons explorer les îles de Bjorneoer. Nous sommes impressionnés par la hauteur des montagnes qui plongent dans le fjord. Le rivage est vraiment escarpé mais nos guides parviennent à trouver un lieu de débarquement, mais attention à la chute, car la roche lisse et humide est un véritable danger.
Une fois à terre, nous sommes subjugués par ce que nous découvrons : une baie délimitée par de hauts sommets et abritant plusieurs icebergs tabulaires.
Malgré la pluie, nous poursuivons notre sortie en reprenant nos zodiacs, direction cette fois les icebergs. Après quelques minutes à mettre à contribution nos puissants moteurs hors bord de 50ch, nous sommes au pied de ces monstres de glace… Difficile à croire, mais c’est bien un seul dixième de ces derniers que nous apercevons.
En fin d’après midi, après avoir soigneusement mis à sécher nos équipements, nos guides font une présentation complète sur les bœufs musqués, animal que nous avons dores et déjà vu à de nombreuses reprises. Puis ils nous parlent du programme à venir et de la météo, qui, on l’espère, sera plus clémente pour les prochains jours.
Ce soir, nous avons le plaisir de déguster des plats philippins, en effet, notre chef Ed est originaire de ce pays, comme tout les membres de l’équipage, et nous avons grand plaisir à goûter aux divers plats typiques… délicieux !
Nous finissons notre soirée par un reportage très intéressant sur le fameux Shackleton et son incroyable expédition en Antarctique à bord de l’Endurance.
Il a neigé toute la nuit et sous la lueur des projecteurs de pont, le spectacle était hallucinant ! Nous avons navigué dans le Fonfjord et ancré par 47m de profondeur à proximité de l’île de Rode. Nous sommes par 70°27 ,50N et 28°04,26O. La visibilité est bonne, pas de vent et une température de 7°C. La mer est en cependant en pleine évolution. La banquise se forme, et ce sont des milliers de plaques de glace semi solides qui constellent la surface. Quel spectacle juste en sautant du lit !
Après un petit déjeuner (solide celui-ci), nous enfilons nos combinaisons pour une grande sortie en Zodiac. Le pont est plein de neige, la passerelle extérieure également ; comme toujours nos marins ArhArh et Arte ont déjà préparé et vérifié les petits bateaux. Mais sitôt partis, nous sommes plongés dans une atmosphère que nous n’avions jamais connue auparavant. Nous entrons dans un dédale d’icebergs tous plus beau les uns que les autres. À petite vitesse pour profiter pleinement de ces colosses fantastiques, nous nous aventurons entre ces géants immobiles. Que de beauté à chaque avancée ! On se sent encore plus petit que minuscule ! Il y en a tellement de toutes les formes ; en pointe, en cône, tabulaires ou torturés par les milles courants marins, de toutes les variations du bleu, avec des cavités mystérieuses, des arches fabuleuses … ! Nos yeux n’en peuvent plus ; tout comme nos appareils photos dont les cartes mémoires sont aussi pleines que notre cerveau.
Nous passerons deux heures et demi dans ce labyrinthe irréel, en sentant à peine le froid et nos doigts engourdis. De l’autre coté de l’île de Rode, c’est une mer dont la surface est encore complètement différente. Il fait plus frisquet et nos zodiacs jouent les brise-glace en miniature. Et toujours cette lumière à la fois blanche et grise si représentative de l’Arctique qui contraste avec le rouge éclatant des conglomérats de l’île. C’est assurément une des plus belles sorties que nous ayons faite lors de cette croisière.
Le spectacle du déjeuner, c’est le Fonfjord, que nous embouquons jusqu’à l’île Danmark. C’est le petit passage de Rensund qui nous intéresse pour une sortie dans l’après-midi. La glace de mer, qui n’est pas encore vraiment banquise a des allures de soupe extrêmement épaisse. Les zodiacs s’y promènent avec une allure modérée. Nous ne sommes pas lassés de voir encore d’autres énormes icebergs échoués là à quelques mètres de la côte. Mais ce n’est pas le plus exceptionnel.
Trois faucons gerfaut volent au-dessus du sommet d’un iceberg ! Ils nichent dans les anfractuosités des blocs de grès rouge de cette île Danmark. Cette observation est magique ! Dans ces fjords, la profondeur est vertigineuse, et les montagnes plongent sans accro directement dans le fond. Nous remontons à bord pour une navigation d’expédition. Le
petit passage de Rensund au nord de l’île, se fait à vitesse réduite, en examinant avec beaucoup d’attention les variations de profondeur. Tout le monde est à la passerelle pour observer cette découverte. Il y a même quelques phoques annelés et un phoque du Groenland qui nous font l’honneur de pointer leur museau hors de l’eau assez longtemps pour les saluer. Enfin, c’est la sortie du passage du Rensund et nous mettons le cap tout à l’est, en direction de notre prochaine escale …
Le diner est exceptionnellement modifié en délicieux barbecue préparé par notre chef Ed, suivi d’un petit récap présenté par nos guides, sur la météo et les activité de demain.
Nous sommes en pleine mer, en direction de l’Islande. Mais ce retour à une « autre » civilisation se mérite. La mer en question est quelque peu agitée et bien des objets valdinguent d’un bord à l’autre s’ils ne sont pas bien rangés ! Cela n’empêche pas Christophe de nous présenter une conférence sur les dessous de la mer justement. L’importance vitale du plancton ! C’est le sujet superbement illustré dont nous parle notre chef d’expédition. Nous ne savons que peu de choses à son sujet (on parle bien du plancton …). Bref, sans lui (toujours le plancton), point de vie en mer et sur terre !
Notre déjeuner est pris assis dans le salon, les assiettes sur les genoux, sinon, c’est la dégringolade assurée ! Nous en avons encore pour quelques heures avant d’entrer dans le fjord Islandais qui nous amènera au port d’Akureyri cette nuit.
En attendant, c’est une après-midi tranquille de lecture, avant la présentation par Antoine de notre film récapitulatif de notre voyage. Plusieurs passagers y ont participé avec quelques séquences mémorables ; nous les en remercions. Puis le dîner avant d’aller faire ses bagages …
En ce matin humide, nous voilà de retour à terre, cette fois-ci en Islande, dans la petite ville d’Akureyri.
Nous déjeunons tôt, et une fois les valises bouclées, il est temps de remercier notre incroyable équipage dirigé par le capitaine June. Merci pour ce fantastique voyage !
C’est ensuite auprès d’Andrejz, notre chauffeur local, que nous passons la journée. 400km de bus nous attendent pour rejoindre Keflavik, l’aéroport principale de l’ile.
Pendant notre trajet nous pouvons contempler depuis les fenêtres du bus, les paysages magnifiques qui composent l’Islande !
Nous en profitons même pour admirer les maisons en tourbe de Glaumbaer, au nord de l’ile.
Après un excellent pique-nique élaboré par notre chef Ed, nous sommes en milieu d’après-midi à Reykjavik, capitale de l’Islande !
C’est donc l’occasion de faire une pause. Débarquement du bus au centre , haut site culturel de la ville. Deux petites heures s’offrent à nous pour flâner dans cette ville, que certains connaissent, et d’autres découvrent.
Beaucoup d’entre nous vont visiter l’Hallgrimskirkja, une église luthérienne située au cœur de la ville, d’autres vont faire les boutiques pour ramener quelques souvenirs de l’ile.
Nous retrouvons ensuite Andrejz qui nous emmène, après une heure de route, jusqu’à notre hôtel à Keflavik. Enfin, nous nous réunissons au restaurant de l’hôtel pour note dernière soirée ensemble, l’occasion de se remémorer les moments magiques de cette croisière extraordinaire.
Demain nous serons en France !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
salut CHRISTOPHE
je vois que vous étes bien nourris (ça ne vaut pas une entrecôte de vache limousine !!!)
mais on pense fortement a toi et toute ton équipe surtout dans les vagues de 4 m et ça PAS POUR ELISABETH
A bientot
tres amicalement
Bonjour,à tous .
J’ai pu contempler de merveilleux paysages bien installée dans mon fauteuil ,je vous souhaite une bonne continuation et j’espère que vous rapporterez de belles photos . Bien amicalement.
Bonjour Jacques,
Quel voyage extraordinaire tu fais, dépaysement total après le précédent Amazonien !
Merci pour ta petite pensée du 29 septembre. Profites bien de ces derniers jours. A bientôt pour le récit de tes aventures polaires.
Bises J-P