Élodie Marcheteau
Géologie
26 février
5 mars 2024
Élodie Marcheteau
Géologie
Augustin Vuillard
Guide polaire
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents voyages. Lorsque celui-ci sera terminé, nous publierons les photos de la croisière.
Découverte : c’est ce simple mot qui marque le début de notre voyage en Islande.
Parce que certains vont en effet faire leurs premiers pas sur cette terre volcanique. Parce que d’autres ne l’ont connue que durant l’été.
Quelle que soit la raison de la présence de chacun en Islande, c’est une nouvelle histoire qui commence aujourd’hui, tout d’abord humaine, dans la rencontre avec chaque membre du groupe. Et puis rapidement, à courte distance de l’aéroport de Keflavik où notre groupe s’est retrouvé pour débuter ce voyage, c’est la nature qui se montre, dans la rudesse de sa peau de lave, maculée de neige.
Le trajet vers Reykjavik est l’occasion de dévoiler les premières anecdotes de cette île volcanique de l’Atlantique, connue dans son histoire pour ses éruptions intenses, à l’image de celle du Fragadsfall, la dernière en date, entretenue pendant plusieurs mois. Nous touchons là les prémisses de ce que nous allons découvrir au cours de ce voyage : une terre vivante, qui s’active aussi bien dans les profondeurs qu’en surface à travers les nombreux phénomènes géothermiques qui font la force énergétique de l’Islande.
En attendant de voir tout cela dans les prochains jours, nous profitons de la fin de cette première journée par un tour de la ville de Reykjavik, capitale politique et culturelle de l’Islande.
À l’image de ce que nous avons déjà pu entrevoir après seulement quelques heures dans le pays, Reykjavik allie subtilement modernité et tradition, avec une simplicité qui charme ou en tout cas ne laisse pas indifférent.
La structure moderne vitrée du Harpa, le centre de congrès et salle de concert, donne le change aux bâtiments plus sobres tels que le siège de l’Althing, le parlement islandais, ou encore les locaux du premier ministre.
L’impressionnante église luthérienne Hallgrimskirkja, avec son architecture rappellant les orgues basaltiques et sa flèche de 75 mètres de hauteur défie la statue de l’aventurier et héros de saga islandaise Leifur Erikson, fils d’Erick le rouge, considéré comme le premier européen à avoir atteint les côtes de l’Amérique du Nord 500 ans avant Christophe Colomb.
Un bon avant goût de ce qui nous attend pendant ce voyage en Islande: la richesse d’une culture ancestrale qui a du s’adapter à un environnement exigeant et souvent inhospitalier.
L’histoire se poursuit dès demain, avec l’exploration de sites historiques et géothermiques.
Un programme riche en découvertes et en visites de sites naturels et historiques nous attend aujourd’hui : il faut prendre des forces de bonne heure autour d’un copieux petit-déjeuner, car Gunnar, notre chauffeur, nous attend de pied ferme pour filer en direction du Cercle d’Or.
Cette région, regroupe 3 des plus beaux sites naturels de l’Islande : Thingvellir, une faille volcanique qui a abrité le plus ancien parlement au monde dès 930 ; Geysir, site géothermique qui a donné son nom au mot « geyser » ; et Gullfoss, magnifique chute d’eau sur deux étages qui plonge dans un étroit canyon.
Ce matin, la neige fait son apparition sur la route, les paysages aux reliefs saupoudrés de blanc et ponctués de quelques ruisseaux ou plans d’eau bleu glace nous rappellent que côtoyons l’Arctique. Le lac Thingvallavatn (il nous faudra quelques répétitions pour arriver à le prononcer !) apparaît comme une patinoire géante où quelques plongeurs audacieux se partagent le terrain de jeu avec oies et canards non moins téméraires. Ça y est, nous sommes arrivés sur le haut de cette spectaculaire faille volcanique de Thingvellir.
Ici, la terre respire au rythme de ses plaques tectoniques, qui s’écartent en moyenne de 2cm par an. D’un côté, la plaque américaine ; de l’autre, l’Eurasienne. Et comble du bonheur, pas besoin de visa pour la visite !
Elodie et Augustin réunissent le groupe dans une salle d’exposition autour d’une intéressante carte représentant le site, et rendent compte des différents évènements historiques et géologiques qui ont marqué Thingvellir et l’Islande. Puis, place à l’émerveillement grandeur nature sur cette esplanade qui domine la fosse d’effondrement. Face à une superbe lumière qui parvient à percer la couche nuageuse, on observe le lac, les craquelures de la terre, les reliefs enneigés au loin… et on se dégourdit les jambes lors d’une jolie balade le long de cette faille menant aux chutes d’Oxararfoss.
En fin de matinée, cap vers le second site : Geysir. Sur la route, les premiers chevaux islandais font leur petit effet sur nos amoureux de la faune. Il faut dire qu’avec leurs magnifiques robes unies aux teintes variées, et leurs crinières parfaites qui rendraient dingues les meilleurs coiffeurs du pays, on a de quoi saluer leur beauté.
En arrivant, déjeuner au restaurant de Geysir, de quoi re-goûter aux spécialités locales : agneau ou saumon en sauce… De quoi bien tenir pour nos prochaines sorties dans le froid venteux. Mais cette météo ne nous privera pas d’admirer les spectaculaires forces telluriques qui se manifestent ici : fumerolles, sources chaudes translucides, marmites de boue bouillonnante et bien sûr, la star de la région : Strokkur.
Ce geyser a volé la vedette à son compatriote Geysir, situé juste à côté mais ne se manifestant plus depuis une vingtaine d’année. Ce dernier a enregistré des records de jaillissements à 120m de hauteur, tandis que Strokkur monte rarement plus haut que 30-40m, mais jaillit en revanche à intervalles réguliers et rapprochés (toutes les 5-8mn environ). Petit cours de géologie par Elodie, bien sûr !
Pour terminer notre périple dans la région du Cercle d’Or, à nous les chutes de Gullfoss. Dans un environnement tout blanc, l’endroit est féérique, et dégage en même temps une puissance qui force à l’humilité. Une chute en deux étages détale dans un canyon aux parois basaltiques hautes de 70m.
Augustin raconte l’histoire de cet endroit qui, au début du XXè siècle, a bien failli terminer dans les mains d’un industriel désireux de profiter de l’énergie libérée par les chutes pour implanter une usine hydroélectrique et générer du profit au détriment de cette nature saisissante. Heureusement pour les islandais, la fille du propriétaire fermier à qui cette terre appartenait s’est battue corps et âme pour conserver ce patrimoine naturel : elle est aujourd’hui considérée comme la première écologiste islandaise.
Après cette journée intense en découvertes, il est l’heure de découvrir une autre institution islandaise : le bain chaud. Direction le Sky Lagoon, nouveau centre thermal proche de Reykjavik, qui offre la douceur d’un bassin chauffé par géothermie à 40° et bénéficiant d’une vue sur la mer. Après l’épreuve de sortir en maillot des vestiaires, le réconfort d’un grand bain chaud !
Et pour bien terminer la journée, quoi de mieux qu’un des meilleurs restaurants de poisson de Reykjavik, le Fiskfelagid (ou Fish Company), où Augustin pourra enfin présenter au groupe la délicieuse soupe de langoustines si chère à son cœur !
Ce matin du 3ème jour de notre séjour islandais marque le départ de Reykjavik vers le Nord de l’île. Dès la sortie de Reykjavik, les paysages enneigés se font plus nombreux, mettant en évidence en bordure de route les thufurs, ces petites buttes gazonnées comparables à des monticules de taupes. Pourtant, point de taupes ici, mais le résultat de l’action répétée de l’alternance entre gel et dégel du sol.
A mesure que nous progressons vers le Nord, le relief s’élève, révélant des formes héritées du passage des glaciers au cours des derniers millénaires telles que les pics et arêtes. C’est coincé entre ces structures et le fjord de Bjorgarfjordur que se trouve la petite ville de Borganes où nous nous arrêtons pour la première étape de notre journée : le Settlement Center.
Au travers d’une exposition guidée, ce musée retrace l’histoire de la colonisation de l’Islande par les premiers côlons venus de Norvège, communément appelés Vikings, entre 874 et 930.
Nous reprenons bientôt la route vers notre second objectif de la journée, le port de Hvammstangi, dans le fjord Midfjordur.
Plus nous progressons vers le Nord, plus la neige est présente, recouvrant les plaines et les sommets dont nous ne percevons même plus le noir de la lave refroidie. Malgré tout, ici et là, des chevaux islandais broutent les rares herbes qui dépassent du couvert immaculé, faisant face sans broncher aux températures qui sont descendues à -8°C. Pourtant, un pâle soleil nous suit depuis le milieu de matinée, se reflétant tantôt dans les rivières gelées, tantôt dans Midfjordur, dont les couleurs rendues grises par la glace contrastent avec la neige des berges et le bleu du ciel.
Mais c’est un autre spectacle qui nous attend dans le port de Hvammstangi : notre futur demeure pour les prochains jours, le navire Sjoveien, autrement appelé Grand Large. Avant de le découvrir, nous profitons de notre halte à Hvammstangi pour visiter le musée du phoque situé sur le port, unique musée en Islande dédié aux pinnipèdes. A cette occasion, nous avons la chance d’être accompagnés par une biologiste française spécialisée dans l’impact du tourisme sur les phoques d’Islande. Après des discussions passionnantes, nous nous dirigeons vers le Sjoveien qui n’attend que nous pour débuter l’exploration des fjords du Nord.
En raison de conditions de vent et de mer très défavorables, le commandant nous informe que la remontée vers le Groenland est compromise, privilégiant la sécurité et le bien-être de chacun. C’est aussi l’esprit de la croisière exploration, d’accepter que les forces de la Nature sont celles qui animent le voyage. Ainsi, c’est une découverte des fjords entre Hvammstangi et Akureyri qui nous attend dans les prochains jours. Des baleines à bosse ont été vues dans l’après midi à la sortie du fjord, présageant de belles rencontres potentielles.
En attendant, l’excitation de chacun est palpable en montant sur le Sjoveien. Chacun prend le temps de s’installer, de prendre ses marques, de se familiariser avec ce nouvel environnement.
C’est au coucher du soleil que nous quittons le port de Hvammstangi, impatients de vivre cette expérience maritime et de ce qu’elle va nous permettre de découvrir.
La nuit semble avoir fait grand bien à nos nouveaux navigateurs polaires, après une houle un peu tenace pour parvenir à Blonduos. Un superbe petit-déjeuner est servi vers 8h. Le bateau a jeté l’ancre près de ce petit village entouré de collines enneigées. Un ciel bleu magnifique présage un temps radieux pour ces prochaines heures. Nous sommes donc tous pressés d’aller enfiler les gilets de sauvetage pendant que le zodiac est mis à l’eau. Au programme ce matin : nous débarquerons à Blonduos où nous attend notre chauffeur Gunnar pour entreprendre le tour de la petite péninsule de Vatnsnes, reine des phoques et des chevaux.C’est parti pour une demi-journée de visite de cette petite péninsule nichée entre les fjords du nord et du nord-ouest, très peu visitée.
Premier arrêt autour d’une cascade gelée plongeant dans un petit canyon, puis nous longeons la côte de Vatnsnes, ponctuée de magnifiques panoramas où les vallons enneigés contrastent avec le bleu profond du fjord qui ne l’est pas tant (80m en moyenne). En prime, les chevaux s’invitent ces décors de carte postale pour compléter ces nuances de couleurs déjà bien prononcées.Plus loin, une très belle balade nous mènera à l’une des colonies de phoques, qui se résume à quelques spécimens barbotant dans l’eau, car la marée est haute. Entre jetée de roches à moitié enneigées, bord de mer attrapé par les glaces et les fjords de l’ouest aux reliefs importants qui se dressent de l’autre côté du fjord, tout le monde en prend plein les yeux. Il est maintenant l’heure de retourner au bateau.
Nous sommes bien heureux de cette belle matinée… et de trouver un déjeuner buffet qui tombe à point !Le bateau lève l’ancre et prend la direction nord pour contourner la péninsule et rejoindre, vers l’est, le fjord suivant : le Skagafjördur. Un petit temps de repos permet de vaquer à ses occupations. Elodie et Augustin proposent un rassemblement à 18h30 pour un petit recap sur les phoques, suivi d’un apéro avec le capitaine et les membres de l’équipage.
Mais la navigation agitée en aura décidé autrement, et les successions de roulis et de tangages mettront tout le monde d’accord : nous reportons ces festivités et nous concentrons sur la mer, les yeux rivés sur le lointain pour minimiser les maux de cœur.L’entrée dans le fjord vers 21h annonce une navigation un peu plus calme au fil de notre avancement vers le port. Nous arriverons au port de Saudarkrokur vers 23h et pourrons y accoster. Une réjouissance générale pour une perspective de nuit confortable !
Après une nuit paisible au port de Saudarkrokur, c’est sous un ciel grisonnant que nous nous réveillons pour une nouvelle journée d’exploration des fjords du Nord de l’Islande. La matinée débute par une visite de la ville de Saudarkrokur, l’une des principales villes des fjords du Nord, avec plus de 2600 habitants. Ville dynamique par ses activités de transformation des produits de la pêche et d’agriculture extensive, elle est aussi un lieu culturel riche, avec ses musées, ses restaurants de cuisine traditionnelle islandaise, et ses maisons colorées. Nous ne sommes pas les seuls à apprécier l’endroit, les eiders à duvets ainsi que les mouettes tridactyles, adultes et juvéniles, sont de toute évidence bien installés dans les environs du port. C’est sous quelques flocons que nous revenons au Sjoveien, après cette fraîche balade matinale (-5°C).
Rapidement le capitaine met le cap vers Hofsos, de l’autre côté du Skagafjördur. De nombreux fulmars virevoltent près du bateau, profitant de sa vitesse pour monter et descendre en ayant à peine besoin de battre des ailes. La mer reste calme jusqu’à notre arrivée au point d’ancrage, face au petit port d’Hofsos, dont la faible profondeur ne permet pas au navire d’accoster. Ce n’est pas cela qui empêche notre équipe d’explorateurs de débarquer à Hofsos par zodiac, sur une petite plage protégée. Car le but de notre venue à Hofsos est d’expérimenter la vie islandaise par excellence, en profitant de la piscine municipale. Celle d’Hofsos est réputée être la plus belle d’Islande. Il ne nous faut pas longtemps pour adhérer à cette opinion : la vue sur Skagafjördur et l’île Drangey depuis le bassin est tout simplement splendide. Dans l’eau à 38°, le corps est au chaud, pendant que les yeux se régalent du spectacle du soleil qui perce parfois les nuages, ou des masses grises chargées de neige qui s’enfoncent dans le fond du fjord.
Durant ce temps ensemble, nous vivons à la perfection cette tradition islandaise, et nous comprenons l’importance de ce rituel pour se détendre, se retrouver, partager, dans une connexion privilégiée avec la Nature.
Dès notre sortie de ce cadre fabuleux, nous nous dirigeons à quelques pas de là vers un pan de falaise dessinant des orgues basaltiques. Ces formations géologiques doivent leur forme particulière, plus ou moins hexagonale, à une remontée rapide en surface d’un magma basaltique extrêmement chaud (environ 1200°C). La diminution rapide en température des côtés et de la surface de la lave provoque sa contraction, puis, dans une recherche d’équilibre de volume, sa fracturation suivant des formes pseudo-hexagonales. Ces structures majestueuses nous rappellent encore une fois la nature volcanique de l’Islande, moins visible à cette période et dans cette partie de l’île, lorsque les laves solidifiées sont recouvertes par la neige !
De retour au bateau, le temps est à la restauration et à la détente. Le commandant nous informe bientôt de notre départ pour Siglufjordur, la ville où nous passerons la nuit et une partie de la journée demain. La sortie du Skagafjördur se fait par une mer très formée, laissant peu de place aux activités. Notre arrivée à Siglufjordur est bienvenue après plusieurs heures agitées, et nous permet de nous retrouver et de préparer la journée de demain.
Le repos s’impose pour poursuivre dès demain notre programme de la découverte du Nord de l’Islande.
Un ciel bleu magnifique nous accueille pour cette nouvelle journée dans les fjords du nord. Au programme ce matin, découverte de Siglufjördur, ce petit village de bout du monde qui fut jadis un centre économique d’importance, avec la pêche et le salage du hareng. C’est ce que nous allons découvrir avec la visite très intéressante du musée du hareng, qui ouvre ses portes spécialement pour notre groupe. Au début du XXème siècle, des milliers d’hommes et de femmes venus de tout le pays ont contribué à l’essor économique du village. A travers 3 bâtiments présentant objets, bateaux de pêche, films et lieux de vie de cette population, nous sommes plongés dans cette fièvre au hareng !
Puis, place à la musique folklorique islandaise, avec la visite du petit musée qui lui est dédié, abrité dans une jolie maisonnette du centre-ville. Nous nous essayons à divers instruments plus ou moins sophistiqués et écoutons les quelques morceaux présentés au fil des différentes salles.
Après un dernier tour rapide autour des quelques centres d’intérêt du port, nous embarquons pour le déjeuner puis appareillons en direction d’Akureyri. Une navigation des plus plaisante sous un magnifique soleil, des conditions de mer idéales et des paysages blancs féériques. Pendant qu’Elodie propose une petite conférence sur la géologie du pays et ses caractéristiques volcaniques, Augustin se met à la passerelle pour tenter de repérer les baleines. En effet, nous pénétrons dans l’Eyjafjördur, l’un des meilleurs spots du pays pour observer les mammifères marins. Malheureusement, Moby Dick et ses amis ne nous auront pas fait la surprise de leur rencontre…
En début de soirée, arrivée à Akureyri, capitale du nord et deuxième plus grande ville du pays avec ses 18000 habitants. Le Sjoveien accoste au port, le ciel nous laisse présager une belle possibilité d’aurores boréales qui réjouit tout le monde. A bord, les membres de l’équipage se présentent aux passagers, et nous trinquons autour de ce qui devait être le verre de bienvenue, mais qui a été plusieurs fois reporté suite aux conditions de navigation difficiles.
Après le dîner, nous lançons au salon le film « la glace et le ciel » de Luc Jacquet pendant que Elodie et Augustin vont surveiller le ciel. Il ne fallait qu’une trentaine de minutes avant qu’ils ne reviennent annoncer la bonne nouvelle : un début d’aurore se manifeste au-dessus du fjord. En deux temps trois mouvements, les passagers enfilent une parka, un bonnet et des moufles, et descendent sur le quai pour s’éloigner des lumières du bateau. Tout au bout du quai, une vue sur le fjord permet d’observer sans pollutions lumineuse une petite aurore boréale, peu intense mais qui a le mérite d’être la première pour bon nombre d’entre nous.
Après 30mn par -8 degrés, voyant que le spectacle ne prenait pas plus d’ampleur, nous revenons à bord pour une belle nuit au calme.
C’est au petit matin, à l’heure où la montagne se pare de rose avec les premiers rayons du soleil, que nous nous préparons pour notre dernière journée dans le Nord-est de l’Islande. La nuit dégagée a fait descendre les températures sur Akureyri : lorsque nous nous installons dans le bus pour notre excursion de la journée, il fait -12,5°C.
Cela ne décourage pas les membres du groupe, car nous savons tous que c’est une journée incroyable qui nous attend, avec la découverte du site de Myvatn. Situé dans la zone volcanique de Krafla longue de 90km de long, le lac Myvatn, littéralement « le lac des moucherons » pour son abondance de petits insectes volants, est une retenue naturelle de 37 km2, résultat de la fonte de glaciers dans un contexte d’éruptions sous glaciaires au cours des derniers millénaires.
Mais avant de découvrir ce site et toute la diversité qu’il abrite, c’est à la cascade de Godafoss que nous nous rendons d’abord. Alors que la température est descendue à -17°C, le soleil commence doucement à monter, dardant ses premiers rayons sur Godafoss, en grande partie gelée. Réputée être l’une des plus belles cascades d’Islande, Godafoss s’est créée au fil du temps par la force des eaux du Skalfandafljot, fleuve issu de la confluence de deux cours d’eau en provenance du glacier Vatnajökull, creusant un canyon dans le champ de laves basaltiques de Bardardalur, laissant apparaître, de ci de là, des structures d’orgues basaltiques. Au-delà de sa beauté, Godafoss est également connue pour l’histoire qui lui a donné son nom: celle de Thorgeir Thorkelsson, godi du district de Myvatn, membre de l’Althing, qui en l’an 1000, en soutien à la décision du parlement d’adopter le christianisme comme religion officielle, lança dans les chutes ses représentations de divinités païennes. Ce geste de renoncement et d’incitation à la conversion pour le peuple valut aux chutes leur nom actuel de « Chutes des Dieux ».
Après ce beau spectacle, nous reprenons notre route, pour arriver sur la partie Sud du site de Myvatn. En cette période hivernale, pas de moucherons à l’horizon, mais un paysage époustouflant dessiné par une histoire volcanique à multiples facettes, dont les vestiges actuels illustrent bien l’activité intense.
Les pseudos-cratères de Skutustadagigar, correspondant en fait à une percée d’une coulée de lave par de la vapeur d’eau sous-jacente, offrent une vue magnifique sur le lac de Myvatn en grande partie gelé. Réserve ornithologique connue pour sa diversité d’espèces, notamment les canards, l’hiver ne nous offre que le spectacle de quelques eiders à duvet, dans une partie arborée à l’ambiance féerique.
Après un déjeuner à la ferme, nous arrivons au pied du majestueux Hverfjall, cratère d’explosion géant daté de 2500 ans, impressionnant par son diamètre de 1km. Après une courte marche, nous arrivons à son sommet à 420 mètres d’altitude, où nous jouissons d’une vue splendide sur toute la région de Myvatn.
C’est ensuite le champ de laves chaotique de Dimmuborgir que nous traversons, nous laissant porter par notre imagination et les légendes associées aux formes diverses de ces colonnes de lave, héritage de la solidification d’une coulée de lave sur un lac. Ces « châteaux sombres » sont le siège de bien des contes et légendes. On raconte notamment que dans ces grottes et ses remparts de pierre vivraient les 13 Yule lads, ces lutins espiègles islandais qui adorent faire des farces et raconter des histoires.
Notre dernier arrêt nous permet d’en prendre plein les yeux (et le nez) avec le site géothermique de Namaskard / Hverir, marqué par ses fumerolles, ses marmites de boue et ses couleurs jaunes, ocres et rouges dues aux dépôts de soufre et de différents oxydes de fer. La chaleur apportée par les bouches fumantes contraste avec le froid de la neige en arrière plan.
C’est le cœur rempli de ces paysages hors normes que nous repartons vers Akureyri, afin de passer notre dernière nuit à bord du Sjoveien, qui naviguera toute la nuit vers notre port de débarquement, Hvammstangi.
Après un quizz arctique concocté par Augustin où chacun teste ses connaissances, chacun va se coucher, les yeux encore pétillants de cette magnifique journée.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bon voyage à tous et un grand merci à Nanie de partager ce grand moment avec son petit fils Ewan.
Profitez bien !
Wow, des endroits magnifiques !
Bonne continuation et belles découvertes à tous, spécialement Tabatha, Sandra et Ana.
Un grand Merci à Ana de leurs donner la chance de participer à ce merveilleux voyage !
En pensée avec vous.
J’espère que tout le monde se portera bien, surtout une certaine personne qui se reconnaîtra.
Bonne croisière à tous et gros bisous à Laurence et Christophe.