Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
3 septembre
18 septembre 2024
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Jean Robert Couplet
Raymond Perrin
Arctique
Rémi Suchowierch
Guide naturaliste
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Fabrice Capber
Guide Polaire
Hélène Le Berre
Ethologue
Dr Laurent Balp
Médecin d'expédition
Mariette Jouffroy
Chargée de la production aérienne
Mathilde Gardin
Conseillère voyages
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents voyages. Lorsque celui-ci sera terminé, nous publierons les photos de la croisière.
Afin de rejoindre l’Ocean Nova depuis Keflavik, où nous sommes arrivés la veille, nous passons une journée en Islande le temps des 450 km de trajet en bus vers Akureyri, la capitale du nord. Le volcan, entré en éruption le 22 août dernier dans la péninsule de Reykjanes, nous fait un premier clin d’œil au moment de l’atterrissage, offrant une vue sur sa lave incandescente et ses volutes blanchâtres. Avant 2021, cette région de l’Islande n’avait pas connu d’éruption depuis 800 ans ; elle en a déjà subi six depuis le mois de décembre !
Nous empruntons la route n°1, dite « route circulaire », qui est la principale route islandaise permettant de faire le tour complet de l’île en 1 339 km. À nouveau, nous avons la chance d’observer le volcan depuis la route : c’est incroyable ! Nous prenons la direction de Borgarnes vers le nord en empruntant un impressionnant tunnel de 5 770 m de long sous un fjord. La route sillonne ensuite les environs de Bifröst avant de rejoindre Blönduós et d’arriver à Akureyri. Akureyri est la capitale de la région Norðurland eystra et un important port maritime. Il s’agit de la quatrième ville d’Islande. Tout au long de cette route, il ne se passe pas 10 km sans que nous nous émerveillions de la splendeur des paysages.
Pendant ce trajet, les guides nous parlent de nombreux sujets, notamment du volcanisme islandais qui a donné naissance aux paysages magnifiques que nous traversons. Avec 200 volcans actifs et une éruption tous les 4 à 5 ans, l’Islande est le « paradis des vulcanologues », selon les dires des célèbres et regrettés vulcanologues Maurice et Katia Krafft, qui se rendaient régulièrement en ces terres incandescentes. Nous apprenons, par exemple, que l’éruption en cours sur Reykjanes est une éruption de type rouge, dite effusive. Il s’agit plus précisément d’une éruption fissurale, de la lave fluide émanant des profondeurs à partir de plusieurs fissures apparues successivement et mesurant plusieurs centaines de mètres de long. Nous comprenons mieux comment toute l’Islande a été formée à partir de montées de magma provenant de la dorsale médio-atlantique et du point chaud, à partir desquels ce jeune pays – à l’échelle géologique – a été formé voilà 15 millions d’années.
L’histoire des Vikings est également incontournable lorsque l’on voyage en Islande. Cette histoire fait le lien avec notre destination, le Groenland. Si le viking Ingólfur Arnarson guida les premiers colons norvégiens dans la zone de Reykjavik en 874, c’est un autre viking célèbre, Erik le Rouge, qui, banni d’Islande pour meurtres, partit à la recherche d’autres terres et aboutit sur un territoire qu’il nomma Grønland, n’apercevant que la partie méridionale verdoyante de cette immense île de glace que nous allons très bientôt découvrir.
Lors du déjeuner à Blönduós, des souffles de baleines aperçus au loin nous envoient un signe prémonitoire quant aux chances d’observer des cétacés au cours du séjour. Nous atteignons Akureyri en milieu d’après-midi, puis son port et embarquons à bord de l’Ocean Nova.
Une fois l’exercice d’abandon effectué, c’est le grand départ plein nord vers 18h. Avant le dîner, notre chef d’expédition, Christian Kempf, et son équipe se présentent à nous. Des informations indispensables à notre sécurité et au respect des territoires sauvages et fragiles que nous allons explorer nous sont présentées. Nous sommes prêts, que l’exploration commence !
Ce matin, Christian nous réveille une demi-heure plus tôt – à 7h – sous un soleil radieux, car l’Ocean Nova touche au but de cette journée : la banquise ! Nous avons dépassé les 76° de latitude nord, et quel spectacle que cette mer gelée baignée de soleil. Peu de voyageurs ont la chance de se rendre dans ce secteur du Groenland : nous sommes de véritables privilégiés. Nous naviguons au large de l’île Store Koldewey (la Grande Koldewey), nommée en l’honneur du commandant qui dirigea la Germania lors de la seconde expédition allemande au pôle Nord en 1869-1870, une histoire qui n’a plus de secrets pour nous grâce à Raymond.
Oubliée, la forte houle qui nous a tenus captifs durant les dernières 24 heures : il est temps de goûter à la froideur du Grand Nord et d’explorer ces glaces marines et leur écosystème unique, avec toujours en tête l’espoir de voir le roi de l’Arctique dans son habitat naturel. Et la chance est avec nous : à peine le petit-déjeuner englouti, un ours, reposant sur un floe, est repéré !
Nous observons également des mergules nains et des mouettes blanches, ces deux espèces d’oiseaux sont typiques de ces régions glaciales. Nous observons à nouveau l’ours, ou plutôt un autre, car physiquement différent, déambulant au loin sur la banquise. Il nous offre cette image d’Épinal tant espérée. Dame Nature se montre si généreuse sous ces hautes latitudes, pour qui sait l’observer.
Après avoir laissé l’ours, nous explorons cet univers de glace avec curiosité : il y a tant à apprendre. Les guides nous en racontent l’histoire, le fonctionnement et l’avenir.
Après le déjeuner, nous ressortons en zodiac pour admirer un gigantesque iceberg tabulaire, comme seule cette région de l’hémisphère nord sait en produire. Fantastique balade le long de ce colosse de glace, qui dépasse allègrement le kilomètre de long. D’après les mesures prises par les guides lors de notre parcours en zodiac, il fait un peu plus de 1,3 km de long pour une hauteur variant de 5 à 10 mètres.
La fin d’après-midi est consacrée à une douce et belle navigation dans la banquise, sous une lumière somptueuse et un ciel pur. Un moment hors du temps, si loin de tout. Soudain, un nouvel ours est aperçu sur un floe. Il s’agit en fait d’une ourse, qui nous offre un spectacle somptueux au soleil couchant, pendant de très longues minutes. C’est certainement la plus belle observation depuis le début de notre voyage : grandiose !
Ce soir, il est difficile de rêver mieux que de s’endormir avec des images de banquise, d’ours et d’icebergs en tête, comme sorties d’un livre. Mais tout cela est bien réel : nous l’avons véritablement vécu en cette journée inoubliable.
Après une nuit paisible bercée par les flots, nous approchons de l’île de France, que nous découvrons baignée par la douce lumière du soleil à l’aube, juste avant le petit-déjeuner. Pour l’atteindre, nous devons nous frayer un passage à travers la banquise, repoussant ici et là quelques plaques de glace.
Dès 9h, une aventure en zodiac est organisée, nous emmenant vers le Cap Philippe et le Cap Saint-Jacques. Au cours de cette excursion, nous avons eu la chance d’apercevoir deux ours polaires majestueux, se détachant sur le sommet d’une crête. L’un d’eux nous a offert un magnifique spectacle en glissant dans la neige le long de la pente pour s’approcher du rivage, intrigué par la présence de ces visiteurs inattendus. Après un instant d’observation, il s’est glissé dans l’eau et a nagé nonchalamment le long du littoral, nous offrant une scène inoubliable.
Nous nous réchauffons autour d’un délicieux déjeuner puis partons pour une nouvelle expédition, marquée par un moment historique : le tout premier débarquement de passagers d’un bateau de croisière sur l’île de France. Habituellement, seuls quelques scientifiques intrépides se rendent sur cette île isolée, nichée à près de 78°N, pour y mener leurs recherches. Nous immortalisons ce moment unique en prenant quelques photos de groupe.
De retour à bord de l’Ocean Nova, alors que la journée touche à sa fin, un nouveau débarquement se prépare, cette fois sur une immense plaque de banquise au nord de l’île. La brume commence à se lever doucement, enveloppant l’horizon d’un voile épais et mystérieux. Peu à peu, le monde autour de nous semble s’effacer, et seule la blancheur immaculée de la glace persiste sous nos pieds. Le silence devient presque palpable, et la lumière diffuse de la brume crée une atmosphère irréelle, presque fantomatique.
Ce moment suspendu dans le temps, où la nature reprend tous ses droits, marque la fin d’une journée inoubliable.
Après une nuit de navigation, nous émergeons de nos couchettes au Sud de la Baie de Dove. L’Ocean Nova fait route vers le détroit qui sépare l’Île Shannon de la Péninsule Hochstetter. La houle qui nous berçait gentiment s’atténue et c’est le temps pour des conférences.
Conférence de Christian Kempf tout d’abord, sur les glaces polaires, avec un focus sur la banquise et le pergélisol. Christian nous présente également ses intentions pour la suite de la croisière.
C’est en fin de matinée, au tour de Raymond PERRIN, de nous parler de l’incroyable histoire du Duc d’Orléans, qui baptisa l’Île de France, lors d’une expédition avec un explorateur Belge reconnu : Adrien de Gerlache. Cette expédition qui mêla prétentions territoriales et recherche scientifique permis notamment de mieux comprendre la dérive de la banquise et les courants marins qui longent la côte Est groenlandaise.
Le début d’après-midi est laissé libre pour que nous puissions nous reposer après la journée intense d’hier. Ensuite, nous entamons une navigation panoramique vers un fjord très étroit : le Smallefjord. Nous passons par le fjord Ardencaple et ses falaises très très colorées et impressionnantes vers le Cap Klinkerfues, puis nous bifurquons à gauche et entamons la remontée du Smallefjord.
Ce dernier est particulièrement étroit (environ 1 000 mètres de large) et enserré entre des falaises qui elles font plus de 1 600m de haut ! C’est tout simplement magnifique.
Notre chef d’expédition agrémente cette navigation de divers commentaires sur la géologie, les glaciers, etc.
Arrivés aux glaciers qui ont taillé cette vallée glaciaire emplie par les mers, on nous propose une marche qui pourrait permettre d’avoir une vue sur le Canongletscher. Une partie d’entre nous ira se dégourdir les pattes tandis que les autres iront avec l’Ocean Nova devant le front de glaces du Stejlgletscher voir la toute fin de ce fjord.
Pour les marcheurs, après quelques efforts et passages techniques, un très beau point de vue sur le glacier Canon sera trouvé. De nombreuses photos, un sentiment d’immensité et d’éternité, une minute de silence et nous voilà repartis pour la descente dans cette moraine dont nous comprenons maintenant bien la composition et la difficulté de cheminement qui la caractérise.
De retour à la plage, nous tombons sur d’anciennes traces d’ours que nous n’avions pas vu à l’aller… cela nous rappelle à quel point le seigneur de l’Arctique rôde et qu’il ne faut jamais baisser sa vigilance !
De retour à bord l’ambiance est au beau fixe après cette nouvelle très belle journée polaire.
Ce soir des Aurores sont prévues… les guides prennent le temps de nous expliquer comment profiter au mieux de ce phénomène extra-ordinaire et comment éventuellement le prendre en photo. Les prévisions seront-elles justes ?
L’Ocean Nova a navigué toute la nuit et, ce matin, à notre réveil, nous pouvons voir l’île de Clavering. Avant de s’enfoncer dans le golfe de Godthaab, nous passons au large d’un site dont le nom « Eskimonaes » rappelle qu’en ce lieu, quatre maisons de tourbe de la culture de Thulé ont été découvertes.
Pendant cette belle traversée, Nathanaël reviendra, au salon panoramique, sur les espèces d’oiseaux que nous avons eu la chance d’observer pendant notre voyage.
À 11h, c’est Fabrice qui prendra la parole pour nous parler du phénomène des aurores boréales. Cette nuit, beaucoup d’entre nous étaient très motivés à veiller sur les ponts afin d’avoir la chance de voir le ciel danser. Malheureusement, comme notre guide nous l’explique, nous étions trop au nord et, malgré un ciel dégagé, nous n’avons rien vu. Mais ce n’est que partie remise et, ce soir, si le ciel est dégagé, certains d’entre nous retourneront veiller.
Après le déjeuner, les zodiacs sont mis à l’eau à 13h afin que nous ayons le temps de profiter au maximum de ce grand ciel bleu et de ce lieu exceptionnel.
L’Ocean Nova a mouillé au large du fjord de Loch Fyne, dans lequel nos guides ont prévu de nous amener pour une longue navigation.
Nous avançons à bonne allure dans le fjord quand un passager pense avoir vu un ours grâce à ses jumelles. Notre guide dirige le zodiac vers ce point, qui s’avère être en fait un « caillou’rs », c’est-à-dire un caillou qui ressemble à s’y méprendre à un ours. Mathilde, une de nos directrices de croisière, qui regardait autour de ce point, repère cette fois un vrai ours qui marche à la lisière d’une toundra aux couleurs d’automne. Il est loin et se couche rapidement. Nous continuons notre navigation jusqu’à ce que Rémi, un de nos guides, trouve un deuxième ours, plutôt famélique. Ce fjord, qui sépare les terres d’Hudson de la Terre de Hold with Hope, est reconnu comme un passage à ours. Ils peuvent, par celui-ci, rejoindre la baie de Mackenzie près de Myggbukta. Cela explique que nous ayons vu deux ours sur une intervalle aussi courte. On comprend également mieux pourquoi cette zone a été privilégiée par les trappeurs. Quinze cabanes se trouvent dans les environs, sur la côte et dans les terres. Ce lieu possède une faune extrêmement riche : lemmings, renards polaires, bœufs musqués, ours et même des loups polaires sillonnent ces collines et ces plaines.
Nous observons plusieurs labbes parasites ainsi que de nombreux goélands bourgmestres dans une lagune. Puis, plus loin, alors que nous sommes en train d’observer deux bœufs musqués, Rémi nous informe qu’il a trouvé une chouette harfang. Cet animal emblématique, magnifique, que chacun rêve d’observer, est là, posé sur la toundra. Ce sont en fait trois harfangs que nous aurons la chance de voir.
La présence de cet oiseau s’explique par une forte population de lemmings dont il dépend totalement. Ainsi, lors des années pauvres en rongeurs, la chouette est quasi absente ou ne se reproduit pas. Ces lemmings représentent la nourriture de base de nombreuses espèces : loup, hermine, labbe à longue queue…
Nous rentrons au bateau vers 17h. Cette longue sortie, par temps calme, avec de nombreuses observations et de splendides paysages, restera pour certains l’une des plus belles.
La journée se termine par un barbecue polaire sur le pont de l’Ocean Nova, pour profiter encore un peu plus des paysages du nord.
Après cette nuit à rêver des aurores boréales observées quelques heures plus tôt, nous nous réveillons dans un univers féerique. Nous sommes en plein brouillard, la mer est calme, et l’Ocean Nova semble flotter dans un océan de nuages. Le ciel rayonne au-dessus de cette couche brumeuse, apportant une note chaleureuse à l’atmosphère ambiante.
Les opérations de ce matin se déroulent près du cap Humboldt, sur l’île d’Ymer. Un groupe de marcheurs progresse dans une toundra qui fut très certainement luxuriante en plein été, car elle regorge encore de végétation, colorée par l’arrivée de l’automne. Bouleaux nains, myrtilles des marais et raisins d’ours offrent un camaïeu rougeoyant qui embellit le paysage déjà très scénique. En effet, notre terrain de jeu s’étend entre deux canyons abrupts, que nous remontons tour à tour sur leurs flancs escarpés. Les roches sont magnifiques : un mélange de grès rouge, de roches sédimentaires plus claires et d’intrusions de basaltes sombres, créant une peinture naturelle sans égale. Le brouillard s’est levé et le soleil brille ; nous apercevons en contrebas la limite de la brume qui flirte avec notre navire, tel un décor mystique des premiers explorateurs. En chemin, nous pouvons observer des cascades, des vestiges de trappeurs et des crânes de bœufs musqués.
Pendant ce temps, le second groupe profite d’une croisière en zodiac et longe la côte près du site du cap Humboldt, où une hutte et des vestiges de trappeurs émergent du paysage. Ensuite, nous visitons une zone de petits icebergs et observons un magnifique groupe de sternes arctiques posées sur un glaçon. Un phoque barbu est également repéré par notre équipe d’expédition, juste avant qu’il ne soit temps de retourner à bord de l’Ocean Nova, dans une mer calme, sous un ciel bleu et un soleil radieux.
L’après-midi, nous naviguons dans un brouillard épais qui se dissipe peu à peu après quelques heures, ce qui est parfait pour lancer notre opération. Nous embarquons en croisière en zodiac autour de l’île de Bontekoe, à l’entrée du fjord François-Joseph. Cette excursion prend un véritable aspect d’exploration, avec la brume qui s’installe et la houle au nord de l’île formant de magnifiques et énormes vagues lisses. Nous avons la chance d’observer au loin un ours perché au sommet d’un promontoire, puis nous passons quelques minutes en compagnie d’un magnifique renard polaire vagabondant en bord de plage, à la recherche de quelque nourriture apportée par la houle.
Enfin, nous retournons vers le navire dans un brouillard très épais. L’ambiance est mystique : un superbe arc-en-brume apparaît au-dessus du navire, qui se dessine au loin. Une dernière vision onirique de ce site pour conclure une nouvelle journée polaire riche en émotions.
Avant le dîner, notre équipe d’expédition nous propose un récapitulatif à plusieurs voix, reprenant les observations des jours passés. Le harfang des neiges, le renard polaire, les trappeurs et l’arc-en-brume n’ont plus aucun secret pour nous !
Ce matin, nous nous éveillons enveloppés dans un brouillard polaire, tandis que notre navire poursuit sa route le long de la mer du Groenland, en direction du village d’Ittoqqortoormiit. Après un bon petit-déjeuner, nous nous installons confortablement dans le salon panoramique pour assister à une série de conférences.
La première est dédiée au seigneur incontesté de l’Arctique : l’ours polaire. Fabrice nous dévoile les secrets de cet animal fascinant en nous parlant de son écologie, de son comportement et des stratégies de survie qu’il a développées pour s’adapter à son environnement extrême. Ses explications sont illustrées par nos récentes observations d’ours, que nous avons eu la chance d’apercevoir à plusieurs reprises. Il termine en nous sensibilisant aux nombreuses menaces qui pèsent sur cette espèce : le dérèglement climatique, bien sûr, mais aussi la chasse et les polluants qui s’accumulent dans l’Arctique.
C’est ensuite Christian Kempf, notre chef d’expédition, qui nous plonge dans l’histoire de l’ours polaire, en évoquant ce qu’il représentait pour les trappeurs d’autrefois et son importance pour les populations inuites, qui continuent de le vénérer.
Pendant cette conférence captivante, le brouillard qui nous entourait s’estompe progressivement, laissant entrevoir les majestueuses Alpes de Liverpool et nos derniers glaciers.
La session suivante est assurée par Rémi, qui nous parle des chiens de traîneau. Il retrace leur rôle essentiel dans l’exploration polaire et nous raconte l’incroyable épopée du sauvetage de Nome, frappé par la diphtérie, grâce à ces chiens courageux. Rémi, fort de son expérience en tant que musher en Finlande, partage avec nous de nombreuses anecdotes amusantes et instructives sur la vie avec ces chiens nordiques. Il termine en évoquant la place centrale du quimmiq, le chien groenlandais, dans la culture des peuples autochtones, le tout ponctué par un conte inuit qui capte toute notre attention.
Entre-temps, nous arrivons devant Ittoqqortoormiit, le village le plus septentrional de la côte est du Groenland, abritant 350 habitants. Ses maisons colorées contrastent avec la nature sauvage et solitaire environnante.
Après le déjeuner, Christian Kempf nous présente l’histoire de ce village isolé et ses points d’intérêt avant que nous débarquions sous un ciel radieux pour une exploration libre. Certains d’entre nous grimpent vers les hauteurs pour admirer les monuments en l’honneur de Charcot et Mikkelsen, deux explorateurs de légende, tandis que d’autres flânent dans le cœur du village, découvrant une charmante église scandinave peinte en rouge.
En face, l’office de tourisme propose de déguster du bœuf musqué et d’enfiler une tenue traditionnelle en peau d’ours. Plusieurs d’entre nous s’attardent à choisir des souvenirs à rapporter du Groenland, tandis que les habitants, bien que vaquant à leurs occupations, nous saluent avec chaleur à chaque rencontre.
À 16h, nous retrouvons nos guides près d’une petite rivière, où des chiens de traîneau sont stationnés pour l’été. Le musher local, également chasseur, nourrit ses chiens, qui se régalent aujourd’hui de croquettes, bien que les os de bœuf musqué autour d’eux témoignent de leur alimentation quotidienne. Sur son traîneau recouvert d’une peau d’ours polaire, sept adorables chiots, âgés d’un mois, nous attendent. Nous ne résistons pas à l’envie de les tenir dans nos bras et les photos fusent alors que nous les câlinons.
Après cette immersion dans le quotidien d’Ittoqqortoormiit, nous rejoignons l’Ocean Nova pour rendre nos bottes polaires.
La journée se poursuit dans le salon panoramique avec une reprise des conférences. Christian Kempf répond à quelques questions sur notre visite du village inuit, avant de passer la parole à Laurent, notre médecin et guide, qui nous raconte la vie de Jean-Baptiste Charcot, pionnier de l’exploration polaire. Ce soir, nous commémorerons les 88 ans de sa disparition. Un moment de silence empli d’émotion traverse la salle, suivi de chaleureux applaudissements.
Nathanaël nous emmène ensuite à la découverte des fjords, ces impressionnantes vallées glaciaires remplies par la mer. Nous venons de longer le Scoresby Sund, le plus long fjord du monde, mais d’autres célèbres fjords se trouvent au nord de l’Angleterre, en Norvège et au Spitzberg.
Enfin, notre chef d’expédition soulève la question de savoir comment atteindre le pôle Nord, point situé à 4 400 mètres sous l’océan Arctique. Chacun y va de sa suggestion amusée, mais l’on comprend vite à quel point cela représentait un exploit à l’époque des grands explorateurs.
Le dîner devait clore cette journée riche en découvertes, suivi d’une projection du film Nanouk l’Esquimau, mais au moment de déguster le dessert, une annonce du capitaine attire notre attention : une lune rouge se lève à l’horizon. Ce phénomène rare teinte la lune d’une teinte cuivrée envoûtante. Comme si cela ne suffisait pas, à la tombée de la nuit, les aurores boréales viennent ajouter leur spectacle magique, dansant dans le ciel pendant plusieurs heures.
Encore une journée pleine d’émotions qui restera gravée dans nos mémoires.
La matinée commence par une fascinante conférence de Rémi sur les Vikings. Il démystifie plusieurs idées reçues sur ce peuple souvent perçu comme barbare et rétablit la vérité, notamment en soulignant que les célèbres casques à cornes n’ont jamais existé.
Plusieurs fois, son discours est interrompu par l’apparition spectaculaire de rorquals communs tout autour du bateau. À un moment, il est même suggéré que l’une des baleines aperçues pourrait être une baleine bleue. Un rorqual est observé à seulement 50 mètres du navire, créant une excitation palpable parmi les passagers.
Ensuite, Nathanaël prend la parole pour aborder les glaciers et leur puissant impact sur le paysage, particulièrement en ce qui concerne l’érosion qu’ils provoquent. Il évoque également les incroyables archives climatiques que les glaciers renferment, révélées grâce aux carottages profonds. La fonte des glaciers, malheureusement en accélération, entraîne des conséquences écologiques majeures, comme la montée du niveau des mers.
L’après-midi est consacré aux résultats du concours photo, où l’on découvre de magnifiques clichés pris par les passagers. Puis, Fabrice nous offre une rétrospective de la croisière en images, dévoilant également quelques moments cocasses et les facettes moins connues des guides, ce qui provoque bien des éclats de rire.
Jean-Robert clôture la journée en nous projetant deux superbes vidéos tournées avec son drone, offrant une perspective unique sur les paysages arctiques que nous avons traversés.
La nuit tombe alors que nous naviguons sur une mer agitée. Cependant, en approchant de l’Eyjafjörður, les conditions se calment progressivement. Au petit matin, nous atteindrons le port d’Akureyri, marquant la fin de notre traversée.
En ce 17 septembre, nous retrouvons l’Islande et sa célèbre route circulaire n°1, que nous empruntons dans le sens inverse pour revenir dans la péninsule de Reykjanes. Même si notre retour à la civilisation commence, nous avons encore du mal à quitter mentalement ce voyage hors du temps. Les images des fjords majestueux, des nunataks enneigés, des icebergs gigantesques et des banquises infinies continuent de flotter dans nos esprits. La côte ouest de l’Islande, avec ses paysages plus doux, nous ramène peu à peu à la réalité, mais il est difficile d’oublier le parc du nord-est du Groenland où la nature sauvage règne en maître.
Les rencontres animalières ont marqué chaque passager : les imposants ours blancs, espiègles parfois, les impressionnants bœufs musqués, les lièvres arctiques d’un blanc immaculé, les discrets renards polaires, sans oublier les rares harfangs des neiges et les élégantes mouettes blanches. Et comme pour saluer notre départ, les aurores boréales ont brillé une dernière fois dans le ciel nocturne.
Notre périple nous mène ensuite à l’écomusée de Glaumbær, où nous découvrons d’incroyables maisons traditionnelles islandaises en bois et en tourbe. Ces habitations, recouvertes d’une couche d’herbe, étaient autrefois construites par les agriculteurs eux-mêmes et transmises de génération en génération.
Sur la route, les guides nous partagent des histoires captivantes de vikings, de chevaux islandais et de moutons, mais aussi des anecdotes amusantes sur les elfes et les trolls, figures incontournables de la mythologie islandaise.
Nous faisons une halte dans la capitale, Reykjavik, qui signifie « baie des fumées ». Il s’agit de la ville la plus septentrionale du monde, où vit une large majorité des 380 000 habitants de l’île. Fondée officiellement en 1786, elle occupe le site où s’établit Ingólfur Arnarson en 874. L’édifice le plus emblématique de la ville est sans conteste l’église Hallgrímskirkja, avec ses 75 mètres de hauteur, dont l’architecture s’inspire des orgues basaltiques.
En fin de journée, nous arrivons à notre hôtel à Keflavik, où un dernier dîner nous attend. Un léger pincement au cœur se fait sentir à l’idée de quitter ce cadre sublime, alors que demain matin, nous prendrons notre vol retour.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Merci pour ce dépaysement manuscrit, il nous manque des photos 😄 n’hésitez pas !
Bonne croisière à vous et gros bisous à Willy
Bonne croisière !! Profitez bien… Fantastique😍 Suis de tout coeur avec vous! Bises à tous, +++ à mon père 😊
Je suis avec beaucoup d’envie votre
voyage dans lequel est présent un ami : William CURTI que je vous demande de saluer pour moi.
Bon périple
On vibre avec vous, qui traversez ces contrées incroyables. Votre carnet de voyage nous fait revivre des moments inoubliables. Les amis, ne revenez ni trop tôt, ni trop vite! On vous embrasse,
Laure-Françoise et Laurent
Mireille et Jean Pierre…. Que d’ours ! que d’ours !!!!!
quelles magnifiques photos vous allez ramener …. il me tarde de les voir
grosses bises à partager avec Mathilde