Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
22 août
3 septembre 2024
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Jean Robert Couplet
Élodie Marcheteau
Géologie
Raymond Perrin
Arctique
Rémi Suchowierch
Guide naturaliste
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Dr Laurent Balp
Médecin d'expédition
Justine Forest
Conseillère voyage
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents voyages. Lorsque celui-ci sera terminé, nous publierons les photos de la croisière.
Nous quittons nos domiciles respectifs pour rejoindre l’Islande, une terre fascinante de contrastes où glaciers et volcans coexistent.
Notre avion atterrit à l’aéroport international de Keflavík, situé à une cinquantaine de kilomètres de Reykjavik, la capitale. C’est ici que notre aventure arctique commence. Nous sommes accueillis par Nathanaël, l’un de nos guides, Laurent, notre médecin, et Justine, notre directrice de croisière, qui nous présentent le programme du lendemain. Nous passons la nuit au Park Inn, un hôtel idéalement situé pour attraper notre vol matinal vers Constable Point. Connu également sous le nom de Nerlerit Inaat, c’est un petit aéroport isolé situé sur la côte est du Groenland, à l’entrée du fjord Hurry, dans la région de Scoresby Sund, le plus vaste système de fjords au monde. Cet aéroport est typiquement groenlandais, avec une piste en gravier de 1 000 m de long qui reflète la rudesse de cette région reculée. Après avoir confié nos bagages, nous nous dirigeons à pied vers le « quai » où nos guides nous attendent pour embarquer dans les zodiacs. Nous entamons ainsi notre première excursion en mer pour rejoindre notre navire.
Nous montons à bord de l’Ocean Nova, où nous retrouvons le reste de l’équipe d’expédition ainsi que l’équipage, déjà bien familier pour beaucoup d’entre nous. Ce bateau chaleureux et convivial est un lieu de retrouvailles apprécié, où l’esprit d’aventure se mêle au plaisir de passer les quinze prochains jours ensemble.
Après un exercice de sécurité indispensable, nous levons l’ancre et débutons notre navigation. Les activités s’enchaînent : présentation de l’équipe, cocktail offert par notre commandant Barrios, suivi du dîner. Nous prenons ensuite le temps d’assister aux briefings obligatoires sur les zodiacs, les précautions à prendre face aux ours polaires et les consignes de l’AECO, essentielles pour la suite de notre expédition.
Christian, notre chef d’expédition, nous présente le voyage en évoquant l’esprit d’expédition qui caractérise cette croisière, où nous composons avec le vent, la glace et les conditions environnantes. Il nous apprend à lire une carte des glaces, où le rouge indique la banquise épaisse et plurianuelle, une zone intéressante où nous pourrions avoir la chance d’observer des ours polaires. Après ces explications, nous mettons le cap vers le Nord, un territoire unique pour sa faune, sa géologie fascinante et sa riche histoire.
Notre aventure a débuté hier, dès notre atterrissage sur la petite piste de l’aéroport de Constable Point dans le fjord de Hurry Inlet, près de l’embouchure du Scoresby Sund : une expérience unique, prémisse de toutes celles que nous allons vivre dès le premier jour de notre croisière. L’Ocean Nova a rapidement pris la mer en direction des fjords les plus au sud du Parc National du Nord-Est du Groenland, terrain de jeu du début de notre voyage dans ces contrées arctiques. Durant la nuit, le navire a longé les côtes des Alpes de Liverpool découpées par l’érosion glaciaire, et c’est au nord de la Terre de Jameson que nous nous réveillons, le soleil dardant ses rayons lumineux entre les nuages diffus. Le spectacle qui s’offre à nous est somptueux alors que nous nous engouffrons dans l’embouchure du fjord du roi Oscar, le deuxième plus grand fjord du Parc National avec ses 150 kilomètres de long : d’un côté se détachent les sommets effilés et enneigés des Alpes de Stauning, dont les pics dépassent pour la plupart les 2 500 mètres d’altitude, et de l’autre les terres colorées de rouge et d’ocre des basaltes de l’extrémité est de l’île de Traill Ø. Les regards hésitent à se poser quelque part, nous aimerions avoir des yeux partout pour ne rien manquer de ces paysages merveilleux.
Après une présentation de notre chef d’expédition sur le Groenland et le Parc National du Nord-Est que nous commençons à découvrir, le moment est venu pour notre première sortie ! L’excitation est palpable, et chacun se réjouit d’explorer le Drommenfjord, bordé de collines basaltiques aux cônes d’alluvions colorés par les oxydes de fer, ainsi que par un grand delta sur lequel nous apercevons, au loin sur une terrasse couverte de toundra, nos premiers bœufs musqués !
Une première observation plutôt lointaine de ces caprinés à l’allure préhistorique, mais néanmoins marquante… bientôt éclipsée par la présence d’un ours sur la berge, au fond du fjord.
Tranquillement couché près de l’eau, la tête sur une patte, nous avons la chance incroyable d’observer à loisir le seigneur de l’Arctique dans son environnement terrestre. Nanuq, ce grand marcheur, est certainement en train de se reposer après avoir arpenté les vallées adjacentes ou, qui sait, des territoires plus lointains encore. Nous ne pouvons que profiter de cette rencontre si inattendue, et pourtant tant espérée. Nous laissons bientôt cet ours à son repos et poursuivons notre journée en progressant un peu plus avant dans le fjord du roi Oscar, pour nous rapprocher du lieu de notre prochaine sortie.
Pendant ce temps de navigation, l’une de nos guides nous présente une conférence sur la géologie du Parc National du Nord-Est, où les roches vieilles de près de 2 milliards d’années, symboles des premières croûtes continentales, côtoient des roches volcaniques illustrant l’ouverture de l’océan Nord-Atlantique, il y a 60 millions d’années, ou encore des chaînes de montagnes créées lors de l’orogenèse calédonienne il y a plus de 400 millions d’années.
Alors que nous nous trouvons au cœur d’une véritable tempête de ciel bleu, nos deux prochaines sorties nous plongent dans ce monde des roches à l’histoire si ancienne et aux géométries si esthétiques. C’est tout d’abord par l’exploration des îles de Haslum, composées de dolérite reposant par endroits sur des roches calcaires où des goélands bourgmestres aiment à nicher, que nous goûtons à cette diversité des paysages qui nous entourent. Dans ce dédale de roches, nous observons nos premières sternes arctiques, hareldes de Miquelon et eiders à duvet.
Puis, en début de soirée, nous réalisons notre premier débarquement, après avoir longé les côtes de l’île de Jagmastaren Ø, aux impressionnantes couches sédimentaires verticales, pour nous rendre dans le Segalssaskapet fjord, où se trouve la vallée du Skipperdal. Ici, c’est un véritable tableau que la Nature a dessiné sur sa peau de pierre : devant nous, et même sous nos pieds, ce n’est qu’harmonie délicate de calcaires blancs à beiges alternant avec des marnes lie-de-vin, autant de strates arrondies par le passage répété des glaciers depuis 2,6 millions d’années. Chacun se laisse envoûter par ce site mondialement connu pour sa beauté, mais aussi pour le symbole qu’il représente à travers ces dépôts formés dans la mer chaude et peu profonde du supercontinent Rodinia, il y a près de 700 millions d’années.
Alors que la lumière se fait de plus en plus subtile, le temps est venu de quitter ce lieu enchanteur pour retourner à bord de l’Ocean Nova, qui reprend bientôt la route vers notre prochaine destination.
Quelle journée incroyable, marquée par ces premières rencontres avec la faune du Parc National dans ce décor minéral époustouflant.
C’est le cœur rempli de ces images extraordinaires et le sourire aux lèvres que chacun va se coucher, alors que dans le ciel, certains guettent l’apparition d’aurores boréales. La nuit nous réservera peut-être encore de belles surprises…
Une journée particulièrement intense.
À 7 h du matin, notre guide Nathanaël aperçoit un ours à 2 km de distance. Sur le bord du fjord vertigineux, l’ours entre dans l’eau. Nous avons alors l’occasion de l’observer nager au loin dans ce cadre spectaculaire de mer de montagne. Nous respectons strictement les règles d’observation pour éviter tout dérangement. La falaise d’Attestupan domine le fjord de l’Empereur François Joseph de son imposante paroi de 1 800 mètres d’altitude, constituant ainsi la plus haute falaise au monde, bordée de roches colorées et spectaculaires datant de l’ère primaire.
Notre objectif est le front du glacier Nordenskiöld. Les récents vêlages ont produit une grande quantité de brash au milieu duquel nous entamons nos opérations.
Les zodiacs se dirigent lentement vers le front de glace, slalomant entre les glaçons. Quelques goélands sont encore présents sur les falaises, tandis que des phoques barbus se reposent sur les blocs de glace et des phoques annelés émergent à la surface entre les morceaux de glace.
Soudain, un vêlage sous-marin très spectaculaire se produit à l’autre bout du front de glace. L’ensemble du paysage s’anime alors sous l’effet des vagues lentes produites par l’onde de choc.
Par endroits, le brash est si dense qu’il donne l’impression d’une banquise, où l’on s’attendrait presque à voir un ours apparaître. Nous contournons prudemment des icebergs monumentaux, en maintenant une distance de sécurité suffisante. Ces géants de glace, dont seule une petite partie est visible en surface, peuvent être très instables.
Nous retournons à bord. L’Ocean Nova se repositionne face au Paradis Dal. Nous débarquons pour observer les vestiges thuléens et saqqaq, répartis sur plusieurs niveaux en raison des variations du niveau de la mer au cours des 4 000 dernières années.
Nous visitons une ancienne cabane de trappeur rénovée, qui peut servir de refuge en cas d’urgence.
Nous réembarquons pour un raid en zodiac dirigé par notre chef d’expédition, qui a repéré des ours à plusieurs endroits du rivage. Chose rare au Groenland.
Nous apercevons un premier ours dans une toundra très claire. Le soleil rasant la végétation le fait presque se confondre avec le paysage. C’est magnifique.
Quelques minutes après, le long de la côte, sous nos yeux, une femelle ours émerge de l’eau. Un peu plus loin, une ourse et son petit évoluent dans la toundra, à une centaine de mètres d’un bœuf musqué indifférent à leur présence. Nous ne savons où poser notre regard ; ce spectacle est époustouflant. Les deux ours, absorbés dans leurs jeux et grattant le sol, nous dévoilent des scènes de vie empreintes de grâce. Pendant ce temps, le bœuf musqué, impassible, se laisse contempler à notre rythme.
Nous poursuivons notre route jusqu’à l’entrée du fjord suivant, au pied d’une falaise de plusieurs centaines de mètres, sculptée par des millions d’années d’événements géologiques.
Après notre balade, nous repassons au loin près des ours et les découvrons blottis l’un contre l’autre, le petit couché sur sa mère, une scène d’une douceur infinie. Tout autour, les montagnes se parent de couleurs éclatantes à cette heure plus tardive : la végétation, parsemée de touches de rouge, d’or et de jaune, enveloppe le paysage d’une belle atmosphère. Ce moment, hors du temps, est sublimé par le contraste vibrant des teintes automnales qui illuminent les flancs de la montagne.
Nous retournons à bord après plusieurs heures d’observations en mer.
Notre chef d’expédition, insatiable, propose une sortie vespérale. C’est une nouvelle occasion d’observations inattendues. En cette période de rut, les bœufs musqués abondent dans ce fjord isolé. Les mâles s’engagent dans des poursuites effrénées et des combats furieux. Leurs puissantes silhouettes se heurtent. Cela dure de longues minutes. Nous sommes chanceux. Soudain, un mouvement furtif attire notre regard : un ours solitaire sur la plage voisine, observant silencieusement la scène. L’ours s’éloigne rapidement vers la colline, et nous prenons le chemin du retour après avoir pleinement profité de ce que la nature avait à nous offrir.
Retour à bord à 22 h.
Ce matin, nous nous réveillons au cœur du majestueux fjord de l’Empereur François-Joseph, sous un ciel d’un bleu éclatant et un soleil radieux. Dès 9 heures, nous embarquons en zodiac pour explorer le Kjerulfsfjord, où d’immenses icebergs flottent, offrant un spectacle inégalé. À peine partis, nous apercevons un ours polaire sur le rivage, qui, après avoir longé la côte, s’installe pour une petite sieste sous le soleil.
Nous rencontrons également plusieurs bœufs musqués, dont des femelles accompagnées de leurs jeunes, baignés par la lumière du matin qui crée un halo magnifique autour d’eux. En poursuivant notre exploration, nous sommes éblouis par la diversité des formes et des couleurs des icebergs scintillant sous le soleil. Nous observons des combats impressionnants entre des mâles bœufs musqués, preuve que la saison du rut a commencé.
Peu après, nous découvrons un phoque barbu et un phoque annelé se prélassant ensemble sur un iceberg. Le temps passe vite dans ce paysage grandiose, et nous devons bientôt faire route vers l’Ocean Nova.
En quittant cet écrin naturel, nous passons devant Attestupan, la plus grande falaise côtière du monde, dont l’immensité est à peine perceptible même de près.
Dans l’après-midi, nous débarquons à Renbugten où les randonneurs et les promeneurs explorent deux parcours différents. La vallée regorge de bœufs musqués, et le paysage est éblouissant avec ses falaises impressionnantes, ses icebergs tabulaires et la toundra qui commence à revêtir ses couleurs automnales. De retour au rivage, une petite surprise nous attend : les zodiacs se sont échoués à cause de la marée. Mais, avec un peu d’efforts collectifs, nous parvenons à les remettre à l’eau.
Le repas du soir est bien mérité et savoureux, et nous terminons cette belle journée au salon panoramique, autour d’un verre, alors que notre navire prend le cap vers le Nord, en route pour de nouvelles aventures.
Ce matin, nous nous réveillons dans le Nordfjord, face au spectaculaire glacier de Waltershausen qui s’étend sur plus de 12 km. Dès 9 heures, nous embarquons pour une croisière en zodiacs devant ce glacier, découvrant des arches de glace spectaculaires et observant plusieurs phoques annelés ainsi que des sternes arctiques.
L’après-midi est marqué par une aventure dans le Geologfjord, un fjord inexploré et profond d’environ 80 km. Ce lieu rarement visité nous permet d’admirer des formations géologiques exceptionnelles. Nous atteignons le bout du fjord et visitons la hutte Wintherheimen, érigée probablement en 1936. Nous sommes actuellement à la position 73° 48.89’N.
Pendant ce temps, un autre groupe explore la vallée multicolore de Brogetdal, divisée en deux pour une meilleure observation des alentours. La vallée révèle une géologie fascinante et des panoramas époustouflants. Nous apercevons deux bœufs musqués et cinq renards, dont deux renards bleus, ainsi qu’un groupe de bernaches nonnettes survolant le paysage.
De retour à bord, le bateau met le cap sur le Geologfjord pour retrouver l’autre groupe, tandis que nous avons vécu une journée riche en découvertes.
Ce matin, nous sommes réveillés par les bruits sourds frappant la coque du navire : un ours polaire nage au milieu d’une banquise éparse le long de la côte de Hold with Hope. L’étendue blanche, le soleil levant aux couleurs incroyables et la mer réfléchissante forment un spectacle impressionnant. Nous apercevons l’ours, qui disparaît rapidement derrière la crête.
La navigation se poursuit dans un paysage mélangeant banquise disloquée, îlots de basalte et côtes aux roches stratifiées. Nous assistons à des interventions enrichissantes dans le salon panoramique, où Christian nous introduit à la culture inuit et à la période historique de la guerre météorologique, tandis que Jean-Robert nous parle de la patrouille Sirius.
En après-midi, nous tentons de débarquer à Eskimonaes, ancien site de la patrouille Sirius envahi par les Allemands en 1943. Une houle trop forte nous empêche de débarquer en toute sécurité, et nous nous contentons d’admirer le site depuis les zodiacs. Nous nous dirigeons ensuite vers Dødemandsbugten, mais la plage impraticable nous oblige à adapter nos plans. Nous découvrons néanmoins les vestiges inuits et la grande maison des patrouilleurs danois.
En soirée, notre guide Nathanaël nous propose une intervention sur la faune aviaire observée, suivie de commentaires sur des images prises au drône. Nous clôturons la journée avec une vue splendide sur la banquise et un coucher de soleil d’une rare beauté.
La nuit a été bercée par les ondulations du bateau et les bruits de la glace s’échouant contre la coque. Au matin, la banquise est visible, parsemée de zones de mer sombre. Nous découvrons un mirage donnant l’illusion d’un iceberg tabulaire flottant dans les airs.
À 9h15, nous embarquons pour une croisière en zodiac. Nous apercevons plusieurs ours polaires, dont l’un se déplace sur la banquise avant de disparaître. Nous naviguons ensuite entre les plaques de banquise et les icebergs, apprenant sur leur formation et leur rôle écologique. Les paysages sont magnifiques, mêlant blanc, bleu et ocre.
Le retour à bord est marqué par une conférence sur la glace par Élodie, suivie d’un atelier de photographie par Rémi et Laurent. En soirée, Raymond nous plonge dans l’histoire de l’expédition du duc d’Orléans. Le coucher de soleil, teinté de rouges éclatants, offre une vue magique et nous prépare à la suite de notre aventure.
Les jours à venir promettent encore de nombreuses découvertes alors que nous continuons notre exploration des merveilles arctiques.
Toute la nuit, l’Ocean Nova a navigué vers le nord, en direction de la mythique île de France. Située à 77° de latitude nord, cette île est difficilement accessible en raison de la banquise épaisse qui l’entoure presque en permanence. Découverte en 1905 lors de l’expédition dirigée par le Belge Adrien de Gerlache, cette île a été atteinte dans le but d’explorer les côtes les plus septentrionales de l’Est du Groenland. Le Duc d’Orléans, initiateur de cette expédition, l’a nommée en l’honneur de son pays, la France. Il a également baptisé la côte adjacente « Terre de France », renommée par la suite « Terre du Duc d’Orléans » par les Danois.
C’est sous un ciel bleu sans nuage et un soleil généreux que nous nous réveillons en vue de cette terre symbolisant l’accomplissement de notre voyage : l’extrême Nord-Est du Groenland. Mais ce qui nous touche le plus, c’est le spectacle de cette étendue s’étirant à perte de vue : la banquise, cette glace de mer blanche et immaculée, que nous avons la chance d’observer à différents stades de formation. Depuis les délicates plaques de frasil, ces premiers cristaux de glace se formant lorsque la température de l’eau salée descend à -1,8 °C, la banquise évolue et dévoile devant nos yeux émerveillés des formes incroyables. Au gré des courants et des vagues, les jeunes plaques de banquise épaisses de quelques centimètres s’entrechoquent, leurs bords se relevant légèrement, formant des structures dites « en crêpes » ou « pancakes » en raison de leur forme arrondie. Telles des nénuphars des mers, ces petites plaques ondulent au rythme des vagues créées par l’avancée du bateau. À part ces mouvements, c’est un véritable lac gelé que nous traversons, peuplé uniquement de ces milliers de morceaux de banquise qui nous entourent. La banquise se présente ici sous forme de « floes » de plusieurs dizaines, voire centaines de mètres de longueur, avec des épaisseurs de surface de 30 à 50 centimètres. Toutefois, sous la surface de l’eau, d’autres dizaines de centimètres de glace s’accumulent : il ne fait aucun doute que nous sommes entourés de banquise pluriannuelle, cette « vieille glace » qui a survécu à un été de fonte et qui continue de croître durant l’hiver suivant, atteignant parfois des épaisseurs de 2 mètres ou plus ! Çà et là, des hummocks ou crêtes de compression perturbent la tranquille surface, telles des plaques tectoniques se chevauchant sous la pression des courants et des vagues. Ce paysage chaotique, en plus de son aspect esthétique, offre un refuge aux phoques annelés, leur permettant de mettre bas à l’abri des éléments extérieurs et des prédateurs potentiels tels que l’ours polaire. Aujourd’hui, nous apercevons discrètement ce roi de l’Arctique, s’éloignant à plusieurs kilomètres entre les hummocks et les icebergs.
Ce premier contact avec la banquise, pour certains d’entre nous, invite à la contemplation, comme si nous voulions nous souvenir de chaque plaque de glace croisant notre chemin. Notre activité de la matinée va encore plus loin dans l’expérience de la banquise : par petits groupes, nous débarquons sur une plaque de banquise pluriannuelle de plusieurs dizaines de mètres d’extension, parsemée de mares de fonte aux couleurs bleu électrique et de reliefs formés par d’anciennes crêtes de compression. Quelle émotion de fouler cette surface éphémère, symbole de ces contrées polaires, sources de rêves et de gloire à travers les explorations passées.
En quelques minutes, cependant, une brume épaisse se lève, nous enveloppant dans son opacité mystérieuse. La visibilité étant réduite, nous devons regagner le navire, car la surveillance de l’ours, maître de ce milieu, ne peut plus être optimale.
C’est dans cette ambiance hors du temps, avec l’incroyable sensation d’être seuls au monde à cette latitude exceptionnelle proche de 78° Nord, que l’Ocean Nova change de cap pour redescendre progressivement vers le sud.
Au début de cette traversée, l’un de nos guides nous explique en détail la morphologie et l’évolution des glaciers, ainsi que leurs riches enseignements en tant qu’archives climatiques millénaires. Un exposé passionnant qui nous prépare aux prochaines observations d’icebergs que nous croiserons inévitablement, ainsi qu’aux fronts glaciaires que nous contemplerons dans les jours à venir.
Après un récapitulatif des observations de la journée et un point sur notre itinéraire, la journée touche à sa fin, toujours dans l’ambiance cotonneuse de la brume à travers laquelle notre navire progresse à bonne allure. En fin de soirée, cependant, le soleil parvient à percer la couche de brouillard avec ses puissants rayons : aux couleurs jaunes, orangées et rouges de cet astre splendide qui descend vers l’horizon s’ajoutent plusieurs taches solaires bien visibles à sa surface. Ces éruptions solaires donneront-elles lieu à des aurores boréales dans les prochains jours ? Qui sait quelles surprises nous réserve encore ce splendide voyage le long de la côte sauvage du Nord-Est du Groenland…
Ce qui est certain, c’est que chacun s’endort avec la certitude que demain, l’immensité de cette terre continuera à nous faire rêver.
Après le lever du soleil dans le sud de la baie de Dove, parmi quelques morceaux de banquise, et l’observation d’un jeune phoque barbu, l’Ocean Nova s’engage dans l’entrée du Bessel Fjord.
Notre chef d’expédition, Christian Kempf, nous présente une conférence passionnante sur l’ours polaire, enrichie des dernières publications et informations concernant cet animal légendaire.
Nous naviguons dans le Bessel Fjord, au milieu des îles qui en marquent l’entrée. Au loin, nous apercevons encore le fond de la baie de Dove et ses majestueux icebergs. S’ensuivent des cascades vertigineuses, le Mobjus Berg et son pic isolé.
Cap à l’ouest pour 40 km de reliefs et de falaises géologiques riches et variés. Nous passons devant la baie des Oies, où se trouvent deux anciennes cabanes de chasse, et où quelques bœufs musqués paissent tranquillement, loin de tout.
Nous jetons l’ancre dans le Signes Fjord, devant un front glaciaire qui offre quelques vêlages tandis que le froid s’est déjà bien installé au pied de l’Inlandsis. Les passagers débarquent pour les traditionnelles randonnées.
Un groupe monte vers le nord pour admirer de haut le Soranerbraen (glacier), qui se jette dans le Bessel au sud et l’Inderbred au nord, formant une sorte de T relié directement à l’Inlandsis, situé à une trentaine de kilomètres vers l’est. Le spectacle des bédières, moulins et dômes de glace s’étend à perte de vue. Nous parcourons la toundra sur une distance de 5 km, où nous avons l’impression de marcher au fond d’un canyon naturel. La lumière rasante du soleil, typique de l’après-midi dans ces latitudes, donne l’illusion qu’il est déjà tard le soir, renforçant le sentiment d’immensité et de solitude. La vue à 360 degrés est à couper le souffle, offrant un panorama unique sur le glacier, la toundra flamboyante et les imposantes formations rocheuses. Cette balade nous rappelle la liberté absolue de ces vastes espaces, où nous nous sentons à la fois privilégiés et profondément connectés à la nature.
Un autre groupe explore cette toundra environnante en prenant un peu de hauteur, non loin du rivage, parée de couleurs automnales toujours éclatantes, traversant un paysage ponctué de terriers de lemmings, de lièvres arctiques et de quelques bruants des neiges.
Le troisième groupe embarque en zodiac pour s’approcher du front glaciaire.
Le barbecue en plein air fut l’apothéose de cette magnifique journée. Nous nous retrouvons sur le pont supérieur, où l’équipe hôtelière nous propose une variété de mets à déguster. Équipés de nos parkas, bonnets et pantalons étanches, nous profitons d’une vue imprenable : ce soir, notre plus belle télévision est le glacier qui nous entoure, nous invitant à la contemplation de cette nature intacte. C’est aussi cela, l’expédition polaire : vivre à l’extérieur, contempler la nature aussi longtemps que possible tant que nous sommes dans ces lieux extraordinaires. L’Ocean Nova n’est pas seulement un bateau d’expédition, c’est l’incarnation même de l’esprit d’exploration.
L’Ocean Nova a quitté dans la nuit le sud de la baie de Dove pour notre prochaine destination : l’île Sabine. Ainsi, la matinée de navigation sera agrémentée de deux conférences. Nous passons ici et là quelques barrières de banquise, mais la visibilité est réduite par la brume, et un crachin groenlandais se dépose sur les vitres du salon panoramique.
Aussi, confortablement installés, nous écoutons Rémi qui parle avec passion des bœufs musqués, ces étranges caprins sortis tout droit de la préhistoire que nous avons si bien observés. Il revient sur les travaux de Robert Gessain sur cet animal et la relation que les humains ont nouée avec lui. C’est étonnant à quel point certaines civilisations qui ont peuplé le Groenland l’ont « suivi » dans la découverte de cette île immense !
Raymond, quant à lui, revient sur l’épopée de la Germania et de la Hansa. Nous découvrons l’histoire de ces hommes qui, au milieu du 19e siècle, sont partis à la conquête du pôle Nord… en bateau ! Les deux navires, ayant des capacités différentes, se sont vite séparés, et Raymond nous détaille ces deux aventures parallèles. Certains vont dériver dans le pack, puis sur une plaque de banquise, et enfin en canots entre les glaces jusqu’au sud du Groenland. Les autres vont hiverner avec la Germania dans une baie qui porte son nom sur la côte sud de l’île Sabine où nous nous dirigeons.
En milieu d’après-midi, nous arrivons en effet en vue de l’île Sabine, ainsi que d’une autre plus petite, nommée Hvalros Ø en référence aux morses qui y étaient régulièrement observés.
Nous partons en zodiac explorer la zone. L’île de Hvalros abrite plusieurs petites colonies de mouettes tridactyles, et nos guides nous apprennent à différencier les jeunes des adultes. La banquise est encore bien présente, même si la navigation est aisée entre les plaques, et nous filons bientôt vers la baie dans laquelle Koldewey a hiverné avec la Germania. Nous imaginons ces explorateurs-cartographes se mouvoir dans le paysage que nous avons sous les yeux…
Nous observons de grands groupes de hareldes boréales rassemblées pour muer avant leur migration, puis, à notre surprise, deux personnes apparaissent soudainement, installées dans une ancienne hutte de trappeurs au bord du littoral… Le froid devenant plus intense, nous décidons alors de retourner paisiblement vers l’Ocean Nova.
Juste avant le repas, Christian nous précise comment les strates de l’histoire humaine sur ces lieux se sont empilées et pourquoi. En grande partie grâce à l’immense polynie qui donne accès aux ressources marines à proximité immédiate de ces lieux. Nathanaël revient sur les observations d’oiseaux de ces derniers jours et nous montre de nouveau comment identifier et déterminer les espèces locales.
Enfin, après le repas, c’est au tour de Jacques, un des passagers, de nous montrer un film qu’il a réalisé sur le voilier Vagabond lors du passage du Nord-Ouest réalisé en 2005. C’est très documenté et bien rythmé, et nous sommes nombreux à faire durer encore un peu la soirée. Le travail de réalisation du film est remarquable. La séquence montrant les narvals est particulièrement notable. On y voit distinctement les marbrures délicates sur leurs dos et leurs longs rostres caractéristiques, dans une danse gracieuse juste sous la surface de l’eau, non loin du Vagabond. Au-delà des scènes animalières filmées, ce qui est le plus captivant est la manière dont l’expédition est présentée : telle qu’elle a été vécue, dans toute sa spontanéité. Rien n’est artificiel ou mis en scène ; chaque moment nous plonge dans l’expérience des explorateurs.
Nous nous réveillons devant la hutte du Cap Humboldt. Ce lieu a été nommé par l’expédition de la Germania en 1869-1870, en hommage à Alexander von Humboldt (1769-1859), naturaliste, géographe et explorateur allemand.
Dès 9 h, deux groupes débarquent vers la cabane, en parfait état : l’un de marcheurs, l’autre de promeneurs. À proximité, quelques bœufs musqués paissent tranquillement.
L’un des groupes monte jusqu’à une petite plateforme qui domine le fjord, offrant une vue saisissante. Les couleurs du matin sont subtiles, teintant le paysage d’une douceur particulière. Face à nous, un iceberg dérive lentement, symbole silencieux de l’immensité de ces lieux. Élodie en profite pour nous guider dans l’observation des roches qui nous entourent. Elle nous montre comment les stries et les marques présentes révèlent le passage du glacier, indiquant clairement la direction d’où il provenait, autrefois sculptant ce paysage spectaculaire.
Un troisième groupe part en zodiac en direction de l’entrée est de Sofia Sund. Ils y observent des goélands bruyants, alertés par la présence de deux jeunes goélands à proximité. Près du Cap, on peut apercevoir du bois flotté qui a voyagé sur de longues distances.
Vers midi, le bateau quitte le Kaiser Franz Joseph pour rejoindre Ittoqqortoormiit.
L’après-midi est marqué par une passionnante conférence de Christian sur l’histoire de l’Arctique, organisée en plusieurs volets : les peuples premiers du Groenland, la civilisation du phoque, l’époque des baleiniers, les trappeurs et les perspectives d’avenir. Grâce à son expérience, Christian nous captive et partage avec passion tout le savoir et l’enthousiasme qu’il éprouve pour ces régions polaires.
La journée se termine par une conférence de Rémi sur les chiens de traîneaux. Grâce à ses dernières années passées comme musher en Finlande, Rémi livre de nombreuses anecdotes captivantes. Nous en apprenons davantage sur les caractéristiques de chaque espèce de chien et leur rôle au sein d’un attelage. Il retrace brillamment l’histoire de cette relation entre l’homme et le chien, depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Il aborde les chiens des Esquimaux, ceux des chercheurs d’or en Alaska, sans oublier le rôle des traîneaux à chiens pour le ravitaillement durant la guerre de 14-18. Il évoque également les différents types d’attelages, en tandem double et en éventail.
En résumé, une journée inoubliable en Arctique.
Nous nous réveillons en ce dimanche 1er septembre devant le village d’Ittoqqortoormiit, le lieu le plus au nord de la côte est où vivent 350 Inuits. Les maisons colorées apportent un peu de couleur au paysage sombre du jour. En effet, le soleil radieux des jours passés a laissé place à des nuages bas et à la pluie.
Nous débarquons sur une petite plage de galets, puis nous commençons notre déambulation dans le village.
Nous ressentons une atmosphère de bout du monde dans cette petite localité. L’église d’influence luthérienne trône au milieu des habitations. D’un rouge scandinave typique, elle est, comme souvent dans les villages inuits, dans un état parfait. Les quelques locaux que nous apercevons filent sur leurs quads, bravant la mauvaise météo. En face de l’église se trouve l’office de tourisme où nous pouvons déguster du bœuf musqué et revêtir une tenue traditionnelle en peau d’ours. Certains se prêtent au jeu pour des photos souvenirs mémorables. C’est aussi l’occasion de repartir avec quelques petits souvenirs du Groenland.
La visite, sous forme de quartier libre, reprend. Certains déambulent entre les maisons jaunes, rouges, vertes, violettes ! Des peaux animales sont suspendues à l’air libre : bœufs musqués et ours polaires. Nous sommes en plein cœur des traditions inuites. D’autres marchent sur les hauteurs jusqu’aux monuments rendant hommage à Charcot et Mikkelsen, deux explorateurs qui ont marqué l’histoire de cette côte est groenlandaise.
À 10 h, nous retrouvons une partie de nos guides devant une petite rivière où des chiens de traîneau sont stationnés pendant la période estivale. Le propriétaire des chiens, un musher et chasseur du village, est en train de taillader des morceaux de viande dans une cuisse de bœuf musqué. À la vue du gibier, les qimmiqs, nom donné aux chiens de traîneau inuits, entonnent une mélodie qui rappelle une meute de loups.
Après la distribution de la viande à chaque animal, le chasseur nous présente quatre chiots de 15 jours, blottis contre leur mère. Quatre petites boules de poils que l’on va pouvoir tenir dans les bras et câliner quelques instants en prenant des dizaines de photos. Notre guide Rémi en profite pour nous parler plus longuement des chiens et nous présente les traîneaux, situés juste à côté, et leur fonctionnement.
Après cette fabuleuse découverte du village d’Ittoqqortoormiit, il est temps de retourner à bord de l’Ocean Nova, qui va commencer sa traversée du détroit du Danemark pour notre destination finale, la ville d’Akureyri dans le nord de l’Islande.
À 15 h, c’est notre médecin et guide Laurent qui nous présente la vie de Jean-Baptiste Charcot et le rôle important qu’il a joué dans la connaissance et l’étude de cette région au début du XXe siècle. Océanographie, météorologie et ethnographie font partie de ses grands travaux dans cette région reculée du monde. C’est notamment Charcot qui organisera et influencera la mise en place d’une vaste campagne ethnographique menée par Paul-Émile Victor et ses camarades au début des années 1930 dans la région d’Ammassalik.
Notre après-midi de navigation se poursuit, et c’est à 17 h que notre guide Jean-Robert nous propose une intervention sur les courants marins. De quoi en apprendre un peu plus sur le Gulf Stream et les différents courants polaires qui jouent un rôle important dans la définition des climats dans tout l’Arctique et plus précisément sur la région du nord-est du Groenland, véritable échappatoire de la banquise de l’océan glacial arctique.
La journée se termine avec le dîner et une projection du film de Jean-Baptiste Charcot Une aventure polaire qui décrit la vie trépidante de ce grand nom de l’exploration polaire française.
Nous venons de vivre une nuit magique. La veille au soir, après la projection d’un film dans le salon, Christian, notre chef d’expédition, annonce l’apparition de lueurs lumineuses. Immédiatement, nous nous précipitons sur le pont arrière. Au début, les lumières sont faibles, presque imperceptibles, mais les premières photos confirment leur présence. Nous restons là, une heure durant, à observer ce phénomène captivant. Quelle chance d’avoir été témoins de ce spectacle !
Ce matin, encore émerveillés, une nouvelle surprise nous attend après le petit-déjeuner : à tribord, des nageoires dorsales apparaissent entre les vagues. Nous sortons sur le pont, impatients, et quelques minutes plus tard, une baleine à bosse se montre. Elle souffle, plonge, et disparaît. Nous apprenons que ces zones de brusque changement de profondeur sont propices à l’observation des baleines à cause du phénomène d’upwelling, qui attire poissons et krill, leur nourriture. Ce phénomène rend l’endroit idéal pour voir ces majestueux cétacés, même si leurs apparitions sont souvent furtives.
En poursuivant notre route, nous avons la chance d’apercevoir des rorquals au loin. Ces géants marins, deuxième plus grand animal au monde, émergent à l’horizon, et nous observons leurs souffles puissants, s’élevant jusqu’à trois mètres dans les airs. Contrairement aux baleines à bosse, les rorquals se montrent plus discrets, arquant simplement leur dos avant de plonger. Leur élégance nous fascine, et nous restons ébahis par la grandeur de ces maîtres des océans.
L’après-midi est tout aussi enrichissante. Nathanaël nous accueille dans le salon panoramique pour une conférence sur les baleines, qui complète parfaitement nos observations du matin. Il nous explique la différence entre odontocètes et mysticètes : les premiers, comme les orques, ont des dents, tandis que les seconds, comme les rorquals et les baleines à bosse, utilisent des fanons pour se nourrir. Nous apprenons à connaître davantage ces créatures, toujours aussi fascinantes.
Après la conférence, nous sortons sur le pont pour observer des fous de Bassan, ces oiseaux marins élégants avec leurs ailes noires et leur plumage blanc. Leur grâce en vol, alors qu’ils rasent l’eau à la recherche de poissons, est impressionnante.
Plus tard, Élodie, notre géologue, nous invite à une conférence sur l’Islande, une île volcanique spectaculaire. Elle nous raconte avec passion l’histoire géologique de cette terre façonnée par la lave, située à la frontière entre deux plaques tectoniques.
L’expédition touche à sa fin, et nous rendons nos bottes en fin d’après-midi. À 18h, la soirée d’adieu commence par l’annonce des résultats du concours photo. Nous découvrons, avec beaucoup d’enthousiasme, les différentes catégories : ours, paysage, vie à bord… Chaque cliché révèle un regard unique sur notre aventure. Jean-Robert nous présente ensuite des vidéos tournées au drone. Nous redécouvrons avec émerveillement les moments forts de notre voyage : le navire Ocean Nova naviguant à travers les glaces, les maisons thuléennes abandonnées, la toundra en feu, et les glaciers striés de bédières.
Valentin, notre photographe, nous dévoile une sélection de ses meilleurs clichés. Parmi eux, une image en particulier capte notre attention : une fine couche d’eau turquoise en forme de cœur, capturée au sommet d’un glacier. Valentin nous raconte avec émotion pourquoi ce cliché lui est cher, et à travers ses mots, nous nous retrouvons tous dans ces souvenirs partagés.
La soirée se termine avec le cocktail d’adieu offert par le capitaine. Pendant le dîner, Yamila, notre responsable hôtelière, présente toute l’équipe qui s’est occupée de nous avec soin durant ce voyage. Nous levons nos verres, reconnaissants d’avoir vécu ces moments inoubliables entourés de personnes aussi généreuses et passionnées.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
C est bien plus qu ‘un voyage , c ‘est une découverte, c ‘est une émotion si peu que vous soyez prêts à vous ouvrir à ce paysage envoûtant multicolore et blanc
Pour vous accompagner, une équipe en symbiose avec Monsieur Ours ( Christian ) qui se donne sans compter pour vous faire plaisir et répondre à vos questions
Merci à vous tous : guides hors normes, Justine Christian et l ensemble du personnel