Jonathan Zaccaria
Antarctique et Arctique
8 septembre
20 septembre 2023
Jonathan Zaccaria
Antarctique et Arctique
Nicolas Hanuise
Biologiste
Jean Robert Couplet
Simon Gignac
Polaire
Xavier Allard
Arctique
Florian Milan
Guide polaire
Alain Desbrosse
Spitzberg
Justine Forest
Conseillère voyage
Bernard Manuel
Compétences médicales en milieu isolé
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
De bon matin, nous retrouvons tout notre groupe dans le hall du Terminal 3 à Roissy pour un premier vol nous conduisant, à bord de la compagnie Air Transat, vers Montréal que nous atteindrons après 8 heures de vol transatlantique. Après avoir quitté le sud de l’Angleterre puis les côtes d’Islande, nous survolons les immensités océanes pour atteindre le continent américain, les anciennes « Indes occidentales » en longeant la côte de ce Labrador aux côtes battues par son fameux courant glacial avant de plonger vers les latitudes habitées du Saint-Laurent. Un transfert dans le labyrinthe de l’aéroport Trudeau nous conduit au comptoir de la compagnie Air Inuit pour la correspondance de Montréal à Iqaluit, capitale du Nunavut.
Après un plantureux dîner roboratif où nous est servi un mémorable « bœuf bourguignon » en plat de résistance (on ne saura s’il s’agissait de Charolais ou d’un bœuf musqué local…), nous survolons les immensités rabotées par feu l’inlandsis nord-américain. À perte de vue, ce ne sont que lacs d’origine glaciaire, toundra piquetée de minuscules conifères – nous sommes ici à la frontière entre la toundra et la taïga, la grande forêt boréale – rivières et fleuves alimentant les eaux de la baie d’Ungava. Nous passons un dernier bras de mer avant de plonger sur le gros bourg d’Iqaluit où nous attendent les bus oranges canadiens de ramassage scolaire pour le dernier saut de puce, de l’aéroport au quai en eau profonde où est accostée l’armada des zodiacs de l’Ocean Nova sous la direction de son amiral Jonathan, notre chef d’expédition. L’Ocean Nova remonte au vent de la baie pour nous écourter ce premier raid frisquet – il ne fait plus ici que 6°C Celsius – dans un petit vent de Nord vivifiant.
À bord, toute l’équipe de Jamila nous attend pour diriger les uns et les autres vers leurs cabines respectives. Après l’obligatoire exercice d’abandon, nous nous retrouvons au restaurant pour goûter la cuisine de Floro, le chef philippin du bord, avant d’aller, momentanément, rejoindre nos cabines pour une bonne nuit de sommeil.
Alors que la nuit noire vient de tomber sur les terres du Nunavut et la baie d’Iqaluit sur laquelle nous voguons tranquillement, la voix de Justine nous extrait des bras de Morphée pour sortir admirer le déferlement céleste de ces illuminations nocturnes du Grand Nord : les aurores boréales ! Un dernier croissant de lune orangé se lève timidement au-dessus de l’horizon pendant que les draperies blanches teintées de vert se déchaînent au-dessus de nos têtes. Un festival sans cesse changeant de gigantesques rideaux lumineux dessine le théâtre des vents solaires venus frapper le bouclier magnétique de notre planète. Nous assistons donc à un spectacle unique alors que nous sommes à bord depuis quelques heures seulement.
Après ce feu d’artifice polaire, nous rejoignons nos cabines pour une nuit de sommeil réparatrice : il est maintenant 4 heures du matin à notre horloge biologique ! Rêves polaires assurés…
Après une nuit de navigation dans la baie de Frobisher, nous sommes réveillés au matin par la voix de Justine, notre directrice de croisière. Elle nous annonce que l’Ocean Nova est en route pour revenir au mouillage devant les installations portuaires d’Iqaluit. Après un copieux petit-déjeuner, nous nous réunissons au salon panoramique, où Jonathan, le chef d’expédition, nous évoque l’esprit du voyage et nous présente l’équipe de guides. Ces derniers nous distribuent ensuite les bottes qui nous serviront pendant toute la durée de la croisière pour les sorties en zodiac et les débarquements à terre.
Après ces « formalités », nous passons à la pratique pour notre première sortie : la visite de la ville d’Iqaluit, sous un grand ciel bleu et en l’absence de vent ! Autour de nous, les habitants profitent de cette belle météo pour mettre à l’eau leurs bateaux à moteur et aller passer une journée à pêcher. Deux autobus scolaires jaunes nous attendent à l’embarcadère, pour nous mener en deux petits groupes en excursion dans la petite capitale du territoire autonome du Nunavut. Premier arrêt à l’écart des habitations, au parc territorial Sylvia Grinnell, où nous pouvons observer une vaste étendue de toundra aux couleurs automnales et détailler (et goûter !) les nombreuses baies qui y poussent. Nous approchons également des grands corbeaux et des bruants des neiges, et profitons de la vue sur les rivières et les cascades avoisinantes avant de continuer notre tour.
Au centre-ville, nous visitons successivement le centre d’informations et le petit musée, qui regorgent de détails sur l’histoire du site et les cultures installées ici depuis 4000 ans. Mais les temps ont changé et les enfants attendent l’ouverture de la bibliothèque pour aller jouer sur les ordinateurs à leur disposition ! Un petit rayon de littérature francophone nous rappelle que le français est aussi langue officielle du Nunavut, aux côtés de l’anglais et de l’inuktitut. C’est aussi le moment de faire quelques achats dans les boutiques, pour ramener quelques souvenirs locaux. Nous entrons ensuite dans la cathédrale anglicane St. Jude de la ville, en forme d’igloo et qui abrite une croix formée de deux défenses de narval.
Les bus nous conduisent vers le site d’Apex, une « banlieue » d’Iqaluit située à quelques kilomètres. Pendant le trajet, nos guides locaux Benoît et François, des Québécois installés ici, nous fournissent mille détails sur la vie au Nunavut. À l’arrivée, nous découvrons quelques habitations construites sur les rives de la baie de Frobisher, à l’arrière d’une petite plage de sable. Certaines de ces maisons, rouges et blanches, sont les anciens comptoirs de la Compagnie de la Baie d’Hudson, une compagnie anglaise initialement fondée en 1670 pour le commerce des fourrures… Le long des chemins, des familles du village sont en pleine cueillette des camerises, airelles et autres baies délicieuses !
Il nous faut finalement revenir vers le port en repassant par le centre-ville d’Iqaluit et profiter de quelques points de vue sur des fresques murales et certains bâtiments emblématiques comme l’hôpital ou le parlement du Nunavut.
L’après-midi est bien entamée quand nous rejoignons l’Ocean Nova où nous attend une bonne collation. Notre navire appareille vers le sud-est, et dans les belles lumières de la fin de journée, nous admirons les paysages de la baie de Frobisher et avons la chance d’observer de nombreux phoques du Groenland qui s’y ébattent !
Un peu avant 19 heures, Simon nous récapitule l’histoire d’Iqaluit avant que Jonathan ne nous présente le programme de demain. Le commandant vient ensuite nous souhaiter la bienvenue, puis nous trinquons à la réussite de ce voyage qui commence. C’est maintenant l’heure de passer à table pour achever cette première journée riche en découvertes.
C’est à 7h45 que Justine nous réveille depuis la passerelle, nous informant des conditions météorologiques et de notre position aux îles sauvages inférieures, situées à 61° N 43′.
Nous nous équipons en explorateurs et partons à l’aventure à la découverte de cet archipel composé de trois îles. Jonathan nous a annoncé que cette expédition durerait plusieurs heures.
Durant notre exploration, nous avons eu le plaisir de découvrir nos premiers icebergs, nous faufilant à travers deux chenaux distincts, l’un à l’est et l’autre à l’ouest. Notre voyage nous a emmenés à travers un paysage minéral composé de gneiss cristallin, teinté de rouge par la présence d’oxyde de fer.
La faune locale nous a offert un spectacle fascinant, avec différentes espèces d’oiseaux, notamment des plongeons Catmarin des Harelde de Miquelon, des goélands en grand nombre, ainsi que quelques alcidés.
Nous naviguons à basse vitesse quand, dans le fond du chenal, Xavier aperçoit un ours majestueux au fond d’une petite baie. Dressé sur un rocher, il nous hume et nous observe pendant de longues minutes, ce qui nous permet de capturer de belles photographies.
De l’autre côté de la montagne, ils signalent la présence d’un autre ours, qui se met en marche sur les roches avant de plonger dans l’eau et de poursuivre sa nage en direction de la rive opposée… Son nom latin, Ursus maritimus, signifie « ours de la mer ». Un nom approprié pour ce géant qui passe l’essentiel de sa vie sur la banquise et qui est capable de nager en mer sur des distances importantes, parfois quelques centaines de kilomètres. Nous reconnaissons à sa taille qu’il s’agit d’une femelle assez jeune.
Nous nous sommes ensuite tous retrouvés dans le chenal de l’ouest pour poursuivre notre exploration de ce lieu hors du temps. Nous avons eu deux observations exceptionnelles puisque chacun des deux groupes a vu un ours différent simultanément.
Sur le chemin du retour, nous avons eu la chance d’observer un lièvre arctique, figé comme une statue, nous observant sans bouger. Sa couleur blanche immaculée contraste avec le paysage minéral et foncé du lieu. Le lièvre arctique est adapté à la vie dans des conditions extrêmes, avec des températures allant jusqu’à -50°C en hiver. On le retrouve ainsi dans les régions arctiques les plus septentrionales, comme au Groenland ou au Canada, plus particulièrement sur la Terre d’Ellesmere, à Terre Neuve et au Labrador. Les lièvres arctiques observent une large distribution géographique, allant de la toundra arctique aux régions montagneuses où ils peuvent trouver des endroits pour se cacher des prédateurs.
Cette matinée exceptionnelle s’est achevée vers 13h. L’après-midi et la nuit ont été consacrés à la navigation en direction du Labrador.
Pour agrémenter cette traversée, l’équipe de guides nous a réunis dans le salon panoramique pour un après-midi de conférences. Xavier a commencé par une présentation sur les aurores boréales, mêlant la physique quantique à la mythologie nordique, nous permettant d’acquérir une compréhension plus profonde de ce phénomène.
Ensuite, Jean Robert a abordé les courants marins qui régulent le climat de la Terre, expliquant les courants chauds de surface et les courants froids en profondeur.
La navigation s’est poursuivie dans des conditions idéales, comme une mer d’huile, et à 18h45, nous nous sommes retrouvés avec notre équipe de guides pour le récapitulatif quotidien.
Bernard nous a transportés dans l’histoire d’Iqaluit à travers une fresque captivante, Nicolas nous a plongés dans l’histoire de la Compagnie de la Baie d’Hudson, et Jean Robert nous a fait revivre la journée passée à travers un film captivant de ses images vues du ciel. Le drone nous permet d’avoir une vue globale de ces îles. Le résultat est époustouflant.
La soirée s’est poursuivie au salon panoramique avec la projection d’un documentaire sur la vie de Jean-Baptiste Charcot, nous offrant ainsi une fin parfaite à cette journée riche en découvertes.
Réveil tonitruant dès potron minet, notre directrice de croisière partageant avec nous le grand écart entre deux fuseaux horaires : nous voici enfin au Labrador, puisque l’île d’hier, bien que proche de cette côte, appartenait encore au Nunavut.
Nous sentons déjà que cet extrême nord du Labrador est quasiment méridional, car d’immenses falaises de gneiss se parent de placards herbeux, de toundra aux couleurs déjà automnales, et même (plus tard dans la journée) d’arbrisseaux.
Nos zodiacs à l’eau à 09h15, nous partons explorer ces falaises, festonnées de dykes zigzagants nous racontant l’histoire de ces roches, libres de tout sédiment, puisqu’elles datent de 4 milliards d’années, témoins de la création du rift atlantique et de son annexe en mer de Baffin.
Un peu plus loin se reposait un guillemot à miroir isolé, mais peu timide.
Mercredi 12 septembre – Hoak Harbour
Alors que nous avançons doucement vers Okak, nous sommes réveillés par un message de notre chef d’expédition. Nous avons une surprise puisque nous sommes accueillis par un ours polaire à notre réveil. L’Ocean Nova ralentit, manœuvre afin que nous puissions profiter de cet instant magique.
Il est désormais temps de profiter du petit-déjeuner.
L’objectif de la matinée est d’aller observer, à bord des zodiacs, les côtes d’un lieu historique du Canada, Okak. Alors que nous rejoignons nos cabines, un nouveau message retentit, un ours noir à bâbord. C’est incroyable, sur ces côtes se côtoient deux plantigrades, l’un noir et l’autre blanc comme le yin et le yang. Le fait de croiser ces deux ours quasiment au même endroit le même jour est stupéfiant.
Un peu plus tard, nous partons pour une croisière en zodiac. La mer est d’huile et le soleil est au rendez-vous. Okak est chargé d’histoire, datant de 5500 ans avant notre ère jusqu’à nos jours. C’est un lieu classé historique du Canada en 1978. Se trouvent sur ce site des vestiges archéologiques. Du pré-Dorset aux missionnaires Moraves. En 1900, Okak comptait deux cents habitants avec un hôpital et tous les services pour la population. La commune a été décimée en 1919 par une épidémie de grippe espagnole.
Nous longeons les côtes à la recherche d’artefacts. Nous sommes dans un décor qui n’a rien à voir avec ce que nous avons pu voir jusqu’à présent. Nous arpentions la toundra faite de saules nains et de plantes rases, et aujourd’hui nous avons des arbres ! Effectivement, nous apercevons des mélèzes. Nous descendons vers le sud, la toundra va donc laisser place à la taïga.
Certains d’entre nous ont pu découvrir un lac entouré d’une petite forêt. Le paysage est grandiose, nous profitons de chaque moment. On remarque également une flore colorée et intéressante qui tapisse le sol. La camarine noire, avec ses petites baies d’un noir profond, est une plante indigène du Labrador connue pour sa saveur sucrée qui attire les amateurs de cueillette de baies.
La fleur de thé du Labrador, une délicate fleur blanche, est prisée pour son utilisation dans les infusions traditionnelles des peuples autochtones de la région. Le bleuet, avec ses baies bleues délicieuses, est un incontournable des forêts boréales du Canada. Ces plantes contrastent magnifiquement avec le vert de la taïga qui nous entoure. Nous sommes bel et bien au Canada, celui de notre imagination, caractérisé par ses vastes espaces et une nature intacte.
Après le déjeuner, Florian nous présente l’expédition du Fram et de Nansen, un explorateur déterminé qui a essayé d’atteindre le pôle nord, pris par les glaces en suivant les courants marins. Xavier nous présente ensuite une autre expédition, celle-ci tragique : l’expédition Sir John Franklin.
À la recherche du passage du Nord-Ouest, les membres de l’équipage ont sombré dans l’Arctique canadien. Nous sommes conviés au salon panoramique en début de soirée pour le récapitulatif du jour. Nicolas revient sur l’histoire d’Okak.
Alain reprend ensuite le micro pour une lecture d’un extrait du livre « Un cadavre bien conservé » du Danois Jørn Riel. C’est certainement le plus célèbre des raconteurs d’histoires venus du Grand Nord. Nous sommes plongés dans ce récit conté par Alain, qui traduit parfaitement cette veine humoristique que l’auteur nous propose. La soirée se poursuit sous de magnifiques aurores boréales pendant plus d’une demi-heure. Nous retrouvons nos cabines avec des rêves arctiques plein la tête.
Route vers le sud. La mer calme, le vent absent ; un grand beau temps. Nous poursuivons notre progression vers Battle Harbour. Nous sommes en mode navigation, le programme est dense aujourd’hui.
La première intervention, par Nicolas, porte sur les conflits franco-anglais et leurs répercussions sur la Nouvelle-France, la French Shore sur le pourtour de Terre-Neuve, l’influence française et les coureurs de bois jusqu’au milieu de l’Amérique du Nord. Un magnifique récit historique du 17e au 20e siècle en terre du Canada actuel.
En fin de matinée, Simon, notre guide local, nous présente de manière exhaustive l’Arctique canadien, son histoire, sa géographie et les perspectives environnementales avec les projets d’exploitation des ressources potentielles du Grand Nord.
En début d’après-midi, Justine met en place la boutique à la bibliothèque. Nicolas présente, quant à lui, la passerelle et la technologie de navigation de l’Ocean Nova. Florian commence une conférence sur la flore arctique, vite interrompue par l’observation de baleines à bosse. Tout le monde est convié sur les ponts extérieurs pour admirer les souffles, les battements de nageoires, les queues au moment des plongées.
Ensuite, la conférence reprend sur les plantes et leurs adaptations aux conditions particulières du milieu arctique. La flore de la toundra, les lichens, puis la taïga que nous commençons à rencontrer au gré de la navigation vers les latitudes plus basses. Un rorqual commun croise notre route.
L’heure est venue d’une conférence de Xavier sur l’ours polaire, suite à nos quelques observations des jours précédents. L’Ocean Nova rentre dans les brumes des bancs de Terre-Neuve, l’ambiance extérieure change progressivement au fur et à mesure des milles. Changement d’heure de 30 minutes ce soir, l’un des rares endroits de la planète où l’on compte un demi-fuseau horaire.
À notre réveil, l’Ocean Nova est dans la brume, un phénomène très courant dans la baie St. Lewis, située sur la côte sud du Labrador.
Après le petit-déjeuner, les zodiacs sont mis à l’eau afin de nous permettre d’effectuer un débarquement dans le petit hameau de Battle Harbour. La présence de quelques goélands, cormorans et fous de bassan nous accompagne. La brume, toujours persistante, crée une ambiance typique de ce village. En effet, les locaux nous informent qu’il y avait du brouillard tous les jours depuis le mois de juin ! Durant la visite des baraquements, un petit renard arctique vient rôder autour du quai.
Dans l’après-midi, navigation vers l’extrémité sud du Labrador en direction du détroit de Belle Isle. Pendant cette navigation, nous avons eu un déjeuner suivi d’une conférence d’Alain sur les baleines. À notre arrivée dans la baie de Red Bay, le brouillard se dissipe pour laisser voir un timide soleil.
Un peu plus tard, nous débarquons depuis nos zodiacs pour visiter le village historique de Red Bay. C’est ici qu’un galion basque du 16e siècle a été retrouvé et restauré. Cette embarcation était utilisée pour la chasse aux baleines franches et boréales. L’huile qui en était extraite servait à l’éclairage et à la fabrication de savon pour les Européens. Nous visitons le musée Right Whale Exhibit où le squelette d’une baleine franche a été reconstitué. Par la suite, le Centre d’interprétation de l’île Saddle nous permet de comprendre le métier de baleinier de l’époque. Finalement, nous prenons une navette maritime afin de nous balader sur l’île Saddle où il reste des vestiges des fours de baleiniers basques.
À notre arrivée sur l’Ocean Nova, une odeur de barbecue nous attend. Nous passons une belle soirée à l’extérieur, ancrés dans la baie de Red Bay. En fin de soirée, un récapitulatif sur la morue avec Bernard et sur le projet de fabrication d’un navire basque traditionnel avec Nicolas. Comme chaque jour, Jonathan clôture cette soirée par un point sur la navigation et notre programme du lendemain.
51°38.151′ N.
L’Ocean Nova se réveille à proximité de l’Anse aux Meadows. L’ambiance est mystérieuse ce matin, un banc de brume embrasse une partie de la côte. Terre-Neuve est l’un des endroits les plus brumeux de notre planète. On distingue au loin les mottes en tourbe. Nous débarquons ainsi sur le site de Northstead, une reconstitution d’un village viking et un port de commerce. On découvre le navire « Snorri ». Des représentants nous montrent comment ils utilisaient l’argile pour en faire de la poterie à la manière des Vikings, comment les femmes filaient la toison de mouton en utilisant l’ancienne technologie du fuseau ou encore comment teindre le fil. Certains se rendent également au site historique classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978. Ils marchent ainsi devant les réels vestiges d’un établissement viking du XIème siècle qui confirment la première présence européenne en Amérique du Nord. Les charpentes de bois sont similaires à celles trouvées au Groenland et en Islande.
L’après-midi démarre avec une conférence animée par Florian et Nicolas sur les Terre-Neuvas et la pêche à la morue. Les Terre-Neuvas, principalement des pêcheurs bretons et normands du XVIe au XXe siècle, quittaient les côtes pour pêcher la morue sur les grands bancs de Terre-Neuve. Florian évoque l’essor de cette pêche et les conditions de vie des marins, tandis que Nicolas explique en détail ce qu’était le « doris » dans les années 1870, un bateau à fond plat. Il souligne les défis liés à la navigation de ces frêles embarcations dans une zone où les brouillards sont fréquents.
Il nous recommande également quelques lectures : « Pêcheurs d’Islande » par Pierre Loti (1886), « Terre-Neuvas » (2010) et « La morue, voyages et usages » (2014) par Loïc Josse, « La Grande Pêche » illustrée par Jean Yves Delitte (2022), « Avec les bagnards de la mer » par R.P. Yvon, « Le grand métier » par Jean Recher ou encore le film documentaire « La Grande Pêche » par Henri Fabiani.
Simon reprend le micro à 17h pour nous faire découvrir l’expédition arctique canadienne de 1913-1918. Cette expédition peu connue et passionnante nous tient en haleine pendant une heure. Il nous projette également un petit film « Explorateur de l’Arctique » de l’Office National du Film du Canada qui relate les propos évoqués précédemment.
Lors du récapitulatif quotidien, Alain revient sur les observations d’oiseaux que nous avons faites en quittant l’Anse aux Meadows ce matin. Il mentionne spécifiquement le fou de Bassan, le fulmar boréal et le puffin fuligineux. Xavier revient quant à lui sur le phénomène du brouillard et de la brume, précisant que lorsque la visibilité est inférieure à 1 km, on parle de brouillard, et au-delà, on parle de brume, qui est un brouillard léger.
Nous sommes appelés pour le dîner alors qu’un coucher de soleil flamboyant se laisse observer. Les nuages d’une teinte rose à violacée tapissent le ciel. C’est sublime. Nous ressortons donc sur les ponts. La couleur orange colore le dessus de la ligne d’horizon formée par la mer. Magnifique.
Comme chaque jour, l’annonce de Justine, notre directrice de croisière, nous réveille quelques minutes avant le petit-déjeuner, en nous apportant de nombreuses informations sur notre navigation. Nous nous trouvons ce matin juste à l’est du cap Bonavista sur la côte orientale de l’île de Terre-Neuve, à une latitude de 48° 33’ Nord qui correspond, de l’autre côté de l’Atlantique, à la ville de Saint-Malo ! Le ciel est couvert, le temps doux, le vent faible, et la mer calme malgré une petite houle. C’est le calme avant la tempête, ou plus précisément avant le cyclone post-tropical Lee qui se dirige actuellement vers la Nouvelle-Écosse, et dont nous devrions ressentir les effets la nuit prochaine…
Malgré la visibilité parfois réduite par des bancs de brume, nous pouvons observer de nombreux navires de pêche autour de l’Ocean Nova. Ici, les eaux froides du courant du Labrador sont particulièrement riches, et de nombreux oiseaux marins sont aussi visibles : fous de Bassan, macareux moines, puffins majeurs et fuligineux…
Les plus vigilants d’entre nous réussissent même à voir une impressionnante chasse de thons en surface, ou le passage rapide d’un rorqual commun à quelques dizaines de mètres de la coque !
Journée de mer rime aussi avec journée scolaire, et nous nous retrouvons bientôt au salon pour suivre la conférence de Xavier sur la mythologie nordique. Ses explications nous permettent de mieux comprendre quelles étaient les croyances des Vikings, ceux-là même venus s’installer au XIe siècle sur le site de l’Anse-aux-Meadows que nous avons visité hier. Un peu plus tard, Simon complète sa présentation de la veille sur l’expédition arctique canadienne de 1913 par la diffusion de deux courts documentaires. Le premier revient sur le dernier et tragique voyage du navire Karluk coulé par les glaces, et le second sur la vie de son capitaine Bob Bartlett, un Terre-Neuvien considéré comme le meilleur pilote des glaces du XXe siècle, qui réussit après un périple de 1.100 km en traîneau à alerter les secours pour sauver les survivants de son équipage.
Après déjeuner, nouveau rendez-vous au salon panoramique, cette fois pour des ateliers consacrés à la cartographie dans tous ses états. En petits groupes, nous tournons entre nos différents guides : Alain nous parle de géologie, Simon de photogrammétrie, tandis que Xavier nous montre les sentiers de randonnée de Saint-Pierre-et-Miquelon et que Bernard et Nicolas nous apprennent les rudiments des cartes marines.
Pendant ce temps, l’Ocean Nova poursuit sa route vers le sud et atteint le point le plus oriental de notre voyage au large du cap d’Espoir, ou Cap Spear, qui est également le point le plus à l’est de tout le Canada. Pour prolonger notre plongée dans le monde scandinave, un petit film nous est ensuite projeté, qui évoque les voyages des Vikings vers le Groenland et l’Amérique, et la redécouverte dans les années 1960 des vestiges de l’Anse-aux-Meadows. Un appel de Xavier, toujours actif à la veille, nous interrompt : une importante troupe de dauphins croise notre route et nous gratifie pendant de longues minutes d’un spectacle de sauts et autres cabrioles !
Plus tard dans l’après-midi et sous la houlette de Justine, nos guides nous présentent l’ensemble des destinations de voyages proposées par Grands Espaces : de l’Arctique à l’Antarctique en passant par l’Amazonie ou la Namibie, nous voyageons pendant près d’une heure tout autour de la planète ! À l’heure du traditionnel « récap », notre docteur Bernard nous parle des différents maux des marins avant qu’Alain ne nous évoque le sort du grand pingouin disparu et celui des zones de pêche autour de Saint-Pierre-et-Miquelon également en grande partie disparues… Jonathan nous précise ensuite le programme prévu pour demain, tandis que l’Ocean Nova quitte l’abri de la péninsule d’Avalon et commence à ressentir les effets de la houle venue du sud-ouest. Pendant le dîner, roulis et tangage font danser les verres, et nous rejoignons rapidement nos cabines pour éviter tout mal de mer intempestif !
17 septembre
Saint Pierre
Il y a maintenant neuf jours que nous avons atterri au nord de l’île de Baffin, longé les côtes du Labrador. Ce matin, nous sommes non loin des côtes françaises ! Les côtes de l’île Saint-Pierre se dessinent. Cette île est la voisine de Miquelon.
L’Archipel de Saint-Pierre et Miquelon se situe à 25 kilomètres de Terre Neuve, à 622 kilomètres d’Halifax en Nouvelle-Écosse, à 1800 km de Montréal et de nos cousins québécois, et à 4 600 kilomètres de Paris. Situé dans le Golfe du Saint-Laurent, il ressort de l’Atlantique Nord, au sud de Terre-Neuve, dans la zone où le courant froid du Labrador croise le courant chaud du Gulf Stream.
L’Archipel se compose de quatre îles Saint-Pierre, Miquelon, Langlade et l’île aux marins auxquelles il faut rajouter les îlots de l’île aux Pigeons, l’île aux Vainqueurs, Grand-Colombier et les récifs de Veaux-Marins.
Après les formalités d’usage, nous pouvons débarquer. Nous posons le pied sur un tout petit bout de terre française, perdu dans l’Atlantique nord. Le pavillon de l’île flotte, représentant le passé basque, breton et normand. Tantôt chasseurs de baleines et pêcheurs de morue, ces pratiques ont façonné l’île et ses habitants.
Nous commençons par une balade le long des lacs qui surplombent la ville. Il s’agit de la vallée des 7 étangs, nous nous promenons dans un sous-bois en prenant de la hauteur et nous profitons d’une superbe vue sur l’Île-aux-Marins. La lumière donne à l’océan un caractère mystique. La mer moutonne, les rouleaux se creusent, et nous sommes heureux d’avoir évité la tempête qui se préparait.
Après le déjeuner, nous longeons les quais. Un petit bateau nommé « P’tit Gravier » nous attend en direction de l’île aux Marins, autrefois connue sous le nom de « l’île-aux-Chiens » . Cette île aux maisons colorées est remplie de trésors historiques que nous pouvons découvrir grâce au musée. L’île aux Marins était habitée par 700 personnes à la fin du 20ème siècle. Surnommés « les pieds rouges », leurs pieds devenaient rouges à force de travailler pieds nus. Les femmes et les enfants salaient et séchaient la morue sur les graves encore apparentes, tandis que les hommes partaient à la pêche. Cent ans tout juste après son ouverture, l’école ferme en 1963. Le départ du dernier curé de l’île suivra en 1965 et finalement en 1967, c’est le tout dernier habitant de l’île aux Marins qui se résout à partir pour Saint-Pierre.
Les Saint-Pierrais sont très accueillants ; ils nous racontent leurs histoires sur ce petit bout de France avec des expressions bien à eux.
Une fois à bord de l’Ocean Nova, Alain, qui a passé sept ans sur l’île, partage son histoire et précise quelques points importants sur l’île. Il nous raconte ses anecdotes croustillantes dont lui seul a le secret.
Demain, nous aurons encore du temps pour découvrir les secrets de cette île si particulière.
Après une nuit de coup de vent (40 nœuds du Suroît établis avec rafales à 50 nœuds), bien amarrés au quai en eau profonde de St Pierre, nous avons dormi au calme et en parfaite sécurité dans ce havre abrité de cette queue du cyclone tropical Lee. La veille au soir, les haussières avaient été triplées pour que l’Ocean Nova ne réitère pas la mésaventure du San Juan, le galion basque de Red Bay qui rompit, quatre siècles auparavant, ses amarres une nuit de tempête d’équinoxe. L’archipel est un gigantesque cimetière alimenté par les goélettes qui arrivaient ici à la voile, dans la brume, sans radar ni GPS, outils des temps modernes qui ont aujourd’hui révolutionné notre sécurité maritime.
De bon matin, une bonne brise toujours établie au Suroît, mollissant lentement « à Ouest », nous accompagne, toujours sous un soleil radieux (une pensée pour les mois de brume qui ont caractérisé ici l’été 2023). Sous la houlette d’Alain, nous nous dirigeons vers le site de l’Anse à Henry, le site paléo-esquimau situé sur la côte nord-est de l’île, au pied du Grand Colombier, cet îlot où viennent nicher, plus tôt en saison, des myriades d’oiseaux marins, Pétrel cul-blanc (150 000 couples), Macareux, Guillemot de Troïl et Guillemot à miroir, Mouettes tridactyles, Pingouin torda, Grand Cormoran.
Nous découvrons l’intérieur du « Caillou », le surnom donné à St Pierre, masse de rhyolite rose rabotée par les millénaires précédents des grandes glaciations du Quaternaire.
La végétation de « brousses » constituée par le Sapin baumier, émerge des landes à éricacées et des tourbières qui tapissent le moindre mètre carré plan. Nous sommes ici dans l’univers subarctique du pourtour de Terre Neuve, battu par les vents glacés et les tempêtes hivernales qui sculptent la végétation partout où elle se trouve exposée aux déchaînements d’Eole qui s’abattent en permanence sur cet archipel : Suroît, Ouest, Noroît, Nord, Nordet, Est, Suet (prononcé « Suète »), Sud (« Su »).
Les petits lacs aux eaux brunes teintées par la tourbe, partout présente, alimentent les ruisseaux qui s’écoulent vers l’Anse à Henry, bordés des buissons bas constitués par le Kalmia, le Myrica connu aussi sous l’appellation de Piment royal, ou le Thé du Labrador. Dans les tourbières, la Sarracénie, cette plante carnivore aux feuilles transformées en pichet que remplissent les eaux de pluie, se délecte des moustiques et simulies, les « brûlots » qui sévissent ici en été. Arrivés à mi-parcours, nous découvrons au loin les côtes de Langlade et de Miquelon dans le Noroît et dans le Nordet, celles de l’Ile Verte et de la péninsule de Burin, avancée de Terre Neuve la plus proche de l’archipel.
L’après-midi est consacrée à la découverte de la ville de St Pierre aux petites maisons de bois richement colorée, affublées de leur « tambour », ce sas d’entrée qui permet, en hiver, pendant les tempêtes de « poudrin » de se déchausser à l’abri des éléments en furie.
Nous profitons de ce temps libre pour visiter le musée de l’Arche, qui retrace l’histoire de la pêche, de l’architecture, de l’archéologie, et même de la prohibition sur cet archipel. L’Arche a été inaugurée en septembre 1999 par le Président de la République, Monsieur Jacques Chirac, lors de sa visite sur le territoire. De nombreux panneaux nous détaillent l’histoire de la pêche, ce qui complète parfaitement les informations données par nos guides ces derniers jours. La morue ou cabillaud est un poisson de mer de la famille des gadidés. Elle vit en eaux froides, principalement dans les eaux de Terre-Neuve, du Labrador, de l’Islande et du Spitzberg en Norvège. Pendant plusieurs siècles, elle a alimenté le marché européen, américain et les colonies françaises, car elle se conserve longtemps et supporte facilement de longs voyages lorsqu’elle est salée et séchée. Du 16ème au 17ème siècle, on préférait pêcher en été autour de Terre-Neuve. Les départs des morutiers de France se faisaient au printemps et le voyage durait en moyenne 4 à 5 semaines. Pendant longtemps, les réserves semblaient inépuisables, mais aujourd’hui, la morue est menacée et des quotas de pêche sont nécessaires pour lui permettre de se reproduire convenablement.
Nous passons également devant les salines le long de la côte. Ces cabanes colorées font partie de l’histoire de la petite pêche à Saint-Pierre et Miquelon. Aujourd’hui, les salines sont occupées par des marins, des pêcheurs et des associations.
Pendant que certains parcourent les rues colorées, d’autres partent à la rencontre de Roger, un Saint-Pierrais, gérant de l’association « Les Zigotos », créée il y a 30 ans, dont il est très fier. Il a ouvert son atelier où il expose un doris en construction.
À la fin du 19ème siècle, l’âge d’or de la pêche à la morue, on recensait plus de 500 canots traditionnels à Saint-Pierre-et-Miquelon : les doris. Aujourd’hui, ces petites embarcations en bois ont été remplacées par les chalutiers, mais quelques passionnés perpétuent cet héritage. Le doris est le bateau traditionnel de Saint-Pierre-et-Miquelon, une sorte de déclinaison de la pirogue américaine. Les pêcheurs ont depuis délaissé ces embarcations pour des bateaux plus modernes. Les explications de Roger sont passionnantes ; on apprend comment construire un doris, le peindre et le mettre à l’eau.
Il consacre une partie de son temps libre aux Zigotos. Ces derniers ne se contentent pas de naviguer sur l’eau dans leurs embarcations ; ils perpétuent la tradition jusque dans la fabrication de nouveaux doris. Cette association permet de tisser des liens avec les Saint-Pierrais ; ils se retrouvent régulièrement aux salines pour partager un repas, une sortie en mer, ou simplement discuter.
L’un des amis de Roger, nommé Thierry, nous propose également une dégustation de whisky non loin de son atelier, dans une distillerie (Henry’s Legacy). On apprend qu’il a été récompensé en 2022 lors d’un concours de renommée mondiale, le « Spirits Selection ». Chaque année, en huis clos, il récompense les meilleurs spiritueux du monde entier. Pour sa 23ème édition, qui s’est déroulée en Guadeloupe, les jurys ont choisi Saint-Pierre et Miquelon.
De retour à bord, les haut-parleurs crépitent et nous apprenons qu’un doris va passer devant l’Ocean Nova et accoster tel un zodiac. Xavier a bel et bien embarqué avec Roger pour présenter le doris à tous les passagers de l’Ocean Nova ! C’est un grand moment pour l’équipage de recevoir un doris à l’échelle de coupée du navire.
Nous profitons de cette dernière soirée à bord pour visionner le film réalisé par Jean-Robert. Les images aériennes projetées sont sublimes, nous revivons le voyage… Alain nous présente également sa sélection de photos. La soirée se clôture par une présentation de l’archipel par Chloé et Bénédicte de l’Office de Tourisme de Saint-Pierre. Nous revisitons l’île de Saint Pierre à travers son discours et quelques photos et découvrons d’autres lieux tels que Langlade et Miquelon.
Certains d’entre nous se lèvent avant les premières lueurs du jour pour prendre un vol en direction de Montréal. En compagnie de Justine, Simon, Alain et Xavier, nous atterrissons à l’aéroport de Montréal où Pierre, un guide local, nous accueille vers 8 heures du matin. Malgré un ciel bas et pluvieux, nous bénéficions d’une certaine visibilité depuis le bus, ce qui nous permet d’observer les sites décrits par le guide.
Inévitablement, notre trajet nous conduit au cœur du Vieux-Montréal. Cette partie de la ville, si différente du reste, a su préserver tout son charme authentique. Les petites rues pavées reflètent l’empreinte des fortifications en pierre érigées autour de Montréal au XVIIIe siècle.
Nous prenons le temps de visiter quelques galeries d’art inuit. Ces espaces sont des trésors culturels, abritant des œuvres qui nous immergent dans l’univers fascinant de l’art inuit. Ces créations témoignent de la beauté et de la profondeur de la culture inuit, mettant en lumière des récits ancestraux et une symbiose unique avec la nature.
Certains trouvent leur bonheur en se procurant un inuksuk, cette structure de pierres, est un symbole fondamental dans la culture inuit. Elle représente la connexion entre l’homme et la nature, servant autrefois de point de repère pour la navigation, la chasse et la pêche, ainsi que de marqueur territorial et de point de rassemblement. Sur le plan spirituel, elle symbolise la présence humaine et véhicule des leçons de vie et des connaissances transmises de génération en génération. Fabriqué à partir de pierres soigneusement sélectionnées et empilées selon une technique précise, l’inuksuk incarne la philosophie de respect, de collaboration et d’harmonie avec la nature, demeurant un symbole puissant de l’identité inuit et autochtone.
Nous continuons notre balade par la basilique Notre-Dame. Pierre nous livre de nombreuses informations et nous conduit ensuite à travers la rue Sainte-Catherine, l’artère commerçante principale, animée et vivante.
En nous éloignant un peu, nous passons par le parc Jean-Drapeau. Aménagé spécialement pour le divertissement des habitants, le parc abrite notamment la Biosphère (un musée dédié à l’environnement), le casino de Montréal et le circuit automobile qui accueille le Grand Prix de Formule 1 du Canada.
Au cours de notre visite, un renard roux fait une apparition au loin, complétant ainsi notre liste d’observations d’espèces.
Notre guide nous invite à revenir et à prendre le temps de découvrir les incontournables de la ville. Mais ce n’est pas tout ! Il nous conseille de goûter une poutine, d’assister à un match de hockey sur glace ou encore de déguster une bière dans l’une des microbrasseries pour s’imprégner véritablement de l’atmosphère montréalaise.
Nous remarquons également, au fil de notre périple en bus, que Montréal est en perpétuelle construction et aménagement. Une bonne partie de la ville est en chantier, un véritable symbole de son dynamisme. Simon, notre guide et habitant de Montréal, explique que le cône orange est devenu une icône de la ville, certains le portant même en guise de porte-clés. La Ville de Montréal investit massivement dans ses infrastructures pour offrir un réseau fiable et sécurisé à ses habitants, montrant ainsi son engagement envers l’amélioration constante de la qualité de vie.
Avant de nous rendre au restaurant, nous nous arrêtons pour une dégustation de bagels. Depuis 1957, une boulangerie de Montréal fabrique ses bagels, blancs (graines de sésame) ou noirs (graines de pavot) au feu de bois dans les fours d’origine.
Il y a aussi des bagels à la cannelle, aux raisins secs, au blé entier ou encore aux bleuets ! Ces derniers nous régalent.
Plus tard dans l’après-midi, le moment est venu de prendre le chemin de l’aéroport pour retrouver la France dans quelques heures. Nous rejoignons également le deuxième groupe qui a pris un vol plus tard. Nous saluons ainsi une partie de l’équipe et les passagers de Genève ; le voyage touche à sa fin. Quel que soit le vol que nous prendrons ce soir, une douce nostalgie commence déjà à s’installer dans nos esprits. Ces voyages représentent de véritables parenthèses enchantées dans nos vies trépidantes. Ils nous offrent l’opportunité de nous recentrer, de savourer cette nature préservée. Les liens que nous avons tissés à bord sont forts ; bien que nous ne nous connaissions que depuis 13 jours, nous avons l’impression de nous connaître depuis toujours. C’est là toute la magie de ces croisières expéditions. Nous réalisons, plus que jamais, qu’il est essentiel de saisir chaque instant avec émerveillement. Espérons que ce voyage a laissé en chacun de nous des souvenirs précieux et le désir de poursuivre cette quête de découvertes et d’aventures.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Pour Lucie et Jean-Clause
Profitez bien de la 2eme partie de votre voyage. On pense fort à vous. On vous aime!
Merci pour ces photos, commentaires et explications 👍 il ne manque plus que la voix de J-Y Cousteau 😉
À vous lire…. on y est 💪
Meilleures salutations
Justine, beaucoup de photos j’espère. J’attends avec impatience de les voir. A bientôt
Bonjour à tous
Au rédacteur : merci pour ces explications 👍
A l’équipage : c’est aujourd’hui l’anniversaire de Véronique….. moi je dis ça….mais je dis rien 😇
Bonne suite de voyage à tous 👍
Profites encore au maximum de ce deuxième parcourd, d’autant qu’il semble superbe avec ours multicolores et paysages grandioses.
Bises de nous deux
Renée et Gérard
On lit vos messages tous les jours. On est très content. On adore. Les photos c’est trop beau. On espère que vous verrez les baleines. Bisous de veel.