Xavier Allard
Arctique
30 mars
10 avril 2023
Xavier Allard
Arctique
Antoine Lochin
Guide naturaliste
A notre arrivée à Tromsø, nous retrouvons nos guides Xavier et Antoine, et Karla, notre directrice de croisière, à bord de l’Explorer où nous allons passer ces prochains jours. Le vent s’est levé et la neige commence à tomber. Nous sommes contents d’arriver, et une fois tous à bord, nous nous retrouvons autour d’un bon café ou d’un thé bien chaud et d’une collation préparée par notre chef Ed.
Nous faisons connaissance, Karla nous présente l’Explorer, et les guides nous expliquent brièvement les consignes de vie à bord. Puis il est l’heure de passer à table, une bonne soupe, et saumon de rivière, nous sommes mis dans le bain, pour notre plus grand plaisir.
Après le repas, vient l’heure du « Drill » : présentation des consignes de sécurité par Jonathan, le second capitaine. Nos guides nous expliquent ensuite que les conditions météorologiques vont nous obliger à changer le programme. L’Explorer restera à quai demain ! Nous allons donc nous coucher pour être en plein forme pour visiter la ville le lendemain.
A 7h45, Antoine nous appelle pour le petit déjeuner : uu menu croissants, fruits frais, mais aussi spécialités norvégiennes : charcuterie, fromage, crêpes maison ou œufs brouillés… Quel régal !! Ensuite, distribution et essai des combinaisons. Nous sommes maintenant parés pour affronter le grand froid !! Et il le faut bien, la neige tombe en rafales et le vent est violent, même à l’intérieur du fjord.
Nous partons maintenant dans les pas de nos guides pour une visite de la ville. C’est par les quais historiques que nous commençons. Xavier nous raconte l’histoire de Tromsø, fondée en 1794. Nous parcourons les rues, découvrons les différents styles architecturaux. Antoine nous raconte l’histoire des baleiniers et des trappeurs, avec l’évocation et la découverte de la fresque représentant Wanny Wonstad. Nous visitons ensuite l’église catholique, puis la bibliothèque, l’ancienne mairie et quelques autres bâtiments de style Art Nouveau.
Nous terminons sur la grande Place où se trouve la cathédrale de Tromsø construite en 1861. La matinée se termine par la visite du célèbre musée Polaria, à l’architecture représentant des plaques de banquise échouées sur la rive. Ce musée nous permet de découvrir la faune marine. Nous visionnons également un film sur les aurores boréales.
Nous retournons au bateau pour le déjeuner.
En début d’après-midi, nous repartons cette fois ci au musée polaire, immersion dans l’histoire de la période des trappeurs en passant par celles des baleiniers, et des grandes expéditions avec comme héros nationaux Amundsen et Nansen ! Nos guides nous explique cela avec beaucoup de passion.
Certains partent en shopping dans les boutiques de la ville, d’autres rentrent directement au bateau. C’est à 18h que nous trinquons avec un « Kir norvégien » crémant et liqueur de baie arctique « Molter ». Karla nous fait goûter du flatbrød et autres spécialités norvégiennes.
A 18h30, nous quittons avec effervescence le quai de Tromsø, passons sous le grand pont et observons la cathédrale arctique, emblème de la ville !
Nous sommes arrivés dans la nuit au petit port de Hamnnes, sur l’île d’Ulløya. La tempête s’est calmée, et un beau manteau neigeux recouvre les toits des maisons. Après le petit déjeuner, nous nous équipons bien chaudement, et les crampons sont de rigueur pour aller visiter la petite ville.
Nous nous arrêtons d’abord aux grands séchoirs qui bordent la mer. Les têtes de morues sont alignées pour sécher au grand air. Xavier nous explique qu’il faut environ 3 semaines pour que les filets soient prêts pour la commercialisation.
Nous partons ensuite sur l’unique petite route de l’île qui offre un panorama superbe sur les Alpes de Lyngen. Il fait un temps splendide et la vue sur le fjord est spectaculaire.
Au retour, avant d’aller faire les quelques emplettes à la boutique de l’île, Antoine et Xavier nous ont damé un petit passage dans l’épaisse poudreuse pour aller jusqu’à un ponton offrant un magnifique point de vue sur le port et le fjord . Nos guides nous ouvrent ensuite les portes de l’atelier où sont transformés les filets de cabillaud et de lieu noir. Ils sont compactés, découpés, pesés, puis emballés pour l’exportation vers le Brésil, l’Italie et le Portugal. Xavier nous émince à la hache de fines lamelles de morue, l’odeur est forte, mais le goût est délicieux.
Nous allons ensuite manger, tandis que l’Explorer part du quai pour nous emmener vers le Spitzberg. Le vent se lève, certains se reposent, d’autres discutent. Nous naviguons l’après-midi dans les fjords de la région des Lyngen. Les paysages de haute montagne tombant à pic avec parfois quelques maisons de couleur vive, en bord de côte tranchent avec le blanc immaculé.
Xavier nous propose en fin d’après-midi une conférence sur la Norvège et son histoire. La soirée est mouvementée, l’équipage accroche les chaises et fauteuils, car la houle fait tout tomber .
La tempête fait rage. Nous en profitons pour faire un point programme et météo. Xavier nous explique ce qu’est une croisière expédition et ce qui nous attend au Spitzberg. Puis, soudain, Marie aperçoit un souffle au loin, c’est une baleine !! En une minute, tout le monde est à la passerelle, jumelles rivées aux yeux.. Plusieurs souffles suivent, nous apercevons un dos, et la baleine finit par sonder, nous saluant de sa nageoire caudale, ce qui nous permet de l’identifier, c’est une baleine à bosse.
Après le déjeuner, Xavier nous invite pour une conférence sur la circulation thermoaline, science étudiant les courants marins, qui explique les échanges très importants entre les courants polaires et les courants tropicaux. La seconde partie de l’après-midi sera agrémentée d’un documentaire sur la scandinavie sauvage. Puis le vent tourne, la houle se renforce et commence à faire rouler le bateau. Le dîner se déroulera dans le salon.
Ce matin, nous nous réveillons à mi-parcours entre la Norvège et le Spitzberg. La tempête atteint son paroxysme, des vagues de plus de 8 m de haut inclinent le bateau à plus de 40°. Tels les premiers explorateurs, nous suivons les pas d’Amundsen et autres qui sont partis à la conquête du Pôle Nord.
Après le petit déjeuner, Xavier nous fait une conférence sur la Mythologie Nordique, nous découvrons par les sagas le Panthéon Nordique.
Puis après le déjeuner, pris au salon, car la tempête fait encore rage, Xavier attaque avec le débriefing AECO, sur la sécurité et les règles concernant notre venue au Svalbard, puis c’est au tour d’Antoine de nous présenter l’histoire du Svalbard, et les différentes périodes qui l’ont jalonné.
Le soleil nous réveille très tôt ce matin : il fait grand beau dans le fjord de la recherche, petit bras du Bellsund, au sud du Spitzberg. Nous sommes à l’abri dans ce bras de fjord, mais le vent est encore fort, et la température polaire, -18°, mais avec le vent, la température ressentie est de -25°. L’Explorer s’est arrêté dans le fond du fjord là où le glacier de la recherche se jette dans la mer. Les paysages sont époustouflants, les montagnes couvertes de neige immaculée, c’est magnifique.
Nos guides nous annoncent que nous allons pouvoir mettre les zodiacs à l’eau. Mais il faut avant prendre un petit déjeuner bien copieux. Puis vite, après un dernier briefing équipement et sécurité , nous montons, impatients de partir en expédition dans les zodiacs, 5 personnes dans chaque zodiac.
Nous naviguons d’abord dans la banquise, au milieu de morceaux de glace, pancake ice, puis nous nous approchons du glacier. Les guides sautent à terre pour amarrer les zodiacs, avec des broches dans la glace, ils s’équipent de fusils, et nous partons pour une marche dans la poudreuse, vers le glacier. Il fait très froid, mais nous sommes heureux de marcher sur la glace du Spitzberg, tels de vrais explorateurs.
Nous repartons ensuite vers les zodiacs pour remonter sur le bateau. Nous avons aperçu des morses sur des morceaux de banquise mais l’approche est impossible en zodiac, la banquise trop dense pour naviguer entre les plaques de banquise avec nos embarcations.
Après le déjeuner, le bateau démarre et nous passons à proximité d’un gros mâle morse se prélassant sur un morceau de banquise, et plus loin, c’est une femelle qui se repose accompagnée de son petit, qui est presque déjà aussi imposant qu’elle.
Nous continuons la navigation dans le fjord de Van Keulen, et nous apercevons sur la côte, 4 rennes broutant du lichen, sur le plateau balayé par les vents. Nous arrivons devant la banquise fjord que le bateau longe sur plusieurs kilomètres. Nous observons des radeaux de guillemots de Brünnich le long des falaises abruptes du fjord, qui surplombent la mer à plus de 800 mètres d’altitude.
Puis nous poursuivons notre route vers le fjord Van Mijenfjorden… des rennes cherchent leur nourriture sur les versants escarpés des fjords tandis que le soleil commence sa descente et nous offre une luminosité extraordinaire sur les pics enneigés.
Le soir, pendant le dîner, nous profitons d’une magnifique observation, en effet, un mâle morse vient s’installer sur un morceau de banquise, juste à côté du bateau. Puis, pour terminer cette première journée au Spitzberg, Xavier nous explique comment les différentes espèces animales se sont adaptées au froid.
Ce matin, au réveil, nous retrouvons le morse de la veille, un peu plus loin, mais toujours sur sa plaque de banquise qui a dérivé le long du bateau. Le soleil s’est déjà levé dans le Van Mijenfjorden, et éclaire les sommets enneigés, les paysages polaires sont époustouflants.
Après le petit déjeuner, nos guides Xavier et Antoine partent en zodiac sur la côte pour un repérage du tracé que nous allons faire. Nous sommes prêts à leur retour, équipés comme de vrais aventuriers, parés pour le grand froid. Le vent s’est en effet levé, et il souffle à plus de 40km/heure, la température est de – 15° (ressentie -25°) Nous embarquons tous dans le même zodiac Antoine, nous attend sur la berge, et a taillé une marche dans la glace pour que nous puissions plus facilement accéder à la côte.
Nous chaussons nos raquettes, attrapons nos bâtons, et nous voilà partis !
Xavier ouvre la marche, tandis qu’Antoine surveille les alentours. Nous marchons dans la poudreuse, puis quand nous arrivons sur la crête, balayé par les vents, c’est la glace qui nous attend. Le blizzard glacé nous fouette le visage, et soulève la neige, créant des souffles de poudreuse. Il fait très froid, mais le panorama est spectaculaire.
Nous observons un renne du Spitzberg qui cherche sa nourriture sur les morceaux de terre dégagées par les vents, petites touffes gelées de lichens ou de mousse, ou quelques brins d’herbe, la nourriture est rare et précieuse à cette époque de l’année. Nous avançons régulièrement, les arrêts sont fréquents pour admirer les points de vue, mais très rapides pour ne pas prendre froid. Le vent souffle toujours, et nous nous rapprochons du glacier… Puis nous redescendons vers la banquise. Antoine reste en contrehaut, surveillant les environs, tandis que Xavier, tel un aventurier de l’extrême part sur la banquise. A son signal, nous le rejoignons et nous regagnons le zodiac par la glace : il est temps pour nous de regagner le bateau, où le chef Ed nous a préparé une bonne soupe pour nous réchauffer et des Kjøttkaker ( boulettes de viande, plat typique norvégien).
Après le repas, le capitaine remet en route l’Explorer, et nous partons dans le Van Mijenfjorden, longeant la banquise, profitant des superbes paysages, observant les traces de passages humains (cabanes de trappeurs ou bateaux de pêche échoués) ou admirant les morses qui apparaissent entre deux plaques de banquise. Nous sommes arrêtés à environ 60 km du fond du fjord , le bateau ne peut pas aller plus loin, la banquise est encore bien prise.
Nous longeons le front de banquise et contemplons ces immensités englacées, contournons l’ile d’Akseloya, pour reprendre la pleine mer et monter vers le nord.
Karla nous fait un petit exposé sur la langue norvégienne. Puis certains vont se détendre au sauna ou continuent d’admirer les paysages.
Après dîner, Antoine nous propose une conférence-quizz pour tester nos connaissances sur les aventuriers polaires.
Après un début de nuit très agitée par une forte houle pour la traversée de l’Isfjorden, accompagné d’un vent de 35 nœuds, le bateau a mouillé l’ancre dans une baie à l’abri des vents. Et spectacle magique, au réveil, nous découvrons, juste en face de l’Explorer, le majestueux Dahlbreen, un glacier de 3 km de large et 60m de haut.
Très impatients, nous embarquons dans les zodiacs, juste après le petit déjeuner, pour s’approcher au maximum de ce géant de glace. La pluie fine et le vent nous cinglent les visages, mais nous sommes bien équipés, et nous naviguons vers les icebergs… Quelle merveille ! Certains sont bleus, d’autres blancs translucides, d’autres encore ont des traces de sable de la moraine.
Un petit phoque curieux émerge entre les blocs de glace, nous regarde, puis replonge, et remonte. Il nous suit quelques mètres, intrigué par ces intrus. Probablement rassuré, il finit par disparaître sous les icebergs. Nous nous rapprochons du glacier, tout en gardant une distance de sécurité, puis nous longeons son flanc abrupte et déchiqueté, ses séracs bleus ou blanc sont impressionnants, C’est magnifique.
Il n’a pas arrêté de pleuvoir, et nous sommes trempés. Nous rentrons au bateau, certains d’entre nous remontent pour se réchauffer, tandis que d’autres repartent avec Xavier et Antoine dans un des zodiacs pour faire une balade raquettes sur la crête en face du glacier. Nous suivons tranquillement nos guides, qui tracent un chemin dans la neige épaisse. En haut de la crête, nous profitons d’un panorama spectaculaire sur le Dahlbreen, et sur la baie remplie de d’icebergs, et dont le fond est encore pris par la banquise. Nous suivons la crête, profitant au maximum de cette vue extraordinaire. Nous observons une trace de renard polaire puis nous regagnons le zodiac pour retrouver le reste de la troupe et prendre des forces pour notre expédition de l’après-midi.
En effet, après le déjeuner, le capitaine lève l’ancre et l’Explorer reprend sa route pour une petite heure de navigation. Nos guides nous emmènent dans le St Jonsfjorden. Nos combinaisons n’ont même pas eu le temps de sécher, il pleut toujours, mais peu importe, nous embarquons dans les zodiacs, car nous avons aperçu 4 rennes à flanc de fjord, tout à côté d’une ancienne cabane de trappeurs. Nous débarquons sur la terre ferme, chaussons les raquettes et Xavier et Antoine nous emmènent en direction des rennes : 3 femelles, reconnaissables à leur bois et un mâle grattent la neige de leurs sabots pour trouver quelques lichens et autre mousses. Nous nous approchons et les observons sans bruit. Deux femelles, intriguées par ces formes jaunes mouvantes, viennent vers nous, curieuses, tout en continuant tranquillement leur recherche de nourriture. Quel spectacle !
Puis nous redescendons vers la cabane, Xavier nous ouvre la porte, tandis qu’Antoine surveille les environs. Nous voilà propulsés 100 ans en arrière, lorsque celles-ci servaient de refuge pour les trappeurs. Tout est en place à l’intérieur, lit, poêle, petit bois, allume feu, tasses, casseroles, même des livres habillent la petite étagère ! Nos guides nous expliquent que des centaines de cabanes parsemaient l’archipel du Svalbard avant l’interdiction de trappe.
Nous retournons ensuite aux zodiacs pour aller observer un morse qui se repose sur la banquise du fond du fjord, puis c’est le retour au bateau.Nous sommes trempés mais heureux de cette belle journée de découvertes. Le sauna nous attend pour nous réchauffer avant d’aller nous restaurer .
Après le dîner, Xavier nous fait une conférence sur la banquise afin de parfaire nos connaissances sur le monde polaire.
Ce matin, les bonnes conditions météorologiques ne sont pas au rendez-vous : il neige, le vent souffle à 50 km/h, avec des rafales à plus de 100km/h. Le bateau a levé l’ancre à 4h du matin pour nous emmener à Trygghamna. Mais nous ne pouvons y rester… Le vent souffle trop, le bateau tangue, le petit déjeuner est repoussé. Le bateau continue sa route, et après avoir trouvé une baie, un peu abritée, nous petit-déjeunons, mais il est impossible de mettre les zodiacs à l’eau. Nos guides Antoine et Xavier décident de pousser plus loin dans l’Isfjorden pour avoir un peu de répit, et surtout trouver un endroit où les conditions météorologiques seront meilleures.
Nous repartons donc, poussé par le vent et la houle. Pendant la navigation, les guides nous font une conférence récapitulative sur la faune du Spitzberg et la glace, apportant des précisions à ce qu’ils nous ont déjà expliqué lors de nos expéditions zodiacs.
Après le déjeuner, le bateau s’arrête dans la Borebukta, où effectivement, le soleil apparaît entre les nuages et illumine les montagnes enneigées : le spectacle est à couper le souffle. Sur notre route, nous croisons la route d’un morse qui se prélasse au soleil sur une plaque de banquise.
La mer étant enfin plus calme, nous embarquons sur les deux zodiacs, et longeons la banquise qui fige le fond de la baie. Nos guides scrutent les alentours à la recherche d’ours blanc, mais rien en vue. Nous débarquons ensuite sur la banquise recouverte de neige, et nous la parcourons sur quelques centaines de mètres pour nous immerger dans ce monde de glaces tels des aventuriers polaires ! Quelle magie ! Les paysages sont superbes, et nous sommes tellement heureux de vivre ce moment unique.
Nous repartons ensuite sur les zodiacs pour naviguer entre les plaques de banquise : pancake ice, gadoue…. La banquise ne va plus avoir de secrets pour nous !!
Au retour, le jacuzzi est prêt à nous accueillir.
Le bateau lève l’ancre, en direction de Dicksonfjord où nous espérons apercevoir un ours polaire.
Après le dîner, les conditions sont excellentes pour une sortie du soir. Nos guides nous emmènent donc le long de la banquise à la recherche de faune et pour le seul plaisir de la navigation. Il est 22h00, il fait très froid, le soleil disparaît doucement derrière les cimes immaculées. Le ciel devient rose, quel spectacle ! Nous n’aurons pas la chance d’observer le roi de la banquise, mais nous sommes enchantés par cette soirée sur le zodiac.
Quand nous nous réveillons, le soleil est déjà là, il s’est à peine couché, et la nuit , très courte, n’est déjà plus noire. L’amplitude horaire augmente d’environ 20 minutes tous les jours, cela va très vite à ces latitudes… Bientôt le soleil sera présent toute la journée.
Nous quittons la baie d’Ekmanfjord sous le soleil, et nous emmagasinons ces paysages extraordinaires. Le bateau laisse son sillage dans la fine couche de glace qui s’est formée pendant la courte nuit.
Il fait -11 degrés.
Nous longeons le glacier de Sveabreen, nous nous arrêtons quelques instants pour profiter du panorama, mais le mouillage ici est impossible, il y a trop de glace. Le bateau reprend donc sa route.
Nous jetons l’ancre devant Bohemanneset (le promontoire ou cap du Bohémien), qui forme une langue de terre où nos guides ont vu un beau troupeau de rennes. L’équipage descend un zodiac, Xavier et Antoine partent poser le matériel à terre, et Xavier revient nous chercher. Antoine, pendant ce temps, prépare notre arrivée. Nous débarquons rapidement pour notre expédition sur la piste des rennes. Le plus silencieusement possible, car la neige et la glace crissent sous nos pas, nous nous approchons des cervidés. Il y en a beaucoup, une cinquantaine, des mères et leur petit de l’année dernière, de jeunes mâles jouant à s’affronter, commençant ainsi à se préparer pour la période de reproduction de l’automne. Certains rennes se reposent, tandis que d’autres grattent la neige et la glace à la recherche de leur maigre nourriture. Nous restons en observation un long moment, nous imprégnant de cette ambiance encore hivernale. Seul le silence nous fait écho. Quels merveilleux instants !
Nous suivons la trace d’un renard polaire qui longe la crête, le long de la mer…
Puis nous redescendons vers le zodiac pour rentrer à bord de l’Explorer afin de reprendre des forces.
Après le déjeuner, le bateau repart vers le Nord, en direction du Dicksonfjorden. Nos guides scrutent les bords du fjord, la banquise, toujours en quête du Nanook (ours polaire en Inuit). Nous suivons l’exemple, tous à la passerelle, armés de nos jumelles. Nous traversons des pancakes ice, sur lesquels se reposent des morses et des phoques. Nous observons un beau phoque barbu se reposant tranquillement sur son morceau de glace, quelques phoques annelés, mais malgré tous nos efforts, pas d’ours blanc en vue.
En milieu d’après-midi, nous arrivons dans le fond du Dicksonfjord , et le bateau s’arrête en bordure de banquise, les montagnes se dessinent au travers des bancs de brouillard. Le soleil perce la couverture nuageuse, et les cimes enneigées apparaissent et se reflètent dans l’eau du fjord. Le panorama est magnifique. Nous surveillons maintenant le fond du fjord. Nos guides ont fait descendre les zodiacs à l’eau… Nous sommes prêts !
Et puis soudain, après de longues minutes d’attente et d’observation, Xavier nous lance l’appel tant attendu : « Ours blanc en vue ! ». Surexcités, nous nous retrouvons tous à la passerelle, jumelles rivées aux yeux !! Nanook est apparu, au loin, à gauche de la falaise, dans le fond du fjord. La longue-vue est positionnée et le suit pas à pas… Il est très loin, certes, mais pendant une bonne heure, nous l’observons cheminer le long de la banquise. Il disparait parfois derrière des monticules de neige et de glace, mais réapparaît, minuscule , dans cette immensité neigeuse. L’approche est impossible, la banquise est trop épaisse pour les zodiacs, nous sommes obligés de rester sur le bateau. Il chemine placidement, rapidement, imperturbable. Nous espérons tous le voir obliquer et se diriger vers nous, mais malheureusement, le roi de la banquise va, au contraire s’éloigner et se diriger vers le fond du fjord.
Pour en profiter au maximum, après dîner, nous embarquons dans les zodiacs car Antoine et Xavier ont repéré des traces d’ours sur la banquise. Nous mettons pied à terre sur une petite plage, où des icebergs se sont échoués, énormes blocs de glace ou plus petits, blancs, bleus, gris voire même noires, translucides, ou parsemés de cailloux, ceux-ci créent un paysage déchiqueté, tourmenté, bien loin de la banquise plate et uniforme, comme elle peut l’être parfois.
Nous sommes enchantés, émerveillés par ces endroits fabuleux, attentifs au silence qui règne tout autour de nous. C’est fantastique. Nous allons prudemment observer les traces de Nanook, et sommes tous impressionnés par la taille des empreintes et des griffes, laissées dans la neige. Une trace de renard polaire suit celle de l’ours, et comme nous l’explique Nos guides, celui-ci suit souvent le grand ursidé pour tirer profit des restes quand le premier en laisse.
Il est 22h15, nous rentrons, au bateau, et observons sur le retour deux morses, que nous avons entendu grogner alors qu’ils se disputaient un morceau de pancake ice. Quelle merveilleuse journée.
Le bateau a levé l’ancre, la température a augmenté avec l’arrivée d’une dépression, il neige ce matin et le vent souffle. Nous nous dirigeons vers Skansebukta, petite baie connue pour ses falaises abruptes dans lesquelles viennent nicher des oiseaux de l’Arctique. Ce matin, nous entendons des Pétrels Fulmar.
Ce lieu est aussi propice à l’observation du renard polaire qui circule souvent à l’aplomb des falaises, se nourrissant des œufs et des petits oiseaux.
Xavier et Antoine partent en zodiac repérer si nous pouvons débarquer, la banquise a en effet gelé le fond de la baie. Mais elle est fragile, on l’appelle gadoue. Nos guides reviennent en nous annonçant la bonne nouvelle, nous allons pouvoir mettre pied à terre.
Nous nous préparons très rapidement, impatients de découvrir ce nouveau site. La marée est montante, et la banquise, dérivante plus épaisse, va se rapprocher de nous. Xavier nous dépose donc avec Antoine, tandis qu’il va amarrer le zodiac plus loin dans le fond de la baie, là où la banquise est moins épaisse et donc plus fragile.
Nous chaussons nos raquettes, faisons le tour d’une ancienne cabane de mineurs. Le site a en effet été lieu d’extraction du gypse. Sous la neige, nous découvrons des ossatures en bois, restes des installations permettant l’exploitation du lieu. Nous continuons notre marche dans la poudreuse, et sous les hautes falaises. La baie porte bien son nom : en norvégien, Skansebukta veut dire la baie de la forteresse.
Il neige, Mais nous apercevons quelques oiseaux, des traces de renard, et surtout entendons les cris des premiers occupants des lieux, les Pétrels Fulmar.
Xavier nous propose une mini conférence sur les différents types de neige ; en sondant la neige, il nous montre les différentes couches qui la constituent.
Nous comprenons donc de façon très claire les différents épisodes neigeux de l’hiver. Puis il nous explique de façon pratique le principe d’une avalanche.
Juste avant le déjeuner, Xavier et Antoine nous présentent une conférence récapitulative sur l’Ours Blanc, et répondent à toutes nos questions, puis c‘est le tour du Renne après déjeuner.
A 13h, le bateau doit lever l’ancre en urgence, car le vent s’est levé et la banquise est en effet en train de nous enfermer dans le fjord. Nous nous dirigeons vers Tempelfjorden pour nous mettre à l’abri.
Tandis que nous voguons dans la tempête vers des cieux plus cléments, Xavier nous propose une conférence sur la nivologie, étude de la neige.
Puis nous arrivons dans le fond de Templefjord, quel spectacle merveilleux, des falaises abruptes, des colonies d’oiseaux qui accompagnent le bateau, des morses se reposant sur la banquise, le spectacle est magique.
Pour clôturer cette expédition, Xavier nous présente le diaporama de ses photos, récapitulant ce merveilleux voyage. Puis Antoine nous fait une merveilleuse surprise avec un film retraçant jour par jour les différentes étapes de notre épopée. Nous redécouvrons avec émotion tous les moments fantastiques de ces derniers jours.
Nous pouvons maintenant rentrés à Longyearbyen, heureux et comblés par cette croisière spectaculaire, après avoir trinqué autour d’un verre de Prosecco.
C’est à 9 heures, que nous partons à la découverte de Longyearbyen. Xavier nous fait découvrir les lieux historiques, tels que le hangar à benon, puis l’église. Nous terminons la matinée à faire quelques courses dans le centre ville, puis nous regagnons l’aéroport.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Salut Sylvie et Marc , un bonjour de Toulouse !!! bonne croisière , bises Hubert
Merci Hubert
Tout va bien