Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
17 juin
23 juin 2022
Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
La mer est belle, il n’y a pas de vent, la température frôle les 8°C …. Une belle journée pour entrer dans la Baie de La Croix. C’est le baleinier Jonas Poole qui l’a nommé en 1610.
Sitôt le petit déjeuner avalé (on ne devrait pas dire petit déjeuner sur l’Ocean Nova, mais un véritable déjeuner !), nous montons au pont 5 pour écouter les quelques recommandations de sécurité indispensables pour embarquer sur ces pneumatiques d’une solidité à toute épreuve. Notre chef d’expédition nous reparle également de la façon dont se comporter en Arctique, pour que celui-ci continue à rester l’endroit le plus extraordinaire de la planète.
Ce matin, c’est notre première sortie en zodiac qui nous attend pour aller s’immerger dans cet écrin de glace qu’est Lilliehook. Le glacier de Lilliehook est un des plus majestueux du Spitzberg, (le nom provient d’un géologue norvégien en mission en 1861). Nous naviguerons sur une partie de ses 11km de front de glace. Nous allons lentement dans le « Brash », ces morceaux qui proviennent de la chute d’énormes pans du mur de glace. Le zodiac se fraie doucement un chemin entre les interstices d’eau libre. Lorsque l’on stoppe le moteur, c’est toute la magie de l’Arctique qui crépite !
Toutes les petites bulles d’air emprisonnées depuis des millénaires explosent au contact de l’air lorsque la glace fond dans l’eau. Les contrastes entre les bleus et blancs du glacier sont tout simplement stupéfiant. C’est une découverte pour tous les passagers. Nous parlons naturellement de la glace, mais aussi de tous les oiseaux qui volent aux alentours. Un petit phoque barbu sort sa tête puis replonge. Nous avons la chance de profiter d’un envol de plusieurs dizaines d’Eiders à tête grise qui passent et repassent juste au-dessus de nos zodiacs. Il ne fait pas froid, personne ne veut rentrer …
Cet après-midi, c’est vers le glacier du 14 juillet (nommé en raison des expéditions du Prince Albert de Monaco), que nous effectuons notre sortie. Un premier groupe navigue vers la falaise, et ce sont des dizaines de macareux moine qui sont observés en train de nicher. Les parents vont alternativement pécher des petits poissons qu’ils agrippent grâce à leur bec légèrement dentelé à l’intérieur. Cela leur permet de retenir plusieurs proies sans qu’elles puissent glisser. Nous remarquons également des rennes, nombreux sont là à brouter paisiblement les quelques touffes herbacées.
L’autre groupe, encadré par nos guides, se retrouve le long de la grève pour une promenade entre les blocs de rochers et le sable qui proviennent de la moraine du glacier. Celui-ci n’est pas très grand, mais il vit, il tonne et claque. Nous irons vers lui, mais il nous faudra rentrer au bateau.
Une belle collation est bienvenue ! C’est un temps que nous mettons à profit pour revenir en image et en commentaires sur les observations de la journée, et le programme du lendemain. Tout cela finalement pour arriver à l’heure du cocktail en même temps qu’une histoire sur le Prince de Monaco et ses expériences scientifiques au Svalbard. Après un délicieux dîner, nous jetons l’ancre pour passer la nuit dans la majestueuse baie de la madeleine.
Nous voici déjà au 2ème jour de notre croisière d’expédition.
Aujourd’hui, nous nous réveillons au mouillage dans la sublime baie de la Madeleine. La température est clémente, il fait 6°C. Le brouillard est bien présent mais il n’accroche que les sommets environnants. Heureusement pour nous, la visibilité est bonne, cela nous permet de scruter les rives à la recherche de notre objectif principal, l’ours polaire.
Nous reprenons notre route dès 6h30 et nous nous dirigeons vers le glacier de Smeerenburg. C’est à partir de 9h30 que nous embarquons dans les zodiacs et déambulons dans le brash, c’est-à-dire le méli-mélo de blocs de glace qui se trouve face au glacier. De nombreuses espèces d’oiseaux sont présentes, notamment des guillemots et des eiders ou encore des sternes arctiques. La bonne surprise a été un phoque annelé qui est venu à notre rencontre; il s’est amusé à louvoyer entre l’ensemble des zodiacs, parfois à seulement quelques mètres.
Nous retournons à l’Ocean Nova pour 12h-12h15 et nous nous délectons d’un succulent repas. Pendant ce temps où chacun récupère, notre hôtel flottant se replace et se retrouve rapidement sur le site de Smeerenburg, un haut lieu du Svalbard puisqu’il fut le théâtre du massacre de nombreux cétacés par les baleiniers au 17ème siècle. Nous retournons sur les zodiacs malgré la pluie bien dense: de nombreux morses se prélassent sur la plage tandis que quelques autres barbotent dans les eaux voisines. Nous avons le privilège d’approcher ces mastodontes à pied à environ 40m. En dehors de leur masse importante, c’est l’odeur qui nous saisi: une odeur âcre qui nous prend les narines!
Nous sommes tous trempés mais cette observation est juste fantastique.
Après cette sortie bien arrosée, nous nous réchauffons autour d’une boisson chaude. L’Ocean Nova reprend sa route et se dirige un peu plus vers le Nord. L’équipe Grands Espaces semble nous préparer quelque chose… jusqu’ici nous n’avons pas le temps de nous ennuyer, nous mettons à profit notre temps en nous consacrant à cette nature exceptionnelle du Grand Nord. Les observations sont riches et diversifiées. Quelle va être la suite? Nous sommes impatients.
Après notre collation, Christophe, notre chef d’expédition, nous annonce la présence d’ours polaires visibles depuis le bateau. Pas la peine de nous demander de nous changer, nous sommes prêts à retourner sur les zodiacs et tenter une approche pour côtoyer celui qu’on appelle le roi de l’arctique.
Les embarcations sont toutes complètes en quelques minutes, chacun est sur le qui-vive. Nous sommes encore à 1km mais distinguons une tâche couleur crème; nous pointons dans cette direction. Nous sommes rapidement sur place, faisons silence et passons en carrousel devant ces ours: il s’agit d’une mère et des ses 2 oursons âgés d’un an et demi environ. Ils se nourrissent sur un reste de cétacé. La carcasse est tellement détériorée qu’il est impossible de déterminer de quelle espèce il s’agit.
Tout le monde est émerveillé, nous sommes devant celui que l’on a tous espéré, souhaité voire rêvé.
Après une trentaine de minutes d’observation et de photographies, nous retournons au bateau, enthousiastes de se raconter chaque instant, chaque détail qui aura marqué cette rencontre. L’ambiance est festive, les conversations tournent autour de Nanuk, l’autre nom de l’ours polaire.
Pour finir cette riche journée, Christophe nous présente les conditions de vie, les comportements et les enjeux auxquels doit faire face l’ours polaire. C’est à ce moment que l’on franchit le 80ème de latitude Nord… véritablement, cette journée restera gravée en chacun de nous.
L’Ocean Nova a navigué toute la nuit jusqu’au nord et nous nous réveillons au 80° 50’N, en pleine banquise. Le commandant progresse sa navigation lentement dans des plaques de glace de plus en plus serrées, le paysage est magnifique… Nous observons quelques fulmars boréaux, des goélands bourgmestres et des guillemots de Brünnich qui sont en train de survoler notre navire.
Le froid est mordant, mais nous sommes tous admiratifs face à ce paysage unique depuis les ponts extérieurs.
En fin de matinée, le chef d’expédition, Christophe, propose une expérience inédite pour la plupart des passagers : un plongeon polaire ! Au salon panoramique, où tous et toutes se sont réunies, on se demande s’il plaisante ou non. Certains sont catégoriques : c’est non, ce n’est pas pour eux ! D’autres sont plus hésitants : et pourquoi pas, après tout on ne viendra pas ici deux fois… Enfin, quelques passagères sont enthousiastes : quelle opportunité, à ne surtout pas manquer ! C’est ainsi que vingt minutes plus tard, huit passagères, notre guide Laurence ainsi que Mariette (une équipe 100% féminine) sont présentes au ponton, prêtes à faire le grand saut dans une eau à -1°C. Toutes se motivent dans la bonne humeur, les huit femmes iront à l’eau, une à une. Le plus difficile sera l’hésitation juste au moment de sauter. Une expérience inoubliable pour toutes !
Après ce saut glacé, l’Ocean Nova reprend sa route, à l’ouest cette fois. Après la conférence sur la banquise donnée par Christophe en début d’après-midi, l’équipe d’expédition embarque les passagers pour une balade en zodiac entre les plaques de banquise. Notre chef d’expédition a trouvé des plaques suffisamment solides pour nous permettre de débarquer. C’est en trois groupes – chacun sur une plaque – que les passagers mettent le pied sur la banquise. Un rêve pour beaucoup d’entre eux…
Le courant ramenant les plaques un peu trop vite entre le navire et les zodiacs, nous réembarquons et apprécions un chocolat chaud tous ensemble à bord des zodiacs, avant de retourner à bord.
En fin d’après-midi, l’Ocean Nova appareille pour le sud pour un retour dans les fjords du nord du Spitzberg dès demain matin…
En ce jour de solstice, ce 21 juin 2022, l’Ocean Nova qui a quitté la veille la haute latitude de 80°Nord et sa banquise marine, pénètre dans les Raudfjord. Profond de 20kilomètres et large de 5, ce fjord cerné de glaciers qui se jettent dans la mer est divisé dans sa partie inférieure en deux branches par la presque île de Buchananhalvoya.
Des 9h30, les zodiacs partent à la découverte de la baie de Hamilton. La végétation rare et rasante s’étale sur les pentes abruptes. Deux rennes à l’entrée de la baie y passent. Dans le silence des lieux, les embarcations à allure réduite se rapprochent des rochers battus par le ressac. A quelques encablures des guillemots, des bernaches nonnettes et oies à bec court, eiders scandent de leurs cris et leur présence ce décor majestueux.
Les mouettes tridactyles, depuis les falaises dominantes strient de leur vol la couverture nuageuse. Sur le chemin de retour, quelques sternes arctiques virevoltent autour des embarcations avant de s’éloigner.
Aux alentours de 14h, l’Océan Nova jette l’ancre plus au sud, face à Alicehamna. Deux groupes se forment pour explorer ce lieu marqué par la figure du Prince Albert Ier de Monaco. Le lieu lui doit en effet, à l’orée du siècle naissant, son nom, attribué en hommage à la Princesse Alice, son épouse.
Une cabane de trappeur, antique vestige d’une chasse désormais condamnée accueille les visiteurs. Les contreforts mobiles en bois en soutien des murs de planches empêchent les ours blancs d’y pénétrer. L’intérieur sobre n’en est pas moins douillet, au regard du lieu désert et inhospitalier qui l’entoure.
Le premier groupe d’intrépides se dirige vers la colline surmontée d’un cairn et d’une croix de bois. Un unique témoignage de la présence posthume d’un Norvégien inconnu mort en ces lieux.
La colonne dirigée par Christophe entreprend à pas lent l’ascension dans une neige épaisse et immaculée. La récompense est au bout du chemin : le versant contraire offre une vue imprenable sur l’autre partie du fjord. Les contemplatifs se perdent dans leurs pensées, les curieux scrutent et questionnent.
L’autre groupe mené par Chris, le chef d’expédition arpente la grève à la recherche de traces géologiques et d’une vie animale passée et présente. On découvre aussi les effets de la banquise sur le littoral, les accumulations des roches et le sable qui dessinent des circonvolutions causées par la pression des glaces de saison. Ici et là, du bois flotté éparse, des reliquats de coraux, vestiges de l’époque antédiluvienne où le Svalbard baignait dans les eaux chaudes des tropiques.
Le passage rapide des goélands bourgmestres et des mouettes tridactyles est l’occasion d’expliquer la différence entre ces oiseaux et leur mode de vie.
Le retour au navire s’opère 2h plus tard, dans la bonne humeur et la perspective de la conférence à venir sur le plancton par Christophe. Ce soir, tout le monde en sait beaucoup plus sur cet étrange monde sous marin, méconnu et passionnant.
La journée s’achève en beauté par un barbecue festif au pont 5. Nous en profitons pour célébrer l’anniversaire d’un de nos passagers, Gilbert. La soirée se termine par quelques pas de danse pour les moins frileux !
Nous nous éveillons par 78°55’N et 12°30’E ; la mer est belle, il y a 10 nœuds de vent, une très belle visibilité et une température de 7°C.
Nous sommes dans le Kongsfjord (la baie du Roi et autrefois nommé « La Baie des Baleines). C’est une région qui subit l’influence du Gulfstream et permet une circulation facile par rapport aux glaces. La présence de charbon a permis la naissance de la cité minière de Ny Alesund.
C’est maintenant un « village » scientifique près duquel nous nous ancrons, juste en face de la réserve ornithologique de Ossian Sarfjellet. C’est un site protégé et le paysage est magnifique !
Dès la fin du petit déjeuner, nous débarquons sur la plage de la réserve où nous attend un jeune renne peu farouche. Tandis qu’un groupe de marcheurs longe la plage sous la conduite d’un de nos guides, les plus alertes entament une belle ascension entre les dryades à 8 pétales et autres saxifrages à la belle couleur mauve. Soudain, un renard est aperçu par l’arrière garde du groupe.
Puis c’est l’avant du groupe qui a un peu plus de chance, puisque le renard au pelage bicolore passe devant nous tranquillement mais cette fois avec une proie dans sa gueule. C’est une mouette tridactyle qui a fait les frais du repas d’aujourd’hui. Etant donné le nombre de ces volatiles aux alentours, c’est un garde-manger à ciel ouvert pour le goupil…
Quelques autres rennes broutent juste à côté. Ils ne sont pas farouches et se laissent approcher en continuant de mastiquer. La montée est assez rude et quelques pauses sont indispensables pour reprendre du souffle. Nous contournons les tanières à renard, qui sont nombreuses à Ossian Sarfjellet, pour éviter de déranger les animaux. L’arrivée au « sommet » que notre guide a visé, est proche. Encore quelques pas et encore quelques rennes aux bois parés de velours soyeux paissent ici et là.
Le joli gazouillis des Bruants des Neiges contraste avec les cris des mouettes. C’est un petit enchantement que de les écouter. La vue est formidable ! Une immense partie de la Baie de Roi, les glaciers de Blomstrandbreen, du Kongsbreen et du Kronebreen sont visibles. Un autre renard déboule lorsque nous entamons la descente, nous observe un moment et disparait. Il est temps de rentrer sur l’Ocean Nova pour un déjeuner mérité après cette splendide matinée.
Cet après-midi, nous repartons pour une croisière en zodiac vers le fond de la baie du Roi. C’est l’un des grands sites du Svalbard. Le fond du fjord est composé de plusieurs fronts glaciaires impressionnants ; ces glaciers sont actifs et engendrent normalement une grande quantité d’icebergs. Les formations géologiques sont énormes ! L’histoire géologique de l’archipel se lit dans les strates métamorphiques gigantesques et colossales.
Tiens, un phoque barbu curieux sort sa tête de l’eau pendant que nous filons vers le fond du Kongsbreen. De belles cascades issues de la fonte de ces énormes glaciers jaillissent d’entre les séracs. C’est notre dernière sortie en zodiac et personne n’est pressé de rentrer …
Une fois à bord, c’est Jean-Marie qui nous replonge dans la mémoire des journées précédentes avec un récapitulatif en images. Et c’est le moment des remerciements et du cocktail d’au-revoir du commandant. Nous nous envolerons demain, avec des souvenirs extraordinaires de ce pays de glace, si paisible et si beau, de ce pays sauvage et encore préservé.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
On rêve, on rêve….très beaux récits et magnifiques photos…..merci à l équipage pour ce partage.
Laurence, Michel et Jérémi on pense bien à vous….bisous
c génial de vous suivre dans cette aventure extraordinaire, j’adooore
vous embrasse tous équipage compris yoyo
Sommes heureux de lire que votre voyage est tout à fait à la hauteur de vos attentes .
Bises de nous tous
Bonne navigation à tous passagers et équipages
Daniel et Martine
Un grand merci pour ce spectacle extraordinaire auquel vous nous faites participer …et rêver ! Et bonne continuation à tous, equipage et croisieristes , bises à Pauline et Jonathan
Eric et Josette
On était sur l’Ocean Nova la semaine dernière, comme on aurait aimé rester encore pour monter au Nord du Spitzberg et voir comme vous cette maman Ours et ses 2 petits…
Régalez vous bien.
Bravo et merci pour tout ce descriptif de croisière que vous nous offrez et qui nous fait rêver !!
Quelle expérience magique !!
Profitez bien de tous ces moments extraordinaires
Bisous particulièrement à nos enfants Pauline et Jonathan
Bonne continuation à tous
Thierry et Nathalie
Un très beau voyage qui restera dans vos mémoires ! Profitez-bien de l’instant présent car le temps file très vite.
Les ours étaient visiblement au rendez-vous pour le plus grand bonheur de tous.
On vous embrasse.
Heureux de voir que tout se passe à merveille.
Sur la photo de groupe, je trouve que le chapeau rose te va très bien Michel 😉
Gros bisous à vous 3.
C’est vraiment un très beau voyage, profitez bien de ces moments magnifiques.
Bisous à Virgile et Mathilde
Merci à l’équipage pour ce partage
Incroyable ces images! De savoir que toutes ces merveilles naturelles existent et pouvoir vivre avec vous ces aventures est fantastique.
Bisous aux grands explorateurs, Claude et Elisabeth,
Leur Fille, Adrienne
Quel beau récit de voyage ! J’espère que vous en profitez tous bien !
Je me demande si Michèle et Françoise font partie des aventurières qui ont tenté le bain glacé ?
Bon retour demain !
Quelle magnifique exploration gravée à jamais dans vos mémoires!
Le voyage d’une vie. Vivez l’instant présent!
Bisous à Laurence Michel et Jérémi 😊