Benjamin Dy
Destinations Nordiques et Antarctique
11 juin
19 juin 2024
Benjamin Dy
Destinations Nordiques et Antarctique
Jean Robert Couplet
Frédéric Bouvet
Croisières Polaires au Spitzberg
Fabrice Jonckheere
Guide polaire
Rémi Suchowierch
Guide naturaliste
Nicolas Hanuise
Biologiste
Dr Laurent Balp
Médecin d'expédition
Élodie Marcheteau
Géologie
Aurélie Gonçalves
Responsable Agence
Ida Joncour
Conseillère voyages et réservation suisse
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents voyages. Lorsque celui-ci sera terminé, nous publierons les photos de la croisière.
Aujourd’hui commence notre croisière expédition polaire au Spitzberg ! Personne n’est en retard au terminal 3 de l’aéroport de Roissy, où nous rencontrons une partie de nos guides. Le vol privatisé par Grands Espaces est à l’heure, et le voyage se déroule sans encombre, agrémenté d’un petit déjeuner agréable. Tout le monde a d’ores et déjà hâte de découvrir ce territoire fascinant et les yeux s’émerveillent à l’approche de Longyearbyen. Vu d’en haut, le paysage est saisissant avec ses monts enneigés.
À notre arrivée, les autres guides nous attendent déjà sur place. Après avoir récupéré nos bagages, nous profitons d’une agréable promenade en bus dans l’Adventdal en compagnie de nos guides Élodie et Frédéric. Vers 18h30, nous rejoignons l’Ocean Nova, qui sera notre demeure pendant 9 jours. Nous commençons par une simulation d’abandon du navire obligatoire. Après un excellent repas, notre chef d’expédition, Benjamin, nous réunit dans le salon panoramique pour des explications supplémentaires sur la sécurité. Il nous informe que nous mettrons le cap vers le nord-ouest de l’archipel pour une première sortie en zodiac prévue dès demain matin. Tout le monde est impatient de commencer cette aventure. Aux alentours de 22h00, chacun rejoint sa cabine pour une nuit bien méritée.
L’Ocean Nova se réveille avec le jour polaire naissant. Il pénètre dans le Krossfjorden, grande échancrure orientée nord-sud dans le flanc de l’île principale du Spitzberg. Les zodiacs sont rapidement mis à l’eau pour une expédition le long du glacier de Lilliehook.
Ce glacier de 7 km est l’un des plus imposants du Svalbard. Il domine de sa longue silhouette arquée les eaux parsemées de glace.
Un vêlage nous accueille, générant une vague dont l’onde se perd dans la profondeur de la baie. Nous mettons le cap vers le rivage ouest où les courants ont entassé les icebergs bleus. Un phoque sort la tête de l’eau pour disparaître immédiatement.
Les guillemots de Brünnich, les sternes, et les mouettes tridactyles nous survolent en tous sens.
Nous rentrons au navire après une navigation de plus de deux heures.
L’après-midi, nous jetons l’ancre devant le glacier du 14 Juillet. Notre objectif : débarquer pour aller observer les colonies d’oiseaux nichés sur les falaises abruptes et prendre la mesure d’un paysage arctique forgé par la dernière glaciation d’il y a 50 000 ans.
Le parcours est semé de roches disloquées par la glace et de rochers erratiques déposés par le glacier disparu il y a des milliers d’années. Des rennes nous dominent sans être le moins du monde effrayés par notre présence. Trois mâles traversent les névés à la recherche de nourriture. Au loin, le son entêtant des oiseaux sur la falaise.
Soudain, un renard arctique apparaît, sûrement en maraude. Il disparaît derrière les rochers et éboulis.
Des nuées de mouettes tridactyles nous survolent à vive allure dans un aller-retour incessant entre la mer et la falaise.
Au loin, la brume de mer trace une fine ligne blanche à la surface des eaux.
Par petits groupes, les passagers embarquent ensuite pour une navigation en zodiac le long des falaises scandées par des roches métamorphiques telles que le gneiss ou le schiste.
Macareux, guillemots, et mouettes se disputent les places de nidification.
Nous rentrons au navire peu après. S’ensuivent le cocktail du commandant puis le briefing pour le lendemain. Nous partons nous coucher avec en tête de belles images de la journée écoulée.
Une journée très active, pleine de grisaille magnifique et changeante, tantôt ténébreuse et dramatique, tantôt lumineuse et belle.
Elle commence par l’entrée du navire en Baie de la Madeleine (Magdalenefjorden), haut lieu des baleiniers français au XVIIe siècle (Madeleine était la sainte patronne des baleiniers). Ce fjord spectaculaire, situé à l’extrême nord-ouest du Spitzberg, est bordé par des pics acérés qui ont donné son nom à cette île arctique.
Nous débarquons sur Gravneset, la pointe des tombes, où reposent de nombreux baleiniers. Après une brève visite des sépultures, un groupe de randonneurs courageux se dirige vers le glacier de Gully. Courageux, car la bise glaciale apporte tantôt du grésil piquant les yeux, tantôt des flocons de neige, rendant le terrain difficile avec ses gros galets et névés profonds. Heureusement, quelques trouées de ciel bleu égayent parfois le paysage. Malgré ces conditions éprouvantes, nous apercevons nos premiers morses échoués sur une plage, des phoques communs et barbus, ainsi que diverses espèces d’oiseaux nichant (Labbe parasite, Goéland bourgmestre) et d’autres sur l’eau, dont le splendide Eider à tête grise. Nous entendons aussi les joyeux ricanements des Mergules nains depuis les éboulis où ils nichent, bien que moins nombreux cette fois-ci, car il est encore tôt en saison et de nombreux éboulis sont toujours couverts de neige.
En début d’après-midi, l’Ocean Nova s’engage dans le passage étroit entre l’île principale et l’île des Danois : le Sørgattet (portail du Sud), pour entrer dans le fjord de Smeerenburg. À 15h, nous jetons l’ancre devant Sallyhamna, le havre de Sally, nommée d’après l’épouse d’un trappeur norvégien qui a hiverné ici avec son mari de 1937 à 1941. Nous y découvrons les vestiges de l’activité baleinière, notamment les traces des fours utilisés pour fondre la graisse des baleines en huile, expédiée en Europe pour de multiples usages. Cette surexploitation a entraîné l’extermination des baleines dans ces eaux. Lors du rembarquement sur les zodiacs, deux phoques communs, poussés par la curiosité, nous rendent visite et jouent en arabesques sous-marines, à seulement quelques mètres de nous.
De retour à bord, nous mettons le cap vers le nord pour de nouvelles aventures. Aux environs de 21h, nous franchissons les 80° de latitude nord : nous sommes à 1110 km du Pôle Nord.
L’Ocean Nova a navigué toute la nuit en direction des 7 îles (Sjuøyane), un petit regroupement d’îlots situé au nord de Nordaustlandet, la Terre du Nord-Est.
Au petit matin, ce que les cartes de glace présageaient se vérifie : la banquise s’est rassemblée pendant la nuit, rendant inaccessible l’accès aux 7 îles. Ainsi, c’est devant ce spectacle somptueux que nous nous réveillons : la banquise bordant les côtes de l’île de Phippsøya, avec ses sommets couronnés par une brume épaisse. Quel tableau contrasté que ce spectacle aux camaïeux de blancs et de gris. Cette ambiance mystérieuse perdure à mesure que nous cheminons vers le nord.
Dans la nuit, l’Ocean Nova a franchi les 80° de latitude nord. Pourtant, malgré l’atteinte de cette latitude symbolique marquant notre présence à 1100 km du Pôle Nord, nous continuons à monter, longeant cette banquise animée par une forte houle, tout d’abord constituée de petites plaques aux formes aussi diverses que surprenantes. Ici, les hummocks ou crêtes de compression aux structures découpées alternent avec la surface lisse et sereine des glaçons. Terrain de chasse parfait pour l’ours polaire, notre équipe de guides veille depuis le petit matin, les jumelles scrutant les moindres parcelles de banquise.
Au cours de la matinée, une conférence sur les baleiniers nous est donnée par Fabrice, retraçant la période de la chasse à la baleine franche au Spitzberg à partir du XVIIe siècle, dont l’expansion jusqu’au début du XIXe siècle est à l’origine d’un grand nombre de vestiges sur la côte ouest de l’île. L’occasion également de faire le point sur les populations actuelles de ce superbe mammifère marin ainsi que son statut actuel, très vulnérable. C’est d’ailleurs comme pour nous saluer que deux souffles sont observés peu de temps après. Malheureusement, l’individu ne s’attarde pas, et nous retrouvons rapidement le calme feutré des glaces. Plus nous montons vers le 81°N, plus les floes se font grands et imposants. Toutefois, toujours aucune trace du seigneur de ces contrées.
Une seconde conférence sur la glace nous apporte des clés de compréhension sur l’environnement dans lequel nous évoluons depuis le matin : banquise et icebergs n’ont plus de secrets pour nous !
La houle s’étant calmée, une sortie en zodiac au milieu de la banquise est décidée pour la fin d’après-midi. Arrivés à 81°N, nous sommes officiellement le navire le plus au nord du monde aujourd’hui ! La sortie en zodiac nous permet de mettre avec plus de facilité des mots sur les paysages que nous observons. Les floes étant épais et bien homogènes, un débarquement est organisé par petits groupes : l’émotion est palpable chez tous, un moment particulier, hors du temps et hautement symbolique, parfois attendu depuis des années, qui sera peut-être le seul d’une vie. Entre les bleus électriques des mares de fonte et des bords de banquise, des guillemots à miroir se laissent approcher.
Un petit phoque barbu est aperçu par plusieurs zodiacs, mais lui se montre un peu plus sauvage et prend rapidement de la distance. Le soleil fait quelques percées à la fin de la croisière en zodiac, rendant encore plus spectaculaire l’effet artistique des hummocks.
La fin de journée nous laisse toujours dans l’attente d’un ours polaire. Les guides sont toujours à l’affût, pendant que notre chef d’expédition nous expose le programme de la journée du lendemain, vers le détroit d’Hinlopen. Un de nos guides nous présente également un récapitulatif sur les classes de navires polaires, ce qui nous permet de mieux appréhender le statut de l’Ocean Nova. La soirée s’achève rapidement, chacun fatigué par cette journée malgré tout riche en nouveautés et en émerveillement. Demain promet encore de belles observations, dans la poursuite de ce voyage à la découverte de l’Arctique.
Réveil à 7h en cette journée du samedi 15 juin pour de nouvelles aventures polaires. Nous avons quitté le pays de la banquise hier soir pour nous retrouver dans le détroit d’Hinlopen, qui sépare l’île principale du Spitzberg de la Terre du Nord-Est.
À 8h30, nous débutons une croisière en zodiac sur l’exceptionnel site d’Alkefjellet, la falaise aux alcidés.
Un lieu où niche l’une des plus grandes colonies de guillemots de Brünnich, pas moins de 60 000 couples y sont présents pendant l’été. Amoureux de la nature, c’est parti !
Nous débutons cette croisière en direction d’un glacier qui précède ce nichoir gigantesque. Ici, les superlatifs ne manquent pas : les falaises de dolérite culminent à une centaine de mètres au-dessus de l’eau. Des cheminées de roches volcaniques impressionnantes !
Le glacier est plutôt étroit mais impressionnant par sa pente raide qui se jette dans l’océan. Le ballet des oiseaux commence. Nous avons la joie d’observer une petite colonie de mouettes tridactyles regroupées sur un superbe iceberg aux teintes bleutées infinies. Nous poursuivons le long des falaises et là, le spectacle est incroyable.
Au-dessus de nos têtes virevoltent des milliers de guillemots. Ils nous entourent : sur l’eau, sur la falaise, dans les airs, une vision superbe. Pouvoir les observer aller et venir sur leur bout de falaise est saisissant. La majesté des blocs de dolérite qui montent en flèche au-dessus de nos têtes renforce cette scène inoubliable.
Nos guides nous font longer cette falaise pendant plus de deux heures, pour satisfaire nos pupilles et nos appareils photo.
Retour à bord de l’Ocean Nova. Après le déjeuner, Frédéric, notre spécialiste des oiseaux, nous offre un long récapitulatif sur le guillemot de Brünnich. Avec toutes ces images fraîches dans nos têtes, ses explications sont très pertinentes.
En début d’après-midi, direction le cap de Torellneset, toujours dans le détroit d’Hinlopen. Le paysage s’apaise en comparaison avec les sommets alpins et escarpés observés jusqu’ici. Devant nous s’ouvrent des plages s’élevant en pentes douces, et des hauts plateaux de dolérite où la neige offre un patchwork de formes multiples.
Il est temps de débarquer à quelques centaines de mètres du cap. Après une brève introduction, nous séparons les groupes en niveaux de marche.
Le premier groupe prend la direction du cap pendant que le second (petite marche) évolue sur la plage du débarquement.
Arrivés au niveau du cap, nos guides nous séparent en deux sous-groupes dans un but bien précis. En effet, au bout du cap, il y a une dizaine de morses qui se prélassent au soleil sur la plage de galets.
Pour les deux groupes, le processus est le même : une approche calme, avec le moins de bruit possible. En prenant notre temps, au bout de quelques minutes, nous nous approchons à une cinquantaine de mètres de ces massifs pinnipèdes. Et quel spectacle !
Nous avons le bonheur de les observer pendant de longues minutes. Ce sont des mâles massifs avec des défenses impressionnantes. Encore une fois, les yeux et les têtes se remplissent de souvenirs fantastiques.
Après cette superbe observation animalière, nous gravissons les pentes douces des plages surélevées. Nos guides nous dévoilent les secrets de ces espaces de galets, avec la présence de fossiles, de pierres fendues par la gélifraction et même d’ossements de baleine à plusieurs mètres au-dessus du niveau de l’océan actuel !
Ce phénomène est dû au rebond isostatique qui entre en jeu ici. Le sol profite d’une élasticité naturelle pour littéralement s’élever en altitude.
Nous terminons notre escapade en descendant et longeant la plage jusqu’à nos zodiacs. Le petit groupe de marcheurs ayant été observer les morses à leur tour.
La soirée débute par un briefing de notre chef d’expédition et des récapitulatifs. Nicolas nous propose un éclairage sur la lecture de cartes tandis qu’Élodie, notre géologue, nous livre les secrets de la dolérite des falaises d’Alkefjellet.
La journée se termine par une navigation scénique à bord de l’Ocean Nova à la lisière de la banquise de fjord.
Ce matin, l’Ocean Nova vient se positionner à l’entrée du Wahlenbergfjord, un grand fjord long de 45 km qui indente profondément la côte de la Terre du Nord-Est. Après le petit-déjeuner, nous partons à bord de 8 zodiacs pour une croisière dans des conditions exceptionnelles : ciel bleu et quasi-absence de vent, le long de la banquise de fjord. Nos pilotes nous conduisent avec adresse au milieu des floes, zigzagant entre les plaques de glace, tandis que des guillemots nous survolent régulièrement. Nous avons ensuite la chance d’observer des morses : ici un groupe de trois individus qui se serrent paresseusement sur la banquise, là quelques pinnipèdes qui nagent tranquillement au milieu des glaçons, plus loin un morse solitaire qui s’agite et se gratte énergiquement sur son morceau de glace !
Il est ensuite temps de quitter le champ de banquise et de nous diriger vers la pointe d’Idunnes, non sans marquer quelques arrêts à proximité de magnifiques icebergs bleutés issus des glaciers voisins. Sculptés et partiellement fondus par l’action de l’eau de mer, certains laissent apparaître des formes étonnantes : colonnes, voûtes et même une véritable arche impressionnante. Nous débarquons bientôt à même les rochers et entreprenons une marche vers un point d’observation en hauteur : une vue splendide s’offre à nous, sur le fjord gelé en contrebas et, au-dessus, sur la blancheur éblouissante de la calotte glaciaire de la Terre du Nord-Est, prodigieuse masse de glace de près de 15 000 km².
Retour au navire pour déjeuner, et l’Ocean Nova reprend sa navigation dans le détroit d’Hinlopen qui sépare les deux îles principales du Svalbard : à bâbord, l’île du Spitzberg, et à tribord, la Terre du Nord-Est. Un soleil éclatant illumine les reliefs enneigés de part et d’autre ! En début d’après-midi se profile l’entrée du Murchisonfjord, avec l’archipel des Russøyane, les « îles russes » ainsi nommées car les vestiges des Pomors y sont nombreux. Venus des rivages de la mer Blanche, les Pomores ont longtemps fréquenté ces territoires pour la chasse et la trappe, et quelques traces de leur passage sont encore visibles. Deux grandes croix orthodoxes, dressées sur des hauteurs, servent toujours d’amers sur les îles voisines de Krossøya (la bien-nommée « île de la croix ») et de Nordre Russøya. C’est à l’abri de cette dernière que nous nous immobilisons et que nous embarquons dans les zodiacs pour débarquer.
Les grandes plages de galets de Nordre Russøya nous permettent d’y prendre pied facilement et de rejoindre la croix en bois sur un promontoire d’où nous jouissons d’un beau panorama sur les îles alentour. Nous partons ensuite pour une marche qui nous permet d’effectuer le tour complet de l’île, et pendant laquelle nous observons de nombreuses espèces d’oiseaux : des eiders à duvet et des sternes arctiques installées à même le sol, des plongeons catmarins nageant sur une petite lagune intérieure, un couple de grands labbes observant les environs depuis un perchoir en hauteur, ou encore des phalaropes à bec large se nourrissant en bordure du rivage.
Au récap du soir, Frédéric reviendra sur ce limicole particulier, au dimorphisme sexuel inversé : c’est la femelle qui a le plumage le plus coloré, et c’est le mâle qui s’occupe de l’incubation des œufs et de l’élevage des petits !
Nous rejoignons l’Ocean Nova pour le dîner, et l’équipage nous a préparé une surprise : c’est un barbecue en plein air qui nous attend par 80 degrés nord, dans la très belle lumière de cette fin de journée sans nuit. Bien abrités au fond du Murchisonfjord, nous dégustons les grillades en profitant de la vue incomparable sur la banquise côtière et les reliefs enneigés qui nous entourent !
Sous le jour éternel de l’Arctique, la voix de Benjamin, notre chef d’expédition, annonce une nouvelle qui fait battre nos cœurs d’enthousiasme : un ours a été aperçu. En hâte, nous avalons notre petit-déjeuner, nos esprits déjà tournés vers l’aventure qui nous attend.
Nous embarquons en zodiac, nos yeux scrutant l’horizon enneigé du Woodfjord. Et là, la magie opère : non pas un, mais trois ours polaires se dévoilent devant nous. Deux jeunes jouent avec une insouciance délicieuse, leurs ébats offrant des scènes de vie saisissantes, tandis qu’une femelle, à distance, observe cette danse joyeuse. Le soleil, éclatant, illumine ce spectacle incroyable, rendant chaque instant plus précieux.
L’un des ours s’approche du rivage, attiré par les carcasses de bélugas échoués. Nous retenons notre souffle, captivés par cette scène de la vie sauvage. Après quelques instants de déambulation sur le rivage, les ours s’étendent enfin, trouvant refuge et repos au milieu des névés. Nous restons longtemps à les observer, éblouis par cette chance extraordinaire.
Notre voyage continue le long de la côte, jusqu’à la lagune de Mushhamna. Les oiseaux sont au rendez-vous : eiders, bernaches, sternes et mouettes tridactyles emplissent l’air de leurs chants. Le temps semble suspendu dans ce paysage enchanteur, où le soleil, les montagnes enneigées et les fragments de banquise composent un tableau poétique.
De retour à bord de l’Ocean Nova, des étoiles plein les yeux, nous savourons notre déjeuner. L’après-midi, nous naviguons vers la baie d’Hamilton. Nicolas, avec passion, nous raconte les expéditions de Nansen, nous transportant dans un autre temps.
À 16h, les zodiacs reprennent leur ballet, nous menant aux fronts de glace abrupts de la baie. Une surprise nous attend, orchestrée par notre chef d’expédition, avant que nous ne repartions observer deux renards polaires. Soudain, un labbe fond sur un guillemot, l’attaque est fulgurante. Le guillemot plonge et replonge, tentant d’échapper à son prédateur, offrant une scène dramatique et fascinante.
Le soir venu, après le récapitulatif sur l’ours polaire, nous mettons le cap vers le sud-ouest. Les yeux tournés vers l’horizon, le cœur empli de souvenirs inoubliables, nous emportons avec nous la magie de cette journée extraordinaire.
Jour 8 – 18 juin
Ce matin à 7 heures, comme tous les jours depuis le début de la croisière, la voix de Benjamin nous tire de notre couchette. Ouverture des rideaux, et quelle chance : grand soleil, mer d’huile, vent nul. Les prévisions météo étaient exactes. Petit déjeuner avalé, nous voilà dans les zodiacs, direction l’île du Prince Karl, à sa pointe nord, et nous débarquons à Flugehucken. Le groupe des grands marcheurs s’éloigne vers les vestiges anciens, accompagnés par des essaims de mouettes et de guillemots surveillés par les goélands. Mais nous ne verrons pas de renard. Chemin faisant, les groupes croisent des rennes peu farouches. Le groupe des petits marcheurs se voit expliquer la gélification, les histoires de bois flotté, les tombes des baleiniers, l’évolution de la végétation après une période glaciaire et d’autres sujets encore.
Le soleil nous chauffe, mais l’heure tourne et il faut déjà rentrer au bateau. Le repas terminé, une courte sieste plus tard, nous revoilà positionnés en face de NY London pour notre prochain débarquement. L’équipe du gouverneur, présente sur les lieux, fait les vérifications d’usage, en particulier auprès des porteurs d’armes. Nous pouvons découvrir la toundra humide, l’ancienne mine de marbre où les vestiges sont nombreux : wagonnets, machine à vapeur, poêle, grue de transbordement, cabanes. La faune est également variée : grand gravelot, bécasseau, bruant des neiges, rennes. C’est notre dernière sortie de la croisière et certains jouent les prolongations sur la plage, peu enclins à retourner au bateau. Mais après deux bonnes heures de marche sous le soleil, il est temps de rentrer.
Aurélie, Ida et Benjamin expliquent le déroulement des opérations du lendemain. Les couloirs sont remplis des bottes prêtes à être collectées et rangées par l’équipe de guides. À 19 heures, le commandant Barrios viendra nous souhaiter au revoir. La terre n’est-elle pas ronde ? Et, quel que soit le chemin ou la direction que nous emprunterons, nous finirons toujours par nous retrouver ici ou ailleurs.
Le repas est servi comme d’habitude à 19h30, avec un brin de nostalgie déjà visible. Mais les évocations des bons souvenirs, très nombreux, sont déjà sur de nombreuses lèvres. Après le repas, à 21h30, dernière réunion au salon panoramique, où nous sont présentés les résultats du concours photo avec les gagnants dans les quatre catégories : artistique, vie à bord, paysage et faune. Quarante photos sont proposées par quinze passagers et un prix est remis aux quatre lauréats. Benjamin revient ensuite sur toutes nos destinations sur une carte interactive avec tous les détails de nos croisières en zodiac et de nos marches dans le désert polaire ou sur les toundras. Un récapitulatif de la croisière en photographie nous fait revivre les moments forts, passionnants et parfois drôles de notre équipée polaire.
Après un dernier verre, il est temps de se coucher pour une grande journée de transfert vers la France demain.
Jour 9 – 19 juin
Dernier réveil à bord de l’Ocean Nova. Nous prenons notre dernier petit-déjeuner, puis nous sortons nos bagages et visitons une dernière fois Longyearbyen. Nous en profitons pour acheter quelques souvenirs avant de rejoindre l’aéroport. Le vol retour est à l’heure et nous offre une vue dégagée sur l’Adventalen et ses montagnes tabulaires encore enneigées. Puis nous passons au-dessus des nuages et commençons déjà à nous remémorer tous les bons moments vécus au cours de cette croisière, à rêver aux paysages merveilleux de l’Arctique et, qui sait, à de futures aventures polaires.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Brigitte, tu avais raison: il y avait bien 157 012 narcisses.
Belle croisière à Marie et Lolo .Attention de ne pas mettre de ne pas vous laisser dériver sur un iceberg après le spritz…
Jimmypopette
Danielle, Brigitte
Aujourd’hui, café « glacé » pour vous,
café chaud pour nous
Belle croisière
Christine, Chantal,
Après tout ça, comment vous allez faire pour retrouver vos bases ??? Je m’inquiète !!! Bises à vous 2
Une semaine après notre retour , nous sommes encore mentalement au spitzbzerg, ces paysages fabuleux , cette magnifique faune occupe toujours notre esprit,.
Pas envie de revenir sur terre , continuer à rêver à ces terres sauvages et superbes.
Merci à toute l’equipe pour ces moments de bonheur partagés.
Très belles découvertes du Grand Nord… bien plus intéressantes que dans nos rêves. Toutes ces images resteront ancrées dans notre mémoire.
Et cerise sur le gâteau, nous nous sommes fait de nouveaux ami(e)s. Un tout grand merci à tou(te)s les guides pour nous avoir partagé leurs connaissances et l’amour pour les grands espaces blancs.
Un énorme merci à tous pour nous avoir fait découvrir ce monde polaire, hors du temps, ni austère, ni hostile mais tellement attachant ! Nous nous remémorons tous les jours ce spectacles inoubliables. Bonne continuation à vous et à une prochaine fois !