Anouck Pascal
Afrique / Comportement animal
10 octobre
23 octobre 2019
Du 10 au 23 octobre 2019
Anouck Pascal
Afrique / Comportement animal
Partis hier de France, Suisse et Nouvelle-Calédonie, le groupe se retrouve entre Johannesburg et Victoria Falls. Nous prenons la route vers notre lodge situé au bord du Zambèze. Déjà, nous constatons la terrible sècheresse qui sévit ici : presque deux ans qu’il n’a pas plu ! Les pluies de début de saison humide se font attendre. Même les jacarandas et les flamboyants, dont c’est la pleine saison, ne sont pas aussi éclatants que d’habitude.
Passé le tout petit centre de Victoria Falls, malgré ses presque 34 000 habitants, nous arrivons bientôt au A’Zambezi River Lodge, un écrin de verdure. Les phacochères viennent « tondre » le gazon.
Le temps d’un petit moment pour se rafraîchir et c’est le départ pour notre croisière au coucher du soleil sur le Zambèze. Et dire que quelques heures plus tôt nous étions dans l’avion ! Nous embarquons à bord petit bateau traditionnel en bois plein de charme. Très rapidement, nous tombons sur un éléphant mâle sur un îlot en train de manger paisiblement. Puis plus loin tout un petit groupe. Des jeunes crocodiles du Nil se reposent au chaud sur la berge de sable. Les cormorans africains prennent les rayons dorés du soleil pour se sécher ou plongent. Plus loin, des ouettes d’Égypte. Puis, les tant attendus hippopotames se dévoilent au ras de l’eau et par leurs souffles puissants lorsqu’ils refont surface. Ils apparaissent puis disparaissent tout en nous ayant à l’œil. Nous croiserons plus tard un autre groupe près du bord avec un petit sur le dos de sa mère. En poursuivant la navigation c’est une troupe de babouins chacma qui attire notre attention sur une plage. Au-dessus d’eux, des guêpiers aux couleurs vives vont et viennent. Leurs nids sont creusés dans la terre de la berge surplombant l’eau. Nous assistons ensuite à une scène rare : un mâle éléphant traverse le fleuve. Nous suivons la scène de A à Z. Calmement, il marche vers l’autre rive, l’eau étant peu profonde par cette sécheresse. Sa queue et sa trompe sont maintenues hors de l’eau. Il est presque immergé complètement à un moment. Il regagne enfin la rive côté Zambie et disparait dans le bush. Jacanas et ibis chauves sont aussi au programme de cette sortie. Un milan parasite est en pleine toilette. Pendant ce temps, le soleil est bien descendu et nous remontons maintenant le Zambèze en profitant du soleil couchant. Un moment très agréable !
Notre première soirée africaine se termine en beauté par un beau buffet africain au rythme de danses et chants bien locaux.
Ce matin, les malicieux singes vervets investissent rapidement les balcons des chambres. Des mangoustes rayées furètent sur la pelouse. Et les phacochères font leur petit déjeuner.
Nous avons quant à nous rendez-vous avec les Chutes Victoria. Nous passons voir rapidement le célèbre baobab de 1500 ans avant de parvenir au petit parc national qui englobe les célèbres chutes. Classées au patrimoine mondial, elles font partie des 3 plus grandes chutes du monde avec celles de Niagara et d’Iguaçu. Ce sont les plus hautes.
Nous allons à tous les points d’observation et nous rendons visite à la statue du Dr David Livingstone, qui a découvert les chutes en 1855. Malgré le faible niveau d’eau actuellement, la brume est au rendez-vous et les perspectives sont à couper le souffle. D’abord, la cascade ou cataracte du diable, puis, c’est le front droit marqué par l’île Livingstone. Nous passons d’un milieu aride à une forêt tropicale humide. La faille s’offre sur sa perspective avec quelques belles cascades qui ressortent en contraste sur le basalte. Finalement, le fameux pont en acier reliant le Zimbabwe à la Zambie s’offre à nous. De 200 m de long et 150 de haut, il devait permettre à Cecil Rhodes de pouvoir relier en chemin de fer le Cape au Caire.
Nous quittons le site pour le centre-ville et un temps libre. Certains « magasinent » tandis que d’autres en profitent pour s’offrir un tour en hélicoptère, une autre belle manière d’apprécier les chutes. Après un bon déjeuner à l’Ilala Lodge, retour à notre lodge pour se reposer un peu, car la journée est loin d’être finie.
Nous partons en 4X4 explorer le parc national Victoria Falls. Le bush y est vraiment très sec et il reste bien peu des mopanes. D’autant que les éléphants sont très destructeurs. Nous scrutons les fourrés d’où surgissent les grandes silhouettes décharnées des baobabs géants. Certains ont largement servi de casse-croûte aux éléphants…
Quelques guibs harnachés furtifs ici et là. Notre première girafe ! En nous rapprochant du fleuve nous tombons sur un mâle éléphant en pleine séance rafraichissement. Un éléphant a besoin de boire au moins tous les 2 à 3 jours, et s’il a accès à l’eau ira quotidiennement et boira environ 200 litres. Nous l’observons aspirer l’eau avec sa trompe pour la ramener à sa bouche. Puis il s’asperge. Quand nous réalisons que de l’autre côté des voitures tout un groupe arrive lentement. Magnifique : 3 jeunes de quelques semaines à peine sont avec eux ! Nous sommes chanceux, car nous assistons à un superbe spectacle : les femelles encourageant et aidant les plus petits à descendre dans le lit de la rivière, surtout le plus petit qui doit avoir à peine 3 semaines ! Ce dernier est encore bien maladroit et reste collé à sa mère. Il n’arrive pas encore à boire avec sa trompe, mais doit se pencher pour avaler l’eau. Il sollicite rapidement sa mère pour téter. Les autres vont rapidement à une zone boueuse et les 2 plus grands s’adonnent à une séance jeux et roulades, tandis que les grands s’aspergent. Puis ils décident de repartir et remontent pour s’enfoncer dans le bush. La mère et le tout petit sont les derniers… la remontée de ce talus est bien difficile. Maman encourage bébé. Finalement le petit gravit avec succès cet énorme obstacle pour sa taille, et, tellement fier de lui se met à barrir fortement pour manifester aux autres son exploit… pour notre plus grand bonheur !
Nous poursuivons et croisons 2 mâles cobes à croissant poursuivant une femelle. Enfin un troupeau de zèbres des plaines suivi par une girafe. Les couleurs de fins de journées sont belles et soulignent les contours des baobabs et des arbres à saucisses. Quelques pintades de Numidie traversent la piste.
Le rafraîchissement au bord du fleuve est appréciable, dans un cadre splendide. Nous rentrons au coucher du soleil en croisant une nouvelle harde d’éléphants (au moins 23), moins calmes que les précédents. Un grand mâle manifeste sa défiance face aux voitures en écartant et agitant ses oreilles. Encore quelques impalas puis nous rentrons au lodge.
Cette journée déjà bien remplie se termine par un dîner festif dans le bush, au rythme des chants et danses traditionnels.
Le moment du petit déjeuner nous permet d’apprécier encore les facéties des singes vervets, chapardeurs de fruits, et des mangoustes en bandes sur le gazon.
Nous prenons la route pour Binga, au bord du lac Kariba. Le long de la route goudronnée, le bush est à perte de vue : une végétation mixte, mélange d’arbres déjà verts et de végétation si sèche qu’elle semble morte. La route est tranquille, chèvres et piétons sont bien plus nombreux que les véhicules. De tout petits villages ponctuent le paysage. Ce sont des petites cases en terre ou en briques recouvertes de jonc. Certains toits sont en réfection, car nous sommes en saison sèche. Un grenier à céréales sur pilotis complète la structure du village qui est en fait l’habitat d’une famille (au sens large). Poules et chèvres ont un petit enclos aménagé pour la nuit. La journée, elles sont parties vagabonder et manger, souvent près de la route… On pratique ici une agriculture vivrière (maïs et millet). L’on croise ensuite d’immenses ranchs privés, la plupart reconvertis en réserve de chasse, au Zimbabwe.
En approchant de Hwange, on passe par la région d’extraction de houille, en témoignent les cheminées des centrales thermiques au charbon. La ligne de chemin de fer passe juste devant. L’extraction de houille est ici sous la houlette chinoise. Le Zimbabwe, comme de nombreux pays d’Afrique, a profité des « largesses chinoises » dont la spécialité depuis les années 90 est la construction rapide de routes, lignes de chemin de fer, stades de football… contre des parts dans des mines et l’achat de vastes superficies de terres agricoles. Les entrepreneurs chinois remportent, actuellement, la majeure partie des projets de construction et de financement. Des contrats de prêts et de transactions sont signés avec des pays ayant des problèmes financiers, mais riches en ressources. De ces échanges, il ressort que les pays d’Afrique exportent essentiellement des produits de base vers la Chine : pétrole, minerais de fer, charbon, cuivre, platine, bois, diamants… La Chine, en retour, fournit le continent en biens de consommation : vêtements, textiles, et produits électroniques, machines, équipements de transport et autres produits manufacturés. Les bas prix pratiqués par la Chine offrent une grande variété de produits aux consommateurs modestes, ouvrant le marché africain d’un milliard de personnes aux entreprises chinoises. En 2010, les échanges représentaient plus de 123 milliards de dollars et ces activités n’ont de cesse de se développer de manière exponentielle.
Depuis notre départ, nous faisons cap à l’est. Nous bifurquons à présent un peu vers le nord et l’immense lac. Ici, les villages sont tout au bord de route, car il y a peu de circulation. Le paysage a changé, il devient plus vallonné, la route est sinueuse, et la végétation plus verte. Nous croisons des locaux transportant des marchandises, sur la tête pour les femmes ou bien, parfois, avec une charrette tirée par des bœufs ou des ânes. Chaque village a sa spécialité artisanale : ramassage de bois, préparation de sacs de charbon de bois, fabrication de sièges, de haches, poteries, tam-tams, pierres taillées pour la construction, briques… La route se transforme en piste et nous arrivons à Binga où notre bateau, le Shikra, nous attend. Bienvenue à bord !
Après la présentation et le briefing de sécurité par Dollar, notre guide, suivi du déjeuner, nous quittons Binga en direction de la rivière Sengwe. Nous profitons des premières heures de navigations pour faire connaissance avec notre hôtel flottant, explorant les ponts, ou bien nous reposant. Puis nous embarquons sur l’une des annexes pour une exploration de la rivière. Les rives sont constituées de chaos rocheux : habitat idéal pour les damans des rochers, ces cousins éloignés des éléphants ressemblant plutôt à des marmottes. Nous en apercevons quelques-uns qui courent, puis plus loin deux jouant aux acrobates sur des branches pour se délecter des jeunes pousses. Dans l’eau, partout le long des rives et au milieu par endroits, sont érigés les célèbres silhouettes des arbres pétrifiés, anciennement noyés par la montée des eaux suite à la construction du barrage. À terre, la végétation est constituée de buissons et d’arbres : mopanes, acacias, star chesnut et mahogani.
Un beau crocodile est allongé sur une plage de sable. Nous nous rapprochons lentement. Peut-être un peu trop, car il se lève subitement, se retourne et regagne rapidement l’eau. C’est peut-être une femelle protégeant son nid, car nous sommes en pleine saison des pontes. Nous croisons pas mal d’oiseaux : un juvénile puis des adultes pygargues vocifer (ou aigles pécheurs en anglais), hérons gardes bœufs, becs ouverts, œdicnèmes tachards rasant l’eau, quelques cormorans africains, échasses blanches, et jacanas.
Puis nous tombons sur un grand groupe d’hippopotames qui nous indiquent de rester à distance en ouvrant largement leur gueule pour exhiber leurs défenses. À la tombée de la nuit, le groupe se disloquera et les individus iront chacun de leur côté parcourir plusieurs kilomètres à la recherche d’herbage.
Sur le retour nous assistons à un beau coucher de soleil, mais surtout à un magnifique lever de pleine lune tandis que nous entendons les damans siffler. Notre navire est amarré pour la nuit dans l’embouchure de la rivière.
Aujourd’hui nous naviguons pour rejoindre le parc national de Matusadona bien plus à l’Est. Dollar nous parle du Zimbabwe, un pays de 390 000 km² et presque 20 millions d’habitants, bordé au nord par la Zambie, au nord-est et à l’est par le Mozambique, au sud par l’Afrique du Sud, à l’ouest par le Botswana et la Namibie. Le Zimbabwe a connu une histoire complexe et agitée. Il doit son nom (Zimbabwe = Maison de pierres) aux célèbres ruines d’un ensemble architectural en pierre sèche situé au sud du pays. Ce nom a été choisi lors de la décolonisation en 1980, à la place de celui de Rhodésie, donné en l’honneur de Cecil Rhodes, artisan de la colonisation britannique. Les premiers habitants du Zimbabwe, durant le premier millénaire avant notre ère, étaient des Khoisan et vivaient de la chasse et de la cueillette. Ils ont été repoussés par des Bantous, venus du nord, qui introduisirent l’usage du fer et l’agriculture. Trois grandes ethnies peuplent aujourd’hui le Zimbabwe : les Shonas, les plus nombreux (près de 80 % de la population) les Ndébélés ou Matabélés (environ 20 %) descendant des guerriers de l’empereur zoulou Shaka, qui, partis du Natal, en Afrique du Sud, envahirent le pays au début du 19e siècle, et enfin les Tongas vivant le long du Zambèze.
Les Portugais sont les premiers Européens à s’aventurer dans le territoire au 16e siècle, mais ce n’est qu’à partir de 1890 que la colonisation commence. Cecil Rhodes avait alors abusé Lobengula, le chef des Ndébélés, et obtenu l’annexion de son royaume. Le territoire prend alors le nom de Rhodésie du Sud jusqu’en 1965, puis, après l’indépendance de la Rhodésie du Nord devenue Zambie, de Rhodésie. Le pays reste marqué par toute une série de mesures analogues à celles de l’apartheid en Afrique du Sud adoptées par le régime rhodésien. Ainsi, en 1969, les réserves africaines abritaient alors 60 % de la population noire, tandis que 6 000 fermes européennes fournissaient la grande part des produits agricoles. Le pays connait alors la naissance des mouvements nationalistes noirs, et, en 1963, deux grands partis ont été créés : l’Union du peuple africain du Zimbabwe (ZAPU) de J. Nkomo et l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) de Mugabe.
Aux élections de 1965, le nouveau Premier ministre, le leader du Front rhodésien Ian Smith, réclame l’indépendance de son pays à la Grande-Bretagne, qui refuse de la lui accorder tant que les Noirs ne seront pas associés plus largement au pouvoir. I. Smith proclame unilatéralement l’indépendance de la Rhodésie, le 11 novembre 1965. Pour finir, en 1979, le gouvernement britannique réunit à Londres une conférence qui finalise le processus d’indépendance, 10 ans après le début des guérillas. Aux élections multiraciales de février 1980, la ZANU de R. Mugabe l’emporte sur la ZAPU de J. Nkomo. La Rhodésie accède à l’indépendance, sous le nom de Zimbabwe, le 18 avril 1980. Le gouvernement de Mugabe (au pouvoir depuis 1980, d’abord comme premier ministre, puis comme président de la République).
Mugabe et Nkomo ne s’entendent pas, et la situation se dégrade. En 1987, Robert Mugabe devient président de la République. L’état agit de manière totalitaire, et applique la « réforme agraire »… Cette réforme s’est vraiment passée dans la douleur… Le résultat est désastreux. La terreur sévit pour chasser les Blancs de leurs terres. Or à l’époque, 1% de la population est blanche, mais représente 80% du PNB. Les noirs ne savent pas gérer les fermes ni les mines. L’économie s’effondre. Le pays est en faillite et la famine sévit. L’inflation est de 300 %. L’état décide donc d’utiliser d’autres monnaies dont le dollar américain. En 2008 Mugabe est réélu dans un contexte de répression avec les soutiens de l’armée et de la police. Un Gouvernement d’Union avec l’opposition est créé entre 2009 et 2013 afin d’essayer de relancer l’économie. Sans succès. Toujours au pouvoir, Mugabe introduit les bonds notes, une monnaie intérieure ce qui a pour conséquence d’enfoncer encore plus le pays : le pouvoir d’achat s’effondre littéralement, la monnaie est dévaluée de 18 fois. En 2018 Emmerson Mnangagwa devient président, nouvel espoir de la population. Certes opposant à Mugabe, il a longuement travaillé à ses côtés et agit de manière identique. Aujourd’hui la crise est profonde, et outre la pauvreté, la sècheresse aggrave la situation.
Après la sieste, petite conférence sur les éléphants : mode de vie, interactions sociales, intelligence, menaces et anecdotes… Un aperçu exhaustif de la vie du mammifère terrestre le plus gros du monde, dont les populations sont passées de 10 millions d’individus au début du 20e siècle à 400 000.
En fin d’après-midi, nous arrivons au niveau de Bhumi Hills, une concession privée jouxtant le parc national de Matusadona. Nous sortons en bateau annexe pour approcher les rives. Le long des berges, de nombreux éléphants viennent profiter de la fraicheur et de la prairie, accompagnés en arrière-plan d’impalas. Plus loin, nous approchons une centaine de buffles. Quelques hippopotames sont dans l’eau, ainsi qu’un héron Goliath. Enfin, nous assistons une nouvelle fois à un beau coucher de soleil, mais surtout à un sublime lever de lune rouge puis rousse alors que nous rentrons dans la pénombre. Le retour au bateau se fait avec précaution, car l’eau est parsemée d’arbres pétrifiés, ce qui donne une atmosphère particulière. Nous passons la nuit à Crocodile’s Creek.
Ce matin nous naviguons pour atteindre la réserve de Rhino Camp où deux 4X4 nous attendent pour un safari dans le parc national de Matusadona. À peine partis, des impalas s’offrent à nos appareils photo sur fond de bord de lac ensoleillé. Des phacochères sont sur les genoux des pattes avant en train de gratter le sol à la recherche des rhizomes riches en sucres. Le paysage est tout en contrastes : eaux bleues du lac, terre rouge, pelouses vertes claires et la végétation sèche… Et bien sûr, de partout sur les rives les arbres pétrifiés. En saison des pluies, toute la prairie du rivage est inondée jusqu’à la lisière du bois. Le Rhino Camp se retrouve alors sur une île. Actuellement le niveau a baissé de 11 mètres et l’on voit la démarcation sur les troncs morts. Ces derniers sont creux à l’intérieur fournissant ainsi de bons habitats pour les oiseaux, les écureuils et les chauves-souris. La plupart des arbres sont des mopanes. Le camp porte malheureusement bien mal son nom aujourd’hui, car les rhinocéros ont tous été braconnés. Le dernier individu ayant été vu en 2016. Or fut un temps, le parc comptait 200 rhinocéros.
Nous croisons plusieurs fois des éléphants soit au bord de l’eau soit en forêt, à l’ombre. Ici la population compte des individus bien plus petits qu’ailleurs comme à Victoria Falls ou Chobe. Leurs défenses sont aussi plus fines. Cela est dû au fait que leurs apports en calcium sont moindres. Certaines femelles ne possèdent pas de défenses : environ 10% d’entre elles, la pression du braconnage augmentant cette proportion. Côté avifaune, nous observons des pygargues vocifer ainsi que leurs nids bien visibles en haut des troncs morts, des rolliers à longs brins, des calaos à becs rouges, des échasses blanches.
Une troupe de babouins explore la prairie. S’ensuit plus loin une magnifique observation d’un groupe d’éléphants au bord de l’eau avec 2 bébés de quelques mois. Ils sont au milieu des arbres pétrifiés, et nous nous rapprochons vraiment très près d’eux. Le cadre plus les individus calmes qui nous observent nous offrent un spectacle merveilleux. Arrêt café au camp à l’ombre où des bulbuls s’activent autour de points d’eau. Puis c’est déjà l’heure du retour à bord du Shikra.
Cette après-midi, nous nous rendons à King’s Camp pour visiter le village de pêcheurs où plusieurs familles travaillent à attraper les brèmes, poissons-chats et tilapia du lac. Les habitations sont rudimentaires, mais tout est très bien organisé. Les représentants et chefs nous font découvrir leur village. Les enfants nous suivent avec curiosité.
Tandis que certains partent à la pêche, nous sortons pour une croisière-safari de fin d’après-midi. Celle-ci se déroule à Three Fingers Bay. La sortie commence en beauté avec deux grands mâles éléphants qui mangent l’herbe non loin du rivage. Le paysage est vraiment magnifique, avec ces trois canaux qui se faufilent dans les terres, la couleur rouge/rose de la terre, les arbres pétrifiés dans l’eau… tout cela sublimé par la lumière déclinante. Notre exploration nous amène à la rencontre de plusieurs groupes d’hippopotames. Nous retrouvons également : des ouettes d’Égypte, des vanneaux du Sénégal, des vanneaux armés, des hérons cendrés, un héron Goliath, un martin-pêcheur géant et des martins-pêcheurs pies… Sans oublier un superbe crocodile allongé sur le sable. Le coucher du soleil rend le site encore plus photogénique, les arbres morts se reflétant dans l’eau… le tout sur fond de cris de vanneaux et d’hippopotames.
Nous quittons ce matin notre navire et son agréable équipage pour nous envoler pour Hwange. Nous nous rendons sur la petite piste d’atterrissage de Bumi Hills où nous attend notre avion. Des éléphants sont tout au bord de la piste ! Arrivés à l’aéroport de Hwange, nous partons en 4×4 avec notre guide-chauffeur pour gagner notre écolodge, l’Elephant Eye Lodge, situé en bordure du Parc National. Nous sommes ici les seuls guests pour les deux prochaines nuits, au milieu de la nature, et nous dormirons dans des tentes de charme sur pilotis face à un plan d’eau.
Après un excellent déjeuner et un peu de repos, direction le Centre de Conservation des Lycaons pour une visite. Le centre récupère des animaux blessés ou des petits orphelins afin de les réhabiliter avant de les relâcher. En effet, cette espèce est très menacée notamment parce que les animaux se prennent dans des pièges (de simples collets) que les braconniers disposent pour attraper la viande de brousse (antilopes, etc.). Ils ont récemment relâché un groupe d’une dizaine d’individus dans les parcs de Mana Pools au Nord Est du pays. Les lycaons sont d’excellents chasseurs, avec le taux de réussite le plus élevé de tous les prédateurs. Ils vivent en meutes et le fonctionnement de celle-ci est très proche de celle des loups, avec un couple alpha, le seul à se reproduire.
Puis nous partons pour un safari de fin de journée qui s’avère au début fort calme… Nous croisons finalement une girafe au détour d’une piste, trois éléphants, et quelques impalas. Dans une zone bien dégagée, nous nous arrêtons pour voir le soleil se coucher et prendre un apéritif. En repartant, nous assistons à une magnifique procession d’éléphants se dirigeant vers un point d’eau non loin de là. Ils passent à un mètre de notre voiture. Plus loin, sur la route goudronnée, un deuxième groupe défile sous nos yeux. Nous rentrons de nuit. De charmants petits lièvres sauteurs apparaissent parfois dans la lumière.
La nuit fut calme, mais avant le lever du jour un léopard est venu déambuler tout près des tentes et au pont d’eau, en émettant des feulements caractéristiques ! Agitation chez les babouins, qui ont poussé des cris d’alertes. Notre départ est matinal, car nous allons passer la journée dans le parc. Le parc national de Hwange, avec ses 14700 km² (la moitié de la surface de la Belgique), est peuplé d’une faune très variée et riche dont la survie est assurée par des points d’eau artificiels, le parc n’ayant pas de rivières. Au total, on trouve 60 points d’eau alimentés aujourd’hui par des pompes à énergie solaire. Le parc est aussi réputé pour abriter l’une des plus grandes concentrations d’éléphants au monde, et de nombreux carnivores.
Le début de notre « game drive » est bien calme. Mais le paysage est varié, car la piste nous fait passer de la savane boisée à la savane arborée, de la savane arbustive à la savane herbeuse… Ici, les arbres sont surtout du teck africain et des mopanes. Parfois surgissent tourterelles et calaos. Nous croisons quelques impalas furtifs, et des raphicères champêtres. Ces ravissantes petites antilopes ont de grandes oreilles nervurées. Ce sont les seules antilopes à recouvrir leurs excréments pour ne pas se faire repérer par les prédateurs. Des grands koudous se montrent aussi : la deuxième plus grande antilope d’Afrique, capable de sauter 2,5 mètres sans élan… Les mâles arborent de magnifiques cornes torsadées.
Au cours de la matinée, nous observons de nombreux rapaces dont l’aigle ravisseur, l’aigle bateleur et l’aigle martial, des milans noirs… Nous continuons à être gâtés côté oiseaux : rollier à longs brins et rollier varié, gonolek rouge et noir, corvinelle noire et blanche, outarde houpette, et des bucorves du sud. Ces derniers appartiennent à la famille des calaos et sont menacés, surtout en Afrique du Sud. Ces gros oiseaux pouvant atteindre 10 kg vivent en petits groupes avec un couple dominant qui se reproduit difficilement, parfois seulement tous les 9 ans ! Et enfin, nous avons vu aussi un messager sagittaire, cet oiseau haut sur pattes à la silhouette de serpentaire, avec de belles plumes sur la tête. De temps en temps nous croisons une élégante girafe se délectant des feuilles d’acacias.
Un peu avant une plateforme d’observation, trois lionnes sont à proximité de deux carcasses d’éléphants. L’une d’elles protège le butin des charognards venus en grand nombre, vautours et marabouts, tandis que les deux autres sont allongées à l’ombre. Elle arrive en courant et disperse les volatiles. Au point d’eau, tout est calme. Seuls quelques ouettes d’Égypte et vanneaux armés sont présents, et quelques babouins rodent autour des poubelles du parking. Des zèbres arrivent finalement, discrets, et sur le qui-vive.
Le point d’eau suivant visité nous réserve une belle surprise : un groupe d’hippotragues, femelles et jeunes, arrive pour se désaltérer. Le temps de quelques gorgées et ils repartent. À cinq minutes près nous les rations. Nous sommes chanceux, car c’est un animal rare et si beau.
S’ensuit un véritable festival d’éléphants. D’abord quelques individus vus en forêt, puis des groupes entiers sur divers points d’eau. Les premiers observés à un point d’eau ont tous les pieds dans l’eau. Ils en ressortent bientôt d’un pas vif… et l’un d’eux repousse alors un crocodile ! Celui-ci devait être entre les pattes des pachydermes… Le parc a introduit des crocodiles dans les points d’eau afin d’aider à la décomposition des carcasses.
Déjeuner à Kennedy Camp et c’est reparti pour le festival ! Les troupes sont de plus en plus importantes, arrivant de tous côtés. Des familles rangées en files indiennes convergent vers les points d’eau, les plus jeunes marchent bien sagement au milieu. Parmi eux, bien sûr, des éléphanteaux, certains tout petits. Les adultes s’aspergent de boue méticuleusement. Ainsi, ils se rafraîchissent, se protègent du soleil et la boue en séchant écrase les parasites. Pour les petits, l’heure est au bain de boue. Ce n’est pas toujours facile, car cela glisse et l’on s’empêtre facilement ! On ne se lasse pas de regarder les uns et les autres, tantôt buvant goulument voire bruyamment, tantôt en pleine séance « ablutions ». Le dernier site visité nous offre l’apothéose de la journée. Une centaine d’éléphants nous entourent, des babouins à leurs côtés. C’est l’effervescence : va-et-vient, disputes, barrissements, grondements, chicanes avec les singes (certains les chargent)… On ne sait plus où donner de la tête. Des petits de quelques jours à peine sont avec leurs mères, protectrices et si douces avec eux. Certains tètent. Et quelques zèbres attendent leur tour, en retrait de toute cette agitation. On peut dire que cette journée est marquée sous le signe de l’éléphant, car nous en avons vu plusieurs centaines.
Après cette magnifique journée bien remplie, le diner est introduit ce soir par des chants et danses traditionnelles.
Aujourd’hui, nous partons direction Kasane au Botswana, à la frontière nord-ouest du Zimbabwe. Le poste frontière est plus précisément situé à Kazungula, point de contact de 4 pays : Zimbabwe, Botswana, Namibie et Zambie. Les passages de frontières s’enchainent : sortie du Zimbabwe, entrée au Botswana, sortie du Botswana, entrée en Namibie. À peine sommes-nous sur les annexes de notre bateau que nous croisons déjà des hippopotames hors de l’eau en train de brouter… il est pourtant 14h, et, normalement, ils restent dans l’eau toute la journée et ne sortent que la nuit. C’est une particularité du Chobe que de donner la possibilité de les voir aussi bien sur terre. Puis nous accostons sur le Zambezi Queen, un hôtel flottant somptueux !
Notre croisière sur le fleuve Chobe commence juste et nous sommes déjà ébahis par la beauté du paysage et la richesse de la faune. Sur les berges et les îles herbeuses situées du côté du parc Chobe, on trouve quantité d’oiseaux : grandes aigrettes, cormorans des roseaux, anhingas, ibis sacrés et falcinelle, canards armés, vanneaux armés, et de magnifiques pygargues vocifer ; et quantité de mammifères : hippopotames, éléphants par dizaines, cobes de Lechwe, impalas, troupes de buffles… Sans oublier les crocodiles. Une véritable arche de Noé africaine ! Tout cela dans un paysage teinté de bleu, vert, jaune, et du rouge des dunes sur le fond. Un groupe d’éléphants décide de traverser la rivière. En file indienne, ils marchent tranquillement, la trompe en l’air et en aidant les plus petits. Puis ils arrivent sur la côte namibienne.
Un coucher de soleil sur l’eau et un délicieux dîner viennent parfaire cette journée.
Au petit matin, nous démarrons notre sortie « bird watching ». Nous embarquons donc sur les annexes à la recherche des oiseaux. Tout juste sortis que nous voilà en face d’un majestueux pygargue vocifère posé au bord de l’eau. Sur la rive s’activent quelques vanneaux armés. Les anhingas sont nombreux, soit en train de pêcher, soit à terre, ailes déployées pour sécher, tout comme les cormorans. Notre sortie ornithologique nous permet de voir 25 espèces différentes dont : grandes aigrettes, oies armées de Gambie, grèbes castagneux, spatules, jacanas, héron Goliath, crabier chevelu, râle à bec jaune, glaréole à collier, bécassine africaine, sterne XX, busard grenouillard, bergeronnette du Cap, cratéropes de Hartlaub, ouettes d’Égypte, et de nombreuses fois un bec ouvert à la recherche d’escargots. Nous admirons aussi des crocodiles du Nil et un varan Nil (monitor), sans oublier un cormoran se démenant un long moment avec le poisson qu’il a attrapé…
Après un copieux petit-déjeuner, nous partons visiter le village de Kasenu. Meve’s, notre guide, nous accueille. C’est un village de 150 personnes de l’ethnie Subia qui vivent essentiellement de la pêche. Ils ont aussi une cinquantaine de vaches et quelques poulets, ainsi que leur potager où chaque famille a sa parcelle, ce qui complète les repas faits à base de riz et de « pap » (sorte de polenta de maïs). Les maisons y sont rectangulaires, faites de structures en bois de mopane liées entre lesquelles on monte des murs en torchis. Les maisons sont précédées d’une cour fermée. Pour éviter les visites des éléphants amateurs de mangues et légumes frais, chaque famille a des chiens pour l’alerte. L’école et la clinique sont à 2 km au village voisin. Nous faisons le tour du village et allons ensuite dans la « boma », autour d’un grand baobab, pour un spectacle de danses et chants. Il est suivi du traditionnel marché artisanal… Le tourisme fait vivre les villageois.
En quittant le village, nous observons des pukus, puis très vite des éléphants qui traversent le fleuve.
Ils sont complètement immergés et nagent, la trompe en position périscope pour respirer. Quand ils ressortent sur l’ilot, ils apparaissent noirs. De partout sur les rives ils arrivent en groupes pour boire, se doucher, se rouler dans la boue, etc. Une femelle et son petit de quelques jours sont au bord. Il ne sait pas encore maintenir sa trompe qui se balance quand il bouge, et il reste collé aux pattes de sa mère. Au loin des silhouettes de girafes se détachent. Nous quittons les dizaines d’éléphants pour nous approcher de trois mâles buffles. Les mâles célibataires sont surnommés ici des « dugger boys » (dug signifie boue), car ils adorent se vautrer dans la boue. Nous croisons également des grands koudous. Enfin, nous faisons une dernière belle observation de deux éléphants, certainement des adolescents, en train de jouer dans l’eau : ils se poussent, se font tomber, se grimpent dessus… Un régal à voir.
Le déjeuner à bord de notre confortable palace se fait tout en admirant le paysage qui défile. Et nous repartons en milieu d’après-midi pour un nouveau safari sur l’eau. Au programme : hippopotames qui bâillent pour montrer qu’on les dérange dans leur sieste, éléphants en quantité, crocodiles se réchauffant sur la berge, pukus, impalas, antilopes tsessebe, cobes à croissant, et babouins.
La journée se termine avec un dîner digne d’un restaurant gastronomique, suivi d’une présentation sur les espèces menacées, le braconnage et la conservation.
Ce matin, nous partons explorer le parc national Chobe en 4X4. Sortie de Namibie, entrée au Botswana, quelques formalités plus tard, et nous sommes sur les pistes sablonneuses et cahoteuses du parc. Nous parcourons les pistes au milieu des tecks et découvrons la rivière Chobe depuis la terre ferme après l’avoir parcourue depuis l’eau ces derniers jours. Une autre perspective tout aussi belle. L’aridité prend rapidement le dessus dès qu’on s’éloigne des vertes rives et îles du fleuve. On comprend beaucoup mieux pourquoi tant d’éléphants traversent les eaux fraîches. Nous rencontrons quelques marabouts, impalas, grands koudous et cobes à croissants, et la chance nous sourit ce matin, car un léopard est allongé à la base d’un arbre ! Il est, d’après notre guide, au même endroit que la veille, où il a été vu avec sa proie hissée sur l’arbre. Nous sommes ravis, d’autant qu’il est éveillé et nous apercevons sa magnifique face féline.
En poursuivant, nous croisons des éléphants traversant la piste d’un pas bien décidé pour rejoindre le lit du fleuve. Après quelques beaux panoramas sur la Chobe et ses ilots, nous rentrons dans les terres et croisons une majestueuse girafe. Puis, la chance nous sourit à nouveau, car des lions font la sieste. D’abord un jeune de plusieurs mois, allongé ventre et pattes en l’air comme un gros chat. Il dort à poings fermés. Plus loin un autre jeune roupille aussi. Et, non loin de là, sous l’ombre d’un gros buisson, une lionne fait sa toilette. Elle se lèche les pattes avant et nous regarde. Les autres de la troupe dont le mâle sont certainement dans les parages, mais bien cachés.
Nous retournons voir le léopard, car nous venons de faire une boucle. Chouette ! Il a bougé et est monté dans l’arbre. Notre observation n’en est que meilleure. Il a la tête relevée et observe les voitures. Finalement il bouge pour changer de branche. Quel magnifique animal !
Nous poursuivons notre safari en longeant les berges du fleuve. Impalas, tsessebe, et girafes sont présents. Quelques rochers foncés apparaissent de temps en temps dans le fleuve… Ce sont des hippopotames. Après une petite pose en hauteur sur une colline, nous redescendons, car un lion nous a été signalé. Banco ! Il est là, le roi de la savane, à l’ombre sous un arbre. Quelle matinée !
Dans l’après-midi nous retrouvons le bateau annexe pour une nouvelle sortie sur l’eau. Nos rencontres sont variées : hippopotames sur la berge qui retournent à l’eau à notre approche, car ils s’y sentent plus en sécurité ; crocodiles, guêpiers… Puis nous faisons une longue halte à Elephant Bay, un site apprécié des éléphants. Ils vont et viennent, par groupes, boivent goulument et bruyamment, se douchent, et vont se frotter contre la roche sablonneuse… Cette plage est un véritable spa. Plusieurs troupes se succèdent, arrivant en file indienne, attendant leur tour. Certaines mères ont des bébés de quelques jours à peine avec elles. On ne se lasse pas de les observer. Sur le retour, nous nous arrêtons près d’un groupe de babouins en pleine séance d’épouillage, avec plusieurs jeunes jouant autour. Un beau martin-pêcheur géant est immortalisé dans nos appareils, et c’est l’heure de rentrer pour profiter du coucher de soleil depuis le Zambezi Queen. Ce soir, après un succulent dîner, l’équipage égaye la soirée avec ses chants et danses.
Au réveil, un grand troupeau de buffles pâture juste sur la rive en face de notre bateau. Durant le petit déjeuner, nous assistons à une scène curieuse : un hippopotame se rapproche de la rive où sont plusieurs chiens. Ces derniers aboient, mais semblent plutôt le chercher que le menacer. L’hippopotame n’est pas agressif, il pourrait charger et les croquer, et semble jouer avec eux. Il retourne à l’eau et revient vers eux plusieurs fois en trottinant. Les animaux sont parfois très étonnants, et l’ont observe dans la nature de belles interactions interspécifiques.
Nous quittons le Zambezi Queen pour gagner l’aéroport international de Kasane. Le voyage s’achève pour certains tandis que d’autres ont choisi l’extension pour le delta de l’Okavango. Nous prenons un petit avion taxi qui nous emmène à la piste privée de notre lodge. Nous survolons toute une partie du delta. Hélas, les terres sont bien arides, il n’a pas plus ici depuis deux ans voire plus par endroits. Le delta a vu ses canaux se réduire énormément.
Après notre installation au lodge Ra Dinare (ce qui signifie buffle mâle), et un temps de repos aux heures les plus chaudes, il fait 40°C à l’ombre, nous partons dans l’après-midi en safari 4×4. Le game drive commence doucement avec quelques impalas, koudous, girafes et rolliers. Puis, en nous rapprochant d’un petit groupe d’éléphants, oh surprise… un guépard. C’est une femelle et elle est bien bien ronde… Elle se repose à l’ombre. Nous la dérangeons un peu, car elle se lève et cherche un autre endroit. Quelle merveille ! Nous sommes très chanceux. Nous la laissons tranquille après quelques beaux instants à l’observer.
Nous poursuivons sur des pistes très sèches. Le delta offre une variété d’habitats : savanes herbeuses, arbustives et arborées, et zones de marais bien que très rares en ce moment. Nos rencontres se poursuivent : éléphants puis autruches.
Un appel de la seconde voiture et nous faisons rapidement demi-tour… Ils ont vu un guépard en pleine course ! Une scène de chasse ! Nous retrouvons vite 2 guépards arrêtés, l’un d’eux en train d’étouffer un impala, la gueule sur son cou. Quelle chance de voir une telle scène ! L’autre est allongé, haletant après le sprint final, reprend son souffle tandis que le premier entame la proie. Nous sommes à même pas 5 mètres d’eux. Nous entendons donc les bruits et le souffle. Au bout d’un moment, ils échangent leur place. Instants mémorables !
Nous les quittons et poursuivons alors que le soleil descend sur l’horizon. Encore de belles girafes croisées ici et là, ainsi qu’un chacal à chabraque. Nous nous arrêtons pour observer le coucher de soleil. Quelques zèbres au loin sont près d’un point d’eau. Et, en sirotant une boisson, on voit passer au loin une hyène ! Quand nous remontons dans les véhicules, alors que la nuit s’installe, et hyène vient boire en face de nous. La route de retour se fait avec des spots lumineux, à la recherche des animaux nocturnes. La chance nous sourit à nouveau, car le pisteur aperçoit des lycaons. Nous retrouvons toute une meute qui erre près des poubelles du camp du staff. C’est chouette de pouvoir les voir et aussi les entendre.
Après le diner nous sommes raccompagnés à nos tentes. En effet, le site est au milieu des animaux et cela devient risqué la nuit. Nous constatons d’ailleurs que les buffles ont investi les lieux et sont même sous certaines des tentes. Ils s’installent pour la nuit. On comprend mieux le nom du lodge…
Ce matin, au lever du soleil, 7 lions ont été vus par le staff autour du lodge. Certains d’entre nous ont été « bloqués » sur le chemin de la tente au restaurant, car un éléphant était sur le passage en train de manger tranquillement ! C’est ce même éléphant qui nous a retardés après le petit déjeuner, car il était tout à côté de la passerelle pour rejoindre nos voitures. Mais pour notre plus grand bonheur…
Nous partons finalement pour le safari du matin, à la recherche des fameux lions… après un long moment sur leurs traces, entrecoupé de girafes et éléphants, nous les trouvons ! Ils sont 6 allongés sous arbre, les uns contre les autres… ils dorment. Certains redressent la tête à un bruit de moteur. Il y a 3 lionnes et 3 jeunes mâles d’environ 2 – 3 ans, car ils ont un début de crinière. On dirait de gros chats, qui donneraient presque envie de les caresser… Nous sommes à 3 mètres ! La journée commence très bien.
Nous rejoignons un cours d’eau. Impalas, zèbres, gnous, buffles, cobes de Lechwe et éléphants se désaltèrent. Encore plus loin, un immense troupeau d’impalas… et, à nouveau chanceux… 2 lionnes étendues à l’ombre. Une autre se trouve quelques mètres plus loin. Fantastique. Nous sommes aux anges.
Finalement nous repartons vers le lodge et croisons encore des éléphants qui se baignent puis quelques beaux mâles koudous.
Des petits écureuils viennent chaparder la nourriture, et des bushbucks se baladent à côté des tentes et passerelles. Après un bon brunch, sieste pour les uns, piscine pour les autres… Il fait très chaud.
Notre safari de l’après-midi commence par une recherche des 6 lions de ce matin. Ils sont partis. La savane est bien calme. Nous rencontrons quelques girafes dont une couchée, et des éléphants. Des zèbres en procession dessinent une belle ligne sur le paysage. À un point d’eau quelques impalas courent, et une femelle éléphant et son petit de 3 semaines prennent un bain de boue. Nous sommes déjà venus ici ce matin… et oui, les 3 lionnes vues la deuxième fois sont encore là, bien endormies. Elles sont en bonne forme en tous cas, elles doivent avoir mangé il y a peu.
On arrive finalement à côté du cours d’eau, sur un site appelé ici « Paradise », car les animaux y viennent en quantité et l’eau est toujours là. Gnous, zèbres, impalas… et, fantastique : un beau mâle lion est allongé contre un talus. La lumière du soleil déclinant le rend presque roux. Il se lève après l’arrivée d’une autre voiture et traverse la plaine, majestueux.
Nous allons plus loin nous arrêter pour apprécier le coucher de soleil avec en face de nous un groupe d’hippopotames dans l’eau. Ils nous observent, sortent régulièrement la tête, ouvrent la gueule et poussent de temps en temps leur cri caractéristique. Cette magnifique journée s’achève au camp avec un dîner dans la boma.
Ce matin, pas de lion ni d’éléphant sur le camp. Nous partons pour notre dernier safari du séjour. Après quelques girafes et éléphants, nous tombons sur des zèbres qui stoppent leur activité et semblent nous dévisager, alors que la lumière du matin embellit leurs silhouettes. Deux hippopotames trottinent le long de la petite rivière. Ils sont pressés de retourner à l’eau. On se rend bien compte que, malgré leur tonne et demie, ils peuvent courir jusqu’à 40 km/h !
Nous retrouvons les « lionnes de la veille ». Elles ont changé d’endroit, mais sont toujours aussi inactives et endormies…
Nous rejoignons le « Paradis » visité hier. Quantité d’éléphants y sont déjà pour leurs ablutions matinales. Un groupe d’une quarantaine d’individus arrive. Avec eux, un très jeune qui a encore certains endroits de la peau rosée, comme derrière les oreilles ! Au bout que quelques minutes, ils cèdent la place à un autre groupe qui se dirige tranquillement vers l’eau. C’est fou de voir la quiétude de tout ce petit monde, et le respect des groupes entre eux. Chacun attend son tour. Les derniers arrivés vont se baigner juste à côté des hippopotames qui restent bien silencieux et discrets.
À un autre point d’eau, c’est cette fois-ci l’assemblée des impalas. Quelques sauts de cabris pour certains, et ils s’en vont en processions alors que d’autres arrivent. Ils ont plusieurs pics bœufs sur les dos qui les débarrassent des parasites. Notre dernière observation sera celle de 2 beaux raphicères champêtres dont un lové sous un buisson, et qui se laissent approcher sans bouger… merci pour ces beaux portraits !
Retour au lodge pour un brunch et il est temps de partir. Deux avions taxis nous attendent sur la piste. Direction Maun. Enregistrement et vol vers Johannesburg, puis chacun reprend sa route. Merci à vous tous pour ces bons moments partagés ! À bientôt peut-être pour de nouvelles explorations !
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