1 septembre
12 septembre 2013
À bord du Polaris, septembre 2013
C’est reparti pour la dernière croisière Spitzberg du Polaris ! Nous avons quitté le quai de Longyearbyen en fin d’après-midi, et navigué dans l’Isfjord, particulièrement calme, sous le regard furtif de quelques macareux et escortés par les fulmars. Et première surprise : nous avons déjà aperçu un petit rorqual ! Nous nous dirigeons vers le nord, pour arriver dans la nuit devant le glacier de Blomstrand…
Ce matin, nous nous sommes réveillés devant le glacier Blomstrand, dans la baie du Roi. Après le petit-déjeuner, nous avons effectué notre première sortie en zodiac, sur une mer calme comme un lac. Nous avons navigué au milieu des fragments d’icebergs vêlés par le glacier, créant une ambiance polaire et presque irréelle. Nous nous sommes ensuite dirigés avec le Polaris vers le fond de la Baie du Roi, sous des lumières splendides révélant les glaciers et sommets surplombant la baie dont les fameuses « trois couronnes ». En chemin nous avons pu approcher un phoque barbu se reposant sur un glaçon. Juste après le déjeuner, la cloche retentit pour nous signaler cette fois-ci… un ours ! Celui-ci était à terre et nous l’avons observé depuis le bateau, puis des zodiacs, mais il est resté craintif et s’est éloigné à la nage. En fin d’après-midi, nous avons débarqué sur l’ile de Blomstrand, où nous avons pu approcher de près deux rennes se nourrissant dans la toundra. Que d’observations pour cette première journée, qui se termine par de superbes lumières sur les sommets alentours…
Pendant la nuit, le Polaris a fait route vers le nord-ouest de l’archipel. Nous nous réveillons sous un beau ciel et partons marcher sur le côté du glacier Schei et sa moraine est. Nous foulons la glace de nos pieds et y observons quelques bédières (ou rivières glacières) courir. Nous atteignons un promontoire d’où la vue sur le glacier et la baie est à couper le souffle. Nous redescendons ensuite par un autre chemin et, arrivés à proximité de la plage, un ours est aperçu à terre ! Couché entre des rochers, celui-ci se lève en nous regardant avant de partir dans la direction opposée. Une fois que tout le monde est remonté dans les zodiacs, nous suivons ce beau mâle, et l’observons à distance, tandis qu’il se recouche quelques mètres plus loin, vraisemblablement repu depuis peu d’un bon festin de phoque. Après un rapide déjeuner pris à bord, nous remontons en zodiac pour retourner voir l’ours qui s’était réveillé. Celui-ci se met à l’eau, avant de remonter à terre un peu plus loin, nous laissant l’observer en bord de côte, puis de nouveau dans l’eau à quelques mètres de nos zodiacs. Magnifique et exceptionnelle observation de cette force tranquille, avant de le laisser disparaître à la nage… Nous partons ensuite devant le glacier de Smeerenburg, très actif, et naviguons entre les glaces vêlées depuis peu. La lumière est féerique, nous offrant reflets de la glace et des montagnes dans l’eau et éclairages chatoyants sur le glacier et les sommets qui le surplombent. Nous terminons cette journée par l’observation d’un petit groupe de morses sur la plage de Smeerenburg, sous les lumières dorées du soleil descendant, avant de nous endormir paisiblement dans la baie de Virgohamna…
C’est une nouvelle journée ensoleillée qui commence pour nous ici. Nous avons passé la nuit entre l’île des danois et l’île Amsterdam (nommées en référence aux baleiniers danois et hollandais qui y avaient installés des stations au 17e siècle) La matinée est dédiée à l’observation depuis les zodiacs de phoques veaux-marins, qui se reposent et batifolent dans une petite anse de l’île des danois. Nous les observons pendant 2 heures à quelques mètres et certains un peu curieux passent et repassent à la nage devant nous. Nous terminons la matinée par une nouvelle visite au groupe de morses observés hier, mais cette fois-ci depuis les zodiacs, avec une belle lumière. En début d’après-midi, nous naviguons dans le Fuglefjord, sous un soleil resplendissant. Le Polaris approche 3 morses (1 femelle et 2 jeunes d’âges différents) se reposant sur un morceau de glace. Un peu plus loin c’est au tour d’un phoque barbu de se laisser approcher. Que de pinnipèdes en cette journée ensoleillée ! Nous terminons l’après-midi par une balade en zodiac entre les îlots de l’entrée nord du Fuglefjord, d’un calme imposant et constellée de glace. Ce soir cap vers le Woodfjord…
Ce matin, nous nous trouvons à l’entrée du Liefdefjord dans le petit archipel des Andoyanes. Notre équipe de guides, Marie, Jonathan et Agnès partent en reconnaissance en zodiac, tandis que nous terminons notre petit-déjeuner. Environ 1h plus tard, ils rejoignent le Polaris : pas d’ours dans le secteur. Nous poursuivons donc notre route dans le fjord, tout en scrutant les côtes à la recherche d’une fourrure blanc-crème. Quelques minutes plus tard, un ours est effectivement aperçu. Le Polaris se déroute et nous partons en zodiac. La marée basse ne nous permet pas d’aller jusqu’à la côte, mais nous sommes heureux de voir notre 3e ours. Après le déjeuner, certains d’entre nous retourneront s’en approcher d’un peu plus près (tandis qu’il dormait). En fin d’après-midi, après une autre reconnaissance en zodiac, fructueuse cette fois, dans les îles Lerneroyanes, nous observerons un autre ours sur des rochers pendant près d’une heure. Nous regagnons ensuite le Polaris en naviguant entre les icebergs, avec le glacier de Monaco pour toile de fond, tandis que planent mouettes tridactyles, sternes arctiques et même l’emblématique mouette ivoire ! Ce soir, nous quittons le Liefdefjord et mettons cap au nord-est…
Aujourd’hui nous passons la matinée en mer, afin de nous rendre au nord de la grande île du nord-est (Nordaustlandet en norvégien) dans le Rijpfjord. C’est aussi l’occasion de nous reposer un peu après ces premiers jours intenses et d’assister aux présentations de nos guides sur le Spitzberg et l’alternance du jour et de la nuit dans les régions polaires. À l’arrivée dans le Rijpfjord nous remarquons un premier ours se reposant sur une pente. Après le déjeuner nous partons en zodiac vers le fond de la baie la plus à l’ouest, dans laquelle se jette un grand glacier. Nous explorons les deux fronts de glace et la falaise qui les séparent. À l’approche de celle-ci nous observons un petit animal blanc remonter une pente en courant : un renard polaire ! Celui-ci a commencé à revêtir son pelage d’hiver, bien que n’étant pas encore très touffu. Il s’enfuit en nous voyant, mais nous observe ensuite quelques minutes depuis les rochers, avant de disparaître. Un peu plus loin, c’est un autre ours qui est découvert, lui aussi au repos, lové dans un creux entre des rochers. Le soleil, bien que timide au début, nous offre des lumières superbes sur le glacier et l’un de ses icebergs les plus imposants. Nous remontons à bord en fin d’après-midi et le Polaris se dirige vers le fond du fjord. Une balade digestive est alors proposée après le diner pour ceux qui veulent se dégourdir les jambes. Dans la nuit le Polaris lève l’ancre, direction l’archipel des Sept îles, à l’extrémité nord du Svalbard…
Pendant la nuit, le Polaris a navigué vers les îles les plus au nord de l’archipel du Svalbard. Nous avons passé le 80e degré de latitude nord pour nous réveiller ce matin devant les Sept Iles. À l’approche de Martensøya, un ours est repéré. Nous partons donc en zodiac pour l’observer de plus près. Il se rapproche du rivage tranquillement en broutant de la mousse, avant de s’éloigner quelques minutes plus tard. Nos zodiacs se dirigent donc vers Phippsøya, juste en face, où se trouve un groupe d’une cinquantaine de morses. Certains nagent avec curiosité devant nos zodiacs. D’autres, pataugent en bord de plage ou se reposent. Nous les observons pendant un long moment, bravant la neige qui se met à tomber quelques minutes, avant que ne revienne un temps plus serein. Dans l’après-midi, Le Polaris entame le tour de Martensøya à la recherche d’autres animaux et les jumelles s’activent à la passerelle et sur les ponts extérieurs. Vers 15h, un ours est repéré dans une baie et les zodiacs sont mis à l’eau. Nous approchons lentement et l’ours s’approche à son tour. Il est tranquille et à force de patience, nous l’observons à une vingtaine de mètres, sous une lumière fantastique ! Nous remontons à bord vers 18h30 et avant le dîner trinquons ensemble à cette belle journée, la plus « nordique », et qui marque la moitié de notre voyage. Ce soir nous mettons cap au sud-ouest sous un superbe coucher de soleil…
Ce matin, nous nous réveillons dans le Lomfjord, qui débouche dans la partie nord du détroit de Hinlopen. Les montagnes alentours sont saupoudrées de neige fraiche, et la surface de l’eau a commencé à se cristalliser en petite « crêpes ». Ambiance polaire garantie ! Nos guides partent en reconnaissance le long des côtes, mais pas d’ours à l’horizon. Nous débarquons donc à Faksewagen et prenons un peu de hauteur pour observer le fond de la baie enneigée. Des nappes de brouillard vont et viennent, nous révélant peu à peu les sommets qui nous font face. Pendant le déjeuner nos guides prospectent d’autres côtes en zodiac mais également avec le Polaris. Un ours est finalement aperçu au bord de la côte est, non loin d’un groupe de rennes. Nous irons l’observer en zodiac, mais ne resterons pas plus de quelques minutes car c’est un ours particulièrement maigre et affaibli et nous ne voulons pas l’importuner. Le Polaris repart ensuite vers Alkefjellet. À peine arrivés, nous remarquons un renard polaire sur les pentes surplombées par une falaise occupée par des mouettes tridactyles. Il va et vient à la recherche de quelques oiseaux à se mettre sous la dent. Un second renard le rejoint bientôt, puis ils disparaissent tous deux derrière des rochers, nous laissant une belle observation depuis le Polaris, venu tout près de la falaise. Nous la longeons ensuite et observons le spectacle des mouettes virevoltant et des goélands à l’affût. En fin de journée le Polaris longe la calotte polaire de Valhallfonna puis se dirige vers le fjord Murchinson, à l’entrée nord du détroit Hinlopen.
Le ciel s’est couvert pendant la nuit et nous nous réveillons dans une atmosphère cotonneuse… Nous débarquons sur le site de Kinnvika où se trouve les bâtiments d’une ancienne station scientifique installée pour l’année géophysique internationale de 1957-58. Le brouillard s’étant densifié nous décidons ensuite de reprendre la navigation vers l’ouest. Nous arrivons en début de soirée dans la petite baie Hamilton et partons l’explorer en zodiac. Il neige un peu. Ambiance mystérieuse devant le glacier et les montagnes qui surplombent la baie… Nous passons une nuit paisible dans ce mouillage enveloppant…
Le soleil est revenu ce matin et éclaire de ses premiers rayons le haut des montagnes. Nous repartons en zodiac dans la baie Hamilton, qui a pris un autre visage que celui de la veille. Nous explorons le front du glacier et débarquons sur l’une des îles qui lui fait face. C’est l’occasion de partager un café et quelques douceurs pour nous réchauffer un peu, surprise concoctée par nos guides et l’équipage du Polaris. Nous reprenons ensuite la route et longeons les côtes dans l’espoir d’y dénicher quelque animal. À 15h, un ours est aperçu sur l’île Indre Norskøya ! Il se repose sur un lit de toundra, et son pelage brille presque au soleil. Nous l’observons depuis les zodiacs, tandis qu’il lève de temps en temps la tête pour nous humer ou nous regarder, avant de poursuivre sa sieste. Laissant l’ours à son repos, nous continuons notre navigation avec le Polaris. Les lumières de cette fin de journée nous offrent un superbe spectacle sur les glaciers et les sommets du nord-ouest. Dans la nuit, nous commençons à redescendre vers le sud…
Ce matin, nous nous trouvons devant le glacier de Lilliehöök, et nous partons en zodiac devant son immense front. Un phoque annelé se repose sur un glaçon et nous fait l’honneur de se laisser approcher et photographier quelques minutes. Nous observons aussi trois jeunes sternes arctiques, dont l’une décollera devant nous, initiée par l’un de ses parents. Nous naviguons dans le brash, ces fragments de glaces qui crépitent, laissant s’échapper les bulles d’air qu’ils renfermaient depuis des siècles… Le calme règne, et nous passons la matinée à profiter de cette ambiance féerique. Dans l’après-midi nous débarquons dans la baie du 14 Juillet et observons rennes et renards arctiques, dont un renard dit « bleu » au pelage bleuté en hiver et non blanc ! La baie est remplie de glace, provenant du glacier du même nom, très actif. Avant de rentrer à bord nous réussissons à approcher en zodiacs à quelques mètres, deux phoques barbus sur un morceau de glace. Une telle observation est un privilège que nous goûtons avec délice. Ce soir, nous fêtons un anniversaire et célébrons par la même occasion cette autre belle journée au Spitzberg…
Après avoir navigué une partie de la nuit, nous nous réveillons dans le fiord St Johns. Le temps est couvert et humide. Nous naviguons devant le front du glacier Konow, tout au fond du fjord, parsemé de glace. Après avoir attendu une accalmie, nous reprenons finalement la route du sud. C’est à la sortie du fjord qu’un ours est repéré de loin sur la côte. Malheureusement, il nous est impossible de nous en approcher davantage compte-tenu des conditions de mer. En milieu d’après-midi, tandis que nous sommes entre la Terre du roi Charles et du Spitzberg, la houle forcit, contraignant la plupart d’entre nous au repos. Une fois dans l’Isfjord, le bateau tangue moins, mais le brouillard et l’humidité ambiants nous font renoncer à notre sortie de cette fin de journée. Nous mettons donc le cap sur Longyearbyen, terme de notre voyage au pays des ours du Spitzberg. La nuit tombe déjà lorsque nous accostons et nous nous retrouvons pour trinquer tous ensemble et visionner quelques photos retraçant le parcours de ces 12 jours. Nous terminons la journée par un bon repas, concocté par notre chef Hervé. Il ne nous reste plus qu’à nous endormir en rêvant des ours et autres découvertes sauvages de ce voyage unique…